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Nous sommes en 2022 This race is a prophecy. ❋ Calirafle 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 This race is a prophecy. ❋ Calirafle 1050276528
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MEMBRE ◊ RESISTANCE
Caliban Mandrake
Caliban Mandrake
MEMBRE ◊ RESISTANCE
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Pseudo / Pronoms : Valhdia /elle
Messages : 258
Âge : 37 ANS (03/10/1984) ❋ déjà aussi vieux qu'il est grand
Nom rebelle : BYZANCE
Nombre de dés : air ❋ 5, feu ❋ 1
Résidence : WASHINGTON ❋ en transit entre toutes les planques établies par la Résistance
Profession : FUGITIF ❋ anciennement greffier
Faceclaim : Sam Claflin
Pouvoirs/capacités : NYMPHE ❋ guide parmi les vents et les souffles
Crédits : unfinishedfairytales (ava), adamantium (aes cal), self (aes caeliban).
Disponibilité RP : Alec, Caelan, Erin, Shoshana, Viktoria, toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Nova-Blue & Jasper & Borée
Points : 267
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Lun 28 Mar 2022 - 20:39

This race is a prophecy
Caliban | Ambrose | Castiel


Du sable sous les ongles. De la poussière sous les paupières. Et une chape de plomb sur le cœur.
Caliban versa le peu d’eau qu’il lui restait dans le simple creux de ses paumes avant de se frotter la face. Lorsqu’il les retira, ses mains étaient pleines de longs filets grisâtres, témoignages de sa décadence. Il allait falloir qu’il songe à remplir sa bouteille.
C’était le onzième jour. Onze jours depuis sa mise à prix. Onze jours depuis la révélation de l’imposture Cordelia Kane, depuis que le Conseil de la Nuit avait explosé en morceaux avec les rêves du grand nymphe pour un monde plus juste et sincère. Onze jours qu’il avait failli à sa tâche, sans être le maître des airs. Onze jours qu’il s’était montré lâche, cruel, violent et délinquant. Onze jours depuis qu’il avait perdu ses pouvoirs, sa puissance et son lien à l’air.
Onze jours que Caelan était parti.
Il avait tenté de ne pas crever d’inquiétude en voyant les Cearbhall absents, les bras chargés de bois pour le feu. Il avait tenté de se dire qu’ils reviendraient. Ces deux-là étaient ses amis, ils avaient besoin de temps, mais ils reviendraient, forcément. Il avait attendu, deux jours. Tremblant, blotti dans une forêt qui n’avait plus rien d’accueillant sans ses amis pour la peupler. Cadmus était parti. Ciaran était parti. Caelan était parti. Et lui, il avait attendu. Comme un imbécile sans t-shirt. Il avait laissé un long message à Aaren avant de jeter son portable. Pas de plan. Pas de vie. Plus rien. Juste un imbécile sans t-shirt.
Ça n’aurait pas été compliqué de trouver autre chose, de faire autre chose. Mais Caliban était malade, trop malade pour en profiter. Il gardait sa peau découverte pour, à chaque minute, vérifier que le tatouage était bien là, étendu contre son thorax. Il l’avait frotté plusieurs fois, incertain de qui il était. Comment pouvait-il les guider, s’il ne ressentait même plus l’air ? Son élément avait déserté ses paumes, ses poumons, et son existence. Tant que la marquage était là, il y avait au moins une chance que peut-être un jour il revienne. Qu’est-ce qu’il en savait, après tout.
Deux jours entiers à patienter, à attendre des amis chers qui clairement ne reviendraient pas. Deux jours à dessiner des fleurs, d’un bout de suie sur de l’écorce, pour pouvoir se rappeler encore qu’il y avait un monde à sauver. Deux jours sans manger et sans boire, à contempler sans un seul mot l’intérieur de son crâne fêlé d’une lampe dont les piles faiblissaient.
Et puis, il était parti.
Il avait volé un t-shirt et un sweat dans un magasin, s’excusant auprès du cosmos d’avoir un si mauvais impact. Il avait mangé, un petit peu, mais aucune nourriture solide ne parvenait à l’apaiser après la mort de son mentor.
Quelquefois, il tendait la main juste pour voir si le vent revenait.
Il n’y avait rien. Il n’était rien.

Le nymphe avait marché, beaucoup, jusqu’à ce que ses semelles s’usent et que sa voute plantaire rougisse. Au confins de la West Virginia, il avait commencé à faire du stop, cachant son visage et sa peau. Il mentait comme un arracheur de dents, les lèvres gercées, le ventre creux. Il avançait jusqu’à ce qu’on veuille bien le déposer. La nuit, il dormait là où il pouvait. Des ponts. Des stations services où l’odeur âcre de l’essence lui permettait un peu de croire que tout n’était pas terminé. Partout.
Alors qu’il voulait seulement s’éloigner, il fallut qu’il arrive en Illinois pour trouver sa destination.
Phoenix. Caliban irait à Phoenix, car c’était là que le Conseil avait tenu toutes ses instances. Là-bas, il trouverait quelqu’un qui puisse l’aiguiller et l’aider. Là-bas, il y aurait quelque chose, le mince espoir d’une vie nouvelle. Et s’il rêvait un peu trop grand, Cal se disait que tout du moins, on l’y reconnaîtrait un peu moins. Erreur. Son visage était placardé partout, à côté de ceux de Cadmus, de Ciaran et de Caelan. Régulièrement, il se demandait s’il pourrait les revoir un jour. Mais la survie était trop rude pour s’appesantir là-dessus.
La veille, Caliban s’était retrouvé dans les abords de Phoenix, après un énième conducteur remercié au bord de la route. Il n’était plus en état de rien, s’était contenté de trouver une maison abandonnée et s’y était simplement effondré.

Ce jour-là, il trouverait Raina. C’était son objectif. La gorgone saurait quoi faire, elle qui avait tellement vécu et tellement souffert dans cette ère.
Fixant l’eau pétrie de poussière, le texan essuya ses mains sur le tissu du pull usé. Il était sale et amaigri, émacié par de trop longs jours d’angoisse et de jeûne forcé. Il n’était plus un nymphe, plus vraiment. Il n’était plus un homme non plus. Il était un château de sable qui attendait que vienne le vent pour être explosé en poussière. Il était un vieux cerf-volant dont la voile était déchirée. Comme un automate aveuglé, il faisait tout pour sa survie sans se questionner une seconde du sens à mettre derrière cela. A quoi bon ? A quoi bon survivre, s’il n’y avait plus d’autres raisons ? Une voix lui murmurait le soir et il lui hurlait de se taire, des larmes crevant ses paupières comme autant de couteaux noircis.
Se redressant, Caliban tenta d'expirer, de façonner là ses poumons pour en retirer quelque chose, de ressentir contre ses lèvres le doux frémissement de l'air. Rien. Comme la veille. Comme l'avant-veille. Comme à chaque fois depuis onze jours.
Onze jours seulement, onze jours déjà. Onze jours que tout était de sa faute.
Il n’avait rien. Il n’était rien.

Ni Cael ni l’air ne reviendraient.
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Mer 4 Mai 2022 - 17:55
CALIRAFLE

THIS RACE IS A PROPHECY
Les deux mains sur les volants, iel jeta un coup d’œil au système de localisation installé sur son téléphone. Ellui, lea djinn âgé.e de plus de trois siècles qui utilisait la technologie sans faille. L’espace d’un instant, iel envisagea de rebrousser chemin. Pourquoi kidnapper un nymphe ? Pourquoi se donner autant de mal quand aucun ordre explicite n’avait été prononcé. Saskia n’aimerait pas ça, c’est certain. Elle détestait ne pas pouvoir lea contrôler autant qu’elle le souhaiterait. Ne pas lea manipuler à sa guise. Aussi, iel agirait. Iel pourrait juste se contenter d’une petite tape sur la joue de sa cible. Après tout, pour quelqu’un en fuite, il était fondamentalement très incompétent. Iel n’avait eu aucun mal à le suivre tout au long de ses péripéties. A constater l’instant exact où il avait été abandonné par les deux frères en deuil, laissé sur le bas-côté. Si iel avait encore eu une petite étincelle d’humanité en ellui, peut-être aurait-elle serré le cœur de Castiel, ellui qui connait si bien la solitude et l’abandon … La sensation de ne pas être à la hauteur. Jamais.

Iels allaient dans la bonne direction. Dans sa tête, le plan original de Cas avait été de partir à la recherche de l’ancien conseiller, de le prendre sous le bras, comme la baguette du bon petit cliché français. Pourtant, quand iel avait croisé l’un des chasseurs au quartier général, ce fut lui qu’iel décida de prendre sous le bras, métaphoriquement parlant. L’un dans l’autre, iel allait obtenir le même résultat, déplaçant les gens comme des pions, à sa convenance pour obtenir un maximum de chaos.

Iel sentait la tension nerveuse irradier du siège passager. Le gamin, Ambrose, était véritablement l’élément surprise de cette opération pas tout à fait approuvée par les hautes sphères. Castiel ne doutait pas un seul instant que les grands chefs ne valideraient pas une telle mission, eux qui étaient si friands de ses exploits, parfois sanglants souvent violents. Mais iel avait pris la décision d’improviser ce coup-ci. Voilà comment iel s’était retrouvé avec le jeune chasseur sur son siège passager, fumant cigarette sur cigarette pour masquer sa nervosité, posant toutes les questions lui passant par l’esprit. Iel aime ça, le coté sans filtre, de son collègue. C’était chaotique. C’était d’ailleurs pourquoi, iel lui avait proposé -ou peut-être était-ce un ordre ?- de l’accompagner pour ce périple. Même ses histoires sentimentales étaient divertissantes, tout du moins Castiel s’amusait des malheurs du jeune homme. Sa vie sentimentale, iel n’en avait strictement rien à foutre.

Heureusement, iels arrivèrent enfin à destination puisqu’iel distingua enfin une forme sur le bord de la route. Le voilà … Tout désemparé qu’il était, Caliban lui faisait penser à ce jeune chiot désabusé, celui si souvent abandonné sur la route des vacances d’été. Il était sale et visiblement amaigri. La vision du conseiller au plus haut de sa forme, étranglant Kane, se superposa avec celle du jeune homme dépenaillé. L’angoisse semblait suinter de son corps et en bon prédateur, lea djinn l’avait repéré, avait senti cette odeur qui criait proie. Castiel arrêta la voiture dans un nuage de poussières puis avec un clin d’œil, donna sa directive à son collègue.

« En piste champion ! J’ai un cadeau pour toi … »

Comment allait-t-il interpréter cette consigne ? Castiel s’en amusait d’avance. Iel espérait que cela serait aussi amusant que tout ce qui sortait de sa bouche insolente. Une fois dehors, iel contourna la voiture et s’appuya négligemment contre le capot, un pied sur le parc-choc avant. Iel sortit tranquillement une cigarette de la poche de son jean noir, sans accorder plus d’attention à l’un des deux hommes. Un ruban en satin rouge en dépassa légèrement. Un accessoire comme un autre, le seul qu’iel avait prévu pour cette confrontation. Un ruban pour Caliban dont les joues étaient encore zébrées de traces de larmes désormais séchées. Après avoir tiré une longue inspiration, iel adressa un sourire un peu moqueur au nymphe. Ce sourire qui énervait tant de monde, celui qui donnait des envies violentes.

« Salut le Maitre de l’Air ! Quel bon vent t’amène par ici ? »

Tournant la tête vers l’autre chasseur, iel lui adressa un sourire joyeux qui semblait crier « surprise », ce même sourire que l’on retrouverait sur le visage d’un enfant le jour de Noël. Après tout, un nymphe recherché aussi bien par les chasseurs que par le gouvernement, n’était-ce pas un très joli cadeau ? D’un mouvement du menton, Castiel indiqua à son collègue que c’est à lui de jouer. C’était son nouveau jeu de la journée : mettre deux prédateurs ensemble et voir lequel allait se faire bouffer ! Cours petit, cours. Une lueur sournoise s’alluma au fond de ses pupilles. Iel était excité.e, l’incertitude concernant la présence ou non des pouvoirs de l’ex-conseiller pimentant la situation.  

PANDO + soldiers eyes. (icons)
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Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
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Jeu 5 Mai 2022 - 18:12


THIS RACE IS A PROPHECY

🦋





TW : VIOLENCE, injures, xénophobie, VIOLENCE


Les yeux rivés vers l’horizon, les paysages désertiques continuent à courir sans chuter. J’ai ouvert la fenêtre pour faire courir mon index et mon majeur dans l’air. Ma tête est posée lascivement contre le rebord, et la vitesse fouette mes paupières et mes cheveux. Castiel ne faisait pas de pause, au volant. Parfois, j’élève la voix, je demande où on va, et il se contente d’être évasif. Des fois, il invente une réponse absurde, et je suis surpris d’essayer d’y croire. Oui, Ambrose, nous allons chercher des aliens. Oui, Ambrose, la zone 51 c’est dans le coin. Bien sûr, Ambrose, on va creuser des tombes en avance pour tous les autres collègues. J’ignore quelle est la possibilité qui me ravit le plus. Si j’avais été tenté de dire oui et de hocher la tête à chaque proposition, je fixe ma main qui surfe sur les vagues du vent.

Nous étions partis à l’aube. Castiel n’avait pas donné d’informations, et entretenait cette aura de mystère étrange. Loin de trouver ça effrayant, je taisais l’adrénaline qui emplissait mes veines, pompée en grande quantité par mon coeur qui voyait là dedans un peu d’action, une mission de la plus grande importance. Si Saskia ne voyait pas mon potentiel, alors son ????/// !!!… ?? le verrait. Je sors une clope, la fume, en propose au jeune homme. L’excitation du danger se mêle sans cesse à l’anxiété, et je mâche chacun de mes filtres comme si mes nerfs s’y déposaient. J’ai des piques contre les tempes, et des éclairs dans les paupières. Si je respire hors de la voiture, je pourrai sûrement voir des indices, comprendre ce qu’il se passe.

Il était treize heures, et ça faisait exactement une heure et treize minutes que je n’ai pas envoyé de messages à Nova-Blue. Il n’y a pas de réseau dans l’endroit où on est, et je fume davantage. Elle va s’inquiéter. Elle va être en colère. Elle va pleurer. Elle va être triste. Elle va hurler. Elle va partir. Elle va mettre mes affaires dehors. J’imagine ses scénarios, et refuse de devenir leur réalisateur.

« C’est quand qu’on a du réseau ? Ma copine va s’inquiéter ... »

Je lui avais bien entendu parlé de tout ce qui s’était passé. J’ignorais si ça l’intéressait, mais j’avais des bêtes sourires en le disant. C’était un peu de baume dans une voiture trop rêche, avec des sièges en cuir qui semblait râper toute assurance.

« Elle fait de la gym, on s’est revus récemment, ça se passe bien, c’est vraiment super et j’ai pas envie qu’elle s’inquiète donc peut-être tu pourrais me dire où on va, au moins je la rassure enfin moi je m’en FOUS HAHA mais je m’en FOUS de où je vais moi mais pour elle enfin tu comprends non enfin t’as compris enfin je sais pas allez …. ??? »

Ni les dunes, ni le désert, ni même les cactus ne m’aident. Ils sont muets, et me rappelle que Phoenix est étouffante en été et qu’août est loin d’être un mois si chaleureux. Pour éviter de me cramer les yeux, j’ai des lunettes de soleil sur le nez, et je les tiens d’une main quand je mets la tête dehors pour éviter qu’elles s’en aillent avec le vent. Il semble me jouer des tours, et je refuse de perdre quoique ce soit par sa faute.

Faut te barrer, Ambrose.
C’est ce que je me dis quand on y arrive. Les barres de mon téléphone sont toujours aussi muettes. Peut-être que Castiel va m’emmener creuser ma propre tombe et m’abattre devant d’un coup de fusil. Je déglutis et fume la neuvième cigarette de ma matinée. Il est toujours aussi muet quand je parle de moi, cryptique quand je parle de nous, évasif quand je parle de la mission. La voiture est une antre étrange, et je finis par me rassurer en me disant que ça reste plus intéressant que nos missions infinies de surveillance.

Faut te barrer, Ambrose.
Le frein à main s’enclenche d’un coup et la ceinture de sécurité m’empêche de manger le pare-brise.

« Putain mais Castiel, tu l’as où ton putain de permis et … ? »

La poussière envahit le véhicule et je manque de cracher mes poumons sur le tableau de bord. J’ai du sable dans la bouche et dans les yeux.
Pas réellement un soucis, parce que je lève les yeux et j’ai la stupeur qui vient me crever le coeur. Il y a un homme devant nous. Il fait peine à voir, avec des joues creusées, des sillons sur les joues et une inclination étrange. Je plisse les yeux pour mieux le décrire depuis mon siège, passant négligemment une manche de ma chemise sur le pare-brise pour mieux voir. Ses cheveux sont emmêlés, et pendant un moment, je me demande pourquoi Castiel m’a emmené voir une épave. J’étais une barque en bon chemin, et j’avais pour ambition de devenir un beau bateau de croisière pour tout le monde un jour. Sûrement qu’il voulait me faire contempler les abysses, voir où je ne devais jamais tomber.

Pourquoi ce visage précisément me semble familier ? Je creuse ma mémoire dans tous les sens, si bien que ma tête devient une ruche où bourdonnent des tas d’informations plus contradictoires les unes que les autres. Je devais avoir vu ta tête sur une affiche, ou dans la rue, ou c’était une connaissance, ou un type en soirée, ou un ancien collègue. J’ai des flashs de télévision, alors je me surprends de me demander si c’était pas une sorte d’acteur, de chanteur, de célébrité quelconque. Dans tous les cas, il serait pas réellement en état de me signer un autographe.

T’es qui, putain.
Castiel parle, et je comprends que c’est une sorte de cadeau. Je me fige sur mon siège et me demande quels seront les ordres. Je déglutis et préfère rester à l’abri dans la voiture. Les yeux rivés sur l’homme, je continue à faire tous les chemins cognitifs possibles et inimaginables. Il y a une télé. On est en août. C’était y a pas si longtemps. Je me vois dans ma voiture et je croise son chemin. C’est peut-être un type de mon laboratoire connu, un supérieur que ma mémoire visuelle n’a pas encore imprimé.

T’es qui, bordel de merde.
Castiel n’aide pas, et les dunes sont toujours aussi muettes. J’essaie de faire de l’eye-contact aux cailloux, mais ils semblent aussi figés de stupeur que moi. Ma tête fait des loopings et je pourrai sentir le harnais se détacher à chaque virage. A tout moment, je suis éjecté de la voiture, et tout me semble dangereusement instable.

Maître de l’Air.
J’avais vu cette dénomination. Je prends le nouvel indice. Il y a une télé. Il y a un canapé. Nova-Blue est à mes côtés et on regarde les informations sans réellement les écouter. On est occupés à se faire des bracelets, des tresses, à compter les pièces de puzzles et je lève de temps en temps les yeux sur le monde extérieur. Il paraît qu’il y a des célébrations, des Accords, et soudainement, des flash-infos enflamment les chaînes d’informations en continu. Il y a des têtes placardées sur toutes les chaînes. On tente de mettre d’autres programmes, mais le visage de plusieurs hommes apparaît. Parmi eux, je superpose les traits de celui devant moi.

Maître de l’Air, assassinat, présidente, danger, tentative, fuite, danger, cavale, rançon, récompense, danger, coma, chaos, guerre, danger, protection, restez chez vous, danger, évènements étranges, surnaturels, danger, allocution, discours, danger, Cordelia, danger, nymphe, air, danger, explicable, courir, danger, garde, danger, danger, danger.
D A N G E R.

Je le fixe. C’était donc lui. La peur pourrait m’envahir, mais je peux pas m’empêcher de sourire. J’ai passé des nuits à mal dormir à cause de lui. L’Amérique était à feu et à sang à cause de lui. J’avais fais de mauvais rêves où Nova-Blue mourait et j’étais veuf sans le mariage à cause de lui. Les honnêtes personnes tremblaient, s’attendaient à être agressées en pleine rue à cause de lui. Cordelia Kane était dans le coma à cause de lui. La situation était devenue étouffante, angoissante, terrible, à cause de lui. On avait du recenser les monstres pour se protéger d’eux, de se protéger de gens comme lui.

J’aimerai avoir peur, mais j’ai ma trachée qui pompe tout le sang de mon coeur, de mon cerveau, de mon corps. J’ai les yeux rivés sur lui, et j’attrape mes béquilles à l’arrière.
Si un courant d’air devait mener cet assassin, c’était celui de la vengeance et de la justice. Castiel me confirme qu’il est une grande et honnête personne en s’établissant comme un véritable karma, s’effondrant sur n’importe qui.

Aujourd’hui, je sais que les dunes peuvent chanter des mélodies étranges entre deux courants d’air et grains de sable. J’espérais qu’en tant que maître de l’air, il puisse remplacer l’air étouffant par les chants de la justice.

« C’est le gars qui a tenté de buter la présidente, hein ? »

Pourquoi je suis heureux comme un gosse à qui on a offert une Playstation à Noël ? Mes peurs sont matérialisées, et je constate qu’elles sont miteuses. J’ai plus réellement peur des croquemitaines et des monstres sous mon lit quand je vois ses membres qui peinent à agir, ses jambes faibles, sa mine renfermée et la lourdeur de sa cavale.
Pourquoi c’est à cause de toi, que l’Amérique dort mal, que l’Humanité dort mal, et qu’on a peur que le marchand de sable vienne nous étouffer dans nos maisons ?

« C’est bien lui, hein, Castiel ? Castiel ? OH ? »

Les requins, ça arrête de respirer si ça cesse d’avancer. Je suis un requin marteau, je l’ai toujours été. J’ai des mots brûlants dans la bouche, et l’envie de tout casser. C’est à cause de lui. C’est lui. J’ai peur pour tout le monde. Mon téléphone est toujours hors-réseau. J’ai moins peur pour Nova-Blue maintenant que j’ai en vue le véritable danger.

Castiel montre l’homme du bout de son menton. Je souris d’autant plus. Je pourrai l’enlacer, sauter en l’air si mon genou était fonctionnel, le remercier. Qu’il dise à Saskia qu’on a fait quelque chose de grand. Ce soir, je pourrai dormir en me disant qu’on a un peu apaisé des esprits fatigués.
Je prends une dernière taffe sur ma cigarette et la tend à mon collègue.

« Attends, tiens moi ça, et tire pas dessus. C’est la mienne. »

Je m’avance. Si c’était mon moment, mon tour, à moi de jouer, j’ai pas réellement d’armes à part ma colère autour de mes poignets et ma rage en guise de collier. Je serre mes béquilles. Je peux légèrement faire toucher mon pied au sol et une serait largement suffisante. C’est parfait.

« Tu veux pas nous étrangler ? Etonnant, ça. » j’ai la voix plus aiguë et tremblante, sûrement. Je m'entends mal, mes oreilles sont un feu d'artifice trop bruyant.

Je lâche une de mes béquilles et prend l’autre à deux mains. Prenant un léger élan derrière ma tête, je ferme les yeux pour concentrer mes (maigres) forces sur ce coup. L’acier percute sa tempe et ma gorge émet un son indescriptible, entre la stupeur, l’excitation, la joie et la peur.

« Alors, ils sont où, tes autres copains ? Tu veux pas réessayer d’en buter d’autres, des gens qui vous ont rien demandé, à toi et à d’autres putain de monstres de votre genre ? »

Crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crèv...
La béquille se déforme.
Crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève …
J’aimerai que Castiel filme, qu’il puisse montrer l’étendue de notre utilité et de nos exploits.
Crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève, crève.
C’était naïf de penser qu’il y avait autre chose, dans cette immense guerre, qu’eux ou nous. C’est eux ou mes proches. J’ai les poignets douloureux de frapper sans cesse, et ma béquille me prouve que plus que jamais, elle est un soutien essentiel dans le maintien de la justice.
J’ai le souffle court. Haletant, je lève les yeux au Ciel, sourire vers les astres.


c̷̨͔͔͕̭̟͙͈̗̝͙̣̅͂̈́͒͆̈́̒́͘͘ͅͅŗ̷͚̣̩̒̀͠è̴̛̺̙͈̅͒͂̿̔̉̑̊͒͒̈́̈́̀͠v̷̢̧̡̨͉͉͚̰͖̫̦̗̯͓̅͌͂́͌̿̉͠ͅè̶̙͚̲̟̮̫͖͍͕̥͎̦̑̇̔̉͌̓̕,̸̡̼͕̦̼͓͚͚͎̰͉͂̌͗̆̈́̃̾́̈́͘͘̕ ̶̢̻̞͚̗̮̮͕͓̹̲͉̘̟̭̇̈́̅͝c̶̝̲̪̓̐̈́́̃͋̌͒r̶͙̰͔̱͉͙͓̓͗̇͑ȩ̶͎̞͚͎̟̪̀̊͒̔̍̔̽̄̅̎̚v̶̙̩̹̳̼̂̆̇͒e̵̛̛̛̝̖̫̜̯̱̦̿͋̑̏͛̊͋̕͝͝͠,̴̢͍͚͙̟̯͕̱̟̞̀͋͒́̉̈́͑̀̔̓̎͜͝͝͠͠ͅ ̶͔͓̳͍̟͚̺̺̯͕̘̀́̐̀ͅc̵̨̻͙̦̪͔̜͖̥͔̲̻̃̀͛̅̾̍͛̓̇̀͒̾̽͘̕r̶̻̯̺̓̓͜͝è̵̢̫̼̝̼͈̘͙̞̦̙̮̐v̴̛̛̖̤̘̔̿͆̿̈̊̚͝e̶̡̞̗͈̣̞̤͎̫͖̺͚̪̎̂̾̕͜,̶͚̺̠̰̰͚͈͚̔͂͌͋̍̎̅̉̓̇̑͐̒̒͜͠ ̵̠̩͐̊̌̿̈́̿̀̀́̾͊͗̌̄͝c̵̱̦̱̞͔̻͙̥͚͚͙̖̞͙̳͑͌̊͑̀̓̍̓̾r̶̭̂͒͋͒̒͂͑̓͗̉̎̀͘̕ę̵͇̯͔̲̳͍̪̗͕͚̀̉̓̃̓̀̈́̎̆̈̆̿̌̂͜͝v̵̫̙̘̞͚̠̗͕̟̯̊͐̈́͛̍͂͂̕͝ě̷͓̖̟,̶̻̻̮̖̖̞̳͉̰̓͊͆̂͗̅̀̂͌̌̀͋̉͜͝ͅ ̷̡̢̝̳̜̻̣̮̱͇̟̤͙̤̈̋̃̈̔̋͐͑̈́̅͘͘͝c̷̬̩̺͚̥͇͔̭̻̞͉̓̆̈̉̀͊͗͘͘r̴̢͓̠̲̭̠̖̰̲̝̺̩̞͎̿̕͝è̵̢͎͈̻̪͕̥̘̈͊̉v̷̢̩͇̼̼̲̀̌͊͋̄͒̌͂͌̿͠͝͠ē̵̢̺̹̹͈͕͖̠͉͈̘͚̗͒̈́̈́ͅ,̶̧͔̙̙͕̪̭̪̺̯͖̹̲̜͗̈̑̉̾̌͌̉̉̋͘͠ͅ ̷̡̱̼̮̮͖̥͕͑́̍̅̈̈c̶̡̜̀͋̐̈́ͅͅr̶̫͕̼̟̥̍̆͐͑ȩ̶͈̗̰͕̺̣̫̠̀͂̀̈́͋͐̿̑̉͗̉̚͝ͅv̶̧̢̡̺̯̳̮͖̬͉̪͈̬̼͗͑̏͑̇̋̆̄͂̊̃̆͌̒͜͝ė̷̞͉͆̅̊͊̀̂͂̍̿̈́͋̆͘͘,̷̲͓̤̮͎̮̩̞̠͙͕͙̱̩͒͂̅̒̓̿̀̏ ̸̝̥̯̋̓͋̑̊̽̆͗̋̆̓͂̅̈́̚ĉ̷̛͕͋̽̓ŗ̵͓̮̖͕̾è̸̜̦͖̗͉̖̋̈́̽̕͝v̸̰͈̊̈́̀͗͌̈́̒͛̓͗̊͌͘̚͝e̴͉̲̞̣͎̺͚͈̋̕ͅͅ,̸̳̣͎̘͔̤͌̽̈́͗̊̔͆̎͠ ̴̨̰̳̓̓ͅç̷̛͋̉̎̓̑͆͌̉͒͝͝r̴̩̟͔̝̟̻̱͎̱̥̳̙̤͖̐̋̀̍͐͘͜ę̴͓̤̫̪͎͖̱̹̜̟̀̔̊̓̈̚͜͜͜v̴̢͈̺̮͍̜͍̗͚̝̹̈́̓e̴͈̭̖̤͐ͅ,̵͇̤̘̯͍͉̠̝̥͉̟̘̯̯̦͆̑͂̇͐͊̃̔̑ ̵̝̘͓̗͔͆̔̋c̶̳̪̤͖͙͙̺̤͒̓͂̾̄̆͑̀̈́́̕̚r̸̞͉͖͛̉́̏͂̽̾̔̐͐̇è̸̢̨̡͍̦̼̬͔͔̭̦͚̼̀̽̐͂̅͆̍̐̃̽̑̑̕̚͜͜͝v̵͎͉͇̊̋̈́̄̉̉̀̂͝e̸̮͕̤͉̜̺̰̹̳̫̣̦̋̾̐̔̈̃̄̓̓̍̋͊,̸̢̡̨̱͇͈̭̖̠͈͆͌̎̿̾̇̌̈́́ͅ ̶̧̡̭̲͍̓͐̎͑̂̓̀̆̌̐̓ç̵̛͈͈̹̙̼͉͊̔̉́́̌̐̑̈́̀͋̂͊ȓ̶̬̼̳͍̖̼̗̥̠̦̩̳̇̄͋́̿͑̑̊͜è̴̗̞͈͎̤̤̂̈̈̚͠ṿ̴̛̰̦͈͆͆̐͋̌͒͘͠ę̴̛̦̩͓̳͔̼̗̺̖̼̄͌́͗̀̽̅͛̑̔̉̓̿͝,̷̡̤̝̠̫̭͔͇̘̞͎̌̐ͅ ̵͈̫̬̳͉̬̰͆͋c̷̢̬͖̊̚͜ṟ̴̢̡̨̠̻͓͇̩̫̜͈̭̐̽̈̚è̵̛̘̜͕̤͚͎͖̬̹̺̠͛̀̇̅͝͝v̵̢̨̺̿̿͋̅̑͒͌̄͜͝͝͠͝͝͠ȩ̴̣̙̰͍̻̱̙̂͐̉͝,̴̨̜̪̦̜̥̬͖̩̺̳͊̆̾̊̂̔̓̃̔͛̈̊̒̊͜͝ͅ ̶̨̟̣̲̞̠̏̆̐̎͗̑́̄͂͘̕͝ͅc̵̫̤̣͖͊̏̋̊̓̌̽̓͆͐̆̿͊́͝ṙ̷̢̤̭̲̫̦͎̱̗̞͈̩͖͌̈́̿͑͛̅̓͋̃ę̸͇̰̬̼͉̦̞̺͚̥̣̀̅̒v̶̨̹͓͙̑́̔͌͐̂̑̐̑̌͠ẹ̷͑͑͂̍̓̀,̸̦͙̤̘̭͉̬͍͓̰̃̃̾̍̍͂̕͝ ̴̡̡̨̧̰̯̳͔͖̮̝̥̺̯̜̃̑͋̃̈́̈́͊͋̔́̚͘̚͝͠c̴̛̠͍̺̟͖̅̃̓͂͌͛̈́r̷̢̛̥̠̱̼̹͍̹̖̉͌͑̋̊͗̓̚͝͝è̷͖̊̿̅͋̈́̆̎̈͆̓̚͝͝͝v̵̛͉̻̱͋̊͒̀̽̎̑͗̓̀̚̕̕͝é̴̢̗̞̠͖̜̫̯̫̩̦̦̽.̸̨̲̰̠̘̪̳̓͗̐̾̈́͊͘


« Attends, Castiel ! Viens ! Viens là ! Attends ça serait dommage quand même, c’est rare des occasions comme ça ! Des ordures, on en voit, mais à ce niveau-là haha ! » je dis en me marrant.

J’ai envie de lui éclater ma cigarette dessus, et je suis presque déçu de l’avoir laissée à Castiel pendant un petit moment. Elle a envie de participer, elle aussi, au grand incendie des injustes et des bannis.
 


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Caliban Mandrake
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Pseudo / Pronoms : Valhdia /elle
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Lun 30 Mai 2022 - 19:28

This race is a prophecy
Caliban | Ambrose | Castiel


A marcher au bord de la route, il se fondait dans le décor. Parfois, le nymphe se demandait s’il ne deviendrait pas du sable lui aussi, aussi tremblotant qu’un mirage apparaissant entre les dunes, aussi irritant pour la peau, pour les yeux et pour l’existence. Il avait chaud. Il avait soif. Il avait l’impression étrange de marcher depuis des années alors que ça faisait onze jours.
Les voitures passaient, soulevant des nuages de poussière qui le transformaient chaque seconde un peu plus en silhouette de sable. Mauvais héritier des touaregs, Cal avançait le dos courbé, la tête basse, les épaules tendues, sans même un sac contre son dos.
Lorsqu’un véhicule pila près de lui, gerbes de sable sous les roues, il ne réagit pas tout de suite. Il repartirait vite, laissant à nouveau l’ancien guide avec ses pensées détestables et Phoenix en ligne de mire. Et puis, quelque chose l’interpela.
Une tension dans l’air, vibration, mirage de non-tranquilité. Un homme descendit. Puis un autre. Caliban mit quelques instants, plissant des yeux trop fatigués, à reconnaître la silhouette qui s’asseyait sur le capot.
Lui. Le djinn qui était avec lui sur le toit quand il parlait avec Cordelia Kane. Celui qu’elle lui avait demandé de tuer, d’arrêter, quelque chose du genre. Soi-disant, un djinn dangereux, qui avait déjà démontré à plusieurs reprises son chaos. Lui et l’espace d’un instant le nymphe envisagea que l’homme soit là pour le remercier de son choix. Salut, merci de pas m’avoir tué, d’avoir choisi à la place d’assassiner publiquement la tête du pouvoir exécutif des Etats-Unis d’Amérique. Ça te dirait de monter dans ma caisse et je peux t’héberger deux semaines ?
Un rire jaune étira ses lèvres face à ses propres illusions. S’il ne retrouvait jamais l’air, il pourrait toujours être djinn, spécialisé à se faire des films qui seraient plus avantageux que sa triste réalité.
Il n’avait plus rien d’un maître de l’Air, pourtant il répondit tout de même, d’un ton aussi rauque que méfiant.
« Oh, tu sais, je vais là où le vent me porte. »
Un toussotement envahit ses deux derniers mots, tandis que son larynx brûlé se tordait sous l’assaut du sable.

L’autre gars le fixait, troublé. Caliban reporta sur lui son attention désintégrée.
Le gars qui a tenté de buter la présidente. C’était ainsi qu’on le désignait, qu’on le désignerait encore. Puisque c’était ce qu’il avait fait. Il avait perdu le contrôle, il avait voulu attenter à la vie de Cordelia Kane. Son identité s’effaçait comme des pas légers sur le sable, et il ne devenait plus que ça : le meurtrier. L’assassin. Le monstre.
L’ironie du sort que ce mot ressurgisse au temps de sa vie où il était le moins monstrueux faisait doucement sourire le nymphe.
Voyant que Castiel ne répondait pas, occupé à fumer sa clope sur le capot de la voiture, il prit sur lui de dire au roux :
« Oui, c’est moi. »
Car à quoi bon nier ? Ils étaient deux, il était seul. Il commençait à se douter qu’il ne s’en tirerait pas comme ça, que si Castiel était présent, il y avait de fortes chances que l’autre soit un Chasseur aussi, et qu’il avait fort mauvaise presse auprès de l’organisation.
Il leva les mains, haussa les épaules. Oui, c’est moi. Sa seule chance résidait dans la peur que pouvait inspirer son air, mais tandis que lui inspirait il ne ferait expirer personne. Le rouquin s’approcha de lui, avec un air fou dans la gueule. Les deux hommes faisaient la même taille, pourtant Caliban semblait minuscule face à l’autre, muni de béquilles, qui lançait des provocations.
« Ne me tente pas. » grogna-t-il, trop peu convaincu.
Car le choc qu’il prit à la tempe l’envoya valser sur le sol, la joue collée à la poussière. La béquille avait heurté son crâne comme un marteau sur une enclume, en produisant un son étrange.
En temps normal, Caliban se serait envolé, allant taquiner les nuages. Caliban aurait explosé, une déflagration d’air brûlant qui aurait envoyé au loin son opposant déguingandé. Il aurait formé une lame d’air, une douce orbe tourbillonnante, il aurait envoyé ce gars au tapis en moins d’une seconde.
En temps normal, Caliban aurait pu se défendre.
Mais pas là. Il n’avait rien, même plus ses forces, pour le protéger des assauts. Et la béquille se releva pour venir s’abattre sur son crâne, à peine protégé par ses mains qui ne pouvaient faire que trembler.
Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. « Arrête. » Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. « Arrête. » Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. « Pitié, arrête. » Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. « Pitié … » Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore. Encore.
Jusqu’à ce que le monde ne soit plus qu’un étrange marasme flou, qu’un filet rouge couvrit ses yeux et que le seul son parvenu à la lisière de ses tympans soit le rire du Chasseur, plus haut. Plus loin. Si loin. Si haut.

Dans un ultime sursaut de conscience, Caliban se dit que les béquilles, c’était pour les trop éclopés, le genre qui ne peuvent pas poser leur jambe ou leur pied sur le sol. Le nymphe s’agrippa à ce qui était à sa portée, une jambe, une béquille, quelque chose, n’importe quoi pour que ça cesse, et il tira de toutes ses forces jusqu’à faire tomber l’autre au sol.
Il avait du sang dans les bouches, et de l’enfer sur les prunelles. Il balbutia comme il le put, la vision trouble, l’esprit hagard.
« Je … je sais pas … je sais pas ce qu’ils t’ont dit. » Un crachat de sang dans le sable. « … mais … vous devriez partir … vite. »

Vous devriez partir, avant que je réalise que personne ne viendra à mon secours, et que tout ce qui fait ma vie depuis onze jours, je l’ai totalement mérité.
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Jeu 18 Aoû 2022 - 11:35
CALIRAFLE

THIS RACE IS A PROPHECY
Après avoir phasé pendant quelques secondes, les yeux du gamin se sont illuminés de plaisir. Castiel n’aurait jamais pensé apporter tant de plaisir à quelqu’un d’autre de manière si désintéressée. Mais l’était-ce bien vraiment ? Iel réfléchit à la question, s’interrogeant sur sa possible canonisation suite à cet acte charitable, ou encore sa reconversion en tant que Père Noël – iel aurait vraiment fait un super Père Noël. Perdu.e dans ses pensées, iel récupéra la cigarette que lui tendait le jeune chasseur et en tira trois longues inspirations, tandis qu’Ambrose se mettait en mouvement. Fermant les yeux, iel savoura les sensations envoyées à son corps, ce corps humain, vulnérable. La nicotine s’ajouta et se mêla dans ses veines, rejoignant le dernier produit qu’iel s’était injecté.e avant de partir. Un soupir de bien être lui échappa tandis que le bruit de la chair humide résonnait en cadence. Une pluie de coups. Ambrose, son souffle court, n’en retenait aucun, nota-t-iel tandis qu’iel assistait à son spectacle favori nommé le Chaos, la clope au bec.

Au bout de quelques dizaines de secondes, Castiel finit par se lasser de la scène qui prenait place devant ses yeux. Les coups étaient toujours les mêmes.

Droite gauche, droite, gauche.

Deux fois l’un puis une fois l’autre.

En haut, en bas.

Les gémissements de douleur et le bruit de la béquille sur la peau molle.

Tout cela n’était plus amusant, trop régulier, plus chaotique du tout. Comme un jeune enfant dopé au sucre, la concentration de lea djinn s’en était allée.

Iel allait intervenir quand Ambrose lui proposa de se joindre à lui, les mots sortants saccadés de ses poumons en feu. Il faut que tu participes, lui disait le gamin. Et ça le faisait bien marrer. Qu’Ambrose compare Caliban à une ordure. Qu’il soit tellement sûr de ce qu’il affirmait. Tellement apeuré. Si seulement le môme enlevait les œillères qu’il avait devant les yeux. Il ne lui tournerait pas le dos. Pas à ELLUI, tous sauf lea djinn. ELLUI qui était sur ce toit, assistant à l’une des catastrophes politiques et sociales les plus tragiques de son temps, et qui avait ri. ELLUIqui prenait du plaisir à torturer des gens. Sans aucun état d’âme. Simplement parce que c’était amusant. ELLUI, lea djinn, lea croque mitaine des enfants. ELLUI qui avait organisé cette infamie, pour briser un être déjà à terre. ELLUI qui aidait les chasseurs, trahissant sa nature surnaturelle selon certains. ELLUI qui trahissait les chasseurs simplement dans l’idée de faire tourner en rond une femme qui l’intéressait. ELLUI qui avait aperçu la fatalité dans le regard du nymphe, honteux de ses actions. Et qui avait mis en scène cette situation. ELLUI qui ne ressentait ni honte ni culpabilité pour ce que le commun des mortels appelait de mauvaises actions, des actes odieux, innommables et inhumains. ELLUI qui n’avait plus aucune étincelle d’humanité. Depuis longtemps.

Alors iel se mit à rire, jetant la cigarette d’Ambrose désormais un mégot consumé. Peut-être même que cela engendrerait un feu, un magnifique et splendide brasier, une bataille chaotique de flammes plus ou moins dorées.  Iel s’avança vers Caliban, sans laisser filtrer son intention, et l'observa là, en sang, les pupilles dilatées, le regard hagard reflétant probablement un état d’esprit égaré dans les méandres de la douleur. Iel avançait et Caliban tenta de les mettre en garde ou de les faire fuir. Castiel ne parvenait pas à trancher sur la question. Peut-être est-ce pour échapper à encore plus de douleur ?

« Je me demande si ce qui est le plus douloureux pour toi Maître de l’Air … Ça ou l’auto-apitoiement dans lequel tu te noies ? »

A proximité de l’ancien conseiller, iel prononça ces mots à voix basse, destinés uniquement à ce dernier. Iel donna alors quelques coups de pied à leur victime afin de vérifier son état. L’espace d’un instant, lea djinn se demanda ce que verrait un zouwu de cette situation. Iel pris mentalement note d’en trouver un. Cela lui ferait assurément un bon compagnon de jeu pour ses prochaines sessions. La douleur dans une flaque de sang. La haine baignée d’une vague d’excitation. Et ellui. Ellui qui ne ressentait rien à cet instant. Encore moins pitié ou compassion.

Castiel s’accroupit alors à côté du nymphe de telle sorte à ce que le jeune chasseur puisse observer chacun de ses mouvements. Iel sortit de manière théâtrale le ruban de la poche de son pantalon et le passa doucement sur le visage ensanglanté. Le satin glissa sur la peau meurtrie comme la caresse d’un amant, langoureusement, alors que Castiel fronçait les sourcils de mécontentement.

« C’est malin ça … Maintenant on ne voit plus le ruban … »

Iel souffla, désappointé.e par sa découverte tandis que le rouge du satin devenait plus sombre, plus profond, à mesure que le ruban s’imbibait de sang. Penchant la tête sur le côté, iel ajouta quelques mots.

« Quoi que, cela fait un joli camaïeu ! »

Iel adressa alors un sourire satisfait à Caliban, reprenant sa caresse énamourée.

« Tu devrais changer la direction du vent petit. Cela ne tourne pas vraiment en ta faveur en ce moment. »

Ces mots, adressé au nymphe de l’air, Castiel s’en fichait que le jeune chasseur les entendent. Il ne verrait pas l’éléphant de la pièce même si on le mettait devant. Tout comme il persistait à ne pas prendre conscience de la dangerosité de lea djinn, de sa nature surnaturelle, et celle plus profonde, plus dérangée, plus chaotique, de son être.

« Bon, que va-t-on faire de toi maintenant ? »

Se tournant vers Ambrose, iel ajouta à son encontre :

« Une idée ? »

Désormais positionné entre les deux hommes, Castiel se sentit comme un arbitre dans un combat de l’Underground. L’idée fit naitre un sourire sur ses lèvres, le combat ça connaissait le gamin à ce qu’il paraissait. Il serait très fort pour frapper les poings des gens avec son visage … La tête penchée sur le côté, iel l’observa donc, attentif à ses réactions.

Iel puisa alors au plus profond d’ellui, cette source d’intensité, ce qui lea définissait, l’essence fondamentale de son être. A ce stade, c’était comme étirer un muscle laissé trop longtemps au repos : légèrement douloureux mais une douleur agréable par bien des aspects. Ce qu’iel a en tête était digne d’une scène halloweenesque. Dans son esprit, iel le voyait parfaitement, aussi clairement que s’iel avait pris une jolie petite pilule d’ecstasy.

Caliban, inconscient, allongé dans sa flaque de sang.

Les loques qui lui servent encore de vêtements imbibés de sang.

Des volutes de sang qui s’échappaient de son corps comme de la fumée rougeoyante.

Comme si les pouvoirs de Caliban s’activaient enfin.

Comme s’il était parvenu à ouvrir une porte de l’enfer.


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Ambrose Atkins
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NOVROSE ▲ voyous

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Mer 5 Oct 2022 - 16:19


THIS RACE IS A PROPHECY

🦋




TW : VIOLENCE, injures, xénophobie, VIOLENCE


Chaque mouvement, chaque inspiration, chaque fracas, chaque coup est ponctué d’un mot. Les arrête et les pitié colorent l’air, et j’ai des épines dans la cage thoracique. J’ai des envies de contradiction, de défier les stops et d’avaler les pitiés. La béquille s’abat de nouveau et elle commence à prendre un drôle de pli. Est-ce qu’elle avait dit arrête aussi, Cordelia ? Ma colonne vertébrale ne devient que frisson pendant que ma mâchoire se serre. J’ai peur pour mes canines : elles sont artificielles et si fragiles. Mes molaires pourraient s’écraser entre elles que je serai peu étonné. Mon visage est fermé, fixé sur un seul but : rétablir la justice. La putain de vérité qui foisonne à la face de l’Amérique entière, que ces putain de monstres bouffent nos espoirs et nos beaux mérites. Je peine à respirer, et j’ai besoin d’une cigarette, d’urgence. J’ai jamais été bon en sport parce que la nicotine met déjà à l’épreuve mon corps, et il se met à tressaillir comme une marionnette conne et débile à chaque coup.

Il mérite de crever. Il mérite de se recroqueviller sur lui-même.
Si j’ai de la pitié, c’est certainement pour la biologie de son crâne. Je me demande à quel instant un cerveau devient suffisamment malade pour s’inventer des pouvoirs. Je penche la tête sur le côté, curieux. Si je regarde au fond de ses pupilles, je pourrai sûrement le deviner. J’ai envie de déceler des regrets sur ces mensonges, ces affronts, ces conneries débitées à la télé. Le pauvre homme en face de moi n’est qu’un épave et c’était bien là notre point commun. Je ne suis qu’un pirate, prêt à pilier les bateaux fantômes et les engloutir, ne laissant que les mâts à la dérive.

« T’as dis quoi là ? Eh Castiel, il a dit pitié ! » que je me marre difficilement tant ma mâchoire menace de se déglinguer comme un ressort. « Il dit pitié ! Qu’est-ce t’en penses, hein ? »

La béquille tombe à nouveau et mes bras me font mal.

Puis je tombe

L’horreur a ses doigts contre ma cheville et je réfrène un réflexe de dégoût. Il va me refiler sa folie, ses conneries, ses drôles de fantasmes et son sang va coaguler sur ma putain de peau. J’ai envie de vomir de m’imaginer devoir le nettoyer, et je me demande si leurs idées passent par la transpiration. Je respire difficilement, effrayé. L’Amérique me souriait enfin, j’avais une fille à qui tenir et j’espérais avoir des crédits à rembourser bientôt. Marlon Brando m’avait appris que les personnes naïves mais gentilles au bon fond obtenait gloire et sérénité. Je retiens ma respiration.
J’osais le croire, maintenant, quand les personnes dansent comme des connes à la fin d’un film en célébrant la victoire du bien. Le gouvernement nous écoute, et les ordures sont punies. Je regarde les ongles de l’homme, et ils sont noirs. J’ai envie de dégueuler et j’ignore si c’est ses péchés qui rampent sous sa peau, tentant de s’extirper comme ils le peuvent.

Tout s’arrête quand Castiel se penche sur le jeune homme. J’espère qu’il finisse le travail. Je pourrai peut-être fermer les yeux un instant, dire que j’ai trop frappé, faire une sieste et me réveiller au fond du siège en cuir de sa voiture.
Castiel était étrange, tordu, indéniablement le fou qui avançait en diagonale pendant que j’essayais d’être une tour, tentant de ne pas dévier du droit chemin. J’ai les mains liés dans le dos par la stupéfaction quand il sort un ruban qu’il fait courir contre la peau du jeune homme. Je fronce les sourcils.
Qu’est-ce que tu branles. Castiel était étrange, tordu, mais j’osais espérer qu’il déteste autant les choses laides, atroces, injustes, violentes et cruelles que nous voyions tous les jours. Je me demande si lui aussi, il se réveille avec des peurs d’apocalypse chaque jour, et que son coeur bat trois fois sur dix, déréglé par les feux d’artifice de la fête nationale.

« On pourrait s’en fumer une. » je balance en mâchant toutes les syllabes.

Ma tête se penche sur le côté en regardant les vêtements déchirés de l’homme. J’ai la moue boudeuse ; le sommeil n’est pas venu et Castiel n’a pas eu envie de finir le travail. Je ferme les yeux et j’ai les mains chaudes.
J’avais toujours préféré le désert de Phoenix pour sa chaleur à l’humidité de Seattle, alors pourquoi le soleil semble taper trop fort soudainement ? J’ai une sale sensation chaude et poisseuse sur les mains, et un regard effrayé sur mes phalanges permet de vérifier qu’elles sont moites de sueur et pas de sang.

Le « Maître de l’Air » gît dans de jolis vêtements bordeaux. Je plisse les yeux. J’étais sûr que le rouge lui irait mieux que les haillons de terre. Doucement, je rampe vers lui pour le toucher du bout de la main. Il ne bouge pas.
Alors pourquoi j’ai le coeur qui bat si fort ? La fierté résonne comme une évidence, tandis que le dégoût et la culpabilité hurlent dans des baignoires pleines. Mes yeux sont troubles, accompagné par un sourire qui l’est tout autant. J’aimerai murmurer quelques prières, que tout aille bien, mais je peine à articuler, à bouger, à parler.
Puis rien ne va.

« Castiel ? »

Le vent se fout de notre gueule en emportant quelques aiguilles couleur rubis dans l’air. Des volutes de tulles rouges s’élancent et j’ai de l’acide dans les membres. Je peine à bouger sans grimacer de douleur.
Normal Ambrose ta jambe est pétée.
C’est de la merde Ambrose ton corps est cassé

Je vais tout casser je vais hurler je vais crier je vais fuir mais je peux pas ma jambe refuse de bouger puis c’est mon corps j’ai l’impression d’être un poteau électrique qui clignote. Ma croix me fait mal, et la chaîne me pique contre ma jugulaire.

« C’est quoi CE BORDEL PUTAIN. Y a du SANG du SANG qui VOLE de PARTOUT et LA et BORDEL »

Si j’avais été un combattant, j’aurai eu la peur brave. Celle qui permet de soulever des montagnes, d’attaquer et de se défendre, de montrer les crocs, d’agir de manière absurde, stupide, de sauter malgré les os brisés. J’aurai été un peureux d’adrénaline et de dopamine, de ceux qui partent à la guerre et dont la peur est une arme.
Si j’avais été un intellectuel, j’aurai pu fuir, ignorer les blessures, prendre la voiture. J’aurai montré la route à Castiel, les hormones détruisant mon crâne de bonnes idées, j’aurai fais des protocoles de sécurité, appeler les Chasseurs au secours. J’aurai pris les clefs de voiture, effectué de superbes manœuvres puis filer vers le QG.
J’étais Ambrose, et j’ai les joues humides et le teint gonflé. Si je suis Ambrose, alors j’avais que la terre pour habiter mes ongles qui grattait le sol pendant que j’étais immobile.
J’imagine que je vais mourir ici, maintenant. J’ai honte parce que je serai étouffé par du sang, étouffé par son sang d’hérétique et qu’on va m’enterrer avec. C’est dégueulasse et injuste. Je méritais mieux. Quelque chose de grandiose et héroïque, quelque chose d’historique.

L’environnement sent les pâtes périmées et les appartements pas ouverts depuis un an. Il sent la sueur et j’entends les infos qui répètent sans cesse les mêmes choses. On sait pas ce qu’il se passe, les recherches avancent, les scientifiques parlent de créatures. A la fenêtre, un chat forme un cercle et plonge dedans. L’homme sent le bureau de ma mère, et le Earl Grey premium qui restait inbuvable quand même.

Je suis au dessus de l’homme et j’ai le ruban ensanglanté entre les mains. Peut-être si j’essaie de stopper l’hémorragie, les volutes s’arrêteront. J’ignore les mouvements que j’ai fais jusqu’à ici, mais mes doigts tentent de créer des nœuds papillons contre sa jugulaire à l’aide du ruban.
Je serre fort quand j’ai des parfums de curaçao dans le palais, et que j’imagine qu’il faut bien construire le nôtre dans un monde sans apocalypse.

« C’est ok, c’est ok, c’est ok, c’est ok, c’est ok ... »

 


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Caliban Mandrake
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Dim 16 Oct 2022 - 22:17

This race is a prophecy
Caliban | Ambrose | Castiel

TW : sang, torture, souffrance psychologique, hallucinations, déréalisation

Il avait la lèvre explosée, le crâne ouvert depuis ses tempes, les côtes fêlées, la peau meurtrie. Il n’était plus qu’une charpie d’homme, une bouillie de grand maître nymphe, et dans un sursaut tremblotant Caliban songea que peut-être, le tatouage le quitterait enfin. Lui qui n’était plus personne, lui qui n’était même plus un être que l’on puisse daigner regarder, peut-être qu’il cesserait d’être nymphe, d’être guide, d’être quelqu’un de grand. Alors il pourrait arrêter de croire qu’il était important, qu’il était juste, et fort, et grand ; alors il pourrait arrêter de croire qu’on viendrait le chercher.
La pluie de coups avait cessé, mais la douleur n’arrêtait pas.
Elle pulsait dans son corps, ses membres, dans chacun des battements de cœur qui tentait de cautériser sa dignité qui s’enfuyait. Elle teintait ses vêtements d’un pourpre qu’il ne voyait plus comme le sien, irriguait son esprit malade de sensations contradictoires.
Il était au cœur du désert, mais il grelottait sous le froid.
Il était vivant et tremblant, mais c’était comme s’il était mort.

Les yeux clos pour se recentrer, l’aérien entendit la voix de Castiel au-dessus de lui. Il rouvrit une paupière lourde, tuméfiée, pour dévisager le Chasseur qu’il avait tenté d’épargner. Sur sa joue devenue multicolore de bleus et de plaies conjointes, un ruban de satin glissa. Caliban cracha sur le sable une brûlante giclée de sang.
« Castiel … » crachota-t-il comme il le put.
Il tenta de se redresser mais tout tournait dans sa poitrine ; la simple pensée de bouger lui filait des nausées terribles. Alors, au lieu de s’approcher, il leva sa deuxième paupière et fixa le djinn dans les yeux.
« Je … t’ai … défendu. » Sa voix était faible, si faible. Jamais le Chasseur roux ne pourrait les entendre, ne pouvait les entendre. Il partit d’un crachotement rauque, incapable d’articuler tant ses poumons semblaient remplis de beaucoup plus lourd que de l’air. Il se noyait dans ses propres bronches, s’immolait de son propre sang ; il était détruit, pitoyable, à peine bon à être tué.
Caliban l’avait défendu, lorsqu’ils se trouvaient sur ce toit. Il avait eu le choix, pourtant. Il aurait pu suivre les ordres de la présidente Cordelia, il aurait pu capturer le djinn et lui faire payer au prix fort les méfaits qu’il avait commis. Ce n’était pas ce qu’il avait choisi. Aveuglé par sa propre rage, sa colère de voir sur l’écran les siens se faire ouvrir en deux, il avait choisi la violence envers celle qui dirigeait tout. C’était sa faute, sa très grande faute ; pour cela, il était puni. Pour cela, il perdait Cael, il perdait l’air et ses pouvoirs. Pour cela, il perdrait la vie, perdu au milieu du désert, agressé par un Chasseur roux qui ne tenait même pas debout.
Il voulait être courageux mais un sanglot creva sa gorge, tandis que Castiel repassait le tissu contre sa joue moite.
Un miroitement se fit sentir. Caliban, hébété, aperçut toute l’hémoglobine qui s’envolait autour de lui. De longues langues rougeâtres, presque noires, s’enroulaient comme des serpents dont il aurait été dresseur.
Et pourtant, il ne sentait rien.
Il le voyait bien, là, à l’œuvre, son élément intervenant, faisant danser de longs rubans qui n’avaient plus rien de carmin. Il voyait, tout autour de lui, l’air venu accomplir sa quête et le sauver de la torture dont il sortirait pas seul.
Et pourtant, il ne sentait rien.
Emparé d’un soudain espoir, il chercha des yeux l’autre nymphe qui pouvait venir l’épauler. Il n’en connaissait pas beaucoup, mais si Caelan était là, alors ils seraient invincibles ; aucun Chasseur dans l’univers ne les maintiendrait loin de l’autre. Si Caelan était là, alors tout n’était pas perdu, et une frêle larme de joie dévala le visage du nymphe.
Et pourtant, il n’y avait personne.
Alors, Cal songea que les vents, dont il s’était rendu le maître, venaient lui rendre la pareille, le remercier d’être si bon lorsqu’il usait de sa magie. Peut-être que l’air, dans sa volonté libre et vive, s’était forgé comme instrument de la libération du texan.
Et pourtant, rien ne se passait.

Ce fut le cri du roux, tout proche, qui le sortit de son espoir.

Personne ne venait le chercher. Personne. Pas un nymphe. Pas un vent. Il était seul, il était là, rendu à la merci d’un djinn qui le plongeait dans l’illusion que tout ne serait pas perdu. Qui s’amusait à le voir croire que sa survie était possible, quand il était clairement mort depuis plus d’une semaine déjà.
Personne ne viendrait le chercher. Pas un vent. Pas un nymphe. Personne.

Un gémissement quitta ses lèvres, mélange de détresse et de rage.
« Nonononononononononononononononononon … »
Et quand sa voix s’interrompit, Caliban mit plusieurs secondes à réaliser le pourquoi. Il était sur le dos, tout seul. Pas tout seul, mais pourtant tout seul. Sur ses épaules, ses bras, des genoux. Les genoux du Chasseur, au-dessus de lui, qui le regardait d’un air fou, pressant le ruban sur sa gorge.
Caliban ouvrit grand les yeux.
Il le connaissait, ce regard. Il l’avait vu bien trop souvent. Sur le visage de Cordelia, alors qu’il gonflait ses poumons d’un air un peu trop superflu. Sur les traits de tous ses ennemis, ces personnes qu’il avait fendues, tuées, mises en prison. Dans les yeux de son père, surtout, un bon demi-million de fois.
Tu n’es qu’un monstre, Caliban.
C’est de ta faute si elle est morte.
Je sais pas ce que j’ai fait au ciel pour mériter un fils pareil.

Oui, le Chasseur avait le même regard que Robert Mandrake tandis que lui-même suffoquait. Ce regard qui voulait tout dire, toute la rage et la haine du monde. Et cette fois, c’était différent. Cette fois, Caliban y croyait.
Oui, Caliban était un monstre, il ne méritait pas de vivre ; il avait trop donné la mort. Oui, c’était de sa faute, à lui, tout était arrivé par lui et tout finirait de la même manière. Oui, il croyait, bien profondément, ne pas mériter d’être aimé. Il n’était rien. Ne valait rien.
Il allait crever dans le sable et devenir une charogne, une carcasse que les vautours dévoreraient à grands coups de bec. Alors, il revolerait peut-être, dans leurs estomacs purulents, il pourrait regagner les cieux pour s’envoler une dernière fois.

Alors il sourit, tendrement, en dévisageant le Chasseur qui se tenait au-dessus de lui.
Combien de fois avait-il vu des corps qui suffoquaient ? Il sentait déjà dans ses membres venir la raideur caractéristique, dans son champ de vue les lucioles qui annonçaient le jour dernier. Allaient venir les convulsions, puis la perte de connaissance : le nymphe ne résisterait pas.
« Je … sais … » articula-t-il, chassant de ses poumons suppliciées le peu d’oxygène qui restait. « … je … comprends … »
La dernière syllabe fut happée par le sang qui coulait de ses lèvres, écho rouge et ferrugineux aux larmes accrochées à ses cils.
Il sentit ses jambes tressauter. Il allait mourir, désormais.
Il garda ses deux yeux ancrés dans les prunelles de l’assaillant, sans même chercher à se débattre, seulement ce sourire sur les lèvres qui s’épuisait en bouillons rouges. Ses lèvres muettes articulèrent en silence des mots rassurants. Je sais. Je comprends. Je ferais la même chose à ta place.
Et la pression s’intensifiait, laissant dans son champ de vision des tâches noires de plus en plus vaste. Dernier saut de lucidité, il conçut une pensée précise.

Il allait mourir, certainement.
Mais il ne pouvait pas mourir.
Il était mort depuis longtemps.
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Mer 17 Mai 2023 - 23:04


THIS RACE IS A PROPHECY

🦋




Mes pupilles passent de toutes les couleurs. Tantôt du rouge, quand les volutes n’en finissent pas de peindre des cieux trop sinistres pour nous tous. Tantôt du noir, aux sourires indésirables du monstre qui n’en pouvait plus, de trembler et battre la terre de tous ses membres. Doucement, elles virent au blanc, calmement. Si la cornée devient opaque, la vue devenait impossible. C’était une possibilité agréable. Mes yeux n’auront plus l’air serein de l’abomination. Tandis que les traînées ensanglantées s’effacent de l’air, mes mains n’en demeurent pas moins souillées et sales. Ma cornée n’est pas opaque. Elle est translucide. J’ai les yeux plus clairs que jamais quand ils s’impriment d’images poisseuses. Sur mes mains, il a son sang. Il ne brûle pas plus qu’un autre. Il ne pue pas non plus. Il sent le métal, comme à l’accoutumée. Au dessus de lui, mes yeux ne quittent pas les siens.

Il comprend, et sûrement qu’au fond de mes iris, il voit que moi, non. Je comprend pas vraiment. On était sensés se battre. On se bat pour sa vie. Il devait éviter de mourir, à tout prix. Il n’a pas survécu en plein désert tout ce temps pour se faire buter par le premier boiteux du coin. Caliban ne bouge pas, ne bouge plus. Comme un chat déçu, je regarde ses yeux trop vides pour ma propre aise. Ma main rouge vient heurter son front noir. Je clos son regard. Qu’il ne me hante pas plus que nécessaire. Je n’avais jamais vu un homme accepter aussi facilement sa défaite. Il y avait toujours un peu de fierté à tirer des grandes batailles, des victoires méritées et des luttes acharnées. Comme un chat déçu, ma main vient redresser sans cesse son visage qui tombe, mollement, sur la droite. Sans discontinuer, son menton annonce la chute et entraîne sa joue, qui vient se colorer de plus en plus de marron, de noir, de sable et de sang. Mon pouce vient frotter le mélange. Il n’en ressort pas orange. Il n’en ressort encore moins bleu, puisque ça existait pas dans la nature. Il en ressort une couleur indicible, loin d’être belle, résolument irregardable. Je déglutis alors une première fois. Les volutes se sont échappées de son corps, et il n’y a pas de traces de toutes ses effusions sur le sol.

Les aurais-je imaginé ? Est-ce que sa résilience m’avait inspiré des combats grandioses pour justifier la violence de mes coups ? Il aurait sûrement abdiqué aux premiers coups de béquille. Je ne me mords pas la lèvre ; je goûterai son sang et il aurait le goût du métal le plus commun qu’on puisse trouver. Respirant difficilement, j’allume mécaniquement une cigarette en tirant mon paquet de ma poche. Mon corps est immobile sur le sien. De toute manière, mes jambes étaient trop fragiles pour me permettre de bouger sans l’aide de Castiel. Il est derrière, silencieux. Je sens l’odeur de son tabac. Il me semble plus âcre que le mien. J’allume une énième Winston et cendre sur la poitrine du type.
A la nôtre, certainement. S’il comprenait tant que ça.
 


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