Did you hear that? Ft. Fey [FB]

TW : Dans ce rp, des mots vont être dit qui peuvent heurter. J'en suis désolé. La colère est mauvaise conseillère !

Did you hear that?

2014, un vendredi matin.

Sur le pas de l’école, Orion tiens son sac en main. Il a onze ans et un noeux gros comme ça main dans l’estomac. Chaque matin, le pas qui franchit l’intérieur de l’extérieur de l’école est un gouffre. Il se sent aussi démuni qu’un barde dans son instrument face à un donjon. Heureusement, il a ses amis. Orion à peur. Peur qu’ils finissent par en avoir marre de lui, marre de se faire brutaliser parce qu’ils sont amis. Parce qu’il est le petit fils de Dark Dragon. La ville souffre encore, détruite par la guerre. Ils n’ont pas encore tout reconstruit et les cicatrices sont encore visible. Il prends une grande bouffée d’air avant de franchir le pas et d’entrer ce lieu qu’il aimait tant. Tout va bien se passer. Il se le répète en boucle, comme une promesse, qu’aujourd’hui, ce sera différent. Il fonce à son casier, proche de celui de Selene. Il respire quand il la voit. Son regard à changé un peu, mais elle est là. “ Hey.” Dit-il timidement. Il ne sait plus la regardée dans les yeux. Son père est mort à cause de sa grand-mère, il en aura toujours honte. “ Hey.” Elle lui renvois en souriant. Les copains arrivent eux aussi, l’un d’eux pose son bras par dessus l’épaule d’Orion. “ On se dit samedi soir chez moi pour une partie?” Orion promet qu’il va essayer, peut-être que sa mère acceptera de le laisser. Elle connait les garçons et Selene. Elle sait qu’avec eux, il est en sécurité. Il aime bien quand ils n’ont pas ce regard plein de tristesse, quand ils font comme si Adriel n’était pas mort, comme si la tragédie n’avait pas eu lieu. Parce que ça le rassure, de savoir qu’avec eux rien n’a changé. Il croise sa partenaire de théâtre et le regard de son ami sur elle. “ Elle est notre juliette, tu aurais pu t’inscrire aux auditions. Roméo.” Ils éclatent de rire et son ami rougit, enfonçant sa tête dans le casier d’Orion avant que la sonnerie ne retentisse.

2014, un vendredi après les cours

Orion viens d’entrer dans la maisona. Ilbandonne son sac dans le couloir et fonce à la cuisine, l’estomac dans les talons. Pâte à tartinée, pain et jus d’orange. Le djinn branche la petite enceinte et se dandine sur Shake it off. Personne n’est rentré et il n’a pas croisé sa soeur à la sortie de l’école. Il se pense seul. Il sort une deuxième assiette et prépare un autre goûter. Pour Adriel. Assis sur une chaise, il se dandine lui aussi, son rire raisonne dans le crâne d’Orion. La musique change et passe à un autre classique de l’année. Le son est fort mais il s’en fiche, il est seul avec Adriel. “ Baisse moi ta musique gamin, je ne m’entends plus penser avec tout ce rafus.” Gronde la voix de Deucalion. Le gamin s’exécute sans poser de questions. Si son grand père le veux. Il n’a pas l’envie de débattre sur ce qu’est de la musique aujourd’hui.
“Avec Selene et les gars on fait une partie samedi soir. Maman dira oui, enfin j’espère. Je ne pense pas qu’avec papa ils aient prévus quelque chose samedi. Les gars du théâtre sont un peu méfiant mais je sent que j’arrive un peu à faire mon petit nid avec eux. Après tout, je ne suis qu’Orion moi hein. Je n’ai rien d’un dragon.”
Orion s’arrête, il croise le regard de Deucalion, peu ravis de cette discussion. “ Tu n’en est pas un et ta mère non plus, mais Helios, Feyre, Athéna et ton père en sont, tout comme moi j’en suis. Fais preuve de plus de respect pour ta famille.” Orion croque dans sa tartine, celle d’Adriel est toujours intacte. “ Oui, un Djinn, je ne suis qu’un Djinn, je ne balance pas les objets à la moindre contrariété, je ne détruit pas des objets comme Hel’” Gronde l'adolescent. Un bruit le tire de la discussion trop soudainement.
Deucalion n’est pas là.
Adriel n’est pas là.
Feyre, elle, est bien présente.
Orion met quelques secondes à comprendre que ce n’est pas une illusion. “ Ha..heu, t’es rentrée? J’ai fait une tartine en plus mais je n’ai pas aussi faim que je le pensais.” Il se souvient des mots dit plus tôt. Il ne sait plus s’il les a dites à haute voix, si elles, elles étaient réelles…peut être bien.

“ Tu…tu as entendu?”

Il ne voulait pas qu’elle crie, il ne voulait pas se fâcher avec elle, pas aujourd'hui. Son regard ne disait pas : tu as évité le massacre Orion. Il fixe sa soeur, sur le qui-vive, prêt à se défendre s'il devait en arriver là. Lui il n'était pas un combattant, mais quand on est face au dragon, le petit barde ne ferait pas long feu tout seul.

“ Les cours étaient sympa?”

Il lance une diversion pour tenter de retarder le compte à rebours. Il espère, que maman arrive à temps, que Hel parvienne à maintenir le calme. Mais cette fois ci, il le craint, il ne va pas s'en tirer si facilement.

Did you hear that ?

Tu n'aimes pas rentrer seule quand tu reviens de l'école. Tu aurais voulu demander à Hel mais tu savais que tu ne veux pas interférer davantage dans sa vie. Tu y es trop présente. Tu t'es trop appuyé sur lui parce que Maman n'était pas. Elle n'était jamais là. Tu veux rendre sa vie à ton grand frère. Tu veux lui rendre les années que tu lui a volé. Tu aimerais que ça s'arrange avec Perséphone. Tu veux qu'il soit heureux même si son cœur est brisé. Parce que avec Hel, la vie est simple. Les choix sont simple. Respirer est plus facile quand tu sens sa main dans la tienne. Quand il te dit qu'il ne faut pas avoir peur, tu peux presque y croire.
Ce qui n'est pas le cas avec Orion.

Ton frère. Ton jumeau. Tu ne sais pas comment tu dois l’appeler parce que tu as l'impression que tu n'es jamais ce qui faut à ses yeux. Tu veux lui parler mais tu ne sais pas quoi lui dire. Vous êtes liés, uni par un lien invisible mais vous êtes trop différents. Lui, il attire les gens quand toi, tu les repousse. Lui, il est optimiste et empli de rêve. Toi, tu es purement et simplement réaliste. Lui, il est coté d'une mère absente alors que tu sais qu'elle vous a abandonné. Tu sais que tu l'aimes pourtant. Tu sais que tu pourrais donner ta vie pour lui. Tu sais que tu l'aime parce que c'est ton jumeau. Tu sais que tu l'aimes. Mais tu ne sais pas comment lui dire. On ne te l'a jamais appris.

Quand tu rentres, tu entends une voix. La sienne. Tu finis par voir ce que tu as devant les yeux. Grand-père. Adriel. Mais tu sais qu'ils ne sont pas là. Tu sais qu'ils ne seront jamais là. Qu'ils sont au ciel. Tu sais qu'ils sont parti. Même si les images te serrent le cœur, c'est les paroles de ton frère qui t'alerte le plus.

Je ne balance pas les objets à la moindre contrariété

Tu n'es qu'un dragon à ses yeux. Tu n'es qu'un petit monstre incontrôlable à ses yeux. Tu n'es que du pouvoir à ses yeux. Tu n'es que ça. Tu sais qu'il a raison mais tu ne veux pas le dire devant lui. Tu sais que tu n'es que la colère incarné. Tu sais que si l'assiette avec la tartine se brise, c'est bel et bien ta faute. Tu sais tout ça.

- T'a pas le droit de dire ça !

Tes yeux sont brillant. Colère et tristesse se mélange comme des couleurs incompatibles. Tu te sens seule parce qu'il préfère un fantôme à toi. Tu te sens rejeté par un être lié par le sang. Tu te sens seule parce que tu envie sa façon qu'il a d'avoir sa troupe de copain avec lui. Tu l'envie pour ce qu'il vit. Tu l'envie et tu ne peux rien faire contre ça.

- T'a pas le droit de faire ça ! C'est pas bien, Orion !

Laisse les morts reposaient en paix, Orion. Laisse le passé et arrête de remonter les souvenirs. Arrête de faire comme si rien ne s'était passé. Arrête de me faire du mal pour que tu ailles bien. Arrête de penser aux fantômes, Orion.

@Orion Nightshade

Did you hear that?
Il l’a blessée. Ce n’était pas ce qu’il voulait. Lui n’a pas encore passé le déni, pas totalement. Elle comprendrait si elle était une Djinn, elle comprendrait que l’illusion est plus facile à vivre et plus attirante que la réalité. Mais elle ignore à quel point c’est plus facile pour lui de rester dans cette bulle que d’en sortir et affronter la réalité. L’assiette se brise et fait sursauter l’adolescent.
Elle est en colère.
Il voulait juste souffler après une grosse journée. Il voulait juste faire semblant que tout va bien. Mais elle est en colère. Il est maladroit.

- T'a pas le droit de dire ça !

Orion ne faiblit pas, il reste debout bien qu’il veuille partir. Il fait alors disparaitre l’illusion. Il aimerait s’excuser. Lui dire qu’il ne voulait pas la blessée. Là tout ce qu’il ressent, c’est un immense trou, un immense vide. Il voudrait s’excuser mais les mots ne sortent pas correctement.

- Depuis quand je n’ai pas le droit? T’utilise bien tes pouvoirs non? Pourquoi moi je n’y aurait pas droit hein? Parce que je suis différent? Parce que je suis un Djinn?

Ils se blessent. S’il n’avait pas le coeur en morceau, il saurait qu’il y a une autre solution que cette dispute qui n’a aucun sens? Une dispute qui n’aura pas de vainqueur, juste des perdants, mais il s’enfonce. Elle est au bord des larmes mais elle tient bon.

- C’est la vérité. Tu t’enflammes en trente secondes. L’asiette peut en témoigner. Ce n’est pas ma faute si tu l’as brisée. Moi, je ne peux pas faire ça.

Ça suffit Orion. Arrête de rejeter ta soeur, arrête de te faire du mal. Cesse d’avoir peur. S’il est odieux, elle le laissera. Il ne trouve pas les mots, ils filent plus vite que sa pensée. Il ne bouge pas. Il n’ose pas pour le moment, utiliser son pouvoir sur elle. Parce qu’à chaque fois qu’il le fait, il regrette et se dit qu’il y aurait pu y avoir une autre solution. Maman ne serait pas contente. Papa aussi mais lui, il s’en fiche. C’est sa faute, tout est de sa faute !

- T'a pas le droit de faire ça ! C'est pas bien, Orion !
- Mais tu comprends pas, j’me fou de savoir si c’est bien ou pas, je me sent bien dans ces moments là. Toi tu vois pas des gens que t’aimais bien te tourner le dos parce que…

Ne dis pas ça Orion.

- Parce que…

Orion !

- Parce que…

Non !

- Parce que tu es tellement asociale que personne ne veux s’approcher de toi et maintenant qu'ils savent que tu es un dragon ça sera pire !

Le Djinn ne réalise pas tout de suite ses mots. Sa gorge lui fait mal. Crier lui fait mal. C’était plus rapide que lui, et surtout, ils devaient faire mal. Il aurait eu mal si elle l’attaquait comme ça. Il se sentait soudainement minable, mais trop tard, les mots étaient dit. Les mots étaient jetés et rien ne pouvait effacer ça…Il voyait le visage de sa soeur se changer. Toute sa douleur se lisait dans ses yeux. Il aurait voulu ne pas dire ça. Ne pas faire l’idiot et s’excuser.

- Fey…Fey…je voulais pas…j"te jure...

Il déglutit, s’approche hésitant et touche le bras de sa soeur. Pas pour chercher une excuse non. Il est bien trop tard. Il s’en voudra pendant longtemps pour ses mots plus qu’horrible. Il l’aime dans le fond, mais il ne sait plus comment faire parce qu’il se sent coulé par moment, l’absence de son grand-père et d’Adriel font tellement mal qu’il se sent comme découpé en morceau. Il se sent comme prisonnier des enfers. Il se concentre et fait croire à sa soeur qu’il est toujours au même endroit, qu’il tient toujours son bras. En réalité, il est bien plus loin que ça. Dans le fond, il n’est pas très courageux. Combattre le dragon est plus dangereux que pourparler avec lui.

Il a juste le temps de disparaitre dans le couloir pour que son illusion se dissipe. Il cherche un endroit ou se cacher. Un endroit ou il serait à l’abris. Sa chambre, non pas sa chambre, il ne veux pas qu’elle la réduise en pièce. Elle pourrait tout détruire juste avec la pensée. Alors il cherche un autre endroit jusqu’à ce que la tempête s’apaise, si elle le fait un jour. Chez les Nightshade, ça ne doit pas être sorcier de trouver une pièce qui peut servir de bunker. Il s'excusera un jour, mais pas maintenant.

Did you hear that ?

Tu pouvais te demander ce qui avait pu se passer. Tu savais que cela n'avait pas toujours été comme ça. Avant. Tu savais qu'avant, il n'était pas comme ça. Tu savais qu'avant, tu tolérais ses illusions parce qu'elle te faisait sourire. Tu savais que tu arrivais à le supporter parce que ton amour de sœur était là. Il était réel. Puissant. Mais là, tu avais juste l'impression que ce n'était pas suffisament. Que ces illusions étaient en train de te l'arracher à toi. Qu'il était bien plus proche de votre mère que tu ne le serais jamais. Tu avais l'impression que ta place était éjectable. Tu l'entendais dire que cela lui faisait du bien. Qu'il allait mieux quand toi, tu avais mal. Que sa blessure se fermait quand la tienne était en train de s'infectait. Comme deux aimants qui n'arrivent plus à aller l'un vers l'autre. Deux contraires qui sont trop différent.

Personne ne voudra de toi !

Ces mots te frappent en plein cœur. Comme une arme chargée que ton frère utilise contre toi. Tu sais que c'est pas facile. A l'école. A la maison. Avec les gens de manières générale. Tu sais que c'est une des rares choses que tu as confiais à ton jumeau. Tu sais que ce sont des révélations qui te rendent vulnérable. Et dont il se sert pour te faire du mal. Du mal à une personne du même sang que lui. Impossible de conserver le masque que tu as sur le visage. La douleur est visible. Trop visible pour tu prenne la peine de la cacher.
Tu te fais encore avoir parce que tu te retrouve face à une de ses illusions. Encore une alors que lui, il est déjà loin.

- ORION !

Tu hurle parce que tu ne sais pas quoi faire dans ces moments-là. Ta peine est trop lourde. Les mots sont trop lourd. La tristesse sont trop lourde. Tout est trop lourd pour une enfant. Tu cours dans les couloirs. Cherchant l'endroit ou ton jumeau s'est dérobé. Tu sais que tu le retrouvera, la maison, tu as finis par la connaître. Ton frère aussi. Si bien que tu arrive à utiliser tes pouvoirs pour stopper sa course dans un couloir. Tu finis par arriver à sa hauteur. Croiser ses yeux. Croiser son regard. Voir le visage d'un frère dont tu n'es plus aussi proche. Parce qu'il a tout détruit avec ses mots.

- T'es comme Maman, tu es là et un beau jour, tu n'es plus là pour personne. Tu es égoïste Orion, tu ne pense qu'à toi ! Exactement comme elle !

Mais je t'aime pourtant, je sais pas ce que je dois faire de l'amour que j'ai pour toi. J'ai envie de te le jeter en plein visage parce que je t'aime et que toi, tu ne m'aimes pas. Je n'arrive pas à gérer la colère et l'amour en même trop. Parce que tu me montres rien. Rien n'est réel avec toi. Tout n'est qu'illusion. Mon frère.

@Orion Nightshade

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