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I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Mar 28 Déc 2021 - 16:27
I'm not a woman, I'm a God
Belladona | Lucrezia
Naples, année 1646.
Naples.
Naples qui se dressait enfin devant elle, après plusieurs jours de voyage, Naples instables aux rues sombres et aux dangers à chaque recoins. Elle était venue là un peu par provocation, quelque part, attirée par le danger comme un éphémère par la flamme ; elle ne pouvait pas nier que l’odeur des périls lui rappelait des mauvais souvenirs, mais elle était encore bien trop en colère pour se laisser avoir peur. Elle avait déjà été torturée, détruite, que pouvaient-ils bien lui faire subir de pire ? Et cette fois, qui tenterait de s’en prendre à elle s’en mordrait les doigts. Elle saurait le faire regretter. Alors elle ne se cachait pas, fleur sauvage, indomptable et empoisonnée au milieu des mauvaises herbes qu’elle regardait de haut depuis ses pétales violacés.
Elle ne se cachait pas, dans sa robe corsetée qui la mettait bien en valeur, le jour où elle avait posé un pied sur la place où l’obélisque de saint-janvier allait être dressée. C’était quelque chose qui la faisait sourire doucement, d’un sourire un peu amer tout de même, car elle méprisait tout cela ; elle méprisait ce dieu qu’on lui avait pourtant un jour dit d’adorer, méprisait ce qu’il lui avait arraché, méprisait les ignominies que les humains commettaient en son nom. Car elle ne savait pas ce qu’elle était, mais elle n’était pas humaine, pas une création de Dieu comme ils étaient tous censés l’être. Alors elle méprisait cette religion de laquelle on l’avait rejeté par son existence, et l’effet qu’elle avait sur les mortels.
Pourtant, elle ne pouvait qu’admirer les prouesses dont ils pouvaient faire preuve pour l’honorer. Il était dommage qu’elles tirent d’eux autant le pire que le meilleur, car il n’en aurait été que pour l’art qu’ils produisaient en son nom, Belladona aurait pu l’apprécier ; si le souvenir des insultes et la douleur qu’on lui avait infligé pour la seule raison qu’elle était une hérétique n’était pas encore aussi brûlant dans son esprit, même si son nouveau n’en portait aucune marque. Elle n’aurait supporté qu’en plus de ça ils ne l’enlaidissent sur le long terme.
Elle était perdue dans ses admirations mêlées de rancœur quand quelque chose la fit tiquer. Une impression, une sensation, une intuition comme un crochet dans son ventre qui la fit détourner le regard de l’architecture qu’elle admirait.
Ses yeux sombres rencontrèrent ceux de glace pure d’une autre femme. Blonde, raide, magnifique - et surtout, sans qu’elle ne sache pourquoi, Belladona sut tout de suite : elles étaient taillées du même bois, elles étaient pareilles l’une et l’autre, dans leur nature en tout cas.
Son allure altière et ce sentiment qu’elles étaient similaires lui plut tout de suite. Ainsi donc, elle n’était pas seule. Ainsi donc, il y avait d’autres êtres comme elle, qui semblait partagé sa fierté.
Elle n’avait pas peur, Belladona. Et elle n’avait pas honte non plus, lorsqu’elle s’avança d’un pas noble vers l’inconnue.
-Buongiorno, signora. Lei sta qui come se possedesse questo terreno. È così?
Naples qui se dressait enfin devant elle, après plusieurs jours de voyage, Naples instables aux rues sombres et aux dangers à chaque recoins. Elle était venue là un peu par provocation, quelque part, attirée par le danger comme un éphémère par la flamme ; elle ne pouvait pas nier que l’odeur des périls lui rappelait des mauvais souvenirs, mais elle était encore bien trop en colère pour se laisser avoir peur. Elle avait déjà été torturée, détruite, que pouvaient-ils bien lui faire subir de pire ? Et cette fois, qui tenterait de s’en prendre à elle s’en mordrait les doigts. Elle saurait le faire regretter. Alors elle ne se cachait pas, fleur sauvage, indomptable et empoisonnée au milieu des mauvaises herbes qu’elle regardait de haut depuis ses pétales violacés.
Elle ne se cachait pas, dans sa robe corsetée qui la mettait bien en valeur, le jour où elle avait posé un pied sur la place où l’obélisque de saint-janvier allait être dressée. C’était quelque chose qui la faisait sourire doucement, d’un sourire un peu amer tout de même, car elle méprisait tout cela ; elle méprisait ce dieu qu’on lui avait pourtant un jour dit d’adorer, méprisait ce qu’il lui avait arraché, méprisait les ignominies que les humains commettaient en son nom. Car elle ne savait pas ce qu’elle était, mais elle n’était pas humaine, pas une création de Dieu comme ils étaient tous censés l’être. Alors elle méprisait cette religion de laquelle on l’avait rejeté par son existence, et l’effet qu’elle avait sur les mortels.
Pourtant, elle ne pouvait qu’admirer les prouesses dont ils pouvaient faire preuve pour l’honorer. Il était dommage qu’elles tirent d’eux autant le pire que le meilleur, car il n’en aurait été que pour l’art qu’ils produisaient en son nom, Belladona aurait pu l’apprécier ; si le souvenir des insultes et la douleur qu’on lui avait infligé pour la seule raison qu’elle était une hérétique n’était pas encore aussi brûlant dans son esprit, même si son nouveau n’en portait aucune marque. Elle n’aurait supporté qu’en plus de ça ils ne l’enlaidissent sur le long terme.
Elle était perdue dans ses admirations mêlées de rancœur quand quelque chose la fit tiquer. Une impression, une sensation, une intuition comme un crochet dans son ventre qui la fit détourner le regard de l’architecture qu’elle admirait.
Ses yeux sombres rencontrèrent ceux de glace pure d’une autre femme. Blonde, raide, magnifique - et surtout, sans qu’elle ne sache pourquoi, Belladona sut tout de suite : elles étaient taillées du même bois, elles étaient pareilles l’une et l’autre, dans leur nature en tout cas.
Son allure altière et ce sentiment qu’elles étaient similaires lui plut tout de suite. Ainsi donc, elle n’était pas seule. Ainsi donc, il y avait d’autres êtres comme elle, qui semblait partagé sa fierté.
Elle n’avait pas peur, Belladona. Et elle n’avait pas honte non plus, lorsqu’elle s’avança d’un pas noble vers l’inconnue.
-Buongiorno, signora. Lei sta qui come se possedesse questo terreno. È così?
- Spoiler:
- Bonjour, madame. Vous vous tenez ici comme si vous possédiez ce sol. Est-ce le cas ?
- Jasper Griffin-KnightMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 234Âge : 150 ANS (22/04/1871) ♚ trop lassé, marre de patienter pour des joies qui ne viendront pasRésidence : NOUVELLE ORLEANS ♚ appartement solitaire et froid dont tu n'es pas propriétaireProfession : SERRURIER ♚ portes, clés, métaux qui s'entrechoquentFaceclaim : Paul MescalCrédits : cheekeyfire (ava)Multicomptes : Caliban & Sol & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & BoréePoints : 411Joueur•se
Re: I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Mar 4 Jan 2022 - 12:50
I’m not a woman, I’m a goddess.
Dizzalyr x Belladonna
Vice-roi d’Espagne.
C’est bien le vice, et non le roi, qu’elle relevait dans cet homme banal. Rodriguez Ponce de Léon, avec ses joues et sa moustache qu’elle arracherait bien volontiers pour lui faire comprendre les règles. Naples enrageait d’être espagnole, et sa suzeraine avec elle. Dizzalyr ne décolérait pas. Elle aimait cette ville, fondamentalement, quand bien même elle y avait passé bien moins de temps que dans le nord. Elle commençait à y avoir ses habitudes, avait érigé une villa, débuté à tendre des noms dans la pénombre des ruelles. Lentement, son empire s’asseyait sur les cœurs comme sur les ténèbres.
Elle n’avait pas besoin qu’un roi, qu’un vice-roi, qu’un n’importe quoi, un être futile et blafard, aussi insignifiant qu’une mouche qu’elle aurait chassé de sa main, vienne piétiner ses chères rues noires.
Vice-roi d’Espagne, et elle semait derrière son nom les graines d’une discorde à venir. Naples ne tolèrerait plus. Naples ne tolèrerait pas. La férule espagnole était un fléau, et elle en venait à penser que peut-être bien les français feraient de biens meilleurs tuteurs. Elle devait trouver plus d’alliés, tirer plus de sonnettes d’alarmes, et que tous les djinns de la ville fomentent avec elle le dessein qui les guiderait à l’indépendance.
C’était dans ce but, ce jour-là, qu’elle traversait d’un pas pressé la place Riaro Sforza. Les mains perdues dans ses jupons pour ne pas qu’ils se mouillent au sol, elle accorda à peine un œil à l’obélisque de Saint Janvier, dressé là depuis bientôt 10 ans et pourtant toujours en travaux. Son architecte, Cosimo Fanzago, était un sorcier incapable que Dizzalyr croisait parfois dans des tripots de toute sorte. De son pas pressé, elle passa à quelques mètres de l’édifice sans le relever aucunement.
Ce qu’elle releva fut bien mieux. Une vibration, un pressentiment, quelque chose qui bougea ses côtes. Ce picotement dans sa poitrine qui lui indiquait, à coup sûr, la présence d’un de ses semblables. Cette sensation étrange et sourde qu’elle avait appris doucement à décrypter avec le temps, auprès de Synin, puis d’Urlic. Un djinn se trouvait sur la place, et elle n’eut qu’à tourner les yeux pour venir ficher son regard dans celle qu’elle estimait coupable.
Brune, le visage fin, volontaire. Et déjà venue lui parler.
Signora. L’inconnue savait lui parler, et Dizzalyr retint un rire face à son assurance soudaine, teintée du plus profond respect. Immédiatement, elle apprécia que l’on reconnût sa prestance pour ce qu’elle était réellement : le port altier d’une souveraine qui un jour possèderait la ville.
« Le vostre capacità di osservazione, mia signora, non vi hanno ingannato su di me.* »
Dizzalyr la dévisagea, aucune émotion sur les traits. Elle était jeune. Bien plus jeune qu’elle. A la fois par son corps charnel et par sa condition profonde ; la djinn en face d’elle était jeune. Et pourtant, elle l’avait perçu, ce charme étrange chez l’italienne, elle avait franchi cet espace qui séparait leurs inconnues pour venir lui poser question.
Un regard à ses lèvres roses, Dizzalyr sut qu’elle lui plaisait.
« Lo sono Dizzalyr. Cosa posso fare per voi ?** »
C’est bien le vice, et non le roi, qu’elle relevait dans cet homme banal. Rodriguez Ponce de Léon, avec ses joues et sa moustache qu’elle arracherait bien volontiers pour lui faire comprendre les règles. Naples enrageait d’être espagnole, et sa suzeraine avec elle. Dizzalyr ne décolérait pas. Elle aimait cette ville, fondamentalement, quand bien même elle y avait passé bien moins de temps que dans le nord. Elle commençait à y avoir ses habitudes, avait érigé une villa, débuté à tendre des noms dans la pénombre des ruelles. Lentement, son empire s’asseyait sur les cœurs comme sur les ténèbres.
Elle n’avait pas besoin qu’un roi, qu’un vice-roi, qu’un n’importe quoi, un être futile et blafard, aussi insignifiant qu’une mouche qu’elle aurait chassé de sa main, vienne piétiner ses chères rues noires.
Vice-roi d’Espagne, et elle semait derrière son nom les graines d’une discorde à venir. Naples ne tolèrerait plus. Naples ne tolèrerait pas. La férule espagnole était un fléau, et elle en venait à penser que peut-être bien les français feraient de biens meilleurs tuteurs. Elle devait trouver plus d’alliés, tirer plus de sonnettes d’alarmes, et que tous les djinns de la ville fomentent avec elle le dessein qui les guiderait à l’indépendance.
C’était dans ce but, ce jour-là, qu’elle traversait d’un pas pressé la place Riaro Sforza. Les mains perdues dans ses jupons pour ne pas qu’ils se mouillent au sol, elle accorda à peine un œil à l’obélisque de Saint Janvier, dressé là depuis bientôt 10 ans et pourtant toujours en travaux. Son architecte, Cosimo Fanzago, était un sorcier incapable que Dizzalyr croisait parfois dans des tripots de toute sorte. De son pas pressé, elle passa à quelques mètres de l’édifice sans le relever aucunement.
Ce qu’elle releva fut bien mieux. Une vibration, un pressentiment, quelque chose qui bougea ses côtes. Ce picotement dans sa poitrine qui lui indiquait, à coup sûr, la présence d’un de ses semblables. Cette sensation étrange et sourde qu’elle avait appris doucement à décrypter avec le temps, auprès de Synin, puis d’Urlic. Un djinn se trouvait sur la place, et elle n’eut qu’à tourner les yeux pour venir ficher son regard dans celle qu’elle estimait coupable.
Brune, le visage fin, volontaire. Et déjà venue lui parler.
Signora. L’inconnue savait lui parler, et Dizzalyr retint un rire face à son assurance soudaine, teintée du plus profond respect. Immédiatement, elle apprécia que l’on reconnût sa prestance pour ce qu’elle était réellement : le port altier d’une souveraine qui un jour possèderait la ville.
« Le vostre capacità di osservazione, mia signora, non vi hanno ingannato su di me.* »
Dizzalyr la dévisagea, aucune émotion sur les traits. Elle était jeune. Bien plus jeune qu’elle. A la fois par son corps charnel et par sa condition profonde ; la djinn en face d’elle était jeune. Et pourtant, elle l’avait perçu, ce charme étrange chez l’italienne, elle avait franchi cet espace qui séparait leurs inconnues pour venir lui poser question.
Un regard à ses lèvres roses, Dizzalyr sut qu’elle lui plaisait.
« Lo sono Dizzalyr. Cosa posso fare per voi ?** »
- Spoiler:
- *Votre sens de l'observation, ma dame, ne vous a pas trompée sur moi.
**Je suis Dizzalyr. Que puis-je faire pour vous ?
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Re: I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Lun 28 Fév 2022 - 10:49
I'm not a woman, I'm a God
Belladona | Lucrezia
Naples, année 1646.
Ce menton de marbre relevé par l'orgueil, Belladona l’admirait alors que le sien l’était surtout par défi à l’univers. Mais il y avait de l’arrogance là aussi, celle de dire que malgré ce qu’elle avait subi elle avait survécu, que malgré qu’ils aient voulu la dompter ils n’avaient pas réussi. Elle ne savait toujours pas ce qu’elle était, mais c’était ce qui l’avait sauvé, sa nature
Le fer ne l’avait jamais blessé avant de s’enfoncer dans sa peau, le sel ne lui avait jamais fait mal avant d’être jeté sur ses blessures, l’eau ne l’avait jamais effrayé avant qu’on tente de l’y noyer. Alors elle n’avait jamais pensé être un jour condamnée comme ses blasphèmes qu’on lui avait appris à craindre. Mais ainsi, face à Dizzalyr qui venait de lui répondre et de se présenter, elle se sentait prête à commettre tous les sacrilèges s’ils semblaient aussi exquis. Quand elle y pensait, ils avaient probablement ajouté ça à la liste de ses crimes.
-Sì, ho un buon presentimento.*
Inutile de préciser que cette intuition ne l’avait mené nulle part, lors de sa dernière vie, en tout cas qu’elle ne l’avait pas sauvé ; maintenant, elle ne se laisserait plus avoir, et tant pis si pour cela elle devait boire un autre venin aux yeux de couleuvre azurée. Elle aussi, à présent, elle était empoisonnée. Alors c’est sans hésitation qu’elle se rapprocha de l’inconnue pour se couler à son bras, sans doute un peu trop proche, ou bien pas encore assez.
-Sembra che lei sappia chi è. Lei saprebbe dirmi chi sono ?**
D’un battement de cil, d’un sourire, de son charme certain, elle comptait bien se mettre cette belle inconnue dans la poche. Prendre d’elle ce qu’elle voulait, et choisir ce qu’elle donnerait en échange.
- Spoiler:
- *Oui, j’ai une bonne intuition.
**Vous avez l'air savoir qui vous êtes. Sauriez-vous me dire ce que je suis ?
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Re: I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Sam 26 Mar 2022 - 20:35
I’m not a woman, I’m a God
Dizzalyr | Belladonna
Il y avait quelque chose de profondément satisfaisant à ressentir ces vibrations. Cette puissance, ce flux sous-jacent, cette distinction particulière qui attenaient à leur nature. L’inconnue était djinn, comme elle. L’inconnue était belle, comme elle. L’inconnue serait une alliée, si Dizzalyr le voulait bien, pour mettre le monde à sa botte avec ses ridicules insectes et ces gens beaucoup trop pressés. L’inconnue avait tout le temps du monde, comme c’était le cas de la blonde.
Aussi Dizzalyr passa-t-elle son bras sous celui de la brune, le respect à la boutonnière.
« Camminare.* »
La question ne pouvait ainsi être répondue en instant. La jeunesse de son interlocutrice ne portait plus aucun secret ; elle n’avait sans doute pas conscience de qui elle était appelée à être. Pour cette raison, Dizzalyr prit le temps d’arpenter les ruelles, de déambuler sans vitesse, les pas délicatement frôlant les pavés d’une Naples conquise.
Sa peau était froide comme la glace, contre le bras de l’inconnue. Aucun frisson ne l’agitait autre que celui de savoir que ce soir, la djinn saurait tout de l’immortalité croissante tapie dans chaque pan de ses veines. Elle se souvenait du jour lointain où elle-même avait dû comprendre, assise face à la mère de Synin dans une maison aux courants d’air. Elle qui avait cru être maudite, dans la défaveur d’Odin, d’Hel, elle s’était vu élevée maîtresse d’un monde qu’elle ne connaissait pas. Elle avait compris, dans le temps, qu’elle ne relevait pas de Loki, qu’elle deviendrait Loki elle-même, la fumée noire entre ses paumes pour tisser une toile d’illusions dans laquelle tous les moucherons viendraient se prendre et s’emmêler.
« Quante volte sei tornato, quando dovevi morire ?** »
Car c’était comme cela qu’on s’en rendait compte, n’est-ce pas ? Qu’on réalisait l’imposture, qu’on prenait peur, qu’on paniquait ? Dizzalyr ressentait encore la boule logée dans son larynx quand elle s’était trouvée au sol, prisonnière du corps d’une mère qu’elle avait toujours détestée.
Elle n’avait plus de boule au ventre. Elle avait compris, désormais. Et l’étrangère le comprendrait.
« Ora sei immortale. Percorrerete i sentieri della storia senza mai lasciarli. Vi guiderò, se lo desiderate.*** »
Oui, je vous guiderai si vous le voulez, car j’ai des routes à proposer pour occuper des millénaires, des horizons à conquérir pour que soient notre toutes les ères. Oui, je vous guiderai si vous le voulez, car j’ai toujours besoin de flammes pour embraser ce monde aride, d’acide pour corrompre leurs règles et de métal pour les forger. Oui, je vous guiderai si vous le voulez, car il n’y a qu’une direction que je désirerais vous voir prendre.
« Si doveva passare attraverso ... un posto. Un posto strano. E ne escono diversi, mai esattamente uguali. Mi sbaglio?**** »
Le bras passé contre le sien, Dizzalyr se rapprocha d’elle, évitant un quelconque voisin qui marchait au milieu des rues. Elle était belle, elle était grande. La djinn ferait d’elle son alliée, une nouvelle pièce à l’échiquier de sa conquête indéfectible.
- Spoiler:
- *Marchons.
**Combien de fois êtes-vous revenue, alors que vous deviez mourir ?
***Vous êtes immortelle, désormais. Vous arpenterez les chemins de l'histoire sans jamais pouvoir les quitter. Je vous guiderai, si vous voulez.
****Vous avez dû traverser ... un endroit. Un endroit étrange. Et en ressortir différente, jamais précisément la même. Me trompé-je ?
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Re: I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Lun 18 Avr 2022 - 16:52
I'm not a woman, I'm a God
Belladona | Lucrezia
Naples, année 1646.
La peau de Dizzalyr était glacée, rappelant à l’espagnole les hivers gelés qu’elle avait découverts en Hongrie. Elle frissonna, mais n’eut aucun mouvement de recul, ne retira pas son bras ; au contraire, elle adressa un sourire de plus à la madone, un regard pour lui dire qu’elle n’avait pas peur. Qu’elle pouvait supporter plus, qu’après avoir goûté aux flammes de l’enfer et aux tisonniers brûlants des chasseurs de sorcières, le froid ne l’effrayait plus - il en était même presque réconfortant. Peut-être était-ce pour ça qu’elle se coula de plus belle contre le bras de son interlocutrice, sans quitter des yeux son visage, comme plongée dans ses paroles.
Et il était vrai qu’elle était intriguée. Assez pour marcher quand elle le lui dit d’un ton qui n'admettait pas de refus. Belladonna n’était pas soumise ; mais l’autorité naturelle que Dizzalyr dégageait était telle qu’elle lui obéit malgré, suspendu à ses lèvres en attendant qu’elle dévoile enfin les secrets qu’elle connaissait. La jeune djinn était curieuse, non seulement de sa nature dont l’autre avait la clef, mais également de tout le savoir caché qu’elle donnait l’impression de posséder.
Mais au lieu de dévoiler ce qu’elle savait, c’est la blonde qui posa des questions. Elle posa les bonnes, cependant, de celle dont elle avait déjà une idée de la réponse ; mais son regard pénétrant insistait pour que Bellona y réponde, pour qu’elle file d’elle-même à la conclusion.
-Non hai torto, dit-elle d’un ton amusée, comme si elle avait réellement besoin de confirmer ça. Sono stato al buio due volte. Una volta senza capire, e... La seconda volta è stato perché mi hanno torturato. Il mio corpo non invecchiava come in passato.*
Elle jeta un coup d'œil à sa peau hâlée qui tranchait avec la blancheur de celle de Dizzalyr.
-Quindi credo che anche questo non diventerà vecchio. E che torniamo dopo un po' al buio. Mi sbaglio ?** finit-elle avec un brin de défi en répétant la question qu’elle s’était vu poser.
Belladonna voulait savoir ce qu’elle était, et si tourné autour du pot pouvait être plaisant avec une telle interlocutrice, elle était toutefois impatiente de lui arracher la connaissance dont elle manquait sur elle-même. Car ne pas se connaître soi-même, quand les autres semblaient mieux savoir qui on était, était quelque chose qu’elle se refusait à vivre encore. Elle apprendrait qui elle était et si cette femme était sa meilleure option pour le faire, elle resterait à ses côtés, sans toutefois cachée sa soif de savoir. Elle approcha doucement ses lèvres de l’oreille de la noble pour lui murmurer précieusement :
-Cosa devo fare per imparare i nostri segreti ?***
Car ce qu’elle refusait de dire était pourtant bien des choses qu’elles semblaient avoir en commun...
- Spoiler:
- *Vous ne vous trompez pas. Je suis allé dans le noir deux fois. Une fois sans comprendre, et… La deuxième fois, c’est parce qu’ils m’ont torturé. Mon corps ne vieillissait plus comme il l’avait par le passé.
**Je suppose que celui-ci ne vieillira pas non plus. Et que nous revenons après un certain passé dans le noir. Me trompé-je ?
***Alors, que dois-je faire pour apprendre nos secrets ?
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Re: I'm not a woman, I'm a God // poisoned beauty
Mar 31 Mai 2022 - 19:25
I’m not a woman, I’m a god
Dizzalyr | Belladonna
Reine blanche sur l’échiquier de jade, les pavés sous ses amples pas devenaient des cases à franchir pour accéder à la couronne. Si elle jouait finement ses pions, dévoilait lentement l’intention derrière chacun de ses mouvements, alors l’autre deviendrait une pièce, elle aussi. Un morceau du puzzle d’ivoire que la djinn formait dans le temps, polie, polissée des atours que donnait l’immortalité. Elles étaient deux, elles étaient djinns. C’était bien plus qu’il n’en fallait pour que se déroule à leurs pieds, au lieu de carreaux noirs et blancs, le tapis purpurin du sang utile qu’elles auront fait verser.
Leurs avant-bras entrelacés possédaient la beauté fatale d’une pomme dans le jardin d’Eden.
Dizzalyr entendit, distraite, les mots de l’inconnue près d’elle qui témoignaient de son passage dans les limbes de leur condition. Elle-même ne les avait jamais connues, et ne les connaîtrait jamais. C’était là son plus lourd tribut, et sa plus belle bénédiction. Elle arpenterait les rues du monde sans jamais discontinuer, foulant de ses talons anciens des pierres sans cesse renouvelées.
Elle serait souveraine, un jour ; ça prendrait le temps qu’il faudrait.
« No, mi sembra che lei abbia già capito molte cose. »*
Un léger tressaillement prit la joue gauche de Dizzalyr ; pour qui la connaissait fort bien, il était aisé de comprendre que c’était là l’expression même qui tenait le plus du sourire. Il était touchant, et presque même attendrissant, de constater dans la jeunesse les questionnements qui émergeaient.
La séculaire se délecta de ce savoir qu’elle arborait, cette aura qu’elle devait avoir auprès de beaucoup plus jeune qu’elle … ou simplement de plus perdue.
« Il vostro corpo non invecchierà, non invecchierà più. Sarete, per l'eternità, uno dei transitori di questo mondo e potrete scegliere cosa fare di questo dono che è vostro. »**
Dizzalyr s’arrêta, l’air grave, pour plonger ses prunelles de glace dans celles, plus brunes, de la jeune femme. Les traits hâlés de son visage avaient ce quelque chose en eux d’indéfinissablement beau, une assurance imperceptible qui se dégageait de sa peau.
« Sei un
Elle eut un petit rire de gorge, léger et troublant à la fois ; capable, dans l’oreille de quiconque, de venir vous glacer les sangs. La brune n’en sembla guère touchée, et l’entrechoquement de leurs yeux sembla emplir toute la ruelle d’une signification perdue.
Oui, cette femme-là était une djinn, et elle serait si fière de l’être qu’elle pourrait devenir terre glaise avec laquelle bâtir des monts, des remparts contre l’ignorance de tant de vermisseaux putrides.
« Insomma. » reprit-elle. « Niente di tutto questo è un segreto per me. Se lo desidera, posso insegnarle ciò che so. Per questo, mi aspetto solo una cosa... »****
Cavalièrement, la blonde porta à ses lèvres la main de l’autre, pour y déposer doucement le plus glacé des baisemains.
« Il suo nome, signora. »*****
- Spoiler:
- * Non, vous avez par vous-même saisi déjà bien des choses, il me semble.
** Votre corps ne vieillira pas, ne vieillira plus. Vous serez, pour l’éternité, l’une des passagères de ce monde, et vous pourrez choisir alors quoi faire de ce don qui vous incombe.
*** Vous êtes une djinn, ma colombe. Voilà quel est votre fardeau, et votre grande richesse aussi. Et quel est le mien également. Nous sommes taillées dans le même bois, de celui qui ne pourrit pas, et qui peut remplacer la pierre dont on bâtit les cathédrales.
**** Enfin. Rien de cela pour moi n’est secret. Je pourrais vous enseigner ce que je sais, si vous le souhaitez. Pour ça, je n’attends qu’une seule chose …
***** Votre nom, ma dame.
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