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Nous sommes en 2022 À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III 1050276528
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Lun 30 Aoû 2021 - 15:49
Le son de cet appareil est totalement minable, songe Alix en chaussant son casque de moto. Soit l'adaptateur bluetooth qu'il a collé sur la prise jack du mp3 crame complètement la bande - mais étant donnée la qualité de son matériel ça lui paraît curieux -, soit il s'est lui-même bien trop habitué à écouter de la musique sur des lecteurs plus performants que ce vieil objet surgi tout droit d'un passé quasiment obscur. En tout cas, il fait à nouveau de la musique. Et ça, c'est déjà une bonne nouvelle. D'un geste habitué, il allume le contact sur son véhicule, manipule quelques commandes pour changer la musique à l'intérieur du casque, et file à travers la ville en faisant rugir son moteur.
Il n'a pas recontacté Odalie depuis leur petit échange entre deux rangées de disques, à seulement quelques rues de son appartement. C'est affolant comme il a dû se faire violence pour résister à l'envie d'y retourner, pour creuser plus loin dans ce mur dont ils ont à peine écaillé la peinture la dernière fois, là où il a pourtant passé des années à cette exacte même distance sans rencontrer de difficulté à l'idée de ne pas l'approcher.

Dire qu'il a quitté le Peach dignement la dernière fois ne serait pas exactement un mensonge ; le triton n'a rien ajouté en tournant les talons, il n'a même pas tiqué en l'entendant, derrière, accueillir un client parfaitement inconnu au bataillon avec plus d'égards et de chaleur que lui n'en a reçus. Presque trop tranquillement étant donnée la tempête qui rugissait entre les parois étroites de sa grande tête, il est sorti du magasin, il s'est installé sur sa moto, et il est parti sans se retourner. Ça ne l'a pas empêché de pleurer comme un con une fois rentré chez lui, mais il suppose que ce n'est pas aussi grave que s'il avait encore pleuré devant elle. Le rôle qu'il essaie de prendre dorénavant n'est absolument pas celui d'un grand-frère pleurnichard. De toute évidence, ce n'est pas ce dont Odalie a besoin.

Sans doute ne devrait-il pas faire ce qu'il fait. Espionner la vie de sa sœur à travers son téléphone discrètement infiltré, ce n'est pas très moral, mais c'est comme ça qu'il a pu garder un œil sur elle ces dernières années. Continuer d'utiliser ce procédé pour détecter la détresse de la sirène ce soir ne lui paraît pas plus condamnable que le reste, et s'il appréhende bien sûr la façon dont il va être reçu, il se plaît à croire que ça ne risque pas d'être pire que la dernière fois. Les élans d'optimisme de cet homme vont finir par lui coûter cher.
Habitué à la conduite en ville, Alix zigzague entre les voitures qui parcourent encore les rues à cette heure avancée de la soirée. Ça fait longtemps qu'il connaît par cœur le chemin qui relie son appartement à celui de sa sœur et il se dit vaguement que s'ils n'étaient pas membres de la même famille alors toute son attitude serait particulièrement bizarre. Un instant, il se demande s'il ne dépasse pas les bornes ; si vraiment, il a le droit de faire tout ça, de chercher à reprendre un droit qu'il a perdu depuis longtemps. Il n'a pas envie de s'imposer par la force, tout ce qu'il voudrait lui, c'est qu'elle l'accepte. Et ça n'arrivera pas s'il n'essaie pas, alors... ce qu'il fait là ressemble à la seule issue.
Fatigué par ses pensées qui tournent plus en boucle qu'un cd rayé, il monte le volume de la musique pour s'interdire d'hésiter d'ici à ce qu'il arrive.

A l'heure où l'on fait dormir des enfants de tous les empires
A l'heure où l'herbe respire, où le vent souvent se retire
A l'heure où tout se ressent comme une blessure
Plus profonde encore, à l'heure où plus rien n'est -.

La musique est coupée lorsqu'il arrive à destination. Prenant le temps de ranger le mp3 dans sa poche et de récupérer les clés sur sa moto, Alix remarque, au bout de la rue, l'enseigne lumineuse de ce qui ressemble bien à un glacier. Est-ce qu'il est encore ouvert à cette heure ? Ça en a tout l'air, note-t-il en se dirigeant vers l'entrée de l'immeuble, dans lequel il entre en composant le plus naturellement du monde le digicode pour débloquer la porte d'entrée.
Un moment plus tard, c'est devant la porte d'Odalie qu'il se plante, cherchant à rassembler assez de courage pour frapper pendant quelques secondes. Et puis il se décide. Une fois de plus, il n'est pas venu jusqu'ici pour se dégonfler, hein ?
Le ventre déjà serré d'appréhension, il fixe intensément le battant de la porte lorsque celui-ci se met en mouvement, essayant de capter l'expression de Lilie qui apparaît derrière. Il voudrait voir, il voudrait seulement avoir une idée de ce à quoi elle aurait ressemblé, de comment elle l'aurait regardé s'il n'avait pas été lui. Parce qu'évidemment, à l'instant où elle le reconnaît, son visage se ferme, et lui il retient un soupir. « Salut, articule-t-il du bout des lèvres, sans pouvoir s'empêcher de baisser furtivement les yeux avant de poursuivre. J'ai... je t'ai apporté ça. »
Sa main disparaît dans sa poche pour en extirper le baladeur mp3, qu'il lui tend rapidement pour ne pas lui laisser le temps de le dégager trop vite. « Il marche, ça y est. Je l'ai réparé. »
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Âge : 27 ANS (03/07/1994) ♦ encore jeune et bien l'intention de ne pas vieillir trop vite
Nombre de dés : contrôle sonore ♦ 1, hypnose/persuasion ♦ 3
Résidence : NOUVELLE ORLÉANS ♦ appartement à Pontchartrain
Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
Crédits : swan (ava)
Disponibilité RP : Azur, Alaric, Jade, toi ?
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À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III Empty Re: À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III

Mer 1 Sep 2021 - 19:38
A l’heure ou plus rien n’est sûr.
Odalie x Alix

L’été rosissait sur la fin, portant ce parfum exécrable de rentrée des classes approchant et de nuits à boucler les comptes. Odalie tentait chaque instant de profiter des derniers jours où le soleil tout frémissant couvrait la Nouvelle Orléans. Elle allait … globalement bien. Son poignet s’était doucement remis, lui permettant de plus en plus de rejouer à son violoncelle, et ses côtes encore douloureuses par moments se nichaient tout timidement contre le montant de sa harpe.
Comme un équilibre retrouvé, la brune se prenait quelquefois à chantonner en évoluant, ses deux pieds légers sur le sol, dans son appartement trop vide. Elle avait le pouvoir, le temps, elle pouvait tout faire à sa guise. Odalie était invincible, l’élan sublime, la terre promise.
Mais pas ce soir. Ce soir, la brune dépérissait. La journée avait été longue, ses clients l’avaient harassée, sans parler de ses employées, et elle sentait comme chaque année son moral qui redescendait. Ils sont ainsi, les gens du Sud. Privez-les doucement de soleil, et ils se ternissent à vue d’œil. Odalie ne faisait pas exception. Elle en avait marre des couchers de soleil trop tôt dans la journée, marre de l’été qui s’achevait. Marre de septembre se profilant dans les moindres recoins de ville. Elle en avait marre de trimer, de galérer, de s’acharner sur un job si peu fait pour elle. Un jour, peut-être, elle en changerait. Sans doute, même. Elle retournerait sur une scène, puisque c’était là qu’on la voyait, que durant des instants de grâce tous les regards étaient sur elle.
La sirène se vit dans la glace, pâle, rancunière, le visage gris. Elle n’allait pas se laisser abattre.
Un simple message à River. Dispo, ce soir ? Besoin de me changer les idées. et elle posa son téléphone, s’avachit dans le canapé et laissa sa nuque au dossier pour contempler le blanc plafond. Odalie ne fut pas capable de dire combien de temps encore elle resta à fixer le vide, lorsqu’un son la fit sursauter.
Trois coups à sa porte.
Intriguée, elle se redressa.
Ce ne pouvait être River. River n’avait pas son adresse. Peu de gens l’avaient, à vrai dire. Quelques conquêtes trop éméchées pour se rappeler le digicode. Scylla. Rhysand. Lune. La liste n’était pas bien longue. Un fugace instant elle songea que cela pourrait être Colton.  Mais non. Non. Aucun signe de lui depuis des mois, des années.
Alors elle se leva ouvrir. Une main posée sur le battant, elle entendit tambouriner son myocarde dans sa poitrine. Prête à accueillir l’invité, quel qu’il soit, qui frappait chez elle.
Ou pas.

Car non, elle n’était pas prête, et son visage se referma aussitôt le battant ouvert.
« Alix ?! »
Le triton baissa vite les yeux, en murmurant du bout des lèvres. Odalie n’y était pas prête. Pas prête à le voir ressurgir, pas encore, et certainement pas après ce qu’ils s’étaient dit la dernière fois. Elle garda un faciès de marbre quand tout en elle voulait hurler. Qu’est-ce qu’il foutait là ? Il n’avait pas compris le message ? Son but dans la vie, est-ce-que c’était de la blesser, encore et encore, continuellement, pour qu’elle se souvienne qu’au fond d’elle y avait une enfant esseulée ?
Le voir ici la mit hors d’elle.
Sans la moindre once de sympathie, elle tira le brun par le bras pour l‘attirer à l’intérieur et claquer la porte derrière lui. La sirène n’était pas bien grande mais elle avait assez de force pour le tracter dans son entrée, et rapidement Alix se retrouva avec son grand corps malhabile au beau milieu du parquet brun.
Oda se tint dos à la porte, ses yeux lançant mille et un éclairs en direction de cet homme-là qui prétendait être son frère.
« Tu te fous de ma gueule ?! » cracha-t-elle avec hargne. « Tu te fous de ma gueule, Alix ?! D’abord le magasin, et maintenant mon appart ? C’est quoi la prochaine étape ? Tu vas dupliquer mon téléphone, planquer des micros dans mes meubles, fliquer toutes mes allées-venues ? C’est ça l'idée ? »
Elle haussait le ton sans crier, mais les voisins devaient l’entendre, et elle le maudissait pour ça. Elle qui ne faisait pas d’histoire, voilà qu’elle déclenchait une scène. Mais il fallait bien qu’il comprenne. Et une fois n’avait pas suffi.
« C’est ça, ta vie, Alix ? C’est tellement vide et tellement nul que tu te reportes sur la sœur que t’as abandonnée y a quinze ans pour qu’il se passe enfin un truc ? »
Du dos de la main elle frappa le dessous de celle de son frère, faisant sauter le mp3 qui vint retomber sur le sol.
« Va falloir revoir tes plans. »
Parce qu’ici, y a plus rien pour toi. Je pensais avoir été claire.

Elle rouvrit la porte d’entrée et la désigna d’un grand geste. Il n’avait qu’à partir encore. On dit bien jamais deux sans trois.


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À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III Empty Re: À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III

Jeu 10 Mar 2022 - 23:47
Alix, oui. C'est lui, son frère, et bon sang ce que c'est triste de la voir à la fois s'offusquer et s'étonner comme ça de sa simple présence sur le palier de sa porte. C'est facile, maintenant, de se dire qu'ils n'auraient jamais dû se laisser se perdre à ce point, qu'il aurait fallu agir avant que des réactions pareilles ne puissent être justifiées. C'est facile de regretter, maintenant qu'il faut faire face aux conséquences de l'inaction qui les a conduits là. Un peu égoïstement, et alors qu'il se fait entraîner à l'intérieur de l'appartement d'un geste brusque qui ne relève pas vraiment de l'invitation, il se dit qu'il va probablement devoir les payer tout seul, et que c'est injuste, parce que c'est le deuxième pas qu'il fait vers elle malgré tout et qu'elle va le lui reprocher.
Le regard qu'Odalie lui adresse est comme un torrent, violent, encombré de rapides dangereux et annonciateurs de la cascade qui l'attend à l'arrivée. Déjà, son propre regard se détourne et ses dents se serrent, comme si ça allait l'aider à se persuader qu'il est prêt à encaisser le choc. « Tu te fous de ma gueule ?! »
Sa respiration se coupe, et son cœur déjà affolé déraille. Lâchement, il songe que le fait d'avoir été en public la dernière fois l'a un peu protégé de la violence de sa rancœur. Est-ce que c'est mieux que l'indifférence ? Il pensera sûrement que oui, une fois qu'il ne devra plus supporter la pression des trombes d'injures qu'elle commence tout juste à faire s'abattre sur lui. « Tu te fous de ma gueule, Alix ?! D’abord le magasin, et maintenant mon appart ? C’est quoi la prochaine étape ? Tu vas dupliquer mon téléphone, planquer des micros dans mes meubles, fliquer toutes mes allées-venues ? C’est ça l'idée ? 
Dis pas n'importe quoi, articule-t-il d'une voix blanche, j'ai... » pas mis de micro dans tes meubles.
Dans l'absolu, c'est la seule accusation dont il peut honnêtement se défendre, alors mieux vaut ne pas poursuivre. Sa main est toujours ouverte vers le plafond, soutenant fébrilement le pauvre baladeur qui n'est vraisemblablement pas un assez bon prétexte à sa venue ; pas du point de vue de sa petite sœur, en tout cas, et c'est le seul qui vaille. « C’est ça, ta vie, Alix ? C’est tellement vide et tellement nul que tu te reportes sur la sœur que t’as abandonnée y a quinze ans pour qu’il se passe enfin un truc ? »
Non... Oui ? Il n'en sait rien, c'est difficile pour lui de réfléchir de façon lucide quand il se fait engueuler comme un gamin. Très rapidement, et malgré lui, il pense à Nova, à Rhea, à l'Ordre qu'il continue de servir, et il se demande ce qui, exactement, a encore du sens dans sa vie aujourd'hui sinon l'espoir de retrouver un jour sa petite sœur. Odalie n'a pas vraiment tort, même si son envie de la retrouver date très exactement du jour de son départ, peut-être qu'il ne se décide à passer à l'acte que parce que c'est encore la seule chose qu'il peut faire et qui n'entre pas totalement en contradiction avec celui qu'il essaie d'être de toutes ses forces depuis toujours. On ne peut pas dire que ce soit un franc succès, ça non plus.
Son amertume lui envoie un petit uppercut directement sous le menton. Il en oublie de refermer les doigts sur le mp3 qui s'envole de sa paume lorsque celle de Lilie vient la heurter et, médusé, il ne peut que baisser les yeux vers l'appareil qui a glissé sur le sol jusqu'à la plainte du mur. « Va falloir revoir tes plans. 
Et si tu revoyais les tiens, toi ? s'entend-il répondre avant d'avoir pensé à quoi que ce soit. »
Un instant, il s'affole. Odalie va encore plus s'énerver, non ? Très probablement, mais... et alors ? Qu'est-ce qu'il a à perdre, après tout ? Est-ce qu'il n'a pas le droit de répliquer, alors qu'elle vient de l'insulter d'à peu près toutes les façons ? « J'essaie pas de revenir comme si de rien n'était, ajoute-t-il en relevant la tête, d'une voix qu'il s'exaspère de trouver toujours tremblante là où il aimerait bien, pour une fois, réussir à faire preuve d'un peu de fermeté. J'essaie juste quelque chose, parce qu'il y a pas un seul jour depuis que je suis parti où j'ai pas eu envie de revenir vers toi et j'l'ai pas fait parce que... »
Parce qu'il lui en voulait, parce qu'il était en colère. Parce que quand on lui pose des questions sur sa famille, elle dit qu'elle en a pas, parce que pas une seule fois elle n'a essayé de le chercher. Parce qu'elle tient encore la promesse d'enfant qu'elle a faite le jour où il est parti, quand bien même l'âge adulte aurait pu lui donner les clés pour remettre certaines choses en question. Mais il ne peut pas dire ça, hein ? « Parce que j'avais peur, dit-il finalement, songeant que ce n'est même pas un mensonge. J'avais la trouille que t'en aies rien à foutre et que tu m'aies complètement oublié. »
Et peut-être que c'est ce qu'elle continuera à prétendre, mais il n'y croira pas. « Sauf que c'est pas le cas, j'le sais maintenant, ajoute-t-il en se penchant rapidement pour ramasser le baladeur tombé au sol, et le tendre à Odalie sans ne jeter ne serait-ce qu'un regard à la porte qu'elle a ouverte pour le faire sortir. Sinon t'aurais pas gardé ce truc pendant quinze ans. »
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À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III Empty Re: À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III

Mar 15 Mar 2022 - 16:35
A l’heure ou plus rien n’est sûr.
Odalie x Alix

La colère était mauvaise conseillère, et Odalie le savait bien. Elle ne la laissait que rarement prendre les commandes ; au fond, elle manipulait les gens bien avant d’atteindre ce stade. Mais Alix l’avait prise au dépourvu, là, sur les lattes lustrées de l’entrée. Alix l’avait prise au dépourvu, à tenter sans cesse de revenir, de refabriquer quelque chose dans cette trame de réalité qui s’était fissurée d’un coup lorsqu’il avait claqué la porte. Elle pensait avoir été claire, elle pensait s’être fait comprendre. Elle savait qu’il était idiot, mais il fallait grandir, un peu, écouter quand les gens parlaient.
La colère était mauvaise conseillère, et Odalie le savait bien ; ça ne l’empêcha pas de bouillir face aux mots clairs de son aîné.
« Pardon ?! »
Et si elle revoyait ses plans , Si elle revoyait ses plans pour … pour quoi, exactement, pour ce que son frère débarquait et soudainement voulait rejouer la comédie de leur enfance ? Pour que lui se sente un peu moins seul, jusqu’à ce qu’il ait quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus important qu’elle ? Pour qu’elle se fasse encore laisser, comme une gamine désemparée avec ses bras autour des cuisses, sur les tuiles d’un toit ocre et roux ?
Il y a pas un seul jour depuis que je suis parti où j'ai pas eu envie de revenir vers toi et j'l'ai pas fait parce que…
Parce que quoi ? Elle avait envie de le mettre dehors avant qu’il puisse finir cette phrase, mais il faisait deux têtes de plus et quelque part ça l’intriguait de savoir ce qu’il allait sortir. Ses lèvres s’ourlèrent sur ses canines dans un sourire un peu moqueur.
Parce que quoi ?
Elle, s’était tenue à son rôle. Elle lui avait lâché des mots qu’elle ne pensait pas dans l’instant mais qui, avec assez de temps, s’étaient révélés véritables. La brune s’était persuadée qu’elle n’avait pas besoin de lui jusqu’à ce que ce fait soit vrai.
Peur. lui annonça-t-il. Peur, et une part d’elle se fissura parce qu’elle songea, obstinément, qu’ils étaient beaucoup trop semblables. Peur, et elle avait peur elle aussi, mais elle ne l’avouerait jamais ; c’était ainsi qu’elle gagnerait. Peur, elle aurait l’ascendant sur lui, l’ascendant sur la peur elle-même, parce qu’elle ne lui montrerait pas combien elle était affectée. Peur. Oui, elle aussi, elle avait peur. Elle avait eu peur qu’il soit mort et désormais qu’il était là elle réalisait soudainement qu’elle avait eu peur qu’il soit vivant. Peur qu’il la retrouve, qu’il l’assaille, comme soudainement il déboulait dans son environnement à elle pour la prendre en chasse de souvenirs. Peur, quand il tendait ce mp3 dans son champ de vision comme un flingue pour lui ouvrir les côtes avec.
Odalie avait toujours peur.
Et, comme un animal blessé, elle se défendait en attaquant.

« Mais tu sais quoi de moi, en fait ? » lâcha-t-elle, canines découvertes. « Tu sais quoi, Alix ? Tu sais rien du tout. Rien. Du. Tout. Tu débarques, là, quinze ans après, et tu t’imagines quoi ? Que je vais pleurer, me pendre à ton cou, t’accueillir comme le sauveur que t’as prévu d’être pour moi ? »
Elle riait presque, sa voix ronflant comme le gémissement d’un félin qui feulait avant d’attaquer. Les mots s’enchaînaient et se déversaient sur le sol, comme si quelqu’un ouvrait les vannes de son inimitié soudaine.
Impossible de s’avouer qu’elle avait plus d’angoisse que de rage, plus d’appréhension que de colère. Pleurer, c’était pour les idiotes, et il n’y avait rien sur ses joues.
« J’ai pas besoin de sauveur, Alix. J’ai pas besoin d’être sauvée. Je suis plus ta petite soeur, maintenant. J’ai pas besoin d’un grand frère, si tout ce que tu peux m’offrir c’est tes … tes sentiments nuls et ta peur et ton mp3. »
J’avais besoin de toi, Alix, au moment où tu es parti. J’avais besoin de toi pour parler, et pour rire. J’avais besoin que tu sois proche. Que tu m’expliques comment ouvrir une bouteille de bière avec un briquet. Que tu m’apprennes de nouvelles chansons que je connaitrais pas sans toi. Qu’on regarde le coucher de soleil. J’avais besoin de toi, Alix. Quand Maman est morte. Quand j’étais seule; Quand je me suis fait quitter. Plusieurs fois. Quand Colton a chié dans la colle et qu’il me restait personne d’autre. Quand j’ai dû quitter l’Europe, passant à peine par Nydaros, pour rejoindre une nouvelle vie. J’avais besoin de toi comme j’ai eu besoin de toi quand tu désinfectais mes plaies, quand tu apaisais mes sanglots parce que maman le faisait pas. j’avais besoin de toi, encore, sans doute même encore plus qu’avant. Mais toi, t’as choisi de t’en foutre. Et c’est juste trop tard, maintenant.
« J’ai pas besoin de toi, ok ? »

Odalie mettait toute sa hargne dans cette dernière imprécation pour ne pas qu’Alix réalise seulement combien elle était fausse.
Il lui apparut que ça ne suffirait pas, que ça ne suffirait jamais. Aussi lova-t-elle dans sa gorge des mots un peu plus forts, plus rudes, et sa persuasion sirène claqua à ses propres tympans.
« Alors va t’en. Et ne reviens plus. »


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À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III Empty Re: À l'heure où plus rien n'est sûr || Odalix III

Mer 16 Mar 2022 - 15:44
Ce truc, il a dit, comme si c'était effectivement rien qu'un machin, ce tout petit baladeur qui a mieux survécu aux quinze dernières années qu'ils ne l'ont fait tous les deux. Alix ne sait pas s'il aurait osé insister de la sorte, sans lui, si cet objet n'était pas l'incarnation de tous les espoirs qu'il a nourris en secret malgré l'absolue absence de toute preuve pour les appuyer. Peut-être que le rejet d'Odalie, au disquaire, aurait été trop difficile à encaisser s'il n'avait pas pu se raccrocher à ce minuscule mp3. Sans doute, même. Alix n'a jamais été connu pour sa force de caractère ni sa capacité à encaisser ; d'ailleurs, si les dents qu'Odalie lui dévoile avaient été pointues, peut-être qu'il serait déjà effectivement parti, parce que toute cette hargne, évidemment que ça lui fait peur. Ça lui fait peur parce que Lilie est bien assez importante pour lui faire horriblement mal, et parce que le sentiment d'injustice qu'elle agite entre ses côtes à chaque nouveau mot balancé, il sent bien qu'il commence à en perdre le contrôle. Et ça, c'est bien assez inhabituel pour devenir effrayant. « Mais tu sais quoi de moi, en fait ? »
Beaucoup de choses, et aucune qu'il puisse avouer, hélas. Alix a conscience du caractère malsain de ses surveillances excessives, et il ne se risquera pas à les assumer. Pas alors qu'elles sont illégales et honnêtement franchement flippantes. Disons qu'il se rassure en se disant qu'au moins il est lucide sur la question. « Tu sais quoi, Alix ? Tu sais rien du tout. Rien. Du. Tout. Tu débarques, là, quinze ans après, et tu t’imagines quoi ? Que je vais pleurer, me pendre à ton cou, t’accueillir comme le sauveur que t’as prévu d’être pour moi ? »
Le sauveur ? Il pourrait en sourire. Non, Lilie, t'y es pas du tout. C'est elle qui ne sait rien, parce qu'elle n'a jamais cherché, elle n'a jamais voulu savoir et maintenant elle prétend tout un tas de choses pour le faire reculer sans avoir la moindre petite idée d'à quel point ça ne peut plus marcher. À cause de ce baladeur et à cause de la force avec laquelle, lui, il a besoin d'elle. « J’ai pas besoin de sauveur, Alix. J’ai pas besoin d’être sauvée. Je suis plus ta petite soeur, maintenant. J’ai pas besoin d’un grand frère, si tout ce que tu peux m’offrir c’est tes … tes sentiments nuls et ta peur et ton mp3. »
Malgré sa fébrilité, le triton est obligé de noter comme ce langage ressemble à celui qu'elle aurait pu avoir il y a quinze ans, lorsqu'elle n'était qu'une petite fille cherchant à jouer les Anjela. Ça le touche plus que ça ne le blesse, cette fois, même s'il a tout de même le réflexe de refermer sa main sur le mp3 pour le ranger dans sa poche et le protéger d'un autre éventuel accès de colère. Il est en alerte, et pour cette raison, ses sens de triton ne peuvent pas manquer l'hostilité excessive qui vibre dans les mots suivants : « J’ai pas besoin de toi, ok ? »
Tu mens, affirme-t-il avec bravoure, refusant de se laisser intimider une fois de plus. « Alors va t’en. Et ne reviens plus. »
La voix envoûtante se fraye un chemin par ses tympans, et il a le bon sens de la repérer avant que l'ordre ne claque à son esprit. Non, la repousse-t-il fermement, en écarquillant légèrement les yeux de stupéfaction et, il est forcé de le reconnaître, d'indignation. « T'es sérieuse ? articule-t-il d'une voix bien moins tremblante tout à coup. L'hypnose, sur moi ? »
Alors elle en est là, hein ? Déterminée à le repousser quitte à recourir à des moyens aussi malhonnêtes - non, ça ne l'étouffe pas -, et tout ça pour quoi, hein ? Pour ne pas voir qu'elle se trompe peut-être en imaginant qu'il n'a rien à lui proposer d'autre que ses sentiments nuls et son mp3, ou pour ne pas lui montrer que peut-être elle est un peu moins forte qu'elle ne le voudrait ? Parce qu'il n'y a sûrement qu'un grand frère, qu'elle pourrait autoriser à voir ça, et qu'il a perdu ce rôle le jour où il est parti. La douceur ne l'aidera sûrement pas à le récupérer, comprend-il finalement. Qu'à cela ne tienne, elle ne pourra pas dire qu'il n'a pas essayé avant de passer à la manière forte.

Il pouffe, alors, ricane du bout des lèvres et se fout ostensiblement de sa gueule quand il s'avance un peu et tend la main vers celle de sa petite sœur, posée sur la porte. Comme il s'y attendait, le mouvement de recul d'Odalie est immédiat et elle lui laisse tout le loisir de saisir la poignée pour refermer le battant tranquillement. « Voilà, ça évitera qu'on soit interrompus par les flics que tes voisins vont appeler si tu continues à gueuler, siffle-t-il en tournant vers elle deux yeux beaucoup moins suppliants, maintenant. On va pouvoir discuter. J'imagine que t'as un canapé ? »
Il se penche, un peu, détourne le regard pour essayer d'apercevoir quelque chose par l'entrebâillement des portes ouvertes. Là, ça ressemble à un salon. Parfait, décrète-t-il en s'avançant dans l'appartement en faisant, tout de même, attention à ne rien bousculer avec son grand corps maladroit. S'il ignore les protestations de la sirène, ce n'est que pour essayer de trouver une marche à suivre ; il est en train d'improviser et il a horreur de ça, mais il a conscience que s'il cède maintenant et qu'il s'en va, alors il ne reviendra jamais. Si c'est ce qu'Odalie lui demande à l'issue de leur conversation alors sans doute qu'il obtempérera, mais il est hors de question qu'il renonce avant d'avoir essayé.

Ils doivent parler, et c'est uniquement la force de cette certitude qui lui permet d'ignorer les battements toujours affolés de son cœur et les sentiments nuls qui continuent de faire s'agiter son esprit, pas insensible du tout aux agressions qu'il subit depuis qu'il est arrivé ici. Enfin, il ne va pas s'en plaindre, très concrètement il est en train de s'inviter dans le salon de sa sœur qui lui a clairement dit qu'elle ne voulait pas de lui alors en terme de non-respect de l'autre, il n'est pas sûr d'avoir le rôle de la victime. De toute façon ce n'est pas comme s'il avait quelque chose à perdre. « Si t'as cru que ton petit pouvoir allait avoir un effet sur moi, c'est que t'as vraiment pas la moindre idée de ce que je suis devenu, déclare-t-il en prenant finalement place sur le canapé, interrompant sans vergogne toute éventuelle fulmination de la part d'Odalie. Par conséquent je vois pas bien comment tu pourrais savoir ce que j'ai à t'apporter ou pas, et si c'est comme ça que tu tries les gens qu'ont ou pas le droit de faire partie de ta vie alors c'est vraiment triste. »
Mais pas étonnant, à vrai dire, songe-t-il en la dévisageant. Elle ressemble tellement à leur mère. « Pourquoi tu veux pas de moi ? »
MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
Odalie Maelström
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Personnage
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Pseudo / Pronoms : Valhdia
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Âge : 27 ANS (03/07/1994) ♦ encore jeune et bien l'intention de ne pas vieillir trop vite
Nombre de dés : contrôle sonore ♦ 1, hypnose/persuasion ♦ 3
Résidence : NOUVELLE ORLÉANS ♦ appartement à Pontchartrain
Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
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Disponibilité RP : Azur, Alaric, Jade, toi ?
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Ven 25 Mar 2022 - 0:03

A l’heure où plus rien n’est sûr
Odalie | Alix


Le rire d’Alix, retentissant, se fraya un chemin terrible jusqu’au cœur de ses anxiétés. Les rires d’Alix, elle les connaissait. Le rire idiot qu’il arborait quand il bavait sur une actrice. Le rire gêné qui se peignait quand il avait peur d’être mal vu. Le rire triomphal, après avoir gagné à n’importe quel jeu de société -très certainement en trichant. Le rire taquin, quand il la vannait sur tout et sur n’importe quoi.
Celui-là, il était nouveau.
Il était froid, impersonnel, et il ricocha dans la pièce comme l’amertume d’un jour nouveau. Il était la preuve que son coup n’avait pas si bien fonctionné, et la sirène retint son souffle de comprendre ce qui venait. Elle esquiva bien promptement la main d’Alix sur le battant, comme brûlée par la simple idée qu’il ait déjoué son attaque. D’un autre côté, elle le savait ; ils étaient taillés du même bois, savaient se fier aux mêmes auspices, et il n’y avait rien chez elle-même qu’Alix ne puisse déjouer d’un geste. Elle avait compté sur l’effet de surprise et s’en était mal dépêtrée. Désormais, il était trop tard. Et la porte se refermait, l’emprisonnant avec un frère qui était devenu étranger.
Cet Alix-là était nouveau.
Toujours aussi grand et idiot, il évolua dans l’appartement impersonnel et désincarné. Il n’y avait rien dans ces pièces qui puisse lui rappeler l’enfance. Rien. Pas de photos de famille, pas de sourires sur des selfies, pas d’objets d’art un peu passés que lui aurait ramené Lune. Rien. Il n’y avait rien d’elle, dans cet appartement, parce qu’elle n’était qu’une toile sans âme sur laquelle les autres projetaient tout. Un magazine de marchands de meubles que chacun teintait de hardiesse qu’elle n’avait jamais commandée. Il n’y avait rien, ici, de l’enfant malingre et brune qu’elle avait été, et pourtant elle se sentait nue tandis qu’il posait son regard sur chaque meuble, chaque grain de poussière.
Désemparée et maladroite, elle tenta de le retenir.
« Non mais qu’est-ce-que tu fais, Alix, arrête, je … »
Trop tard. Il était sur le canapé, il envahissait son espace de tourbillons adolescents, de vagues, de souvenirs amers, et la brune recherchait des mots plus forts que ceux qu’elle avait fait pour l’implorer de s’en aller. Sa raison se trouvait contrainte face à son pouvoir en échec, et le sourire trop méprisant que son grand frère lui adressai acheva de la dérouter.
Casse toi, putain, Alix, tire toi, j’ai pas de place pour toi ici, j’ai pas de place pour toi nulle part, je veux pas repartir là-dedans, casse toi, Alix. S’il te plaît.
C’était cette supplique silencieuse qui lui monopolisait la bouche, mais Alix n’avait pas fini. C’est vraiment triste. Elle avait envie de hurler, mais elle restait droite, fine et digne, plantée au milieu du salon sous le regard brun de son frère. Elle aurait bien voulu, elle aussi, rire avec mépris et puissance ; elle se retrouvait confrontée à l’ampleur de son impuissance. Et la sirène détestait ça.
Regard résolument vissé au sol, elle choisit ses mots avec soin.

« Tu veux que je te dise, ce qui est triste ? Souffler mes treize bougies sans toi. Et les quatorze. Les quinze. Celles d’après. Avoir des bonnes nouvelles, et personne avec qui les partager, parce que Maman est encore sortie. Avoir des mauvaises nouvelles, aussi, parce que j’ai pleuré, beaucoup, et t’étais pas là pour le voir. »
Grande inspiration ; ça faisait mal, quelque part derrière toutes les digues qu’elle érigeait contre le monde. Une vague légèrement moins docile, sur laquelle son grand frère surfait dans un océan d’idéaux où il n’était jamais parti.
« Ce qui est triste, c’est que je repartais toute seule de mes concerts de violoncelle. Que j’écoutais les mêmes musiques parce que tu m’en donnais pas de nouvelles. Parce que tu m’as. Plus. Rien. Donné. »
Sa colère était froide, désormais, elle gelait les vagues importunes qui voulaient déglinguer ses dunes. Elle ferait de la patinoire sur leurs souvenirs intermittents, pour se rappeler qu’elle était forte ; infiniment plus forte que ça. Sa colère était froide, mais elle était là, sous ses côtes, dans ses poings, logée dans son torse.
Elle releva des yeux amers vers l’homme assis dans son salon, celui qui se prétendait frère alors qu’il n’était rien du tout.
« C’était triste, ça. Moi, j’étais triste. Mais ça t’a pas empêché de partir, hein ? »
Le cynisme dans son larynx manqua de lui crever le cœur.
« Et maintenant, c’est plus triste, Alix, parce que ça fait. Quinze. Ans. Quinze ans, et là, soudainement, maintenant, tu veux jouer Pascal le grand frère, en revenant la bouche en cœur ? Mais ça marche pas comme ça, en fait. C’est plus triste, ces histoires, parce que ça l’a tellement été que maintenant … maintenant y a plus rien. »
Son regard, comme deux lames de glace, s’enficha dans la face d’Alix, espéra y creuser des stries qui lui donneraient envie d’ailleurs. Qu’il se tire, pour la troisième fois, et qu’il emmène dans son bordel les possibilités d’après. Elle n’avait pas de place pour ça. Elle n’avait pas de place pour lui.
Pourtant les suppliques dans sa voix revenaient se fondre en excuses, et les pardons jamais donnés faisaient des boules de neige immondes qui l’empêchaient de respirer. Chacune des vibrations fébriles qu’elle essayait de maîtriser prenait un accent trop étrange, comme un soupçon de vérité derrière ses paroles en français.
« Je veux pas de toi, parce que je veux pas que ça recommence. »
La phrase s’acheva dans un souffle, criante de tous les préjudices qu’elle ne pouvait pas oublier. Elle avait trop parlé, maintenant, et se refusait à pleurer.

Cet accent, il était nouveau.
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