Viktoria Konstantinova / A Shield from the Sea, a Sword in the Shadow

J’ai dû écrire ton eulogie aujourd’hui.
Veronika a dit que, puisque je n’avais pas versé une seule larme depuis ta mort, c’était évident que ça devait être mon rôle. Et tu n’étais pas là pour lui dire que c’était la douleur qui bloquait mes yeux. Je suis même pas capable d’exprimer ma douleur à ma mère, comment veut-elle que je l’exprime à tout le gratin de Nydaros ?
Mais tu n’as pas élevé une perdante. Tu as élevé Viktoria, et tu l’as nommée pour une raison. Pour que je réussisse partout. Alors j’ai fait ce que tu m’as appris à faire. J’ai bossé.
Crois-moi, j’ai épluché toutes les eulogies princières de Nydaros des deux-cents dernières années. Je suis même allée voir Bossuet et Périclès dans ta bibliothèque surfacienne. J’ai étudié tous les meilleurs éléments rhétoriques à utiliser, quels types d’anecdotes mentionner…
Il fallait trouver comment parler de toi aux aristocrates de l’Océan. Parce que t’es pas comme eux. T’étais pas, pardon. Ils sont pas nés à la Surface, leurs parents encore moins. Ils sont pas nés en Ukraine, pendant la Seconde Guerre Mondiale, ils ont pas été élevés par une famille d’adoption parce que des Einsatzgruppen désœuvrés avait croisé la route de leurs géniteurs.
Comment leur parler d’un homme qui s’est auto-proclamé « L’empereur de la Liberté » ? Comment leur décrire ton goût de l’aventure, ton admiration pour le monde de la Surface, ta curiosité insatiable ? Moi-même, je suis pas sûr de toujours te comprendre. Je vais pas te blâmer pour ma froideur, pour mon détachement, pour ma rigueur. Mais, clairement, si tu ne t’étais pas marié avec Veronika Kerrias, j’aurais probablement été différente.
Je comprendrai jamais comment vous avez fini ensemble. Qu’est-ce que l’Empereur de la Liberté fait avec une baronne de cristal ? Sur ce coup, c’est ta faute quand même : à chaque fois que je te demandais, tu me racontais une histoire différente. Tout ce que j’ai compris, c’est que vous vous aimiez et que j’ai été le résultat. L’héritière des Kerrias. La seule et l’unique.
Heureusement, des histoires, j’en ai beaucoup d’autres à raconter pendant cette eulogie. J’ai l’impression d’avoir passé mon temps à tes côtés à t’écouter me décrire les plus beaux endroits de la surface, à m’avertir contre les dangers de l’humanité, à me conseiller sur les moyens  d’utiliser au mieux nos pouvoirs de sirènes. Alors j’ai mentionné uniquement tes Greatest Hits : le dragon de Vladivostok et ses écailles que tu lui aurais volé pour me les donner. La djinn d’Istanbul, et sa fontaine de fleurs. Le chasseur de Londres, et ses beaux yeux vairons. Tu vois bien de quelle histoires je parle.
Ils ont adoré mon eulogie, tu sais ? Cicero a même versé une larme, je crois.
Moi je l’ai détestée.
Tout le temps passé à l’écrire, je voulais juste que tu m’aides à le faire. Je cherchais des histoires, et je voulais juste que tu m’en racontes d’autres. Tu m’avais promis que tu en avais d’autres. Je saurai jamais cette histoire du Zouwu de Montréal qui était violoncelliste et baron de la cocaïne ?
Ils m’ont tous dit que t’avais eu une belle vie. Ouais, mais elle aurait dû être plus longue, tu aurais dû vivre des aventures avec moi, cette fois-ci.
Et maintenant je suis seule avec Veronika. La seule fille des Kerrias.


Je hurle à pleins poumons, dans les immensités glaciales des profondeurs. Je crie les déchirements que je n’ose exprimer là où quiconque peut m’entendre. J’espère que mes longs gémissements sauraient réchauffer mon phrasé si court, si glacial. Mais non. Le coeur est pourri, les parois glacées, les yeux morts et les poings avides de sang.


J’ai fait ce que tu voulais, aujourd’hui.
Scylla m’a nommée générale de la garde royale.
Plein de hauts-gradés sont furieux, et Veronika insiste pour que je prenne ça au sérieux.
La vérité c’est que leur avis ne m’intéresse pas.
Ils veulent me blâmer pour la mort de Skander. Comme si ce n’étais pas eux, les généraux qui avaient laissés la situation s’envenimer.
Tant que j’ai le soutien de sa sœur. Le soutien de Scylla.
Pas seulement parce que c’est la princesse, mon employeuse en quelque sorte. Mais parce qu’elle est la seule personne qui me fait ressentir comme toi quand tu me regardais. Pas seulement comme la fille de Veronika Kerrias. Pas seulement comme le bras armé de la garde royale de Nydaros. Pas seulement comme la jolie blonde qui est en plus un bon parti.
Notre amitié est logique. Toute deux, nous supportons un poids familial apte à broyer les épaules d’Atlas et Sisyphe. Toute les deux, nous avons traversé l’intégralité de nos vies ensemble : des existences différentes mais parallèles. Toutes les deux, nous partageons des opinions communes, des intérêts communs. Notre amitié est utile, évidente, efficace. Logique.
Et je l’aime. Plus que n’importe qui depuis que tu es parti.
Ce n’est pas le genre de choses que je lui dirai, mais c’est vrai. Elle est ma plus sûre alliée, la sœur que tu ne m’as jamais donné, la princesse que je ne peux qu’admirer. Elle est surtout celle que je devrai protéger, à présent, au prix de ma vie. Comme si je ne l’aurai pas fait sans ce poste. Comme si le seul sens que je pouvais donner à ma vie à présent était autre chose que mon sacrifice pour Scylla.
Alors, je ne suis pas désolée de dire que je suis la meilleure candidate pour être la générale.
Je suis meilleure guerrière qu’eux, je suis plus intelligente qu’eux, plus loyale qu’eux, meilleure amie pour Scylla qu’eux. Et s’ils ne sont pas d’accord, ils peuvent s’avancer, je manque de défis.
Pour vous je serai cette bête sans âme, afin de pouvoir rester auprès de celle dont les yeux me donnent un fragment de vie.
Et qui sait ? Nous devons ensemble partir à la Surface, à Washington. C’est peut-être là, sur ces terres que tu m’as tant vantées, que je trouverai une autre personne qui aura les mêmes yeux que Scylla et toi. Quelqu’un pour me voir, quelqu’un pour m’aimer.

Maudits soyez-vous, dragons arrogants, porteurs de guerres et menteurs de paix.
Maudits soyez-vous, aristocrates de Nydaros, dont les langues sont plus acérées que les épées.
Maudits soyez-vous, humains menteurs et apeurés, menaces rampantes et innombrable.
Maudits soyez-vous, Océans destructeurs et stériles, c’est vous qui m’avez faite.
Maudits soyez-vous, zouwus et nymphes, sorciers et djinns, je vous ignore donc je vous craint.
Maudite sois-tu, Mère, tu m’as rongée plus fort que le sel marin détruit les récifs.
Maudites soyez-vous, gorgones, dont la sororité mentale me semble un si doux rêve.
Maudits soient tous ceux que j’ai croisés, que j’ai blessés ou ignorés. Ma glace est mienne.
La maudite c’est moi. Seule. Parce que je pense devoir l’être, étouffée par ma haine et mes peurs.

Et maintenant je suis seule avec Veronika QUE NENNI MA POULE. JE SUIS LA. La lettre ouverte à son père vraiment c'est d'une beauté. On aime notre Vik qui ne s'excuse pas d'être badass et éblouissante, je l'aime d'amour. Bon jeu & réserve moi un formidable rp

ATTRIBUTION DE DÉS Vu le niveau de ton personnage, tu commences le jeu avec 2 dés en contrôle sensoriel, 2 dés en hypnose, 1 dé en contrôle sonore à ta disposition Pour en savoir plus, n'hésite pas à te rendre sur ce sujet

ET MAINTENANT? C'est très simple mon petit crocodile, maintenant tu peux aller t'ébrouer dans les vastes plaines du rp Tu peux aller vérifier dans les BOTTINS pour savoir quels sont tes petits voisins, ouvrir ton CARNET DE BORD pour y mettre tous tes petits éléments persos comme liens, rps, playlist, chrono. Si tu ne l'as pas encore fait, tu peux nous rejoindre sur le DISCORD DU FORUM. Si tu as un peu de mal à démarrer, tu peux te lancer dans la RECHERCHE RP. Si tu as un partenaire mais pas d'idée de RP, viens t'amuser avec le SYSTEME DE DES qui te donnera un lieu + une situation de RP ! Découvre aussi le SYSTEME DE POINTS qui peut toujours être utile Si tu as envie d'avatars ou gifs ou moodboards, tu peux regarder dans les BOUTIQUES ou PASSER COMMANDE. Au plaisir de te croiser sur NOTD