- Dakota WilliamsMEMBRE ◊ PACTE
- Personnage◊ :
Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 299Âge : 30 ansNombre de dés : 1 (2 en arts martiaux)Résidence : Phoenix, ArizonaProfession : Fondatrice et gérante de Boss JewelsFaceclaim : Mercedes Varnado (fka Sasha Banks)Pouvoirs/capacités : Importantes capacités physiques et compétences martialesCrédits : Avatar Lady Eilie, Aes perso, picrew ValhDisponibilité RP : C'est compliquéMulticomptes : Viktoria / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 647Joueur•se
Blinded by the lights - Stellar Boss
Mer 28 Sep 2022 - 19:10
J’hésite plusieurs minutes avant d’écraser le bouton de la sonnette.
S’il y a bien quelqu’un que je veux pas agacer, c’est Stella. Déjà, parce que son prénom lui va bien. Elle est la personne la plus stellaire que je connaisse. Quand j’étais petite, quand ma mère était trop dure ou perdue, c’était vers ma tia que je me tournais. Elle était cette adulte qui brillait sans éblouir, qui parlait sans étouffer. Alors, j’avais bien vu sa colère parfois, sa froideur envers certains. Mais moi, je voyais cette flamme qu’elle réservait pour qui a assez de valeur à ses yeux.
Comme toutes les personnes liés à la Nouvelle-Orléans, j’avais coupé les ponts quand je suis parti en 2010. Quelques lettres pour Noël, un ou deux cafés en coup de vent, quelques nouvelles d’Ophélia. Mais ensuite mes souvenirs ont commencé à se distordre. De plus en plus, les mois avançant, mon père, son image, son nom, se sont modifiées.
Mon père, ça a toujours été étrange. Ma mère me disait que c’était une ordure, Stella acquiesçait. Selon elle, c’était lui qui avait fait échouer ma bourse sportive, qui avait ruiné ma vie et forcé à m’enfuir à l’autre bout du pays. Les seules fois où je l’avais vu, il était distant, gêné. Et, surtout, il n’avait aucun points communs avec moi. Qui était cet homme ?
J’avais fini par confronter ma mère. Je lui avais parlé de mes rêves d’ailes immenses, de l’odeur de la cendre, des accents espagnols et russes. Je lui ai dit que je ne me sentais pas chez moi à Boston. Que je ne me souvenais de rien ou de trop. Comme si on avait travaillé avec mon esprit, si on avait effacé, colorié, collé, écrit, coupé. Et que la peinture commençait à disparaître, me laissant face à un croquis disparate, décousu et terrifiant. Elle s’était enfermée dans son mutisme. Puis n’avait dit que « Demande à Stella. »
Alors, je ne veux pas agacer Mme Delacroix, mais je sonne à son appartement.
« ¿ Hola tia, como estas ? »
J’essaye de sourire, mais même moi je n’y arrive pas. Je suis sans maquillage, sans bijoux, sans artifices face à elle. Seulement un blouson noir de colère, seulement des lunettes de soleil pour cacher mon trouble.
« Ophélia est là ? Parce que si oui, elle devrait mettre un casque. Je ne vais pas réussir à ne pas crier si tu ne me dis pas vite la vérité. »
Je ne veux pas agacer Stella, je ne veux pas l’ennuyer, je ne veux pas la blesser ou la mettre en colère. Mais moi je suis agacée, ennuyée, en colère et blessée. Je me sens trahie, utilisée, étrangère à moi-même. Et j’espère que les lumières de la personne la plus stellaire que je connaisse sauront m’éclairer.
S’il y a bien quelqu’un que je veux pas agacer, c’est Stella. Déjà, parce que son prénom lui va bien. Elle est la personne la plus stellaire que je connaisse. Quand j’étais petite, quand ma mère était trop dure ou perdue, c’était vers ma tia que je me tournais. Elle était cette adulte qui brillait sans éblouir, qui parlait sans étouffer. Alors, j’avais bien vu sa colère parfois, sa froideur envers certains. Mais moi, je voyais cette flamme qu’elle réservait pour qui a assez de valeur à ses yeux.
Comme toutes les personnes liés à la Nouvelle-Orléans, j’avais coupé les ponts quand je suis parti en 2010. Quelques lettres pour Noël, un ou deux cafés en coup de vent, quelques nouvelles d’Ophélia. Mais ensuite mes souvenirs ont commencé à se distordre. De plus en plus, les mois avançant, mon père, son image, son nom, se sont modifiées.
Mon père, ça a toujours été étrange. Ma mère me disait que c’était une ordure, Stella acquiesçait. Selon elle, c’était lui qui avait fait échouer ma bourse sportive, qui avait ruiné ma vie et forcé à m’enfuir à l’autre bout du pays. Les seules fois où je l’avais vu, il était distant, gêné. Et, surtout, il n’avait aucun points communs avec moi. Qui était cet homme ?
J’avais fini par confronter ma mère. Je lui avais parlé de mes rêves d’ailes immenses, de l’odeur de la cendre, des accents espagnols et russes. Je lui ai dit que je ne me sentais pas chez moi à Boston. Que je ne me souvenais de rien ou de trop. Comme si on avait travaillé avec mon esprit, si on avait effacé, colorié, collé, écrit, coupé. Et que la peinture commençait à disparaître, me laissant face à un croquis disparate, décousu et terrifiant. Elle s’était enfermée dans son mutisme. Puis n’avait dit que « Demande à Stella. »
Alors, je ne veux pas agacer Mme Delacroix, mais je sonne à son appartement.
« ¿ Hola tia, como estas ? »
J’essaye de sourire, mais même moi je n’y arrive pas. Je suis sans maquillage, sans bijoux, sans artifices face à elle. Seulement un blouson noir de colère, seulement des lunettes de soleil pour cacher mon trouble.
« Ophélia est là ? Parce que si oui, elle devrait mettre un casque. Je ne vais pas réussir à ne pas crier si tu ne me dis pas vite la vérité. »
Je ne veux pas agacer Stella, je ne veux pas l’ennuyer, je ne veux pas la blesser ou la mettre en colère. Mais moi je suis agacée, ennuyée, en colère et blessée. Je me sens trahie, utilisée, étrangère à moi-même. Et j’espère que les lumières de la personne la plus stellaire que je connaisse sauront m’éclairer.
- Stella DelacroixADMIN ◊ INDEPENDANT·E
- Personnage◊ :
Pseudo / Pronoms : nenes (elle)Messages : 218Âge : 207 années mais une trentaine en apparenceNombre de dés : 3Résidence : Vieux Carré, La Nouvelle OrléansProfession : Professeure des écolesFaceclaim : Blanca SuárezPouvoirs/capacités : Djinn spécialisée dans la capacité à insuffler des idées, des pensées dans les esprits maléablesCrédits : adamantium (ava) adamantium & Valhdia (aes)Disponibilité RP : 4/4 ー FullMulticomptes : Shoshana ❈ River ❈ Caelan ❈ Cléophée ❈ Scarlett ❈ ZephyrPoints : 294Joueur•se
Re: Blinded by the lights - Stellar Boss
Mar 14 Fév 2023 - 21:46
Dakota Williams
Stella Delacroix
The truth is rarely pure and never simple.
La sonnette se mit à résonner dans le calme de l’appartement. Elle n’attendait personne et haussa un sourcil en relevant le regard de son livre. Ophelia était à Seattle et Stella, comme à son habitude, attendait patiemment son retour. Il était bien trop tôt. Sa fille ne serait à la maison que dans quelques heures. Il lui restait donc quelques heures à ne pas avoir à trop s’inquiéter, avant de commencer à tourner en rond.
Sa journée à l’école avait été simple, les enfants sages, elle était rentrée de bonne humeur, bien décidée à profiter de l’instant pour se détendre, lire un bon livre et siroter une tisane aux bienfaits parfaitement. Elle n’avait pas prévu de se faire déranger. Soufflant légèrement, elle se leva pourtant du confort de son salon pour aller ouvrir la porte, se préparant à râler comme il le faudrait, si on la dérangeait pour rien.
Derrière les lunettes noires, elle ne mit qu’une fraction de seconde à reconnaître Dakota. « Hola preciosa, muy bien ¿y tú? » Mais il ne lui fallut qu’une nouvelle fraction de seconde pour comprendre que la visite de la jeune femme n’était pas une visite de courtoisie. « Ophelia n’est pas là. » Elle lui répond en fermant la porte, tentant de comprendre quelle tempête allait s’abattre dans son salon. Elle connaissait Dakota depuis des années et avait pour elle un amour qu’elle réservait d’ordinaire aux membres de sa famille. Elle l’avait vue grandir, devenir cette femme puissante qui avait cessé de s’excuser d’être ce qu’elle était, la rendant plus fière chaque jours. Mais Dakota ne lui avait jamais parlé sur ce ton et Stella ne laissait normalement personne lui parler sur ce ton. « ¿Qué está pasando? » Elle lui demande en s’avançant vers elle. « De quelle vérité tu parles ? » Il n’y avait que son amour pour Dakota qui l’empêchait d’être la première à se mettre à crier, alors elle croisa les bras, fixant la jeune femme, attendant de savoir si sa colère était justifiée.
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- Dakota WilliamsMEMBRE ◊ PACTE
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Re: Blinded by the lights - Stellar Boss
Ven 24 Mar 2023 - 14:30
Je cache derrière mes lunettes la nostalgie en regardant l’appartement de Stella et Ophelia. Les livres de l’institutrice, autrefois les sources de tant d’histoire murmurées pour me faire oublier la brutalité du monde. Les odeurs : maternelles, protectrices et puissantes. Le coin de la pièce où sa fille et moi bâtissions les plus belles tours de Kapla quand elle le voulait bien. Tout ça c’est le passé : aujourd’hui les murmures me semblent mensonges, les odeurs des moqueries et la seule construction : une prison dans mon esprit.
Tu me mentirais jamais, si, tía?
J’enlève finalement mes lunettes pour que la djinn voit mes yeux rougis par une peine bien plus forte que tout colère. De toute façon, comme toujours, la rage me semble bien inutile. Je suis encore et à jamais impuissante.
Je sais que je suis pas une gorgone qui pourrait le détecter si tu le faisais. Je sais que j’ai pas de télépathie ou quoi, je sais que je suis pas...
Je prends une inspiration pour éviter que le flot des paroles ne s’accompagnent de deux rivières que je refuse de voir couler. J’ai trop donné, on m’a trop pris : je ne veux plus donner une seule de mes larmes à quiconque, pas sans me battre en tout cas.
Je sais que suis pas spéciale. Mais toi, toi, tu me mentirais pas, si ?
Chrétienne perdue, je me tiens droite face une belle immortelle, aussi furieuse qu’implorante, partagée entre désespoir et reste de foi, telle une prophétesse des temps anciens, demandant au milieu des ruines des comptes à Dieu lui-même.
Pourquoi ma mère dit que si j’ai des souvenirs incohérents, si ma mémoire marche plus, c’est à toi que je dois parler ?
Mes poings ne sont serrés que pour me rassurer. Je n’ai que ma voix comme arme, que mes yeux comme atout. Toujours, je suis impuissante face à l’omnipotente surnaturelle.
J’enlève finalement mes lunettes pour que la djinn voit mes yeux rougis par une peine bien plus forte que tout colère. De toute façon, comme toujours, la rage me semble bien inutile. Je suis encore et à jamais impuissante.
Je prends une inspiration pour éviter que le flot des paroles ne s’accompagnent de deux rivières que je refuse de voir couler. J’ai trop donné, on m’a trop pris : je ne veux plus donner une seule de mes larmes à quiconque, pas sans me battre en tout cas.
Chrétienne perdue, je me tiens droite face une belle immortelle, aussi furieuse qu’implorante, partagée entre désespoir et reste de foi, telle une prophétesse des temps anciens, demandant au milieu des ruines des comptes à Dieu lui-même.
Mes poings ne sont serrés que pour me rassurer. Je n’ai que ma voix comme arme, que mes yeux comme atout. Toujours, je suis impuissante face à l’omnipotente surnaturelle.
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Re: Blinded by the lights - Stellar Boss
Sam 22 Avr 2023 - 19:21
Dakota Williams
Stella Delacroix
The truth is rarely pure and never simple.
Le mensonge. Stella ne s’était jamais considérée comme une menteuse. Il lui était arrivé de taire la vérité mais, d’après elle, tout avait toujours été justifié. Quand la vérité était trop dure à encaisser, quand l’ignorance était plus douce que le savoir, peut-être avait-elle pris l’habitude de se taire. Les yeux rougis de Dakota lui firent un coup au coeur. Peut-être existaient-ils des mensonges qui, malgré leur bon fond, finissaient par faire souffrir. Stella ne dit rien, restant impassible face à la colère de sa protégée. Elle s’était toujours doutée que ce jour finirait par arriver, elle n’était pourtant pas préparée à le subir. Sur le visage de Dakota, Stella revoit celui de Trish qui des années plus tôt étaient apparue le visage brutalisé, la suppliant de l’aider. Elle n’avait jamais regretté son geste. Si elle n’était pas une gorgone, elle s’était toujours attachée à protéger les femmes de la violence et de la bêtise des hommes. Stella était persuadée que Dakota avait eu une plus belle vie loin de ce père qui ne la méritait pas. Tout comme elle était persuadée que Ophelia avait eu une plus belle vie à ses côtés, loin de Vassylia. Une ignorance plus douce que la réalité.
« Siéntate. » Elle répond l’air grave en désignant le canapé d’un geste de la main. Stella n’était pas une menteuse. Elle avait protégé le secret de Trish, mais si c’était son amie elle-même qui envoyait sa fille chez elle, alors il était sûrement temps de délier la vérité. Gardant son calme, elle prend place dans un fauteuil, ferme les yeux et souffle quelques secondes. « Lo siento Dakota. » Elle articule en ouvrant les paupières, croisant le regard plein de questions de la jeune femme. « Je ne t’ai pas menti. Pas vraiment. C’est ta mère qui m’a demandé de garder son secret. » A quel point Trish lui a déjà raconté son histoire ? Stella marche sur la pointe des pieds entre la colère de Dakota et sa loyauté envers son amie. C’est une position qui ne lui plait pas, mais elle tente de garder son calme. La moindre étincelle pourrait faire s’enflammer le cœur des deux femmes et elle n’est pas sûre d’être capable d’empêcher un incendie de ravager leur relation. « Elle m’a demandé de modifier quelques-uns de tes souvenirs pour t’empêcher de souffrir. J’imagine que mes illusions perdent du terrain. » Sa voix est inquiète. Car derrière les souvenirs de Dakota, il y a ceux d’Ophelia. Si elle perd du terrain chez sa nièce, il lui faudra être plus vigilante chez sa fille pour que son plus grand cauchemar ne lui explose pas au visage. « Tu es spéciale, querida, ne dis jamais le contraire, tu n’as pas besoin d’être surnaturelle pour ça. Tu ne dois pas l’oublier. » Elle ajoute avec un sourire pour tenter d’apaiser la situation, ne sachant pas de quelle manière sa révélation allait être accueillie.
« Siéntate. » Elle répond l’air grave en désignant le canapé d’un geste de la main. Stella n’était pas une menteuse. Elle avait protégé le secret de Trish, mais si c’était son amie elle-même qui envoyait sa fille chez elle, alors il était sûrement temps de délier la vérité. Gardant son calme, elle prend place dans un fauteuil, ferme les yeux et souffle quelques secondes. « Lo siento Dakota. » Elle articule en ouvrant les paupières, croisant le regard plein de questions de la jeune femme. « Je ne t’ai pas menti. Pas vraiment. C’est ta mère qui m’a demandé de garder son secret. » A quel point Trish lui a déjà raconté son histoire ? Stella marche sur la pointe des pieds entre la colère de Dakota et sa loyauté envers son amie. C’est une position qui ne lui plait pas, mais elle tente de garder son calme. La moindre étincelle pourrait faire s’enflammer le cœur des deux femmes et elle n’est pas sûre d’être capable d’empêcher un incendie de ravager leur relation. « Elle m’a demandé de modifier quelques-uns de tes souvenirs pour t’empêcher de souffrir. J’imagine que mes illusions perdent du terrain. » Sa voix est inquiète. Car derrière les souvenirs de Dakota, il y a ceux d’Ophelia. Si elle perd du terrain chez sa nièce, il lui faudra être plus vigilante chez sa fille pour que son plus grand cauchemar ne lui explose pas au visage. « Tu es spéciale, querida, ne dis jamais le contraire, tu n’as pas besoin d’être surnaturelle pour ça. Tu ne dois pas l’oublier. » Elle ajoute avec un sourire pour tenter d’apaiser la situation, ne sachant pas de quelle manière sa révélation allait être accueillie.
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Re: Blinded by the lights - Stellar Boss
Dim 21 Mai 2023 - 12:43
J’ai un frisson derrière la nuque, alors que je m’assois, et l’impression un peu instinctive que je suis sur le point de me jeter dans un feu qui pourrait déterminer le reste e ma vie. Un feu qui pourrait me détruire, ma relation avec Stella ou avec ma mère, ou un feu qui pourrait me sauver et m’éclairer sur des grottes restées trop longtemps inexplorées. Le genre de moment qui te font dire que t’aurais pas dû te lever de ton lit le matin, mais qui m’empêcheront sans doute d’y retourner pour un bout de temps.
Stella s’excuse. Elle a à peine dit ses mots que j’ai envie de me jeter du canapé dans ses bras, de lui dire que je suis désolée aussi, que je ne veux pas me disputer et que tout ceci devrait rester derrière les portes de l’oubli. Mais le train est en marche, je ne peux pas faire ça, je ne peux plus reculer. Je dois rester accrochée aux lèvres de la djinn, comme si le feu allait sortir d’elles et que je devais l’attraper à mains nues.
L’explication, toutefois, me fait bien me rendre compte que c’est moi le feu. Que je brûle de savoir plus, de pousser Stella à tout me dire. Je ne réfléchis plus à la sécurité de ma mère, au bien-fondé de sa décision, ni même à ce que pourrait me faire ses souvenirs. Je sais juste qu’il me les faut, que je dois être entière et que je ne veux plus laisser personne décider à ma place. Car je crois que je ne peux choisir librement qui je veux être si je n’ai pas un souvenir réel de qui j’ai été.
Si être spécial ça veut dire avoir son esprit manipulé, alors désolé tia, je ne veux pas être spéciale. Ironique, venant d’une personne qui a tant jalousé les surnaturels et leurs pouvoirs. Je… Je comprends que tu ais voulu aider ma mère, et je pense même qu’un jour je pourrai te dire que je t’en suis reconnaissante. Mais, aujourd’hui, c’est moi qui ai besoin de ton aide, Stella. Tu dois me rendre mes souvenirs, por favor.
Stella s’excuse. Elle a à peine dit ses mots que j’ai envie de me jeter du canapé dans ses bras, de lui dire que je suis désolée aussi, que je ne veux pas me disputer et que tout ceci devrait rester derrière les portes de l’oubli. Mais le train est en marche, je ne peux pas faire ça, je ne peux plus reculer. Je dois rester accrochée aux lèvres de la djinn, comme si le feu allait sortir d’elles et que je devais l’attraper à mains nues.
L’explication, toutefois, me fait bien me rendre compte que c’est moi le feu. Que je brûle de savoir plus, de pousser Stella à tout me dire. Je ne réfléchis plus à la sécurité de ma mère, au bien-fondé de sa décision, ni même à ce que pourrait me faire ses souvenirs. Je sais juste qu’il me les faut, que je dois être entière et que je ne veux plus laisser personne décider à ma place. Car je crois que je ne peux choisir librement qui je veux être si je n’ai pas un souvenir réel de qui j’ai été.
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