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Jeu 24 Sep 2020 - 3:03

TROUBLEMAKER
where's the harm in a little sin?

Un frisson s’infiltre le long de la colonne du jeune Stonegold; la nuit s’annonce fraîche. Il était rare que l’on apercevait de la neige en Arizona, même en plein mois de décembre, mais cela n’empêchait pas le thermomètre de descendre fréquemment près du zéro une fois le soleil disparu derrière l’horizon. Les rues bondées et les innombrables décorations festives n’y pouvaient rien, les chorales crachées par les haut-parleurs des boutiques et restaurants n’arrivant pas à chasser le verglas recouvrant les sourires de chacun.  Les gens allaient et venaient, le regard anxieux et les bras pleins de paquets colorés, ignorant la poignée de sans-abris essayant de retrouver un peu de chaleur sous leurs vêtements percés. S’il y avait bien un élément de la forme humaine qu’Ezra détestait, c’était le froid. Le froid qui glisse sous les couches de vêtements, s’insinue dans les os et mord dans l’âme comme une créature assoiffée de chaleur, arrachant toute joie de vivre à quiconque n’est pas assez bien habillé. Normalement à cette heure, il serait bien au chaud chez lui, probablement emmitouflé dans une tonne de couvertures à dévorer un livre, loin de l’agitation du centre-ville, dans le calme serein du Domaine familial. Une partie de lui regrettait cette idée, mais ce soir, pourtant, réservait une bien meilleure perspective. Il renifla et essuya son nez rougit avant de cacher ses mains bien profondément dans les poches de son manteau, triturant du bout des doigts les billets roulés qu’il avait apporté. À sa droite, un café sobre dont l’enseigne en néon aurait besoin d’un rafraîchissement laisse filtrer à travers l’entrée des conversations étouffées. Il s’appuya sur les briques familières, attendant en grelottant son rendez-vous, qui ne tarda d’ailleurs pas à apparaître puis disparaître aussi vite à la suite d’une poignée de main et quelques échanges à voix basse. C’est un sourire fendant sur les lèvres et de quoi se faire quelques joints qu’il quitta promptement les lieux, ne laissant comme indice de son passage que les innocentes traces de ses pas.

***

Les gyrophares étendaient leur couleur bichrome telle une œuvre d’expressionnisme abstrait sur les rues désertes. Assis sur la banquette dure du véhicule de police, Ezra voyait encore l’air à la fois outré et satisfait du citoyen qui les avait dénoncés, lui et Aidan, alors qu’ils ne dérangeaient personne, discutant sur un banc de parc dans un coin tranquille du quartier. Cachant son agacement sous un sourire pincé, il prit la main du dragon dans la sienne et la serra doucement, se voulant rassurant.

« Imagine la tête de ce looser s’il nous voyait sous nos vraies formes »
, lui murmura-t-il à l’oreille, « on lui soufflerait quelque chose d’un peu plus inquiétant que du weed ».

Il ricana en soufflant par le nez, serrant une fois de plus la main chaude d’Aidan.
« Silence », grommela l’officier à l’avant, d’un ton qui ne laissait que peu de place à l’interprétation. Les yeux verts d’Ezra croisèrent un instant son regard sévère dans le rétroviseur et il s’empressa de lâcher la main qu’il tenait, un peu de rougeur menaçant de teinter davantage ses joues gelées.

Pris sur le fait, écraser sous leurs bottes leurs restes fumants n’avait pas servi à grand-chose, l’odeur les trahissant plus que le reste. Le jeune Stonegold avait haussé les épaules, confiant que le reste des billets aiderait à faire fermer les yeux du policier sur toute cette histoire.

Spoiler alert : il avait eu tort.
Parfois les belles gueules et l’argent ne suffisaient pas à se sortir du pétrin.

Il avait envie de dire à Aidan que tout allait bien aller, qu’il n’avait pas à s’en faire, qu’il trouverait une façon de tout arranger. Le problème ne résidait pas dans leurs… activités récréatives. Ses parents savaient qu’il était un électron libre, faisant parfois ce que les adolescents font. Non… autre chose de bien plus grave lui nouait les entrailles. Il se doutait que l’héritier des Lightstorm devait y penser lui aussi, mais Ezra ne le mentionna pas, gardant pour une rare fois le silence durant la courte ballade en voiture. Seule l’une de ses jambes bondissait légèrement de haut en bas, trahissant son stress grandissant.
Quelques tournants, une ligne droite, et ils y étaient. Le poste se dressait devant eux comme une promesse menaçante. Aussitôt entrés, le néon agressa leurs yeux rougis. La pièce sentait la poussière et le vieux café. S’asseyant lourdement derrière son bureau, le policier les détailla tout deux, tirant sur sa moustache. Ezra lu le nom « J. Jefferson » sur son insigne.

« Écoutez… vous êtes jeunes, sans dossier criminel. Je me serais attendu mieux de la part d’un membre de votre famille monsieur Stonegold, mais au vu de votre comportement habituellement exemplaire vous et votre ami, nous sommes prêts à vous laisser filer, pour cette fois. Nous allons bien sûr confisquer ce qu’il vous reste, et une amende devra être payée. Qu’on ne vous y reprenne pas, je ne serai pas aussi conciliant la prochaine fois. »

Les mots glissaient dans ses oreilles comme de l’eau, impossibles à saisir tout à fait. Son esprit n’était occupé qu’à une chose; la suite de la nuit. Une possibilité effroyable grandissait dans ses pensées. Si ses parents venaient à savoir… Peut-être serait-ce la dernière fois qu’il pourrait voir Aidan.

« Compris ? »

Il hocha la tête doucement, l’air distrait. Jefferson soupira, blâmant l’air préoccupé du dragon sur les effets de la marijuana.
Aidan parti de son côté. Il était probablement mieux de se séparer, au cas où le reste de la nuit ne se déroulait pas aussi bien.
Le jeune homme contempla l’écran de son téléphone longuement. Il ne pouvait pas appeler ses parents, ils seraient furieux. Et ils voudraient fort probablement investiguer sur sa compagnie de la soirée. La liste de ses contacts défilait devant ses yeux, réfléchissant à une issue. Son doigt s’arrêta sur Rhea; il n’avait plus rien à perdre. Si une seule personne au monde pouvait le sortir de cette situation fâcheuse, c’était bien elle.

Il écouta la sonnerie avec nervosité, jouant avec ses mains et son catalyseur. Quand finalement on décrocha, il hésita entre soupirer de soulagement ou d’anxiété.

« … Rhea ? …. C’est Ezra. J’ai un petit problème… et j’aurais vraiment besoin de ton aide. »


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Sam 26 Sep 2020 - 21:28
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“Whoa, my mind keeps saying, "run as fast as you can"
I say I'm done but then you pull me back
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Rhea avait redécouvert à la Rose Noire une partie d’elle qu’elle croyait anesthésiée depuis longtemps. Pour survivre, prendre soin d’elle et continuer de mettre un pied devant l’autre, elle avait dû s’endurcir. Cesser de porter en bandoulière ce cœur sensible d’enfant perdue, qui n’avait jamais connu sa famille. Elle avait appris à accepter le fait d’être seule, d’être son propre pilier, sa propre ancre. Et à cause de ça, la dragonne avait dû éteindre une partie de son empathie, avait dû être égoïste, se placer en premier sur sa liste de priorités. Son chemin chaotique l’y avait forcée – car comment survivre autrement ?

Dans une de ses familles d’accueil, quand elle avait dix ou onze ans, Rhea avait entendu ce conte pour enfants, la légende de l’homme et de la forêt, et de sa gentillesse. L’histoire l’avait suivie jusqu’à l’adolescence, où elle se murmurait l’histoire à elle-même, emmitouflée dans un sweatshirt troué dans la voiture quelconque qu’elle avait volé ce soir-là. Un voyageur qui s’était aventuré dans la forêt en pleine nuit pour aller ramasser des baies, et qui y avait trouvé un monstre, tapi dans l’ombre. L’homme n’avait fait que sourire, demandé ce qu’il pouvait faire pour l’aider. Surpris, le monstre avait commencé par réclamer son argent, sa montre, sa chaîne en or – et il les avait donnés. Quelques pas plus loin, il avait rencontré un deuxième monstre, qui avait pris ses vêtements, que l’homme avait été ravi de lui remettre si cela pouvait lui faire plaisir. Le troisième monstre avait demandé un doigt. Le quatrième, ses deux jambes. Le cinquième, ses deux bras. Chacun repartit en riant, se moquant de leur victime pour sa naïveté et sa stupidité. Quand le sixième arriva finalement devant le voyageur, abandonné dans la forêt, il lui demanda ses yeux et les arracha lui-même des orbites du pauvre homme qui n’avait plus ses membres. Le monstre déposa un cadeau devant l’homme, pour le remercier. Un bout de papier avec l’inscription « idiot », comme une moquerie finale. Et alors qu’il allait partir, il s’aperçut que l’homme pleurait à chaudes larmes – des trombes d’eau qui coulaient d’orbites vides, nébuleuses. Et alors qu’il lui demandait pourquoi, l’homme répondit « merci, merci, merci, c’est la première fois que l’on m’offre quoi que ce soit, merci, merci, je suis si heureux », et il continua de répéter sa litanie jusqu’à mourir, avec un sourire accroché aux lèvres.

Sa mère d’adoption avait demandé à Rhea si elle pensait que le voyageur était stupide, elle aussi. Ce à quoi elle avait répondu que oui – que le voyageur avait tout donné sans penser à lui, et qu’il avait laissé les monstres se payer sa tête. Il lui avait fallu de nombreuses années pour comprendre la morale de l’histoire qu’elle n’avait jamais compris ; que le voyageur n’avait jamais été stupide mais que sa gentillesse sincère seule comptait à ses yeux, et qu’il valait mieux vivre une courte vie qui avait du sens, une vie où l’on peut donner, plutôt qu’une existence égoïste et solitaire dans lequel on ne pouvait tirer aucun réconfort. Longtemps, Rhea s’était promis de ne jamais être le voyageur – quitte à être le monstre, pourvu qu’elle survive pour vivre un autre jour.

Cela avait changé, bien sûr, lorsqu’elle avait enfin trouvé un semblant de paix auprès de Shoshana, puis quelques années plus tard, auprès des Riverwood. Un soupçon de culpabilité subsistait, néanmoins, dans le fait d’avoir attendu d’obtenir ce qui lui manquait pour tendre la main aux autres, pour craqueler l’armure dont elle avait dû se parer. La Rose Noire avait achevé de la faire voler en éclats, avec ses jeunes surnaturels abandonnés tout autant qu’elle l’avait été. Discriminés, en fuite, affamés, seuls. Certains aux histoires bien pires que les siennes. Elle y passait dès qu’elle avait un moment, avec Ariadne le plus souvent, qui aidait à faire fonctionner le centre d’accueil et avait toujours besoin de mains supplémentaires. Ce soir-là, elle venait de border un jeune dragon âgé d’à peine quelques années. Ari en avait déjà vu, des familles dont le gène dragon avait sauté quelques générations et qui se retrouvaient avec un bébé aux pouvoirs qui les effrayaient, et qui abandonnaient leur enfant à leurs portes. C’était le cœur lourd qu’elle avait fermé la porte de la toute petite chambre, Ariadne sur ses talons. « Il nous reste encore beaucoup à faire ce soir » lança la matriarche du clan Riverwood, un chagrin équivalent au sien dans la voix. Rhea acquiesça – il était déjà tard, mais elle avait l’habitude des longues nuits avec son travail.

La dragonne haussa un sourcil surpris, quelques minutes après, lorsqu’elle vit le nom d’Ezra, le fils de Shoshana, s’afficher sur son téléphone. Elle décrocha quelques secondes plus tard, le temps de s’isoler. L’appel ne dura que quelques secondes, le jeune fils des Stonegold n’avait pas l’air de vouloir expliquer toute la situation au téléphone, et Rhea lui avait assuré se mettre en chemin immédiatement. « Je suis désolée Ari, il faut que j’y aille, c’est important. » La dragonne de feu acquiesça sans poser la moindre question, et Rhea prit la route. Ari ne lui en tiendrait pas rigueur, elle était sa famille. Et pour Rhea, Ezra faisait partie de la famille aussi.

Elle conduisit jusqu’au Bayou, où le portail le plus proche se trouvait, à l’intérieur du puits forestier. Elle priait pour que celui-ci fonctionne bien – elle avait entendu parler à travers la ville des rumeurs de malfonction parmi les portails des zouwus et ne pouvait pas se permettre de se retrouver au beau milieu du Sahara ce soir-là. Heureusement, elle n’eut aucun mal à visualiser sa destination et sortit du portail devant les lumières encore allumées du poste de police de Phoenix.  Rhea entra à l’intérieur à la hâte, et son regard croisa immédiatement celui d’Ezra qui l’attendait sur une chaise en fer éloignée du comptoir principal.  « Tout va bien ? Tu n’as rien ? » demanda-t-elle, sourcils froncés. Elle n’avait pas eu les détails de la situation et était rassurée de voir que, à l’œil nu, le fils de sa marraine semblait ne pas être blessé. Si Rhea avait été surprise qu’il l’appelle elle et non pas sa mère, elle n’en laissa rien paraître. A dire vrai, elle en soupçonnait la raison et l’air légèrement nerveux de l’adolescent la confortait dans son hypothèse. « J’espère que tu n’as tué personne, il aurait fallu m’appeler avant si tu avais besoin de cacher un corps » plaisanta t-elle, essayant de dédramatiser la situation et de détendre les traits tirés d’Ezra.
 
   

   
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Mer 7 Oct 2020 - 17:32

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Il y avait certainement des choses pires que d’être assis sur une chaise inconfortable dans une salle surchauffée en plein milieu de la nuit. Comme, par-exemple, être assis sur un banc inconfortable dans un parc gelé en plein milieu de la nuit. Ou se faire arrêter par la police alors que l’on apprécie des activités illégales avec un copain que l’on n’est pas censé voir, et que l’on a un grand nom familial à ne pas salir. Ou qu’on avait assuré prendre en charge l’amende punitive pour ne pas perdre la face, être galant devant l’élu de son cœur, alors qu’on a qu’un maigre billet dans sa poche et qu’on sent le regard imprimé d’Andrew Jackson nous juger à travers le tissu qui l’enveloppe. Malheureusement pour Ezra, toutes ces choses désagréables se mélangeaient sans vergogne alors que l’aiguille sur l’horloge avançait, créant un misérable petit tas d’anxiété crispé sur son siège. La pire de toutes ces choses, cependant, c’était l’attente. Le tic et le tac de l’horloge bon marché au-dessus de la salle cognait dans les tympans du jeune dragon comme le marteau macabre d’une sentence de mort. Les secondes se mutaient en minutes, les minutes se mutaient en heures, le passage du temps tournoyant dans son esprit affecté sans plus qu’aucune loi de la nature ne le bride. Rhea ne viendrais pas; elle était furieuse, déçue de lui. Cela ne faisait-il pas déjà des heures qu’il avait composé son numéro?  Elle était déçue, et elle le dénoncerait à ses parents, qui viendront le chercher au poste le regard froid. Il serait expulsé de l’école de science comportementale, le FBI garderait son nom sur une blacklist, il ne serait plus digne de s’appeler Stonegold et il devrait changer de nom, se couper les cheveux pour qu’on ne le reconnaisse pas, et fuguer au Canada vivre en ermite quelque part dans une cabane en bois où il épouserait un Amérindien et adopterais des bébés loups au lieu d’avoir des enfants. Aidan ne pourrait jamais le retrouver, pour sa sécurité. Il lui enverrait des lettres d’amour en secret, signées d’un pseudonyme mystérieux comme celui que prennent parfois les auteurs de fiction. Ses parents rayeraient son nom de l’arbre généalogique, brûleraient son visage des photographies et lui arracheraient son catalyseur pour le vendre et payer la dette qu’il aura apporté avec sa terrible amende. Son père serait ruiné, plus personne ne voudrait travailler dans une banque menée par une famille de criminels endettés.

Ses yeux rougis (était-ce à cause des larmes retenues ou du joint perdu?) se tournèrent vers la cafetière sur un bureau au bout de la pièce. Il avait terriblement soif. Et faim.

« Pas de chance, gamin.  On la remplit que le matin », grommela l’officier derrière son bureau, replongeant sa tête dans le journal de la veille. Ezra soupira par le nez, croisant nerveusement ses jambes alors que ses doigts martelaient le métal froid de l’accoudoir.

Il fallu attendre ce qu’il cru être une éternité plus tard – environ une vingtaine de minutes depuis le début de sa crise existentielle - avant d’entendre la clochette de la porte d’entrée retentir, une bourrasque d’air froid s’engouffrant dans ses vêtements. Son regard fatigué se posa sur un visage familier qu’il n’attendait plus; il prit ses sourcils froncés pour du ressentiment, et immédiatement, sa gorge se serra. Il hocha la tête lentement à la question de Rhea, attendant qu’une sentence grave soit prononcée, une demande d’exil ou autres trucs dramatiques du genre. À la place, celle-ci blagua un peu, et en temps normal, il aurait apprécié le ton et aurait rigolé avec elle, répondant probablement avec une autre remarque sarcastique à la hauteur. Mais le Ezra assis dans le poste de police, affecté par son douteux choix de substance, n’était pas le Ezra normal. Ses yeux s’agrandirent à la mention de meurtre. Elle ne pouvait pas dire ça ici ! Il n’avait tué personne ! Ils partiraient à la recherche d’Aidan et ils iraient tous en prison jusqu’à la fin de leurs jours… Elle ne pouvait pas dire ça !
Il se leva précipitamment en tordant nerveusement ses mains, essuyant d’un revers de son poignet les larmes qui menaçaient de couler et montrer sa faiblesse aux yeux de tous.

« J’ai tué personne Rhea, promis… J’ai rien fait de mal… J’ai tué personne je suis tellement désolé !! »

Le jeune homme fouilla dans les poches de son manteau et en sortit le billet de 20 tout fripé, le tendant d’une main tremblante à sa tante.

« J’ai juste ça l’officier l’a pas voulu… je dois payer pour deux… »

Le policier leva un sourcil vers eux d’un air exaspéré.
« Vous êtes la mère ? » Il regarda la nouvelle venue de la tête aux pieds, constatant son jeune âge. « Ou la sœur ?.. L’autre est déjà parti, jeune homme ici présent se vantait pouvoir payer l’amende pour les deux. Je constate que ce n’est pas le cas. Prochaine fois veillez à surveiller le contenu de ses poches, à cet âge, c’est terrible commencer à consommer. Terrible je vous dis. »
Ezra ne pensa pas une seconde que ça serait peut-être bien d’expliquer la situation. Dans ses pensées, c’était clair net et précis que la planète entière savait les horribles délits qu’il avait commis, Rhea y compris.



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Mer 14 Oct 2020 - 20:03
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Rhea s’était attendue à ce que les traits d’Ezra se détendent – elle était là, il était en sécurité, quoi qu’il arrive. Mais il se leva, roulant frénétiquement des yeux qu’il avait fort rouges, et proclama son innocence à pleins poumons en sortant son pauvre petit billet froissé. La dragonne haussa les sourcils, commençant à soupçonner ce pour quoi le jeune homme avait été arrêté – une intuition qui se confirma avec l’intervention de l’officier qui s’était dirigé vers eux. Elle retint un soupir las – l’Arizona n’était pas le bon état pour ce genre d’activités récréatives, mais tout de même, ils se prenaient très au sérieux. Ezra avait à peine dix-sept ans et le flic leur parlait comme s’il avait effectivement été trouvé les mains pleines du sang du péquenaud du coin. Rhea posa sa main sur celle de son neveu et le poussa à ranger le malheureux billet qu’il tendait encore misérablement dans sa direction. Ce qui l’intriguait plus que le délit mineur qui l’amenait ici, c’était le fait qu’il y avait deux cautions à payer et un seul adolescent présent dans la salle, des cautions que Ezra avait tenu à épargner à son compagnon d’infraction. Par galanterie ? Par souci de préserver son identité ?

Elle s’adressa directement à l’officier en se dirigeant vers le comptoir en formica, s’enquérant du montant à régler – Rhea connaissait les lois de Phoenix, et s’attendait au pire. Ezra n’en était peut-être pas conscient, mais il avait risqué bien plus qu’une amende – la prochaine fois qu’il voudrait fumer, elle l’emmènerait au Vieux Carré où les lois étaient beaucoup plus souples. L’image des yeux outrés de Shoshana défila dans son esprit, et elle se garda bien d’en faire la suggestion au jeune homme. « C’est mille cinq cents dollars par tête » La dragonne laissa échapper un grommellement sonore sans pouvoir s’en empêcher. Ils se foutaient du monde, vraiment. Trois mille balles, ça fait cher la fumette. « Vous prenez la carte j’imagine ? » grogna-t-elle en posant son portefeuille sur le comptoir auquel elle s’était accoudée.

Tandis qu’elle tapait le code de sa carte bleue avec réticence – songeant au cachet de sa dernière mission qui s’envolait en fumée, encore heureux qu’elle bossait pour des riches – ses yeux se posèrent sur le badge de l’officier. Jefferson. Elle connaissait ce nom-là, elle en était sûre, et les traits lui semblaient tellement familiers. S’il était bien qui elle pensait qu’il était, cela rendrait sûrement les échanges suivants plus faciles. « Attends-moi dehors, j’en ai pour une minute » demanda-t-elle à Ezra avec un sourire. L’adolescent ne se fit pas prier et se dirigea vers l’avant du commissariat tandis que le regard de la dragonne croisa celui de l’officier. Elle se permit même un léger sourire. « Vous n’auriez pas un frère plus jeune, Craig, qui travaille à la WPD ? » interrogea-t-elle doucement. D’abord interloqué, l’officier Jefferson acquiesça doucement, certainement surpris et un peu méfiant de voir une potentielle famille de terribles criminels connaître son historique familial. Rhea reprit la parole, rassurante. « On a fait l’école de police ensemble il y a quelques années, je garde un très bon souvenir de lui » Presque instantanément, les traits de l’officier se détendirent – non elle n’était pas une grande sœur irresponsable dans une famille de stoners, elle était flic aussi. En quelque sorte. Ils échangèrent quelques civilités polies et intéressées sur le sort du fameux Craig avant que Rhea, sur un ton désormais complice, ne lui demande « C’est un bon gamin qui a fait une erreur stupide, je vais m’occuper de lui et faire en sorte que ça ne se reproduise pas, je pense qu’il serait disproportionné de créer un dossier… » L’officier était méfiant mais finit par agréer, au soulagement de la jeune dragonne. Au moins, Ezra ne serait pas catalogué dans l’état de l’Arizona, c’aurait été fâcheux – surtout avec son nom de famille prestigieux. La jeune femme ressortit du commissariat, beaucoup plus pauvre qu’à l’arrivée mais satisfaite de la résolution. Ne restait qu’une seule pièce du puzzle.

Ezra l’attendait dehors, dans le froid mordant de l’hiver. Ses yeux étaient toujours rougis – mais maintenant qu’ils étaient seuls, Rhea aurait peut-être droit à l’histoire complète. « Tu as bien besoin d’un café, on va s’arrêter sur le chemin » assura-t-elle avec un sourire. Elle le ramènerait au domaine Stonegold, mais pas tout de suite. Le commissariat était situé en centre-ville et les alentours ne manquaient pas de pubs et bars en tous genres. Ils en passèrent plusieurs avant de s’arrêter dans un petit café tranquille où seuls quelques clients buvaient leurs breuvages fumants dans des alcôves individuelles – il aurait sûrement été de mauvais goût de l’emmener dans un bar, après tout Ezra n’était même pas majeur, ce qu’elle avait tendance à oublier. L’hôtesse les installa tout au fond à la requête de Rhea, elle voulait qu’ils puissent discuter sans être dérangés. Elle laissa le jeune homme commander et demanda un cappuccino pour elle, avant de reporter son attention sur lui. « Tu veux bien me raconter ? » demanda-t-elle doucement, curieuse de savoir exactement l’enchaînement des événements qui l’avaient poussée à vider son compte en banque mais surtout inquiète de ce qu’il y avait potentiellement derrière. Elle était détective après tout – elle vivait pour les histoires compliquées et son instinct la trompait rarement.

 
   

   
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Dim 25 Oct 2020 - 2:37

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Sa main tremblait un peu. Un mélange d’adrénaline et de honte, peut-être. Après tout, la soirée avait été riche en événements et émotions, et Ezra craignait tout de même les conséquences à venir, le tourbillon de pensées intrusives sur la déception de ses parents s’ils venaient à savoir et le danger dans lequel il mettait sa relation avec Aidan. Habituellement il fumait seul, et il regrettait d’avoir entraîné le Lightstorm dans ses mauvaises habitudes. Il ne voulait pas être perçu comme l’étaient les consommateurs réguliers, un bon à rien addict et misérable tourbillonnant dans les enfers des drogues, c’est pourquoi ça avait été jusqu’à aujourd’hui gardé secret, même pour son copain. Peut-être cherchait-il quelqu’un avec qui partager, l’espace d’un moment, un instant d’intimité qu’il y avait entre lui et les plantes fumantes, entre sa vie qu’il sentait presser sans relâche sur ses épaules et un peu de répit, entre l’image dorée qu’il devait conserver et le cœur inquiet d’un adolescent de qui on attends beaucoup. Mais ça avait été incroyablement stupide, se rappelait-il, de partager cette faiblesse avec Aidan. C’était honteux d’admettre un tel écart lorsque l’on porte un nom tel que le sien; c’était honteux d’avoir osé mettre leur amour en péril pour la simple satisfaction de sentir le monde ralentir un peu. Sa main tremblait un peu, mais le contact chaleureux de Rhea se refermant sur celle-ci lui fit cesser ses soubresauts. Alors qu’il rangeait le piteux billet dans ses poches, il se sentit revenir sur terre, juste un peu, juste assez. Sa tante avait toujours eu cet effet avec lui, autant longtemps qu’il se souvienne. Un contact complice mais rassurant, aimant mais fort. Si le jeune dragon se sentait parfois à la dérive par rapport à sa famille, Rhea avait toujours été son ancrage, son attache pour éviter que les vagues menaçantes des tempêtes ne l’apportent trop loin.

Celle-ci se retourna vers le comptoir où étais assis l’officier, réglant la facture qu’il avait maladroitement pris sur ses épaules. Il sentit ses dents se serrer alors que le prix s’éjecta de la bouche de Jefferson, tordant honteusement ses mains dans le malaise que ça lui apportait. Il savait que Rhea n’était pas aussi fortunée que sa famille, et s’il avait été un peu mieux organisé, il aurait pu régler le problème lui-même, ou du moins ce problème-là en particulier. Il se promis silencieusement de repayer sa dette dès que possible, lançant un regard franchement désolé vers elle alors qu’elle payait pour lui et le dragon de feu, un petit son émanant du TPV à chaque fois qu’elle enfonçait une touche. « Attends-moi dehors, j’en ai pour une minute ». Ravi d’échapper à l’atmosphère tendue du poste et à ses affreux néons, Ezra acquiesça sans un mot et poussa la porte, esquivant intentionnellement le regard désapprobateur de l’homme de loi. Il espérait sincèrement ne pas devoir revoir son uniforme taché empestant le fond de café de sitôt. Il y tâcherait bien.

L’hiver le saisit de plein fouet dès qu’il mit les pieds dehors, enfonçant sa tête dans son caban de designer et enfonçant ses mains un peu plus loin dans ses poches. La buée créée par son souffle avait de quoi lui rappeler ses activités récréatives de tout à l’heure et il fixa son regard sur le sol en attendant Rhea. Des petits flocons avaient commencé à tomber, se fixant parfois dans ses cheveux foncés, et fondant au contact de sa peau qui rougirait bientôt de froid.

« Tu as bien besoin d’un café, on va s’arrêter sur le chemin ». Sa voix le sortit brusquement de sa rêverie encore influencée par les substances, le faisant sursauter un peu. Le Stonegold sourit faiblement; en effet il ne dirait pas non à un bon café. Sa gorge sèche le faisait souffrir, et il avait bien besoin d’un peu de réconfort avec toutes ces histoires. Il suivit le pas de la dragonne et il se retrouvèrent bientôt dans un café pas très loin du poste, comme il y en avait en abondance dans ce coin de Phoenix. L’ambiance y était beaucoup plus chaleureuse ici, l’air emplis de conversations de toutes sortes et de vapeurs de boissons chaudes. Une fois assis, tout au fond bien loin des oreilles indiscrètes, Ezra commanda un simple chocolat chaud, tandis que Rhea se pris un cappuccino. Il appréhendait le moment qui arrivait. Il n’y avait plus d’issues maintenant, ça allait venir tôt ou tard. Il se dit qu’il valait mieux que ce soit Rhea ici que ses parents au Domaine.
« Tu veux bien me raconter ? »
Le jeune homme hésita un moment. Il n’avait pas prévu que sa vie privée soit mise au grand jour aussi rapidement, mais il ne pouvait plus reculer. Après, ça avait été à lui de faire plus attention à ses actions et leurs conséquences, et il lui devait bien ça. Sans elle, la soirée aurait pris une tournure sans doute plus dramatique, et il n’aurait pas face à lui une tasse réconfortante mais une véritable crise existentielle et familiale qu’il souhaitait à tout pris éviter pour le moment.
« Je vois… quelqu’un. » Lâcha-t-il en un souffle, tellement doucement que l’on ne l’entendait presque pas. Il se racla la gorge, levant son regard olive vers elle. « Si ma famille ou la sienne venait à être au courant… » sa voix se brisa et il dût arrêter sa phrase en plein milieu, incapable de continuer. Des larmes menaçaient de pointer derrière ses paupières, mais il les chassa rapidement de quelques clignements d’yeux. L’hôtesse revint avec leurs commandes, et il fit tourner sa cuillère lentement dans le breuvage riche, n’étant pas trop certain par où vraiment prendre le sujet. « Merci d’être venue » finit-il par dire d’une petite voix. L’habituel Stonegold fier et droit semblait avoir disparu de sa posture, ne laissant devant la détective qu’un vulnérable adolescent et ses histoires de cœur.  


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Ven 30 Oct 2020 - 22:21
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“Whoa, my mind keeps saying, "run as fast as you can"
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Ezra hésitait. Les yeux rivés sur le napperon en plastique qui ornait la table en bois, il semblait incertain de la démarche à employer. De son côté, les mains croisées devant elle, Rhea n’osait pas détourner le regard, tentant de déceler dans les traits tirés de l’adolescent un semblant de réponse. Devant son hésitation, elle sentit un pincement de culpabilité de le mettre au pied du mur ; Rhea faisait face à sa première leçon de parenting par proxy, à trouver le délicat équilibre entre satisfaction de ses inquiétudes et donner l’espace adéquat pour grandir et avoir ses propres secrets. Et d’ordinaire, la dragonne n’aurait pas insisté. Elle avait elle-même grandi sans rendre de compte à personne, mais n’avait-ce pas été un soulagement lorsqu’elle avait eu quelqu’un pour la guider, après des années sans supervision ? La situation d’Ezra était on ne peut plus différente – et les pressions placées sur ses frêles épaules allaient sûrement au-delà de la compréhension de la détective. Mais le dragon Stonegold reprit la parole, après un court instant. « Je vois… quelqu’un » laissa-t-il échapper dans un murmure. Rhea resta impassible dans l’attente de la suite – car suite il y aurait. L’histoire était plus compliquée que ça, c’était l’évidence même. Ce n’était pas la peur de présenter une potentielle moitié à sa mère qui causait autant d’anxiété et d’hésitation, quand bien même telle que Rhea la connaissait, Shoshana aurait sûrement du mal à voir son fils grandir.

Ezra se racla la gorge et donna l’élément manquant, croisant enfin son regard. « Si ma famille ou la sienne venait à être au courant… » Rhea n’eut pas besoin de la suite pour comprendre le cœur du problème – et le jeune dragon n’aurait pas été en mesure de continuer de toute manière. Quelque chose en elle se tordit en observant les efforts de son neveu pour garder la main sur ses émotions, pour rester maître de lui-même. Elle détourna le regard, par discrétion. Au même moment, l’hôtesse ramena leurs boissons et posa devant Ezra une tasse fumante de chocolat chaud, et devant Rhea une plus petite tassé de café saupoudré de chocolat. La jeune femme profita de ces quelques secondes de distraction pour réfléchir à ses prochains mots, qui seraient sans nul doute importants. « Merci d’être venue » ajouta Ezra quelques instants plus tard, quelque chose d’indéfinissable dans la voix qui toucha profondément Rhea. Elle lui adressa un sourire tendre. Les deux mains collées sur les côtés de sa tasse de cappuccino, la dragonne chercha son regard. « Tu sais que tu peux toujours m’appeler, gamin. Je viendrai toujours » ça sonnait comme une promesse, et c’en était une, sans nul doute. Elle ne remarqua qu’après coup l’utilisation du surnom affectueux que lui avait toujours donné Sage, un surnom qui l’horripilait lorsqu’elle avait seize ans et qu’elle avait l’impression de ne plus être une enfant depuis longtemps, surtout avec son historique. Ce n’est qu’en l’adressant à Ezra qu’elle se rendit compte de ce qu’il signifiait vraiment – de ces deux syllabes chargées d’une profonde envie de protéger.

Elle hésita un instant à revenir sur la confidence de l’adolescent, soucieuse de l’intrusion que cela pouvait représenter dans sa vie privée. Mais elle n’avait pas le choix. D’une voix aussi base que la sienne, elle reprit la parole, murmurant presque. « Ça doit être un sacré secret, pour être si dur à porter. Si tu n’es pas prêt à le partager, je ne t’en demanderai pas plus » lui assura-t-elle sans équivoque. Ezra ne lui devait rien, cela devait être clair comme de l’eau de roche. Mais une pièce du puzzle manquait toujours ; Rhea passa en revue tous les ennemis des Stonegold pour tenter de comprendre exactement la portée de la révélation que le jeune dragon venait de lui faire. Qui était assez haï de la famille de sa marraine pour justifier un tel secret, une telle angoisse vis-à-vis de la divulgation de cette information ? Aussi proche de la famille que Rhea pouvait l’être, elle devait bien admettre qu’elle ne faisait pas partie de ces discussions, et qu’il s’agissait d’informations auxquelles elle n’avait pas accès, et de manière justifiée. Après tout, les Stonegold ne manquaient pas d’ennemis – en plus de la jalousie qu’ils suscitaient naturellement, leur nouvelle place privilégiée dans le paysage surnaturel avait provoqué pas mal de remous. Cela rendait également plus difficile la tâche d’en identifier un qui ferait sens, et dont l’enfant serait d’un âge approprié pour fréquenter Ezra.

Cela demandait la totalité de son contrôle pour ne pas élaborer des théories, commencer à mener l’enquête à partir de pistes fictives – difficile de maîtriser des habitudes si bien ancrées. Mais elle devait admettre que peut-être, il s’agissait d’un mystère qui ne lui appartenait pas. Après un instant de silence, Rhea reprit. « Je comprends qu’il soit difficile d’en parler avec ta famille, mais sache que tu n’es pas tout seul. Ma seule inquiétude, c’est que tu ne te retrouves pas dans des situations dangereuses parce que tu es obligé de te cacher » Même si elle n’était pas mise dans la confidence, certainement il avait des moyens de rendre sa vie moins compliquée, moins dangereuse même. Voir son neveu dans cet état était difficile pour la jeune femme, et chaque seconde qui passait la rendait plus curieuse des implications de sa relation secrète, des dégâts cachés qui creusaient les traits de l’adolescent. Il était de nature si solide – pas le choix, avec le statut de la famille dans laquelle il était né – mais par le grand dragon, personne ne devrait avoir à porter ce poids là tout seul.  
 
   

   
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Sam 31 Oct 2020 - 21:33

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Le regard à la fois curieux et inquiet de sa tante qu’il sent sur lui alors qu’il cherche ses mots lui pèse. Au fond de lui, Ezra sait que ce regard ne se veut que soutenant, protecteur, mais le poids des pupilles posées sur sa tête baissée lui noue le ventre. En l’appelant à sa rescousse ainsi, il forçait la Riverwood dans son secret, dans une face de sa vie privée que même ses propres parents ignoraient, exposant une faiblesse qu’il avait lui-même du mal à accepter. Il était vulnérable, ainsi à ravaler des larmes d’enfants, à parler de ses histoires de cœur la gorge nouée comme un amant meurtri de film romantique. Il détestait que cette version de lui puisse exister, et si c’était parfois difficile de l’ignorer dans le miroir, c’était encore plus difficile d’être vu par les yeux d’autrui; cette version impure, indigne d’un dragon, indigne de son nom. Ça lui rappelait la pression qu’il avait ressenti enfant, lorsque le regard de son père l’observait pleurer parce qu’il s’était querellé avec Holly. Cette honte, auto-infligée, cette voix qui intime de cesser, mais qui n’y arrive pas. Cette pression, il la ressentait encore ce soir devant Rhea, mais elle n’avait rien à voir avec sa tante; il se savait le seul coupable de ses blocages. Il tripota des doigts sa tasse, cherchant à s’occuper pour ignorer sa gêne alors que les mots sortaient tout seuls de sa bouche. Les idées, mots et images traversaient à toute vitesse l’esprit du Stonegold, certaines cruelles, d’autres anxieuses : après tout, c’était la première fois depuis le tout début qu’il parlait avec quelqu’un d’autre qu’Aidan de leur relation. Et il sentait qu’une fois commencé, il aurait du mal à s’arrêter, le secret s’échappant de son être comme une boîte de Pandore, cherchant à la fois du réconfort et soulagé par ce poids qui serait désormais partagé. Mais à quel prix ? Tombait-il dans l’égoïsme en entraînant sa tante dans ses histoires compliquées ? Certainement, se disait-il, repensant coupablement à ce qu’elle avait dû payer pour qu’il puisse sortir du poste. En plus de la ruiner, il l’entraînerait dans le lourd silence qui faisait partie de sa vie depuis plus d’un an. Il s’entendit la remercier suite à ces pensées pleines de honte, et elle lui sourit doucement. « Tu sais que tu peux toujours m’appeler, gamin. Je viendrai toujours ». Il se mordit la lèvre et regarda ailleurs une fois de plus. Ces mots le touchaient plus qu’il ne les aurait normalement laissé faire, et il sentait qu’à quelque part, il ne les méritait pas. Ils auraient dû être réservés pour quelqu’un d’autre, un Ezra plus noble, conquérant le monde aux côtés de sa famille. Pas cette demi-personne qui se recroquevillait devant la dragonne de foudre. Le jeune homme brûlait de tout lui révéler, de partager avec elle ce qui le torturait depuis si longtemps, atténuer la douleur qui le rongeait en la rendant connue de quelqu’un d’autre, mais il était terrifié de ce que ça représentait, de ce que le futur leur réservait.

Rhea s’approcha un peu de lui, continuant à voix basse, dans le même esprit de confidence dans lequel il s’était embourbé. « Ça doit être un sacré secret, pour être si dur à porter. Si tu n’es pas prêt à le partager, je ne t’en demanderai pas plus ». Cette fois, ses yeux vinrent chercher ceux de sa tante, intenses dans les pensées que ses iris cachaient derrière leur couleur. Ceux-ci disaient « je suis prêt »; il lui devait bien la vérité, après tout le trouble dans lequel elle s’était mise pour lui. Il était toujours déchiré par la décision de parler, effrayé que le secret finisse par lui faire du mal à elle aussi d’une façon ou d’une autre, mais lui mentir ou garder le silence serait peut-être encore pire. Il avait là la chance d’avoir une alliée de son côté; elle avait déjà tellement fait pour lui.

« Je comprends qu’il soit difficile d’en parler avec ta famille, mais sache que tu n’es pas tout seul. Ma seule inquiétude, c’est que tu ne te retrouves pas dans des situations dangereuses parce que tu es obligé de te cacher »


Après un court silence où le jeune dragon de fer tenta de rassembler ses idées, la façon dont il allait aborder le sujet, il laissa échapper un petit rire jaune en baissant les yeux et secouant sa tête, qui malgré la forme qu’il prenait, n’avait absolument rien de bien drôle. Sa voix se fit pourtant très sérieuse, aussi basse que celle de Rhea.
« Les situations dangereuses viendront d’elles-mêmes un jour. Je ne pourrai pas y échapper. Les secrets finissent toujours par fuir d’une manière ou d’une autre ». Il soupira après cette déclaration. Pourquoi avait-il dû tomber sur Aidan ? Pourquoi lui, de tous les dragons de son âge, pourquoi le seul qui ne promettais que des cœurs blessés sur le long terme ? Ezra fuyait toujours les pensées qui le confrontait à choisir entre sa famille ou Aidan, ne se voyant pas capable de prendre une décision si l’occasion se présentait. Dans toutes les issues possible, sa vie se verrait toujours irrévocablement brisée. Il était pris au piège.

Il pencha son corps davantage vers la dragonne, et regarda rapidement autour de lui pour s’assurer que personne ne les observait ou ne les écoutais. Il fit sa révélation rapidement, comme un enfant effrayé dans un confessionnal; personne de sa famille ne savait qu’il n’était pas hétéro, il l’avait découvert lui-même grâce à son amant, et il n’était pas certain de la réaction de sa tante ou de sa famille. Il n’avait jamais vraiment aimé parler de ce côté de sa vie, et ça lui demandait un effort soutenu. Si sa famille n’avait jamais tenu de propos intolérants, au fond de lui, il se demandait si l’image qu’il souhaitait pour lui-même et son orientation étaient compatibles. La société n’avait jamais été bien douce pour ceux qui étaient différents, et il avait malgré lui absorbé une partie de l’idée que les hommes non-hétéro paraissaient plus faibles, moins virils. Il vivait cette partie de lui à la fois comme une exaltation et une honte.
« C’est un garçon, »annonça-t-il d’abord en rougissant violemment.
« Et c’est un Lightstorm ».


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Mar 10 Nov 2020 - 0:02
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Sirotant son café, Rhea tentait de sonder les traits de son neveu, l’air de ne pas y toucher. Elle savait déjà, quelque part, que Ezra avait décidé de lui offrir la vérité – une version du moins, une version avec laquelle il serait à l’aise. Et c’était probablement tout ce qu’elle demandait. Le petit rire du jeune dragon le lui confirma. Il reprit la parole très rapidement, voix aussi base que la sienne, avec un soupçon d’amertume qui ne demandait pas une carrière de détective pour la deviner. « Les situations dangereuses viendront d’elles-mêmes un jour. Je ne pourrai pas y échapper. Les secrets finissent toujours par fuir d’une manière ou d’une autre » Rhea acquiesça lentement. Hélas, il avait certainement raison – surtout à son âge, où rien ne restait caché très longtemps. L’air profondément résigné qu’il affichait avait quelque chose d’inquiétant, aussi, et la dragonne prenait conscience de l’importance de cette conversation. Malgré toute sa détermination à lui laisser son espace et son jardin secret, dont tout adolescent a besoin, l’affaire semblait le dépasser, et elle ne savait pas si finalement elle aurait pu repartir à la Nouvelle Orléans sans avoir l’absolue assurance que Ezra ne se mettait pas en danger d’une manière ou d’une autre.

Elle attendait, patiemment, tandis que Ezra se préparait manifestement à dévoiler enfin le lourd fardeau qui pesait sur ses épaules. Finalement, la confession vint.  « C’est un garçon, » Rhea cligna des yeux. Une fois. Deux fois. Elle n’eut pas le temps de réagir que Ezra enchaînait avec la véritable partie problématique du récit. « Et c’est un Lightstorm » La jeune femme ne put empêcher un léger sourire de se former sur ses lèvres, malgré la surprise du nom de famille du mystérieux compagnon de son neveu. Elle laissa un soupir de soulagement s’échapper de ses lèvres – elle avait imaginé mille fois pire, piégée dans l’attente et l’anticipation, dans les quelques courtes secondes qui avait séparé les explications d’Ezra. « Tu m’as fait peur, j’ai cru que c’était un chasseur » dit-elle finalement dans un souffle, se laissant légèrement retomber sur son dossier, mains toujours solidement ancrées autour de sa tasse de cappuccino. Elle sentait qu’une partie de la tension due à l’anticipation s’était évaporée – mais c’était peut-être sa naïveté, sa candeur vis-à-vis de ces choses-là. Elle ne s’était jamais vraiment posé la question, tout simplement parce que la vie d’Ezra était la sienne et qu’elle n’avait encore jamais mis le nez dedans – tout cela lui paraissait tellement naturel. Pourtant, elle devinait que ce n’était pas seulement l’identité de son petit ami qui causait tant d’anxiété au plus jeune des Stonegold. A cette pensée, ses sourcils se froncèrent. Il était facile de déduire, au vu du contexte, que l’orientation sexuelle du jeune homme demeurait un secret auprès du reste de sa famille. En vérité, si elle était honnête avec elle-même, Rhea n’était pas surprise. Les Stonegold pesaient lourd dans le paysage surnaturel d’aujourd’hui, et il s’agissait d’une famille ancestrale. Moins résolument traditionnelle que les Lightstorm, mais tenue aux mêmes standards. Après tout, les deux patriarches n’étaient-ils pas eux-mêmes en compétition depuis leur plus jeune âge ?

Elle se pencha légèrement en avant, comme pour s’assurer d’avoir toute l’attention de son neveu lorsqu’elle reprit, voix basse mais ferme, plus sérieuse cette fois. Le reste de la discussion était important, elle ne prenait pas la confidence du jeune homme à la légère et il était capital qu’il le sache. « Je comprends mieux la difficulté de ta situation, j’imagine qu’effectivement ta mère ne serait pas ravie que tu lui ramènes l’héritier des Lightstorm, étant donné l’historique de vos familles… » C’était malheureusement un fait. Outre la rivalité ancestrale entre Cadmus et Rhaegar, Shoshana avait ses propres comptes à régler avec les dragons de jeu. Les usages et coutumes de cette famille avaient déjà profondément fait du mal à la mère, tant et si bien qu’elle était déterminée à en protéger le fils, coûte que coûte. Une situation bien compliquée. Aidan était le seul héritier mâle des Lightstorm pour le moment, elle avait déjà entendu Shoshana lui dire de nombreuses fois, et à vrai dire Rhea n’était pas tout à fait tranquille de le savoir si directement dans la ligne de mire de sa marraine désormais. Elle ne connaissait que trop bien les sombres pensées de la gorgone à son encontre. Elle continua néanmoins, timbre volontairement doux et apaisé, pour l’épargner le plus possible des machinations qui tournaient désormais à plein régime dans son cerveau de détective. « Je connais mal Aidan, mais si tu l’as choisi, il doit être quelqu’un de bien. Et si tu es heureux, c’est tout ce qui importe » Et de tous les mots qu’elle avait prononcés au cours de la soirée, aucun ne sonnait aussi vrai que ceux-là. Elle hésita une seconde, mais finalement avança sa main et prit celle d’Ezra dans sa paume réchauffée au contact du café.

Elle voulait rebondir, lui dire que son attirance pour les hommes ne devrait pas être si anxiogène. Tous les mots qui lui venaient lui semblaient artificiels – répétés. Elle avait tant pris pour acquis le privilège de ne pas faire attention au genre de la personne avec qui elle partageait sa vie, de vivre dans une ville qui était si tolérante au sein d’une famille qui se voulait des plus modernes, qu’elle en avait presque oublié que partout ailleurs, les murs demeuraient parfois solidement sur le chemin de ceux qui osaient aimer un peu différemment. « Tu es le même Ezra, qu’importe qui tu choisis d’aimer. Ça n’a pas à te définir si tu n’en as pas envie. Ça ne m’a jamais définie, moi. » C’est alors que les mots passaient le seuil de sa bouche que Rhea se rendit compte qu’en retour, elle n’avait jamais eu cette conversation avec l’adolescent. Si elle ne s’était jamais cachée de ses propres préférences amoureuses, le sujet ne venait pas sur la table tous les dimanches midi, et il y avait somme toute peu de chances que cela ait été discuté chez les Stonegold ; la dragonne ne voyait pas Shoshana discuter avec ses enfants de ses choix de vie à elle. Elle décida néanmoins que le moment était opportun – et que si Ezra n’avait pas su jusqu’à présent, peut-être cela lui apporterait un semblant de réconfort. De savoir que s’il était dans une position délicate, d’une part il n’y était pas seul, et d’autre part, il était compris.
 
   

   
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Mer 18 Nov 2020 - 22:37

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Ezra n’aurait jamais imaginé quelques heures plus tôt, alors qu’il sortait son petit briquet doré de ses poches, que la soirée se déroulerait ainsi. Ayant imaginé savourer quelques instants de bonheur induit avec Aidan puis rentrer tranquillement chez lui, il avait été loin de se douter de toute la suite folle des événements qui l’avais mené à fixer le chocolat chaud refroidissant d’un café du coin. Pourtant le voilà assied en face de sa tante Rhea, les joues enflammées de gêne et la mine basse, l’esprit encore embrumé par les volutes traîtresses qui l’avait menées jusqu’ici. Il ne s’était jamais ouvert de la sorte à sa tante même s’ils étaient proches; à vrai dire, il ne s’était jamais vraiment ouvert à personne, gardant la majorité de ses doutes et déboires bien cachés sous une couche de feuille d’or et de sourires éclatants. Ici et là lâchait-il des indices sur son état d’esprit, embellis par des tournures de phrases habiles, mais le réel contenu de ses pensées restait censuré pour le commun de ses proches. Cadenassé dans un coffre-fort que même lui n’osait trop explorer, de peur d’y trouver une version de lui-même indigne à la succession des Stonegold, indigne du fils de Rhaegar. C’est pourtant devant ce chocolat chaud intact et le visage inquiet de la Riverwood que les mots étaient sortis, débités comme les balles hâtives d’un automatique, des mots qu’il se surpris lui-même après coup d’avoir prononcés. Certes, il lui devait bien ça après tout le trouble à quoi il l’avait mêlée, mais il fallait reconnaître que le cannabis avait grandement contribué à lui délier la langue. Peut-être y réfléchirait-il à deux fois la prochaine fois qu’il aurait envie de profiter des effets psychoactifs du tétrahydrocannabinol, pensa-t-il en observant, avec le cœur serré d’appréhension, le léger soupir de sa confidente. Si ses yeux ne s’étaient pas immédiatement scotchés à la mousse marronne qui flottait dans sa tasse après sa confession, il aurait également vu le petit sourire qui précédait ce soupir, mais celui-ci échappa à sa conscience. Immédiatement le regret d’avoir parlé inonda ses veines, et c’est le regard humide qu’il se dit que le déménagement en Alaska n’était peut-être pas une si mauvaise idée.
Les paroles dégoûtées qu’il attendait ne vinrent pourtant pas.

« Tu m’as fait peur, j’ai cru que c’était un chasseur »

Le jeune dragon releva la tête à temps pour voir sa tante retomber doucement dans son siège, la tension semblant s’être évaporée de son être. Les sourcils d’Ezra se défroncèrent, un peu perplexe, mais surtout soulagé. Il laissa échapper un rire nerveux dans un souffle, se prenant le front dans l’une de ses mains. Sa relation avec l’héritier de la famille rivale à la sienne semblait moins choquante comme ça, comparée à l’alternative. Mais surtout, la nouvelle ne semblait pas particulièrement surprendre la dragonne, ou du moins elle ne la dérangeait pas autant qu’il l’avait anticipé. Il se demanda un instant si ses préférences en terme de partenaire paraissait à travers lui, si elle avait deviné par un hasard terrible ce secret qu’il avait cru bien enfoui. Si à travers ses manies, ses paroles, sa posture, d’autres gens apercevrait cette faiblesse, cette anomalie de son être, et si leur opinion de lui se dégraderait en réponse. Il devint soudainement très conscient de ses gestes, une impression désagréable de ne pouvoir agir sans se sentir épié. L’opinion de Rhea avait-elle changé à son propos ? L’avait-elle toujours su ? D’autres personnes avaient-elles deviné ? Les questions se bousculaient dans son crâne, et pour les faire taire, il entama finalement son breuvage en écoutant la voix toujours basse de Rhea, qui se pencha vers lui comme il l’avait fait un peu plus tôt, le ton plus sérieux.

« Je comprends mieux la difficulté de ta situation, j’imagine qu’effectivement ta mère ne serait pas ravie que tu lui ramènes l’héritier des Lightstorm, étant donné l’historique de vos familles… »


En effet. Si les Lightstorm n’étaient pas un sujet de conversation commun dans le Domaine, Ezra connaissait, du moins en partie, le passé vécu par sa mère, la présence de sa demi-sœur qu’il ne voyait que très peu, et les commentaires lourds de sens à l’intention de cette autre famille ancestrale. Entretenir une liaison avec Aidan était, sans aucun doute, une trahison à petite échelle, une douleur qu’il ne saurait infliger à sa mère, elle qui avait tant souffert de leur faute. Hélas… le cœur n’a que faire de la logique, et prend ses décisions seul, sans égards pour les troubles familiaux et les joutes politiques. La honte de cette réalité lui fit redescendre ses iris vert pâle vers sa tasse pleine.

« Je connais mal Aidan, mais si tu l’as choisi, il doit être quelqu’un de bien. Et si tu es heureux, c’est tout ce qui importe »

Ezra recula un peu dans son banc, décontenancé par des paroles aussi douces, cette fois osant rencontrer à nouveau le regard noisette qui l’observait gentiment. Il n’avait pas entendu le nom d’Aidan être prononcé avec autant de… neutralité par la bouche de ses proches en bien longtemps. Ce prénom qu’il murmurait dans son sommeil, ce prénom qu’il écrirait sur tous les toits de la ville s’il le pouvait, ce prénom qui méritait que ses consonnes et voyelles soient dites avec toute la délicatesse et l’amour que le monde avait à offrir. Si ses yeux avaient été humides alors que Rhea lui répondait, ils étaient maintenant détrempés. Une larme tomba sur le napperon en papier, formant un petit cercle foncé, et il s’essuya doucement du revers du poignet. Il ne tentait plus de cacher ses émotions. À quoi bon ? Il n’avait plus rien à lui cacher maintenant. Après une légère hésitation, la main réchauffée de la Riverwood vint trouver la sienne, crispée sur la table, dans un contact doux et réconfortant.

« Tu es le même Ezra, qu’importe qui tu choisis d’aimer. Ça n’a pas à te définir si tu n’en as pas envie. Ça ne m’a jamais définie, moi. »


S’il n’avait jamais même envisagé faire un coming out à sa famille, la réaction à laquelle il se serait attendu après une révélation de la sorte était si, si différente de celle que Rhea lui offrait. Il avait attendu des regards sévères, des sourires forcés, des silence étirés et lourds. Des raclements de gorge, des commentaires maladroits. La dragonne lui offrait du calme, de la sécurité, de la sérénité; quelque chose qu’il forçait en apparence, mais qui n’habitait pas souvent son être en réalité. En plus de ce réconfort auquel il n’avait jamais pensé avoir droit, on lui offrit quelque chose en retour; une confidence semblable. Le visage d’Ezra s’illumina à travers l’eau de son regard, l’expression soulagée de la personne comprise, les traits heureux de la personne qui se reconnaît dans quelqu’un d’autre. Il n’avait jamais considéré Rhea comme quelqu’un de faible, bien au contraire; elle était belle et forte, intelligente, une figure rayonnante dans sa vie. Il réalisa que ce nouveau savoir sur elle ne changeait pas cette image qu’il avait d’elle. Elle était la même Rhea. La même tante qu’il portait dans son cœur depuis longtemps. Serait-ce possible que cette partie de lui, qu’il croyait honteuse et affaiblissante, ne serait rien de la sorte ? Il lui offrit un sourire sincère, un sourire reconnaissant. Après une inspiration, il se décida à parler.

« Je ne pourrais pas vivre sans Aidan. Il est mon phare dans les nuits les plus noires. Je… »
il s’arrêta un court instant, riant doucement, un peu timide. « Je sais que ça sonne cliché. Qu’on est encore jeunes. Pourtant, je n’ai jamais été aussi certain de quelque chose de toute ma vie. Il… il semble juste. Pour moi et ce que je suis. » À son tour de soupirer légèrement. « Mais je ne sais pas si je peux infliger ça à ma mère. Ce serait injuste. » Il s’entendait dire ces paroles d’un ton peu convaincu, son cœur déchiré entre sa mère et son amoureux. Il se demanda si Rhea avait eu à vivre avec de tels doutes, si pour elle aussi, le chemin avait été sinueux. Par leurs choix communs, ou autrement. Une légère hésitation dans sa voix, comme par peur d’aller trop loin. « Ça a été difficile pour toi ? … je veux dire … comment tu as su ? Que tu étais… » il déglutit, anxieux d’offusquer par ses questions, avant de lâcher doucement la main de sa tante pour prendre une autre gorgée de son chocolat chaud. Au fond, il faisait ce dont nous sommes tous coupables; appliquer notre réalité à celle des autres, rechercher un peu de réconfort dans les histoires de nos semblables.



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Troublemaker | Feat. Rhea Empty Re: Troublemaker | Feat. Rhea

Dim 29 Nov 2020 - 21:57
troublemaker

“Whoa, my mind keeps saying, "run as fast as you can"
I say I'm done but then you pull me back
Whoa, I swear you're giving me a heart attack, troublemaker”

   

   
La réaction d’Ezra à son aveu imprévu fut immédiate, et Rhea sut que quelque chose s’animait derrière les pupilles de l’adolescent. La jeune femme se demanda soudain si elle était la première personne à entendre cette confidence, ou du moins la première qui étai si proche de sa famille. La manière dont il avait retenu son souffle, parlé vite, avec cette résignation et cette peur sous-jacente… Elle le parierait. Mais l’atmosphère était différente désormais. Si elle avait eu l’impression de ne pas employer les bons mots, cela ne semblait pas compter autant qu’elle le pensait. Les traits d’Ezra étaient plus détendus, exprimaient un soulagement tangible, comme s’il s’était attendu à être rejeté, jugé, remis en question. La dragonne se félicita d’avoir insisté quelque peu – la discussion avait été trop importante pour passer à côté. Lorsqu’il reprit la parole après une nouvelle inspiration, un sourire sincère était accroché à ses lèvres. « Je ne pourrais pas vivre sans Aidan. Il est mon phare dans les nuits les plus noires. Je… » Un sourire amusé étira également les lèvres de la détective. L’amour adolescent – vraiment une des choses les plus pures et les plus intenses de l’univers. Tout est beaucoup plus dramatique quand on a dix-sept ans et qu’on aime véritablement pour la première fois. Les hauts sont beaucoup plus hauts, et les bas beaucoup plus bas. Sa jeunesse avait été un peu différente ; elle n’était pas mécontente d’assister à ces moments privilégiés par les confidences de son neveu. « Je sais que ça sonne cliché. Qu’on est encore jeunes. Pourtant, je n’ai jamais été aussi certain de quelque chose de toute ma vie. Il… il semble juste. Pour moi et ce que je suis. » Les deux adolescents vivaient après tout des expériences similaires, et portaient le même type de pression sur leurs épaules. Tous deux des héritiers de grandes familles de qui de grandes choses étaient attendues. Tous deux de jeunes dragons en pleine formation, essayant de s’en sortir dans un monde post-guerre et d’honorer leurs familles, de maîtriser leurs pouvoirs de la meilleure des manières. Tout cela n’avait rien d’étonnant, finalement, qu’ils puissent se comprendre mieux que personne.

Rhea allait rebondir, exprimer son soulagement que son jeune neveu ait trouvé une telle connexion avec quelqu’un, quand Ezra laissa échapper un léger soupir. « Mais je ne sais pas si je peux infliger ça à ma mère. Ce serait injuste » Rhea resta silencieuse, extrêmement soucieuse des mots qu’elle choisissait pour rebondir. Il serait facile de lui assurer avec aplomb qu’il s’en faisait pour rien, que ce n’était pas si grave, que sa famille n’aurait aucun problème avec la confidence personnelle qu’il venait de lui faire, mais ce serait un mensonge. Rhea n’en savait rien – malgré leur proximité, elle n’était pas une Stonegold, et ne pouvait pas se porter garante de leurs réactions. Elle connaissait assez bien Shoshana pour savoir que l’orientation sexuelle de son fils lui importait peu, pourvu qu’il soit heureux, mais elle ne pouvait pas mentir à Ezra et lui dire que la personne qu’il avait choisie ne faisait pas de différence. Il y avait de l’hésitation dans la voix d’Ezra lorsqu’il reprit. « Ça a été difficile pour toi ? … je veux dire … comment tu as su ? Que tu étais… » L’adolescent ne termina pas sa phrase, et Rhea reprit une gorgée de son cappuccino, un sourire aux lèvres. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas pensé à ses débuts bredouillants dans la découverte de ses désirs amoureux, qui remontaient il y a quelques années déjà.

Elle se racla légèrement la gorge – malgré la période plus que troublée au cours de laquelle elle avait connu ce type d’amour pour la première fois, les souvenirs restaient tendres. « Je n’ai pas fait face aux mêmes pressions que toi, cela a certainement été plus facile pour moi parce que je n’ai pas grandi avec une véritable famille, il n’y avait personne que je puisse avoir peur de décevoir. J’ai toujours été libre de suivre mes envies et mes désirs. Bien sûr cela s’est accompagné d’un autre type de challenges… » ajouta-t-elle avec un petit rire. De fait, elle n’était jamais restée dans une de ses familles d’accueil assez longtemps pour que cela compte vraiment, et à partir du moment où elle s’était enfuie pour de bon, elle n’avait plus eu de comptes à rendre à personne. Un des rares avantages de la solitude avait été de pouvoir se construire sans la moindre attente extérieure – beaucoup plus facile d’envoyer les gens paître et de se moquer de leurs opinions lorsqu’ils ne sont rien pour nous.  « Je crois que j’avais à peu près ton âge lorsque j’ai eu ma première petite amie. C’était… intense. Compliqué. On venait de deux mondes différents. Mais ça m’a rapprochée de qui j’étais vraiment, et ce ne peut être qu’une bonne chose. Chaque fois que quelqu’un trouve le courage de dire qui il est, le monde devient un endroit meilleur et plus intéressant » Rhea ponctua sa phrase d’un sourire sincère. Elle ne pouvait faire plus authentique, ou plus vrai. C’était une notion qui lui tenait particulièrement à cœur, arborer son identité avec fierté – ou du moins les quelques bouts dont elle était certaine. C’était Willa qui lui avait appris, du haut de ses seize ans. Willa n’avait jamais eu peur de rien ni personne – bien sûr Willa était également riche à craquer et fille de parents qui possédaient la moitié des entreprises high-tech de l’état, mais elle était si sûre d’elle, si audacieuse, elle ne s’excusait jamais d’être où elle était ou qui elle était. Si leur histoire avait fini par voler en éclats avant d’avoir une chance de fonctionner, c’était une leçon importante qu’elle lui avait donnée.

Rhea fixa son regard sur le visage de son neveu, déterminée à lui partager cette formidable leçon d’acceptation de soi d’une manière ou d’une autre. Elle ne pourrait pas agir sur tout, elle n’était pas sûre de grand-chose, mais le peu de certitudes qu’elle avait et qui pouvaient aider, elle s’assurerait que Ezra les entende. « Ta mère t’aime plus que tout au monde, Ezra. Lorsque tu seras prêt à lui en parler, elle comprendra. A terme. Elle arrivera à voir ce que tu vois en Aidan, ça prendra juste un peu plus de temps » Rhea ne pouvait pas se mettre à leur place, mais elle savait qu’il n’y avait pas un seul monde dans lequel Shoshana Stonegold ferait passer ses propres intérêts avant le bonheur de ses enfants.
 
   

   
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Dim 27 Déc 2020 - 16:23

TROUBLEMAKER
where's the harm in a little sin?


La soirée avait été lourde en émotions. La peur, la culpabilité, la panique au poste de police, une aventure qui aurait pu lui coûter fort cher pour sa carrière et la réputation de sa famille, puis le soulagement de voir Rhea arriver pour l’aider, mais encore l’angoisse d’être jugé, d’être vu autrement depuis sa confidence, le stress de voir son secret sortir pour la première fois, de le formuler pour la première fois à haute voix. Il connaissait Rhea, il aurait dû se douter qu’il n’avait rien à craindre, qu’elle serait là pour le supporter en toutes circonstances, mais écrasé sous le poids de tous ces sentiments forts, son esprit toujours un peu affecté par ses activités illégales, sur le coup la panique avait semblé une réaction appropriée. Cependant, depuis que son secret avait été dévoilé à sa tante, Ezra sentait un énorme poids s’être libéré de ses épaules fatiguées. Au fur et à mesure que les paroles sortaient de sa gorge serrée, il voyait sa tante lui sourire, puis il se détendait dans son siège; un sourire sincère, protecteur, tendre. L’expression d’une bonne oreille, celle à qui il fait bon de faire confiance. Et Ezra savait dans son cœur, malgré ses doutes et ses peurs, qu’elle serait toujours là pour lui.  Toujours là pour le sortir du pétrin, ou pour discuter de ses déboires adolescents devant un bon café.

Dans sa question qu’il espérait n’était pas trop indiscrète, il souhaitait s’y retrouver, voir un peu de lui-même dans la détective. Il n’avait jamais eu de modèle… comme lui auparavant dans sa vie, et même lorsqu’il avait pris conscience qu’il était différent l’an dernier, il n’avait personne de proche sur qui s’appuyer, discuter de tout ce que ça impliquait. Même s’il était plutôt proche de sa famille, il se sentait s’éloigner de Shoshana sans le vouloir, de peur de dévoiler son secret, de peur de décevoir. Ainsi ne s’imaginait-il pas lui confier une partie aussi intime de son identité; parler de lui-même avec honnêteté et vérité n’avait jamais été sa force. Pourtant, il se surprenait à le faire, là, maintenant, devant un riche chocolat chaud, cherchant des réponses à travers le récit de Rhea. Il ne pût s’empêcher de remarquer un silence éloquent lorsqu’il évoqua sa mère. Ce n’était pas un sujet facile à aborder, il en était conscient; Rhea était dans une position difficile, entre sa marraine et son neveu. Ainsi ne lui en voulut-il pas de ne pas rebondir immédiatement.

Elle se racla la gorge, avant de répondre à sa question hésitante : « Je n’ai pas fait face aux mêmes pressions que toi, cela a certainement été plus facile pour moi parce que je n’ai pas grandi avec une véritable famille, il n’y avait personne que je puisse avoir peur de décevoir. J’ai toujours été libre de suivre mes envies et mes désirs. Bien sûr cela s’est accompagné d’un autre type de challenges… » elle suivit ses paroles d’un petit rire. Captivé, Ezra l’observait en silence, prenant une nouvelle gorgée de son chocolat qu’il avait presque terminé. C’était à son tour d’écouter. Il se rendit compte qu’il ne connaissait pas grand-chose du passé de sa tante, mis à part les grandes lignes partagées par sa mère, et il se demanda comment ça devait être de grandir sans famille. La vie d’Ezra tournait presque complètement autour des Stonegold, de leur passé, de leur avenir, de leur honneur; il avait grand mal à s’imaginer tout ça disparaître, toute cette partie de son identité s’envoler. Il se disait que sans doute, il serait une bien différente personne s’il avait grandi dans le même contexte qu’elle. C’était difficile à imaginer. « Je crois que j’avais à peu près ton âge lorsque j’ai eu ma première petite amie. C’était… intense. Compliqué. On venait de deux mondes différents. Mais ça m’a rapprochée de qui j’étais vraiment, et ce ne peut être qu’une bonne chose. Chaque fois que quelqu’un trouve le courage de dire qui il est, le monde devient un endroit meilleur et plus intéressant ». Une main appuyée sous son menton, il écoutait. Le dragon se demandait ça avait été comment, pour elles. Là où elles venaient de deux mondes différents, lui et Aidan venaient d’un monde semblable; un monde semblable, mais oh combien déchiré de fossés et de crevasses infranchissables. Peut-être était-ce un peu pareil pour elles, à l’époque. À la dernière phrase de la dragonne, assez évidemment dirigée vers lui, Ezra ne put s’empêcher de sourire, un peu embarrassé. Il ne pensait pas qu’il avait rendu le monde meilleur ce soir, mais peut-être qu’un jour, il trouverait le courage de se découvrir pleinement et de l’affirmer. Peut-être. Cette pensée le rendait à la fois euphorique et angoissé; il passait sa vie sous des masques, de peur que la moindre fissure dévoile une personne dégoûtante au grand jour, mais l’idée de vivre ses idéaux glorieux sans aucune retenue, fier de qui il était vraiment, lui semblait alléchante. L’idée se frayerait certainement un chemin dans son esprit.

Il sentit le regard de Rhea se fixer sur son visage alors qu’elle lui souriait de nouveau. Il lui était tellement reconnaissant. Elle avait été là alors qu’il en avait le plus besoin, lui adressant les bonnes paroles, un support extraordinaire. Il se rendit compte de sa chance de pouvoir compter sur quelqu’un d’aussi formidable qu’elle pour l’appuyer, dans ses conneries comme dans ses bons moments. Il lui rendit son sourire. Il lui devait bien ça au moins, après la soirée chargée qu’ils venaient de vivre. Un sourire sincère et reconnaissant.
« Ta mère t’aime plus que tout au monde, Ezra. Lorsque tu seras prêt à lui en parler, elle comprendra. A terme. Elle arrivera à voir ce que tu vois en Aidan, ça prendra juste un peu plus de temps »
L’affirmation était effrayante, un peu, mais aussi rassurante. Il savait que Rhea voyait tout le bon dans Shoshana, après tout elles étaient si proches, et il aimerait pouvoir en dire autant, mais il n’était pas prêt à se dire aussi certain de sa réaction… même à terme. Il voulait avoir confiance en les paroles de la dragonne, mais tout comme Shoshana aurait besoin de temps, lui aussi. Le temps d’explorer son identité, de savoir ce qu’il veut vraiment. Le temps de rassembler le courage de porter son identité sur son cœur et ses étendards. Il aimait sa mère du plus profond de son être, tout comme il aimait Aidan; et même l’issue heureuse que voyait Rhea dans le futur lui semblait une impossibilité simplement mathématique. Deux amours incompatibles et déchirants. Ce soir, il ne changerait pas le monde, mais Rhea avait définitivement changé la perception du sien. Il termina d’une gorgée le reste de son chocolat, et après une petite pause, rebondit sur le récit.
« Je crois que je me serais bien entendu avec la Rhea à mon âge », lança-t-il un peu humoristiquement. « Mais faute de la connaître à 17 ans, ça m’a vraiment fait du bien de pouvoir te parler, ce soir. Ce sont des sujets… compliqués, pour moi. » Il avait grandement apprécié qu’elle lui fasse suffisamment confiance pour partager avec lui cette partie de son passé. Une confidence pour une confidence. « Merci d’être là. La soirée ne s’est pas exactement déroulée comme prévu », ajouta-t-il avec évidence. Il ne se serait pas douté en allumant son briquet un peu plus tôt qu’il finirait la journée en ouvrant son cœur à sa tante avec l’esprit toujours un peu gelé. Il soupira un peu, de soulagement et de fatigue. Il commençait à se faire tard, et connaissant Shoshana, elle se ferait du mauvais sang s’il ne rentrait pas bientôt. Le café se vidait doucement de ses derniers clients alors qu’ils terminaient leur conversation.
« C’est un énorme service que tu m’as rendu tout à l’heure. J’aimerais pouvoir me racheter. Te rembourser, te rendre un service… peu-importe. Si jamais je peux t’être utile avec quoi que ce soit, n’hésite pas à me demander ». Il détestait conserver des dettes envers des gens, même des membres de sa famille, et son ton ne pouvait en conséquence pas être plus sincère. Il ferait n’importe quoi pour racheter ce que son imprudence avait coûté à la dragonne. Et du même coup, ce changement de sujet allégeait un peu son inconfort. Il ne s’ouvrait jamais autant à d’autres personnes, et ce qu’il avait confié ce soir était déjà énorme pour lui.



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Dim 10 Jan 2021 - 0:39
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Le moment était privilégié, Rhea en était consciente. Ce n’était pas ce à quoi elle s’était attendue en se rendant à Phoenix ce soir-là, mais c’était infiniment plus intéressant. Elle avait toujours été proche de la famille de sa marraine – il aurait difficilement pu en être autrement, et la dragonne avait toujours veillé d’un œil sur les deux enfants par instinct de protection, parce que le rôle lui convenait bien, lui permettait plus de libertés que celui de la mère. Mais elle se sentait plus proche d’Ezra désormais, touchée qu’il lui ait confié quelque chose d’aussi personnel, qu’il parvienne à voir en elle une figure rassurante alors qu’elle avait toujours pensé que son mauvais caractère et la partie d’elle qui ressemblait plus à un animal sauvage qu’à une jeune femme ne feraient qu’éloigner les autres. Elle était reconnaissante – et soupçonnait que dans ce café, ils s’étaient donnés beaucoup plus l’un l’autre que ce qu’ils auraient pu demander. « Je crois que je me serais bien entendu avec la Rhea à mon âge » La dragonne eut un petit rire. La Rhea de son âge ne s’était pas entendu avec beaucoup de monde, n’était jamais restée assez longtemps où que ce soit pour se faire aimer. Mais vraisemblablement, c’était vrai. Ezra ressemblait beaucoup à Willa, à vrai dire, plus qu’à elle. Tous deux de statuts économico-sociaux avantageux, assumant à peine leurs désirs adolescents, porteurs de grandes responsabilités sur leurs frêles épaules, d’une grande intelligence et maturité. Peut-être que c’était pour ça qu’elle comprenait si bien son neveu – elle avait déjà entendu ces mots-là de la bouche de son ancienne petite amie. Ça avait été elle, le mouton noir dont on ne peut se résoudre à parler en face de ses parents. « Mais faute de la connaître à 17 ans, ça m’a vraiment fait du bien de pouvoir te parler, ce soir. Ce sont des sujets… compliqués, pour moi. » Rhea acquiesça doucement, satisfaite. De toute évidence, son message était passé et elle avait accompli la mission qu’elle s’était fixée. Il était si important d’avoir quelqu’un, à l’adolescence, pour parler de ces choses-là. Il y avait un distinct honneur à être cette personne là pour Ezra.

« Merci d’être là. La soirée ne s’est pas exactement déroulée comme prévu » C’était le moins qu’on puisse dire, surtout pour lui, songea-t-elle. Il avait commencé la soirée l’esprit embrumé dans un commissariat avec des milliers de dollars de dette – mais cela ferait une belle histoire à raconter lorsqu’il y serait prêt. Rhea porta une dernière fois la tasse de café à ses lèvres et y finit sa dernière gorgée, laissant quelques grains sombres et amers au fond du récipient. Elle regarda discrètement sa montre, et fit signe à la serveuse de leur apporter l’addition. « C’est un énorme service que tu m’as rendu tout à l’heure. J’aimerais pouvoir me racheter. Te rembourser, te rendre un service… peu-importe. Si jamais je peux t’être utile avec quoi que ce soit, n’hésite pas à me demander » Un sourire attendri se dessina sur les lèvres de la dragonne. De fait, la soirée avait été coûteuse, mais cela avait été de l’argent bien dépensé. Elle n’aurait qu’à faire une affaire classique d’adultère pour un client riche comme elle le faisait lorsqu’elle avait besoin de liquidités rapidement et pour un effort moindre, ce n’était pas vraiment un problème. « C’était un plaisir de pouvoir le faire. Merci à toi de m’avoir fait assez confiance pour appeler. » C’était ça, le plus important.

Ils se levèrent, et sur le chemin du comptoir pour régler, Rhea passa un bras sur les épaules de son neveu. « On a qu’à dire que c’est ton cadeau de Noël » plaisanta-t-elle en cherchant son portefeuille dans son sac en bandoulière. Elle laissa le double du montant de leur consommation sur la petite coupelle et remercia le personnel avant de sortir du café, dans le froid mordant. Sourcils froncés, elle reboutonna sa veste en cuir et balaya la ruelle du regard. Une petite ligne de taxis s’était formée, habitués à raccompagner les étudiants éméchés chez eux. D’un pas décidé, Rhea se dirigea vers l’un d’eux mais se sentit glisser. Elle tenta de se rattraper mais tomba brutalement sur les fesses dans un concert de jurons, et remarqua alors la présence d’une peau de banane sous son pied. Un tel cliché ! C’en était embarrassant. Elle se releva tant bien que mal avec l’aide de son neveu, et donna un grand coup de pied dans l’objet du délit qui tomba dans une bouche d’égout. « Je vais te déposer devant le domaine Stonegold, si on te pose des questions tu peux dire que je t’ai emmené faire du paint-ball ou du mini-golf ou quoi que ce soit que les gens normaux font vendredi soir à Phoenix » déclara-t-elle avec un sourire complice. Tandis qu’ils s’engouffraient tous deux dans le premier taxi de la ligne, Rhea prit conscience d’une chaleur en elle qui n’était pas là à son arrivée à Phoenix et qui n’avait rien à voir avec le radiateur de la voiture.
 
   

   
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