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Mar 23 Fév 2021 - 23:36
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Erebos x London

Juillet 2019.

Les étés, à Phoenix, devenaient vite caniculaires. La ville aux abords désertiques pouvait s’avérer une fournaise et bien mal avisé aurait été celui qui se trouvait en plein soleil. Bien sûr, vous devinerez aisément qui se trouvait sur une route noire, au volant d’une voiture noire, avec un slim un peu trop noir ; en train de macérer dans sa sueur dans l’habitacle d’un corbillard. La réponse n’étant pas bien difficile, au fond, lorsqu’on sait lire les titres de RP. Erebos, donc, puisque c’était bien lui, suait à grosses gouttes éparses au volant de sa voiture de fonction. Allan l’avait envoyé, à nouveau, en périphérie de la ville pour y récupérer un macchabée. Seulement, arrivé sur place, le jeune homme s’était rendu compte que l’adresse ne menait à rien. Pas une maison, pas une baraque, pas même une pierre un peu différente qui pourrait signifier l’emplacement jadis d’une bien ancienne habitation. Et, cela allait de soi, pas de réseau téléphonique pour prévenir le patron qu’on leur avait donné une fausse piste.
Pas d’autre solution, donc, que de reprendre la route vers Phoenix, sur un bitume qui fondait presque tant la chaleur était aride. A n’en pas douter, si le sorcier avait eu un tant soit peu d’habiletés culinaires, il aurait sans doute pu faire cuire un œuf sur la surface sombre du goudron. Encore que l’œuf aurait alors eu le goût de goudron, et qu’Erebos aurait été tout à fait capable de le manger en ignorant ce fait étrange, pour finir malade des jours durant à cause des composés chimiques.
Bref. Erebos.
Le corbillard filait en ligne droite, sans autre possibilité d’itinéraire, au milieu des paysages ocres. Trempé de sueur, le blond hochait la tête au rythme de la radio crépitante, diffusant un vieux morceau de rock un milliard de fois entendus. Highway to hell. A en croire les températures, on se trouvait bien sur la route. Les enfers. Prochaine destination : la ville qui renaît de ses cendres.
Reby rit tout seul à sa blague, tout en papillonnement de cils. C’était d’ailleurs un miracle qu’on l’autorisât à conduire, avec tous ses tics … mais l’examinateur avait été compréhensif. Ou inconscient. (ou bien, comme le jeune homme ne l’apprendrait probablement jamais, simplement payé par Rhaegar pour qu’Erebos arrête de dépendre d’eux pour tous ces déplacements nécessitant l’usage de la voiture)

La route était longiligne, une ligne droite, une ligne sombre qui menait à ses meilleurs rêves comme à tous ses pires cauchemars. Rien ne semblait la contrarier, rien ne semblait la différencier.
Et pourtant …
Pourtant, à l’horizon de sa monotonie, Erebos vit surgir au loin une silhouette tremblotante. Mirage ? Réalité ? Quelque chose était sur la route, quelque chose était au milieu de la route et attendait vainement autre chose.
A fur et à mesure qu’il approchait, la forme se précisa, et son contour aussi. Arrivant à une grande vitesse, le sorcier dut freiner brusquement, crissant les pneus du corbillard sur la route sordide de Phoenix. Heureusement qu’il avait des réflexes … encore quelques mètres et il n’aurait plus était possible de s’arrêter avant de percuter la fille.
Car c’était une fille, là. Elle était assise en tailleur, au milieu de la route. Quand Reby s’était approché, elle n’avait pas bougé d’un cil, même pas peur de se faire écraser.
« Hey ! » fit-il, passant la tête par la fenêtre ouverte de son véhicule.
La fille ne bougea pas, ou à peine. A bien y regarder, elle était bizarre, cette fille. Jogging jaune fluo, des cheveux noirs mais avec les racines vertes, et elle méditait au milieu d’un route sous ce soleil de plomb qui aurait dû la liquéfier.
« Tu fais quoi, là ? » lança-t-il à la demoiselle sans autre forme de procès.
Il se moquait bien, en fait, qu’elle traîne au milieu de la route ou qu’elle chope une insolation. Mais Erebos était curieux. Et, s’il était bien incapable du cuisiner sur du goudron, il avait envie de comprendre ce que cette fille fabriquait là, assise au milieu du désert comme si là avait été sa place.
Faut dire qu’y avait de quoi être surpris.


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Pouvoirs/capacités : Glousse comme une pintade, n'est jamais à court de briquets, vous a fait les poches discrètement pendant que vous lisiez ce profil.
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Lun 15 Mar 2021 - 22:24


Golden AshesHeart full up like a landfill, bruises that won't heal

image du rpRien ne va. Le ciel est trop bleu, trop clair, moucheté de l’immaculé cotonneux des nuages qui défilent paresseusement par petits groupes dispersés. Le soleil est trop blanc, trop éclatant, lumière aveuglante à peine atténuée par les pâles filaments qui parfois tentent de lui voler sa gloire. Le sol est trop rouge, trop terreux, poussière ocre et âcre, fragment d’une nature exécrée. Tu voulais l’obscurité nocturne, London, tu as la noirceur du goudron luisant. Tu voulais les stroboscopes multicolores, London, tu as le papillonnement de la clarté du monde sous tes battements de cils. Tu voulais les boum-boum assourdissants des haut-parleurs, London, tu as les bip-bip stridents d’une enceinte aux batteries vacillantes. Tu voulais l’amas de corps en sueur serrés les uns contre les autres dans une danse chaotique, tu as la chaleur moite du désert qui t’inonde à chaque mouvement. Tu voulais t’oublier dans la présence d’autres silhouettes floues, tu marches seule avec les souvenirs pour toute compagnie. Tu voulais être ailleurs, London, et te voilà ici. Fucking portal. Combien d’insultes as-tu lancées dans le vide, combien de coups a encaissés le goudron sous tes pieds et tes poings alors que tu te laissais aller à ta frustration, combien de hurlements rageurs ont brisé le silence étouffant du désert ? Fucking zouwu. Une soirée, c’est tout ce que tu voulais, et dans ta tentative dérisoire d’accélérer la course des aiguilles du temps en t’enfuyant à l’autre bout du monde, tu te retrouves à peine à l’autre bout du pays. Une soirée, rien qu’une soirée, et à courir après la nuit tu as trébuché sur le soleil. Silly me, chantonne l’enceinte dans ta poche, silly me. Réseau introuvable, répond l’écran levé en vain vers le ciel. Silly you, London. Fucking desert.

Rien ne va. Tes cheveux sont trop vert, ou peut-être pas assez, tu ne sais même plus vraiment ce que tu espérais de cette coloration ratée lorsque tu t’es saisie des tubes avec une expertise feinte. Tes cheveux sont trop noir, ou peut-être pas assez, l’obscure teinte a attiré ton regard, si opposée à la pâleur décolorée que tu arborais juste avant. Tes cheveux sont trop pomme et trop corbeau, et tu prétends que c’est ce que tu voulais, parce qu’avouer que tu as raté reviendrait à reconnaître que tu ne t’en sors pas seule. Tes cheveux sont trop flashy et trop foncé, dans un contraste violent sans dégradé, mais tu les arbores avec fierté parce que cette fois c’est toi qui a tout fait. Parce que tu t’en fous bien au fond d’avoir réussi ou non ta couleur, parce que tes majeurs levés balaient les rires moqueurs, parce que la solitude a l’avantage de t’épargner son sourire narquois. Et c’est très bien comme ça. Mais dans la brise qui décolle tes mèches rebelles pour mieux les plaquer de nouveau devant tes yeux il te semble entendre son rire, parce que même au cœur du désert les fantômes des abandons te suivent, t’épient, te provoquent. Fucking wind.

Rien ne va. Tu voudrais mettre le feu, London, pour au moins passer le temps et faire passer la rage, mais tes mains sont trop moites, le silex trop glissant, et que peux-tu brûler qui ne soit pas déjà calciné ? Alors, tu jongles distraitement avec les bibelots qui glissent entre tes doigts, briquet bleu, briquet jaune, briquet violet, montre argentée subtilisée sur le poignet d’un passant, et la ronde recommence encore et encore, bleu, jaune, violet et le lourd argent qui tombe toujours trop vite. Tu voudrais boire, London, pour au moins passer le temps et faire passer l’amertume, mais la bouteille est trop vide, ta tête trop lourde et les rayons frappent trop fort sur tes tempes. Alors tu savoures la brûlure de la dernière goutte de gin surchauffé sur ta langue, la prochaine fois tu en voleras une, deux, trois, quatre de plus, et leurs cadavres virevolteront dans les airs et tinteront sur le sol à chaque erreur. Tu voudrais dormir, London, pour au moins passer le temps et faire passer la rancœur, mais la chaleur te consume et la soif te dévore, le soleil s’infiltre sous ta peau humide et dans ta gorge asséchée, t’arrachant à l’obscurité que tu recherches avec avidité. Alors tu restes là, en tailleur au milieu d’une route déserte où les voitures roulent toujours trop vite, quand voitures il y a, parce que tu n’en as pas vu l’ombre depuis que tu es là. Tu restes là, assise parce que tu n’as plus l’énergie de marcher sous le soleil assommant, parce que tu n’as plus envie de danser dans la brise brûlante, parce que tu n’as plus la force de t’énerver sur tout ce qui passe sous ton regard – et peut-être aussi parce que tu regrettes ces coups de pied rageur dans un cactus dont les épines ont percé la toile aérée de tes basket. Tu restes là, gorge sèche, palais sec, lèvres sèches, à écouter mourir lentement les notes qui s’échappent entre les rappels brutaux aux failles de l’électronique, tandis que l’eau s’échappe lentement de ton corps. Le manque d’eau ne te fait rien, London, c’est ce que tu te raconte à toi-même, comme cette fois où tu avais tenté une grève de la soif, par défi, par fierté, par volonté d’extraire ces dons maudits de ton corps, parce que s’il n’y a plus d’eau, il n’y a plus de problème, pas vrai ? A qui veut l’entendre, tu prétends avoir tenu plusieurs jours, t’arrêtant seulement par instinct de survie, mais tu ne peux pas te duper toi-même, London, tu ne peux pas oublier ton échec cuisant alors qu’après quelques heures déjà tu cédais. Et tu as tant haï cette interdépendance que tu désirais nier, tu as tant honni l’appel de l’élément dans tes tripes en même temps que l’appel de l’humanité dans ta bouche asséchée. Et tu la hais encore aujourd’hui, cette eau qui s’échappe de ton corps à grosses gouttes dans la fournaise de l’Arizona, cette eau qui ne sait que te pourrir la vie quand elle est là et qui manque à l’appel quand tu as besoin d’elle. Fucking water.

Rien ne va. Le monde est trop flou, trop étrange, peut-être à cause du soleil, peut-être à cause de la soif, peut-être à cause de l’alcool. Le mirage est trop noir, trop mobile alors que toi tu ne bouges pas, le mirage n’a rien des oasis paradisiaques qui peuplent les contes sablonneux. Et peut-être que c’est logique au fond, que tu ne rêves pas d’une étendue claire et fraîche, toi la nymphe renégate, toi qui repousse sans cesse une eau que ton corps réclame désormais. Peut-être que c’est logique au fond, que l’illusion forme les contours enfumés d’une voiture, peut-être que c’est ton désir de pollution qui s’exprime à travers tes yeux abusés par les artifices de la lumière aveuglante. Alors tu ne bouges pas, London, mais tes mains cessent de jongler tandis que le vrombissement bien trop réaliste d’un moteur recouvre le crachat hésitant de l’enceinte. Le véhicule chimérique s’immobilise à quelques pas de toi, projetant au freinage une nuée de poussière pas du tout chimérique, et par la fenêtre ouverte s’échappent les dernières notes d’un classique de hard rock, juste avant que la musique ne s’atténue pour que retentissent la suivante. To hell, to hell. Et tu as envie de rire, London, parce que de toutes les voitures qui auraient pu s’aventurer au cœur de l’Arizona cet après-midi, il a fallu que ce soit un corbillard qui évite de justesse de te renverser. Tu te contente d’un sourire alors qu’on te hèle, et tu contemples les mèches blond cendré collées par la sueur sur le front du jeune homme qui vient de passer sa tête par la fenêtre pour te demander ce que tu fais là. Qu’est-ce que tu fais, London ? Tu hausses les épaules. « La cuisine, ça s’voit pas ? » Tu ne sais pas ce qu’il a entendu, parce que le son s’est échoué quelque part dans ta gorge aride et a ricoché sur tes cordes vocales desséchées, alors tu toussotes un peu, London, le bruit couvert par l’enceinte qui se rappelle à toi. You ask Battery Low from life, I say Bip bip biiiiiip. « Fuck. J’attends. » Tu attends quoi, London ? Tu passes ton temps à attendre, petite fille perdue sur l’aire d’autoroute qui serre son lapin dans la main, gamine désœuvrée qui erre dans les couloirs des foyers, adolescente apeurée par les explosions qui compte les minutes jusqu’au retour d’une mère, jeune femme revêche qui regarde par réflexe par-dessus son épaule avant d’allumer sa cigarette. Attendre les autres, encore et toujours. Mais leur voiture n’a jamais fait demi-tour pour venir te chercher, mais les familles partaient souvent sans un regard pour une enfant jugée trop âgée pour l’adoption, mais les bombes ont enseveli Allie, mais il ne partagera plus tes pauses clopes au refuge. Tu es lassée d’attendre, London, alors tu te lèves, ta fidèle enceinte dans la main, fourrant dans tes poches les briquets colorés et la montre étincelante, poussant d’un coup de pied la bouteille qui roule sur le sol sablonneux et arrête sa course contre un cactus. Tes yeux détaillent le corbillard avant de se poser sur le visage du conducteur qui t’observe toujours. « T’es qui ? La mort ? » Tu ris, dans un son étranglé et bizarre, alors que tu contemples cet ersatz de Charon dans sa barque sombre. Elle a une drôle de dégaine, la Faucheuse, dans son corbillard lancé sur l’autoroute de l’Enfer, et ça te fait marrer, London, alors que tu ouvres la portière côté passager pour t’installer avec nonchalance sur la banquette brûlante. Il n’a rien demandé, et toi non plus d’ailleurs, mais tu ne lui laisses pas le choix, tu ne t’embarrasses pas de convenances, tu n’attends pas sa permission. Attendre, toujours attendre. Tu as passé ta vie à attendre, London, à essayer de bien faire, tu t’es appliquée si consciencieusement à ne pas déranger, tu t’es si souvent excusée de simplement exister. Les fesses sur le siège en cuir, jaune fluo sur noir élimé, le dos appuyé et la tête rejetée en arrière, les pieds surélevés sur le tableau de bord, tu ne t’excuses plus, London, tu es là et peu importe si ça le dérange. « On va où ? » Tu lui laisses au moins ce choix, parce que toi-même tu ne sais pas et où qu’il aille tu iras, tant que ce n’est pas dans ce refuge où tu pensais avoir trouvé un semblant de chez-toi, avant que le mirage ne se dissipe dans le désert de ta solitude. Fuck you Aaren.

Rien ne va. Mais tu t’en fiches, London, tu te fiches de tout dans ce corbillard au conducteur bizarre, les oreilles assaillies par du Nirvana grésillant tandis que les protestations de ton enceinte défunte ne résonnent plus. Oh well, whatever, nevermind.


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Mar 23 Mar 2021 - 15:19
Le coeur plein comme une déchetterie.
Erebos x London



♫You're only young but you're going to die ♫
Tous les jours sveltes d'Erebos sont des victoires sur toutes ses peines. Ces jours comme des bouquets de fleurs que personne ne cueillit pour lui. Il cueille seul, isolé, centré sur ce funeste véhicule qui rythme le moindre moment feule où l'univers le voit errer. Il est seul, Reby, seul comme un décès, le sommet d'une tristesse borgne que les vieux cons oublient tout le temps. Et elle est présente, cette fille. Oublié le ciel gris de pierre, oubliés les murs gris de plomb. Féminité demi dévoilée derrière une chevelure verte et noire. Verte comme un déchet chimique dont on se déleste, noire comme le froid des jours inutiles, verte comme ce flotteur de mousse usée, noire comme l'essence de son moteur, verte comme une tige de rhododendron, noire comme une corneille de détresse. Et elle est belle, cette fille. Erebos se le dit : elle est belle en ses vêtements fluos et ses cheveux trop insolites.
Sitôt bouche ouverte l'inconnue lui sort des mots insensés, tels des promesses indivisibles, cuisine sur une route de désert. N'importe quoi, il pense. Il dit rien. Reste muet. Coi. Rien ne peut être en cette rencontre. Et elle importe, cette fille. Elle importe sur cette route infinie, elle le dit de tous ses gestes, de tous ses jongles de feu grêle, de tous ses cils bien pêcheurs d'êtres.
Clignement. Clignement. Mouvement de tête. Clignement.
Elle pose comme question qui il est. Il n'est personne. Il est Erebos, dieu silencieux en son métro qui roule, il ne veut rien, n'exige rien, que le soleil ce vivoteur ne cesse sous peu de le briser. Il répond ; ou il veut répondre. Il veut qu’on lui dise qui elle est, elle, qui exerce son temps perdu en ce désert, près d'une route vers Phoenix.
Il dit rien. Il zieute juste l'inconnue qui monte. Qui pose ses fesses côté de lui.
« J’suis Erebos. » Il murmure, voix qui semble grincer, gorge sèche. « Erebos Stonegold. »
Son nom est connu, de tous horizons, et surtout non loin de Phoenix. Il le dit, simplement. C’est son nom. Il veut qu’elle lui dise le sien, de nom, que cette fille récupérée près d’une route trop rectiligne présente enfin un petit peu d’elle.
Il monte le volume du son trop dur de rock qui remplit l’intérieur du véhicule. ♫Nobody's putting up to fight ♫ Vieux rock. Vieillerie. Comme tout le reste ici.
« Un endroit où tu veux te rendre ? »

Comme cette fille est guère très pipelette, il écoute seulement le tempo du rock qui remue toutes ses côtes brunes. Guidon de voiture trop brulé, route qui devient vite monotone … il cligne et mouvemente de tête, puis cette fille, siège du mort, qui dit rien pour le contenter. Reby sent qu’il est épuisé, qu’il pique du nez, que conduire comme ces conditions n’est peut-être guère très intelligent.
♫ Hell's Bells
You got me ringing Hell's Bells ♫
Ce qui le doit enfin se produit.
Pneu qui cogne contre le bord d’une route trop monocorde. Erebos, en micro-sieste. Conséquence directe et obèse du silence muré de cette fille. Pneu qui se dégonfle, comme une montgolfière percée propulsée en un ciel trop bleu. Et le mouvement noir qui se stoppe.
« Merde. »
Il descend voir. Pneu crevé, verdict incontesté. Reby se tourne vers l’inconnue pour débiter une vérité.
« Je dois être sur Phoenix bientôt. »
Ouverture du coffre enclenchée, le sorcier se dit que cette stoppeuse peut-être peut récupérer le cric, roue de secours et tout le toutim pour les porter près du pneu droit.
« Tu viens ? »

♫ If you're into evil you're some friend of mine
See my white light flushing when I split the night
'cos if Good's on the left,
then I'm stickin' to the right ♫


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Mar 15 Juin 2021 - 21:40


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image du rpUn endroit où tu veux te rendre ?

Haussement d’épaules. Le même que dans ce bus, il y a trop d’années, la même incertitude sur la destination si ce n’est le lointain, fuite saisie de tes doigts frêles dans un élan familier. Tu ne sais faire que ça, London, la fuite comme paramètre par défaut inscrit dans ton code génétique. A six ans comme à douze, comme à quatorze, comme à dix-neuf, c’est toujours la même rengaine, les paroles changent un peu mais la mélodie continue de rythmer tes pas. Tu ne sais pas où tu voulais aller ce soir London, tu voulais simplement te perdre, et le résultat dépasse tes espérances. Perdue, tu l’es plus que jamais sur cette route aride, mais serais tu moins perdue sur les pavés familiers du Vieux Carré, serais tu plus chez toi le visage fouetté par les embruns de Seattle Waterfront ? Où veux tu aller, London, où vas-tu ? Aucune importance, la destination, puisque la encore tu n’auras pas ta place, alors pourquoi continuer cette avancée vaine sur une route qui suit toujours la même direction monotone, pourquoi persister à fuir si l’ailleurs n’est pas plus accueillant ? Autant se laisser porter par le hasard, autant laisser un portail capricieux décider lui-même de la réponse à cette question, autant laisser un corbillard corbeau au conducteur indolent décider lui-même de la suite du voyage interminable de ta vie.

Le conducteur n’est pas n’importe qui d’ailleurs. Stonegold, qu’il énonce comme une banalité, comme il aurait dit “je suis nouveau ici” ou “j'arrive toujours en avance”. Erebos Stonegold, et le s s’étire comme un reptile longiligne entre les patronymes, et les six syllabes s’égrènent dans une diction qui serait pompeuse sur les lèvres d’un autre. Un sourire narquois étire le côté gauche de tes lèvres. Mais oui, bien sûr, Stonegold. Tes yeux coulent sur sa tenue, leggings noir, haut noir, comme s’il avait délibérément décidé d’attirer sur lui toute la chaleur des rayons assassins de l’Arizona. Tu n’es pas experte en terme de mode London, et tu n’as rien à lui envier avec ton jogging fluo bien trop chaud pour cet après-midi de juillet et la tâche de chocolat chaud qui orne ce t-shirt que tu n’as malgré tout pas voulu abandonner, mais tu as appris à observer les autres et à décrypter leur langage vestimentaire. Tu n’as pas rencontré beaucoup de Stonegold mais tu es presque sûre qu’il manque à “Erebos” environ dix-huit carats de diamants et trois montres en or massif. Vêtu comme il est et auréolé des marques de chaleur sur son t-shirt, les cheveux blond paille dépourvus de gel, il ressemble plus à un résident de la Rose Noire qu’à un natif de Paradise Valley. Rien que la voiture, d’ailleurs, suffit à déceler le mensonge. Aucun bourgeois digne de ce nom ne laisserait un de ses descendants conduire un engin aussi médiocre, d’ailleurs pourquoi s’embêter a conduire quand on est assez riche pour payer un chauffeur ? Aucun bourgeois digne de ce nom ne se retrouverait dans ce désert, comme un visiteur incongru, une présence aussi insolite que celle d’un livre dans une arène de combat. Aucun bourgeois digne de ce nom n’aurait pris en stop quelqu’un comme toi, d’ailleurs la plupart des bourgeois ne daignent pas t’adresser la parole. Il n’y a guère que les Riverwood pour jouer les bons samaritains, mais les bourgeois de naissance, eux, restent dans leur cage dorée, ce n’est pas en plein désert que tu risquais d’en croiser. Tu pourrais ricaner, London, lui dire d’arrêter ses conneries un peu, c’est bon, t’as pas besoin d’argent pour me draguer, je suis assez habile pour me débrouiller. Mais ça t’amuse, et tu voudrais savoir jusqu’où il compte pousser la plaisanterie, alors tu ravales ton demi sourire et tu hoche la tête, oui oui je te crois, oui, “Erebos Stonegold”. Et c’est ton tour de mentir sur ton identité, London, avec un nom pompeux de famille gardienne et un prénom en douze syllabes parce que quand on est riche on a le luxe de se compliquer la vie. « Anastasie Riverwood. » Le nom est venu par automatisme, parce que c’est la famille gardienne que tu connais le mieux, et certainement pas parce que tu voudrais être des leurs, tu as déjà une famille, ou plutôt une moitié de famille – mais tu ravales ta rage, il te reste encore une sœur. Tu lui lances une œillade complice, dans ce flou artistique étrange où l’on nage dans les petits mensonges sans trop savoir distinguer la frontière entre l’humour et la vérité. Il ne bronche pas, soit parce qu’il a gobé ton mensonge comme un lézard une libellule, soit parce qu’il vous sait tous deux usurpateurs et qu’il se complaît dans cette certitude.

C’est la voiture qui interrompt le silence dans lequel vous vous êtes cahin-caha installés, entre les légères secousses de la route irrégulière et le bruit grésillant de la radio qui couvre à peine celui du moteur. Tu ne fais même pas vraiment attention à la musique, ni au paysage, perdue dans la contemplation d’un lieu qui n’existe pas, au-delà des frontières du visible, les yeux dans le vague, le regard absent. C’est la voiture qui te ramène au présent alors qu’elle se rebelle et s’affaisse, refusant d’avancer sans pousser un gémissement plaintif. Crevaison, du côté où tu es assise. Le Stonegold eco+ s’extirpe du véhicule et tu ne vois soudain plus que son torse et son abdomen avant que tu entende le coffre s’ouvrir et sa voix retentir de nouveau pour te joindre à l’accompagner. Tu soupires en t’échappant à ton tour de cette prison de braise, ton pantalon trempé plaqué contre tes jambes lourdes. Tu te saisis de la roue de secours et tu fais un bref signe de tête afin qu’il s’occupe d’attraper le reste, pour les porter près du pneu avant droit. Accroupie devant le pneu crevé tu taches de te souvenir des étapes du changement de pneu. C’est Allie qui t’a appris à le faire, un de ces jours où vous partiez rien que toutes les deux, parce que la maison c’était trop, trop de monde, trop de stress, trop de risques d’explosion spontanée. C’était un de ces jours qui se terminaient souvent par l’expression pincée de Cassandre lorsque vous rentriez, suivie des échos d’une discussion animée que tu suivais distraitement depuis ta chambre, attrapant des bribes de paroles tranchantes destinées à te rappeler que tu n’avais pas ta place ici. Par la suite, vos relations s’étaient apaisées et vous aviez multiplié les sorties en famille, à trois, quatre, cinq et parfois six ou sept. Les sorties à deux étaient occasionnelles mais la rancoeur avait disparu, laissant place à une harmonie fragile. Une harmonie que les bombes avaient fait voler en éclats.

Tu as pris les choses en main, t'apprêtant à déloger la roue inutile tandis qu'il active le cric, un peu par réflexe, parce que tu as toujours haï qu’on doute de tes capacités, et parce que tu as appris que ne rien faire, c’était prendre le risque d’être un fardeau, et les poids morts, on les balance par dessus bord dès l’instant où le gaz de la détermination s’épuise et où il faut alors faire du lest. Après tout, il pourrait lui aussi te laisser sur le bord de cette route. Mais peut-être que si tu lui es utile, il te mènera dans la prochaine grande ville sans broncher. Et s’il est vraiment riche, ou qu’il a dit ça pour t’impressionner, il pourra même te payer le dîner, qui sait. Vous travaillez en silence, ses grands bras s’activent pour saisir la roue lorsque tu la lui tends, et les tiens s’attachent à la remplaçante, moins fiable mais suffisamment pour tenir la route, au moins jusqu’à Phœnix, tu espère, totalement ignorante de votre localisation actuelle. De temps en temps vos épaules se touchent et tu te décales brusquement, brûlée par le contact d’une autre peau attaquée par la chaleur. La sueur abonde le long de vos dos exposés et tu soupires de soulagement lorsque le travail est enfin achevé.

Brûlant, le métal, brûlant, le cuir, brûlante, ta peau, quant tu t’installes à nouveau. Il règne dans l’habitacle une moiteur étouffante et tu t’étale de tout ton long, abrutie par le soleil puissant et implacable. Le conducteur démarre à nouveau, peu ému de ces conditions imbuvables comme s’il y était trop accoutumé, trop souvent réduit à une flaque odorante et ralentie. La chaleur ne le dérange guère mais elle te tue à petits feux et ta gorge asséchée se rappelle bientôt à toi, te poussant à fouiller la boîte à gants pour y trouver une goutte de liquide sirupeux à te glisser sur la langue, et peu importe si elle est bouillante. Il n’y a pourtant rien dans le précieux tiroir, quelques paquets de mouchoirs entamés, des livres à la couverture un peu abîmée d’avoir vécu trop de trajets, une carte routière mal repliée, une pièce de deux euros poussiéreuse que tu saisis entre tes doigts avant de te tourner vers ton compagnon de route. « Eh, t’as pas un truc à boire ? »


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Mer 28 Juil 2021 - 17:23
Le coeur plein comme une déchetterie.
Erebos x London

C’est dingue comme les gens peuvent mentir, se dit Erebos. Les Riverwood, il les fréquente depuis longtemps, leurs noms lui sont comme coutumiers. Et ces noms ne recèlent point de celui qu’elle lui tend. C’est dingue comme les gens peuvent mentir, c’est un truc qui semble si fou. Pourquoi mentir, pourquoi tricher ? Souiller le nom des Riverwood, souiller cette lignée de prestige, souiller ce qu’ils et elles défendent ? C’est un point en moins pour cette fille. Erebos devient soupçonneux, il scrute doucement du coin de l’œil les mouvements que son hôtesse crée. Elle reste silencieuse, comme muette. Effigie indolente qui ment. Effigie insolente du vent.
Moite, endormi presque en entier, gestes robotisés pour que vienne trouver sur l’essieu une roue plus digne de rouler. Le pneu précédent, subitement, se dégonfle en un odieux bruit. Un son sorti de l’outre-tombe et qui signifie les blessures que Reby lui inflige encore. Et, en ce moment trop complice où leurs corps s’effleurent en silence, le sorcier voit sur le poignet de son invitée une étiquette. De ces étiquettes que l’on met sur les vêtements des plus jeunes pour identifier leurs possessions. Celui-ci porte un simple mot. London.
Voici donc son prénom. London. Comme cette ville régente de l’U.K. London. Pourquoi elle ment ? Il est très bien, son prénom. Du moins, Erebos le trouve bien. Pourquoi elle ment, cette fille cheloue, perdue en ce cœur du désert ?
Enfin, il dit rien. Même lorsqu’elle s’éloigne de lui, brûlée violemment de lui-même. Comme si son corps recèle du feu, lorsqu’elle le touche, elle fuit vivement. Quel est ton problème, London ?
Ils remontent en leur véhicule, remis sur roues de leurs bons soins. Le soleil brule tous les endroits de leurs êtres trop exposés. Quelle idée d’être vêtu de noir, quelle idée, sincèrement, Reby. En même temps, cette fille près de lui, elle est guère mieux lotie non plus. Ses cheveux toujours noirs et verts doivent lui former un truc de plomb qui lui pèse l’ensemble de tête.
Clignement. Mouvement de tête. Clignement. Clignement.
Le silence règne entre eux deux, ivres de l’écueil où l’été vient de les jeter. Un silence que son co-pilote rompt d’une voix remplie de sécheresse. Quelque chose. Quelque chose, quelque chose, oui, il doit bien détenir un quelque chose, quelque chose pour leurs gorges sèches, quelque chose contre cette violente désertude qui retombe sur eux.
« Hm, je crois. Peut-être. Je dois nous stopper pour être sûr. »

Et il s’exécute, freine trop fort, si bien que son front en sueur heurte presque le guidon noir. Pile sur le chemin qu’ils suivent. Fouille le fond de son fourgon sombre. Décèle une bouteille de liquide qui peut-être est de l’H2O. Lui tend, ou du moins croit lui tendre. Elle pose ses doigts sur le liquide, juste comme elle doit pour le récupérer, puis Erebos le tire vers lui.
« Je te l’donne si tu cesses de mentir. »
Du menton il désigne l’étiquette sur le t-shirt de cette demoiselle. Clignement, clignement, clignement.
« Ton nom est écrit ici. London. Et les Riverwood, c’est mes potes. Pourquoi tu mens ? »
Il visse ses yeux en ceux de cette fille, London, qui ment comme pour se protéger. Lui, il veut bien protéger, il veut bien tout s’occuper d’elle. Pourquoi le milieu du désert ? Pourquoi mentir ? Visiblement, cette fille, elle fuit ; elle fuit un truc qui terrifie. Un truc qui donne froid sur les côtes, même ici sous ce temps horrible. Elle fuit, il le lit en ses yeux. Ses pouvoirs, son instinct, lui crient. London fuit un truc. Peut-être que c’est pour cette fuite qu’elle lui dit guère où est-ce qu’elle doit être. Le super-héros en Reby se frétille derrière cette idée. Il voit trop de films, bien sûr ; et si …
« Je peux t’emmener où tu veux, où tu dois. Excepté si tu me mens. »


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Lun 13 Sep 2021 - 18:49


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image du rpPourquoi tu mens ? Pourquoi tu mens, London ? Pourquoi tu lui as menti à lui, cet inconnu, cet ange gardien vêtu de noir dans son carrosse lugubre ? Pourquoi tu mens, il te demande, candide, comme si c'était un crime impardonnable, la bouteille fermement tenue dans sa main crispée comme celle d'un juge sur son marteau, prêt à abattre une sentence qui ne tient désormais qu'au fil des mots que tu choisiras de lui rétorquer.

Pourquoi tu mens, London, sur quelque chose d'aussi futile que ton propre prénom, celui que tu traînes avec toi depuis ta naissance et la seule information un tant soit peu utile que tu as pu livrer aux policiers qui t'ont retrouvée ce soir là, transie de froid et d'effroi dans cette station-service où on t'avait laissée derrière, comme un boulet. Attends nous là, ma chérie, on revient. Premier mensonge. Premiere désillusion. Parce que tu y as cru, pas vrai ? Tu y as cru, baignée dans la naïveté et l'innocence qu'on ne t'avait pas encore volée, tu y as cru encore baignée dans les larmes quand la promesse se délitait dans l'attente interminable, tu y as cru, toujours, baignée dans les va et viens incessants de l'administration qui te cherchait une place ailleurs tandis que tu attendais que la tienne te revienne, désespérément.

Pourquoi tu mens ? Parce qu'ils ont menti eux aussi, parce qu'ils ont commencé et que tu as suivi, parce qu'ils étaient modèles et toi apprentie, et de leçon en blessure, d'abandon en déchirure, tu as tout appris. Par cœur tu as appris, gravant un trait sur ton cœur a chaque fois que tu avais cru voir la vérité là où il n'y avait que tromperie, chaque fois que tu t'étais laissée berner au jeu d'un malhonnête, chaque fois que tu avais accordé ta confiance à quelqu'un qui n'en méritait pas une miette. Tu aurais pu les compter, les mensonges, s'ils n'avaient pas été innombrables, petits et grands, graves et innocents, tous ont laissé leur marque, tous ont creusé petit à petit le profond sillon qui marque ta confiance brisée. Peut-être qu'ils n'ont pas tous été volontaires, les mensonges, peut-être qu'il y avait parfois de la bonne volonté derrière les sourires des grandes personnes qui croyaient vraiment à leurs promesses, peut-être que tantôt une vérité se faisait fausse à la suite d'une modification des plans. Mais ça ne change rien, ça n'a jamais rien changé. Et peu à peu ta crédulité s'est morcelée, petit à petit ta candeur s'est fissurée.

Pourquoi tu mens ? Parce que tout le monde le fait, alors peu importe pas vrai ? Parce que les crédules, les naïfs, les candides, finissent tôt ou tard par être dépecés par les charognards, parce que si ce n'est pas toi qui mens, c'est l'autre qui le feras, si ce n'est pas toi qui trompes, c'est toi qui souffriras. Et s'il ne l'a pas compris, alors c'est qu'il est encore plus perdu que toi, plus fragile encore que la gamine que tu étais et qui s'accrochait aux mots des autres comme à des bouées, avant de réaliser que les paroles étaient d'air et que ses précieux ancrages peu à peu se dégonflaient. Il a l'air honnête, Erebos, une qualité rare pour un bourgeois, encore plus pour un Stonegold, il a l'air sincèrement blessé par ta petite plaisanterie, étonné aussi, comme si dans son univers le mensonge était un mirage dont on parle dans les légendes mais qu'on ne rencontre jamais.

Pourquoi tu mens ? Son chantage ridicule te donne presque envie de sourire, l'eau contre un aveu, la vie contre la vérité. Tu pourrais lui répondre que tu n'en veux pas, de son eau probablement chauffée au soleil de plomb qui fait du fourgon un four, de cette ennemie cristalline qui cristallise tous tes déboires. Tu pourrais garder le silence et laisser parler ton majeur, oui j'ai menti, garde ta bouteille et laisse moi tranquille. Mais si boire t'importe peu, le conducteur demeure essentiel, alors tu ravales ton ego et tu visses tes yeux dans les siens. Il t'emmènera où tu veux, qu'il a dit, à condition que tu sois sincère. La promesse caresse tes oreilles avec la douceur d'une plume mais tu n'y crois pas, London, il t'emmènera là où il va et voilà tout, mais c'est déjà bien, c'est déjà ça. « Pas mal, Sherlock. Ouais, j'suis London, London Ashford si tu veux tout savoir. »

Pourquoi tu mens ? Cette fois ci tu ne mens pas. L'information n'a que peu de valeur mais elle a le mérite d'être vraie cette fois ci, et de révéler ce que l'étiquette de ton pull ne lui a pas dit. Ton attachement aux vieux objets finira par te perdre London, mais tu n'as pas vraiment l'habitude que tes possessions soient marquées de ton nom. C'est cet homme qui avait insisté pour coudre sur les quelques vêtements que tu emportais dans ton sac a dos ces six lettres d'un bleu sombre. Les autres filles du groupe avaient elles aussi des vêtements marqués, pour ne pas les perdre paraît-il. Tu t'étais demandée alors pourquoi les foyers ne s'inspiraient pas de la démarche, pourquoi ils ne se donnaient pas la peine eux aussi d'écrire les noms sur des étiquettes ballottés de maison en établissement et qui échouaient ca et là, volées, oubliées, égarées. La réponse était dans la question : l'effort était trop grand et l'enjeu trop peu important. C'était des sales gosses après tout, des gosses qui avaient déjà l'habitude de tout prendre aux autres et de ne rien respecter, des gosses qui ne prenaient pas soin de ce qu'on leur offrait, des gosses qui n'avaient jamais rien possédé alors ce n'était pas maintenant que ça allait changer. Mais Oncle Evan, comme tu l'appelais quand tu vivais chez lui, se souciait apparemment assez de toi pour s'embêter à marquer tes vêtements avant de t'envoyer en camp scout.

Pourquoi tu mens, London ? il avait demandé quand tu avais tenté de lui raconter ta version des faits, sans toutefois croire une seule seconde que ce serait celle qu'il retiendrait, ta valise était déjà prête de toute manière et ton seul espoir était d'éviter les gyrophares. Ce camp avait été une catastrophe et une fois de plus, l'eau avait tout ruiné, tout saboté, tout englouti. Une fois de plus, tu avais tout détruit. Tu avais haussé les épaules devant la question bête, la réponse était-elle si nébuleuse a ses yeux ? Mentir c'est survivre, dans un monde où la vérité est celle que l'on tisse. Ta parole contre celle de la cheftaine qui t'avait vue les yeux brûlants de rage, un tison à la main, juste avant qu'une pluie torrentielle vienne anéantir tes velléités destructrices. En un sens, l'eau t'avait presque sauvée, pourtant tu bouillonnais d'une rage restée confinée en toi. Le déluge avait presque tout emporté, tout purifié, tout saccagé, et c'est toi, toi la nymphe, qu'on avait accusée. Tu en aurais ri si l'injustice n'était pas criante, alors que tu étais assaillie de toute part, par les éléments et par les humains. Devant celui que tu n'appellerais plus ton oncle, tu ne riais pas mais tu ne flanchais pas non plus. Tu refusais de lui donne la satisfaction de se repaître de ta culpabilité, préférant lui renvoyer la sienne au visage, silencieusement, une lueur de défi dansant dans tes yeux comme la flamme bleue d'une cuisinière à gaz. Après tout, c'est lui qui avait insisté pour que tu y ailles, à ce camp en pleine nature, au milieu des enfants inconnus de ce groupe scout qu'il avait tenu a reconstruire avec des amis, sur les ruines de celui qui avait connu la guerre. C'est encore humide et transie de froid que tu avais quitté la maison au petit matin, le pull marqué de ton nom toujours sur tes épaules, le souvenir de cette nuit chaotique marqué dans ton esprit.

Pourquoi tu mens ? Et pourquoi pas ? Pourquoi dire la vérité quand elle risque de tout faire éclater ? Pourquoi dire la vérité quand elle est synonyme de vulnérabilité ? Si tes vêtements ont trahi ton identité, ils ont au contraire caché la sienne, et alors que tu le dévisage une nouvelle fois, tu fronces les sourcils. « J'croyais que tu mentais toi aussi. Y'a tellement de gars qui se font passer pour des bourges, t'imagine pas... T'es vraiment un Stonegold alors ? » Tu balaie une nouvelle fois l'habitacle du regard et tu secoues la tête, dubitative. Non décidément, Erebos n'est pas crédible une seule seconde avec son vieux bolide et ses fringues démodées, et tu as vu de bien meilleures imitations de riches, à commencer par le triton arrogant qui pollue ton espace vital au refuge. Erebos n'a rien du Stonegold qu'il prétend être et c'est peut-être justement ce qui fait son authenticité. Parce qu'il est véritablement celui qu'il prétend être, il n'a pas besoin de le prouver, et ça fait de lui le bourgeois le plus bizarre et le plus étrangement audacieux que tu aies rencontré. Rhea ne compte pas vraiment, elle n'est qu'une bourgeoise d'adoption, mais a ta connaissance les Stonegold doivent leur nom de famille au sage qui coule dans leurs veines.

Pourquoi tu mens ? Parce que tout le monde ment, Erebos. Sauf toi, apparemment. Trop honnête, trop sincère, trop bon, trop con. Mais pas assez pour rendre service à une menteuse. Tu soupires légèrement avant d'ajouter sur un ton qui laisse filtrer ta mauvaise foi. « Bon. Je promet de plus te mentir. » Pendant le trajet, seulement. « Ca te va ? On peut aller quelque part maintenant ? » Une seconde. Deux secondes. Trois secondes de battement. A l'issue desquelles tu espères sentir dans ta main la bouteille glisser, à l'issue desquelles tu espères savoir qu'il te fait confiance, au moins un peu, même si la réciproque n'est pas vraie. Ne sera jamais vraie.

Pourquoi tu mens, London ? Parce que toi aussi, un jour tu mentiras, Erebos. Toi aussi, un jour tu briseras une promesse, comme tous les autres, comme papa et maman, comme Allie et Liam, comme Aaren et Grace.


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Mar 28 Sep 2021 - 22:43
Heart full up like a landfill.
Erebos x London

Pourquoi tu mens ? Il avait posé la question sans penser une seule seconde à ce que sa passagère dirait. On peut bien vous le dire, maintenant, lecteur, que les a sont de la partie : Erebos n’était pas certain de pourquoi il avait dit cela. Quelle était la nécessité à confronter une inconnue, une auto-stoppeuse de fortune, à son absence de vérité ? Certes, le blond avait toujours été dans la quête des émotions vraies, de la puissance de la justesse, de la pureté mise à nue. Mais pourquoi elle, elle le serait ? Après tout, c’était pas logique ; il se savait être anormal, le marginal, le désossé. Il lui disait pourquoi tu mens ? elle aurait très bien pu partir, arrêter là le corbillard et finir son chemin à pied. Ou bien elle aurait pu répondre, avec sa tronche de fille perdue, de fille qui fuit, de fille qui crie, elle aurait très bien pu répondre des mots qu’il aurait pas saisis, aussi simples qu’un pourquoi pas ?
Mais London n’en avait rien fait. Elle l’avait juste fixé, en silence. Comme si elle cherchait à déchiffrer l’énigme étrange qu’il composait, la charade en dix-sept volumes qu’il énonçait à chaque mouvement. Comme s’il était aussi mystérieux dans les prunelles de la jeune femme qu’elle-même ne l’était dans les siennes. Le silence dériva lentement, s’étirant comme un vieux chewing-gum qu’on colle sous une table de classe sans savoir qui le nettoiera.
Un instant, quelque chose passa. Lui, le sorcier des émotions, il entendit presque ses pensées tandis que la sauvagerie du regard de London demeurait rivée sur sa face. Non eut-il envie de rétorquer. [/i]Non, moi je ne mentirai pas, même si tu n’es qu’une étrangère ramassée au bord de la route, je sais pas qui sont ces gens-là qui t’ont dégoûtée de me croire. Mais moi, je te mentirai pas.[/i]
Et puis la brune -et verte un peu- livra enfin son vrai prénom dans un rictus indéchiffrable. London Ashford. Un nom qui ne lui disait rien, qui n’a jamais rien dû lui dire, mais c’est pas grave. Il haussa les épaules, impassible, sans montrer la jubilation que cette petite victoire infime sur le mensonge lui procurait.
Mouvement de tête. Clignement. Clignement. Clignement.
« Enchanté, London. »
Les instants s’écoulèrent follement, jusqu’à ce qu’elle rouvre la bouche, questionnant son identité. Il eut un sourire adolescent, de ces sourires qui chez un autre auraient presque pu être aguicheurs, mais la désarmante simplicité de tout son être et son visage n’exsudaient que sa joie fébrile.
« Ouaip ! » une exclamation maladroite confirmant le nom qu’il portait. « Erebos Stonegold, chauffeur de taxi-corbillard et fournisseur de bouteilles d’eau. »
Il savait n’être pas crédible, pourtant il lui sembla être cru. Peut-être que London, finalement, derrière la lie de ses mensonges, percevait une clarté enfin portant le nom de vérité. Il finit par laisser tomber la bouteille dans la main, plus fine, de sa passagère clandestine. La clé tourna une nouvelle fois, venant faire gronder le moteur, et le véhicule noir massif reprit la route jusqu’à Phoenix.

« Tu peux choisir la musique, si tu veux. » fit-il sans dévier de la route, désignant de l’index gauche l’auto-radio décomposé qui diffusait son crachotis dans la fournaise de l’habitacle.
London l’intriguait.
Il aurait voulu en savoir plus sur elle. Qui elle était. D’où elle venait. Où elle allait. Mais Reby n’était pas idiot ; il voyait bien qu’elle était secrète, muette, par choix plus que par goût. Qu’elle ne lui dirait rien de plus que le nom qu’elle avait lancé, espérant servir de repère dans cette rencontre surréaliste. Elle avait promis de ne pas mentir, mais il n’essaierait pas trop ; il ne voulait pas la vexer, pas la blesser, pas la heurter.
Alors il ouvrit simplement la boite à gants près de ses genoux, dévoilant toute une collection de CDs de vieux rock moisis, dont les pochettes en plastiques durs avaient mal supporté la route. Leur tenaient compagnie là-dedans des jouets de Kinder Surprise qu’il n’avait pas encore montés, un fatras d’enveloppes non-ouvertes auxquelles il ne répondrait pas, ainsi que de petits bonbons à moitié fondus au soleil.
« Désolé. » s’excusa-t-il sans quitter le volant des yeux, lorsque son bazar innommable tomba sur les genoux de l’autre.
Clignement. Clignement. Mouvement de tête. Clignement.
La route était déserte encore, comme l’était l’esprit d’Erebos ; incapable de formuler la moindre question cohérente à laquelle elle voudrait répondre. Alors il se tut. Il ne demanda pas ce qu’elle faisait là, comment elle était arrivée. Il ne demanda pas pourquoi elle ne l’avait pas cru, ni pourquoi elle pensait que mentir la protègerait du monde entier. Il ne demanda pas non plus, derrière le voile de sa colère, la peine qui hurlait dans ses yeux. Pourtant, il la sentait, cette peine, aussi clairement qu’un lampadaire. Mais il ne pouvait demander : il avait trop de tact en lui.
Et comme Reby était mauvais pour juste faire la conversation, leur route se passa en silence.

Vingt kilomètres avant Phoenix, il fallut bien lui demander.
« Tu veux que je te dépose où ? » Il fallait bien le mériter, le titre de taxi-corbillard. « Là, je rentrais chez moi. Tu peux venir si tu veux. Enfin, je veux dire, t’es pas obligée de venir. Mais si tu veux venir, tu peux. »
Il s’embrouillait dans ses propos, l’esprit harassé par la route, la conscience clouée par l’été. Il balbutiait n’importe quoi, il se demanda si la fille était Surnaturelle aussi, capable de lui en coller une s’il était trop entreprenant. Est-ce-que ce qu’il lui disait là était vraiment entreprenant ? Il n’en savait foutrement rien. La seule fille qu’il avait aimée, qu’il aimerait sans doute toujours, était bien plus préoccupée à imaginer des libellules qu’à voir qu’il était toujours là. Il savait bien, que toutes les filles n’étaient pas comme ça, pas bizarres, pas étranges et tout. Mais ça semblait être bien grand pour n’être qu’une coïncidence.
« On pourrait … jouer à Mario Kart. »


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London Ashford
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Résidence : Refuge de la Rose Noire, Bayou, Nouvelle-Orléans. De temps en temps elle squatte un appart miteux à Phoenix.
Profession : Enchaîne les jobs foireux et les licenciements express, est probablement sur la liste noire de tous les Macdo du pays.
Faceclaim : Billie Eilish
Pouvoirs/capacités : Glousse comme une pintade, n'est jamais à court de briquets, vous a fait les poches discrètement pendant que vous lisiez ce profil.
Crédits : LadyEilie aka Serena la sista clownesque
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Jeu 23 Déc 2021 - 11:52


Golden AshesHeart full up like a landfill, bruises that won't heal

image du rpIl y a quelque chose de familier. Il y a quelque chose de familier dans le chaos que vomit la boîte à gants à peine ouverte par sa main hasardeuse qui a lâché le volant. Il y a quelque chose dans ce bric-à-brac qui se déverse sur tes genoux et sur tes pieds, quelque chose qui te rappelle ton propre bazar et ce tas de bibelots que tu stockes dans un placard de ta chambre. Tu n’as pas de voiture, London, tu es de ces vagabondes qui trouvent chaque fois un nouveau moyen de transport, une nouvelle solution pour fuir. Tu es de ces nomades qui n’ont pas même un habitat mobile où se sédentariser. Mais si tu en avais une, elle ressemblerait sûrement à ce tas de ferraille usé par la route et le temps, tout plein de poussière et d’un fouillis sans nom et indomptable, vivant. Ta main se referme sur une pochette noire sur laquelle ressort par contraste la silhouette sombre d’un musicien éclairé par la vive lueur d’un projecteur. Rattle and Hum, dit la couverture dans une police orange qui tranche avec le reste. U2, disent tes souvenirs et l’inscription dans le coin haut droit de l’album. Haussant les épaules, tu sors le CD de sa boîte pour l’insérer dans le lecteur de l’auto-radio. When I get to the bottom, I go back to the top of the slide where I stop and I turn and I go for a ride

You say you'll give me a highway with no one on it Il y a quelque chose de familier dans cette route déserte où vous êtes seuls à deux. Il y a quelque chose dans son silence qui t’en rappelle d’autres, des compagnons aux côtés desquels tu as marché le long de ta vie sans un mot, sans un bruit autre que celui des graviers sous vos pieds. Il y a quelque chose de familier dans le roulis du véhicule tandis que tu fais rouler entre tes doigts des morceaux de figurines en plastique ramassés par terre que tu assembles pour t’occuper. Il t’emmène quelque part et tu le suis, il n’y a rien d’autre à dire, rien à ajouter qui ne sonne maladroit ou forcé. Vous êtes deux dans cette voiture pourtant c’est pas comme quand un bénévole du refuge te conduit quelque part pour un entretien d’embauche raté, c’est pas comme quand tu appelles un taxi pour gruger quelques centaines de mètres parce que t’as trop la flemme de marcher. Il n’y a pas cette fine pellicule de glace entre vous, ce malaise pesant, presque assez solide pour être coupé au couteau, il n’y a pas non plus la méfiance, l’attente du paiement. Il n’y a pas d’attente du tout, pas de jugement. Juste deux individus un peu louches qui partagent un bout de chemin avant que les sentiers ne bifurquent pour vous tenir de nouveau éloignés. Many strangers have I met on the road to my regret

There are many here among us who think that life is but a joke Il y a quelque chose de familier dans sa question, sa manière de lui proposer de l’héberger, comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, comme si c’était une habitude de ramasser des auto-stoppeuses égarées pour les ramener. Si vous étiez dans un film, ce serait sûrement un serial killer, et toi sa dernière victime, en route vers ton destin funèbre. Mais tu t’en fous pas mal, au fond, t’as abandonné toute prudence comme on t’a abandonnée toi aussi, t’as trop traîné partout et ce sera juste un lieu de plus à cocher sur la liste des maisons visitées puis quittées. T’étais partie avec l’envie de te perdre, London, alors passer la soirée sur le canapé d’un conducteur de corbillard inconnu au nom rutilant, c’est un bon début. Et puis, il y a quelque chose de familier, dans sa manière de proposer un jeu vidéo au lieu d’un verre pour t’attirer, c’est déroutant, c’est décalé, mais ça te ramène dans le passé. Tu ris brièvement dans un souffle nasal, mi-moqueur, mi-amusé, un peu surpris aussi. « Ah ouais, tu m’invite dans ta villa dès le premier soir ? » C’est si spontané, presque enfantin aussi, ça te ramène au temps où en l’espace d’une minute les amitiés se formaient, si intenses soudain, avant de s’effacer. Like coming home
And you don't know where you've been


I was making promises I was soon to forget « Ouais, s’tu veux. » Haussement d’épaules, un brin blasée, pas un merci, pas un t’es sûr ? je voudrais pas déranger parce que ce serait pas vrai, plus maintenant, pas après avoir passé des années à t’excuser pour ce que tu es. Tu sors une cigarette de la poche de ton sweatshirt et tu passes quelques secondes à galérer pour l’allumer, avant d’ouvrir la fenêtre pour expulser ta fumée. A ce stade, ce n’est même plus vraiment une provocation, simplement un message, si tu m’invite, tu me prend avec le bon et le mauvais parce que t’es entière, London, et que s’il n’aime pas les mensonges, alors tu ne lui donneras que la vérité. Et alors que tu inspire et expire dans un souffle régulier la nicotine, alors que le jour commence tout doucement à pâlir, alors que les cactus défilent un peu brouillés par ta fumée, tu te sens, à défaut de pouvoir dire bien, au moins un petit peu mieux, l’esprit distrait loin des soucis qui t’occupaient. Et peut-être qu’en voulant te perdre, tu as trouvé quelque chose d’inattendu. Quelque chose de familier. But I still haven't found what I'm looking for


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