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Mer 26 Jan 2022 - 18:11
nothing else matters
Il le sentait. Là, tout au fond de son crâne, cette émotion. Elle n’était pas difficile à distinguer, elle qui aurait pu teindre sa vision de rouge. La douleur. Il le savait aussi certainement que la pluie mouillait, que la nuit était sombre et que le soleil brillait. Cette émotion, c’était mon sang qui chantait. Cette émotion, c’était l’étreinte qui semblait me prendre au corps comme une amante. Cette émotion, c’était l’engourdissement résultant d’un plongeon dans un lac gelé. La douleur, rien d’autre ne perçait le brouillard. Rien d’autre ne semblait avoir d’importance.

Se laissant guider par ses sens, le zouwu sortit de son véhicule d’un bond. Il abandonna le camion rouge pour suivre cette souffrance qui n’était pas la sienne, ce phare dans sa recherche.  D’après l’appel que le standard avait reçu, il y avait urgence, vu le ton paniqué employé. Peut-être était-ce toujours le cas quand vous rencontriez un blessé grave au coin de la route. Rassemblant son sang froid, le jeune pompier volontaire pénétra dans la ruelle, laissant dans son sillage une légère odeur de gâteau tout juste sorti du four. L’équipe, au nombre de quatre membres, se dispersa rapidement afin d’augmenter leurs chance et efficacité à retrouver le blesser. Prenant à gauche, Oliver parcouru le décor d’un regard clinique. C’était une ruelle sombre, à l’écart des grosses artères de la ville, ce genre de ruelle où personne n’avait envie de se rendre. Celle dans laquelle tu sers tes affaires, les doigts crispés avec tension, où tu accélère le pas, la tête baissée en espérant croiser personne. Celle où tu retiens ton souffle jusqu'à avoir atteint l’autre extrémité, évitant les diverses immondices jonchant le sol.

Après trois enjambés, il distingua rapidement le blessé. Il semblait recroquevillé sur lui-même et avait été placé là, adossé contre le mur entre deux bennes à ordures, telle une poupée que l’on aurait délaissé à la fin de la récréation. Se précipitant à son chevet, Ollie jura à voix basse.

“ Merde ! ”

L’individu était mal en point : il semblait baigner dans son sang, une blessure ouverte au niveau de la jambe. Oliver suspectait également une fracture au niveau de son bras gauche et il nota d’un coup d'œil que les doigts de la main droite étaient tordus selon un angle curieux. Pour parachever ce tableau, le blessé était recouvert d'ecchymoses, telles des tâches de peinture ou un masque digne d’une grande tragédie. C’était un cadavre vivant : pas tout à fait mort, plus tout à fait vivant. Pourtant, quand le jeune Clark commença les gestes de premiers secours en attendant le reste de son équipe, il prit conscience qu’il était encore conscient. Comment est-ce réellement possible ? La blessure ouverte au fémur l’inquiétait grandement, son blessé ━ car il était désormais le sien c’était indéniable ━ perdait trop de sang et reposait dans un flaque qui s’épanouissait autour de son corps comme une bourgeon de rose rouge au printemps. Très poétique certes, mais guère encourageant concernant l’état de santé dudit blessé.

Alors qu’il plaçait un garrot autour de la cuisse, Oliver se questionna sur son patient. Être encore conscient à ce stade pouvait démontrer une volonté extraordinaire, des tendances suicidaires répétitives ayant causées une habituation à la douleur, ou bien la prise de stupéfiant. Le pompier ne savait pas quelle hypothèse privilégier et dans l’instant présent, cela lui importait peu, rien d’autre ne comptait que de le garder en vie.

“ Hé, ça va aller, ne me lâche pas …”

Sa voix était douce et calme, rassurante. Pourtant les mots étaient vains. Il allait faire de son mieux mais il n’était pas Dieu. Malgré son air angélique et ses cheveux blonds décolorés par Léonora, il n’avait aucun pouvoir divin. Ni aujourd’hui, ni à l’époque de la guerre, ni jamais. Foutu complexe du preux chevalier ….
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Ven 28 Jan 2022 - 2:11


NOTHING ELSE MATTERS

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CW/TW : évocations religieuses, description organique de sang, violence

Il faisait rarement chaud, à Seattle.

C’était globalement une ville très froide, très solitaire, et comme épinglée dans le Nord pour montrer que les Etats-Unis étaient grands et que le changement de climat entre Phoenix et Seattle serait choquant.
Alors, je peux faire des comparaisons.
Il était largement plus agréable de se faire frapper à Seattle.
Je sentais calmement les endorphines gagner mon corps, le chaud dans mes joues rougies et la surproduction d’hormones pour calmer la douleur pulsait. J’imaginais mon myocarde se débattre, pomper plus que de raison, et j’étais admiratif de l’être humain dans ces moments-là.

L’histoire était banale. J’avais entendu quelques mots par-ci par-là. On parlait de surnaturels, encore, et toujours. Ils avaient été derrière moi. Dans mes souvenirs, ils parlaient très fort, et j’étais persuadé qu’il le savait, que ça m’agaçait. Je voyais aucune autre explication. Sûrement que tout Seattle le savait, sinon, y aurait pas autant d’imbéciles dans les rues qui parlaient de pouvoirs. Je sortais du Temple, ma croix autour du cou comme une promesse au Divin, et j’avais pris le retour à la réalité comme une claque au visage.
Certainement que j’avais pas supporté, parce que ça parlait avec beaucoup de légèreté d’un sujet grave. J’étais agacé, j’avais la certitude au fond du coeur que quelque chose de grave allait arriver de nouveau à cause de personnes pareilles.

J’étais dans du coton.

Je me suis certainement retourné, je sais plus.
Je les ai certainement insulté, je sais plus. J’ai du dire, que c’était de la merde, cette histoire, et que c’était une brochette de connards. Je sais plus.
J’avais qu’un gigantesque bip dans le crâne dans ce moment-là, j’étais une voiture en auto-pilote, une Tesla prête à s’éclater contre un mur à la vitesse de la lumière. J’avais envie d’arrêter le klaxon, d’arrêter de marcher, parce que j’avais l’impression que le son allait s’emballer dans ma tête, faire un truc, exploser, faire exploser la Terre, encore et encore.

J’avais mal aux dents, parce qu’elles étaient certainement encore cassées, et que j’avais mordu fort un des gars pour le faire partir. Je devais sauver la Terre, je devais sauver l’Humanité d’une nouvelle Apocalypse. Je pouvais plus me laisser faire. Pourtant, j’étais toujours là, entre deux poubelles, à avoir un sourire parfum endorphine sur les lèvres parce que j’avais enfin chaud dans cette ville trop froide.
Je pouvais lentement me coucher au sol sans risquer de rester collé à cause du froid, pendant que mon sang coagulait calmement pour m’y maintenir. J’avais envie de fermer les yeux, de me laisser porter par cette vague de chaleur, par mes neurones qui se délectaient d’hormones, d’y rester comme ça éternellement. Encore une fois, je me dis qu’ils avaient certainement passé un bon moment, pour m’avoir tapé aussi fort, qu’ils devaient avoir de la haine à sortir. Pas de soucis. J’avais été utile. Alors, je souris, parce que je savais au fond de moi que je faisais pas tout ça pour rien.

Puis il est arrivé.
L’Ange.

Je savais que tout ce qu’on me disait au Temple était réel. Je me disais que le Paradis avait une drôle de gueule, quelque chose que je connaissais un peu trop. Toujours les mêmes briques, toujours la même odeur de poubelles, toujours les mêmes sacs avec les mêmes choses dedans. Je pensais pas qu’il y avait besoin de manger, au Paradis. Je suis intrigué.
Il touche ma jambe et je me dis que c’est tout de même bien réel, ce qui se passe.

« Je suis où ? » je grommelle pendant que je sens que mon nez peine à faire passer l’air pour parler.

Je laisse alors la bouche ouverte pour pouvoir respirer difficilement. Il me parle rapidement, mais je comprends pas ce qu’il me dit.

Plus que tout, j’entends toujours ce putain de bip sonore dans un coin de mon crâne. J’aurai aimé qu’on me l’explose un peu plus, pour avoir la paix une fois depuis l’Apocalypse.
Je gémis un peu quand il me fait un garrot autour de la jambe. Je constate que le sol est tout de même sacrément coloré. Je me dis que c’est toujours mieux que le gris de Seattle, le ciel gris de Seattle, le monochrome de Seattle, les sales tours grises de Seattle.

Je sombre.

▲ ▲ ▲

Le Paradis a toujours une sale gueule. Je me réveille dans ce qui semble être une ambulance et j’entends plein de bips autour de moi. J’ai envie d’éclater les machines pour qu’elles arrêtent de faire du bruit.

« Je suis où ? »

J’ai un tuyau dans le nez, je sais pas pourquoi. Je me dis que ça doit me faire une sale gueule. Je jette un œil aux écrans autour de moi. Les courbes sont assez irrégulières. Je sais pas lire tout ça. Je sais pas ce que ça veut dire. Est-ce que ça veut dire que j’ai passé les portes du Paradis et que je suis définitivement mort ?

« Ca craint, dis donc, le Paradis. »

Je tousse et je sens que mes côtes vont se détacher à tout moment. Je me demande si y a une parcelle de ma peau qui est pas couverte de tâches de rousseurs ou de bleus. J’ai une sensation vague et amère quand je pense à ça.
Je pouvais pas me résoudre à que ma destination finale ressemble à une ambulance. Le Temple m’aurait pas menti à ce point-là. Je refusais d’avoir prier toute ma vie pour une putain d’ambulance. J’ai l’impression qu’on m’a menti toute ma vie, et j’ai envie de pleurer d’un coup. Les hormones font n’importe quoi. J’ai chaud, j’ai froid, j’ai mal, j’ai pas mal, j’ai envie de me marrer, de pleurer, je sais pas où je suis.

J’entends qu’on me dirige vers un hôpital. Je sais au moins où je vais, c’est déjà ça.

« Ah non, pas celui-là. La bouffe est dégueulasse et les infirmières pas sympas. » Je marmonne. « Je peux pas aller à celui vers Pioneer Square ? Pitié. »

J’aimerai dire que je suis prêt à sortir de l’ambulance s’il le fallait, les menacer d’ouvrir la porte et me jeter sur la route pour marcher jusqu’à Pionner Square. En vérité, ma mâchoire a mal quand je parle, et j’ai l’impression que mon corps va me lâcher à tout moment. J’ai jamais autant ressemblé à une petite chenille.

Dans l’histoire, je sais toujours pas pourquoi j’ai un tuyau dans le nez.


 


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AMBROLLIE ☀ nothing else matters Empty Re: AMBROLLIE ☀ nothing else matters

Sam 13 Aoû 2022 - 23:39
nothing else matters
Où est-il ? La question est simple pourtant le jeune pompier ne parvient pas à y répondre. Qu’aurait-il pu lui dire ? Dans une ruelle à Seattle, entre deux poubelles, baignant dans une mare de ton propre sang. A quoi cela aurait-il bien pu l’avancer ? Cependant, avant qu’il ne puisse lui donner une réponse plus diplomatique que celle qu’il vient de penser, les émotions qui martelaient son crâne, la douleur de son blessé, disparurent par enchantement.

« Merde ! »

Son patient venait de perdre connaissance et ce n’était franchement pas bon. Le mot merde semblait être celui de la soirée, parfaitement accordé à la situation. Appelés en soutien, ses collègues arrivent au même instant. Tandis que l’inconnu ensanglanté fut installé dans l’ambulance, Ollie jeta un coup d’œil à la ruelle aux pavés désormais pourpres. Un trou vers l’abysse, une porte vers l’enfer … Détournant les yeux de la scène, Clark s’empressa de monter dans l’ambulance pour surveiller les constances de son patient.

▲ ▲ ▲
Où est-il ? Le même grommellement que tout à l’heure. La même intonation pas vraiment heureuse, quelque peu nasillarde du fait de la situation, entrecoupée du bip incessant des outils de surveillance. Avant même de pouvoir lui répondre, Oliver crut percevoir quelque chose à propos du paradis.  

« Monsieur, vous n’êtes pas au paradis … »

Un brise cœur pour lui, il aurait tant aimé pouvoir lui affirmer le contraire. Il lui avait semblé percevoir tant d’espoir dans la voix de son patient. Devait-il s’inquiéter ? Il n’était pas un super héros ou un chevalier des temps anciens, sauvant tous ceux qui en avaient besoin. Il devait se le répéter sans cesse, comme une voix dans sa tête, un mantra, pour ne pas oublier. Se laisser emporter par son instinct. A moins que cela ne soit le signe d’un syndrome de désorientation. Il n’était pas médecin, il confierait cette tâche aux professionnels à leur arrivée à l’hôpital.

Oliver hésita quant à la marche à suivre tandis que ses collègues discutaient gaiement de leurs futurs weekends avec leurs gamins, sans aucune forme de compassion pour l’être humain qu’ils transportaient et qui semblait en pleine crise existentielle. Il pouvait utiliser ses pouvoirs, c’était dans sa nature après tout. Mais le souvenir cuisant de l'une des dernières fois le freina. Aurore Ce n’était clairement pas le moment de penser à ça, se morigéna-t-il. Et puis quelque chose lui disait que le jeune homme pissant le sang n’apprécierait pas nécessairement une quelconque forme d’empathie et de compassion, qu’elle soit surnaturelle ou non. Il se ferait très certainement rejeter violemment. Il n’était pas émotionnellement en état. Pas ce soir.

Mais il ne pouvait pas rester là sans rien faire, tandis que la vie de son blessé n’était pas complètement stabilisée. Alors il utilisa son pouvoir, l’essence même de ce qu’il était. Instantanément il perçu le tumulte émotionnel qui l’habitait : l’angoisse, la douleur, la colère, les larmes qui n'avaient pas encore creusé de sillons sur les joues ensanglantées, constellées de bleus et de tâches de rousseur. Tout cela l’assaillit tandis qu’il serait les dents. Les émotions passaient de l’un à l’autre alors que le pompier volontaire faisait semblant de vérifier les constantes de son patient, farce destinée à le protéger. Il tenta d’aspirer le surplus, cette petite goutte d’eau qui allait probablement faire déborder le vase et conduire à une réaction disproportionnée. Comme un geste violent, un tuyau arraché, un saut de l’ambulance encore en mouvement, une gigue exécutée debout sur le brancard comme un bar souillé de whisky et de cocktails acidulés et sucrés en fin de soirée. Avoir des pensées positives aidait mais le jeune zouwu était bien trop épuisé pour mettre en action les recommandations maternelles. Au contraire, il laissa son esprit divaguer. Mon rôle est d’apaiser, de calmer la douleur. Je suis comme de la morphine. Super-Morphine. Oliver Clark le super héros qui vous endors. Non, c’était trop long. Morphiver ? On aurait dit un slogan de drogué. Morphiver, la morphine for ever. Le marmonnement de son blessé le tira de ses réflexions curieuses.

«  Quoi ? »

Il ne devait pas avoir bien entendu, concentré sur le déploiement délicat et -il l’espérait- discret de son pouvoir, ainsi que sur ses élucubrations fantasques. Sa réponse avait donc été plus que spontanée, plus proche qu’il ne souhaiterait l’admettre, du croassement. Au regard qu’il sembla lui être adressé, Ollie se concentra sur son patient et réduisit progressivement le flux de son pouvoir.

« Je suis désolé monsieur mais nous n’avons pas le choix. »

Il était désormais embarrassé. Il n’avait pas envie de dire non au pauvre homme. Il devait souffrir bien suffisamment pour qu’on lui rajoute plus de tracas. Et pourtant, il n’avait pas vraiment le choix. C’était leur hôpital de référence, ils étaient attendus là-bas. Il jeta un coup d’œil à ses collègues à l’avant pas plus préoccupés par la situation qu’il y avait quelques minutes. Oliver, lui, avait peur. Pour son blessé plutôt que de son blessé. Dans son état, conscient malgré ses blessures, il aurait été capable de tout. Le jeune Clark se pencha vers l’oreille de son patient et lui glissa sur le ton de la confidence.

« Ecoutez, nous sommes presque arrivés. Je connais une infirmière qui est sympa et je vous apporterais de la bonne nourriture. Ça vous irait ? »

Son ton était presque implorant. Cela sortait clairement du cadre de son poste mais le pauvre homme avait bien suffisamment souffert. Il pouvait bien faire ça pour lui. Pour cet inconnu en sang. Ce n’était rien pour lui, il serait bientôt en permission pour plusieurs jours. Mais cela pourrait soulager son patient, même juste un tout petit peu. C’était après tout pour cela qu’il avait choisi de devenir pompier volontaire.
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Ven 30 Sep 2022 - 16:24


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CW/TW : évocations religieuses, description organique de sang, violence, pensées suicidaires

L’ambulance est rouge et il y a des airs de jaune au sein de mon crâne. Elle est froide et le bip des machines frappe sur mes synapses comme une lourde enclume. Il y a peu de pitié dans les discussions. On parle d’enfants propres et de couches qui ont arrêtés d’être sales. De temps en temps, j’entends des rires autour des biberons trop chauds ou trop froids, et je me demande si tous les parents du monde seront condamnés à avoir les mêmes discussions sans cesse, et à devenir inlassablement, terriblement, inconditionnellement et uniquement des papas et mamans. J’aimerai me dire que je me souviens de ma mère comme d’une femme et de mon géniteur comme d’un papa. Certainement que j’avais les yeux de mon père, qu’ils me disaient, à défaut d’avoir son regard.
Alors, paisiblement, le jaune empreinte tous les chemins de mes synapses et j’ai certainement un sourire béat, un peu heureux sans doute, parce que l’ambulance est froide et chaude, et qu’il y a quelque chose de rassurant de les entendre. Je m’imagine certainement leur oncle, ou à leur place. J’aimerai me moquer de leurs week-ends à la plage et de leurs bungalows dans le Winconsin. Quelque part, j’adorerai aussi avoir un labrador, une femme et des enfants prodiges. Je m’imagine au centre de discussions et j’aurai peut-être quelques mots à dire à travers mon tuyau.

Décidément, j’étais sur la touche, et j’aimerai que Dieu le voit pour goûter un peu au sens de la vie. J’avais en enfant que mes commissures déchirées, que je regarderai avec un regard désolé jusqu’à qu’elles veuillent bien se recoudre d’elles-même. On ne dépense pas davantage pour des enfants indignes.

Il y a un bouquet de jonquilles dans mon crâne. J’aimerai ouvrir la bouche pour les avaler toutes et m’étouffer avec. Ma mâchoire me dit de me taire tandis que chaque mot manque de me faire crever avec la bave au fond de la glotte.
C’est dégueulasse, mais je souris. C’était pas mon travail d’être présentable. J’étais blessé et malade. Cette ambulance serait mon Royaume et je comptais bien faire régner mes capacités d’empereur entre deux bips.

« Non. » j’articule.

Le bip fait bip bip et m’arrache l’oreille. Si mon environnement est encore flou, on parle toujours d’enfants et j’ai 5 ans quand j’ai envie d’hurler et de dire que moi j’adorerai être leur gosse qui compte par deux et qui sait faire ses lacets. Je payais un service, une nouvelle fois. Le coussin sous ma tête est trop dur, et j’oublie presque que c’est le brancard qui est trop usé et trop vieux d’avoir porté un milliard de corps plus morts que le mien. Malheureusement plutôt qu’heureusement.

« J’ai l’argent. »

J’ai le compte plein mais le coeur vide, et je constate qu’on voit peu les étoiles du bas de l’ambulance. J’aurai espéré avoir un petit malinois pour gravir des échelons de cette échelle pour les voir un peu, ces putain de constellations. Il y a pas plus de liaisons entre deux tâches de rousseur qu’entre Mercure et Mars, et ma mâchoire se serre. L’infirmière était gentille, qu’il disait. La nourriture serait agréable, qu’il disait. Mes dents rient en poussière. Elles se désolidariseront bien tôt si on m’apporte pas de la compote stérilisée dans des machines qui font de grands bruits stridents. J’aurai même peut-être la chambre à côté de ces bips là, ou à côté d’un patient prodige, le petit préféré du service.

Le Paradis, ça craint, et j’étais persuadé d’avoir prié pour mieux que ça. Je ferme les yeux. Avec un sourire, je répète.

« Pioneer Square. »

Il était dit qu’aux grands maux s’appliquaient les grands remèdes. J’entends parler de caprices de gosses en bas âge et de rayons puzzles renversés au magasin du coin. Je suis qu’une tulipe blanche en me disant que j’aurai adoré ranger les jouets et me faire engueuler par l’employé du coin, pourvu que j’ai de quoi jouer aux voitures le soir en riant.
Les parents sont cruels. Je souris en me disant que c’était totalement injuste. C’était profondément injuste. Je voyais pas réellement où j’avais merdé dans cette affaire. J’ai le nez cassé et mon cartilage rayé de mon héritage. Je finis par me demander ce que je pourrai léguer à part un compte plein mais un corps cabossé.
Je souris et mes doigts glissent vers une des perfusions. Mes phalanges semblent faire un son du tonnerre mais c’est mes oreilles qui sont trop attentives à mon corps. Je tire et mes dents se serrent. C’est pas vraiment agréable mais j’ose dire que c’est satisfaisant.

« Pionner Square. » que je repète.

Le brancard suinte du sang et sûrement un peu de lymphe de mes plaies qui tentent de se reboucher toutes seules comme une grande. J'ai pas mal, et c'est surprenant. D'habitude, je me serai fendu d'un pauvre cri, pour la forme, pour le spectacle, pour le sensationnel. Les jonquilles continuent à bouffer mes synapses, et je me demande qui les a foutu là.
Si on me refusait l’hôpital que je veux, alors je provoquerai des scandales grands comme l’Amérique pour l’atteindre.


 


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