Even a broken heart can still beat [ PV Gabralaska ]

Lun 24 Jan 2022 - 19:58

Even a broken heart can still beat.

Dans toutes les histoires, on en raconte jamais tout. Tout varie. Tout change selon celui qui la raconte. Tu te souviens des histoires que tu racontais à Reby avant qu'il s'endorme. Tu lui parlais d'espoirs et de rêves, enlevant les moments tristes des livres. Aujourd'hui, c'est un chapitre d'une histoire qui parle de ton jumeau et de toi. Un chapitre que tu es la seule à savoir. La seule à te souvenir réellement.

Tu te souviens bien que tu avais eu peur de voir ton frère dans un environnement comme celui d'un hôpital. Avant, tu faisais en sorte de guérir tous ses petits bobos quand maman était pas dans les parages. Tu transformais les douleurs en arc-en-ciel et les larmes en bonbon multicolore. Tu n'aurais jamais pu penser qu'il finira dans un endroit aussi blanc. Aussi calme. Aussi commun. Tu te souviens de toute la détermination qu'il t'avait fallu pour franchir les portes de l'hôpital. Tu te souviens de la peur qu'i t'avait noué l'estomac. De l'angoisse de revoir le regard vide de ton jumeau. De le revoir, simplement, après avoir tenu son corps si menu dans tes bras.
Tu voyais les personnes habillé en blanc. Tout de blanc. Trop de blanc. Comme si le Paradis était déjà sur Terre sans la beauté et la clarté. C'était trop, même pour toi.

Tu faisais peut-être jeune. Peut-être avec les tresses avec tes cheveux de blé. Peut-être avec le bruit de tes pas sur le sol. Peut-être avec le sweet gris pâle qui te cachait de la foule comme un fantôme ayant perdu la raison de sa venue sur Terre. Tu te souviens que Maman t'avait proposé de venir voir ton frère. Tu te souvenais encore de sa voix, de la simple caresse de sa main sur ta joue. Et toi, tu n'arrivais pas à voir l'être à qui tu étais liée depuis ta naissance. J'y arrive pas, Maman. Je sais pas si j'arriverais à le voir. Lui parler alors qu'il ne voulait même pas de moi.
Tu n'arrives même pas jusqu'à l'accueil. Tu as l'impression qu'il y a un énorme fossé. Un gouffre que tu ne franchiras plus jamais. Tu te dis que tu aurais pu demandé à Cain de t'accompagner. Peut-être que cela aurait été moins dure. Tu sais le chemin est long. La route est couverte d'obstacle.

Tournant brusquement pour regagner la prochaine sortie que tu trouves, tu fonces directement dans quelqu'un. Tu avais pas fait attention, voulant regagner un endroit. N'importe ou sans ici. Une endroit ou tu pourrais être sûr de plus perdre personne. Tu te disais sans cesse que c'était à toi d'assumer les conséquences. Peut-être que tu étais en train de payer. Tu payais et pourtant, c'était bien ton frère adorée qui souffrait entre quatre murs.

- Pardon, je regardais pas ou j'allais. Je ne l'ai pas fais exprès, je vous le promets.

Tu trouves presque ta réponse ironique. Parce que, peu importe ce que tu fais ou ce que tu dis, tu fais mal. Tu ne dis pas les bonnes choses. Tu ne te comportes pas comme il faudrait. Et au final, ta route se brise sous tes pas. Toi, tu veux voir le monde unie. Une famille unie alors que ta propre moitié de toi même est seul. Alors que toi, tu es libre et lui, emprisonné dans une tristesse dont il ne peut se défaire. Toi, tu semble heureuse bien que ce n'est qu'un masque qui fissure. Un jour, il tombera et tu n'auras plus rien à part un cœur qui tient à peine le coup.

@Gabriel Hayden Crowley

Even a broken heart can still beat

Je soupire longuement, appuyant machinalement sur les boutons de la machine à café. Une pause de cinq minutes, la seule que je m’autorisais, devant tant de détresse et de souffrance autour de moi. Je me rends compte de jour en jour que cet hôpital manque cruellement de personnel. C’est sans doute pour ça qu’ils ont accepté qu’un jeune homme de 19 ans sans expérience comme moi vienne faire du bénévolat. Assister les médecins, recevoir les patients, récupérer les prises de sang et les radios… mes tâches sont multiples et sans fin.

Mais c’est ici que je me sens le plus heureux. C’est ici, en aidant les autres, que je peux oublier un peu de ma souffrance et de celle de mon adelphe, en apaisant celle d’inconnus. Une foule de visages, qui se tordent de douleur, pleurent, meurent même parfois. Mais je m’accroche aux sourires, aux larmes de joie, aux visages vivants. Et si je peux être celui qui leur apporte un peu de vie, c’est tout ce que je demande. C’est cette expérience, dans cet hôpital loin de chez moi, le seul qui m’ait accepté, que je me rends compte de plus en plus de ma vocation. Soigner, réconforter, aider : des mots qui définissent ma mission sur cette terre.

Je me penche pour attraper mon gobelet contenant un fond de café, un peu distrait, alors que je me rappelle pourquoi je suis ici et pourquoi je dois combattre la fatigue qui me prend aux tempes et à la nuque. Ce couloir blanc est devenu mon environnement familier, l’endroit où je passais le plus de temps, ma happy place.

J’ai à peine le temps d’attraper mon gobelet que je sens une secousse. Heureusement, le gobelet n’est pas assez rempli pour se déverser et je me relève pour voir qui m’a percuté.
C’est une fille sensiblement de mon âge, plus petite que moi comme la plupart des êtres humains que je rencontre. Elle a l’air perdue, préoccupée et je ne peux m’empêcher de ressentir une souffrance en la regardant. Une souffrance invisible, de celles que je ne sais pas encore soulager et que je ne saurai peut-être jamais. Mais de celles que je ne peux ignorer.

Quand elle s’excuse, les yeux baissés, je ne doute pas un seul instant qu’elle ne l’a pas fait exprès. J’ai à peine ressenti la secousse et mon café ne s’est pas déversé. D’une voix douce, j’essaie de la rassurer :

Il n’y a pas de mal, il ne faut pas vous excuser. Mon café n’est pas tombé, tout va bien.

Il est rare qu’on ne me voie pas lorsque je me trouve en travers de la route. Vers où courait-elle si brusquement ?

Vous avez un rendez-vous ? Je peux vous indiquer le chemin, si vous voulez. Je travaille ici… enfin, je suis bénévole, mais c’est moi qui m’occupe souvent d’orienter les patients.

J’ai retenu ma leçon, la première fois que j’ai ignoré la souffrance psychologique de l’être qui m’est le plus cher. Si elle a besoin de moi, je l’aiderai. Je connais tous les recoins de cet endroit, je saurai lui indiquer la personne qu’elle cherche. Et qui sait, peut-être que d’une certaine façon, c’est moi qu’elle recherche.

@Alaska Stonegold

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Even a broken heart can still beat.

Il n’y a pas de mal
Tu aimerais le croire. Tu aimerais croire que ce n'est pas seulement tes actes qui t'ont conduit dans cet endroit. Tu aimerais croire que tu puisse encore sauver quelqu'un. Parce que c'est ce que tu veux. Sauver. Réparer. Construire. Protéger. Parce que tu connais l'amour de la famille. Tu connais l'amour d'une sœur. Tu sais ce que ça représente. Tu sais que ça va au delà des mots que l'on peut dire. Des gestes que l'on peut faire. Parce que tu es prête à faire n'importe quoi. Tu tiens débout parce que tu ne veux plus échouer. Tu tiens debout parce que tu te bats pour ta famille. Tu te bats pour garder les liens de sang. Rester debout.

Tout va bien
Tu le crois quand il te dis ça. Tu voudrais croire quand il te regarde. Quand tu sens son regard empli d'une douceur dont tu es capable. Tu pourrais voir l'aura de bonté qui est tout autour de lui. Tu peux voir sa bienveillance. Sa gentillesse. Le cœur qu'il a dans sa main et dans sa poitrine. Comme le chevalier des temps anciens qui va sauver la princesse. Comme le signe que les choses peuvent évoluer. Comme si le destin avait voulu que tu croises la route du bénévole au cœur d'or et au sourire étincelant.

Je peux vous indiquer le chemin
Montre-moi la route. Montre-moi le chemin. Montre moi la direction qui me permettra d'avoir le pardon d'une personne dont je me suis détourné. Montre moi le chemin pour que j'arrive à voir le bout de la route. Montre moi, montre moi le moyen de ne plus avoir peur de perdre quelqu'un. Personne quelqu'un de trop important qu'on finirait pas être détruit. Montre moi et je te suivais. Montre moi parce que j'ai confiance en ton aura. J'ai confiance.

- En fait, je sais parfaitement ou je dois aller.

Tu croises son regard. Tu sens que tu t'y sens en sécurité. Protégée des voix. Protégés des doutes qui peuvent t’assaillir. Protéger comme dans un cocon. Tu sais que, d'habitude, c'est à toi de protéger. De surveiller. Parce que c'est ton devoir d'ainée. Mais là, la pression et le fardeau sont trop lourds sur tes épaules.

- C'est juste que j'ai pas le courage de pousser une porte et de voir la personne qui se trouve derrière.

Tu pensais avoir le courage d'un dragon. Tu pensais avoir la force mentale d'un dragon. Tu pensais être faite pour être un dragon. Mais tu es bien humaine. Tu as un cœur. Tu ressens la joie. Tu ressens le bonheur. Mais tu ressens aussi la peur et la tristesse. Tu ressens tout. C'est ton empathie qui te fait défaut. C'est ta force. Mais c'est aussi ta plus grande faiblesse.

@Gabriel Hayden Crowley

Mar 15 Mar 2022 - 21:57

Even a broken heart can still beat

Lorsqu'elle relève la tête vers moi et que je croise son regard, j'y vois que je ne me suis pas trompé. La souffrance qui se dégage de cette fille me brise le coeur. J'ai envie de l'entourer de mes bras et de lui dire que tout ira bien. Mais je ne sais pas si tout ira bien. Je ne sais pas ce qui l'attend dans cet hôpital. Même si c'est ma happy place, je sais que beaucoup de gens l'évitent le plus possible. Mais au moins, tel Charon, je peux aider les âmes perdues à naviguer ce Styx, cet endroit perpétuellement entre la vie et la mort.

Mais cette jolie inconnue n'a pas l'air d'être perdue. Elle me dit qu'elle sait où aller. Je lui souris. Elle n'a apparemment pas besoin d'un prince charmant qui l'emmène vers son destin. Derrière sa souffrance, je sens de la force. C’est une héroïne, et je suis l’adjuvant qu’elle rencontre au milieu de son aventure.

Vous savez, je crois que la plupart des gens que je guide savent déjà où aller, mais parfois, on a juste pas envie de faire le chemin seul.e.

Je penche un peu la tête, compatissant, quand elle me dit qu'elle n'a pas le courage de voir une certaine personne. Il n'y a pas si longtemps, je n’avais moi aussi pas le courage d'affronter la réalité en face et la déchirure de ma famille. J'en ai payé le prix fort, ce qui m’a appris à ne jamais recommencer. Enfin en théorie. Il est vrai que je passe plus de temps avec mon adelphe, mais maintenant, j'essaie à tout prix d’éviter mes parents. Pour ne pas leur dire tout ce que j’ai sur le coeur. Je ne veux pas penser qu’au fond, je les déteste autant que je me déteste de ne pas avoir aidé Morgan avant que tout ne bascule. Que serait devenu notre famille si je n’avais pas trouvé Morgan à temps ? Qu’est même notre famille maintenant ?

Je comprends. C’est dur d’affronter les personnes qui comptent le plus pour nous, parfois.

Même si c’est parfois nécessaire, ai-je envie d'ajouter, mais je ne veux pas la brusquer. Je ne sais pas qui elle va trouver derrière cette porte. Ami ou ennemi. Monstre ou ange. Qui que ce soit, elle ne sera plus seule, à présent.

C’est l’heure de ma pause, j’ai un peu de temps. Je peux vous accompagner, ou alors on peut aussi se poser un peu jusqu’à ce que vous décidiez quoi faire.

D’un geste chevaleresque, je lui tends mon café. Elle en a peut-être plus besoin que moi. En lui tendant le breuvage réconfortant, je la regarde. Je pense qu’elle a mon âge, mais que comme pour moi, le poids des responsabilités lui a rajouté des années.

Je m’appelle Gabriel, au fait. Enchanté.

J’ai envie qu’elle me dise son nom, que je devine derrière un peu de son histoire, un peu de son fardeau. J’ai envie de l’en décharger un peu.

@Alaska Stonegold

Mer 16 Mar 2022 - 10:55

Even a broken heart can still beat.

Oui, c'est dur d'affronter les personnes qu'on aime. Parce qu'on ne peut pas se cacher. On ne peux pas tricher. On est vulnérable face à ce qu'ils pensent et à ce qu'ils disent. On aimerait prendre les meilleurs décisions pour ses proches. On aimerait qu'ils n'arrivent jamais rien à ceux qu'on aime. Qu'on aimerait faire ce qu'on peut. Mais parfois, c'est pas suffisant. Parfois, on arrive trop tard et on doit assumer les conséquences d'actes qu'on aurait pu faire à ce moment là. Mais c'est un fardeau que tu as accepté de porter. Parce que tu es une sœur. Parce qu'il s'agit de la famille. Il n'y aurait rien que tu refuserais de faire pour les tiens.

Tu savais ou étais ton frère. Tu savais la chambre qu'il occupe. Tu savais qu'il serait là et que tu n'avais qu'à aller jusqu'à lui. Pourtant, les mètres semblaient plus long. Le temps semblait être plus long aussi. Comme si quelque chose te forçait à rester là ou tu étais. Peut-être qu'il avait besoin d'être avec lui-même. Peut-être que c'était ta faute s'il était là. Parce que tu n'avais pas vu. Tu étais arrivé trop tard.
Peut-être que tu aurais fais demi-tour. Que tu aurais écouté ta peur et que tu aurais rejoins la sortie pour retenter de revenir demain. S'il n'y avait pas eu Gabriel.

Tu acceptes le café qu'il te tends. Tu acceptes la sensation de douceur quand tes doigts frôlent les siens. Tu acceptes son sourire. Tu acceptes son regard compréhensif. Tu accepte qu'il reste à tes cotés parce que la solitude est aussi dur à supporter que la culpabilité. Peut-être que tu le mérite pas mais tu as besoin de ça, dans le fond. Juste d'une présence. D'une compagnie agréable.

- Je suis Alaska.

Il y a une sorte de banc ou vous preniez place, tous les deux. Tu sais que Gabriel pourrait être le genre de personne à qui on doit dire certaines choses. Comme si il était le gardien de secrets anciens. Celui qui veille. Celui qui protège. Et aujourd'hui, tu n'as pas besoin d'être aussi forte qu'avant puisqu'il est là. Tu le laisse te protéger. Tu as envie qu'il te protège.

- Mon frère est ici, il est dans l'unité psy parce...il était en train de se faire du mal. C'est mon jumeau, on est lié depuis notre naissance et j'ai pas su...j'ai pas pu l'aider.

Et pourtant, c'est bien une larme qui coule sur ta joue. Tu l'essuie rapidement sans te rendre compte que ce n'est pas une larme solitaire. Il y en a d'autres. Des larmes qui coulent. Et qui attendent de sortir depuis un long moment. Tu n'as plus envie de les retenir. Tu te dis qu'à ce moment, c'est peut-être trop dur d'être l'ainée.

- Je suis désolé...je ne pensais que je craquerais devant vous.

Tu as besoin de t'excuser. Auprès de quelqu'un. Comme Erebos n'est là, il faut que quelqu'un entende. Que quelqu'un voit. Que qu'une certaine manière, tu avais mal toi aussi. Ta douleur ne pouvait pas être soigner.

@Gabriel Hayden Crowley

Even a broken heart can still beat

TW : Mention de tentative de suicide

Je souris quand elle accepte ma main tendue, la boisson réconfortante. Je remarque qu'elle a un petit tatouage en forme d'infini sur le poignet. Un symbole de vie, pour moi, même si je ne sais pas ce qu'il signifie pour elle. Un amour infini ? La vie sans fin ? Si mon temps à l'hôpital m'a appris quelque chose, c'est que rien n'est sans fin, et surtout pas la vie. Mais avec elle, j'ai envie d'y croire un peu : j'ai désespérément besoin de vie, car ce n'est ni à la maison ni à l'hôpital que je la trouve.

Je souris une nouvelle fois en entendant son prénom. Alaska. C'est un beau prénom, qui me fait penser au roman Looking for Alaska, avec ce personnage mystérieux et charismatique. Cette comparaison me donne envie de la protéger, comme le narrateur du roman n'a pas su le faire avec le personnage d'Alaska. Et j'ai envie de prononcer ce prénom, à mon tour, comme pour le tenir près de mon coeur.

Alaska. C'est joli. Et c'est un joli tatouage, aussi.

Je l'entraîne vers un des bancs de la salle d'attente et m'assois. Je ne m'attends pas à ce qu'elle me raconte, je ne m'attends pas à ce qu'elle se confie ainsi. Mais j'ai l'impression qu'un lien se forme entre nous, et qu'on peut se faire confiance. Et son histoire ne me rappelle que trop ce que j'ai moi aussi vécu avec mon adelphe. Je croise les mains et penche un peu la tête vers l'avant.

Morgan, mon adelphe, s'est fait du mal lui aussi. Je suis presque arrivé trop tard, et j'ai vu de toute façon trop tard son mal-être... Je m'en veux, tellement. J'aurais dû l'écouter.

Mon coeur se serre alors que je déverse mes sentiments à cette inconnue. J'ai l'impression que le poids sur mon coeur s'allège, mais exprimer ses sentiments les rendent réels. Je me retourne vers Alaska, et je vois que les larmes commencent à couler sur son beau visage et j'oublie mon propre tourment.

Je la prends dans mes bras, dans un geste naturel qui sera maintes fois répété dans les mois à venir. J'entends son coeur battre, et je sais que ce ne sera pas la dernière fois que nos coeurs battront ensemble. Je la serre un peu, pour ne pas qu'elle ne s'écroule, et pour la sentir contre moi.

Je desserre mon étreinte quand elle me parle, et je suis vaguement gêné. C'est la première fois que je ressens une telle connexion avec une fille et je ne sais plus quoi penser.

C'est la première fois que j'en parle aussi, excuse-moi si je t'ai fait pleurer. Quel futur médecin je fais, si j'aggrave les choses au lieu de les arranger...

Je fouille dans mes poches pour trouver un paquet de mouchoirs, que je lui tends, en plantant mes yeux dans les siens. Je ne sais plus quoi lui dire. Est-ce qu'elle ressent cette connexion qui se crée entre nous ? Car pour un moment, j'oublie la mort, omniprésente dans ma vie. Je ne vois qu'Alaska, et je lui tends ma main pour qu'elle la prenne, si elle veut.

Mais je peux me rattraper en t'accompagnant voir ton frère. S'il est ici, c'est qu'il va aller mieux. Et que ce n'est pas trop tard. Mais on n'est pas obligé.es d'y aller tout de suite...

J'ai envie de la reprendre dans mes bras, de sentir encore la chaleur de son corps et je rougis un peu. Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais je ne suis pas indifférent à cette inconnue, et je sens mon coeur battre plus fort. Je suis sûr que d'une chose : si mon coeur bat, c'est qu'il vit.

@Alaska Stonegold

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Even a broken heart can still beat.

Tu peux pas t'empêcher de sourire quand il te parle. Tu peux pas t'empêcher tes joues de prendre une teinte légèrement rosée quand ses yeux se posent sur toi. A travers tes yeux embrumées par les larmes, tu vois la lumière qui se dégage de sa personne. Tu voie comme un halo, comme l'ange gardien d'un monde profondément injuste. Tes doigts caressent le tatouage discret que tu as sur le poignet. Tu ignore la raison pour laquelle tu as choisi ce symbole. Comme si tu avais besoin de trouver un sens à tes épreuves. Une sorte de récompense pour avoir garder le cap. Pour être encore debout sur tes deux pieds. L'infini ou l'espoir que les choses retrouvent un sens logique. Tu avais besoin que quelque chose dure pour toujours. L'amour infini d'une famille. L'amour d'un frère. L'amour, simplement.

Son étreinte est ce qui te faut à toi. Tu as besoin de t'accrocher à quelqu'un. Tu as besoin de rester dans les bras de Gabriel parce qu'il comprend. Il ne dit pas quand chose mais ces mots sont symbolique. Ils sont lourd de sens. Marqué par des épreuves que tu connais. Marqué par le poids d'une culpabilité familière. Tu prend le mouchoir qu'il te tend, essuyant les larmes dont on pourrait croire simplement qu'il s'agit de perle délicat. Des gouttes d'eau qui brûlent et qui ont terriblement envie de couler.

- C'est pas ta faute, je crois que j'ai plus envie de faire semblant. C'est plus facile quand on est face à une personne qui comprend ce qu'on peut vivre.

Tu n'es pas indifférente. Tu ignore la raison. Tu ne sais si ce sont ses mots ou son sourire. Si ce sont ses manières et la douceur de sa voix qui te séduise en secret. Tu n'as pas envie d'être la guerrière qui se cache. Tu veux être la jeune femme. Tu veux être la blonde aux yeux curieux qui apprend à prendre les bonnes choses de la vie. Tu te dis que tu pourrais simplement écouter ton cœur.
Ta main rejoint la sienne, la douce pression de sa paume contre la sienne. Tu laisse ton envie qui te guide. Tu es la chaleur d'un rayon de soleil malgré le froid qui représente ton prénom. Tu es l'arc-en-ciel multicolore malgré le métal qui caractérise ton nom de famille.

- Je préfère attendre que mon frère aille mieux, il a besoin de temps et je pense qu'il aura tout le repos qu'il a besoin ici.

Tu voudrais accepter ta lâcheté parce que tu pense fuir plutôt que guérir un cœur brisé. Tu voudrais accepter cette peur que creux de ton estomac ainsi que les papillons qui commence à faire leurs apparitions. Certaines choses sont plus facile que d'autres. Certaines batailles peuvent être mené plus tard dans la seule optique de gagner la guerre.

- Je me sens bête tout à coup, je t'ai fais perdre ton temps et ton café. Peut-être que je pourrais t'en payer un autre pour te remercier ?

L'infini est comme l'amour. Il ne se définit pas. Il ne meurt pas. Il est là, il bat aussi fort. Il brille comme la plus puissance des étoiles. Il se s'éteint pas. Il est là.

@Gabriel Hayden Crowley

Even a broken heart can still beat

Je la vois prendre mon mouchoir et essuyer ses joues avec délicatesse. Je la vois tracer du bout du doigt son discret tatouage sur sa peau. Je la vois laisser ses larmes silencieusement couler, comme un ruisseau qui sillonne ses joues.
Je la vois.

Je la sens contre moi, ses muscles se relâchant légèrement, comme s'ils redécouvraient comment faire. Je sens sa main, délicate, qui rejoint la mienne.
Je la sens, et mes sens sont chamboulés, et je ne sais pas ce que je ressens.

Je hoche la tête silencieusement quand elle me signifie son choix. Je ne connais pas sa relation avec son frère, et je sais que dans ces situations, c'est parfois mieux d'éviter les chocs émotionnels provoqués par des retrouvailles familiales trop hâtives. Elle fait sans doute le bon choix. Je comprends sa peine, et les responsabilités qui pèsent sur ses épaules trop jeunes, son frère et la paix de sa famille qui glissent entre ses douces mains.

Sa main, que je prends dans la mienne, dont se dégage une douce chaleur et qui pourtant m'électrise. Je n'ai plus envie de la lâcher, je veux me rapprocher.

Mais quand elle mentionne le café, je me rappelle que ma pause est sans doute finie depuis longtemps. Même bénévole, je ne veux surtout pas déserter mon poste, ne serait-ce qu'une minute de trop, et décevoir mes collègues, mes boss, mes parents, moi-même…

Je lâche doucement sa main et l'utilise pour attraper mon téléphone dans une de mes poches.

Je dois y retourner, je suis désolé…

Dire ces mots me désolent réellement, car je ne suis pas indifférent. Je veux rester près d'elle, apprendre à la connaître, voir quelle âme se cache derrière ses beaux yeux.

Mais on peut prendre un café plus tard, quand je finis, si ça te dit ? Enfin, si tu veux bien sûr, je…

Je me racle un peu la gorge.

Ça me ferait plaisir en tout cas. Tu me donnes ton numéro de téléphone ?

Je n'ai jamais été aussi franc avec une fille ou … un garçon, même. Mais je veux la revoir, et je me sens pressé par mon devoir. Mais j'ai envie de demander à la mort d'attendre. De m'accorder une pause dans notre combat incessant. Car à force de la combattre, j'en oublie ce pour quoi je me bats : la vie.

@Alaska Stonegold

Âge : 26 ans (14/04/1995)

Even a broken heart can still beat.

Je suis désolée
Tu aimerais lui dire que tu aimerais lui offrir davantage d'un sourire triste. Tu aimerais lui dire que tu n'es pas comme ça. Tu aimerais qu'il voit le soleil qui se cache à l'intérieur de toi. Toutes les nuances d'un rose éclatant. Lumineux. Parce que ce n'est pas simplement une histoire de famille, ni une histoire d'espèce. C'est une histoire de cœur. Tu ne peux pas oublier les minuscules petits picotements que tu ressens quand sa main est dans la tienne. Tu voudrais pouvoir toucher son bras, toucher son âme. Regarder le monde à travers ses yeux et croire en une paix auxquelles tu croyais toi-même. Tu voulais qu'il voit la vrai Alaska. Celle qui sourit. Celle qui croque la vie à pleine dent. Celle qui ferait n'importe quoi pour les autres.

Je suis désolée
Tu sens que Gabriel pourrait être le genre de personne à qui tu n'aurais jamais à t'excuser. La personne qui saurait éliminer les problèmes de la vie d'un simple sourire. C'est un homme qui tend la main avant de frapper. Un homme qui voit le monde de manière presque utopique. Quelqu'un qui soigne les maux tout en connaissant le mal et la douleur. Un homme fort.
Tu es jeune, Alaska. Mais tu as envie de reprendre sa main sans jamais la lâcher. Tu aimerais le faire rire et retrouver l'insouciance que tu connais avec lui. La simplicité d'un moment partagé. Si c'était Kota, elle lui aurait sans doute volé un baiser. Franche et bagarreuse, elle savait utiliser ses mots aussi bien que ses poings.

Je suis désolée de n'être que moi, Gabriel. Je suis désolé de ne pas savoir quoi faire quand je suis avec toi, Gabriel. Attendre de pouvoir ressentir ce que toutes les filles veulent. Je veux être unique à tes yeux. Je veux pouvoir exister à tes yeux.

- Moi aussi, j'aimerais beaucoup te revoir !

Glissant un morceau de papier avec ton numéro griffonné à la va-vite dans sa main, tu réalise qu'il faudra se réveiller de la belle illusion que vous avez créez. Revenir dans un monde ou la couleur est terne. Revenir à la réalité que tu as laissé derrière. T'approchant de lui, tes lèvres viennent se poser sur sa joue, un baiser empli de douceur et de toute l'affection que tu pourrais lui réserver. Tu veux rêver, tu veux croire que le bonheur est aussi pour toi. Que même si les malheurs t'accablent, tu serais toujours la bienvenue dans la quiétude de Gabriel.
Parce que tu ne veux plus vivre dans une illusion, tu veux vivre dans la réalité. Votre réalité. Tu ne veux plus te cacher derrière une image. Tu veux pouvoir prendre les bons choix quand il s'offre toi. Tu ne veux plus vivre avec des regrets aux creux de ton esprit. Tu veux vivre, vraiment. Accepter les bonnes choses quand elle vient à toi.

@Gabriel Hayden Crowley

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