- Dakota WilliamsMEMBRE ◊ PACTE
- Personnage◊ :
Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 313Âge : 30 ansNombre de dés : 1 (2 en arts martiaux)Résidence : Phoenix, ArizonaProfession : Fondatrice et gérante de Boss JewelsFaceclaim : Mercedes Varnado (fka Sasha Banks)Pouvoirs/capacités : Importantes capacités physiques et compétences martialesCrédits : Avatar Lady Eilie, Aes perso, picrew ValhDisponibilité RP : C'est compliquéMulticomptes : Viktoria / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 736Joueur•se
I'm in a new hell every time / Kotabriel
Dim 20 Mar 2022 - 1:23
I’m in a new hell everytime – Kotabriel
Assise sur ma valise, je me dis que je peux au moins gagner le concours de regards avec la porte d’entrée puisque Gabriel semble décidé à ne jamais rentrer. Mais alors que je la fixe avec un sourire triomphant, j’ai l’impression d’entendre la poignée me dire que je la battrai peut-être, mais que j’avais déjà perdu au jeu de notre relation. Je me lève brusquement avec rage avant d’étouffer un cri de douleur. Je sors juste d’un combat, il est deux heures du matin, je suis debout depuis bien trop longtemps et ça fait presque 48h que j’ai pas vu l’homme que j’aime.
C’était mon apothéose ce soir. On devait se retrouver au Capital One Arena Après des années à galérer dans les milieux plus ou moins clandestins de street-fight de l’Arizona et de la frontière mexicaine, j’avais fini par me faire une place dans la MMA à Washington. La putain de capitale du pays et j’étais peut-être pas le main event mais j’avais un job où on me respectait, où j’étais pas juste payée selon la taille du décolleté de ma brassière mais selon la qualité de mon match. J’étais peut-être pas encore Ronda Rousey ou Muhammad Ali mais ce soir mes yeux avaient brillé en voyant l’étoile que j’espérais pouvoir devenir. Le public avait hurlé quand ma musique avait retenti. Tous mes coups avaient été justes, comme à l’entraînement, mon adversaire n’avait aucune chance. Et quand l’arbitre nous avait séparées en proclamant ma victoire, la furie de la foule faisait écho à la mienne. Je me suis élancée hors de la cage, la ceinture bien haute, vers les sièges VIP. Mais la place de Gabriel était vide.
Il en a rien à foutre. Il en a jamais rien eu à foutre. Entre son adelphe, son coven et son job j’ai à peine quelques créneaux mensuels où monsieur tolère de me voir pendant une dizaine de minutes. Je suis pourtant une forte avocate de l’indépendance dans les relations amoureuses, j’admire l’objectif de leur organisation, je ne peux qu’envier sa relation à Morgan et je consulte assez de médecins pour reconnaître l’importance de son métier. Mais il y a des limites à toute patience. Il y a des frustrations que je ne peux supporter. Je suis pas un simple plat de pâtes surgelées qu’il peut garder bien conservée pour quand lui a besoin d’amour et de réconfort. Je suis pas un trophée aux cheveux bleus qui peut survivre sur une étagère sans aucune considération, sans aucune attention. Et il a déjà eu ses avertissement. C’est fini.
La porte s’ouvre et il a l’air aussi pâle que sa blouse. S’il croit que ça va suffire à calmer ma colère, il s’est trompé d’appartement. Je commence avec une voix doucereuse. « Une dure journée au bureau, mon chéri ? Tu veux une bière et ton journal pendant que je prépare la dinde peut-être ? » Je ris un peu, sans camoufler aucunement ma méchanceté. « Je vais pas te fatiguer plus longtemps, faudrait pas que tu sois en retard au boulot demain, ils t’attendent et comptent sur toi, pas vrai ? Je me demande quelle sensation ça peut être, de pouvoir encore te faire confiance. J’ai oublié, honnêtement. » Je prends ma valise dans une main, ma ceinture dans l’autre. « Je te gênerai plus. Je trouverai un hôtel, privilège de championne. » Je lève ma ceinture vers lui, mon titre, ma victoire. Jamais elle ne m’a semblé aussi vide de sens.
KoalaVolant
@Gabriel Hayden Crowley
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Re: I'm in a new hell every time / Kotabriel
Dim 17 Avr 2022 - 14:57
I'm in a new hell everytime
Instead you're working, you're working all the time
Oh no, oh no this is not the life I imagined when you first spent the night
La buena vida, la buena vida,
¿Donde está?
Enfin, la douleur qui m’écrase la poitrine depuis ce qui semble être une éternité s’envole. Mon patient est hors de danger. Je m’essuie le front avec mes mains pleines de sang dans une tentative de reprendre un peu mes esprits. Mais quand mon poignet passe devant mes yeux, je vois l’heure. Une heure du matin.
Concentré, je n’ai pas vu le temps passer. Je voulais juste que ce sentiment de mort s’envole enfin et que cet homme que j’avais devant moi soit hors de danger. Une soirée comme les autres, finalement, mais j’ai promis à Kota de venir voir son match.
Une collègue me pose la main sur l’épaule pour me signifier que c’est la fin de mon shift, et qu’elle prend la relève. « Rentre chez toi, Gaby ». Elle a raison, et je me regarde dans la glace en me lavant les mains dans les toilettes pour les employés de l’hôpital, mon petit rituel avant de partir. Pour éviter de ramener des germes chez moi, bien sûr, mais aussi pour essayer de me laver de tout ce que j’ai vu pendant la journée, rentrer chez moi et être un bon copain pour Kota et un bon frère pour Morgan. Mais cette technique n’a pas encore prouvé son efficacité.
En marchant jusqu’à mon appartement, je ne sais pas ce qui m’attend quand je rentrerai. Kota sera sûrement déçue que je ne sois pas venu. Je me demande vaguement comment son match s’est passé, si elle n’est pas trop ecchymosée. Je commence à réfléchir si nous avons assez de crème Arnica à la maison, s’il me reste suffisamment d’énergie pour tenter une onde guérisseuse sur elle. Je pense qu’elle sera déçue que je ne sois pas venu, mais je me dis qu’elle comprendra quand je lui raconterai la journée que j’ai eu, le nombre d’accidents de voiture que j’ai eu à gérer, les accouchements compliqués etc. Elle m’aime, après tout.
Et je l’aime aussi, Dakota Williams. Elle m’emmène toujours dans le tourbillon coloré qu’est sa vie, sa personne. Elle seule sait comment me réparer le cœur puis le briser. Elle sait me faire danser, puis me faire pleurer. Elle m’entraîne dans ses réussites et m’aspire dans ses défaites. Elle est ma vie, même si j’ai l’impression que ce n’est pas assez pour elle, puisque ma vie, c’est aussi mon métier, ma famille, mon coven. Je ne peux pas m’en détacher, même pour la femme de ma vie.
C’est avec appréhension que j’ouvre la porte de notre appartement, car je crois entendre un cri étouffé. Je pâlis quand je vois quelle version de Dakota je trouve ce soir.
Son ton acerbe me transperce le cœur. Je ne comprends pas tout de suite où elle veut en venir. Je ne lui ai pas demandé de dinde et je ne bois pas de bière. Je fronce un peu les sourcils pour essayer de rassembler mes neurones épuisés et m’assois dans un fauteuil. Je comprends que le problème est plus profond et je soupire.
Je suis désolé de ne pas être venu, et oui, j’ai eu une dure journée, même si apparemment tu ne veux pas l’entendre.
J’ai l’impression qu’un marteau me tape sur les tempes. J’ai envie de me coucher, et de trouver la version aimante de Dakota qui me prend dans ses bras et me dit que tout va bien aller. Mais elle me brandit sa ceinture sous le nez et je n’ai d’autre choix que de la regarder.
Pour être honnête, je ne sais même pas de quelle ceinture il s’agit, de ce qu’elle a dû faire pour la gagner. Je n’aime pas la violence, et c’est pour moi ce qu’elle symbolise. J’ai essayé de comprendre cette passion, ce que ça pouvait lui apporter. Mais le fait est que je n’ai jamais compris.
Tu es championne ? Je suis content pour toi, je dis d’un ton neutre, pour ne pas envenimer les choses, mais je suis incapable de montrer plus d’enthousiasme.
Je n’ai pas envie que tu partes, je n’ai jamais envie que tu partes. Mais là, je n’ai pas envie de me disputer. Je veux dormir. Alors si c’est ce que tu veux, je n’ai pas la force de te retenir.
Ce n’est pas la première fois qu’elle me menace de partir, qu’on se quitte, qu’elle me trompe, qu’elle revienne, qu’on se remette ensemble, qu’on se dispute, qu’on se crie dessus, qu’on pleure, puis qu’on finisse par s’embrasser. Je ne vois pas encore que cette nuit va être différente.
- Dakota WilliamsMEMBRE ◊ PACTE
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Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 313Âge : 30 ansNombre de dés : 1 (2 en arts martiaux)Résidence : Phoenix, ArizonaProfession : Fondatrice et gérante de Boss JewelsFaceclaim : Mercedes Varnado (fka Sasha Banks)Pouvoirs/capacités : Importantes capacités physiques et compétences martialesCrédits : Avatar Lady Eilie, Aes perso, picrew ValhDisponibilité RP : C'est compliquéMulticomptes : Viktoria / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 736Joueur•se
Re: I'm in a new hell every time / Kotabriel
Jeu 28 Avr 2022 - 23:29
I’m in a new hell everytime – Kotabriel
Il se croyait hors de danger. Il pensait rentrer dans son appartement après une dure journée de travail et mériter son répit. S’il n’aimait pas le danger, il n’avait qu’à choisir une autre nana. Il espérait sans doute une trêve, passé une heure du matin. Il oubliait encore que je n’étais pas du genre à laisser un combat au tapis, que je ne me couchais pas tant qu’il restait un problème à affronter. Il m’avais promis, Gabriel. Avec un sourire, des paroles de miel comme ses cheveux, des horizons bleutées comme ses yeux, des intentions blanches comme ses joues de rat d’hôpital. Il était le mec parfait ; en paroles, en tout cas. Parce qu’il était aussi le médecin parfait, le frère parfait, le sorcier parfait… le parfait imparfait.
Le combat, mes arts martiaux, mes championnats, ça lui a jamais plu à Gabriel. Il est un homme de soin, de rituel, de dialogue et de réconfort. Je suis une femme agressive, impulsive, colérique et blessante. En tout cas, c’est le miroir qu’il me renvoie. Dans son ombre, je ne peux être que ça : une noire créature des ténèbres. Mes cheveux bleus nuits, ma peau parsemée de rappels de cette couleur blessante et mes yeux remplis d’hostilité.
Il rentre et semble presque blasé par mes mots. Sa réponse à la chaleur d’une messagerie automatique et la longueur d’un match de Goldberg. Il est déconnecté de mes émotions, complètement non-réceptif à ma colère, ma douleur et ma tristesse, inintéressé par mes victoires et absolument pas convaincu par mes menaces. Il a pas la force de me retenir. Il a pas l’envie de me retenir, il en a rien à foute que je parte, il en a rien à foutre de moi. Il se fout de moi.
J’en perds l’équilibre. Je suis épuisée, affamée, terrifiée et désespérée. Je tombe plus que je m’assois devant lui, sur le tapis, une main sur son genou, l’autre toujours accrochée à ma ceinture, comme à une ancre. Mes yeux gravitent entre colère et tristesse et l’humidité commence à se développer. Ma lèvre vibre alors que je murmure enfin :
« Pourquoi tu m’aimes plus ? »
Parce qu’il m’a aimé, ça je ne peux pas l’oublier. Derrière lui, derrière ce fauteuil qui se dresse comme une montagne entre un passé heureux et nous, se trouvent des souvenirs du Mexique. C’était à Sol de Mayo, à peine à quelques heures de la frontière, c’était en janvier 2016, mais la chaleur des Caraïbes maintenait une température estivale et torride. C’était une occasion pas bien différente de ce soir : je sortais d’un match. Sauf que c’était pas une belle compétition de DC, c’était un spectacle assez affligeant où le but était de voir deux bimbos se faire souffrir des façons le plus violente imaginable. Le plus décevant était quel match avait été interrompu avant toute décision de l’arbitre quand le public a commencé à nous huer pour que les danseuses reviennent sur scène.
J’étais dans les coulisses, un œil au beurre noire, tentant de désinfecter mes plaies du seul bras gauche puisque l’épaule du droit était disloqué et qu’aucune des autres performeuses ne m’appréciaient assez pour accepter de m’aider. Au milieu des gladiateurs sadiques, des prestidigitateurs lubriques et des danseuses dépressives, j’ai vu un ange. Un grand blond au regard perdu mais aimant, au manières douces mais pas snobs, aux yeux posés sur moi, sans aucune violence. Alors j’ai souri, malgré la douleur. « T’es perdu, blondie ? »
Aujourd’hui, c’est moi qui suis perdue, et je ne souris plus. La douleur et la tristesse trouvent une nouvelle amie : l’incompréhension.
« T’es vraiment pas prêt au moindre effort pour me retenir ? T’es vraiment prêt à ce que ça se finisse comme ça ? »
KoalaVolant
@Gabriel Hayden Crowley
- InvitéInvité
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Re: I'm in a new hell every time / Kotabriel
Sam 2 Juil 2022 - 19:20
I'm in a new hell everytime
Instead you're working, you're working all the time
Oh no, oh no this is not the life I imagined when you first spent the night
La buena vida, la buena vida,
¿Donde está?
J’en ai assez qu’on se batte.
Je sens sa main agrippée à mon genou, et j’ai envie de l’attraper. De la serrer contre mon coeur, ce coeur où elle prend toute la place. Ce coeur, je lui en ai fait sa demeure, mais cette demeure, elle la détruit dès qu’elle succombe au malheur. Elle frappe contre les murs de cette maison que je lui ai construite avec amour, elle s’échappe par la fenêtre pour en rejoindre d'autres, puis elle revient en catimini, cambrioleuse de son propre bien. Et je la laisse faire, spectateur, subissant toute sa démolition, tant que je peux lui attraper la main, tant que je peux la serrer contre moi. Mais pas ce soir.
J’en ai assez qu’elle se batte.
Car ce soir, elle tient peut-être mon genou, mais elle serre aussi fort sa ceinture. Elle en est fière, je peux le comprendre. Mais au-delà de ça, elle s’y accroche comme à une bouée de sauvetage, et sur le sol, j’ai l’impression qu’elle se noie dans l’océan de ses larmes et de ses cheveux bleus. Seule sa ceinture lui permet de rester à flots. Elle en a besoin. Et ça, je ne peux le comprendre. Peut-être qu’elle aime se battre plus qu’elle ne m’aime, moi. Et ça me serre le coeur, ça me donne envie de l’expulser de cette maison que j’ai bâti pour elle à l’intérieur de moi, ou bien de lui en construire une nouvelle, loin de toute la violence du monde, je ne sais pas encore.
J’en ai assez de me battre.
Ce soir, je n’ai pas envie de lui faire les mêmes tirades que d’habitude. De réparer au scotch ses blessures narcissiques, de lui bricoler une confiance en elle avec mes mots maladroits. Ce scotch, elle l’arrache, ce que je bricole, elle détruit d’une main rageuse. Mes efforts ne servent à rien, et j’en ai assez. Je me prends la tête entre mes mains.
Tu sais bien que je t’aime. Je t’ai aimée dès la première fois que je t’ai vue.
//
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne pensais pas trouver l’amour ce jour-là.
En janvier 2016, l’hôpital où je travaille a proposé à des médecins de partir au Mexique pour porter main forte au personnel soignant sur place, suite à une épidémie de grippe qu’il n’arrivait pas à contenir. J’y ai vu l’occasion de me rendre utile et de me former dans un nouvel hôpital dans un nouveau pays, mais mes collègues y ont surtout vu une occasion de partir en voyage gratuitement et de faire la fête. Ce soir-là, ils m’avaient entraîné avec eux. Après une tournée de bars douteux, j’avais un peu la tête qui tournait, et je n’ai pas réalisé où ils m’avaient traîné jusqu’à ce qu’il soit trop tard : un tournoi de boxe illégal dans un sous-sol crasseux.
Horrifié et fasciné, j’assistais les yeux écarquillés à des matchs plus violents les uns que les autres. Je ne regardais même plus les visages, j’avais l’impression de ressentir tous les coups, de ressentir les coeurs des combattants qui s’emballaient. Après un K.O qui faillit donner un arrêt cardiaque à l’un des boxeurs, j’essayais de balayer du regard la pièce pour chercher mes collègues et leur demander de partir. Mais ils avaient l’air d’apprécier ce spectacle affligeant, et je ne savais que faire. Après un énième coup, je ne pouvais plus supporter cette douleur. J’ai donc décidé de me réfugier dans les coulisses.
Déambulant à la recherche de la sortie, je portais mon regard vers les portes ouvertes. Il faisait très chaud, et j’y voyais trouble. Mais je la vis. Une jeune femme aux cheveux violets, magnifique, je devais bien le reconnaître, même avec un oeil au beurre noire et du sang sur les bras. Elle tentait de désinfecter une de ses plaies et semblait souffrir du bras droit. Je poussais presque un soupir de soulagement. Quelqu’un avait besoin de moi, j’étais là où je devais être.
Plus maintenant.
Je m’assis à côté d’elle et lui proposa d’une voix douce :
Je suis médecin. Je peux vous aider ?
//
Après un moment de silence, je finis par dégager ses longs cheveux de son visage pour l’observer. Je vois qu’elle a un bleu sur la joue droite, et machinalement, j’applique ma main guérisseuse sur celle-ci.
Ça ne va pas se finir. On est juste fatigué.es. Ca ira mieux demain. Comme à chaque fois.