Et ça fait: Bim, bam, Boum! [Rogus & Feyre]

Chez toi, tu as l'impression d'étouffer. D'être enfermer dans une cage. Tu tourne comme un lion en cage. Tu n'arrive pas à te sentir chez toi dans cette maison. Parce que chez toi, c'était dans la maison qui a été détruite. Tous tes bons souvenirs étaient là bas. Ta vie était là-bas. Ta famille était là-bas. Ici, tu voies des étrangers. Des gens avec qui tu as vécu toute ta vie mais que tu ne reconnais pas. Hel a réussi à trouver ses marques. Il semble heureux. Tu ne peux pas lui en vouloir de vivre sa vie parce qu'il a trop sacrifier la sienne. Tu aurais simplement aimé que certaines choses ne changent pas. Que certaines personnes ne disparaisse pas. Tu pouvais presque d'attendre à voir Adriel, le tendre petit frère dans les couloirs ou grand-mère dans la salle d'entrainement. Mais ils n'étaient pas là. Ni l'un ni l'autre et ils ne reviendraient jamais.

Alors, tu faisais en sorte d'être à la maison le moins possible. Tu sortais juste pour ne pas croiser certains visages que tu voyais. Papa était trop absent et Maman était trop présente. Elle était là mais tu ne voulais pas la voir. Tu sentais ses tentatives désespérée pour attirer ton attention. C'était avant qu'il fallait être une mère, aujourd'hui, tu avais appris à ne plus compter sur elle et à tracer ta propre route. C'était avant qu'elle devait être là. Avant. Tu avais pris ta moto et tu avais pris la route. Tu roulais parce que tu voulais pas regarder derrière toi. Tu roulais pour oublier. Tu roulais longtemps jusqu'à atteindre Phoenix. Tu ignorais que tu avais roulé aussi loin mais tu refusais de faire demi-tour.

Tant pis si Maman s'inquiète. Tant pis si Papa s'inquiète. Tant pis si Hel s'inquiète.

Ton jumeau était supposé te rejoindre dans la ville ensoleillée. Mais il avait annulé à la dernière minute. Peu importe, tu savais que tu étais tout aussi capable que lui de trouver quelque chose à faire ou éviter de rentrer à la maison. Si tu pouvais appeler ça la maison. Tu avais garé ta moto, préférant utiliser tes jambes plutôt qu'un moteur. Tu ne connaissais pas le coin, tu empruntais des chemins dissimulés pour arriver dans un lieu avec des conteneurs. Un endroit qui semblait à l'abandon.
Sauf quand tu déclenchas deux pièges qui étaient dans le coin. Tu pus éviter la première mais pas la deuxième. Te relevant, tu entendais une voix. Visiblement, tu étais à un endroit ou tu n'étais pas censée être. Avant que tu es pu lui répondre quoi que ce soit, quelque chose tombe. Grâce à tes pouvoirs, tu dévie la potion qui tombe plusieurs mètres plus loin. Tu vois que l'auteur des explosions comment à descendre pour te rejoindre. Mais tu n'es pas contente qu'il te pris pour cible. Tu décide d'agir en utilisant tes pouvoirs contre lui, tu le soulève avant de le mettre face à toi.
La puissance coule dans tes veines quand tu finis par le projeter loin de toi, à l'endroit ou la potion a finit sa course.

Tu arrive vers lui, tu sais simplement qu'il a choisi le mauvais jour pour s'en prendre à toi. Et il va finir par le comprendre rapidement.

- Que ce soit chez toi, c'est pas mon problème ! Alors, je te conseille d'éviter de jouer les crétins avec moi, je suis pas d'humeur.

Tu ignore ce que provoque les potions. Tu ne connais pas. Tu ne sais pas. Pour toi, la seule chose à laquelle tu pense, c'est que tu es face à un sorcier. A quelqu'un qui a envie de jouer avec ton humeur. Heureusement, tu arrive sans mal à éviter les attaques. Le garçon gigote comme un asticot quand il suspendu dans les airs. Tu te dis qu'il a eu son compte, qu'il va partir dans son dépotoir qu'il voit comme sa maison. Mais non, il revient à la charge. Tu l'entends. Tu vois son sourire son visage. Tu aurais pu le trouver mignon si tu n'étais pas en colère contre lui. Parce qu'il continue. Il continue encore et encore. Et tu sens que tu provoquais ta propre explosion. Une qu'il n'aimerait pas beaucoup.
Tu ne sais ce qu'il trafique avec ses potions mais l'une d'elle lui permet de revenir devant toi. Comme s'il était en train de jouer un spectacle pour amuser la galerie. Mais il n'y a rien d'amusant. Tu ne souris pas, toi. Tu n'as pas envie de sourire.

Là encore, tu n'as pas le temps de lui répondre quand il utilise de nouveau une potion qui provoque une petite explosion qui vous envoie valser l'un et l'autre. Pourquoi ? Tu ne comprends pas son amusement sur des choses qui pourraient le blesser. Ou le tuer. Tu sais qu'il y aura un jour ou il finira par être blessé. Peut-être que ça lui servira de leçon. En attendant, tu te retrouve pas terre. Tu te relève rapidement, tendant ta main avant d'utiliser de nouveau tes pouvoirs sur lui. Ses réserves en bandoulière s'envole et partent dans la direction opposé à la sienne. Tu es au moins sûr qu'il ne les utilisera plus contre toi. Avec ta main tendu, tu arrive à l'attirer vers toi. Suffisamment près pour lui donner un coup de poing dans le ventre.

- Tu as toujours envie de jouer maintenant que tu n'as plus tes potions ?

Toi, tu ne rigole pas. Tu es encore en colère. Tu vois pourtant qu'il est toujours aussi joyeuse. Fait-il seulement exprès de te faire sortir de tes gonds ? Qu'attend t-il vraiment ? Se sent t-il plus vivant en frôlant la mort d'aussi près ?

Tu pourrais te montrer dangereuse. Tu as déjà rendu les coups quand il fallait le faire. Quand tu te mesurais à des types plus costaud, tu devais le faire aussi. Quand tu faisais face à des types plus fort, tu devais l'être plus encore. Tu avais été entrainée pour être une combattante. Comme une guerrière. Les femmes de la famille se battent, tu trouvais beau d'avoir une autorité féminine. Plus dans les temps courant. Plus futuriste.
Quand tu vois que le garçon prend une potion qu'il avait dissimulé dans sa poche, tu te demande s'il ira jusqu'au bout. Mais oui, il le ferait, tu peux le voir rien qu'à son regard. Dans un sens, tu admire la façon qu'il a de tout vivre à 100 %. C'est le genre de type qui ne regrette rien, parce qu'il aura tout vécu. Toi, tu reste sur le banc de touche, te faisant sans cesse juger parce que tu fais quelque chose. Parce que tu es un dragon. Ou simplement, parce que tu porte le nom des Nighshade.

Pourtant, le garçon devient un chien juste devant toi. Et tu vois que tu n'es pas la seule à être surprise par le résultat. Lui aussi. Tu vois qu'il est dans un corps qui ne voulait. Une sensation d'être prisonnier d'un état dont il est impuissant. Le seul fautif, c'est lui. Juste lui et il l'a compris. Ta colère se dissipe peu à peu. Tu ne peux pas dire que tu lui as pardonné de t'avoir lancer des potions dessus. Ni pour les pièges. Tu sais que c'était simplement un jeu. Ou un simple besoin de se protéger. C'est là que tu commence à comprendre un peu plus le garçon qui se trouve derrière le canidé.

Tu pose tes genoux à terre, de sorte à être au niveau de la tête du chien. Tu pourrais tout aussi bien partir, le laisser à son triste sort. Il l'a bien cherché. Mais il ne mérite pas ça. Tu as aussi ta part de responsabilité. Tu as répliqué contre lui. Tu as senti cette puissance qui te brûlait les paumes. Tu aurais pu devenir incontrôlable. Ta colère qui a guidé ton geste dans un simple désir de te protéger. Grand-mère a t-elle ressenti la même chose quand elle est devenu Dark Dragon ?

- Allez, lève-toi, ça ne sert à rien de pleurer sur ton sort. C'est pas ça qui t'aidera à aller mieux.

Touchant légèrement le crâne de l'animal, tu croises ses prunelles. Tu as envie qu'il se lève. Qu'il ne baisse pas les bras. Tu sais que toi aussi, tu aurais pu baisser les bras cents fois. Tu sais que parfois, on ne gagne pas à tous les coups. Que parfois, tu te cherche encore. En toi, tu vois ce que ta mère t'a inculqué. Tu vois ce que tes frères t'ont inculqué. Tu vois aussi ce que ta grand-mère t'a donné. Aujourd'hui, tout est brouillé comme une palette de peinture qu'on mélange. Tu n'es plus qu'un amas. Peut-être avec le temps, tu sauras faire les bons choix sans avoir besoin de Hel.

- Tu pourrais peut-être...me montrer ce qu'il faut faire pour que tu redevienne comme avant.

Tu te demandais aussi si c'était là, la bonne solution. Sa fougue presque enfantin. Son désir de créer les explosions. Mais tu avais l'impression que c'était ce que tu étais, au fond. Tout au fond de toi.

Tu n'as eu jamais d'animal de compagnie. Tu n'en jamais voulu et tu n'en avais pas besoin. Tu n'as jamais été seule. Il y avait Hel et sa grande sagesse. Il y avait Orion, la tornade. Et il y avait le petit Adriel, plein de vie et plein d'espoir pour l'avenir. Tu sais que les hommes et les animaux sont différent. Qu'ils ressentent pas forcément la même chose. Tu n'es pas spécialiste en la matière, tu n'avais vraiment côtoyé de zouwu. Mais l'animal est devant toi et tu n'as aucune idée de ce que tu dois faire. Tu ne sais pas s'il te comprend. Mais lui, il a l'air de comprendre ton geste. Ta main sur son crâne animal. Tu ne sais pas si tu fais ce qu'il faut mais l'animal apprécie. Tu aurais pouvoir avoir davantage d'explication mais tu dois faire avec. Tu as réussi jusque là et tu ne compte pas échouer face à un animal. Tu te lève et tu suis la bête qui semble de montrer le chemin.

Tu te méfie de chaque pas que tu fais. Tu as déjà fais l'expérience des pièges que tu as vu. Tu ne veux pas remettre ça. Tu entres dans un endroit que tu ne connais pas. Tu voyais des conteneurs. Tu vois des choses que tu n'as jamais vu. Toi, tu es habitué à la ville grouillante de Seattle. Ici, tu t'aventure dans un territoire inconnu.
Tu ouvres la porte parce que le chien ne peut pas le faire lui-même. Le chien connait le chemin mais ce n'est pas ton cas. Il y a beaucoup de chose. Beaucoup et avec un rangement plus qu'approximatif. Tu as l'impression que si tu touche quelque chose, tout pourrait s'effondrer. Tu vois un autre monde. Tu vois autre chose. Comme si tu étais un monde complètement coupé de la civilisation. Qu'est-ce qu'il te réservait d'autres comme surprises ?

- Je me demande comment tu fais pour...vivre ici.

Tu vois un bureau. Tu vois des fioles. Tu vois des éléments comme une antre secrète. Mais tu ne touche à rien. Tu ne sais ce que ça veut dire. Tu pourrais faire tout exploser si un produit entre en contact avec un autre. Toi, tu n'es pas sorcière. Tu sais que tu es tout aussi capable de créer le chaos sans vraiment le vouloir.
Tu regarde l'animal, tu sais que seul lui peut réussir à se sortir de là. Tu sais qu'il serait la tête et toi, tu seras les mains qui pourront l'aider à retrouver sa vrai forme.

- On va bien finir par trouver quelque chose pour toi sinon il va falloir que tu t'habitue à vivre sur quatre pattes.

Tu avais aussi cette impression qu'il te comprenait. Qu'il y avait ce truc. Comme si vous aviez besoin l'un de l'autre. Toi, tu voyais qu'il fallait ressortir la pire version de toi. Ta colère. Ton coté explosif. Et toi, tu voyais plus qu'un sorcier au potion étrange.
Certaines potions étaient de différentes couleurs. Tout pouvait être possible. Tu disposais les produits de tel sorte à ce qu'il puisse les voir. Il fallait un geste. Juste un. Mais il fallait que ce soit le bon.

Avoir une discussion avec un chien était une première. Tu n'avais pas l'habitude de faire face à un animal. Surtout si celui-ci essaie de te faire comprendre quelque chose. Tu te disais que le don de ta tante Athéna pouvait t'être utile. Lire dans les pensée auraient permit de comprendre ce que le chien attendait de toi. Tu te disais qu'il pouvait rester comme ça, après tout, il avait décidé de la boire de lui-même. Il pouvait tout aussi bien attendre les résultats et faire face au conséquence de ses actes. Mais voilà, tu restes là. Tu restes avec lui parce qu'il n'y a aucune raison pour laquelle tu as envie de rentrer chez toi. Chez toi, c'est vide. Chez toi, c'est froid. Tu as l'impression d'être dans une maison de glace, rempli de personne que tu ne comprend pas. Que tu ne comprend plus. C'est pour ça que tu n'es presque jamais à la maison. Tu es comme un courant d'air, tu vas partout. Tu flottes.

Quand il te tends un vêtement, il te faut un petit moment avant de comprendre ce qu'il veut te faire faire. Si son corps de chien l'empêche, tu prends avec délicatesse un cheveux que tu trouve sur le vêtement. Il te montre une potion fluo parmi celle que tu as aligné précédemment. Tu te demande si tu fais les choses correctement mais il devra se contenter de toi. Tout en mettent le cheveux dans la potion, tu te demande encore pourquoi tu es là. Pourquoi tu reste alors que tu pourrais partir et jamais tomber sur lui.
Il est tout ce que tu pourrais détester. Il est désordonné, il a des manières étranges. Il agit sans réfléchir. Il est explosif. Mais ces caractéristiques s'appliquent aussi à toi. Toi aussi, tu es comme ça. Tu pourrais être pire que ça si on te pousse dans tes retranchements. Peut-être que tu te retrouve plus en lui que tu voudrais l'admettre. Peut-être qu'il y avait plus que ça.

Une fois la potion complété, tu sais qu'il y a plus qu'à voir si tout ceci fonctionne. Tu t'approche de l'animal, ouvrant la fiole pour lui faire boire sa préparation. Tu fais en sorte qu'il boive, ce qui moins pratique que s'il avait été humain. Mais tes gestes sont doux, délicat comme si tu craignais de le blesser.
Il n'y avait plus qu'à attendre le résultat. Attendre de voir s'il redeviendrait humain. Cela te laissait le temps de réfléchir à ce que tu ferais quand ses yeux humains te feraient face de nouveau. Ce que tu ferais ensuite. Parce que tu savais que cette petite bataille amicale devait avoir une fin. Tu ne pouvais pas te battre avec tout ce que tu croise. Sinon, à ce rythme là, il te resterait plus personne.
Tu te demandais pourquoi les choses allaient toujours de travers avec toi. Pourquoi le monde se montrait trop dur pour toi. Pourquoi tu t'intégrais jamais avec les autres. Pourquoi tu étais simplement toi, la tempête de colère, qui détruit tout ce qui t'entoure.

Tu pourrais réussir à lui faire reprendre sa forme initial. Comme tu pourrais faire bien pire. Il suffirait d'un rien. Un mauvais geste. Juste un seul. Comme si mettre un poil dans une fiole fluorescente était la chose la plus dur au monde. Pourtant, tu le faisais parce que tu avais confiance. Confiance en un personne que tu ne connaissais pas. Une personne avec des idées loufoques et un comportement parfois étrange. Mais toi même, tu pouvais passer pour ce genre de personne. Mystérieuse. Bagarreuse. Comme si c'était les seules choses qui pouvaient te caractérisait encore. Tu n'avais pas à attendre très longtemps avant de revoir le visage du gamin. Un corps humain. Un visage humain. Des paroles humaines. Parce que c'était bel et bien à l'humain que tu faisais face plutôt qu'à l'animal. Avec l'humain, tu peux communiquer. Avec l'humain, tu peux comprendre et voir.

Ces bêtises semblaient être sa vie. Son quotidien. Comme si c'était ce qui l'occupaient pendant ses journées. Comme si c'était la chose qui le faisait vivre. Qui le faisait vivre réellement. Qui le faisait se sentir vraiment lui. Lui, il vivait d'explosion et d'exploration. Il vivait d'imprévu. Il vivait des petites choses de la vie. Toi, tu avais tendance à détester l'inconnu. Parce que tu ne sais pas ce que demain te réservait.
C'est quand tu entendis son prénom que tu sais qu'il faut que tu donne le sien. Tu croises son regard. Un mélange de sérieux et d'euphorie. Comme si les choses étaient toujours du coté de l’amusement.

- Je m'appelle Feyre.

Tu acceptes le verre rempli de soda qu'il te tend. Parce que c'est simplement ça. Un verre entre deux ados. Deux ado coinçaient encore l'enfance et l'âge adulte. Tu décide de mettre de coté les explosions qui t'ont accueillit tantôt. Tu accepte de prendre Rogus en entier. De prendre ses farces. De prendre le sourire joviale qu'il a sur le visage. De prendre la joie qui fait brillait ses prunelles. Avec ça, tu te demande vraiment s'il a déjà été triste un jour. S'il décide de vivre sa vie sans jamais se soucier du lendemain qui le frappera tôt ou tard.
Sa question te fait réfléchir un moment. Tu tiens le verre dans ta main, buvant une gorgée de la boisson sucrée pour gagner juste un peu de temps. Parce que les choses ont toujours été compliqué. Depuis ta naissance, depuis le jour ou tu sais que tu porte le nom des Nighshade.Tu aimerais qu'il te donne un peu de sa simplicité.
Depuis ta naissance, tu es perdu. Depuis que tu vis au sein de ta famille, tu es perdu. Comme si ta vie est un simple courant d'air.

- Peut-être un peu des deux.

Tu vois que le jeune sorcier est ouvert. Il ne se cache pas. Il est ouvert et tu peux lire en lui comme dans un livre ouvert. Il rayonne d'une effronterie naturelle. Il s'ouvre quand tu veux te cacher. Il s'ouvre pou que tu ne fuis pas. Sa différence fait de lui, un être particulier. Un chance que tu aime ce genre de personne.

- Tu ne te sens pas seul ici ?

Dit-moi comment tu fais, Rogus ? Dit-moi comment tu fais pour vivre avec ton insouciance ? Parle moi encore. Dit quelque chose que je ne sais pas. Quelque chose que j'ignore encore de toi. Montre moi encore. Prouve moi qu'on est pas si différent.

Le climat est plus calme. Tu sais que c'est plus simple de discuter avec un être humain. Avec quelqu'un qui parle et qui comprend le sens des mots. Pourtant, même quand il te parle, tu restes toujours plus surprise par ses réactions. Par son sens de la vie. Par sa définition. Il se contente de peu. Il vit simplement. S'il veut quelque chose, il le prend. S'il a besoin de dire quelque chose, il le dit. Tu dois bien reconnaître que c'est à l'opposé de ce que tu fais en générale. Toi, tu ne dis rien. Tu te contente de déverser ta colère contre ta mère parce que tu ne sais pas comment lui dire tout ce que tu sur le cœur. Parfois, tu as besoin d'un peu de simplicité. Parfois, tu aimerais avoir une vie comme la sienne. Comme celle de Rogus. Personne qui attend quoi que ce soit de toi. Tu vis ce que tu veux. Tu vis.
Mais est-ce que tu le peux quand tu porte un nom comme le tien ?

Il aime sa vie. Il est heureux comme ça. Pour lui, c'est ce qu'il fait. Ce qu'il est. Toi, tu es entouré de gens. Tu as des parents. Tu as tes frères. Tu as une famille. Pourtant, tu ne t'es jamais senti aussi seule. Même quand la maison est rempli, même si tu vois leurs visages. Tout est vide. Tout est froid. Tout est sans vie à tes yeux. La seule chose vivant, c'est bien le jeune sorcier aux idées loufoques.
Oui, tu te sens seule. Oui, tu aimerais savoir ce que ça fait d'avoir un endroit ou tu peux être seule. Oui, tu aimerais réfléchir différemment. Tu aimerais être différente. Mais tu es toi, Feyre, petite-fille de Dark Dragon. Et rien ne changera.

- Non, je suis pas une sorcière. J'suis un dragon, moi.

C'est plus facile de cacher ses sentiments que de faire face à ce qu'on vit. C'est difficile d'être soi quand on ne sait pas ce que l'on veut. C'est difficile d'avoir 18 ans. D'être au début de sa vie. D'avoir peur de se tromper. De prendre la mauvaise route. De perdre quelque chose et de ne pas pouvoir le récupérer ensuite.
Tu lève ta paume, main vers le plafond. Les objets aux alentours volent tout autour de vous deux, formant une sorte de tourbillons. Une sorte de barrière. Tout est plus simple ici, dans cet amas de bric-à-brac. Comme si c'était la solution à tous tes problèmes.

- Ma famille, chaque membre possède un pouvoir lié à l'esprit. Ça, c'est le mien. Plutôt cool, non ?

Tu te le regarde, tu vois ce que tes simples pouvoirs peuvent faire. Tu aimerais que ça ne s'arrête pas. Parce que tu ne vois pas pourquoi tu devrais rentrer. Pourquoi tu devrais rejoindre des personnes que tu ne connais plus. Pourquoi ? Simplement pourquoi ? Tu veux être forte aux yeux des gens. Parce que c'est ce que tu dois être. Mais peut-être que c'est là, le vrai mensonge. Peut-être que tu es trop faible, finalement ? Que tu as trop perdu et que tu n'arrive plus à savoir, ce que tu veux faire. Tu aimerais trouver quelqu'un avec qui tu ne te cacherais pas.

Tu te disais que tu aurais pu le voir tout de suite. Te sentais qu'il était sorcier sans qu'il est pu faire quoi que ce soit. Tu le voyais dans son attitude. Tu le voyais dans ce qu'il dégageait. Tout était trop magique pour qu'il soit simplement normale. Tu n'avais jamais eu honte de ta nature de dragonne, tu savais que les enfants n'avaient pas été tendre mais tu avais appris à ignorer les remarques. Tu comptais sur toi, simplement sur toi parce que tu savais ce que ton image était perçu par les autres. Tu n'avais pas honte de tes pouvoirs. Tu savais que le pouvoir entrainaient des responsabilités surtout pour les femmes de la famille. Avant, tu étais excitée à l'idée d'être à la tête des tiens. Aujourd'hui, tu te trouvais à un croisement. A une intersections entre plusieurs routes.
Les objets étaient toujours en train de volaient autour de la pièce. Petit et moyen objets rejoignent le ciel dans une sorte de grande spirale. Rogus avait l'air impressionné. Il se déplaçait à travers la vague, touchant les objets les uns après les autres. Tu t'étais entrainée pendant longtemps. Des années pour apprendre. Des années pour faire ce genre de chose. Tu savais que ton propre chaos pouvait être plus terrible. Mais cela marchait quelques fois. Les questions s'enchainèrent les unes après les autres. Si bien que tu n'arrivais pas à en placer une. Baissant les paumes, les objets tombèrent sans bruit sur le sol. T'approchant de lui, tu posais un doigts sur ses lèvres, stoppant ainsi le cortège de mot qui pouvait encore en sortir.

- C'est ma grand-mère qui m'a appris tout ça, elle m'a entrainait depuis que je suis toute jeune. Il y a certaine chose que je fais sans réfléchir, il suffit que j'y pense, c'est tout. Mais peut-être qu'il y a un moyen d'avoir la réponse à une de tes questions.

Tu ne savais pas vraiment si c'était une bonne idée. Mais qu'importe, au fond, tu ne pouvais pas plus risquer maintenant que tu connaissais le propriétaire des lieux. Tu pris sa main et l'entraina jusqu'à l'extérieur du bâtiment. Il semblait y avoir quelque chose d'utile ici. Au fond, de vieilles carcasses de voitures étaient bien là.

- Tu vas avoir droit à une avant-première, Rogus.

Tendant la main, tu projetais toute ta volonté pour soulever la voiture. Tu n'avais jamais essayé, tu évitais de soulever les voitures dans la rues de Seattle. Tu essayais de rester dans la normalité même si tu ne l'étais pas. Fermant les paupières, la voiture se souleva de quelques centimètres avant de retomber brutalement sur le sol. Pour toi, c'était simplement et purement un échec. Cette fois, il y avait un témoin.

- Eh merde !