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With you I serve, With you I fall down // Healing sun
Sam 26 Fév 2022 - 1:08
With you I serve, With you I fall down
Ca va aller, Madame, ça va aller.
C’est ce que je répète à ma patiente du jour. En expirant à fond, je finis le garrot sur son bras. Le saignement est stoppé, ce qui est bon signe. Elle devrait s’en sortir, et j’ai fait mon travail. La jeune femme me remercie d’un signe de tête et se relève pour glisser hors de la table d’examen médical. Je lui tiens le bras qui n’est pas blessé pour vérifier qu’elle n’a pas d’étourdissements une fois debout, mais ça a l’air d’aller. Une fois partie, je désinfecte la table en découpant de l’essuie-tout.
Une fois que c’est fait, je regarde autour de moi. Cela pourrait être une consultation tout ce qu’il y a de plus normale, un médecin qui fait son travail dans son cabinet.
Mais je ne suis pas médecin, du moins, pas encore. Et je ne suis pas dans un cabinet, je suis dans une tente de fortune, érigée au milieu du chaos. La table devant moi n’est pas une table d’examen de cabinet, mais un lit militaire sur lequel on a essayé de mettre des couvertures pour le rendre un peu plus confortable.
Et mes patients sont des soldats. Soldats malgré eux, dans une guerre que beaucoup n’ont pas choisie. J’entends au-dehors des coups de feu et j’imagine les balles qui pénètrent les chairs, chairs que je réparerai, aussi longtemps que ça prendra, autant de fois qu’il le faudra.
Je suis un soldat moi aussi, bien malgré moi. Emmené au front par mes parents, c’est tout naturellement que je me suis retrouvé à aider les vrais médecins déployés sur cette zone de conflit. Mais il y a de moins en moins de médecins, et de plus en plus de victimes. J’ai dû m’avancer, faire mon devoir. Les Crowley préfèreraient sans doute que je sois en première ligne, à me battre, à mener les troupes, à affronter Dark Dragon à mains nues, même. Leurs attentes me paraissent parfois si inatteignables que cela ne m’étonnerait même pas.
Je mets mes mains sur mes hanches et prends deux profondes inspirations. Je n’étais pas prêt. Je ne suis pas prêt. J’entends, je sens les morts autour de moi. Malgré toute ma volonté, toutes ces morts pourraient m’envahir, m’aspirer. Il ne faut pas. Je ne peux pas craquer, trop de monde compte sur moi.
Une dernière inspiration. La pause a duré trop longtemps, il faut se remettre en selle. Je jette une couverture propre sur mon lit de fortune, en attendant la prochaine personne. En relevant la tête, c’est là que je la vis.
Une grande jeune femme vient d’entrer dans la tente. Je vois passer beaucoup de gens, pendant ces journées et ces nuits qui me semblent interminables. Mais cette inconnue dégage une aura que j’ai rarement ressentie. Comme si plusieurs vies sont entrelacées en une seule personne. Tant de vie, une aura solaire qui dégage tant de vie.
Au sein de ce cauchemar, je me raccroche à la vie que je sens autour de moi. Mais force est de constater que la guerre fait encore rage, que tous les endroits qui m’étaient familiers sont maintenant des champs de bataille, et j’ai parfois l’impression que c’est la mort qui va l’emporter. Mais pas en cet instant précis, alors que je ressens cette aura, pleine de vie, pleine de vies. Je m’approche d’elle, un peu perplexe.
Vous cherchez quelque chose ? Vous êtes blessée ?
Elle n’a pas l’air blessée, mais j’ai commencé à comprendre que toutes les personnes qui franchissent le seuil de cette tente de fortune le sont, d’une certaine manière. Et certaines blessures, je peux les soigner. D’autres non. Reste à savoir à quelle catégorie appartiennent les siennes.
- Sol DelacroixMEMBRE ◊ PACTE
- Personnage◊ :
❂ ❂ ❂
Hate is always foolish, and love is always wise.
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D e l a c r o i x
Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 473Âge : 229 ANS (21/06/1792) ☀ une vingtaine sur la faceNombre de dés : 2Résidence : WASHINGTON ☀ colocation avec son humaine et amie ChiaraProfession : COMEDIENNE avec son humaine ☀ LECTRICE bénévole dans les établissements pénitenciersFaceclaim : Blake LivelyCrédits : poets-dpt (ava), self (aes), underratedboogeyman (aes delacroix). (aes).Multicomptes : Caliban & Orpheus & Hecate & Nova-Blue & Llyr & BoréePoints : 1241Joueur•se
Re: With you I serve, With you I fall down // Healing sun
Dim 27 Fév 2022 - 22:57
With you I serve, with you I fall down.
Sol | Gabriel
TW : guerre, description de blessures
Le ciel était rouge.
Il semblait qu’il n’avait jamais été d’une autre couleur. En levant les yeux vers les nues, Sol se demande tristement si ses iris aussi étaient rouges, s’ils avaient pris cet écarlate qui tapissait tout l’univers. Le ciel était rouge. La terre était rouge. Les mains de Solal étaient rouges. Elle essayait de ne pas penser, de ne pas songer à la suite. De trouver dans l’instant présent la force de marcher plus loin.
Mais le ciel étaitrouge .
Il était rouge, et parfois il était gris. Gris des cendres d’un monde qui était réduit à néant, gris d’une galaxie entière qui se consumait doucement. Gris comme la poussière sur ses joues, au milieu de laquelle logeaient deux vastes tranchées pour ses larmes, à force d’être trop taries. Gris comme un grésillement sans fin sur l’écran d’une télévision, comme si tous les programmes, d’un coup, ne revêtaient aucune valeur. La djinn essuyait quelque fois d’un geste rageur ses paupières avant qu’elles ne s’encrassent de gris. Mais elle n’y voyait pas plus clair.
Parce que tout le ciel étaitnoir .
C’était dans ces instants précis où Solal doutait de sa foi. Où elle s’imaginait parfois qu’il n’y avait plus rien dans les cieux, plus d’anges et plus aucun divin. Que le vide à l’infinité dans lequel les échos sonnaient de batailles qui n’étaient pas siennes. Que l’immensité des étoiles qu’elle dévisageait dans la nuit, en se demandant sous laquelle pouvait bien se trouver son frère. Elle se souvenait du dernier soir, celui où elle l’avait quitté, et se disait que finalement les ténèbres du purgatoire étaient sans doute bien plus clémentes pour la vie qu’elle souhaitait mener que le fardeau de chaque instant qui résonnait à Washington.
Sol leva un regard, plus haut.
Le ciel étaitrouge et gris et puis noir . Sous le ciel, il y avait le monde. Et dans le monde vivaient les siens. Chiara, sans doute transie de peur à attendre que la blonde revienne. Milo, quelque part, trop loin d’elle, attendant avec Artémis. Milo qui avait tenté de la dissuader, de lui dire de rester abritée, de ne pas prendre trop de risques. Milo qui avait abdiqué, parce qu’il la connaissait trop bien et qu’il savait que rien au monde ne l’empêcherait de rayonner.
Sous le ciel, il y avait le monde. Et dans le monde, il y avait Sol.
Les cheveux nattés dans son dos, laissant des traînées de suie crasse sur le tissu blanc de sa blouse. Infirmière, la croix sur le bras, elle avançait dans les décombres à la recherche d’âmes trop fragiles. Le soleil, obstinément tu, se tapissait derrière le rouge, le gris, et toute la décadence. Alors c’était elle qui brillait, déplaçant comme elle le pouvait les blessés jusqu’à une tente pour qu’ils puissent enfin s’y soigner.
Combien de fois avait-elle failli ? Plus qu’elle ne saurait les compter. Combien de fois avait-elle menti, promis que tout irait au mieux alors qu’elle savait certainement qu’une bien trop rude hémoglobine avait tâchée le sol boueux ? Combien de fois avait-elle fermé des paupières, ses doigts sur les yeux de soldats qui n’en étaient pas réellement ? Combien de fois, avant qu’elle perde encore espoir, qu’elle se dise qu’elle n’était rien plus qu’une goutte d’eau dans l’océan de chaos qui tout dévastait depuis que Sapphire était folle ? Combien de fois, combien de regards aveuglés, combien de membres arrachés, combien de larmes à verser, avant que Solal ne s’éteigne ?
Parfois elle songeait à sombrer, à plonger dans des horizons qui serait moins heurtants pour elle. Mais où allait la Delacroix, si ce n’était pas vers les autres ? Où irait-elle, qui serait-elle, pourvu qu’elle ne soit pas ici, à faire ce qu’elle faisait de mieux ?
« Ne bougez pas, madame. Je vais chercher de l’aide. »
Elle articula d’une voix douce. Il manquait une jambe à la femme, et elle n’avait pas de civière ; certainement jamais la force de la porter jusque là-bas. Sol passa une main fatiguée sur le visage de la blessée, rendu si rouge, gris et noir par la guerre.
Lorsqu’elle fit irruption dans la tente, ses yeux s’en furent immédiatement sur la silhouette d’un médecin. Il était jeune. Un peu trop jeune. Beaucoup trop jeune pour ce conflit. Elle eut un sourire las pour lui.
Que la guerre était effroyable, qu’on y envoyât des enfants.
L’air sincèrement inquiet, l’autre homme s’adressa à elle et la djinn s’approcha un peu. Essoufflée d’avoir trop couru, essoufflée sans doute par cette guerre qui leur prenait le sens du monde, elle tenta d’expliquer.
« Je … je suis infirmière, il y a … il y a une femme, dehors … » la main plaquée sur l’abdomen pour faire taire le point de côté. « … elle est blessée, mais je ne pouvais pas … j’avais pas de quoi la transporter. Membre arraché, hémorragie, j’ai fait un garrot pour l’instant mais … je … j’ai besoin d’un médecin. »
Sol se mordit vivement la lèvre. Elle n’avait pas besoin de médecin. C’était cette femme, là, dehors, qui mourrait de n’être soignée. Elle se prétendait infirmière, mais elle ne faisait pas grand-chose. Un petit pansement à paillettes sur la plaie béante de ce monde, incapable même un instant de faire jaillir un peu de jour.
Le ciel étaitrouge , gris et noir .
Et Sol n’avait plus de lumière.
Il semblait qu’il n’avait jamais été d’une autre couleur. En levant les yeux vers les nues, Sol se demande tristement si ses iris aussi étaient rouges, s’ils avaient pris cet écarlate qui tapissait tout l’univers. Le ciel était rouge. La terre était rouge. Les mains de Solal étaient rouges. Elle essayait de ne pas penser, de ne pas songer à la suite. De trouver dans l’instant présent la force de marcher plus loin.
Mais le ciel était
Il était rouge, et parfois il était gris. Gris des cendres d’un monde qui était réduit à néant, gris d’une galaxie entière qui se consumait doucement. Gris comme la poussière sur ses joues, au milieu de laquelle logeaient deux vastes tranchées pour ses larmes, à force d’être trop taries. Gris comme un grésillement sans fin sur l’écran d’une télévision, comme si tous les programmes, d’un coup, ne revêtaient aucune valeur. La djinn essuyait quelque fois d’un geste rageur ses paupières avant qu’elles ne s’encrassent de gris. Mais elle n’y voyait pas plus clair.
Parce que tout le ciel était
C’était dans ces instants précis où Solal doutait de sa foi. Où elle s’imaginait parfois qu’il n’y avait plus rien dans les cieux, plus d’anges et plus aucun divin. Que le vide à l’infinité dans lequel les échos sonnaient de batailles qui n’étaient pas siennes. Que l’immensité des étoiles qu’elle dévisageait dans la nuit, en se demandant sous laquelle pouvait bien se trouver son frère. Elle se souvenait du dernier soir, celui où elle l’avait quitté, et se disait que finalement les ténèbres du purgatoire étaient sans doute bien plus clémentes pour la vie qu’elle souhaitait mener que le fardeau de chaque instant qui résonnait à Washington.
Sol leva un regard, plus haut.
Le ciel était
Sous le ciel, il y avait le monde. Et dans le monde, il y avait Sol.
Les cheveux nattés dans son dos, laissant des traînées de suie crasse sur le tissu blanc de sa blouse. Infirmière, la croix sur le bras, elle avançait dans les décombres à la recherche d’âmes trop fragiles. Le soleil, obstinément tu, se tapissait derrière le rouge, le gris, et toute la décadence. Alors c’était elle qui brillait, déplaçant comme elle le pouvait les blessés jusqu’à une tente pour qu’ils puissent enfin s’y soigner.
Combien de fois avait-elle failli ? Plus qu’elle ne saurait les compter. Combien de fois avait-elle menti, promis que tout irait au mieux alors qu’elle savait certainement qu’une bien trop rude hémoglobine avait tâchée le sol boueux ? Combien de fois avait-elle fermé des paupières, ses doigts sur les yeux de soldats qui n’en étaient pas réellement ? Combien de fois, avant qu’elle perde encore espoir, qu’elle se dise qu’elle n’était rien plus qu’une goutte d’eau dans l’océan de chaos qui tout dévastait depuis que Sapphire était folle ? Combien de fois, combien de regards aveuglés, combien de membres arrachés, combien de larmes à verser, avant que Solal ne s’éteigne ?
Parfois elle songeait à sombrer, à plonger dans des horizons qui serait moins heurtants pour elle. Mais où allait la Delacroix, si ce n’était pas vers les autres ? Où irait-elle, qui serait-elle, pourvu qu’elle ne soit pas ici, à faire ce qu’elle faisait de mieux ?
« Ne bougez pas, madame. Je vais chercher de l’aide. »
Elle articula d’une voix douce. Il manquait une jambe à la femme, et elle n’avait pas de civière ; certainement jamais la force de la porter jusque là-bas. Sol passa une main fatiguée sur le visage de la blessée, rendu si rouge, gris et noir par la guerre.
Lorsqu’elle fit irruption dans la tente, ses yeux s’en furent immédiatement sur la silhouette d’un médecin. Il était jeune. Un peu trop jeune. Beaucoup trop jeune pour ce conflit. Elle eut un sourire las pour lui.
Que la guerre était effroyable, qu’on y envoyât des enfants.
L’air sincèrement inquiet, l’autre homme s’adressa à elle et la djinn s’approcha un peu. Essoufflée d’avoir trop couru, essoufflée sans doute par cette guerre qui leur prenait le sens du monde, elle tenta d’expliquer.
« Je … je suis infirmière, il y a … il y a une femme, dehors … » la main plaquée sur l’abdomen pour faire taire le point de côté. « … elle est blessée, mais je ne pouvais pas … j’avais pas de quoi la transporter. Membre arraché, hémorragie, j’ai fait un garrot pour l’instant mais … je … j’ai besoin d’un médecin. »
Sol se mordit vivement la lèvre. Elle n’avait pas besoin de médecin. C’était cette femme, là, dehors, qui mourrait de n’être soignée. Elle se prétendait infirmière, mais elle ne faisait pas grand-chose. Un petit pansement à paillettes sur la plaie béante de ce monde, incapable même un instant de faire jaillir un peu de jour.
Le ciel était
Et Sol n’avait plus de lumière.
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Re: With you I serve, With you I fall down // Healing sun
Sam 26 Mar 2022 - 19:25
With you I serve, With you I fall down
En fronçant les sourcils avec attention, j'écoute ce qu'elle me dit. Elle a l'air essoufflée, et je le suis moi aussi, la fatigue tape sur mon crâne comme l'on toque à la porte. On toque pour me rappeler que je ne suis pas un surhomme, même si je dois l'être.
Car lorsqu'il s'agit d'un membre sectionné, il faut agir vite, la patiente pourrait se vider de son sang.
Elle a besoin d'un médecin.
Cette phrase, que j'entends pourtant maintes fois durant la journée, me fait douter de ma légitimité. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Il ne s'agit pas ici de mettre un simple pansement ou de faire un petit vaccin à un enfant. C'est une question de vie ou de mort, et si l'on tarde trop, le sentiment familier qui me tord la poitrine quand une âme s'envole près de moi pourrait resurgir.
Mais je ne suis pas médecin.
Je ne suis pas celui dont elle a besoin. Même pour cette jeune femme que je viens de rencontrer, je ne suis pas assez. Pas encore. J'aimerais que la maturité qui pèse sur mon âme se traduise en années, en années d'études et d'expérience, afin qu'elle serve enfin à quelque chose. Je regarde autour de moi, tout le monde est occupé et personne n'est médecin. Ce sont des bénévoles, que j'ai formé.es pour la plupart. Des camarades de galère qui ont les mêmes doutes que moi, mais qui agissent. Car il n'y a pas le temps de se poser des questions.
Il faut agir vite.
Tenez, attrapez la civière.
Je tends une civière qui se trouvait à mes pieds sur un tas d’objets destinés au soin mis là en vrac à l’infirmière et prends pour ma part une lourde trousse de secours. Je la laisse passer devant moi d’un geste de la main pour qu’elle me montre la direction, puis passe à sa suite à l’extérieur de la tente.
Je me mets un peu la main devant les yeux quand le blanc de la tente de secours laisse la place à un ciel rouge, gris et noir.
On est en pleine journée, mais on dirait presque que le soleil a laissé place pour toujours à une nuit éternelle. La cendre a tout recouvert, le sol, les immeubles, les vêtements, les visages et même le soleil a dû laisser sa place face à la supériorité des armes humaines et surnaturelles ou des fusées de secours qui laissaient une traînée rouge dans leur sillage.
Je secoue un peu la tête pour m’ôter ses idées sombres de la tête. La cendre avait peut-être gagné beaucoup de batailles, mais je suis déterminé à ce que la lumière gagne la guerre.
Je suis la jeune femme blonde parmi les décombres et les blessé.es, et j’ai envie de m’arrêter à chaque instant pour tendre la main à quelqu’un. Mais je sens que l’infirmière me mène vers une urgence plus grave que ce que je vois.
Et effectivement, la femme au sol a le visage blême des personnes qui ont perdu beaucoup de sang et je sens que sa vie ne tient qu’à un fil. Ou plutôt, à un bandage que je me presse de mettre sur ma patiente du jour. Mes gestes sont calculés, précis, je suis dans l’urgence et je tends machinalement les bandes à l’infirmière pour qu’elle les tire avant que je les serre fort à l’endroit où la jambe a été sectionnée. Elle semble comprendre tout de suite ce que je tente de faire, nul doute qu’elle a de l’expérience.
Le saignement commence à se tarir grâce au bandage. Je relève la tête vers celle sans qui cette patiente serait probablement morte et je croise son regard. Je lui fais un doux sourire pour la rassurer et lui signifier ma reconnaissance. Ce sera une mort de moins que je ressentirai au plus profond de ma poitrine aujourd’hui.
Nous l’avons soignée à temps. Sans vous, elle se serait sans doute vidée de son sang.
D’un geste de la tête, je pointe la civière. Nous la tirons ensemble sous la patiente, qui a fini par s’évanouir.
Il faut cautériser la plaie et l’emmener au plus vite.
A peine ai-je le temps de prononcer ma phrase, que quelques soldats de notre camp se proposent de nous aider. Je pousse un soupir de soulagement et les laisse s’organiser pour porter la civière.
Est-ce que je peux savoir votre nom ? je glisse à ma nouvelle collègue du jour.
Je la détaille un peu, et j’ai le temps de voir son éclat sous toute la cendre qui recouvrait son visage et ses cheveux, avant de remettre droite la tête de la patiente sur la civière. Elle me jette un regard effrayé, dans un moment de réveil. Je lui prends la main.
Madame, ça va aller.