slipping through my finger all the time (ezra)

Ezra & Shoshana

She also understood there was a hole in her heart where her son should be, that she was a wicked, selfish woman for wishing him back.

La mélodie arrive délicatement à ses oreilles alors qu'elle monte les marches qui mènent à la chambre d'Ezra. Son fils est rentré depuis quelques heures après plusieurs jours d'absence, mais aucune information n'a fuitée de sa bouche pour lui raconter où il se trouvait, pourquoi ou encore avec qui. Depuis quelques temps, elle s'est habituée à n'avoir que peu d'informations. La situation ne lui convient pas, bien sûr, mais elle sait que les enfants ne restent pas petits pour toujours et qu'ils finissent un jour par prendre leur envol. Mais son petit dernier était encore trop jeune et elle ne s'était pas encore complètement résignée à le voir grandir. Si il avait toujours été plus proche de son père que d'elle, elle l'avait toujours considéré avec le plus grand soin et serait prête à le défendre envers et contre tous. Ezra était sa fierté comme pouvaient l'être Alaya ou Holly. Elle a toujours admiré sa détermination, sa force de caractère et la façon dont il affronte la vie sans sourciller. Elle le sait, Ezra réussira, il ne se laissera pas marcher sur les pieds et il accomplira de grandes choses. Un jour il siègera surement au conseil. Pas parce qu'il y est obligé, pas parce que c'est un homme ou parce que ses parents l'auront poussés. Simplement parce qu'il en aura envie et qu'il poursuivra son objectif jusqu'à la réussite.

A cette pensée, alors qu'elle pose le pied sur la dernière marche de l'escalier, Shoshana se sent comblée. Si son fils peut être ce qu'il a envie, s'il peut suivre l'objectif qu'il s'est fixé et ne jamais regretter, alors elle aura réussit, alors elle sera la mère qu'elle a toujours cherché à être. Maintenant derrière sa porte, elle prend un instant pour l'observer à travers la petite ouverture. Un pincement au coeur, elle ne peut se résoudre à le voir si grand. 17 ans qui lui ont filés entre les doigts à une vitesse incontrôlée. Un clignement d'oeil et l'adorable bébé qu'elle tenait tout contre elle se trouve être un beau jeune homme les doigts courant sur le piano avec une aisance belle à voir. Oui Shoshana est fière de son fils et elle pourrait passer des heures tapie derrière la porte à l'écouter jouer. Mais Shoshana a aussi des questions et sa curiosité maternelle la titille depuis un moment. Elle veut en savoir plus, elle doit en savoir plus. D'un geste souple, elle tapote sur la porte qu'elle pousse par la même occasion, annonçant son arrivée. Un sourire aux lèvres, elle s'avance alors vers l'instrument et dépose un baiser sur le haut du crâne de son fils, respirant une fraction de seconde son odeur si familière. « C'est magnifique Ez'. » Elle dit, avant de s'écarter de lui et de se placer tout près du clavier.

Un instant elle laisse son regard vagabonder sur les murs de la chambre, reconnaissant des souvenirs connus ou s'interrogeant sur des plus mystérieux. Elle pense à la meilleure façon d'aborder le sujet sans paraitre trop évidente. Ezra n'est pas idiot. Si il tente de lui cacher la vérité, il la verra arriver de loin et elle ne peut pas se laisser démasquer aussi facilement. « Ca faisait un moment que je ne t'avais pas entendu jouer, j'ai l'impression de ne plus te voir par ici. » Remarque classique de mère voyant son enfant grandir se dit-elle et elle laisse échapper un petit rire en y pensant. En haussant les épaules elle ajoute « La maison me semble toujours plus agréable avec un petit air de piano tu trouves pas ? » Et innocemment elle s'installe sur un bout du lit, non loin de son fils, bien décidée à ne pas se contenter de quelques secondes d'échange.

Ezra & Shoshana

She also understood there was a hole in her heart where her son should be, that she was a wicked, selfish woman for wishing him back.

Il y a quelque chose de précieux dans l'amour qu'à toujours porté Ezra à la musique. L'entendre jouer, en parler et le vivre fait parti de ces choses pour lesquelles Shoshana se sentira toujours reconnaissante et qu'elle porte avec fierté dans l'éducation de ses enfants. Ezra s'est ouvert à l'art par le piano et elle ne peut s'empêcher de voir ça comme une réussite, comme un moyen de se dire qu'elle a permis à ses enfants de parfaire leurs connaissances, leurs cultures afin d'être des individus complets et uniques. Une réelle victoire pour n'importe quel parent. Elle acquiesce quand il lui précise de quel morceau il s'agit. Elle en avait évidemment reconnu l'air, mais elle aimait le fait qu'il s'y réfère, un choix qui semblait judicieux, presque provocateur face aux derniers mois de l'adolescent. Etait-ce une manière détournée de souligner à sa mère qu'il était lui même le Fantôme du Domaine Stonegold ? Elle sourit en y pensant, voilà une transition à son interrogatoire toute trouvée, bien que certainement un peu trop évidente.

« La musique embellit bien des choses . Je suis certain que le monde serait un meilleur endroit si les gens prenaient tous la peine d’en jouer un peu » A nouveau elle hoche la tête, pleine de fierté. Son fils a toujours été un optimiste, un rêveur, le genre à espérer voir le verre à moitié plein et la Terre peuplée d'êtres qu'il pourra protéger ou sauver. Ezra semble porter en permanence le poids de l'honneur et du devoir, ces choses qu'il tente de poursuivre et de réussir pour rendre sa famille fière et protéger les siens. Mais malgré cela, il peut aussi très bien s'enfermer pendant des heures dans sa chambre et laisser ses doigts vagabonder sur le clavier, entouré d'une atmosphère onirique qui porte la maison toute entière dans un autre univers. C'est cette dualité qui a toujours fait de lui un être fascinant aux yeux de sa mère mais, Shoshana en est certaine, aux yeux des autres également. « C'est certain. » Elle finit par répondre dans un sourire. « Moins de guerres, plus de musique, ça c'est un monde dans lequel j'aimerais vivre. » Et un instant, elle prend le temps d'imaginer à quoi pourrait alors ressembler la vie.

« C'est quelque chose que j'ai toujours admiré chez toi tu sais ? Ta façon de voir le monde et de tenter de le façonner comme tu l'imagine. » Elle ajoute, en fixant ses prunelles sur son fils. Shoshana avait toujours été le genre de mère à soutenir ses enfants et à partager avec eux ses sentiments, ses peurs et ses amours. Même si elle avait grandit dans un environnement plutôt sain, elle se souvenait encore amèrement de la façon dont sa famille lui avait tourné le dos avec une facilité déconcertante quand elle avait donné naissance à Alaya. L'image de sa propre mère la regardant avec des yeux remplis d'un dégout non dissimulé était l'un des pires souvenirs qui pouvait lui revenir et c'etait à cet instant précis qu'elle s'était juré de ne jamais faire la même chose à ses enfants. Devaient-ils être difficiles à aimer, elle aurait tout fait pour y arriver, car elle les avait amené sur ce monde et ils étaient désormais sa responsabilité. « Je suis sûre que ça te permettra de faire de belles choses dans la vie. » Continue-t-elle d'une voix douce et posée. Oui, elle n'en doutait pas un seul instant.

Mais Shoshana n'a pas perdu de vu son objectif premier et si le dragon n'a pas répondu à son premier sous entendu, elle ne compte pas pour autant en rester là. Innocemment elle demande. « Et ce petit voyage, alors ? Tu ne m'as pas raconté, c'était bien ? » Elle tente de rester évasive alors que ses lèvres brulent de demander plus de détails. Mais elle n'est pas intrusive, pas au point de lui poser la question directement ou d'aller fouiller dans ses affaires. Elle veut respecter sa vie privée si il cherche à lui cacher. Mais bon dieu, pourquoi lui cacher ? Etre mère, c'est avoir envie de savoir, en continuité, pour ne pas avoir à s'en faire. C'est s'inquiéter de ne pas être au courant des moindres faits et gestes de ses enfants car la vie est trop difficile, qu'ils aient quelques mois ou des dizaines d'années. Et Shoshana n'est qu'une mère parmi les autres.

Ezra & Shoshana

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La guerre a façonné son fils et elle en avait conscience. Si elle avait pu lui épargner de vivre cette épreuve dans sa plus tendre enfance, elle l’aurait fait. Aucune mère ne ferait subir ça intentionnellement à son enfant, elle en est persuadée. Ezra était jeune, bien sûr, quand elle a éclaté. Terrible, destructrice, angoissante. Il n’était qu’un enfant et jamais il n’a eu à prendre part directement au combat. Mais cela serait une erreur de considérer que tout ceux n’ayant pas été sur le front n’avaient pas fait la guerre. Car elle s’insinue partout quand elle est là. Dans chaque foyer, dans chaque pensée, dans chaque bruit un peu trop sourd et dans chaque larme versée. La guerre ne se limite jamais à un champ de bataille où s’affronte des clans armés. Elle englobe tout ce qui vit autour, l’entraine dans sa chute et n’en laisse que les débris. Sur un enfant comme Ezra, la guerre avait été traumatisante, et elle l’avait toujours su. Elle lui avait donné une vision du monde qu’elle aurait aimé lui épargner. Il avait vu son père se battre si jeune, s’était formé autour de son image de héros, de battant, prêt à tout pour protéger sa famille, ses semblables. Et il avait suivi ses traces.

Tout jeune Ezra avait montré son envie de puissance, d’importance. Il tentait de protéger sa sœur, sa mère, ceux qui l’entouraient. Il n’était pas encore assez fort pour ça, il n’était qu’un enfant, mais il avait gagné en puissance, petit à petit. Avait passé son niveau deux rapidement. Marchait dans les traces de son père sans jamais dévier de son objectif. Et elle ne pouvait rien faire que de le laisser appréhender le monde à sa façon. Elle savait que ses choix n’étaient jamais entièrement simples. Car Ezra était aussi un rêveur, souvent perdu dans ses pensées, les mains courant sur son piano. Il était un mélange constant, un bouillonnement qu’elle couve tant bien que mal jusqu’au jour où, elle le sait, il exploserait totalement. Mais c’est son rôle de mère de retarder l’échéance, de l’aider à faire les bons choix, prendre les bonnes directions et être en accord avec ce qu’il désire réellement. Pourtant comment être sûr à dix-sept ans de ce que l’on veut au plus profond de soi ? A son âge elle était déjà presque mère, persuadée d’avoir trouvé l’homme de sa vie, aveugle à tous les signaux qui pouvaient lui indiquer qu’elle fonçait droit dans le mur. Elle n’en regrettait rien aujourd’hui, car jamais elle ne pourrait imaginer regretter la naissance d’Alaya, mais elle était certaine que sa vision du monde avait changé depuis ses dix-sept ans, elle n’imaginait pas qu’il en soit différemment pour son fils.

« J’avais besoin de prendre un peu d’air. Voir les autres villes un peu, faire du tourisme. Disons qu’on n’en a pas eu tellement l’occasion durant la guerre. »  Elle sourit, acquiesce. Il est évident que la guerre n’a pas aidé. Mais c’est son côté rêveur, bohème qui s’exprime là devant elle. Peut-être celui qu’elle préfère chez lui. Celui qui joue de la musique et rêve de voir le monde. Si elle lui avait épargné la guerre, elle aime à penser qu’il n’aurait été que ça. Car les Hommes gagneraient beaucoup à moins se taper dessus et à simplement parcourir le monde, des rêves pleins la tête. Mais c’était un monde imaginé, utopique auquel personne de censé ne pouvait totalement se raccrocher aujourd’hui. Pas après les dernières années passées. « Tu voyageais beaucoup, à mon âge ? »  La question la surprend un peu, alors qu’elle réfléchit pour retrouver des souvenirs de l’époque où elle avait son âge. Au bras de Cadmus, oui, elle avait un peu voyagé. Plus en tout cas que quand elle était enfant et que ses parents n’avaient pas réellement assez d’argent pour l’emmener au bout du monde. Elle ne s’en était jamais plainte, c’était ainsi et elle et Eli, sa sœur, l’avaient toujours bien vécu. Mais il était clair que son niveau de vie et sa découverte du monde avait fait un bond en avant quand elle avait croisé la route des Lightstorm puis des Stonegold. « Un peu à ton âge, avec Cadmus, à l’époque. » Elle répond en roulant des yeux, réaction habituelle à l’évocation de son premier mari. « Plus jeune je n’avais pas réellement les moyens, nos parents nous emmenaient un peu sur les plages près de la maison, vers Baltimore, mais rien de bien incroyable. Quand j’ai commencé à le voir, il m’a fait découvrir un peu plus. C’était chouette. »

Elle se souvient dans un sourire. C’était quelque chose qu’elle n’arrivait pas à détester des souvenirs qu’elle avait de son temps passé avec Cadmus. Si elle lui en veut affreusement de la façon dont leur histoire c’est terminé, elle ne pourrait jamais dire qu’elle n’avait pas été joyeuse, douce et agréable. Il lui avait offert des années de bonheur que la suite des évènements n’avait pas réussie à gâcher entièrement. Elles l’avaient juste rendue plus difficile. « Mais rapidement on a eu ta sœur et puis plus trop de temps pour voyager. » Elle s’arrête là, ne rajoute pas que leur couple a volé en éclat et que c’est surtout ça qui les a cloués là où ils se trouvaient. « Finalement j’ai plus voyagé après, avec ton père. Avant la naissance de Holly, on a profité de notre jeune mariage pour faire un petit tour en Amérique du Sud, ça doit être mon plus beau voyage. Le Pérou, l’Argentine, le Chili, c’était magnifique. » Elle pose ses yeux sur lui, nostalgique de ce qui avait été un voyage de noce aventureux et terriblement dépaysant et ajoute avec un petit rire. « Ne t’en fais pas tu as encore tout le temps pour parcourir le monde. » Tout le temps pour tout faire en réalité, à dix-sept ans, la vie s’offre encore à vous. « Ce n’est pas toujours là où on va en plus, le plus souvent, c’est avec qui. » Elle glisse malicieusement, ne perdant pas totalement de vue son objectif d’en apprendre plus sur l’escapade de son petit dernier. « Quelles villes tu as vu alors, fais-moi rêver ? » Elle demande les yeux pétillants, curieuse de reporter la discussion sur les récentes expériences de son fils plutôt que sur ses vieux souvenirs.

Ezra & Shoshana

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Elle n’a pas de mal à imaginer ce que son passé peut représenter d’intriguant et de mystérieux pour son fils. Quand un enfant nait, il bouleverse à jamais la vie de ses parents et tout ce qui existait avant se trouve modifié. Ce n’est pas une seule vie qui se crée, c’est trois nouveaux départs qui s’initient. L’avant devient rapidement un souvenir dans lequel il est agréable de se replonger quelques instants par moments, mais la réalité nous rattrape bien vite à chaque fois. La vie, la parentalité, la guerre dans certains cas. Tous ces évènements façonnent petit à petit le nouvel être que l’on devient quand l’enfant pousse son premier cri, le seul qu’il ne connaitra jamais et qu’il pourra appeler papa ou maman. L’ordre des choses crée une distance irrattrapable entre les jeunes années et le fait d’être parent, n’empêchant pour autant pas des moments comme celui-ci de se produire, de ceux où l’enfant tente de trouver sa place dans un passé duquel il n’a jamais fait partie. Il peut y avoir une gêne pour un parent à raconter ses jeunes années. Personne n’a envie de partager les instants gênants, les erreurs, les dérives car personne ne veut tuer l’admiration qui brûle dans les iris d’un être en pleine construction, cherchant un modèle et un sens à sa vie future. Shoshana prend soin de choisir les mots qu’elle emploie, les souvenirs qu’elle dévoile. Peut-être que son fils aimerait en savoir plus, mais il n’en fait pas la demande, se contentant de boire ses paroles à mesure qu’elle les prononce. Ce ne sont pas des secrets qu’elle veut lui cacher pourtant, juste des souvenirs qu’il serait parfois trop long de partagés ou qu’elle ne pense pas pouvoir avoir un quelconque intérêt pour le jeune homme.

« L’Amérique du Sud, ça devait être si beau… tu nous y emmènera, moi et Holly, un jour ? » Il lui demande finalement et elle rit devant la façon dont il ne perd pas le nord. Le voyage serait surement très différent de celui fait avec Rhaegar mais l’idée lui plait néanmoins. Elle ne peut pas nier qu’une escapade avec simplement son mari et ses petits avait quelque chose d’idyllique que les dernières années de leur vie les avaient empêchés de vivre comme une famille normale. Peut-être devraient-ils prendre le temps, simplement, d’être entre eux, de vivre une expérience qui pourrait les rapprocher et renforcer les liens qui parfois s’étiolent avec le temps. Sous son air jeté à l’improviste, l’idée d’Ezra raisonne finalement dans son esprit et elle finit par hocher la tête avec enthousiasme. « On peut y penser, c’est une bonne idée, si vous êtes sages. » Mais alors que les mots sortent de sa bouche, le dragon cesse de pianoter, croise son regard et la coupe presque. « Je suis allé à Washington. » Elle sent une petite gêne dans le ton de son fils qu’elle ne saurait s’expliquer. Il n’y avait aucune honte à se rendre à la capitale et elle comprenait très bien ce que l’endroit pouvait avoir d’attirant pour un garçon comme Ezra, épousant parfaitement ses envies de grandeur et de pouvoir. Aussi, elle ne comprend pas le petit côté dramatique que cette révélation semble avoir jeté sur leur conversation. Peut-être y avait-il un sens caché à sa destination. « Oh la capitale. C’est une ville incroyable tu n’as pas trouvé ? J’y ai passé pas mal de temps plus jeune pour le coup. » Plus jeune quand elle était encore mariée à Cadmus, plus jeune quand Alaya était encore bébé.

Washington avait toujours été étroitement liée aux Lightstorm, famille protectrice de ce coin de l’Amérique. L’idée lui traverse l’esprit mais elle la trouve ridicule. Si la ville était placée sous leurs ailes, les Lightstorm ne contrôlaient pas l’entrée ou la sortie de tous ceux qui souhaitaient passer par la capitale. Il y avait mille choses à faire là-bas qui n’impliquaient en rien les dragons de feu et il était insensé de penser que le voyage de Ezra ait pu leur être liés. Juste cette pointe de gêne et une sensation d’inconfort. Les yeux posés sur ceux de son fils, elle tente d’y déceler une réponse. Elle pourrait tenter d’user de ses pouvoirs de détection de mensonge pour savoir si une anguille se cache sous une roche dans cette chambre, mais elle s’est toujours refusée à utiliser cette technique sur ses enfants. C’était un pouvoir injuste pour eux, car il est naturel pour tout enfant de mentir un jour ou l’autre à ses parents. Elle l’avait fait, tous les enfants l’avaient fait et elle n’était pas dupe. Tant que leur vie n’était pas en danger, rien ne justifiait de s’immiscer insidieusement dans les secrets de sa progéniture, même si cela était d’une facilité déconcertante. « Tu étais chez des amis ? Tu ne m’as jamais parlé de personne là-bas, je crois. » Si depuis le début elle se doute que ses questions ne sont pas des plus discrètes, elle sait que celle-ci est plus frontale. Mais elle ne peut la retenir, maintenant que sa curiosité a été piquée encore plus en profondeur.