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Ven 28 Jan 2022 - 1:13


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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool


« REVIENS LA, PUTAIN. »

J’avais fais exploser les voitures de mes collègues sur le parking miteux de mon ancien laboratoire d’homéopathie il y a quelques jours. Je savais que ce métier me saoulerait, comme tous les autres, comme je me voyais pas occuper un métier toute ma vie parce que je savais pas quoi en foutre. Je mettrais ça sur ma crise de la trentaine, parce que je me voyais pas vivre jusqu’à la cinquantaine donc j’aurai pas de crise de la cinquantaine. Je me dis que ça m’arrangeait, parce qu’ils ont toujours l’air miteux et défraîchis, ces vieux en boîte de nuit sélect avec leur salaire à gerber et leurs vestes Versace comme si quelqu’un en avait encore quelque chose à foutre de Versace en 2021.
Je préférais mon pull avec une petite chemise en dessous pour faire ressortir le col.
J’avais l’air banal, mais je m’en tapais.
J’avais les cheveux roux et une gueule de déterré, je me disais que ça faisait le taf pour pas être un putain de poisson clown dans un océan de requin.

Les enceintes crachent des beats, les danseuses en cherchent.

« Non mais tu vas me les repayer en fait, y a pas moyen ! Reviens ! »

Une connasse a vomi sur mes chaussures.
J’ai les boules, je venais de les acheter.
J’ai plus de quoi faire le con à me faire péter la gueule en priant sur les implants dentaires quand on m’éclaterait une molaire. J’aime bien mes canines actuellement, je les trouve chouettes et j’aimerai les garder pour continuer à être un vampire à vivre la nuit.
Alors, je tape sur la porte pendant qu’elle s’est enfermée dans les toilettes.

« Mais ça, t’aurais du y aller avant ! C’est pas le bon ordre, ça, connasse ! »

Je suis vraiment énervé, parce qu’elle le connaissait, le chemin pour aller aux toilettes.
J’ai l’alcool dans le sang, et le mien vrille en fonction de mon humeur. Tantôt prêt à me jeter sur une table pour réciter des poèmes stupides, tantôt prêt à éclater des verrous pour la noyer au fond de la cuvette.
Je me dis que c’est une mauvaise idée. Elle me les repaierait jamais. Sinon.
Je tape quelques minutes avant d’abandonner l’idée. J’imagine qu’elle fera un malaise. Faut faire gaffe, à ce genre de conneries. Elvis Presley est mort comme ça.

J’ai besoin d’une clope.

La soirée craint. Je connais pas grand monde, je sais même pas ce que je fous ici. J’avais eu vaguement un appel de quelqu’un qui voulait y aller, qui était seul, alors j’étais venu. Finalement, c’est moi qui me retrouvait seul, pendant que mon pote était à l’étage en train de tringler le type de meuf que j’aurai pas.
J’ai une barre de fer dans la gueule, et j’aimerai avoir un pied de biche pour ouvrir cette porte.
Je passe au milieu du grand salon, où les lumières sont éteintes et les gens dansent dans une boule à facettes digne d’une fête foraine. Qu’il y ait au moins des auto-tamponneuses, qu’on crée du contact. Les danseurs sont égoïstes. Ils dansent avec eux-même et la musique. Je me dis que j’aimerai bien un slow, quelque chose, peut-être jeter un peu de mon ras-le-bol dans quelque chose de pur et d’innocent, pour ensuite oublier le nom au fond d’un verre de whisky à dix dollars. J’irai certainement le vomir aussi. J’irai directement au bon endroit. Pas besoin d’un deuxième abruti dans la même soirée.

J’ai besoin d’une clope.

Je pousse la baie vitrée avec grand mal. J’ai foutu tout mon poids sur la poignée pour être sûr d’y arriver et je tangue vers l’extérieur. Je suis dans un bateau ivre, et j’ai le mal de mer parce que j’aime pas l’eau, à ce moment-là. Je sors une cigarette que j'allume en manquant de me brûler les sourcils, et je me dis que de toute façon, je préfère le feu à l'eau parce que c'est orange.
J’ai encore envie d’aller exploser la porte des toilettes, et je me dis qu’un remontant me calmerait. Après tout, j’étais sensé être là pour m’amuser. Sauf que rien ne m’amusait, et pas même les discussions des gens. A cet âge-là, on parlait d’engagement mutuel, de travail stable. J’en avais plus rien à foutre. J’avais envie d’aller les voir, ces gens-là, et de leur dire que j’avais perdu le mien en faisant exploser des voitures et que j’avais fini chez les flics. On me dirait mais t’es con pourquoi t'as fais ça et j’inventerai une excuse mystérieuse pour passer pour un mec authentique et anti-conformiste. La vérité, c’est que j’avais vu trop d’explosions pendant la guerre et que j’avais pas pu en faire moi-même. Je me rattrapais avec ma condition de guignol.

Je pose ma chaussure sur une chaise de la table extérieure. Il y a quelques personnes qui jouent aux cartes, et je crois reconnaître le jeu.

« Faites comme si je suis pas là. Tiens, donne moi ça, toi. »


Je prends un verre de vodka et espère que l’alcool désinfectera mes chaussures. Je le verse d’un coup et choppe le sopalin de la table pour avoir l’air plus présentable.

« Une connasse m’a vomi dessus. Cette soirée craint. Et vous, c’est quoi vos prénoms ? Je m’appelle Ambrose, enchanté, j’espère que vous êtes plus intéressants que les gens à l’intérieur. »

Je m’en tape de tout ce qui se passe parce que je vois quelqu’un rouler quelque chose qui me semble plus intéressant que la vodka sur mon pied.

« Eh ! Je peux taper dedans ? »


 


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Ven 28 Jan 2022 - 18:51
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Tu sais que c’est pas une bonne idée. Tu sais que c’est pas une bonne idée, Fao, mais tu peux pas t’empêcher d’y retourner, comme tu peux pas t’empêcher de retourner à Washington pour aller voir les deux dragons empoisonnés. De toute façon c’était eux ou cette soirée pourrie, parce qu’au sanctuaire Riverwood les murs t’accusent encore, si t’y reste trop longtemps tout se noie dans l’écarlate de tes cauchemars.

Alors tu fuis Esmée, tu fuis parce que t’as pas envie qu’iels en aient marre de toi et de ton mal-être, t’as pas envie qu’iels trouvent ça bêtes, t’as pas envie de leur expliquer non plus pourquoi ça va si mal. Tu fais parce que ça te ferait mal qu’iels aient pitiés de toi aussi, ou bien qu’iels soient déçus parce que t’es plus toi-même, parce que tu brilles plus autant, parce que le rouge et le noir ont remplacé ton arc-en-ciel habituel.

Parce que cette fois t’arrives pas à te relever, que dans ta bouche t’as encore le goût de la cendre des baisers de Sasha, t’arrives pas à t’en débarrasser. Et c’est pas clopes que t’enchaînes et les joints que tu fumes qui vont arranger ça.

Alors t’as fui Fao, t’as fui les Riverwood et tu l’a fui lui, t’es allé là où personne te connaissait, là où y a rien qui pouvait te ramener vers eux. T’as pas envie de revenir vers eux, et tu te dis que c’est triste de les mettre au même niveau comme ça. Mais les deux te font mal même si c’est pour des raisons différentes. L’un te fait sentir trop misérable pour avoir l’impression d’être digne l’autre, donc tu retournes vers lui pour qu’il continue de te descendre, parce que tu te dis que c’est tout ce que tu mérites.

De toute façon, à quoi ça rime d’avoir ce nom, d’avoir une famille comme ça si les deux pour lesquels ael était fier de le porter à la base sont plus là ? Tu t’es éloigné d’eux Faolan, et maintenant tu t’en mords les doigts.Ta meute t’a laissé derrière et iels ont bien raison, tu devrais pas les suivre, mais t’aimerais courir après la louve et les sensations qui t’ont échappées. Parce que tu savais pas que ça pouvait faire si mal d’avoir les mains vides. Parce que tu savais plus ce que ça faisait de courir tout seul et que si elle est plus là pour te guider, maintenant tu fonces droit dans le mur. Peut-être que t’as toujours su faire que ça, mais que ça faisait tellement de temps qu’elle était là que t’avais oublié.

Mais puisque le mur c’est toujours mieux que les cendres mouvantes sous tes pieds, bah tu fonces Esmée, tu fonces jusqu’à exploser, t’es déjà en petit bout que tu sèmes à travers tous les états-unis, ça changera pas grand-chose.

Alors tu fuis ton esprit. Tu bois, et tu les consommes ces cendres, tu les consumes avec d’autres substances dans le splif que t’es en train de rouler. Tu sais plus si c’est ton shit ou bien celui de quelqu’un d’autre, si c’est du bon ou pas, mais tu t’en fous. T’as juste envie de courir loin des échos trop coupants des pensées dans ton crâne.

Et ce qu’ael a dans les mains c’est juste le meilleur autre moyen qu’iel a trouvé de continuer sa course solitaire.

Y a un gars qui arrive à la table, un roux à l’air complètement bourré et aussi soûlé par la soirée que toi. Y a pas à dire, c’est pas la meilleure où t’as été, et tu doutes que ce soit la meilleure que quelqu’un vive.

Pourtant quelque part iel a l’impression d’être retourné en arrière, quand ils étaient encore à Nashville et que rien de tout ça s’était passé. Quand Orpheus était pas là mais que c’était pas parce qu’il les avait oublié, mais qu’il était parti draguer, et que lae dragon·ne roulait des joints parce que c’était ellui qui avait la meilleure beuh de la soirée, et qu’ils voulaient juste s’amuser. Pour un peu ael s’attendrait presque à voir son ami se ramener avec encore une trace de rouge à lèvre et un sourire béat sur la bouche.

Sauf qu’Arte porte pas de rouge de lèvre, c’est plutôt ton truc à toi Fao, et que c’est elle qui embrasse Orpheus maintenant. Et que c’est pas lui qui vient d’arriver sur la terrasse mais ce con qui verse de la vodka sur ses chaussures. Si c’était le brun, t’aurais sans doute ri, Esmée, t’es même quasiment sûre que ça lui ait déjà arrivé. Mais tu choisis de te concentrer sur l'œuvre que tu tiens dans les mains, à défaut de pouvoir te tenir à quelqu’un d’autre.

Iel hausse les épaules quand Ambrose se présente en insultant le reste de la soirée au passage mais faut avouer qu’il a raison. Elle craint, cette soirée, et d’habitude Faolan trouve toujours un truc pour s’en sortir ou bien iel se casse, mais là ael préfère s’enliser dans la crasse.

Cette fois tu fuis pas Fao, parce que tu t’en fous après tout, parce que ça changera rien à ta vie de fuir ce random numéro 9999, t’as déjà croisé des milliers de gens comme lui. C’est pas lui le problème, quelque part tu peux t’empêcher de penser que c’est toi. Que t’as rien à foutre là, que t’aurais pas dû tomber aussi bas que ça.

Ael se présente sobrement, pas de Riverwood cette fois que d’habitude iel aime bien étaler pourtant, quand ael était encore fier·e de porter ce nom.

-Faolan. Ou Esmée.

C'est devenu un réflexe de te présenter avec tes deux prénoms, même si en ce moment tu sais plus vraiment si tu te reconnais dans leur signification.

T’allumes le joint, tu fumes quelques taffes, puis tu lui tends et tu commences à en rouler un autre.

-Tiens, tu l’feras tourner.

Y en a qui trouve ça dégueulasse de partager un truc comme ça, sans doute que c’est vrai mais à cette heure-là de la soirée c’est plus vraiment le temps de t’en soucier, t’as déjà partagé ta salive avec tout ceux qui ont bu dans la bouteille de vodka schweppes que t’avais préparé. Ça fera qu’un de plus.

Tu le regardes vraiment pour la première fois peut-être depuis qu’il s’est assis, avec tes yeux cristallins qui ressortent en tranchant avec ta face peinturluré et tes cheveux rouge sang ébouriffés.

-Et fait pas le radin.

Tu dis ça comme si t’allais le surveiller, alors que tu vas sans doute faire que t’enfoncer dans le canapé et la fumée, te noyer dans tes pensées désoeuvrées qui s’émousseront pour rendre la vie plus supportable. Enfin, c’est ce que t'espère, en tout cas.
   

   
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Sam 29 Jan 2022 - 22:19


VORDHOSBN

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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool


Je reçois les prénoms de tout le monde avec assez peu d’intérêt.
Loin de moi l’idée d’en avoir rien à foutre, mais je commence à regretter de les avoir demandé. Entre ceux qui présentent leurs potes et leurs amitiés de longue date, ceux qui ont l’air gênés et ceux qui ont des prénoms que je comprends pas, je hoche un peu la tête pour recueillir leurs paroles. Certainement que mon cerveau allait foutre les informations à la poubelle de mon oubli, mais tant pis. J’étais bourré, je les reverrai certainement plus.

Le rouleur s’appelle Faolan. Ou Esmée.

« C’est Faolan ou Esmée, du coup ? Ou c’est un prénom composé ? »

J’aime pas quand les gens sont pas clairs, surtout quand je suis bourré à la mauvaise bière. Je le regarde à peine, mes yeux trop occupés à voir si le joint est assez chargé, constater l’effritement, voir si le filtre est bien mis et si le montage ne risque pas de tomber dans mes doigts. Je fais un trois avec mes doigts avec un air interrogateur pour savoir le nombre de taffes. Si c’était pas trois, j’en prendrais trois, parce que c’est un nombre Sacré et que j’étais au centre de la Sainte Trinité de l’ennui, calé entre un mec qui parlait trop et deux gonzesses qui hurlaient en se montrant des photos sur leur téléphone.
Je me dis que la solitude est une maladie assez honteuse, parce que j’ai immédiatement oublié le prénom des gens, et que j’ai l’impression d’avoir vingt ans, à une table de cantine minable à hocher la tête pour avoir un peu d’approbation. A bientôt trente ans, c’était honteux, d’être calé à une table d’inconnus. Les deux filles sur ma droite se connaissaient du lycée, et je me surprends à me demander combien de mecs elles se sont partagés, combien de mensonges elles se sont murmurés, et j’ai le coeur noué en me disant que j’avais un peu pitié pour elle.

Pour me donner une contenance, j’enchaîne les cigarettes et les gorgées de whisky coca, dont le mélange noir me donne la nausée pour des raisons tout aussi honteuses. Quand j’avais rien à dire, j’aurai quelque chose à quoi me raccrocher, et personne me verrait fixer le vide de mes regrets quand je pense à des explosions involontaires et provoquées.

« Bon. Vous jouez à quoi du coup ?
- On va faire un palmier.
- C’est nul. 99 et petit train, sinon ?
- On va finir éclatés, non ?
- C’est le but, t’as quel âge ? 12 ans ? »


Sûrement l’âge nécessaire pour ne plus se noyer dans des soirées ressemblant à des orgies étudiantes, qu’on allait me répondre. Pour me grandir dans l’estime de l’assemblée, je prends une première taffe. Mes poumons semblent posséder mon corps, pendant que j’inspire le plus possible. J’ai la tête qui tourne, et je sais pas si c’est le manque d’air ou les substances absorbées qui me font cet effet. Je préfère la deuxième solution, parce qu’elle a un goût de choix et de cendres vertes pâles. Je ferme les yeux pour profiter un peu. Je me sens plus calme, car ma respiration cesse d’être haletante. Fumer me permet d’établir un rythme entre mes inspirations et mes expirations. Un coude sur la table, je vois qu’un gars se prétend croupier à faire des mélanges américains.

Tu baiseras pas plus, connard, que j’ai envie de dire.

« Pas mal. » que je sors à la place.

Une personne revient avec quelques bouteilles en plus et des bières. Je me dis que finalement, j’avais peut-être choisi la bonne table pour oublier cette soirée plus que triste. Elle a un goût de tristesse parce qu’elle me renvoie mes échecs. J’entends que ça parle de grande carrière tandis que je suis immobilisé dans ma propre incompétence. Des couples dansent, le sourire aux lèvres, ils ont l’air heureux tandis que chaque fille aux cheveux châtains me donne envie d’aller m’enfermer dans la salle de bain pour m’allonger dans une baignoire et dormir.
J’ai un bleu sur le coin de l’oeil, comme d’habitude, si bien que j’ai du mal à imaginer ma gueule sans aucune ecchymose.
Au moins, j’avais toujours quelque chose d’elle à exposer aux yeux de tous.

Les cartes sont distribuées et j’essaie de paraître impassible devant mon jeu. J’ai pas réellement de chance. J’ai envie de rire, parce que c’est moi qui ait proposé de jouer. Certainement que je finirai par être la victime de ce petit train, et que je pourrais pas tenir les cheveux à quelqu’un qui me racontera sa vie terrible et ses peines quotidiennes.
On passe les dizaines, une par une, ça descend, remonte. Je garde soigneusement des dames sur moi, pour changer les tours au cas où l’échéance se rapprochait de moi. Je donnerai la sentence à quelqu’un d’autre, parce que j’étais incapable d’assumer mes mauvaises idées.

Je reprends une taffe et regarde l’oeuvre. Il y a du rouge à lèvres sur le filtre. Je déglutis et tente de le retirer discrètement. Le rouleur était étrange, avec sa gueule efféminée et son maquillage de clown. Il a les cheveux rouges, et j’ai jamais trop apprécié cette couleur. On est deux couleurs chaudes, et on attend que de faire exploser cette soirée un peu trop naze, certainement.

« Tiens, Faolan-Esmée, reprends ton truc. »

Les filles à ma droite râlent de pas avoir tirer dessus. Je me dis qu’elles sont malpolies et qu’elles avaient qu’à demander avant. Seuls les rouleurs et les taxeurs aussi avancés pouvaient bénéficier de la chance de se cramer deux trois neurones en plus. J’espérais me cramer quelques souvenirs, j’attendais que l’amnésie s’en prenne à moi, et je constatais que le cannabis était cruel.

Les dames n’aident pas, parce qu’elles m’ont jamais aidées et que je les aime pas trop, après tout.
C’est bien la première fois que je suis déçu d’atteindre quasiment le cent.

« Su-per. »


Je soupire un peu, parce que je suis plus mauvais perdant que j’en ai l’air. Je me suis fait vomir dessus, je m’ennuie sec, et maintenant je vais finir éclaté au milieu d’inconnus. Je finis par hésiter entre ce qui est le pire, et je suis un peu triste en constater que j’en sais rien, moi.

« Stone-guy, tu t’y colles ? Qu’on ait au moins de quoi s’occuper les mains, parce qu’on va y rester un petit moment. Je t’aiderai à rouler si tu veux. Par contre, j'ai rien pour ça, je fume des indus. »

Une partie de la table se positionne différemment pendant que je vois les sept cartes s’aligner devant moi.
J’allais crever ce soir d’un coma éthylique, et ça m’allait parce que je détestais un peu trop croiser des yeux bleus constamment à cette putain de soirée.


 


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Mer 2 Fév 2022 - 1:48
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Tu vois bien qu’il écoute qu’à moitié Fao, tu te demandes même pourquoi t’as répondu à sa question parce que tu sais bien que dans ses soirées tout le monde s’en fout, tout le monde oublie tout. C’est bien pour ça que t’es là aussi après tout. Pour oublier, comme on t’as oublié, comme il t’as oublié. Tu te souviendras pas d’Ambrose demain, et il se souviendra pas de toi. C’est vraiment ce que tu crois en tout cas.

Pourtant tu le vois tiquer quand tu te présentes et tu soupires presque, t’es plus habitué à traîner avec des gens qui y connaissent rien. Qui te connaissent pas, toi, et qui te font pas chier avec ça, mais c’est bien aussi pour l’anonymat que t’es ici. Ça fait quand même du bien, un peu, finalement, parce que ça veut dire que ça marche : y' a personne qui t’a reconnu ici, dans cette putain de baraque oubliable où t’es venu pour t’oublier. Personne peut se souvenir de toi à ta place, te rappeler que t’es Faolan Esmée Riverwood alors que pour l’instant, t’as juste même plus envie de l’être.

Et t’es même plus sûr·e de savoir vraiment qui c’est. Faolan le loup, mais t’as perdu ta louve, tu sais plus trop ta place dans ta meute, tu sais même pas si c’en est encore vraiment une. Esmée l’aimée, par qui t’es aimée, Esmée ? Tu les a pas rejoint pour avoir une famille au début, tu les a rejoint pour accomplir ta justice. ta vengeance. Maintenant que c’est fait, tu devrais peut-être les quitter, t’as l’impression de plus rien pouvoir protéger. Et surtout pas toi-même.

Il lui reste un petit peu de révolte pourtant, une étincelle qui demande qu’à s’allumer parce que c’est pas vraiment pour ellui qu’iel veut allumer ce brasier, mais pour tous les autres qui passeront après. Même si c’est dur, compliqué d’assumer parfois. Même si ael a pas la foi d’expliquer plus que ça, s’iel le dit avec assez de convictions, le mec en face va peut-être pas poser de questions.

-C’est les deux, c’est tout.

De toute façon, tout le monde passe à autre chose, c’est l’heure des jeux et le roux à l’air de savoir ce qu’il veut faire. Il veut s’éclater la tête, et c’est peut-être un peu le cas de tout le monde ici, mais surtout de lui et d’ellui.

Il a des bleus sur la gueule, t’as des bleus sur le cœur, t’en a sur le corps aussi à cause de Sasha. Éclats de saphirs au milieu des rubis sauf que les saphirs ça peut être rouge aussi, ou bien peut-être que c’est les rubis qui ont bleuis. C’est peut-être pour ça que tu le détestes pas tout de suite Fao, parce que tu te dis que si déjà sur sa face ça se voit, alors peut-être que y en a sous sa chemise comme pour toi. D’ailleurs les saphirs ça peut être orange aussi, comme ces cheveux, et y a que vos tignasses qui ressortent avec celles d’à côté, trop claires ou trop foncées.

T’aimais bien les cheveux foncés avant, Esmée, ça te faisait penser à Orpheus. Maintenant ça te fait un peu mal parce qu’à chaque fois que tu vois un mec à la peau bronzée et aux cheveux sombres, parce qu’à chaque fois t’as ton espoir qui vient te vriller les tympans pendant quelques instants avant que t’arrêtes de le confondre avec lui.

Et peut-être bien que le noir s’est mêlé à du orange.

Lae dragon·ne enlèvent les crayons, petit à petit. Trois par trois, comme les Astraea, et comme le trio que vous pensiez être tous les trois. Deux par deux, comme ce que c’est devenu peu à peu. Un par un, comme toi maintenant que t’es toute seule. Et les dizaines passent, dans le jeu comme dans le temps, sans vraiment qu’iel y fasse gaffe. C’est assez tard pour être déjà demain mais demain est un autre jour, y a toujours le temps de regretter plus tard les gorgées qu’iel va boire. Parce que les chiffres, ael les regrette encore trop.

Les cartes sont étalées sur la table, et t’as l’impression qu’elles tournent un peu. Tu te dis que c’est dommage Fao, que t’es déjà un peu trop pété pour jouer à ce jeu-là. Mais que ça peut être drôle, aussi.

C’est le moment où Ambrose te rend ton joint, visiblement il t’as pris au mot quand t’as dit que c’était les deux. Ça te fait rire un peu, parce que t’avais jamais vraiment pensé à les coller, ça a toujours été deux mots séparés. Et peut-être que le rire est un peu nerveux, parce que si t’insistes trop, tu sais que tu vas devoir t’expliquer et la discussion qui va inévitablement se lancer. T’as la flemme, et t’es trop dans les vapes pour ça. Alors tu lui expliques gentiment.

-C’est pas les deux en même temps. C’est les deux, en alternance. Ou bien quand tu veux, peu importe.

Peu importe, qu’est-ce qu’on s’en fout de toute façon ? Concentre-toi sur les chiffres et les couleurs, y a que ça qui compte dans la vie. Remplace celles qui te lacèrent par celles des cartes, même si le cœur et le carreaux sont trop sanglants, même si c’est comme y avait des tâches écarlates qui avaient giclées sur la table.

À droite, au début y a un as, c’est facile, ça veut dire que ça sera toujours au dessus. Ça veut aussi dire que si quelqu’un se trompe ça sera toujours au minimum deux gorgées et pas une. Un huit, c’est traître, mais y a un peu plus de chance que ce soit inférieur. Après un sept et c’est le pire, parce qu’il y autant de carte plus forte que plus faible.

À gauche, à la fin, y a une Dame qui sera difficile à atteindre mais quand on y arrive on se dit que c’est presque fini, que la victoire est assurée. Parce qu’après un cinq, y a pas beaucoup de cartes en dessous, et le dix pas beaucoup de cartes au dessus, surtout une fois que toutes les figures sont passées.


Et au milieu y a ce putain de trois de cœur qui te nargue, Esmée, comme trois points rouge dans ton cœur. Y a ce trois qui représente tout ce que t’aurais aimé resté, tout ce que t’as loupé, tout ce qui t’as bousillé. Tu sais que c’est pas la plus détestable des cartes à avoir été tirée, mais t’aurais préféré plus de sept et moins de chance de gagner juste pour pas avoir ce rappel constant sous les yeux.

Alors tu fumes encore comme si la fumée pouvait brouiller les couleurs, que le vert c’était plus fort que le rouge de tes cauchemars que t’arrives pas à dompter, que le brouillard blanc pouvait toutes les avaler. Et tant pis si l’éclat des pierres précieuses se perds dedans.

Le cerveau trop vide pour réfléchir mais toujours pas assez, finalement que ce petit train c’était vraiment tout ce qui lui fallait.

T’encaisses le "stone-guy" en te mordant les lèvres parce que t’as vraiment pas la foi de commencer un débat sur ça, d’attirer encore plus l’attention sur toi. Et puis tu l’es un peu, en partie, au moins aujourd’hui. Alors tu t’éclaircis la gorge et au lieu de répondre à ça tu lui tends tes feuilles et ton tabac, gardant vers toi ton grinder :

-Ouais, tiens.

Et fais gaffe à toi, ou pas, à force de trop fumer et de trop boire tu vas couler comme moi. C’est quoi, tes raisons à toi ?
   

   
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Ambrose Atkins
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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
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Ven 4 Fév 2022 - 3:08


VORDHOSBN

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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool


Je vois les cartes qui s’étalent devant moi, et elles ont l’air pas droites, ou alors, un peu trop vivantes à mon goût. Sûrement qu’elles veulent se barrer, avec leurs pattes imaginaires, partir loin de cette soirée pourrie et des gens ennuyeux. Je les comprends. Je les prendrais presque dans ma main, pour les jeter dehors et faire soirée avec elles. Je m’entraînerai à faire des tours de magie, pour rivaliser avec toutes les conneries qu’on sort sur des choses inexpliquées. J’aurai à coeur les tours de passe-passe, des preuves au creux de la paume, et des illusions au bout des doigts.
Je savais pas faire.
Je soupire, en me disant que c’était une des nombreuses choses à ajouter sur la liste des choses que je savais pas faire.

L’autre en face de moi se marre bien quand je dis qu’il s’appelle Faolan-Esmée. Je fronce d’abord les sourcils un peu puis je rigole aussi. Je sais pas pourquoi je ris. Je me souviens pas avoir fait de blagues. Peut-être que j’en ai fais une, et que je le sais pas. Je ris parce que je suis rarement drôle, et que c’est plus simple de suivre le mouvement parce que j’ai l’air moins con. La vérité, c’est que j’étais là, clown au milieu d’un cirque, le Monsieur Loyal des abrutis, et j’attendais patiemment que le numéro se finisse, parce que j’ignorais être sur scène.
Je me demande si je l’appelle Esmée, ou Faolan, ou si je continue Faolan-Esmée parce que c’est les deux en soit. Même si c’est en même temps, c’était des prénoms, et je suis très confus. Je l’examine un peu, maintenant qu’il est face à moi. Il a les cheveux rouges. J’aime pas la couleur. Passons. Il a du rouge à lèvres. Je me dis que ça fait beaucoup de rouge. C’est une couleur chaude, on a ça en commun. J’ouvre un briquet pour rallumer une cigarette. Rouge et orange. On est juste deux couleurs chaudes, deux flammes pas aussi chaudes que du bleu, pour venir tout cramer sans rien assumer.
Je regarde les cartes face à moi et cendre sur la table, sous une remarque d’un invité. Je baragouine un vague « ta gueule » et je me penche sur mon sort.

As. Première carte. Je me dis qu’elle me sauvera, que j’ai que sur elle sur qui compter. Elle trouvera pas d’autres as, certainement. J’ai envie de lui murmurer du bout des lèvres de pas me trahir, de rester un nombre premier, de rester isolée, de rester un loup solitaire, de pas gueuler à la lune pendant cette soirée pour attirer sa meute. Elle sera seule. Elle sera le Bateleur, toujours là, pour annoncer un renouveau. Je me demande de quoi elle me parle. J’ai peur de la nouveauté, j’ai peur du renoncement, j’ai peur de moi, j’ai peur de tout. Alors, je la regarde, alors que je devrais être heureux de la voir. Là, tout de suite, j’ai juste les dents serrées en pensant aux autres cartes.

Huit. C’était traître, comme carte. Elle est grande et petite, majestueuse et fragile. La Justice est toujours traître, que je me dis. Je venais de dépenser une sacrée somme pour des soucis de voitures explosées, et elle n’a pas été de mon côté quand il s’agissait de faire preuve de souplesse. La Justice est jamais clémente, avec les gens comme moi. Je la regarde, avec ses deux diviseurs, comme si elle me narguait à être le solde d’un duo heureux, un enfant d’une famille heureuse, dans un contexte heureux, avec un métier heureux. J’aime pas le huit, parce qu’il est prétentieux.

Sept. Je la haïssais. Toujours dans l’entre-deux, le médiocre, l’indécision. C’était une carte bâtarde, un peu moqueuse. J’allais boire beaucoup avec elle, remplir mon foie de Chariots d’alcool. Incapable d’avancer, le voyage au coeur, j’allais me tirer de Seattle, parce que cette ville puait le gris et la pollution. Incapable d’avancer, toujours bloquée, je lève la tête et constate que Faolan-Esmée, ou Esmée, ou Faolan, je sais plus, a des yeux clairs. Je déglutis. J’aime pas ça, les yeux clairs. Je me paumerai presque dedans à essayer d’y voir du bleu, à voir quelque chose qui me ressemble, ou qui ressemble à ce que j’ai pas. Je déglutis, parce que y a du rouge à lèvres sur sa bouche et que je comprends toujours pas si c’est Esmée, Faolan, ou Faolan-Esmée. Je vois juste une feuille et du tabac devant moi. Je vais m’occuper les mains et rouler patiemment.

La roue de la Justice a déjà pitié de moi, quand je me trompe sur ce putain de huit et m’enfile deux gorgées. Je recommence. Il tire des cartes. Deux, parce que l’as est toujours seul et se fait niquer par les duos. Je le savais. J’ai envie de l’embrasser et qu’il me pique les lèvres, que j’ai moi aussi les lèvres rouges.
J’aime pas, les yeux clairs.

Trois. C’est un nombre premier, le genre que j’encaisse avec plaisir. Trois, comme l’Impératrice qui glousse à la droite du rouleur. Elle a les cheveux châtains et les yeux clairs. Elle a le rire dégagé et les fossettes marquées.
Trois, comme le nombre de gorgées que je me prends parce que j’ai dis supérieur mais que le deux m’a trahi. Je savais que j’étais pas fais pour les duos, alors je bois l’amertume de mon whisky.
Trois, comme quand le décompte cruel qu’on fait aux gens qu’on dégage de nos vies. Trois, comme une sale Trinité de père, mère, fils, dans laquelle je me retrouve par procuration en espérant moi aussi, être fils de Dieu et de Marie, pendant que ma mère se noyait dans du rouge et non du bleu marital. Trois, comme l’Impératrice qui dégage sa mèche de son oreille et qui me regarde. Trois, comme le nombre de battements par minute de mon coeur, j’ai l’impression. J’ai envie d’ouvrir les lèvres pour parler, mais la sentence tombe sur la

Dame, qui m’a déjà trahie avant sur le quatre-vingt dix-neuf. La Dame qui recule jamais les dizaines, parce que le temps, ça se rembobine pas. Je bois quatre gorgées qui viennent percer un peu plus mon foie qui ressemble à une éponge trop usée et toute noire. Je regarde en face de moi, et le vert disparaît dans une fumée blanchâtre. Dame, comme mon hésitation face à ce que je vois. Dame, comme les traits fins et le rouge à lèvres qui teinte le joint. Dame, comme un jeu débile où faut bouffer les pions pour gagner. Dame, parce que je regarde l’Impératrice qui me rappelle que son négatif est la mauvaise gestion des émotions, et que j’oublie tout ça dans mon whisky qui continue à me rappeler que je suis qu’une éponge, bonne à essuyer, et que ça justifie le fait que je porte des chemises vertes et que je suis corrosif comme de la mauvaise javel.

Cinq. Marelle maudite, nombre premier décadent.

« Je savais pas que tu serais là ! » que je dis un peu étonné.

Parce que l’Impératrice me regarde un peu et qu’elle comprend pas que je lui parle, à elle. Ce soir, je suis créatif, j’invente les choses, mes yeux déforment ma réalité. Les cartes tournent. Cinq, et je me casse à nouveau la gueule avec un caillou au fond de la gorge. Cinq, comme le nombre de gorgées que je prends. Et je recommence. L’as, huit, sept, et je recommence sur le sept. Et le sept continue à me taper dans les côtes comme un mauvais élève. Le Sept qui me rappelle que je dois partir de là, vite, que la Justice va aucunement m’aider à passer outre l’Impératrice, qui me regarde maintenant comme un demeuré.
Je regarde les yeux clairs qui continuent à tirer les cartes.
Ils sont pas bleus, ils sont verts.
Ils sont turquoises et j’ai l’impression d’y voir des amazonites, prêtes à s’aligner sur les chakras, convoquer les énergies, stimuler le coeur.

Je préfère cette réalité. Manque de chance, je rebois trois gorgées pendant que je trébuche encore et toujours sur l’Impératrice.

« T’es vraiment une connasse de pas prévenir. Je veux dire, t’as mon numéro, je crois, et- »

J’articule à peine, parce que je suis voûté sur la table, avec un bras qui décrit un angle particulier. J’aimerais m’allonger la tête un peu, fermer les yeux, dormir quelques minutes, et continuer le jeu plus tard. Les amazonites me regardent, encore et encore. Je suis qu’une vieille topaze impériale, fatiguée, avec une sale forme et une envie de me débloquer de ce petit train comme je me débloquerai de ma vie.

Dix. Il fallait que je prenne en main ma Destinée, que la Roue de la Fortune continue pour moi, de créer des opportunités. Je fais pour ouvrir la bouche, parce que l’Impératrice, je la connaissais. J’étais persuadé de l’avoir vu ouvrir la baie vitrée, d’être venue rire, boire un sale verre de curaçao et se marrer.
Je la regarde.
Je plisse les paupières, parce que tout me semble flou et ses traits sont irrégulières.
Elle a un grain de beauté sur la joue. Et elle a les yeux verts, elle aussi.

Je regarde Faolan-Esmée, et je bois quatre autres gorgées.

« T’avais déjà remarqué que t’avais les yeux verts ? »

Je ferme les yeux et j’ai l’impression de constater un champ d’onyx. Je suis stable sur une plage de rochers noirs, et je pourrais fermer les yeux tant la sensation est agréable. Ma tête est un gigantesque navire, et j’ai pas le mal de mer ce soir. J’ai le vague à l’âme, l’habitude d’être secoué, et y a un peu de cruauté dans l’Impératrice qui rit du haut de son trône de privilégiée. La Justice me maintient en prison.
Le Bateleur m’enfonce pendant que je prends une autre gorgée. Je la recrache immédiatement dans mon verre avec un haut de coeur. Parce que l’Impératrice est cruelle et méconnue, parce que jamais les gens gardent mon numéro, parce que Faolan-Esmée a les yeux verts et la bouche rouge et que c’est trop étrange, que c’est des couleurs complémentaires et que c’est pas sensé aller ensemble. Que Esmée, ça ressemble à Aimée, mais que c’est un nom de fille alors que je comprends rien et-

J’ai la tête qui tourne trop et je bois encore une gorgée que j’ai envie de vomir puis j’en rebois une et je tire sur ma cigarette qui s’est éteinte je la rallume un peu puis je crache mes poumons j’ai des hauts de coeur et faut que je finisse ce jeu sinon à l’aide on va penser que je suis un looser que je suis nul et que finalement j’étais l’attraction un peu minable d’une soirée pas ouf et finalement je sens que la table tangue ou qu’elle tombe ou alors c’est moi je sais pas puis je vois du noir comme le onyx alors je suis stable ou alors c’est juste la topaze impériale avec son sale nom d’impératrice dans le nom qui me tabasse les paupières et-

Amazonite. Chakra du coeur, passation émotionnelle.
Unakite.  Verte et orange. Chakra du coeur. Je me disais que c'était des couleurs chouettes. Unakite. Stabilité émotionnelle et contrôle des passions.

« Je me sens pas bien. »

J’évite de trop parler parce que je vais vomir, sinon. Je me lève doucement et je prends appui sur la table. Je la sens qui bascule et quelques verres partent avec la gravité. Ca gueule un peu dans l’auditoire des Arcanes, et j’ai envie de les envoyer chier. J’obéis plus vraiment aux lois de la gravité, vu que je me retrouve par terre rapidement. On tente de m’aider et je me débats.

« Non mais t-t-t’inquiète ça … » Je prends une longue inspiration tandis que j’ai le front brûlant et de la bile acide au fond de la gorge. « Ca va aller je- OH JE PEUX MARCHER LA. » je me mets à crier avec une voix trop dramatique.

Je tente de me relever mais la baie vitrée m’aide difficilement. Elle glisse pour s’ouvrir et mes jambes suivent. Elles suivent tout, mais pas le rythme des danseurs qui continuent à être aussi égoïstes.
Les toilettes sont ouverts, et la connasse qui m’a vomi dessus dort à côté.

« Connasse, va. Va te faire foutre, toi, je te déteste. »

Je tente d’appuyer sur son crâne pour qu’elle dégage un peu de la cuvette, et sa tête tombe à côté. Que quelqu’un me vire ce cadavre, que je puisse avoir un semblant de dignité. J’essaie de fermer la porte mais ses jambes bloquent le passage. Il faudrait que je me lève, que je la pousse hors de la pièce étroite. Je tente avec mes jambes de la faire partir, de prendre son corps entre mes genoux, de la faire bouger. Rien n’y fait.

Je suis juste dans une position bizarre, à moitié sur la meuf, la tête dans la cuvette, les bras l’enserrant et formant un délicat coussin pour que je puisse me sentir à l’aise.
Ma tête tourne, j’ai l’impression qu’il fait cinquante degrés dans cette soirée.
J’entends tout très fort.
Je sens tout très fort.
J’ai mal au coeur, j’ai mal au ventre, j’ai la gorge qui se lève et qui gratte. Mon nez pourrait à tout moment tomber au fond des toilettes que je serais pas étonné tant la gravité me semble bizarrement foutue ce soir. J’ai les yeux qui piquent et l’impression que ma gencive est gonflée par l’alcool et le sucre.

Je préférais les pierres précieuses aux cartes, parce qu’à part les cartes bleues, elles avaient plus de valeur. Et je préférais quand les choses étaient autre chose que bleues.


 


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Dim 13 Fév 2022 - 17:47
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Les cartes deviennent de plus en plus floue, enfin, encore plus floue qu’elle ne l’était déjà. Des points rouges imprimés sur ta rétine que t’arrives pas à effacer, même quand tu fermes les yeux - et de toute façon t’évites trop le faire parce que ça commence à trop tourner dans ta tête, parce que le monde tient plus droit et sans doute que toi non plus, si t’essayais de te lever. Tu te dis que c’est ironique parce que t’as jamais été straight.

Tu galères à lutter contre ces cartes, à te fracasser sur tes erreurs, et pas que ce soir, pas que dans ce jeu d’ailleurs. Mais ça a l’air encore pire pour le roux qui t’a demandé un joint tout à l’heure, pourtant il s’acharne, et tu t’acharnes aussi Fao, parce que qu’est-ce que tu peux faire d’autre sinon ? Parce que le vide dans ton esprit est toujours pas assez, parce que dans le noir sous tes paupières il y a toujours du rouge, parce que t’as le cœur au bord des lèvres mais qu’il te fait toujours aussi mal. Peut-être que c’est la même chose pour lui avec ses bleus sur la gueule, qu’ils veulent dire la même chose que ceux sur ton dos. Tu sais pas si c’est ça qui te marque autant chez lui, ou bien ses cheveux roux qui te rappelle trop quelqu’un d’autre.

Il boit, tu bois. Il boit moins, tu bois plus, il boit plus, tu bois moins, vous vous trompez ensemble, vous vous éclatez ensemble, vous vous retrouvez au fond du trou creusé dans vos estomacs et vous regardez les autres autour en se demandant s’ils arriveront jamais à votre niveau. S’ils seront jamais aussi bas que vous.

D’ailleurs, il a l’air soudainement étonné, alors qu’il regarde la meuf à côté de toi. Il dit un truc qui n’a aucun sens, ou peut-être que c’est juste toi qui comprends pas Fao, parce que plus rien a de sens, que tu comprends plus rien et que t’as pas envie de comprendre. Peut-être qu’il la connaît d’ailleurs, mais elle a pas l’air de se souvenir de lui, elle. Pourtant il a un visage tellement singulier, c’est difficile de l’oublier. Tu te demandes si ça sera ton cas demain, si tu te souviendras des ecchymoses et des tâches de rousseur, de sa colère et de ses conneries. Du spliff que t’as partagé, et des gorgées que t’as échangé avec lui. Ou bien de ses mots qui sont pour toi maintenant, mais qui veulent pas dire grand chose de plus que les précédents.

C’est vrai que t’es torché mais pas assez pour zapper la couleur de tes propres iris. Pourtant ça te fait rire, le cannabis et l’alcool et l’incompréhension te font rire, l’évidence de la remarque te fait rire. Tu réponds sans y penser, parce que tes neurones sont trop bouchés par les substances dans ton sang pour penser, parce qu’à ce stade tu préfères les paroles que les pensées. Parce que c’est débile mais qu’être débile ça fait moins mal, sinon pourquoi les gens s’abrutiraient ? À quoi ce genre de soirée rimerait ?

-Et toi t’as déjà remarqué que t’avais les cheveux orange ?

Orange et vert, y a un cristal comme ça non ? Est-ce que tu pourrais le faire ?

Iel a envie d'essayer de le créer, de rajouter un truc mais y a le tournis de trop dans son crâne, celui qui fait tanguer tout le corps et qui serre le fond de la gorge. Celui que le rire fait exploser au lieu d’apaiser, qui donne un mauvais goût dans la bouche, qui dit d’arrêter et que souvent on écoute pas.

Mais le vertige s’accentue, comme si t’étais au bord du gouffre sauf que t’as jamais eu peur des hauteurs, la nausée aussi alors que tu le vois recracher dans son verre puis boire à nouveau. Toi t’as déjà posé le tien, c’était pas ton tour mais t’aurais pu faire la même chose, t’essaye de respirer mais l’air encore saturé de fumée aide pas du tout. Il dit qu’il se sent pas bien, et toi non plus. T’as envie de lui répondre mais tu sais pas quoi dire, tu te lèves trop vite pour l’aider quand il tombe, ça tourne encore plus et ça résonne quand il crie dans tes oreilles.

Ça tourne et tu trébuches, tu repousses les souvenirs qui te piquent comme les éclats de verre des verres qui ont explosé par terre. Ton cœur a sombré si bas dans ta cage thoracique que tu te demandes s’il est pas noyé par l’alcool dans ton estomac. La douleur est émoussée, plus aussi acérée, tout ce que tu ressens est sourd et anesthésié, et en même temps tout à l’air plus fort et plus diffus.

Son corps fait un bruit étouffé contre la baie vitrée, et t’as presque mal pour lui Esmée. Alors tu le suis, tu sais pas trop si c’est pour toi ou pour lui, si t’as envie de l’aider ou de t’aider toi-même. T’as pas l’habitude de faire des trucs pour toi, Faolan, et t’es dans un tel état que c’est compliqué de trouver quelqu’un à aider, quelqu’un de pire que toi. Mais il est là, enfin il disparaît dans les toilettes, t’as du mal à l’y suivre à travers les courants des marées mouvantes, celles des danseurs et de ton esprit qui tourbillonne trop violemment.

Quand t’arrives vers la porte, y a des jambes qui dépassent et pas encore de bruit de vomi pourtant. Il est enchevêtré avec une meuf qui a l’air de s’être endormi là. Alors tu craches dans le robinet qui est là et tu mets de l’eau froide sur la gueule pour te ressaisir, t’as déjà vécu cette situation cent fois et elle t’es étrangement familière. Que tu sois la personne qui aide, celle qui a la tête dans les toilettes et plus rarement celle qui y dort.

Ambrose est penché au-dessus de la cuvette, mal en point. Alors t’essayes de profiter des quelques instants de lucidité procuré par la fraîcheur pour faire quelque chose, même si tu titubes toujours et que toute l’eau du monde pourrait rien faire pour ça actuellement.

-Lâche-la, j’vais la sortir d'ici.

Sa tête est déjà par terre de toute façon, alors lae dragon·ne l'attrape par les chevilles pour la dégager des chiottes, ça la fait gémir doucement mais au moins ael sait qu’elle est vivante. Heureusement qu’iel a plus de force qu’un humain, parce qu’elle est comme une poupée de chiffon quand ael la fout sur le fauteuil le plus proche, avec la tête sur le côté pas pour qu’elle s’étouffe - le genre de réflexe gagné à force de traîner dans ce genre d’endroit.

T’as l’impression que t’as fait l’effort de ta vie et l’acide te revient en bouche, alors tu retournes aux toilettes, t’espères presque qu’il a déjà vomi. En plus ce con a les cheveux détachés, y a une mèche qui glisse sur son épaule, et t’a passé trop de soirée à tenir de long cheveux roux au-dessus des chiottes pour pas les attraper avant qu’il ne touche la surface en céramique. Tu te rends compte un peu trop tard que c’est pas les mêmes que d’habitude, mais t’as pas pu t’en empêcher.

-Euh. Désolé·e. Ça va ?

La réponse paraît assez évidente, mais t’as pas réfléchi avant de poser cette question Faolan, putain de questions que tu détestes pourtant qu’on te pose. Non, ça va pas, non, y' a rien qui va. Même si parfois ça va un peu mieux quand on vient de dégobiller ses tripes, ça expulse le poison dans les veines et dans la tête. Mais ça soignera pas ses bleus, Esmée, et ça soignera pas les tiens non plus.
   

   
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Lun 14 Fév 2022 - 0:47


VORDHOSBN

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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool

J’entends que les basses d’une musique répétitive qui sonne en fond. J’ignore si le but des danseurs est de me percer les tympans, mais ça fonctionne plutôt bien.

Quelqu’un entre dans la pièce et je gémis un vague casse toi que je pense pas vraiment. Je sais pas qui c’est. J’ignore qui m’a suivi, mais je sens mon myocarde pomper mon sang plus rapidement. J’ai un petit sourire gêné sur le visage.
Quelqu’un s’inquiétait pour moi à cette soirée. J’ai des papillons partout dans l’estomac, et j’ignore si c’est tant le stress, l’alcool ou vraiment la joie qui me produit cet effet. Quelqu’un s’inquiète de mon état de santé, de ma vie, de comment je vais, de si j’allais faire un coma éthylique, me noyer au fond de la cuvette ou m’étouffer avec mon vomi. J’ai le visage caché pour cacher mes joues roses de joie, mais je glousse tout de même parce que la situation est inédite.

Je sens de l’espace se libérer, alors je peux étendre mes jambes un peu plus, pendant que j’enlace la cuvette comme une amie chère. Il se passe quelque chose d’étonnant et de surprenant.
La porte se renferme.
Alors, je me mets à pleurer lamentablement.

C’était sûr, que je me dis. La personne était venue chercher son amie, peut-être même sa copine. C’était quelqu’un de cher à ses yeux, dans une détresse pire que la mienne. J’étais pas tant à plaindre, dans le fond. J’en faisais des caisses, je le savais. J’ai les paupières lourdes, et j’aimerai me noyer au fond de ses toilettes, sûrement tirer la chasse d’eau et m’enfuir dans les égouts pour camoufler ma honte. J’ai sincèrement cru une seconde que quelqu’un en avait quelque chose à taper de ma gueule à cette soirée. J’ai la mâchoire serrée pendant que mes larmes m’étouffent à moitié, en venant chatouiller mon nez.
Je suis un gosse perdu dans une cour de maternelle, et l’alcool fait tituber mes états d’un endroit à l’autre. Je pourrais rire que je serais peu étonné. La tristesse a pris possession de mes neurones troués et défoncés, et je vis dans un drame tragique parce qu’une fille a été sortie avant moi. On m’a abandonné, encore. C’était normal. J’étais une sacrée ordure, un mégot de cigarette sur une plage qui vient se coller à une voûte plantaire, un chewing-gum sur l’asphalte qui s’accroche à une semelle hors de prix. J’étais indésirable, seul, et j’allais m’endormir seul dans cette petite pièce, sur le carrelage froid et sans vie d’une cabine avec un papier peint délavé et jaune.

Je me déteste d’y avoir cru à un instant, à ce sauvetage. C’était évident que tout le monde me haïssait à cette soirée, parce que j’étais pas réellement capable de m’aimer moi-même. Je me disais qu’après tout, c’était pas grave. J’étais mieux qu’eux. J’avais pas besoin d’eux. Mes bras se resserrent autour de ma tête pour former un petit coussin. Mes cheveux font une cascade dans la cuvette, et ça me fout encore plus la gerbe. J’imagine la composition bactérienne de mon support, et j’ai des hauts de cœur.

Perdu sur mon océan de larmes et sur ma barque dramatique, la porte se rouvre et mon coeur s’arrête. Est-ce qu’on allait me tirer hors de là aussi, me mettre la tête dans une bassine, me border sagement et me laisser crever sans vérifier le lendemain si j’étais encore en vie ?
Rien de tout ça.

Je sens des mains dans mes cheveux et je tremble sous le contact. Mon myocarde s’accélère. C’était définitivement mieux que tout ce que j’avais imaginé. Qui était cette personne. Qui s’intéressait à ma vie. Qui en avait quelque chose à branler de mon sort.

Euh. Désolé•e. Ca va ?

Lui.
Bien entendu que c’était lui. Le rouleur, mon bourreau, le tireur de cartes. Je finis par me dire que c’est un peu de sa faute si je suis dans cet état. Je nie toute ma responsabilité, mon envie de creuser la terre pour avoir les mains plus sales que mon coeur, de constater que le noir c’était aussi à cause de la peinture et non uniquement à cause des coups. Je soupire et je ferme les yeux. Je penche ma tête sur le côté pour pouvoir le regarder un peu.
Je constate toujours qu’il a les lèvres rouges, et je trouve ça toujours aussi étrange. J’ose pas utiliser le mot intriguant. Je préfère me dire que c’est bizarre.

« Ça va. »

Je fixe le mur derrière lui, et je me dis qu’il a pas une tête à porter du jaune. D’ailleurs, sûrement qu’il le sait déjà, vu que son visage n’est qu’une gigantesque fresque rouge et vert. Il connaît la colorimétrie. Je regarde ses yeux verts et me dit qu’ils sont cerclés de noir. Je me dis en déglutissant que c’est du maquillage, et je sais pas trop où me placer. Esmée, Faolan, Faolan, Esmée. Je comprenais toujours pas son prénom. C’était trop dur pour moi de réfléchir, et même sobre, je comprendrais pas.
Ça va.
Carrément, ouais. Je fais le répertoire de ma vie pour chercher de jolies choses à lui dire. J’aimerai lui parler de ma femme et de mes enfants, de ma jolie maison sur le bord de la mer à Seattle, à Pioneer Square. J’aurai un charmant Cabriolet, un Cadillac en leasing pour mon épouse, et on vivrait un rêve américain parfait. Je ferme les yeux. J’essaie d’imaginer de folles sorties à la plage, avec des pic-nics au fond des sacs et des Tupperwaves qui sentent le renfermé.

Je tousse, avec ce genre de toux qui annonce que rien ne va, et qu’une fois encore, je suis mauvais menteur.

« Non mais. »

Faolan a appuyé sur une faille. J’ai envie de croire qu’il s’intéresse à ma vie, autant que je m’y intéresse. Certainement que j’ai des choses très drôles à raconter. J’ai envie de me dire que y a un peu de curiosité morbide dans ses iris vertes, et que mon myocarde est en train de s’affoler parce que je suis ivre et que j’essaie d’évacuer le poison comme je peux.

« Mais non ça va pas. Mais ça va même pas bien du tout. Mais. En fait. J’en ai marre. J’EN AI MARRE. J’EN AI PUTAIN DE MARRE DE MA VIE. MA VIE. C'EST DE LA MERDE EN FAIT. »

C’était le retour des larmes et j’ai l’air extrêmement dramatique avec l’écho de la cuvette pour accompagner ma voix tremblante. Je grogne un long laïus du bout des lèvres, parce que ma mâchoire est engourdie et posée sur mon bras.

« Je crois que j’en peux plus, que j’ai touché le fond. Je crois que je veux juste vomir en fait. J’en ai marre, je sais même pas par où co- … T’sais quoi, je crois que si. J’ai pu de taf, j’ai fais péter les voitures de mes collègues parce qu’ils étaient ultra chiants et ultra cons. Franchement je regrette pas mais ça me fait chier. Seattle ça me saoule. Ma vie, ça me saoule. Mon travail bah il me saoule plus, du coup. J’en ai marre de ma vie. Je trouve qu’elle pue la merde. Y a rien de bien qui se passe. Je suis seul. J’ai pas de copine. Je suis célib et j’ai bientôt trente ans c’est la putain de honte. Je vais finir seul à vie et mourir comme ça. Je suis à fond sur une gow qui en a rien à taper et qui doit vivre sa meilleure vie pendant que je pense qu’elle est là à chaque fois que je fais. » Je marque une pause. « Mais frère ça fait neuf ans j’en peux plus c’est trop là c’est quand que ça s’arrête ce PUTAIN de cirque, elle est OU, ma PUTAIN d’happy ending ? Je fais tout bien, je crois en Dieu, je le prie, je fais mes prières le matin et le soir, je donne des fois aux SDF dans la rue, je te jure que je fais tout bien. Je suis même là à être le putain de clown à une soirée de cassos. »

Je déballe tout pendant que j’ai la tête qui tourne à chacun de mes mots. L'alcool délivre mes mots et expose mes maux à la gueule du premier venu.
Je repense à toutes les personnes qui sont passées sur cette cuvette.
J’ai de nouveaux haut de coeur et c’est trop. J’ai l’impression que mon estomac me hurle de dégager l’alcool que j’ai ingéré. J’ai la gorge en feu, acide. Je respire difficilement, la bouche entrouverte, comme si j’allais étouffer et manquer d’air à chaque instant. Je sens que je suis en sueur, que je suis mal au point.
J’ai froid. J’ai chaud.
Je suis malade comme un putain de clébard.

Je vomis toute ma bile d’un coup et j’essaie de foutre mon bras autour de la cuvette pour me cacher un minimum. Je me dis que j’ai l’air parfaitement misérable et que je passe une très mauvaise soirée. C’était bien entendu pas mon but initial. J’étais venu pour chercher de l’or et des saphirs, je repars avec des onyx autour du cou.
Je me tais pendant quelques secondes, les yeux fermés, prêt à recommencer au cas où mon corps le demandait. Je suis un peu satisfait. Je me sens plus léger, beaucoup mieux. J’ai presque envie de me dire que j’aurai moins la gueule de bois le lendemain.

J’ai juste envie de boire de l’eau, mais je sais qu’elle aura un goût de liquide étrange dans ma bouche alcoolisée, comme une pureté trop violente et quelque chose de trop frais pour mes pupilles. Des fois, je me souvenais que l’eau était composée de minéraux, et je trouve ça très effrayant comme principe.
Si j’étais composé de pierres, je me demanderais qu’est-ce que je serais. Une putain de topaze impériale, sûrement, encore et toujours. Parce que Faolan le voit, tout le monde le voit. Je suis une tâche orange, kitsch et faussement positive avec mon allure de clown.

« J’en ai marre. Je pense que je veux juste m’éclater la gueule à une soirée parce que j’en ai marre. Je sais pas où ça merde, où j’ai merdé, où ça a commencé, mais j’en peux plus. Mais en tout cas, ça fait du bien d’en parler et de … Faire … ça. » je dis, un peu honteux. « C’est sympa d’être venu. »

Mon bras se traîne jusqu’en haut du réservoir difficilement. Mes doigts s’accrochent à chaque angle, comme un grimpeur gravissant l’Everest. Ils trouvent le bouton de la chasse d’eau et j’appuie dessus pour dissimuler les preuves. J’attrape un peu de papier toilette pour me laver la bouche et je crache un reste de bile pour me laver les parois buccales.

« Si y a moyen de m’apporter un peu d’eau … Tu peux me raconter ta vie aussi, si tu veux. De toute façon, je suis bourré, et j’aurai tout zappé demain, je t’offre une thérapie gratuite, avec secret professionnel garanti parce que je suis trop éclaté pour me souvenir … Faoesmée, c’est ça ? »

Toujours pas, bien essayé, mais c’est toujours pas ça, Ambrose.

« Je te dois bien ça. Merci pour les cheveux aussi, ça m’aurait fait chier de gerber dessus. » je dis dans un rire gêné.

 


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Il te dit que ça va, mais tu vois bien que ça va pas. Parce qu’il a la tête dans les chiottes, des larmes encore sur ses joues, et qu’il est venu ici pour se détruire la gueule au whisky. Personne fait ça quand tout va bien dans sa vie. Et parce que, vraiment, c’était con de poser cette putain de question, que toi non plus t’aimerais pas qu’on te la pose, Esmée. C’est peut-être pour ça que tu fuis ceux que t’aimes, ceux qui t’aiment. T’as pas envie qu’ils te demandent en sachant qu’elle est la réponse, t’as pas envie de mentir en disant que ouais avec un sourire juste parce que pour l’instant y a quelqu’un, juste parce que là t’es pas tout seul, alors qu’à la seconde où tu vas l’être tu vas replonger. Est-ce que j’ai une gueule à aller bien ? Et Ambrose a bien la même gueule, à ce moment-là.

Y pas à attendre longtemps qu’il continue. Il murmure et gueule tour à tour dans la cuvette et ça fait de l’écho, les bruits de la fête sont atténués mais transperce le crâne de lae dragon·ne qui comprend pas tous ses mots. Ael est surpris·e qu’il arrive à parler autant sans gerber, parce qu’il en dit des choses, il en a des choses à dire au premier inconnu venu à une soirée pourrie. Il pleure encore et lae brun·e retient tes larmes aussi parce qu’iel a toujours du mal à les retenir, à côté de quelqu’un qui chiale. Et tu comprends pas tout, mais tu comprends assez, Fao. Assez pour avoir de la peine, assez pour que ça résonne dans ta cage thoracique, assez pour que tu te reconnaisses dans ses mots.

Toi aussi, t’en a marre, toi aussi tu te sens seul alors que tu sais que tu devrais même pas, que t’es même plutôt bien entouré. Mais tu préfères t’éloigner plutôt que d’assumer, et au final t’as l’impression d’être plus proche de ce mec bourré à qui tu tiens les cheveux qu’à n’importe qui d’autre, comme si c’était le seul qui ressentait la même chose que toi.

Toi aussi, t’aimerais l’avoir, ta happy ending. Y a quelques mois à peine t’y croyais encore, et depuis tout a changé. Maintenant y' a cette voix sourde, ce murmure au fond de tes pensées, celui que t’essayes désespérément d’oublier, encore plus que tout le reste.

Tu peux pas t’empêcher de songer que c'était presque mieux, avant qu'il se réveille.

T'as envie de pleurer, de crever d'avoir cette pensée mais au fond tu sais que c'est vrai, que c’était mieux pour toi en tout cas. T'allais mieux avant, quand ils étaient pas ensemble et que t'étais pas derrière, quand t'avais encore de l'espoir, et pas encore couvert tes mains de sang. Et c'est encore pire, parce que ça te fait mal de te rendre compte à quel point t'es égoïste. C’est pas à propos de toi, c’est lui qui méritait mieux que ça, tant pis si tu pensais que c’était l’amour de ta vie, tant pis s’il sort avec ta plus proche amie.

T'as pas envie que ce soit de la jalousie, mais quelque part, ça en est. T'as pas envie d'avoir peur qu'on t'abandonne parce que c'est complètement débile, c'est pas parce qu'ils sortent ensemble, traînent plus souvent ensemble qu'ils sont plus tes amis. Mais t'as déjà l'impression qu'ils t'ont laissé derrière, et que tout le monde va les suivre alors que tu traînes toujours par terre.

T’as pas envie d’avoir peur, Faolan, d’être toujours le loup brave et courageux que t’arrives à être parfois, sauf tu t’effondres sous tes insécurités. T’as plutôt envie d’être aimé, Esmée, mais t’es même pas sûre de le mériter.

Toi aussi, t’aimerais avoir ta happy ending, mais tu fais pas tout bien comme lui pense le faire. Tu fais rien comme il faudrait, tu penses même pas correctement. T’as arrêté de prier Dieu ou le Grand Dragon y a bien longtemps, quand tes petites sœurs sont mortes. Tu donnes aux gens mais sans vraiment y réfléchir, sans doute pas aux bonnes personnes. Lui, il se demande ce qu’il a fait, et tu sais pas pour lui mais pour toi tu sais que la réponse c’est juste que toi, t'es trop indigne pour y avoir droit.

Ambrose finit par dégueuler ses tripes alors que les tiennes se serrent, à quelques centilitres près tu serais dans le même état et tu te battrais contre lui pour la cuvette. Puis il continue parce que la bile dans ses mots à l’air d’être pire que celle dans son estomac, et tu peux comprendre pourquoi, avec tous ceux qui tourbillonnent, se battent en duel et se plantent dans ton esprit comme des échardes d’obsidiennes.

Ambrose dit que ça fait du bien, que c’est sympa d’être venu, et un sourire fatigué étire difficilement les lèvres de son interlocuteur·e. Qui secoue la tête pourtant, quand l’autre essaye encore une nouvelle manière de mixer ses prénoms. Mais bon il est bourré, alors ça peut encore se pardonner. Ael décide de juste l’ignorer.

-Ouais, j’comprends. T’inquiète pas, c’est.. normal. Enfin j’crois. J’sais pas. J’comprends ce que tu voulais dire en tout cas.

Mais iel baisse la tête en arrière et regarde le plafond comme s’il y avait un miracle caché dans les recoins miteux. Y a rien qui est normal, dans sa vie, même pas dans cette situation. Une pointe british ressort dans ses mots un peu trop vulnérable, un peu trop honnête, mais bon ça sortira jamais de ses toilettes, hein ?

-J’ai fait un truc… J’croyais que ça allait tout arranger. Et en fait, tout s’est cassé la gueule. Bon, j’ai niqué les voiture de personne, mais j’ai aussi arrêté de bosser… J’sais plus quoi faire non plus. C’est pour ça que j’vais à des soirées merdiques où j’tiens les cheveux aux gens qui dégueulent. Enfin, j’sais que c’est moins pire que d’être la personne qui vomit…

D’ailleurs il t’a demandé un truc, tu t’en souviens maintenant.

-Ah, de l’eau. Pardon. J’vais te trouver une bouteille.

Sauf que t’as encore la tête qui tourne, et tu te lèves pas tout de suite Fao, d’un coup ça te parait insurmontable maintenant que t’as commencé toi aussi à cracher ce que t’avais sur le cœur. Mais faut que t’arrêtes de faire ça - c’est pas à propos de toi, ici.
   

   
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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool

Mon corps n’est pas un temple, mais un putain de désert aride.

Je me sens déshydraté d’avoir trop bu, et je suis étonné de pas avoir les lèvres enflées tellement je les sens profondément. L’air chaud et poisseux des dunes souffle dans ma cage thoracique. Il paraissait qu’on pouvait entendre le sable chanter, entre les serpents et les cactus. Entre les uns qui ont du poison au bout des crocs et les piques à myocarde des autres, je me demande lesquels je préfère. Je voulais les comprendre, les écouter, ces musiques étranges, bercées dans la solitude et la perdition.

A la place, j’entends Faolesmée. Après tout, les gens chantaient avec leurs cordes vocales, donc c’était normal de penser que les voix étaient des mélodies.
Il me dit qu’il comprend et j’ai la tête sur mon bras. Elle penche vers la cuvette, au cas où. Il devient mystérieux quand il me parle de trucs, d’emplois perdus, et je sais pas vraiment si c’est moi qui suit trop éclaté ou si c’est que ses paroles sont floues.

Des trucs. Il a fait des trucs, et j’ai envie de dire que je suis plutôt content pour lui. Moi, j’avais l’impression de rien faire, à part des conneries, alors s’il faisait des trucs, c’est toujours qu’il devait agir, avancer. Finalement, j’aimerai bien, moi aussi, faire des trucs. C’était les petits trucs qui fondaient une vie, et j’espérais que c’était ces trucs qui fondaient les familles aussi. Je serre ma main en haut du réservoir.
Mais son truc à lui, ça a l’air d’être perdu, ou de tenir des cheveux, je sais pas, j’ai pas tout compris. Alors, je respire toujours difficilement, et j’espère pas mourir dans ces toilettes dégueulasses parce que je me dis que ça rendrait mal sur mon épitaphe.

« Mais … Euh … C’est ... bien de faire des … Trucs, non ? »

Je ris un peu et je commence à vraiment crever de soif. Je me dis que bientôt, je pourrais rejoindre les cactus de mon désert émotionnel, mais que j’aurai une posture un peu plus classe, parce que j’aime pas les W. C’était le début de chaque question.
What quand je me demandais ce que je foutais de ma vie. Who quand je comprenais pas les prénoms et que je tentais de capter les gens, sans réel succès. Why, que je pourrais porter en collier tellement j’avais envie de me poser constamment cette question. Pourquoi. J’aurai qu’à le présenter fièrement aux gens, et j’économiserai de la salive comme ça.

« Moi, je sais pas … J’aimerai bien faire des tas de trucs. »

Je suis perdu et je sais plus vraiment ce que je dis. Je pars sur mes débats intérieurs sur la définition du mot truc. Mes tempes vont exploser si j’arrête pas de penser deux minutes et je sens que mon front est couvert de sueur parce que j’ai juste mon corps empoisonné qui me hurle de prendre un peu soin de moi.
Je décide, pour la première fois depuis longtemps, de l’écouter.

Je prends appui sur le réservoir, mon autre main vient trouver les canalisations des toilettes. Tremblant, j’ai chaud et froid en même temps, et ma mâchoire peine à se refermer puisque chaque effort me semble insupportable. Mes jambes ne m’obéissent pas. Mon coeur me fait mal, c’est une tempête dans mon corps, et j’essaie de calmer mon naufrage.
De l’eau.

« Wai-…. WAIT. » Encore un mot en W à noter dans ma longue liste des colliers à porter. « Y a un lavabo, je- … Je vais ré- … Ré- … RE-U-SSIR. »

J’essaie de tout articuler avec beaucoup de difficulté et je me retrouve à genoux devant l’évier à tirer la langue pour chopper un filet d’eau en tendant le cou. Tout me semble si loin, et je suis un vagabond paumé dans des quêtes ridicules. Mes mains rejoignent l’effort et tentent de créer un petit pont pour amener l’eau jusqu’à ma bouche.
C’est globalement un échec. Je manque de me noyer quand j’en reçois dans le nez et je tousse immédiatement.

« Putain mais c’est trop chiant l’eau ! Pourquoi ça marche comme ça et pourquoi c’est liquide, c’est débile ! » je m’emporte pendant qu’un jet m’arrive dans l’oeil.

Je joue quelques minutes avec le robinet avant de mettre de l’eau de partout, puisque mes mains passent devant l’arrivée d’eau, exerçant des pressions qui envoient du liquide sur les murs.
Décidé et têtu, je tente tant bien que mal d’avoir quelques gorgées pour au moins me nettoyer la bouche, parce que j’ai peu envie de me remettre à vomir.
Je suis trempé mais je suis clairement trop bourré pour m’en rendre compte.

Alors, je me laisse glisser de nouveau contre le mur, face à mon interlocuteur au prénom mystérieux. Je remarque que son visage est peu commun. J’ignore si c’est le maquillage, mais je constate que j’ai jamais vu de lèvres aussi larges.
Puis je préfère regarder ses cheveux parce que je trouve ça plus convenable.

« Attends, je suis pas là … Tout s’est cassé la gueule … T’as fais tomber des gens ? T’as … T’as fais tomber des trucs à ton taf je- … Je je je comprends pas là ce que tu me dis ... »

Je repense aux soirées merdiques et je me dis que je suis certainement mieux dans ces toilettes que là bas. On a pas besoin de place, alors on fout nos jambes comme on peut. J’ai la tête en dessous de l’évier, et j’essaie de garder cette information en tête quand je devrais me lever pour pas m’exploser le crâne contre la faïence. Mes genoux sont ramenés sous mon menton pour garder un peu de place … Ou plutôt, parce que ma tête menace de tomber par terre avec cette gravité étrange, menée par l’alcool et la beuh.

« On peut faire un aqua ici, non ? » Je rigole, mais je suis parfaitement sérieux. « Puis, on pourrait … Je sais pas … Monter une … Une start-up … Une start-up de soirées nulles. On inviterait que des gens nuls, on mettrait de la musique nulle, et y aurait des acteurs payés pour vomir. » je marmonne en me marrant. « Je sais pas … Ca me semble … Marrant. »

Je ris mais j’ai mes doigts qui gratte ma gorge parce que j’ai juste envie de camoufler ma douce envie de partir vivre au Groenland en short pour crever de froid. Je jette ma tête en arrière parce que le sol m’attire à force de le regarder. Manque de chance, je suis trop enthousiaste à l’idée de regarder un nouveau plafond et mon crâne percute le mur derrière.
J’ai juste un bref gémissement et une vague grimace. L’alcool anesthésie mon corps, et je constaterais mes bleus et les bosses demain avec étonnement.

« … Ça serait plus marrant que nos vies en tout cas. » J’éclate de rire, à défaut de m’éclater la gueule. « Et toi, c’est quoi, ton truc ? »

J’ai aucune conscience des sens étranges de mes mots. Je suis juste curieux de voir à quel point nos vies sont vaines.

 


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Dim 27 Mar 2022 - 4:01
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Des trucs, il aimerait bien faire des trucs, qu’il te dit. Toi aussi t’aimerais bien faire des trucs Fao, mais t’as fait le truc de trop, maintenant t’es recouvert·e d’une chape d’apathie qui t’empêche de bouger. Immobile dans ton lit, immobile aux soirées, immobile dans ton esprit en train de couler, comme une statue qui sombre dans l’océan sans pouvoir lutter contre les vagues. T’as fini par y tomber, dans ce putain de fossé Esmée, celui où tu voulais pas qu’Orpheus tombe, celui où tu voulais pas qu’il sombre. Et finalement c’est toi qui a plongé tête la première, comme Ambrose dans ces putains chiotte, tu t’y es enfoncé tout seul comme un·e grand·e et t’arrives plus à en sortir. Alors oui, toi aussi t’aimerais faire des trucs, Faolan. Mais t’es pieds et poings liés par tes propres émotions, par ta propre dépression. Océan de sable mouvant où t’avais arraché l’aileron du requin qui nageait dans ses eaux troubles, sans comprendre qu’après ça tu te noierais dans son sang.

Il est partout, le sang, il te recouvre encore même s’il y a longtemps que tu as tout lavé. Rouge tes cheveux, rouge tes lèvres, rouge ton vernis à ongle écaillé. Tu t’es dit que c’était pour te réapproprier la couleur, pour recouvrir le carmin d’écarlate, mais en fait c’est juste pour montrer à la face du monde à quel point t’es taché·e d’hémoglobine, jusqu’au plus profond de ton âme. Ceux qui disent que c'est une couleur chaude, sans doute qu'ils n'ont jamais tué personne ; parce que t'as pas chaud, Fao, t'as froid jusqu'au plus profond de tes os. Et puis à côté, il y a ce noir qui absorbe tout, noir comme tes racines, noir comme le maquillage autour de tes yeux, noir comme les blessures qu’il te laisse parfois. Finalement, peut-être que ton compagnon d’infortune ce soir a bien fait de te rappeler que t’avais les yeux verts, et peut-être qu’il a bien fait d’avoir les cheveux aussi roux pour te rappeler que les autres couleurs existaient.

T’as envie de lui dire que c’est bien de faire des trucs, mais encore faudrait faire des trucs biens. Toi, t’as plus vraiment la force de rien faire. Même pas de te battre, pour toi-même ou pour les autres. Qui a encore besoin de toi de toute façon ? Même pas de l’empêcher de se plier dans tous les sens pour atteindre le robinet, alors qu’il fait le con pour l’atteindre, ouvrir l’eau et réussir difficilement à boire.

Il s’en fout de partout, et lae Riverwood a un pâle sourire devant le pitoyable spectacle. Est-ce que c’est ça ta vie maintenant, Faolan ? Aider les gens aussi bas parce que personne d'autre n'a besoin de toi ?

Il gueule que l’eau c’est chiant, pourquoi ça marche comme ça, pourquoi c’est liquide. C’est vrai, ça, pourquoi le monde marche comme ça ? Pourquoi il a la tête à l’envers depuis quelques mois, pourquoi y a rien qui va ? Est-ce que c’est dans l’alcool, l’océan, le sable ou le sang que tu te noies ? Mais toi tes cordes vocales sont asséchées, t’as la voix trop cassée pour gueuler, c’est pour ça que t’appelles personne à l’aide. Et aussi parce que t’es pas sûr·e que quelqu’un puisse te sauver, et quitte à choisir tu préfères être immergé seul·e que d’emporter une autre personne avec toi.

Et l’autre est là avec toi, déjà en train de nager dans une mer de poix. Mais peut-être que la sienne est moins collante, peut-être que tu peux l’aider à s’en tirer, quitte à le faire s’échouer sur un bout de bois flotté. Tu te dis que lui au moins, y a peut-être moyen qu’il aille quelque part.

C’est presque drôle, à quel point toi aussi tu es pitoyable. C’est encore plus drôle quand il commence à dire encore plus de truc incompréhensible face à ton silence, qu’il propose de faire un aqua puis de monter une start up, qu’il se met à rire comme si c’était le show le plus comique de l’année. Sans doute que de l’extérieur, vous avez l’air tellement ridicule que c’en deviendrait drôle, de se moquer de vous.

Il rit, alors tu ris Esmée, parce qu’il a raison, que ce serait toujours plus marrant que le restant de ta vie actuelle. Au fond de ta gorge, tes rires se transformeraient en sanglots si tu les laissais aller. Mais tu ris, parce que tu préfères ça qu’une énième soirée à pleurer. Et parce que tu comprends pas grand chose à ce qu’il dit, alors tu te dis que ça doit être drôle aussi. Tu t'inquiètes un peu quand il se cogne, mais il a l’air de s’en remettre. Tu manques de lui demander encore une fois si ça va, mais tu te mords la langue à la place. C’est stupide comme question, tu feras pas l’erreur une deuxième fois.

Alors tant pis si les gens veulent aller aux toilettes, ils iront pisser dans le jardin. En fait, t’es même presque certain·e qu’il y a d’autres cabinets dans cette maison, sinon la meuf qui dormait dedans se serait sans doute faite virer de là avant. Tu sors le joint déjà roulé un peu écrasé que t’avais dans une tes poches.

-Viens, on fait cet aqua. T'as du feu ? Et mon truc, euh..

T’hésites, t’es pas encore prêt·e à dire tout ce qu’il y a dans ton cœur, pas encore prêt·e à ce qu’il voit que derrière tout ce rouge il y a vraiment du sang. Tu préfères qu’il voit le vert de tes iris, le rose de tes chaussettes, le violet de tes lacets, avant que tous ne deviennent comme pour toi, monochrome.

Peut-être que tu le seras quand c’est dans la fumée que tu te seras noyé.

-C’est nul, mon truc. Mais je croyais que ce serait bien. Enfin, je l’ai pas fait pour moi, mais… Je.. Je sais pas. Il s’est réveillé après des années sauf qu’il m’a oublié. Et maintenant il sort avec ma meilleure amie, et je fais des cauchemars.

T’as tout raconté dans le désordre, et ça doit avoir aucun sens, surtout pour quelqu’un qui connait rien à ton histoire. Tu sens le bad trip s’approcher si tu continues d’en parler, alors t’essayes de changer de sujet très vite.

-Enfin fait pas gaffe, euh… C’est pas grave. C’est un peu trop compliqué à expliquer, t’façon. On devrait trinquer sur notre chômage, à la place. Comme ça on peut en profiter pour monter notre super start-up.

Tu sais pas ce que tu dis mais c’est pas grave. Le pro-tip c’est de parler assez vite pour avoir l’air de comprendre de quoi on parle.

-Je sais pas pourquoi l’eau c’est liquide, j'me suis jamais posé la question.

Iel sait juste que y a pas que dans ce liquide-là qu’on peut être englouti.
   

   
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Dim 27 Mar 2022 - 18:50


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CW : mention de drogue (cannabis), vomi, alcool + pensées auto-destructrices

J’ai toujours trouvé ça étrange qu’on parle d’aqua pour parler de fumer dans un endroit restreint.
Il y a de l’eau, dans des aquariums. C’était cocasse. Si l’eau touchait la précieuse corde qu’on se tendait pour pas couler, certainement qu’elle se délierait et s’écroulerait en cendres. Je me demande si la fumée survit en milieu aquatique. Il y a des poissons qui crachaient de l’encre, mais il n’a rien de plus immatériel que la fumée. Avec un peu d’effort, j’arrive à m’en convaincre. Il y a rien de plus immatériel que la fumée, quand elle entre dans nos poumons, les induit de saleté parce qu’on était deux petites éponges sales qui attendaient d’être essorées. Mes yeux sont deux trous noirs, et heureusement que mes paupières sont trop tombantes pour cacher cette affreuse circularité. Quand Faolan sort son joint, un large sourire s’étend de droite à gauche. Je me sens plus heureux à l’idée de me perdre encore un peu, plutôt qu’à chercher des pistes sur le sens de ma vie.
Je me disais que je pouvais juste me perdre encore et encore, de soirée en soirée. J’irai toujours plus loin. A la fin, je serais un gars un peu étrange dans des salles de bain, toujours dans les contre-soirées les plus vaseuses. Je me planquerai derrière des rideaux de douche, avec des cachets contre la langue à défaut d’en avaler des réellement utiles. J’aurai les synapses niquées, la dopamine en fanfare dans mon corps, les zygomatiques souffrantes de trop sourire, …
Je me demande ce que ça ferait, de finir dans une baignoire avec de l’ocytocine plein les poumons. Je serais peut-être heureux, si personne venait me déranger. Si j’étais bien entouré, je pourrais même rire avant que mon corps ne lâche.

Alors, j’attendrais.

J’attendrais que ce moment arrive, à traîner ma carcasse trop maigre de soirées en soirées, à voir mes chaussures devenir de plus en plus sale, mes cernes bouffer de plus en plus mon visage. Avec un peu de chance, il y aura des personnes pour me rejoindre dans cette baignoire. Elles auront des petits cercles dans les yeux et dans le coeur, de l’acide dans le crâne, et on pourrait juste s’agiter au rythme de mes perditions. Je m’amuserai pas.
Mais ce serait moins cruel que de finir la tête dans des cuvettes à vomir.

Gone, gone, gone
I was gone
I get dropped from where I belong
I take my pills and I get in the mood and I
Take five to get it to load in
Even in the place
And I get my jeans on right
And sit in the rows and
Inside I live in a cage and I


« J’ai un briquet que j’ai volé là-bas. Il est super moche, y a des licornes dessus, c’est giga nul. Tiens, prends le et garde le si tu veux, je compte pas l’utiliser en public, j’ai des standards quand même. »

Je me disais que ça faisait super pédé, les licornes. L’autre se maquille, je me dis qu’il doit pas en être à ça près. Qu’il prenne ce briquet, et je me dis que ça le fera rire un peu, de le sortir et de se dire qu’il venait d’un type shady en soirée qui s’était pris des trains trop violents pour se relever.
J’atomise les règles de la bienséance en récupérant son joint pour le faire craquer. Si j’arrivais pas à me tirer d’ici, je tirerai dessus, et j’oublierai que c’était un truc que j’étais incapable de faire sauf sur des bâtonnets verdâtres. Mes yeux se ferment un moment et ma cage thoracique s’ouvre. Il semblerait que je n’ai pas respiré depuis des siècles, maintenant. Un sourire béat se peint sur mon visage.

Elle arrivait quand, notre fin du monde ? J’ai des envies d’Apocalypse dans le coeur, si bien qu’à ce moment précis, j’ai les idées trop floues pour focaliser sur des valeurs abstraites. Mon corps crie en liquide noir et en fumée monochrome, et mes jambes prennent trop d’espace. Je ricane. Les invités vont hurler. J’imagine qu’ils iront pisser dehors ou dans la baignoire. C’est pas mon soucis. La fumée commence à envahir les toilettes et l’image est chouette.
Avec elle, les couleurs de l’autre en face ressortent davantage. Elles sont plus pastels, moins criardes. Le rouge bordeaux devient une entité bienveillante, et le rose de ses chaussettes s’accorde à mon prénom. Je plisse les paupières. C’est étrange. Il a du violet de la solitude sur ses lacets, et je me dis que ça doit être à force de s’attacher comme un maudit ruban sur des fantômes.
Il me le confirme. C’était nul, son truc. C’était bien nul. Je comprends maintenant pourquoi lui aussi, il écume les soirées à la recherche d’un point d’ancrage, de quelque chose à laquelle se rattacher. Au milieu de la moisson d’abrutis, j’ai un peu pitié de nous. Les gens vomissaient, faisaient des malaises, dansaient, baisaient. C’était de bonne guerre qu’on bloquait les toilettes. C’était devenu notre empire. Quelques mètres carrés à gouverner, et un lavabo pour nous abreuver quand l’alcool viendra détruire nos organes.

« … Ah ouais c’est … C’est vraiment super nul. »

Je lui tends le joint avec un sourire amer. Je trouvais ça étrange que les gens dorment pendant des années. Je mobilise quelques neurones, et tente de lire à travers les lignes. Est-ce que c’était une étrange métaphore pour symboliser que son ami avait ignoré ses sentiments pour sa meilleure amie pendant des années ? J’ai un livre de contes de fée qui s’ouvre sous mes yeux, pendant que ma lecture peine à devenir personnelle.

« Tu fais des cauchemars parce qu’il s’est réveillé, parce qu’ils sortent ensemble ou … ? »

Je marque une pause et je tente de prendre un peu d’eau dans ma paume pour me la foutre sur le visage. Avec un peu de chance, moi aussi, je me réveillerai un peu. Difficilement, je baisse la cuvette des toilettes pour m’asseoir dessus, ramenant mes genoux sous mon menton pour prendre le moins de place possible. Comme ça, mon compagnon d’infortune aurait un peu de place pour s’étendre. La fumée continue à danser sous nos yeux, et je prie pour que mes cheveux restent fièrement roux sans se teindre d’un châtain un peu maudit.

« Des fois je fais des cauchemars aussi. Je suis un dauphin et je nage super vite. Sauf que j’oublie que je suis un putain de mammifère et du coup je monte pas à la surface. » J’aimais bien les dauphins. « Ou je me fais manger par une orque. C’est des connasses, les orques. Et je me débats comme ça ... » je dis en imitant tant bien que ça le dauphin qui se débat. « Et j’utilise mon sonar mais aucun dauphin se ramène parce qu’ils sont tous occupés à faire des trucs de dauphins comme … Chasser … Baiser … Nager … Sauter … Je sais pas … Enfin, c’est chiant, et je crois que la seule contente dans ce cauchemar c’est cette putain d’orque. Et je fais toujours le même cauchemar. Tu crois que mon animal totem, c’est le dauphin ? Parce que je pense et que ça pourrait être ... Le tien ? »

Je m’interromps. Sûrement qu’il en a carrément rien à foutre de mon rêve, mais je sens que dans cette histoire, c’est un peu un dauphin aussi. Je déglutis et mes yeux se focalisent sur ses chaussettes. Elles sont roses, et y a peu de rose dans l’océan. Je fronce les sourcils. Peut-être que ça serait autre chose alors. J’espérais juste que ce soit pas lui, la gigantesque orque de mon rêve, mais il a pas l’air.
On a juste l’air aussi paumés l’un que l’autre, et le briquet licorne est posé au sol. Il est toujours aussi moche et de mauvais goût mais je peux pas nier qu’il est bien utile, maintenant et tout de suite.

Gone, gone, gone
Ahh!
I was gone with the self of the day, gone
With the self of the day, gone
With the self of the day, gone
Gone, gone, gone, gone
I was gone


 


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Dim 10 Juil 2022 - 15:10
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Ambrose te tend un briquet avec des licornes, des paillettes et du rose, il dit que c’est giga nul mais t’hausses les épaules parce qu’il est assorti à tes chaussettes, et puis c’est typiquement le genre que tu possèdes et que t’utilises d’habitude. Mais là tu les a tous perdus Fao, les paillettes et les arc-en-ciel ça te fait presque mal aux yeux avec la joie que c’est censé t’apporter quand tu les regardes. Il continue en disant qu’il a des standards et ça te fait un peu ricaner, parce que t’as clairement pas les mêmes. Et puis qu’est-ce qu’on s’en fout d’à quoi ça ressemble un briquet, tant qu’il marche et qu’avec on peut allumer un peu d’échappatoire doucereux, comme celui que le roux allume. La fumée fait des volutes dans les airs, l'atmosphère devient plus trouble, plus opaque et quand c’est comme ça, Esmée, t’as vraiment l’impression de rêver.

C’est pas le meilleur des rêves, coincé·e dans les chiottes avec un mec que tu connais à peine qui vient d’y dégueuler, la peau et le cœur couvert des blessures que tu caches et celui-ci un peu au bord des lèvres. Mais y a une amélioration comparé aux cauchemars récurrents qui remplissent ta bouche et ton crâne de sang, ceux où tu te perds, ceux où tu te noies.

Les couleurs sont plus ténus, elles se brouillent et se mélangent un peu, mais l’éclat orange de ses cheveux fait toujours danser les souvenirs qui se plantent douloureusement dans ton esprit. Mais tu fumes un peu plus, Faolan, tu respires goulûment l’air saturé avec l’espoir que quand ta tête tournera assez, les épaves coupantes de ta mémoire iront se fracasser un peu plus loin.  

Ton compagnon d’infortune pose la question fatidique. Pourquoi tu fais des cauchemars ? Hein, Fao, pourquoi ? T’es pas prêt·e à avouer ton crime, de toute façon si un·e inconnu·e peinturluré·e avec qui t’étais en train de fumer t’avouais qu’il avait flingué pour faire tout ça, tu le croirais sans doute pas. Et t’as pas vraiment l’envie ni la foi d’expliquer tous les tenants et les aboutissants, ou de pourquoi c'était justifié, que tu devrais pas aller en prison. Tu bredouilles quelque chose d’incompréhensible, t’es même pas sûr de ce que t’as répondu mais lui il a l’air d’avoir compris un truc parce qu’il se met à déblatérer sur ses propres rêves, où il est un dauphin qui se noie pourchassé par une orque. Il tente même d’imiter l’animal en train de se débattre, contre l’étreinte du liquide ou celle de la prédateure, et ça arrache des rires amers à ta gorge desséchée.

Tes pensées visualisent un peu trop bien la scène Esmée, sauf que rien est dans le même sens. C’est pas toi que l’orque a attaqué, c’est bien celui que t’aimais, et t’as fini par la buter cette putain d’orque sauf qu’après tu t’es noyé quand même dans le carmin autour de sa carcasse.

T’es pas un dauphin Fao, t’es un requin et si t’arrêtes d’avancer tu meurs, et là t’as bien ralenti en perdant ton chemin dans cette mer de sang et de cendre dans laquelle tu t’es enfoncé et qui remplissent ta respiration. À force tu vas finir par t’échouer dans les abysses toi aussi, et sans doute que la scène que t’es en train de vivre c’est déjà effleurer du doigt le fond du trou. Mais tu peux pas vraiment lui répondre tout ça.

-Ouais, peut-être bien que mon animal totem c’est un dauphin qui se noie. J’peux relate, en tout cas.

Tu te demandes si c’est plus facile, de communiquer par sonar. Si tu savais faire, peut-être que t’aurais pas tous ses problèmes. Tu sais que ça sert à rien de s’apitoyer sur ton sort mais tu peux pas t’en empêcher, là, enfermé dans les toilettes au côté d’un parfait inconnu avec qui tu fais un aqua un peu merdique ; en cet instant, vous êtes exactement comme deux poissons enfermés dans un aquarium trop petit pour eux. Mais l’immensité du reste des flots te fait peur, Fao.

Tu ne dis plus rien pendant quelques secondes, quelques minutes, quelques heures - impossible de savoir alors que le temps se déforme en même temps que tes pensées et les tourbillons de fumée. T’as l’impression de te fondre avec le mur et le sol, perdu dans des rêves marins que t’oublies aussitôt qu’ils sont finis. T’es même un peu somnolente, Esmée, quand d’un coup ta torpeur et peut-être celle d’Ambrose aussi est brutalement interrompue par de gros coups à la porte branlante, bientôt suivis une voix en colère qui n’hésite pas à vous insulter en vous criant de libérer la place. Tu clignes des yeux mais c’est compliqué de se lever, de parler, de faire autre chose alors que tu viens si soudainement de quitter le monde aqueux dans lequel t’étais plongée.

-Putain...

C’est la seule chose que t’arrives à marmonner alors que tu concentres le reste de tes forces à faire bouger tes muscles amorphes. Décidément, t’es vraiment défoncé - mais est-ce que ça suffit encore vraiment, Esmée ?
   

   
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Lun 8 Aoû 2022 - 22:12


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Ma tête est immobile tandis que l’intégralité de la salle est en mouvement.

Je suis immobile quand il me répond que ça lui irait bien, un dauphin qui se noie comme animal totem. Je me demande si c’est dans leur ADN, dans leur instinct de survie, d’aller constamment à la surface pour remonter. Et si les dauphins étaient capables de sonder les pires abysses pour remonter constamment, vaillants, pour aller percer la surface de la mer et respirer ? Ce serait un bon animal totem pour quelqu’un de désespéré, et je me contente de regarder Faoesmée ou Esméao ou peu importe son nom en hochant mécaniquement la tête. Est-ce que les dauphins rêvaient quand ils nageaient sur des kilomètres, pas vraiment conscients, pas vraiment endormis ? Est-ce qu’il y avait tant de choses à faire dans une vie de dauphin pour ne jamais leur laisser de quoi respirer, de quoi revenir à la surface sans relâche ?

Finalement, ça me semble assez étonnant, les dauphins.
C’est sacrément inadapté, un dauphin.

« Content que ça te parle, écoute. »

C’est surtout complètement con, un dauphin. Quelle idée de respirer à l’air libre quand on est destiné à vivre dans l’eau. Je garde pour moi que c’est certainement un animal ayant raté un stade de l’évolution. Je présume que tout le monde aime les dauphins, beaucoup plus que les requins, alors que c’est mal aimé mais plus adapté.
S’il était un dauphin, je serai certainement toujours et éternellement un requin marteau. On dirait qu’on serait ennemis pour chuchoter de jolis contes aux enfants de rivalité, tandis qu’on passerait juste à côté en s’ignorant.

J’ai des pensées comme des bulles dans la tête, ma bouche crache des volutes de fumée. Je souffle doucement pour leur dire d’aller se faire foutre, qu’elles ont jamais été invitées ici et qu’elles seront notre aquarium.
On sera deux dauphins qui respirent pas, dans notre océan de fumée, où aucune bulle ne monte à la surface.
J’ai honte de l’avouer, mais l’image me plaît. Dans quelques jours, j’en aurai plus rien à foutre, et je deviendrai un requin marteau à me penser plus seul en mer que je ne l’étais.

BOUM BOUM BOUM

Mon coeur rate un battement et je sursaute. Je regarde l’autre en face de moi et me rappelle que c’était l’autre con qui cogne à la porte qui m’a fait réagir. Il veut entrer et j’oublierai presque que c’est le seul toilette de la maison. Je hausse les épaules. Fallait être con pour avoir qu’un seul toilette dans une maison aussi grande.

Il fallait trouver quelque chose. La fumée a quelque chose d’agréable parce qu’elle s’accorde avec nos crânes. Je suis aussi lourd que mon coeur et j’ai la tête désorientée comme mes pensées. Je pourrai dormir à même le sol que rien ne me choquerait. Peut-être que l’inconnu au prénom improbable pense la même chose, mais qu’il ose pas le dire. On aurait de la place, chacun d’un côté de la cuvette. Je réfléchis à toute allure. Il faut trouver quelque chose et-

Le carrelage des toilettes est bleu et c’est d’un extrême mauvais goût.
Alors, ma langue le devient également, alors qu’aucun curaçao n’est venu perturber la soirée. Je porte seul son héritage et je me laisse tomber joue contre la porte. Mon portable m’affiche un texte passé sur Google Traduction et les lettres dansent devant mes yeux. J’ai aucune idée de la prononciation, et le carrelage est toujours aussi insultant.

« Je … Je êtreuh désolay, ami vomireuh, NOT FREE. »

Je connaissais avant que le mot « papillon » en français, et je présume que c’est certainement le seul que je sais prononcer à peu près convenablement avec le temps.
J’ai toujours autant la nausée, tandis que mon foi m’assure que c’est pas qu’un soucis d’alcool et de fume. Je ferme les yeux et l’intégralité du sol tremble, virevolte, semble effectuer des mouvements que même moi je suis incapable de réaliser. Il y a des textures bizarres contre la porte et le bois me semble presque doux.

Mes yeux piquent, et mon coeur m’assure que c’est pas qu’une question de fumée.
Par sécurité, je tire une nouvelle latte en attrapant le joint entre les doigts de mon compagnon d’infortune.

« Peut-être que si on fait plus de bruit, ils vont abandonner et penser qu’on est morts. »

Ce serait qu’une demi vérité, qu’un demi-mensonge. Je retiens l’information au bout de mes lèvres.
Ma technique ne marche pas quand j’entends que ça joue avec le verrou au bout de dix minutes. Je déglutis. Certainement qu’ils tentent de forcer la porte avec un tournevis, quelque chose. Par réflexe, j’attrape du papier toilette et tente de bourrer la serrure et les jointures de la porte avec. Si j’arrive à les bloquer, peut-être que notre aquarium imaginaire sera sauvé.

« J’ai pas envie de partir de là, on est bien. » je marmonne tandis que je ramène mes jambes sous mon menton, la moue boudeuse. « On s’amuse bien, à parler de dauphins et de nos vies pourries, ils sont nuls les autres, ils sont inutiles et ils savent pas parler et en plus ils jouent mal aux cartes enfin ils sont bons en rien et ils sont même pas bons à avoir des vies nulles. » je dis au fur et à mesure que ma voix se casse progressivement.

Je plane à l’intérieur de ma boîte crânienne et chacun de mes mots semble glisser loin de ma langue pour venir se mélanger aux volutes. Quand la porte s’ouvrira, toute la fumée partira et je serai qu’un poisson bon à m’agiter au sol pour qu’on me renvoie à l’eau, tandis que j’irai rejoindre un air trop massif, trop étouffant, entre les enceintes et les corps flasques.
Les murs sont toujours aussi éprouvants, et le cliquetis de la serrure continue. C’est de la merde.

« Puis ils ont qu’à aller pisser dans le jardin, ça arrosera les plantes. » je finis par dire d’une voix monotone.

L’intégralité de la soirée entière semble décidée à anéantir notre fun, et je fronce les sourcils. L’alcool me susurre que c’est certainement le cas et j’ai des envies de guérilla. J’ai envie de renverser du whisky sur les enceintes, de repeindre de vert le sol au Get 27, de coller toutes les semelles à la vodka et de sceller toutes les relations avec de la bière bon marché.
Si on avait pas le droit au bonheur, je trouvais ça injuste que les autres s’amusent, chantent, s’entendent sans sonar, sans radar, et s’orientent grâce à des techniques que j’avais pas, des choses que j’avais pas comprises au bout d’années de sociabilisation.

J’avais commencé à vivre à 18 ans, et j’étais donc à mon stade adolescent du social.

La porte est sur le point de s’ouvrir sur ma déception et je regarde l’autre.

« Tu sais danser ? Parler ? Ou on sert les cocktails les plus écoeurants pour que tout le monde aille vomir ? »

Mon corps me hurle autre chose.
Va dormir, abyssal bouffon

 


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Sam 24 Sep 2022 - 20:59
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Il a raison, toi non plus t’as pas envie de sortir de là. C’était bien, d’être juste deux à se comprendre, à se cacher du monde jusqu’à ce qu’il vous oublie ou bien à défaut, jusqu’à l’oublier vous. Ça aurait été encore mieux que le temps s’arrête pour de vrai, comme t’avais l’impression qu’il l’avait fait.

Ça te fait rigoler, Fao, les insultes qu’il leur lance, mais ton rire est un peu jaune. Tu penses pas être très fort·e aux cartes non plus, et même si tu supportes pas bien ta vie en cet instant, tu sais qu’elle pourrait être encore pire. Tu fuis ta famille mais au moins t’en as une, tu fuis tes amis mais au moins t’en a aussi. T’as des gens qui aimerait s’occuper de toi même si tu les laisses pas, et tu sais que tout le monde peut pas dire ça. T’as de quoi te nourrir et un sacré toit au-dessus de ta tête, même si tu t’en sens pas digne. Alors, même si t’as quand même envie de crever et qu’il y a rien qui va, tu te demandes si toi aussi, t’es pas bon·ne à avoir une vie nulle.

Au moins, t’es content·e s’il s’amuse bien avec toi, tu sais pas si “amusant” c’est le terme que t'aurais utilisé, mais toi aussi t’aurais bien aimé rester là.

-Moi non plus, j’ai pas envie de sortir, mais bon…

Sauf que tu ne peux rester toute ta vie enfermé ici, il paraît, alors que tu te lèves difficilement même si t’as l’impression d’avancer dans un océan de coton. Au moins tout est doux et t’as pas l’impression de t’y noyer, dans celui-ci.

-Flemme de faire des cocktails pour les autres.

Tu sais pas si tu préfères continuer à discuter, ou bien si la piste de danse t’attire mieux. T’as bien envie de te rincer le cerveau avec les basses pour t’écraser les neurones, le remplir de notes électroniques aux couleurs de néons pour remplacer tes pensées les plus sombres.

Alors quand Ambrose s’est relevé, t'ouvre la porte et dans le même geste tu l’attrapes par le bras (autant pour l’empêcher de tomber que t’en empêcher aussi), et tu le traînes dehors en même temps que les volutes opaques, en espérant pouvoir t’y cacher quelques secondes de plus - au moins aux yeux de ceux qui ont frappé, parce que t'as pas envie de leur faire face. T'as envie de faire face à rien, Esmée, surtout pas à la réalité.

Tu le tires dans la foule pour vous y dissimuler, là où les enceintes t’appellent de leurs cris en autotune et tu le lâches que quand vous êtes prêts d'elles pour danser, calquer le rythme des battements de ton cœur à celui de la chanson. Si votre interlude dans les toilettes est terminé, c’est pas pour autant que la soirée est finie ; dans ton cerveau, y a encore trop de bruit.
   

   
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Lun 10 Oct 2022 - 19:27


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Mes idées sont des volutes que je crache en même temps que la fumée. J’imagine qu’elles emplissent la pièce, tandis que Esfao les dégage avec un bref « flemme ». Flemme de bouger, flemme de s’occuper des autres, flemme d’ouvrir la porte et de renifler les milliards de liqueurs, flemme de partir de notre petit nuage verdâtre, flemme de quitter ce petit endroit de sécurité. Je pourrai me mettre à pleurer tout de suite tant mes pensées sont en vrac au fond d’un petit sac. Je l’agite et j’y trouve un pattern ; je serai encore délogé, encore forcé à partir d’un petit endroit où je sentais bien pour aller côtoyer des connards dont j’en avais rien à secouer.

J’ai envie de dégueuler.
J’ai envie de dormir.
J’ai envie de danser.
J’ai envie de casser des couples pour qu’ils savent ce que c’est.
J’ai envie de taper des pieds fort pour qu’on entende que moi.

« Ouais ok. »

On se relève parce qu’on a pas le choix. Je me dis que c’est sûrement ce que j’ai fais toute ma vie, pendant que l’alcool liquéfie tout ce que je pense pour en faire un substrat de chemin de vie. Chaque ombre de réflexion négative prend des dimensions métaphysiques, et quand la main de mon ami (??????) ouvre la porte, je me mets à réfléchir à l’intérêt des relations humaines et ce que ça veut dire, s’ouvrir aux autres. Tout ce que je sais ce soir, c’est que le type était pas dérangé par le fait de voir les autres vomir leur bile et leur histoire. C’est devenu rare.
Personnellement, je supportais pas les deux.

« C’est grave de la merde cette soirée Esfao. Mais viens on met de la musique là c’est de la merde aussi la musique, et le whisky c’est de la merde quoi pardon du Jack Daniels qui boit ça on est plus en 2010 on boit que du Aberlour minimum ici la honte des gens c’est NUL NUL NUL CETTE SOIREE. »

J’espère le dire à voix suffisamment haute pour qu’on capte mes pensées profondes et averties sur la vacuité des soirées étudiantes à bientôt trente ans.
Au fond, j’aime bien cette soirée. On m’a tenu les cheveux et un gars m’emmène avec lui pour entretenir nos solitudes. Penchant à droite à gauche, mes pas dansent jusqu’à l’enceinte. Le type qui a mis la musique s’appelle Jake et son Iphone est moche. Heureusement, le mode partage de musique permet de le garder en non verrouillé. Je mets du Central Cee, parce que c’est mieux que leur pop démontée 2010 a appelé elle veut qu’on lui rende sa musique.
Au pire ça sera pas l’ambiance de la soirée, et si j’ai pas le droit de m’amuser, personne l’aura.

« Une bière ? » je lance à mon acolyte de perdition pendant que j’ai le nez dans le frigo, occupé à être un parasite dans cette soirée de bouffons.

L’estomac léger, j’ai désormais de l’énergie pour montrer à tous c’est qui, le roi de la soirée.

 


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Ven 18 Nov 2022 - 17:28
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I'm the original loser
Some days I wish I was anyone else”

   
   
Il râle en continu, il pourrait presque gueuler et taper du pied comme un gosse que tu serais pas surpris, mais toi t’as plus cette énergie. D’ailleurs t’as pas l’énergie de le corriger quand il écorche ton prénom pour la énième fois, parce que à quoi bon ? De toute façon il est bourré et toi aussi Esmée, sans doute que tu l’aurais quand même fait si c’était celui de quelqu’un d’autre avec tes dernières forces, mais à ce stade tu t’en fous un peu pour toi. Tu t’en fous un peu de toi. T’as pas l’énergie non plus de lui répondre, pour lui dire que ouais la vie c’est nul et que c’est pour ça que vous êtes venu à cette soirée nulle non ? Toi t’es venu pour oublier, pour y sombrer, pour disparaître. Toi t’es venu parce que t’as l’impression que c’est ça ton niveau maintenant, pas celui de ton nom de famille dans votre grande maison, et tu te sens définitivement pas meilleur·e que les autres participants.

Tu t’en fous que la musique soit nulle, ou que le whisky soit pas le bon tant que tu peux te noyer dedans, et y noyer tous tes souvenirs même ceux de son propre goût.

Alors tu marmonnes juste un :

-Ouais… P’tet.

T’as pas la force de lutter.

Il disparaît quelques instants dans la foule, et tu te demandes s’il va revenir, toi qui est si transparente pour le reste du monde à cette soirée. Peut-être que si tu restes là où t’es, à force de danser tu ne formeras plus qu’un avec la foule et tu perdras ton individualité, Faolan. Ça te ferait peut-être du bien, pour une fois, ça te rappelle presque les concerts où t’étais rien d’autre que ta voix.

Mais ça fait partie des trucs dont tu veux pas te rappeler, des trucs qui étaient bien avant mais qui t’écorchent maintenant, alors tu rejoins Ambrose qui a fini de changer la musique, installant un changement d’ambiance assez brutale, et qui s’est maintenant barré pour fouille dans le frigo. Tu te demandes même pas si vous avez le droit, après tout c'est une soirée, faut bien tout partager.

Il y a quelques minutes ou quelques heures, t’avais encore la nausée, mais ça va un peu mieux depuis. Juste la tête qui tourne encore et les pensées éclatées, alors pourquoi pas rajouter quelques particules d'éthanol dans ton cerveau déjà grisé ?

-Allez.

T’as soif et tu bois trop goulûment, bientôt ta bouteille est déjà vide, et celle d’après aussi. La musique a encore changé, mais ça défile trop vite ou trop lentement pour que tu l’entendes passé.
Jusqu’au moment où quelqu’un met un slow, et tout le monde se colle les uns contre les autres. Sauf que y' a personne qui se colle à toi, et toi tu peux te coller à personne alors que d’habitude t’as toujours quelqu’un Esmée, ou bien t’es pas aux milieux des gens quand arrive ce moment-là. Soudainement, t’as envie de pleurer. Tu cherches des yeux le roux et tu lui lances un regard éperdu. Lui, il fronce les sourcils, il a l’air énervé et prêt à aller se bagarrer avec quiconque à osé mettre ce genre de musique en sa présence.

T'es fatigué, Fao. Alors tu lui attrapes la main, encore, mais pas pour faire un slow. Pour fuir une fois de plus, tu te dis que c’est toujours mieux que les autres options, qu’exploser ici que ce soit lui de colère ou toi en larmes.

-Viens on… on s’casse.

Ta voix est brisée, mais tu peux prétendre que c’est l’alcool et la fumée. Même si t'espère quelque part qu’il pourra lire dans ton regard à quel point t’as envie de t’en aller.

Il te suit alors tu te dis que oui, vous prenez les dernières bières qui restent dans le frigidaire et vous partez en exploration dans les couloirs.

Y a encore un couple en train de s’embrasser et t’as envie de les pousser Fao, de leur dire de pas faire ça devant vous, parce que t’es pas sûr·e de pouvoir le supporter. Ils avancent vers une chambre mais trop lentement parce qu’ils sont trop occupés à se rouler des pelles pour avancer. Les émotions passent trop vite dans ton esprit, se rassemblent en géodes pour se briser en sable quelques secondes plus tard, et soudainement t’es pris d’une impulsion amère ; s’ils ont décidé de te faire chier ce soir, toi aussi tu le feras, ils iront baiser plus loin ou bien ils seront obligé de le faire dans ce putain de couloir où toi tu seras plus. Même si t’espères quand même qu’ils le feront pas devant la porte.

Entraînant ton compagnon d’infortune à ta suite, tu passes la porte qu’il visait clairement en faisant comme si tu les avais pas vu, tant pis pour eux. Tu regretteras sans doute demain, si tu t’en souviens - d’ailleurs ton pas est pas aussi assuré que t’aimerais le penser, mais tu t’en rends même pas vraiment compte. Tu pars t’échouer sur le lit avec tes bières dans les mains, il s’installe à côté de toi avec les siennes. Peut-être bien que vous aurez encore de quoi fumer des joints. De toute façon, à ce stade de la nuit, tout est brouillé, tout est mélangé. Vous râlez contre les amoureux, contre le monde, contre la vie, vous rigolez d’un rien jusqu’aux premières lueurs du jour et toi Faolan, tu te sens un peu moins seul·e.


- - -.....- - -


Puis tu te réveilles, et ton cerveau avait oublié que tu l’étais pas. La lumière inonde la pièce, elle te fait mal au crâne et aux yeux même à travers tes paupières fermées alors t’es pas pressé·e de les ouvrir. Mais t’entends un grognement à côté de toi et ça te fait sursauter. Quand t’entrouvres tes cils collés, t’aperçois une chevelure rousse, mais pas celle que tu connais. Les rayons du soleil sont dorés, comme si c’était déjà le soir. Tu te souviens vaguement de… pas grand chose.

T’attends quelques minutes, avec la bouche pâteuse et la douleur aux tempes mais rien qui te revient, et tu comprends pas trop comment t’as atterri dans un lit avec quelqu’un. Vous êtes encore habillé, mais ça reste… suspect ?

-Euh… Salut.

Rien que dire ça t’arrache la gorge Esmée, et au vu des bouteilles échouées un peu partout au pied du lit tu te demandes pas trop pourquoi. Est-ce que lui, il se souvient mieux que toi ?
   

   
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