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Mar 4 Jan 2022 - 17:00
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Juin 2020.

Daisy était morte.
C’était comme une déflagration qui le rendait complètement sourd, avec des explosions vivaces sur sa persistance rétinienne. Daisy était morte, et pire que ça, Daisy n’était pas morte de rien. Elle s’était faite tuer, la blonde, assassiner dans une seconde, par une coupable trop parfaite qu’Erebos n’avait pas vue venir.
Il avait raccroché au nez de Daesyn à la seconde où il avait su.
Il pensait que leur énergie, ensemble, poursuivrait des années. Que Daisy, avec cette espèce de quête de vengeance, avait un nouveau fer de lance, que la djinn l’aiderait là-dedans et que ça serait une nouvelle vie, un quelque chose pour la garder. Il pensait que lorsque tout serait fini, le dernier coupable achevé, ils pourraient se bâtir une vie tranquille, un équilibre renouvelé, qu’ils sortiraient parfois la nuit pour faire voler des cerf-volants quand personne ne les regardait. Mais rien de ce qu’il pensait ne s’était réalisé. Daisy était morte, et maintenant il n’avait plus qu’à s’étrangler avec le fil de son cerf-volant, il n’avait plus qu’à s’étouffer avec ses sanglots dans la gorge, il n’avait plus qu’à s’exiler loin de tout ce qui parlait d’elle.
Tout parlait d’elle. Tout parlait d’elle, ça faisait presque dix ans qu’il la connaissait, qu’il la retrouvait dans chaque note de violoncelle qu’il entendait, et Daesyn s’était octroyé le droit de toute terminer sans prévenir. Erebos voulait se mettre en colère, mais il pouvait même pas vraiment. C’était de la faute de personne, juste un coup du sort maladroit. Daisy voulait mourir, et elle était morte. Alors lui, il restait derrière, avec ses envies de mourir, mais pas de djinn pour l’achever. Ça faisait facilement trois jours qu’il savait, qu’il errait comme un fantôme sourd dans une carcasse désincarnée, qu’il clignait des yeux pour mieux voir, à travers le brouillard des larmes, son appartement dégueulasse même plus réellement habité. Il la voyait encore, assise sur le canapé, ses poings repliés sur son crâne, et lui autour d’elle, comme un cardigan, à tenter de la réchauffer. Ils avaient traversé ensemble beaucoup plus qu’ils ne l’admettaient, beaucoup plus qu’ils ne le disaient. Ils avaient traversé ces nuits où la mort semblait séduisante, ces journées mornes où tout le gris venait leur comprimer les côtes. Ils avaient traversé le monde, auprès d’elle il avait grandi pour devenir une personne plus forte, qui s’approchait plus prudemment des couteaux et des cauchemars.
Et elle était morte.

Elle était morte, on l’avait privé des adieux, on l’avait privé des derniers. Derniers rires, dernières grasse mat à deux, derniers baisers au goût de rêves, derniers moments à partager, derniers instants contre la blonde. On l’avait privé de ça. Daesyn l’avait privé de ça. Il voulait pas la voir. Il voulait voir personne. Il voulait rester dans son deuil, incapable de l’encaisser, jusqu’à ce que la mort grignote tout ce qu’il lui restait à vivre et qu’il puisse la rejoindre aussi. Il voulait qu’on le dérange pas, jusqu’à ce qu’il devienne un fantôme et qu’alors plus personne ne puisse dire qu’il était encore vivant.
Daisy était là quand il avait cru mourir, quand il pensait que l’univers se refermerait sur son crâne comme un étau d’acier trempé. Et maintenant, rien n’était pareil : il voulait être le fer chaud pris entre marteau et enclume, mais Daisy n’était même plus là. Il ne demeurait personne d’autre qui pouvait prendre la relève.
Il trébucha sur une chaussure et tomba lourdement au sol, incapable de se relever.
« Ahhhhhhhhhhhhhhhhh- »
Le gémissement passa ses lèvres, il ne se reconnut même pas. Il avait envie d’exploser, de mourir, se décomposer, envie que la terre tourne même plus parce que ça faisait rien sans elle. Toutes les étoiles auraient pu s’éteindre que ça n’aurait rien changé ; le soleil aurait pu éclater, il aurait toujours fait trop noir.
Impossible de déterminer combien de temps il resta comme ça, en boule, la cheville douloureuse, les pensées pulsant dans son crâne comme des marasmes intermittents. Assez pour s’enfoncer un peu dans des rêves où elle était là. Assez pour que, quand on sonna, il redresse vivement le cadavre qui lui servait de vaisseau et déverrouille le lourd battant avec un visage plein d’espoir.
« Daisy ? »
Sauf que non, c’était pas Daisy. Bien sûr, que c’était pas Daisy. Il ravala sa déception, ses larmes, et tout ce qu’il restait. Dans mille et un clignements d’yeux, il s’effaça devant la nouvelle-venue, et lâcha simplement.
« London. »


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Pouvoirs/capacités : Glousse comme une pintade, n'est jamais à court de briquets, vous a fait les poches discrètement pendant que vous lisiez ce profil.
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Dim 30 Jan 2022 - 20:48


golden ashesif you were dead or still alive, I don't care

éclairs rouges dans le cielI try to make it through my life, in my way, there's you

T’es revenue, London. T’es revenue et maintenant t’es là comme une idiote devant la porte que t’avais claquée avec fracas histoire que tout le quartier sache avec certitude à quel point tu étais énervée. T’es là et tu sais même plus vraiment pourquoi t’étais partie comme ça, ça fait trop longtemps maintenant, trois jours au moins, il y a prescription et ta colère est presque retombée – à l’exception de la boule de rage qui s’est logée depuis trop longtemps dans ton ventre et qui ne partira jamais. Mais l’éruption volcanique est terminée et ta fureur incandescente s’est peu à peu solidifiée pour ne laisser qu’une carapace poreuse plaquée sur tes blessures fumantes. L’orage est passé et il ne reste plus que l’odeur trop forte de la terre mouillée pour témoigner de tes excès.

Just don't deny it, don't try to fight this, and deal with it

T’es allée un peu loin, quand même, pour une partie de Mario Kart. Il a suffi que cet idiot utilise un de ses cadeaux sur toi, avec un sourire niais et dégoulinant de fierté, il a suffi qu’un simple éclair frappe ta pauvre voiture écarlate et soudain c’était toi le tonnerre, soudain c’est toi qui as vu rouge. Ta main comme une bourrasque a envoyé la manette contre un mur et toi-même tu ne saurais dire si tu y es allée assez fort pour réellement la casser. Ta voix comme un grondement a fait trembler la pièce – ou peut-être que c’était juste tout ton corps qui se secouait, possédé par une fureur que tu n’as jamais su contrôler. Tu ne sais même plus ce que tu as dit, probablement un tas de fuck et d’autres mots dont on t’a mise en garde toute ta vie parce qu’ils ne sont pas très jolis. Et puis de la cuisine a surgi la pluie, battante et acide, comme un torrent jamais tari, et c’est à ce moment-là que tu as fui. Tu as pris la porte, littéralement, prête à en faire hurler les battants comme en écho à la rage sourde qui criait bien trop fort en toi.

I'm getting buried in this place

Au fond, c’était rien, cette partie de Mario Kart. Tu l’aurais même pas perdue si tu avais simplement continué, maintenant t’es presque sûre qu’il a profité que tu sois KO – que tu sois chaos – pour te mettre une raclée. Est-ce qu’il a apprécié sa victoire au moins ? Tu t’en fiches, tu t’en fichais il y a trois jours aussi, au fond ça a jamais vraiment été le sujet. T’étais déjà gris sombre quand tu es arrivée chez lui, et tes nuages viraient au noir, prêts à craquer sans crier gare. Il a suffi d’un rien, d’un geste, d’une étincelle, pour allumer le feu incandescent qui dansait déjà dans tes prunelles. Il a suffi d’un rien et déjà tes pensées partaient en vrille, virevoltant comme des feuilles d’automne ballotées par tes vents capricieux. Il a balancé un éclair et ça t’a fait penser à Rhea et au sourire de Serena quand elle était revenue rendre visite au refuge et que tu t’étais dit qu’elle avait l’air plus heureuse sans toi et que finalement elle ne faisait que confirmer tes craintes et toutes tes certitudes éraflées. Tu t’étais dit que c’était le karma mais que c’était injuste quand même, que tu la méritais pas, que tu méritais personne, mais que t’avais besoin d’eux quand même. T’avais pris un portail, un fonctionnel cette fois, heureusement, et t’avais atterri devant chez lui la tête déjà bourdonnante de signes annonciateurs de tempête.

I got no room, you're in my face

Et t’aurais peut-être pas dû, London, c’était peut-être plutôt le bon moment pour t’isoler, mais t’es allée le voir quand même sans trop savoir ce que tu cherchais. Et maintenant que le mal est fait, que le tsunami a tout emporté, te revoilà de nouveau sur la plage que tu as toi-même dévastée. De nouveau devant cette porte que tu as claqué bien trop fort et que tu crains maintenant de trouver définitivement fermée. Tu sais même pas pourquoi tu tentes, London, tu sais même pas pourquoi t’es revenue sur ce champ de bataille silencieux où tes cris ont récemment résonné. Tu sais pas s’il t’a attendue ou s’il a préféré t’effacer. Et le doute te hurle dans les oreilles, tu as peur d’avoir encore tout gâché, de l’avoir perdu lui aussi, de l’avoir lassé avec ta colère qui a inondé son appart, avec cette crise insensée où tu as voulu tout casser, où tu as voulu fuir sans te retourner. Maintenant tu es de retour, pour autant tu n’es pas prête à t’excuser. Tu es de retour parce que l’adage dit que seuls ceux qui tentent obtiennent quelque chose, alors tu vas tenter avec tout le culot et l’audace qui te caractérisent, de t’immiscer dans l’interstice de cette porte que tu as toi-même refermée.

Don't say anything just go away

La sonnette te vrille les tympans encore plus fort qu’un coup de tonnerre. Mais le vrai coup c’est lui qui le porte, alors que ses lèvres prononcent un prénom qui n’est pas le tien, deux syllabes qui résonnent comme un uppercut bien placé. Daisy L’espoir dans sa voix est intolérable. Il agite les drapeaux déchirés de tes rêves comme une houle impitoyable. Il dit Daisy comme un condamné appelle un ange-gardien pour être enfin sauvé. Il dit Daisy comme un naufragé sur son île attend avec un espoir désœuvré qu’un bateau franchisse la ligne d’horizon pour le tirer de son calvaire. Il dit Daisy comme s’il n’y avait qu’elle, comme si c’était son monde et que lui s’écroulait. Il dit Daisy avec un ton que tu ne crois pas avoir déjà entendu dans la bouche de quelqu’un pour prononcer ton nom. Il dit Daisy, puis London, mais le gouffre entre les deux est bien trop grand pour que tu n’y tombes pas. A l’espoir succède la déception, car tu n’es ni un ange-gardien, ni un bateau où se réfugier, et surtout tu n’es pas un monde, ni celui de quiconque, ni même le tien. A l’espoir succède la résignation trop familière de ceux qui doivent se contenter de toi tant qu’ils n’ont rien de mieux à rêver.

I always try to stay in line

Parce que peu importe qu’on t’ait déjà aimée, tu n’as jamais été assez. Pas assez pour tes parents biologiques, pas assez non plus pour les suivants, tout juste un ersatz de fille avant d’avoir un vrai enfant. Un bébé qui serait d’eux, qui serait à eux, vraiment, un bébé qui ne serait pas bizarre à se mettre en colère tout le temps, à faire des bêtises avec l’eau à chaque fois qu’il serait seul. Un bébé comme eux, un bébé normal, un bébé facile à comprendre, facile à élever, facile à aimer. Et c’est peut-être là qu’est la plus douloureuse leçon. Tu n’es pas impossible à aimer, London. Mais quand ils ont le choix, ce n’est jamais toi. Jamais toi qu’ils aiment, jamais toi qu’ils choisissent, jamais toi qu’ils aident à grandir. Sauf peut-être une fois.

But your eyes see right through

Alors tu es en sursis permanent, London, et ça tu l’as compris depuis longtemps, car chaque fois que tu penses avoir enfin conjuré le sort, l’avenir te donne tort. On t’aime tant qu’il n’y a que toi, London, tant qu’on peut encore oublier qu’il y a d’autres gens à aimer, des gens qui en valent plus la peine. On t’aime tant qu’il n’y a pas d’autre bébé, tant qu’il n’y a pas d’autre sœur avec des griffes de dragon et un nom qui fait trembler la plèbe. On t’aime d’un amour aveugle qui tôt ou tard retrouve la vue, dans un miracle qui te maudit. Et c’est tant pis, tu continueras d’en profiter, de cet amour trop éphémère que tu ne sais jamais garder. Tu t’engouffreras dans chaque faille en profitant de l’obscurité pour être la seule lumière avec tes pauvres briquets colorés. Tu t’y installeras avec des feux de joie à les éblouir pour faire durer un peu le charme et alimenter la cécité. Mais tu sauras que tôt ou tard tu t’apprêtes à déménager, à quitter leur prunelles désormais lucides pour aller t’installer ailleurs, là où ils ne savent pas encore que tu ne mérites pas leurs regards.

Love changing everything, you won't be left for me

Alors tu t’engouffres dans cette porte ouverte, sans excuse ni ménagement.« Ouep, c'est moi. » Ouais, c’est moi, London, juste London. C’est que moi, et apparemment je suis pas celle que t’attendais. C’est dommage, parce que c’est tout ce que t’auras, parce que c’est tout ce que je suis et je peux pas être quelqu’un d’autre, j’ai déjà trop longtemps essayé. Donc va falloir t’en contenter, comme tous ceux qui t’ont précédé. Mais t’inquiète, Reby, à force d’être déçu, on finit par s’y faire, et crois moi je m’y connais. T’aurais pu lui claquer la porte au nez, vexée qu’il veuille la voir, elle, et pas toi. Elle, sa… petite amie ? Tu ne sais pas trop bien ce qu’ils sont, tu ne l’as jamais rencontrée, tu sais juste que quand il parle d’elle, il y a son regard qui s’égare un peu et tu sais pas trop quoi en penser. C’est pas comme s’il en parlait beaucoup, pas comme si vous parliez beaucoup tout court. T’aurais pu lui claquer la porte au nez, vexée qu’il veuille pas te voir, et tu aurais shooté dans une poubelle en te disant qu’il te méritait sûrement pas.

Just go and leave this all behind

Mais tu ne lui feras pas ce plaisir. Il voulait voir Daisy ? Il aura London, dans toute sa splendeur. London et ses basket encore un peu boueuses du Bayou posées nonchalamment sur un tabouret. London affalée sur le canapé qui cherche du regard un truc avec lequel se saouler. London qui s'allume une clope sans penser à aller sur le balcon. London et ses tempêtes qui surviennent sans prévenir et se calment trois jours après, sans même un mot d’excuse ne serait-ce que par politesse. London et ses cheveux qui ont fini par passer du vert pomme au bleu turquoise à force de colorations et d’essais. Ce sera London, sans concession et sans cadeau. Et s’il est pas content, qu’il essaie de te virer, tiens. C’est pas comme si ça te gênait de te barrer de chez lui, après tout tu l’as déjà fait, et avec tes yeux indifférents tu le défie d’oser en parler. C’est pas comme s’il allait le faire, de toute façon. Il a l’air hébété, sonné, comme dans un autre monde, un monde où tu n’es pas, et tu répète trois fois son nom sans savoir s’il t’entend. « Oh ! Reby ! T’as un truc à graille ? Je crève la dalle. » Il a pas l’air bien, lui non plus. Mais t’as décidé que t’en aurais rien à faire, comme lui en aura rien à faire de toi le jour où il te jettera.

I don't care, I swear, I don't care at all


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Mer 9 Mar 2022 - 23:51

Handshake of carbon monoxyde
Golden Ashes II

Il était tôt comme un pigeon.

Quitte à s’étaler sur le sol, Erebos se disait qu’il aurait volontiers fait bouffer le fond de sa cervelle par un de ces sales rats volants. Les pensées s’élevaient du sol comme des plantes grouillantes vers le soleil, mais elles retombaient aussitôt parce que le deuil était si fort qu’elle les tuait à la racine. Y avait pas de jungle, dans son crâne. Y avait qu’une jungle sur son crâne, un amas de cheveux tous blonds pour mettre devant ses yeux bouffis.

Il était tôt comme un pigeon.

Il était tôt, beaucoup trop tôt, cent mille fois trop tôt pour la perdre. Il était trop tôt également pour supporter n’importe qui d’autre. Il était tôt, beaucoup trop tôt, pour que Reby ait quelque chose de plus à offrir à London que son regard de chien battu. Il était tôt, très tôt, trop tôt. Erebos riait en lui-même dans ses concepts inachevés, dans ces rubans de l’inconscience qui venaient lui serrer les bras.
C’était l’histoire d’un tétard qui croyait qu’il était tôt, mais il était tard.
Reby aurait presque pu rire tellement rien n’allait dans le monde. Il croyait encore en Daisy, à ce que c’était une mauvaise blague, ça aussi, un jeu de mots, un calembour. Trois jours, ce n’était rien du tout. Elle faisait simplement une farce, se faisait passer pour Daesyn pour que la djinn rie aux éclats, parce qu’elles pouvaient se ressembler lorsqu’elles n’étaient pas différentes.
Finalement, il était dans les temps.

Il était tôt comme un pigeon.

Il était tôt, ou tard, ou il se foutait complètement de l’heure.
London entra comme un boulet de canon, tandis que le sorcier tentait de savoir ce qui était réel dans l’antichambre de son esprit, quelles conversations imaginaires il allait bien pouvoir mener avant que Daisy ne revienne.
Daisy.
London.
Y avait qu’une seule lettre en commun, c’était le d. Une seule lettre. London en avait une de plus, une simple lettre pour tout changer. Mais elles avaient toutes les deux le d.
Daisy était douce, désarmante et déterminée, délicate quand il le fallait, drôle quand elle le pouvait, parfois. Délicieuse dans chaque des jours, déprimée parce qu’elle avait mal, douloureuse dans chacun des mots qui s’égrenaient douceureusement quand elle dormait contre Reby. Digne et dignifiée, elle dosait doucement les délires qui dégénéraient dans ses cils, elle était Daisy, sa Daisy, elle n’était pas un dandelion elle était une minuscule fleur surgie dans un dédale de doutes. Il l’avait aimée ardûment, donnant du drôle à sa douceur, des doléances à ses maigreurs. Et Daisy était décédée.
London n’était pas douce, pas délicate. Elle était drôle, douteuse, dalleuse. Elle dormait, aussi, mais dormir avec elle c’était un fardeau. Il l’avait trouvée au désert, ils avaient mangé des desserts, troué des dunes dans l’atmosphère, ils escaladaient à dos de dodo les douleurs tues et défraîchies de cet univers dignitaire. Décrépie, sa teinture à cheveux, déliquescence de milles chimies et London restait indomptée.

Il était tôt comme un pigeon.

Elles n’avaient rien à voir, et elles avaient tout à voir, avec leur unique lettre commune.
London entra dans son appart, violente comme une défagration, en détruisant sur son passage le délicat deuil enneigé qui recouvrait tout de poussière. Il avait envie de lui en vouloir, mais il ne pouvait pas. Elle allumait sa cigarette, posait ses pieds boueux partout, saccageait tout, dévastait tout. Et il aurait bien voulu la détester, mais c’était pas possible.
Parce qu’elle avait cette lettre commune, avec Daisy, ce truc qui faisait qu’elles étaient incomparables, incomparées, mais qu’elles se mêlaient sous son crâne. Cette manière de débarquer, de pas demander, de prendre ce dont elles avaient besoin, cette peur tiraillante dans les côtes que peut-être il ne reste rien. Elles étaient comme des océans, semblables sans se mélanger, un gulfstream au cœur de l’appart qu’on parvenait pas à dompter.
Et lui ?
Lui, il attendait.

Il était tôt comme un pigeon.

Il était tôt, trop tôt pour manger, mais tout se brouillait dans ses côtes et tout en devenait trop tard. Il était tôt, trop tôt pour accepter, pour offrir l’hospitalité, mais il s’était effacé devant elle quand elle avait dit que c’était elle. Elle, la première lettre de London, le seul truc qu’il reste aux pigeons pour s’envoler un petit peu.
Elle, et il encaissait, il continuait, il racontait n’importe quoi autant qu’une Valh trop fatiguée qui écrit son douzième RP.
Elle, et il referma la porte pendant qu’elle s’installait, qu’elle faisait de son existence un tourbillon imprévisible comme elle le faisait d’habitude. Enfin sa voix perce le brouillard, et Reby mit plusieurs secondes à comprendre que c’était son nom.
« Quoi ? Euh … Hein, non, j’ai … j’ai rien. »
Un soupir. Ce serait toujours elle, sans passion et sans concession, mélangée à ce souvenir comme deux photos superposées.
« On peut commander, s’tu veux. T’as envie de quoi ? »

Il était tôt comme un pigeon.

Moi, j’ai envie de rien, London. J’en ai marre. J’en ai marre de tout. J’en ai marre qu’il y ait des gens qui meurent et que moi j’sois obligé de vivre. J’en ai marre de devoir continuer, avancer chaque jour un peu plus loin parce que mon sac il est trop lourd et mes chaussures bien trop trouées. J’ai envie de rien. J’ai envie de m’allonger là, d’attendre que ça passe. Et toi aussi un jour tu seras en poussière et j’aurai même pas fini de faire mes blagues, te dire mon histoire de têtard parce que je suis pas très fêtard. J’ai pas envie. J’ai rien envie de manger, j’ai rien envie de lire. Même Mario Kart, j’ai plus envie. La vie me roule assez dessus pour que je veuille pas recommencer. Y a pas de vraie route arc-en-ciel, que des manoirs un peu hantés qui ressemblent à mon crâne tout vide remplis de twhomp incontrôlés. J’en ai marre, London.

Il était tôt, trop tôt pour accueillir London.
Mais il le faisait.
Comme un pigeon.
code by underratedboogeyman

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Mar 28 Juin 2022 - 14:32


golden ashesif you were dead or still alive, I don't care

éclairs rouges dans le cielC'est facile avec Erebos. Peu importe la requête, il dira sûrement oui, sans trop réfléchir ou en voulant bien faire. C'est facile, oui, et c'est pour ça que tu viens régulièrement, parce que Reby ne pose pas de questions, Reby ne te demande pas d'explications, Reby te laisse être toi sans jamais rien te demander. Et dans le combat permanent qui résume l'histoire de ta vie, parfois ça fait du bien d'avoir une pause. Une petite route de pierre au milieu de la lave, un missile qui prend les commandes et te laisse reposer tes mains fatiguées de tourner le volant pour suivre une route que tu n'as parfois plus envie de tracer. Cet appartement, c'est ta pause, London, le circuit qui t'emmène ailleurs que dans les couloirs dérisoires du refuge où tu traines le regard hagard, quand partout sur les murs sont imprimés les souvenirs de ce qui rendait ce lieu magique, ce qui en faisait bien plus qu'un foyer, ce qui en faisait ton foyer. Chez Reby, là où Aaren et Serena n'ont jamais mis les pieds, l'espace d'un instant tu peux les oublier, faire table rase du passé, comme tu as projeté au sol les quelques bibelots posés sur la table basse avec tes pieds.

C'est facile avec Erebos, ça ne fait pas de vague car il n'y a que toi qui ramènes tes turbulences, tandis que lui se fait emporter comme un têtard victime du courant, incapable de résister, ni même peut-être de le vouloir. C'est facile, oui, et tu as l'impression d'être la reine ici, maîtresse d'un destin qui ne t'a jamais laissée t'exprimer, surfeuse dans un rouleau qui d'ordinaire se referme sur toi pour te noyer. Et c'est pour ça que tu reviens chaque fois, et peu importe si ton royaume est fait de cendriers pleins, de tas de vêtements sales et de cartons de pizza gras, peu importe si ton palais ressemble à un vieux château en ruines hanté par les mites dans la farine de pois chiche et les moucherons attirés par la poubelle qui trône depuis trop longtemps sur le balcon royal. Ici, tu peux arrêter de te battre puisqu'aucun soldat de ta trempe ne garde votre sanctuaire.

C'est facile avec Erebos, alors qu'il te laisse le choix de ce que tu veux manger, avec son compte plein de zéros dont il ne sait que faire. Tu hausses les épaules, London, pour lui donner une réponse nonchalante, indifférente.« Chais pas… Des pizzas ? » Des pizzas, pour changer tiens, et ajouter un carton de plus que tu jetteras par-dessus le balcon quand tu auras envie de cracher un peu plus sur la nature. Tu n'es même pas sûre qu'il t'entende, tant il est enfoui dans ses pensées, les yeux rivés dans le vague, dans l'attente d'une autre, celle qu'il croyait trouver sur le pas de sa porte à ta place. Daisy, celle  qu'il voulait voir, celle qui partage avec lui une connexion que tu n'as jamais saisie. Et tu t'en fiches pas mal au fond, London, de cette fille, tant que tu peux squatter de temps en temps son appartement, te reposer sur son compte en banque et repartir comme le vent pour revenir dans une bourrasque. Tu t'en fiches pas mal d'elle, de qui elle est, de qui ils sont, du passé de ce gars dont tu voles quelques heures au présent, de ce qu'il était avant. Tant qu'il est là de temps en temps, sans attache et sans ciment, et surtout sans sentiment. Parce que tu leur as trop donné aux autres et que la leçon a fini par s'imprimer sous ton crâne obstiné. Ca ne sert à rien d'aimer, sinon à se laisser blesser.

C'est facile avec Erebos, il n'est jamais trop tard dans la nuit ni trop tôt dans la journée pour venir ici frapper, pour envahir tout son espace et repartir comme si de rien n'était. C'est facile, oui, de te saisir de son portable pour commander sur UberEats, là où sa carte est déjà enregistrée. « J'commande, tu veux quoi ? » Il dira sûrement que tout lui va, ou alors il choisira un truc bizarre, une pizza des artistes avec des bananes et du jambon, et peut-être aussi du chèvre et du miel, tant que ça se mange, peu importe, au fond. Peu importe, oui, et c'est peut-être pour ça que vous vous entendez si bien, parce que peu importe si le monde va mal, peu importe si tout s'écoule, puisque vous ne croyez en rien. Oui, c'est facile avec Erebos, dans ce silence qui fait taire les bruits sourds de la vie agitée de la Nouvelle-Orléans.

C'est facile avec Erebos, oui, mais trop facile justement parfois, tant il s'écrase, tant il s'oublie pour te laisser prendre la place que tu voles allègrement. Il y a des jours comme celui-ci où il te regarde sans te voir et te parle sans t'écouter, des jours où tu te heurtes au même mur que tu ériges si souvent autour de toi. Il y a des jours où ça te convient, où tu te complais dans cette paroi qui vous sépare et qui te laisse exister sans être dérangée. Il y a des jours comme aujourd'hui où cette absence de réaction te révolte, t'agace, t'insupporte, des jours où tu  en as simplement marre, marre de cette solitude constante que tu cherches à briser avec un peu de contact humain, le sien, puisqu'il est moins superficiel que tous ceux que tu peux avoir au détour d'un bar, et moins profond que celui que tu avais avec ces liens du passé qui brutalement ou lentement se sont déliés.

C'est facile avec Erebos, jusqu'à ce que ce ne le soit plus. Jusqu'à ce que vos douleurs se heurtent sans se répondre, se confrontent sans se comprendre, jusqu'à ce que leurs silex se frottent et fassent des étincelles. Il souffre, c'est une évidence, et tes poils se hérissent devant son air hagard, mais tu ne veux pas prendre son mal, pas alors que tu essaies d'ignorer le tien, et celui du monde entier. Tu saisis une manette tombée au sol et tu allumes la console, assise en tailleurs sur le canapé, et tant pis pour les saletés, tu n'enlèveras pas tes chaussures. « Allez ptet que cette fois tu pourras gagner. » Tu lances le défi sans trop de conviction, tu sais qu'il est trop nul et toi bien trop butée pour lui laisser la victoire sans tout donner de ton côté. Allez, viens Reby, on fait comme si tout allait bien, comme si c'était un jour normal, comme si le reste n'existait pas et peut-être que si on roule assez vite alors il nous rattrapera pas. Allez viens, on fait comme si on était juste Mario et Luigi et pas Erebos et London. Allez viens, on fonce sur ces pistes à toute vitesse, jusqu'à ce qu'il soit tard et qu'on aille se coucher, et demain on recommencera, parce que rien n'a de sens, dans cette boucle où tout se répète jusqu'à l'arrivée.


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Ven 19 Aoû 2022 - 11:41

Handshake of carbon monoxyde
Golden Ashes II


C’était pas simple, la vie, souvent. Erebos se prenait les pieds dans des tapis imaginaires, des banalités quotidiennes dont son entourage se moquait. Il s’arrêtait pour des broutilles, des futilités, des choses nulles. Il avait peur du noir, alors il dormait la lumière allumée. Il avait peur de la lumière alors il se cachait les yeux. Il ne supportait pas qu’on puisse attendre la moindre chose de lui, alors bien souvent il tentait d’éviter les expectations. Parfois, ses angoisses le prenaient sans le moindre signe avant-coureur, et elles le rouaient de coups de pied tandis qu’il gisait sur le sol.
C’était pas simple, la vie, souvent. Le sorcier s’arrêtait devant les trous dans le trottoir, les alarmes de son téléphone, il angoissait à chaque fois qu’il prenait le train ou qu’il devait envoyer un mail. Parce qu’il y avait cette vibration qu’il ne comprenait pas du monde, un secret que tout le monde autour de lui semblait avoir compris et qui faisait que bien souvent, il avait la sensation d’être un chat pris dans une machine à laver.
C’était pas simple, la vie, souvent. Parce que le chaos du salon n’était finalement qu’un écho de ce qui brûlait sous son crâne. Et il avait mal Erebos, il avait mal d’être toujours engoncé dans ses propres nœuds, comme un écouteur malheureux tentant de se dénouer lui-même. De l’aide, il en avait reçu ; désormais, il était tout seul. Les mèches blondes avaient déserté, elles s’étaient réfugiée ailleurs, dans un horizon intangible où il ne pouvait même pas suivre. Dix fois, vingt fois, cent fois, il s’était demandé ce que ça ferait de la rejoindre, à qui il manquerait réellement. Mais la vérité c’est que même s’il avait eu l’envie de mourir, il n’en aurait pas le courage.
C’était pas simple, la vie, souvent ; mais la mort l’était pas non plus. Il se disait que peut-être, de l’autre côté c’était pire. Peut-être qu’il brûlerait, qu’il crierait. Peut-être que Daisy subissait déjà des tortures inimaginables, et que de la rejoindre en bas n’en redeviendrait qu’un de plus. La mort c’était comme une porte mystérieuse, mais sans poignée et sans verrou. La seule manière de la franchir, c’était d’attendre patiemment, dos contre le battant, de se laisser choir en arrière.
C’était pas simple, la vie, souvent.

Pourtant, London rendait ça simple. London rendait ça facile, presque. Une sorte d’insouciance de façade, d’épicurisme fataliste. A quoi bon penser à hier, à quoi bon penser à demain, semblaient crier chacun de ses gestes. Dans le tourbillon d’Erebos, elle était une bouée lancée, une sorte de bouée canard qui stagnait sur les hautes rives. S’il la fixait suffisamment, le monde arrêtait de tourner. Ou peut-être que justement, le monde continuait à tourner.
« Une hawaïenne. » répondit-il d’une voix atone.
London était sur le canapé, un ancrage dans ce chaos brut, une sorte d’hallucination au goût un petit peu trop réel. London était sur le canapé et le canapé s’écroulait, le monde s’écroulait autour d’elle, et elle restait debout, plantée, un sémaphore dans le brouillard qui nimbait l’esprit du sorcier.
Lorsqu’elle prit la manette en main et que le jingle Nintendo s’afficha sur l’écran poussiéreux, Reby vacilla jusqu’à elle, les yeux fixés derrière le vide. Il se planta face à la nymphe et la regarda sans la voir. Tout ce qu’il voyait c’était cette bouée jaune, un ancrage, un point de repère. Quelque chose qui ne bougeait pas, même avec la mort de Daisy. Ça lui donna envie de pleurer et de sourire dans le même temps.
Il prit l’autre manette en main et se laissa tomber près d’elle.
« Daisy est morte. » qu’il balança sans la regarder.
Il savait pas quoi faire avec cette information, mais il lui semblait quelque part que London devrait le savoir. Sans doute qu’elle hausserait les épaules et lui balancerait de se taire. Peut-être qu’elle l’ignorerait, superbement. Mais il avait l’impression que les mots allaient contaminer sa langue, l’atrophier et la nécroser. Ils tombèrent sur la table basse comme des billes de verre sur du carrelage, des tessons sous sa voute plantaire.
Ils se parlaient pas, tous les deux. Se disaient pas ce qu’ils pensaient. C’était cette amitié bizarre où rien ne se passait vraiment. Il était là. Elle était là. Le plus souvent, ça suffisait.
D’un geste, il lança Mario Kart.
Son pouce ne lui répondait plus, comme les autres parties de son corps. Il était un pantin de paille face à un écran lumineux. Un fétu balayé au vent par des sorciers plus pernicieux.

C’était pas simple, la vie, souvent.
En fait, c’était jamais très simple.
mais avec london, ça allait
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Ven 3 Fév 2023 - 23:51


golden ashesif you were dead or still alive, I don't care

éclairs rouges dans le cielDaisy est morte. Coup de carapace rouge dans les dents et le choc te fait voir des étoiles qui te ramènent aux temps plus simples où tu les regardais le soir. T'avais appris à en reconnaître quelques-unes, pas les plus originales, c'est vrai, mais chaque morceau de connaissance était précieux quand c'était elle qui te les donnait. Parfois Colton venait s'asseoir à côté de toi sans rien dire et le silence était juste bien, juste ce qu'il te fallait pour calmer les émotions qui se battaient sous ton crâne. Mais le silence n'a pas suffi. T'as pas su relever le défi jusqu'au bout et tes efforts ont été vains. Tu te demandes parfois si elle aurait pas dû faire autre chose plutôt que de perdre son temps avec toi, de dépenser toute son énergie pour une gamine instable qui ne le lui rendrait jamais. Peut-être que tout aurait été différent, alors, pour toi, pour elle, pour eux. Différent et mieux pour tout le monde. Peut-être même qu'elle ne serait pas...

Daisy est morte. Coup de foudre en plein visage et pas dans un sens agréable. Tu te sens petite et ridicule face à ce monde gargantuesque qui menace de t'engloutir à chaque pas. Tu avançais avec l'assurance cynique de ceux qui ne craignent rien, oubliant que dans ce circuit grandeur nature tu ne pouvais pas tout contrôler. Oubliant les aléas, les autres joueurs, les bosses et les fossés, oubliant que t'es pas seule sur la route mais que t'es quand même seule contre tous dans cette course interminable dans laquelle tu gagneras pas de trophée. Ramenée à l'immensité de l'univers, tu te souviens que tu es poussière, rien que des cendres flottant dans l'air, tu n'es rien et tu pourrais mourir demain ; les karts continueraient à tourner.

Daisy est morte. Jet d'encre propulsé dans tes yeux et ta vision soudain se floute tandis que le monde perd son sens. La piqûre de rappel est violente ; t'avais oublié la mort, ironique maintenant que tu repenses à Aaren qui la frôlait tous les jours sans ciller. Aaren est pas mort, ou peut-être que si, mais tu l'as perdu quand même. Tu connaissais pas Daisy, tu n'es même pas triste pour elle mais Erebos doit sûrement l'être. Il a rien dit, comme d'habitude, mais ces choses-là ne se disent pas, les mots préfèrent jouer à cache-cache, faire des embouteillages dans la gorge, prendre des raccourcis dans les poings et des passages secrets dans les lacrymales. Il a rien dit sauf ces trois mots qui sonnent comme une détonation mais tu devines le reste dans tout ce qu'il ne dit pas.

Daisy est morte. Banane glissée sur le chemin, tu tournes en rond, déboussolée. Sur l'autoroute de tes pensées tu roules trop vite à contresens sans te soucier du panneau rouge fluo qui te préserve de ton passé. Tu files comme une fusée vers lui, incapable de contrôler quoi que ce soit, tu as abandonné les commandes et tu fonces droit dans les souvenirs. Le décor te paraît trop étrange, les sonorités se mélangent. T'as pas connu Daisy, London, mais un visage s'impose à toi quand tu penses au deuil de Reby. Trop vieux pour être celui de sa copine, trop précis pour être inventé, tu prends un mauvais virage et tu te noies dans ta mémoire.

Daisy est morte. Allie est morte. Les touches cessent de répondre et les images se répètent à l'écran. « J'ai perdu. » T'as gagné, t'as failli dire, sauf qu'il a rien gagné si ce n'est la sentence de ceux qui restent quand les autres partent, ceux qui doivent continuer la course peu importe combien de fois ils tombent dans le vide intersidéral qui entoure la route arc-en-ciel. T'as perdu, London, mais pour une fois tu t'en fiches bien. T'as déjà perdu pire que ça. Serena. Aaren. Allie. Liam, Cassandre, Colton. C'est le même scénario en boucle, il n'y a que le décor qui change, juste pour te faire croire que toute cette mascarade a un sens au fond. Mais vous n'êtes rien que des Sisyphe qui remontent leur pierre sans arrêt, en croyant bêtement à chaque fois que celle-ci sera la dernière.

Elles sont mortes. Elles sont parties. Mais vous êtes là, vous. Condamnés mais vivants, solitaires dans une même galère, faux adversaires dans une course sans fin qui vous oppose seulement au destin. Tu reposes la manette sur la table et tu fixes ton regard sur lui avant de t'approcher maladroitement pour le prendre un peu dans tes bras. La posture est un peu bizarre, vous êtes trop loin l'un de l'autre et pas dans les meilleures conditions. Mais peu importe, au fond, que ce ne soit pas le câlin le plus agréable de l'univers. Peu importe, oui. Ce qui compte, c'est ce que tu mets dedans. Pas de condoléances trop fades ni d'excuses remplies de pitié, pas d'espoir pour l'avenir ni de promesses trop vides de sens. Juste la certitude au présent qu'il est pas seul avec son rocher, que tu pousseras avec ton corps pour l'aider à le remonter.


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Mer 22 Fév 2023 - 21:40

carbon monoxyde

Every broken bone
Reminds me of the second time
That I followed you home
You shower me with lullabies
As you're walking away
Reminds me that it's killing time
On this fateful day
See you at the bitter end

 

 
Koopapolis. Obligé de prendre des virages trop secs, trop abrupts pour pas déraper. La musique était entraînante, mais Erebos n’était pas là. Il avait beau essayer, il partait toujours à contre-sens. London avait deux tours d’avance, elle, avec ses roues sans adhérence et ses nuages pour l’emporter. Toujours plus légère, plus maniable, elle se jouait des difficultés tandis qu’Erebos patinait et sortait du circuit fermé que l’on avait tracé pour lui.
Daisy était morte, et son kart sortait de piste ; à quoi bon y rester, au fond, s’il n’avait pas de co-pilote.

Manoir trempé. Obligé de continuer à respirer lorsqu’il avait la tête sous l’eau, qu’il empruntait des raccourcis en espérant que ça irait et qu’un beau jour il se tiendrait sur les fondations de demain au lieu de regarder vers l’arrière.
De toute façon, il a jamais eu la meilleure chambre du domaine ; il se contentait des égouts, là où on range les gens malade comme lui avec ses yeux fiévreux. Ça devrait pas le surprendre, que Daisy soit morte ; les choses biens, ça durait jamais. Et certainement pas avec lui.

Temple Twhomp. Alors peut-être bien, oui, qu’il se laissait écrabouiller par des masses de roche sur sa tête. Peut-être même que les masses de roche étaient imaginaires, que c’était simplement sa peine ou sa paranoïa. Peut-être que les montagnes entières n’étaient en fait que des mirages, et qu’il n’était qu’un mausolée soumis à tremblements de terre. Peut-être bien, qu’il finirait par être tout plat, des étoiles tournant autour de la tête comme autour de celle de Luigi. Peut-être qu’il aurait plus de relief, lui non plus, qu’il serait qu’un pixel raté sur un écran même pas intéressant.
Mais son kart continuait à rouler dans sa part d’écran divisé, et son cœur continuait à battre même s’il avait plus de raison de le faire.

Désert Toussec. Obligé de continuer, parce qu’Erebos avait plus le courage de faire en sorte que cela change. Dans Mario Kart, il avait l’option où même quand on lève le doigt du bouton, on continue d’accélérer ; dans la vie, c’était tout pareil. Il avait pas le choix, dès qu’il fonçait dans le décor un Koope arrivait sur son nuage pour le ressortir de la lave. L’obliger à regarder devant, un devant à visibilité d’autant plus réduite qu’on lui envoyait des calamars dans la gueule. Les sorties de piste, c’était interdit.
A force de tenter et de foirer, il voulait même plus essayer.

Descente givrée. Obligé de dévaler, de descendre encore et encore, de réaliser que le circuit n’est pas une boucle mais un chemin tout continu. Sauf qu’à la fin, y a pas l’arrivée, y a autre chose. Quelque chose qu’on savait pas ce que c’était, quelque chose qui faisait peur autant qu’il appelait. Et à mesure qu’il avançait, le jeune sorcier réalisait que ce qui importait le plus, c’était pas la ligne d’arrivée.
C’était les dérapages contrôlés, les embardées qu’on faisait pour pas percuter tous les autres, parce qu’on veut pas les emmener avec soi en bas de la piste.

Horloge tic-tac. Obligé de passer le temps. D’ailleurs, on disait tuer le temps. C’est bien bizarre, comme expression. Le temps ne les laisserait pas nager en sens inverse, franchir la ligne d’arrivée par la fin. Le temps les contraint, les oblige. C’était le lot de ceux qui restent, ceux qui n’ont pas le choix de rester.
Daisy était morte, mais Erebos ne l’était pas. Alors il devait se contenter de ça, de savoir qu’il était pas mort, de savoir que cette fois, juste cette fois, il avait pas tout à fait perdu. Ou bien peut-être qu’il avait perdu, mais ils avaient perdu à deux, ce jour-là, quand London reposa sa manette sur la table pour le prendre maladroitement dans ses bras.

Ils avaient perdu à deux, contre la mort et contre le temps. Contre tout ce qui faisait l’immuable, les exactes règles du jeu. Il aurait dû se rendre compte que la musique avait changé, qu’elle était nettement plus rapide en attaquant le troisième tour. Il a laissé Daisy tracer, franchir la ligne d’arrivée, et toutes les étoiles des cubes bleus n’avaient pas suffi à la rattraper.
Maintenant, il avait London. Il se promit de lui envoyer toutes les carapaces bleues pour pas qu’elle soit trop devant lui, de lui mettre des bâtons dans les roues quand elle voudrait trop s’éloigner, parce qu’il pourrait pas supporter de perdre encore des gens qui comptent. Il songea à truquer sa manette, pour toutes les courses d’après, et ils iraient à contresens sur le canapé défraîchi pour oublier que là, dehors, le monde allait trop vite pour eux.
Ils seraient bancals, maladroits, des karts mal équilibrés, mais si ils avaient la bonne carte ils parviendraient à s’orienter.
Alors, le nez enfoui dans le t-shirt de la nymphe, il recroquevilla ses bras autour de son tout petit corps pour former une voiture bizarre, bien garée sur le canapé.

Daisy était morte, mais c’était pas fini.
Y avait des lettres dans son prénom qu’on retrouvait partout ailleurs. Y avait des fêlures dans ses yeux que colmateraient des jours meilleurs.

Et Erebos, quoi qu’il put croire, vivrait encore de jolies heures.

 
CODAGE PAR AMATIS
 



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