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Mar 14 Juin 2022 - 0:40


RUNNING UP THAT HILL

🪐

Faut que je te dise quelque chose.
La journée avait commencé, entre le blanc du lait et le noir de son café. J’avais hoché la tête. Mes nerfs s’étaient tendu comme des arcs, prêts à décocher des flèches qui feront le tour de la Terre pour redevenir me transpercer. J’avais hoché la tête. Je sais pas réellement quoi faire.
J’étais toujours grisé, même après des mois plus tard. On s’était promis de tout se dire, mais j’avançais en trébuchant sur les cadavres de mon mensonge. Elle pourrait ne pas comprendre. J’avais pas envie de lui faire peser le poids de son absence, alors je m’étais tu. C’était la meilleure chose à faire pour continuer de voir des éclats agréables au fond de ses iris.

Si j’étais toujours capable de mentir, est-ce qu’elle le faisait ? Je me demandais ce qui se pouvait se planquer dans nos palais secrets entre deux sourires. Je pourrai tout continuer tant que je taisais toute la vérité. Est-ce qu’elle était dans une organisation contraire à la mienne ? On poursuivait peut-être des buts opposés, et je l’apprendrais quand elle aurait des poignards autour des poignets, à me demander pourquoi ils sont rouges et pas violets.
Pourtant, Nova-Blue devait me dire quelque chose.

« Y a une foire aujourd’hui ! On pourrait aller y faire un tour ... ! ... Si tu veux ? »

Les barbes à papa sont roses, et j’espérais qu’à trop en avaler, je pourrai me planquer derrière, devenir sourd à cause du sucre et voguer sur des nuages au dessus de la foule.
Elle devait me dire quelque chose, et je faisais le contour de mes phalanges depuis deux heures et treize minutes. Nos discussions étaient aussi basses que mes résultats au stand de tir. Si je faisais semblant, elle ne se douterait pas que je peux manier des armes à feu pour faire autre chose qu’enchanter et allumer de grands feux de joie. Je me demande si mon ombre danse derrière moi, et qu’elle se traîne en rampant en appelant à la vérité. Peut-être qu’elle l’avait vu, à travers des bleus ou des absences.

Alors, Nova-Blue devait me dire quelque chose, et chaque possibilité me semblait effrayante.
Rapidement, la fête foraine n’était qu’une gigantesque maison fantôme, agitée de chaque personne qui semblait me dévisager et savoir.

Le sucre me colle aux dents et j’espère qu’il scelle nos lèvres.

Mes gestes sont rapides, extatiques. J’ai l’impression de devoir profiter de chaque seconde, de devoir tout dire, tout faire, rien garder, tout exprimer. Au dessus de ma tête se dandine l’épée des mensonges et je me demande quand elle viendra scier nos liens. J’ai passé des années à tenter de les retricoter, et pourtant, il semblerait qu’un pauvre looping sur des montagnes russes mal montées peut tout faire dégringoler.
Elle sourit, et je tente de l’imiter. Elle a peut-être fini d’avoir un creux au fond d’elle, quelque chose d’aussi froid que l’hiver. Les briques qui ont tentées de la noyer d’un amour déçu ont fini par construire des maisons, et sûrement que son corps était devenu suffisamment solide pour colmater toutes les blessures. Mon rôle de pansement arrivait à sa fin, et j’attendais qu’à tout moment, elle déclare que c’était chouette, merveilleux, magique et que c’était pour ça que c’était éphémère parce que faut pas trop abuser des bonnes choses, alors que la bonne chose était d’accord pour tout ça.
Je passe la phalange de mon pouce sur l’os du sien pendant qu’on marche. Je parle, beaucoup. Je commente les attractions, en disant que ça a l’air drôle. Elle dit que les sécurités ne sont pas aux normes, puis j’acquiesce parce que j’ai pas envie qu’on meurt.
Je souris à cette pensée. Je m’inclus dedans et c’est preuve que tout va réellement bien. J’espère être devenu un pacemaker, quelque chose d’intérieur. Je pourrai rester là à vie, pendant qu’elle ne se rendrait pas compte mais je permettrais à son coeur de battre un peu.
Je refuse d’être un petit pansement tout noir, plein de bactéries, qui a cessé de coller alors que je voulais que ça, moi, m’attacher un peu plus fort chaque mois.

En attendant, elle a de la barbe à papa sur le nez. Pendant un moment, j’y vois un petit nuage sucré et tout rose, et c’est comme si y avait un peu de mes couleurs sur elle. Je souris et décide de le retirer du bout du doigt en riant nerveusement.
Elle a quelque chose à dire. Si c’est abandonner tout ce qui est orange et rose, j’étais prêt à pleurer de l’intérieur jusqu’à me noyer dans ma petite rivière, dans notre grand océan.

« Y a une grande roue ! » je dis, toujours dans mon extase désespérée et dans mon flow continu de paroles. « On pourrait voir tout Phoenix de là-haut, tu veux y aller ? »

On verrait tout Phoenix en se disant que fut une époque, c’était notre royaume, et qu’il nous a fallu que quelques semaines pour le reprendre. On pourrait élever nos conversations, respirer le manque d’oxygène, être hilares. On serait au dessus des gens, pour de vrai, et on ferait des blagues en se disant qu’ils sont réellement minuscules face à nous. Avec mes pas de géants, j’éviterai les mots blessants, ou alors je revêtis une armure de chevalier pour me protéger.

J’ai peur des maux
J’oublie que ça élèverait nos discussions. J’ai les mains pleines de terre, et je préfère les eaux au ciel.  

 


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Mer 15 Juin 2022 - 20:28

Running up that hill
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Le ciel est bleu.
Ton souffle produit de petits nuages clairs dans la fraîcheur de l’air ambiant. Le bout du nez rougi, le cou enveloppé d’une écharpe qui te rappelle ta solitude, tu portes un cache-oreilles gris sombre pour te protéger de l’hiver. Tu as toujours aimé ça, l’hiver ; même si le désert de Phoenix est loin d’être aussi enneigé que les bordures de Sainte Calixte, tu gardes souvent ce plaisir de redevenir une enfant. Ça te donne l’impression de retourner à un temps où tu étais plus libre, plus insouciante, plus folle, plus douce. Une période d’une vie abattue où tout te paraissait magique, merveilleux, et si chouette.
L’hiver, c’est la saison où tes footings se font parfois irréguliers, où tu troques les jupes repassées pour des pantalons et des jeans, où tu lâches parfois tes cheveux sous des bonnets multicolores. Ça fait un moment que tu n’as pas vu de neige à Phoenix, pourtant, la neige, c’est fantastique. Un tapis qui épure le monde et le prive de toutes ses faiblesses, qui retire un peu les couleurs pour en faire quelque chose de beau. Et là, dans ce décor en noir et blanc, pris entre les craquements de tes bottes et les silhouettes tordues des arbres, tu te retrouves dans un vieux film où tu voudrais courir toujours.
Ton sourire est intarissable, Nova-Blue. Il s’est gravé sur tes lèvres fines en implorant ton labello. Tu serres un peu la main d’Ambrose.
Lui aussi a le nez rougi, et tu n’en reviens toujours pas de ce que vous vivez ensemble. Il est le minuscule globule venu cicatriser tes plaies, s’étaler sur toutes tes blessures et remplacer les points de suture. T’avais oublié, depuis le temps, combien ça fait du bien d’avoir quelqu’un avec qui c’est pas compliqué. Y a pas de questions sur l’avenir, y a pas de questions sur le passé. Tu sais pas ce qu’il a fait pendant neuf ans ; il t’a un peu raconté, toi aussi d’ailleurs, mais ça n’a aucune importance. Tu sais pas où vous allez. Peut-être dans le mur, avec cette assurance maligne qui vous donne envie d’espérer ; peut-être pas. Y a qu’un seul moyen de le savoir, et tu passes tes deux bras autour du sien.
Il fait beau et le ciel est bleu.
« C’était une super idée, la fête foraine, Amb ! » Tu t’extasies comme une enfant.
Au loin se profilent les attractions, leurs formes de métal découpées sur un horizon monochrome. Tu entends glapir la rumeur et enfler comme une montgolfière. La buée s’échappe de ta bouche et tu te sens aussi légère que ces flocons de vapeur d’eau gravés sur un temps aboli.

Lorsqu’il t’entraîne vers la grande roue et que vous grimpez dans la nacelle, tu te répètes encore la chance que tu as d’avoir ton grand roux. Vous avez mangé une barbe à papa, mais c’est comme si tes poumons en étaient pleins, le sucre remplissant tes bronches comme des nuages roses et suaves.
Le mécanisme se met en branle, et tu t’agrippes à la rambarde de votre minuscule royaume. La barrière de sécurité s’est refermée sur vous, et tu pinces le nez en songeant qu’il faudrait pas beaucoup se pencher pour lui passer par-dessus bord.
Vous vous élevez comme des mirages, vers un suprême cycle nouveau où vous verrez le ciel si bleu.
Nuages de condensation.
Nuages de barbe à papa.
Nuages de pensées à demain.
« Je me demande si on voit l’appartement, d’ici … » tu plisses les yeux et tournes la tête. « Non, pas sûr. »
T’esquisses une petite moue déçue, ombre sur le tableau parfait de votre éternel renouveau.
« J’aimerais tellement être une nymphe et pouvoir m’envoler, parfois. »
Rencognée dans la petite nacelle qui vient de s’immobiliser, tu fixes un peu les traits d’Ambrose. Il a l’air d’être contrarié. Pourtant, après l’hiver vient le printemps, et avec lui la douce verdeur des saisons où repoussent les fleurs. Vous arracherez mille pétales à des marguerites inventées, cueillerez des bouquets de roses pour les déposer sur les tombes de souvenirs pas tout à fait morts mais qu’il vaudrait mieux oublier.
Tu glisses sur le petit banc de métal pour venir t’approcher de lui, poser ton menton sur son épaule sans jamais le quitter des yeux.
« Tout va bien, Amb ? »
Le ciel est infiniment
bleu
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Ven 24 Juin 2022 - 1:59


RUNNING UP THAT HILL

🪐



La nacelle s’élance vers le ciel, et Nova-Blue aussi. Elle pourrait la surpasser, sans cette arrogance étrange qu’ont les grandes roues à se prétendre trop stables sur leurs grandes jambes de ferraille. Notre trône est de saphir et d’ambre, pendant qu’on lève les yeux vers le ciel. Chaque centimètre nous élève tandis que la température descend.

Je me demande depuis combien de temps elle est là, cette foire. Est-ce que tu y allais, quand tu étais enfant. Tu faisais des grandes roues avec tes parents, dans le froid glacial de janvier. C’était un peu avant les tragédies de ta vie, ou peut-être dans des univers où la météo aurait été plus clémente. Je ne vois aucun nuage à l’horizon, et j’aurai aimé que ce soit comme ça pour toi aussi. Tu me fais sourire, quand t’as ce visage d’enfant extatique heureux d’être à la foire. Alors, je t’imagine. T’as cinq ans et tes parents sont stressés à l’idée de te voir dans la nacelle. Je les remercie silencieusement, alors qu’on se connaît pas. La réalité aurait été toute autre, mais j’apprécie l’imaginer. Est-ce que t’aurais pris la même nacelle ? Peut-être que t’as laissé une petite marque pour le moi du futur, parce que ce jour-là, il faisait nuit et t’avais compris que les astres danseraient au dessus de nos têtes pour y former des couronnes. Il y a des étoiles entre tes mèches et j’ai envie de les envelopper autour de coiffures absurdes. Tu vas agiter la tête, dire que tu es décoiffée, et tu aurais raison. Je serai désolé de voir des lueurs entre deux reflets, trop occupé à voir de la lumière partout.

Est-ce qu’à la fin de la ronde, tu vas m’abandonner pour d’autres cavaliers ? Je comprends que je danse assez mal. Je souris pas beaucoup, même aujourd’hui alors qu’il fait plutôt beau. T’as la légèreté des grandes âmes pures, et je me demande combien de temps j’arrivais à te cacher que je suis pas pur comme le bleu. Je suis un sale cyclone, et j’attends que tu le remarques. T’as peut-être déjà vu des milliards de nuages dans mes yeux, que j’essaie de faire ciel pour éviter la nuit. J’apprécie de nouveau les journées avec toi. Je danse mal, mais j’apprendrais à virevolter avec un peu plus d’assurance, si tu le voulais. Je croise mes doigts dans des liaisons étranges. Ils se comprennent et tentent de creuser des tas de connexions pour calmer leurs angoisses.
J’ai plus envie de vivre sous les orages, parce que tout ce qui j’y verrai éclaire. J’ai des tempêtes sous les yeux que tu ignores à l’idée que des cycles s’annulent, et des cascades à faire craquer des barrages entiers.

« Peut-être que dans quelques années, ils feront des grandes roues plus grandes et qu’on pourra le voir. »

Alors, désolé si t’es pas sûre, mais j’ai envie d’y croire à tout ça. J’ai envie qu’on revienne dans des années, qu’on se dise que les artistes qu’on a chanté à Los Angeles sont morts mais que le temps a continué à tourner, que la Terre a continué de couler, et que nous, on a continué de marcher ensemble. Elton John serait mort, mais rien n’aurait changé, et on aurait pu chanter à tue-tête les pires tubes dans les pires karaokés, tant qu’on pouvait tout détruire ensuite pour qu’on puisse se faire payer de notre présence. On aurait un peu froid, en revenant ici, parce qu’il ferait encore plus froid. On prendrait peut-être une couverture, mais ça serait pas vraiment grave. On aurait les os qui grincent, et je me demande si j’aurai une dent naturelle qui resterait. Je trouverai ça dommage de les laisser chez un dentiste ou dans des bagarres inutiles. J’espère que j’en aurai gardé quelques unes, peu importe pourquoi.

« Une nymphe ? »

J’ai envie d’y croire, à tout ça, quand tu me parles de nymphe et que t’évoques des termes étranges. Tu détruis pas d’immeubles ni de présidence. T’es toujours à l’heure aux rendez-vous et tu connais ta table de cinq par coeur. Tu sais que ça finit toujours par 0 et par 5 et que c’est une table carrément conne. De mon côté, je connaîtrais mieux tes grains de beauté que ma table de 8, parce que c’est pas réellement premier et que j’aurai trouvé ça inutile depuis septembre. Je me dis que je dessine plus de constellations qu’on en détruit, alors je me contente de hausser les sourcils et de rire un peu.

« Pourquoi une nymphe ? T’es Nova-Blue Herondale, c’est bien mieux comme ça voyons NB ... »

Si t’étais une nymphe, j’aurai la peur de mourir étouffé dans mon sommeil. Tu pourrais couper l’oxygène de mon corps lors d’une dispute. C’était ce que Elisheva me disait. Eric me disait que c’était toujours autant des conneries, ces histoires de nymphes qui détruisent les présidences. Pourtant, j’ai pas envie que tu détruises quoique ce soit, à part les déménageurs, les chauffeurs de taxis, les méchants dans les films de nos vies, les fantômes de nos passés, les personnes qui nous font peur, ceux qui nous haïssent, et que tu détruises un peu les doutes, que tu les avales pour les transformer en chaleur solaire au creux de tes lèvres.

Soleil dans nos sillons
Soleil et papillons
Soleil noir sans rayons

« Si t’en étais une, je serai pas très serein sur cette grande roue ... »

Sur cette grande roue, dans l’éternel cycle qu’on combat vaillamment avec des boudoirs pour tiramisu en guise d’épées. Une tempête et tout s’écroulerait, et j’ignore si je pourrai survivre à nouveau dans des chutes de dizaine de mètres. Je vois des personnes étouffées, le pays en ruine, et je déglutis. Tout va bien, Nova-Blue. Nous sommes deux citoyens qu’on espère modèles, à faire régner notre justice coûte que coûte. Tes cheveux sont de soie et tes yeux de saphir. Il n’y a que des écailles de kératine et des souffles éthérées de douceur féminine, dessinant des volutes d’un futur que j’espère radieux. Je veux vivre des dizaines d’étés, des hivers si froids que je vais feindre être glacé pour m’enfouir dans tes bras. Tout ira bien, Nova-Blue. Je souris et pose mes lèvres sur son front, avant de rire puis embrasser rapidement son front à plusieurs reprises. Je t’attaquerai en me marrant, haut sur mes grandes pattes de monarque, papillonnant d’un coin à l’autre de ton visage jusqu’à le couvrir de rose dans le froid.

En attendant qu’on soit vieux, on sera jeunes et on tournera à plusieurs reprises sur des nacelles. On dérive pas de nos orbites, on retrouve le Nord et on se guide à l’astrolabe de nos pupilles.

« Mais ça ferait un super déguisement d’Halloween, NB ? Tu pourrais faire une nymphe et je ferai … Je sais pas … Un fantôme ? J’aurai qu’à me mettre un drap sur la gueule et faire deux pauvres trous pour les yeux. T’inquiète, je serai pas trop réaliste, faut pas qu’on se fasse virer du quartier. » je dis en rigolant pour décompresser ma peur.

J’aimerai pas que tu sois une nymphe, NB. J’ai pas envie d’avoir peur que tu puisses me tuer à tout moment, que tu t’évoques plus grande que Dieu lui-même, que tu joues les américaines qui ont besoin d’être plus alors que t’es toi. T’es toi, et t’es pas banale. Je te le dis sur la buée de nos miroirs le matin, entre deux bouchons en voiture l’après-midi et devant la télé le soir quand j’imagine que ta vie ferait la plus intéressante des séries.
J’aimerai pas que tu sois une nymphe, ou n’importe lequel de ses monstres.
C’est pas notre réalité.
On appartient pas à ce monde, avec nos jouets et nos quêtes trop grandes pour être accomplie sur des années entières.

J’aimerai pas que ce soit ça, notre réalité.

 


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Jeu 30 Juin 2022 - 16:16

Running up that hill
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Vous êtes immobiles, dans les airs, deux galaxies en collision au milieu du métal grinçant qui à tout moment peut flancher. Elevés à mille kilomètres heure, vous avez perdu l’habitude de voir le monde dans sa grandeur. L’appartement est étriqué, des papillons y volent doucement laissant leurs chrysalides par terre. Et toi, tu vis dans un tunnel.
Toujours ce même cycle, infini, se lever et faire de son mieux, les mêmes endroits, les mêmes faux rires, les mêmes gens sur un décor lisse. Et ça recommence, comme une grande roue, un tourbillon de banalité qui t’emporte et te fait sourire, qui te laissera d’ici trente ans épuisée et déjà trop vieille. C’est toi qui as voulu tout ça, Nova. La grande roue, le banal, le vrai. La vie c’est ça, recommencer. Sans arrêt. Tomber. Se relever. Continuer à avoir mal aux genoux, parce qu’ils sont décorés un peu de constellations bleus étranges. Et avancer. Les sacrifices. Les ratures faites sur le brouillon du plan idéal des années. C’est toi qui as voulu ça, continuer à avancer, un requin, une lamproie véloce, une comète qui déchire l’espace et se consume en avançant.
Trente-et-un ans, et tu commences seulement à voir les autres voies.
Mais il peut pas y avoir autre chose, ce n’est pas ça qu’on t’a appris, alors tu resserres tes œillères, tu montes dans ta roue de hamster. Et tu t’élèves au-dessus des gens, pas par ta bonté mais par volonté, parce que tu cours plus vite et nage plus droit, t’es juste une bouteille de gaz qui parade dans une cheminée.

Là, tes horizons deviennent vastes, et tu réalises éperdue que la seule chose qui t’intéresse dans ces trois cent soixante degrés c’est les vingt-neuf qui sont près de toi avec leur regard apeuré. Ce regard, c’est l’ancre de tes mers du Sud, la canopée de tes prouesses, c’est le sourire insignifiant des jours que vous passez ensemble.
Par moments, tu fixes le miroir sans comprendre comment c’est possible d’avoir vécu neuf ans sans lui. Vous réécrivez vos histoires avec la plume des amoureux, de ceux qui remodèlent le passé pour correspondre à leurs envies. C’était pas si grave, finalement, vous étiez faits pour être ensemble. Lorsque vous vous êtes rencontrés, il t’a tout de suite tapé dans l’œil, tu l’as dragué, il t’a draguée, vos mémoires jouent à pile ou face de ceux qui veulent plus se lâcher. C’est drôle, la mémoire, quand même. T’as passé tant de temps à songer qu’il était con, qu’il était nul. A croire que t’avais oublié. Y a du tipp-ex sur tes souvenirs pour les colorier comme ça te chante, et vous vous ferez un avenir en montant vos piquets de tente.
Votre 8 s’est couché par terre et vous regarde en chien de faïence, à dévider des infinis pour faire se taire la providence.
« Mais qu’est-ce-que tu racontes ? »
Le rire s’échappe de ta gorge pendant que t’imagines Ambrose avec son drap sur la figure. Tu te vois déjà te glisser dessous pour l’enlacer quand le monde est nulle, vous faire une nouvelle cabane avec des meurtrières pour yeux.
Tu sais que les évènements de l’été l’ont ébranlé, mais t’as pas trop compris pourquoi. Vous avez regardé les images à la télé, elles sont passées en boucle et en boucle. Toujours pareil. Le nymphe de vent qui pète un câble, l’héritier Lightstorm qui s’en mêle. L’explosion, et Cordelia Kane qui se retrouve dans le coma. C’est effrayant, oui, un peu. Mais Lincoln Fawkes a tout sous contrôle depuis des mois.
Et toi, tu as toujours tes sœurs.

« Tu sais, les nymphes et les gorgones, ça se ressemble un peu, Amb. Ça changerait sans doute pas grand-chose. »
Tu reportes ton attention sur le vide et la ville qui mange l’horizon. En bas, y a des fenêtres éteintes et y a des fenêtres allumées, car la nuit commence à tomber et qu’il fait plutôt grisaillant. Tu te demandes si les gens savent, comme ça, qu’on peut les regarder, cet étrange exhibitionnisme qui pousse à n’avoir pas de volets.
Tu te dis qu’en réalité, ça ressemble un peu à La Toile, cette manière d’être connectées, pas par la vue mais par l’esprit. Au fond, Ambrose a bien raison : t’es Nova-Blue Herondale, et c’est mieux comme ça. Les gorgones seront ta grande-roue, surplombant le cœur de ta vie comme tu surplombes celui de la ville.
Alors tu frémis sous ses lèvres et tu lui souris tristement.
« Des fois, je me demande comment ça serait passé si ma mère avait fait comme moi. Qu’elle était devenue une gorgone. Je veux dire, ce serait différent … j’aurais pas connu Raina, ni Scarlett, mais peut-être que ce serait elle qui m’aurait emmenée, qui m’aurait appris … »
Un frisson te déstabilise et tu te colles encore à lui.
« J’aurais bien aimé la connaître. »
T’as la gorge nouée d’y penser. Voilà ce que c’est, de quitter la roue, prendre de la hauteur, contempler l’horizon de tous les possibles : voilà les pensées qui t’assaillent, les regrets et les souvenirs déformés. Les échos d’une enfance perdue rejaillissent et te font tourner jusqu’à en avoir la nausée.
Au milieu de ça, des harpons qui viennent se planter dans tes côtes et évider ton sang rougeâtre dans la marée obscure de l’eau, l’encre s’accroche à tes prunelles. Elle peint d’autres constellations, une marelle en origamis, et tu secoues bracement la tête pour te reconcentrer sur lui.
Alors Ambrose devient géant, Atlas, mappemonde en tâches de rousseur. Sous la roue de hamster, au bout du tunnel, au milieu des maelströms bruns, t’acquiers une unique certitude.
C’est lui qui fait tourner ton monde.
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Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
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(novrose V) running up that hill Empty Re: (novrose V) running up that hill

Mar 5 Juil 2022 - 22:40


RUNNING UP THAT HILL

🪐


CW : envies suicidaires, fin de déni


Appel de l’air
Si je renverse la tête à quelques degrés en arrière, mes yeux voient un ciel dégagé de tout nuage. Il fait beau pour un mois de janvier. Pourtant, je ne vois que quelques amas venus détruire l’image parfaite. Ça aurait du être parfait, tout ça. Des étendues bleues sans une autre couleur, bercées par des couleurs orangées du soleil. Parfois, il y aurait eu un milliard d’autres couleurs mais le coucher du soleil s’étendait en orange pour venir bouffer le bleu afin de délivrer d’autres lunes, d’autres super-novas, d’autres Saturne et des milliers d’autres astres pourvus qu’ils aient l’envie de venir.

Le matin, on aurait gouverné des montagnes et on se serait endormis sur le haut d’une d’entre elle. J’aurai été, les jambes tremblantes, au bord de ma falaise. J’y jetterai des lampes à laves jamais rachetées, des bols trop cassés, des verres jamais recollés, … J’essaierai tant bien que mal de ne pas y jeter de bouts de bois ; le rien était devenu trop signifiant pour nous, tandis que j’écoutais le son que faisait les pierres en chutant.
Tu ris, et je finis par me dire que les draps, c’était sûrement bon que pour faire des cabanes. Je souris parce que je suis un peu rassuré ; je serai pas un fantôme dans ta vie, je l’ai été pendant neuf ans et j’espérais ne plus vraiment l’être désormais.

Elle parle des gorgones et des nymphes et mon regard se fixe vers ma falaise. Il y a des milliards de pierres qui continuent de dégringoler et j’entends peu à peu leurs échos remonter. J’ai des rires au fond de la gorge pendant que fixer le vide me semble plus adéquat au vu de la situation.
J’espérais pas, que les gorgones et les nymphes c’était la même chose. Je me demande pourquoi elle a ce besoin de s’étendre au dessus de ce qu’elle est déjà. Elle était la meilleure des capitaines, la reine de toutes les vigies, celle qui frappait sur les planches des navires jusqu’à faire partir à la dérive. Tant qu’elle était tornade, j’étais prêt à l’accueillir parce que du haut de ma falaise, je pourrai toujours la voir s’étendre sur la ville.
J’avais pas besoin qu’elle soit nymphe, gorgone, dragonne ou n’importe lequel de ces grands mots qui font frisonner. J’avais besoin d’elle.
De Nova-Blue Herondale.

Certainement que je deviens aussi blanc que les nuages tandis que mon esprit s’emplit d’un drôle de blues.

« Je pense que si et ... »

Appel des larmes.
Je me tais quand elle commence à parler de noms que je connais, d’autres que je connais moins, et mon coeur se serre. Elle me parle parfois de drôles de choses, et j’ose pas lui dire que j’ai peur.
J’ai peur quand les esprits déraillent au point d’imaginer des réalités absurdes. J’ai peur quand on me dit que les créatures existent alors que toute la biologie semble dire le contraire. J’ai peur quand on remue le Ciel au point de créer des Apocalypses et que le Monde pourrait s’écrouler au nom des individualités. J’ai peur quand elle chuchote des mots effrayants et semble y croire. J’ai peur quand Elisheva me montre des hommes avec des queues de poissons et que la science semble ne pas pouvoir me parler pour l’expliquer. J’aimerai pouvoir l’aduler à nouveau, cette biologie toute puissante, lui donner les clefs de ma compréhension et la laisser me guider vers la vérité. Depuis 2013, elle me semble faible et j’ai la gorge nouée quand je vois des écailles au laboratoire.
J’ai peur Nova-Blue, que tu sois comme ta mère et que tu finisses folle aussi.
J’ai peur Nova-Blue, quand t’as l’air pourtant de détenir des clefs que je n’ai pas, et que même la biologie ignore.
J’ai peur Nova-Blue, quand tu parles de solution miracle en étendant des pêchés, et que je me surprends à trouver ça vibrant de découvrir de nouvelles choses après des mois qui semblent des années et des années qui semblent des jours depuis qu’on s’est retrouvés.
J’ai peur Nova-Blue de pas te connaître alors que je pourrai réecrire des thèses désormais sur tes fossettes, sur le rythme de ton souffle qui change quand tu dors, sur la façon dont tu orientes toujours ta tasse du même côté pour boire, …
J’ai peur.
J’ai peur j’ai peur j’ai putain de peur j’ai peur que ça aille pas que t’aies raison qu’on doive créer des trous noirs des apocalypses alors qu’on veut rien de mal et que j’ai peur du jugement des autres des regards des serpents j’ai toujours eu peur des serpents mais je les aime j’aime le poison j’aime quand tu ris des autres j’aime quand t’es supérieure et que tu le sais j’aime quand tu réponds juste à des questions au Trivial Pursuit j’aime quand on gagne des jeux j’aime j’aime j’aime et j’ai peur peur peur j’aiur j’ai peur j’aimeur jjjjjjj.

Appel d’elle
Elle pleure.
Elle pleure et je fixe mes doigts vides des siens.
J’imagine qu’elle a elle aussi sa falaise, où elle jette des tas de choses avant que j’ouvre mes paupières aérographées. J’imagine qu’elle y jette ses deuils les plus profonds et ses craintes. Elle refait le monde avec des si et qu’elle se crée des sororités joyeuses. J’ai le coeur serré parce que j’aimerai pouvoir lui dire qu’elle a pas besoin de ça tant qu’on est là. Tant que je suis là. Les mots d’Eric reviennent quand il me dit que les créatures n’existent pas, et j’ai des flashs en écailles qui me filent le tournis.
Je pourrais tourner à l’infini sur cette grande roue à creuser pour des réponses. J’aurai les ongles ternis de déterrer des vérités horribles.

J’aurai aimé la connaître
Elle pleure et je fixe le vide.
J’ai envie de pleurer et de rire.
La situation est absurde.

« … Mais ... »

Je suis une boule d’incompréhension tandis qu’elle parle de personnes que je connais pas, avec qui elle a conçu sa vie pendant mon absence, et j’ai le poids de la culpabilité qui vient craquer tous les os de mes phalanges.
Est-ce que je serai empoisonné si j’ose embrasser ses lèvres à nouveau ?
Est-ce qu’elle peut m’étouffer dans mon sommeil ?
Est-ce qu’elle peut détruire des gouvernements ?

« … Quand est-ce ... »

Appel du vide
La roue s’élance encore plus haut et pourtant l’horizon me semble bouché. J’attends que des roches se détachent de la falaise tandis que je continue à lancer le reste de mes questions au fond du vide. Chaque son est dégueulasse. Je savais pas que l’ignorance faisait autant de bruit.

« … Que ça s’est passé et … ? »


J’aimerai lui demander pourquoi elle me l’avait pas dit et-
Pourquoi tu me l’as pas dis et en fait si si si si putain de si.
Putain de si.
Oui oui oui oui oui oui un milliard de fois et putain putain putain putain.
Je me souviens des premiers jours, des récits, des longues nuits à pas dormir. Je me souviens de nos histoires chuchotées entre deux oreillers et deux gloussements. Il y avait les moments joyeux où on se racontait nos nouveaux amis et où j’avais une vague mélancolie en me disant que j’aurai pu les connaître avant et qu’elle en aurait pas eu autant besoin si j’avais été là. On avait parlé de nos mères, longuement. Elle avait souvent dit qu’elle avait été d’abord considérée comme folle et que elle, elle avait pas vécu l’apocalypse pareil parce qu’elle avait compris et.
SERPENT.
Elle avait compris que sa mère, elle était pas folle mais que c’était le reste du monde qui avait mal compris alors elle avait compris Nova-Blue et elle avait presque été rassurée.
Elle avait été utile Nova-Blue dans la guerre, parce qu’elle avait été fière soldate certainement à la tête de son régiment et j’aime bien l’imaginer et j’ai envie de manger la barrière de la grande roue pour qu’on fasse autre chose qu’on s’en aille ou alors j’ai envie de manger son auriculaire qu’on se marie ou alors qu’on s’enfuit ou alors que je m’enfuis parce qu’elle va me tuer ou alors que ça a pas existé et que-
Elle était à la tête de son milliard de régiments de
SERPENT

Chaque mot est une balle dans ma psyché.

Je la regarde.
Elle pleure.
Certainement que moi aussi, mais pourtant j’ai envie de rire parce que toute la putain de situation est absurde.

« Et t’es devenue … »

Le mot tombe comme un bol au sol.

« Une gorgone. C’est ça ? »


Appel du néant.
J’ai envie d’insulter l’intégralité du système solaire, de me désintégrer dans l’espace, de devenir un trou noir, une super-nova qui s’essoufflerait au bout de quelques années lumières mais ça me semblera putain de long parce que déjà que neuf ans c’était pas terminable et.
J’ai pas envie de retourner dans le néant.
J’ai pas envie de fuir.
Pourtant, ses yeux me semblent froids. Elle pourrait me glacer le coeur comme elle l’a fait pendant neuf ans, et soudainement, tout me semble prendre son importance sans n’avoir de sens. Pourquoi prier si c’était pour devoir abandonner le bonheur ? Dieu a un sens de l’humour acide, tandis que je fixe le vide.
Une gorgone.
UNE FEMME AVEC DES SERPENTS.
Ma pomme d’Adam semble se recroqueviller sur elle-même, tandis qu’elle arbore avec une étrange fierté ses bleus et son violet.

Alors je ris.
Parce que c’est absurde. Parce que c’est pas possible. Parce qu’on aurait pas imposé ça à un miraculé. Parce que c’est mieux de rire. Parce que si c’est une vaste blague, c’est pas très réel. J’aurai qu’à reprendre ma vie, retourner au travail et oublier l’information. J’irai écumer Ibiza parce qu’avec quelques verres, j’aurai d’autres choses à penser.

« … Faudrait faire attention que tes serpents mangent pas les papillons quand même. » je dis avec un rire nerveux.

J’ai mille questions et pourtant aucune envie qu’elle me raconte. Elle rendrait la chose encore plus réelle.
J’imagine son corps sur la table de mon laboratoire et ne sait pas quoi faire, quoi dire. Je fixe le vide. Oserais-je utiliser mon scalpel contre elle, ou prendrais-je sa main pour qu’on aille quelque part d’autre ?

J’étais un gosse sans papa, sans maman. Je ris face à l’ironie d’être pris entre deux familles.
Donc je ris.
Parce que y a rien d’autre à faire, parce que je pourrai pleurer mais que c’est laid un homme qui pleure. Je ris parce qu’elle pensera que je le vis bien. Je ris parce que ça fait des échos dans le néant et que peut-être que ça lui donnera moins l’envie de m’étouffer dans mon sommeil.

« C’est super ça Nova-Blue vraiment enfin c’est … C’est fou je ... » je dis en continuant de rire. « Je t’aime telleme... » tandis que ma voix se perd dans les soubresauts et que je l'enlace.

Je fixe le vide.
J’irai à travers toutes mes interrogations quand tu dormiras. J’irai jeter des morceaux de souvenirs de cette conversation du haut de ma colline. J’espère qu’ils se fracasseront en des milliers de verres. J’écouterai le son que ça fait. Je regarderai le temps qu’ils mettent à chuter.

Nova-Blue.
J’espérerais pouvoir y jeter mes yeux, ma conscience, un peu de mon passé pour pouvoir survivre.

Nova-Blue.
Je me demande quel son fera mon corps en percutant les roches.
Je me demande si je garderai les yeux fermés ou ouverts en chutant.

 


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Dim 21 Aoû 2022 - 23:38

Running up that hill
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Unaware I'm tearing you asunder

Une falaise, c’est comme une montagne à l’envers. A force de tourner dans ta roue, t’as oublié le sens réel : est-ce que le monde s’est effondré autour de vous comme de l’eau crevant les nuages, ou bien vous vous êtes élevés comme des prophètes au-dessus des masses jusqu’à naviguer dans les nues ?
Une falaise, c’est comme une montagne à l’envers, sauf que c’est un peu plus abrupt, moins facile à escalader. D’ailleurs, on ne tombe pas d’une montagne. A un certain point de raideur, les collines deviennent des falaises et les vallées deviennent des gouffres, et tout ce qui sillonne le monde n’est plus qu’un gigantesque assaut à des horizons mal taillés. Sur le fond clair de ta rétine, des milliers de mers se détachent et viennent obscurcir ce tournis que tu prenais pour un sourire.

Une montagne de non-dits s’élève entre le roux et toi.

Une gorgone. Oui, une gorgone, une gorgone aux serpents siffleurs, lianes écailleuses contre les temps, à prendre tous les regards chauds pour les faire plus froids que le tien. Oui, une gorgone, de celles qui défendent la justice qu’on a trop longtemps oubliée, de celles qui défendent la justesse d’accord qui ne veulent plus sonner. Oui, une gorgone, les pensées devenues le maillon d’une chaîne que l’on ne détruit pas, un mousqueton pour s’assurer quand la pente devient trop aigue. Oui, une gorgone, une gorgone, c’est ce que tu es, et quand tu as rejoint le cercle c’est comme si, depuis ta naissance, c’était ça que tu attendais.
Oui, une gorgone, et tu fronces les sourcils en peu et réalisant que pour lui, ça n’avait pas l’air assuré.
« Euh, oui ? »
Ta voix est interrogative, comme des questionnements silencieux que tu formules du haut du gouffre avant d’y sauter à pieds joints. Pourquoi est-ce qu’il a l’air surpris alors que tu lui as déjà dit ? Qu’est-ce-que ça changerait, entre vous, que tu sois une nymphe à la place ? Pourquoi il a peur et il tremble comme un enfant équilibriste qui sent trembler sous ses semelles un filin proche de la falaise ? Pourquoi soudainement tes sœurs ont fait irruption entre vous, un rempart de roche ouvragée qui te semble pas franchissable ?
Il rit pendant que tes larmes sèchent, et tu connais trop bien ce rire pour qu’il t’endorme encore une fois. Quelque chose ne va pas, d’un coup. Peut-être que c’est l’altitude et que vous manquez d’oxygène, les prises sur le rocher s’effritent entre vos doigts désincarcérés et bientôt vous allez tomber, une cordée simple pour le vide.
Ambrose parle de papillons et tu ris aussi, alors.
Il s’inquiétait juste pour ses terrariums et ses cocons dans la baignoire. Alors tu souris tendrement et tu laisses ta peine au placard. Bon sang, qu’est-ce-que vous foutez là ? Les orphelins dans leur château qui se reforgent une famille, harcelant la roche avec force pour planter leur via ferrata.

Vous restez un long moment arrêtés, en haut, sans vous parler, mais ça commence à faire longtemps que les mots vous sont inutiles. Entre vous, c’est pas les paroles qui ont fait le plus de travail ; au contraire, elles vous ont blessés, séparés pendant trop longtemps, et t’es certaine que ça se verrait si on échographiait ton cœur. Son casse toi au ventricule gauche, qui empêche le sang de sortir, ses injures dans la carotide, les éclats du bol qui éraflent les parois de ton abdomen. Ton corps est ravagé par lui, c’est pour ça qu’il lui appartient.
Parce que vous vous séparerez plus, et la nacelle l’a bien compris. Elle vous guide l’un tout contre l’autre ; y a plus de mystère entre vous. Vous êtes devenus une créature un peu étrange, un corps unique avec deux têtes, du genre à faire peur à ces autres qui suivent une autre voie que vous.
Une montagne, c’est comme une falaise à l’envers.
Vous vous êtes pas jetés dans le vide, non, vous avez tenté l’ascension, avec vos piolets débutants qui gravissent pour la seconde fois. Vous avez décidé de regarder vers le haut, vers le ciel et toutes ses promesses, au lieu de guetter dans les ombres les roches du fond du précipice. Vous prendrez pas le téléphérique, vous ferez un chemin rien qu’à vous, parce que c’est pas une tyrolienne qui vous emmènera jusqu’au bout. Non. Vous êtes Ambrose Atkins et Nova-Blue Herondale, et s’il faut brûler des forêts pour en arriver à la cime, vos flammes jumelles s’en chargeront pour que les cahots soient infimes.
Une montagne, c’est comme une falaise à l’envers.
On nous dit souvent que la roche est l’un des plus durs matériaux. Mais votre amour est de métal, il tranche les convictions au vol, se plante dans les os et les murs comme dans des feuilles de papier calque. Votre histoire s’écrit au plumier, avec les encres indélébiles qu’ont projeté les calamars que vous avez failli noyer.
La grande roue se remet en marche, et vous amorcez la descente.
Une montagne, c’est comme une falaise à l’envers. Sauf qu’une montagne, on en redescend. A cheval, à ski, à pédales. T’as glissé dans ton sac à dos ce qu’il faut pour toutes les montées, mais pas vraiment pour les descentes. C’est sans doute plus simple, de grimper. Plus simple que de réaliser qu’au bout de compte, on finit toujours par retrouver le niveau de la mer, par user les courbes de niveau jusqu’à finir dans l’océan.
« Je t’aime aussi, Amb. Très, très fort. »
Et comme tu peux pas le serrer aussi fort que tu l’as aimé, tu te contentes de presser ses doigts à travers la laine de tes gants. Vous descendez de la grande roue et vous retrouvez comme des cons, avec la sensation idiote d’avoir fait un tour sur vous-mêmes que vous pouvez plus retrouver.
« On peut aller prendre des churros, si tu veux ? »
Tu te rappelles qu’il aime le sucre à s’en user l’émail des dents, le saccharose dans le lavabo pour remplacer la caféine. Mais quelque chose cloche. Tu te sens comme une plongeuse qui a remonté les bars trop vite, oreilles écrasées de pression prises dans un caisson hyperbare. Tu te rappelles qu’il y a des falaises sous la mer, qu’il y a des montagnes sous la mer.
Qu’il y a des volcans sous la mer.
Alors, en attente d’éruption, tu révises ta géologie entre les sept collines de Rome. Votre montagne, vous l’avez gravie, vous avez failli y rester.
« Tu es sûr que ça va, Ambrose ? »
Maintenant que vous êtes au sommet, vous y plantez votre étendard avant de rouler vers le bas. Vous redescendez en tonneaux, comme les grands gamins que vous êtes, vifs à vous écorcher les côtes sur les morceaux de verre pilé. T’avais oublié qu’après être montés jusqu’au bout, il fallait forcément descendre. T’as regarder tourner le monde pendant que tu dévalais tout. Et le tournis t’a attrapée, donné mal au cœur et aux lèvres jusqu’à ce que tu saches plus trop où est le bas où est le haut.

Et puis, ça dépend des points de vue.

Oh, there is thunder in our hearts

Montagne et falaise, c'est pareil.

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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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(novrose V) running up that hill Empty Re: (novrose V) running up that hill

Jeu 25 Aoû 2022 - 11:54


RUNNING UP THAT HILL

🪐


CW : envies suicidaires, fin de déni


La terre est bleue comme une orange.
Le monde l’avait murmuré, sur le bout de vos lèvres. Si t’étais aussi orange qu’elle était bleue, avec de l’ammoniaque entre les phalanges et de phénoxyéthanol dans vos cheveux, les couleurs étaient sauvées. Des parterres de lycoris de mauvaises couleurs et de roses bicolores pourraient jaillir, que vous n’auriez jamais assez pour vous contenter de quoique ce soit.
J’ai les yeux fatigués de voir la terre continuer de tourner alors que je me sens tomber. Je ressens l’intégralité de la gravité sous mes jambes tremblantes. L’eau pénètre mes tympans et me voici sourd. La voix de Nova-Blue est déformée et parle entre le bleu des océans, le bleu de la mer, tandis que je suis qu’une minuscule, ridicule, absurde petite orange assoiffée.
C’est alors que la vérité me frappe.
C’était extrêmement grave
Il n’y avait rien de dérisoire dans cette affaire. Nova-Blue pourrait m’abreuver de ses poisons, m’étrangler de ses serpents, me figer de ses yeux, je le savais déjà. Je l’avais senti.

Durant neuf ans, j’avais été pierre à ses pieds. Durant neuf ans, mes neurones avaient été esclaves de son image. Durant neuf ans, ma gorge avait été aussi muette que sa voix.
Le monde est bleu et orange.
Il est aussi vert, il est aussi rose, il y a du blanc dans les nuages et du gris entre les tempêtes. La vérité me frappe en plein visage et ma joue pourrait se déformer, tandis qu’elle tressaille nerveusement.
L’eau est claire
Quand je regarde à travers elle les explications d’éternité à pleurer. Il y a quelque chose d’inexplicable chez Nova-Blue. Des années à le dire à qui voulait l’entendre, à être considéré comme un obsessif, comme un cas un peu triste, une tragédie amoureuse de mauvais goût. J’avais été acteur déchu, déçu de toutes les tentatives de rejouer nos scènes. Il y avait quelque chose d’exceptionnel chez Nova-Blue, et j’aurai aimé l’expliquer par sa formidable manière de tresser mes cheveux, par sa marche aérienne et sa voix éthérée. Il y avait de la grâce dans la façon dont elle tenait la anse de sa tasse le matin. Quelque chose d’étrange se passait quand elle me remerciait pour avoir fait les courses, quelque part au creux de mon ventre. Des feux d’artifices éclataient dans mon crâne et dans mon myocarde à chaque bonjour Ambrose, à chaque bonjour, à chaque Ambrose, à chaque tu as bien dormi, à chaque j’ai préparé le petit déjeuner, à chaque tout va bien, comme si elle n’était qu’une allumette prête à faire détonner des kilos d’explosifs.

Pourtant, depuis, rien n’avait explosé.

Nova-Blue se tenait face à moi, allumette enflammée, à répandre l’apaisement dans mes envies de violence.
Rien n’avait explosé, quand elle s’inquiétait de mes bleus. Ils avaient progressivement disparus, et j’ai le coeur lourd d’imaginer que c’était que j’avais du un peu l’abandonner en même temps.

Parce que Nova-Blue est bleue comme la Terre, comme l’eau et comme le ciel. Elle s’étend sur des astres inaccessibles que même les astronautes tueraient pour atteindre.
Parce qu’Ambrose était orange, et que j’étais prêt à pouvoir l’atteindre qu’au coucher du soleil, qu’aux moments cachés, qu’aux instants volés.

Jamais une erreur les mots ne mentent pas
L’allumette glisse de ses doigts. Elle sourit calmement dans mon crâne. Elle murmure qu’elle est désolée, Nova-Blue. Ses paupières tressaillent. Il semblerait qu’elle ait des épines entre les cils pour les avoir aussi longs, pour cligner ses yeux de façon aussi douloureuse. Il y a des feux d’artifice dans mon crâne à chaque « je suis désolée », et j’aimerai qu’elle continue à le dire avant que je n’explose.
Pourtant, la lumière tapisse ma vision.
Sa mère n’était pas folle. Sa mère était une gorgone. Elisheva n’était pas folle. Les monstres de sous mon lit existaient. Ils étaient communs, partout, dans mon quotidien, à faire valser des équipages et à frapper du talon sur le pont.
Nova-Blue n’était pas folle. Nova-Blue était une gorgone.

Et au milieu de tout ça, j’ignore où vraiment me situer.
Mes yeux refusent de se fermer, et c’est sûrement la première fois en des années.

Ce soir, j’irai à ma falaise, le coeur lourd. J’oublierai que le paradis est au bout de grandes montagnes, et que j’étais incapable de considérer qu’il y ait des descentes possibles du haut des sommets. Pourtant, l’oxygène me revient lentement à la tête, et chaque respiration sonne comme un shoot non consenti. J’ai la tête qui tourne, le corps qui craque, les jambes faibles. J’aimerai m’asseoir mais elle saurait.
Nova-Blue saurait que je regarderai sous mon lit à la recherche d’autres monstres affamés. Ses cheveux me semblent enflammés mais j’ai pourtant envie de les tresser, comme avant. J’ai peur qu’ils se mettent à me hair, à me mordre, à se venger. J’ai envie de pouvoir la fixer dans les yeux, constater qu’on a ça en commun, le bleu de nos yeux. J’abandonne nos seuls points communs dans des peurs absurdes. Qu’elle me transforme en pierre pour m’établir en trophée ...-
J’en serai plutôt heureux.

Ouch, ma tête est douloureuse. Ouch, mes yeux sont noyés. Ouch, ma nuque est tordue.
J’aimerai qu’elle puisse ramasser les morceaux de moi, me transforme en pierre pour me reconstruire, être sa Galatée, accepter les Pygmalion et hocher la tête si elle me dit accepte.

Ils ne vous donnent plus à chanter
Je suis une statue boursoufflée et étrange depuis de longues minutes. Une vieille dame vient de me rentrer dedans et elle me sort de mes songes.
J’ouvre les yeux et il n’y a ni falaises, ni feux d’artifices, ni quoique ce soit.

Devant moi, il y a Nova-Blue Herondale, et j’aimerai que ce soit le cas encore un peu de temps, si elle le voulait bien.

« C’est un peu trop sucré, les churros, tu penses pas ? »


Elle prenait son café avec un seul sucre. Je déglutis.
La fête foraine est orange, bleue, mais aussi verte, blanche, et a des nuances dégueulasses que j’aurai préféré ignorer. Elle a des écailles marrons et des courbes verdâtres qui me donnent le tournis. J’aimerai rentrer, que cette blague s’arrête. J’irai, par dessus les falaises, pour retrouver un peu de notre innocence dans le creux de nos enfances.
Je deviendrai le plus grand herpétologiste, abandonnerait ma carrière de lépidoptériste.

Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non.

Au tour des baisers de s’entendre
J’ai des envies de maison hantée. Qu’on prenne un putain de train et qu’on se fasse peur. Il y aurait des papillons sur les murs, des clefs données, des meubles démontés, des journées à se prélasser et un milliard de choses en -er qu’on avait fait et qui sont salies.
J’ai des envies de maison hantée, alors je demande.

« Est-ce qu’on peut rentrer ? »

Je serai le fantôme et elle serait un monstre qui sort des cercueils après neuf ans. Je serai un peu envieux, de mon côté.

Qu’elle me demande d’aller sauter dans une fosse aux lions pour les contrôler, de me bouillir les mains pour m’insensibiliser, d’aller m’asphyxier dans l’espace jusqu’à ne plus voir la Terre, d’oublier les couleurs en me perçant les yeux pour oublier que je ne suis pas bleu, que j’étais une contrefaçon trop cabossée, une imitation placide, qu’elle s’attendait à des nuances ressemblantes.
Ambrose est orange comme les explosions, comme les balles, comme le soleil qui brûle un peu trop fort, comme le coucher de soleil qui se barre pour ramener la douce fraîcheur du soir, comme le plastique trop malléable, trop tordu et trop chauffé.
Nova-Blue est bleue comme la paix, la justice, le ciel, la mer, les serpents arc-en-ciel et des tas d’autres choses.

Mes cernes sont noires. Mon sac est noir. Le sol est noir.
Un enfant joue à tirer sur des canards en bois avec un fusil à air compressé. Son arme est noire, et je me souviens que mon revolver est noir également. Mes gants sont noirs. La fumée de ma cigarette me semble noire. Les canards sont noirs. Son sourire est noir.

Nous sommes noirs.
Et on aurait du le savoir.

Qu’elle me demande d’aller sauter dans une fosse aux serpents pour les aimer, de m’empoisonner les mains pour la toucher, qu’un boa m’asphyxie de par trop d’affection, d’oublier les couleurs en me perçant les yeux pour oublier qu’elle est bleue et verte, que j’étais une contrefaçon trop ailée, une imitation plate, qu’elle s’attendait à des nuances opposées pour mieux aimer.

Les fous et les amours
Ma gorge se serre. Je le ferai. Elle pourrait me tuer, me dévorer, m’aveugler, me tétaniser, j’étais prêt. Elle l’avait déjà fait.
Je lève les yeux vers elle et plonge mes iris dans les siens. Mon coeur semble s’arrêter et mon sang ne fait qu’un tour. J’ai des frissons dans tous mes membres et mon pouls s’accélère. Je respire à travers ses poumons, regarde à travers ses yeux, et j’y vois de grands avenirs dans lesquels j’ai de la peine à croire.
Je t’aime. Et le son devient strident. Moi aussi, et c’était certainement ça, le putain de problème.
Il y a 23269 étoiles dans les prunelles de Nova-Blue, et j’aimerai en trouver encore plus à les regarder. Ma tête tourne et me voilà asphyxié.
Il y a 23251 doutes au creux de mon crâne, et mes yeux peinent à se fermer.

Je préfère certainement regarder les étoiles à m’aveugler l’hippocampe.
J’oublierai que ce sont des astres déjà morts.
J’ai toujours été bon pour voir de la poésie dans les tragédies.

Depuis ce jour, j’imagine mal fermer mes yeux. J’attendais qu’elle le fasse elle-même, avec de la pierre et de l’argile.
Ce serait une meilleure mort que sauter d’une falaise.

Elle sa bouche d’alliance

 


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Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
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(novrose V) running up that hill Empty Re: (novrose V) running up that hill

Ven 26 Aoû 2022 - 20:31

Running up that hill
n o v r o s e   v


Vous avez aboli le cercle chromatique, c’est pas un peu d’alliage rouillé qui va vous abattre en plein vol. Vous êtes Ambrose et Nova-Blue, les flammes jumelles qui voient trop loin, les hippocampes à la dérive des émotions qui font surface, les couleurs complémentaires qui cohabitent sans le moindre mélange entre elles. Vous êtes Herondale et Atkins, l’oiseau bleu et le papillon, l’astéroïde et la comète, le lycoris et la rose noire.
Tu penses à tous ces ronds tracés depuis que vous vous connaissez. Ronds de couleur sur la cocotte. Cercles de gens assis au sol, dont la cocotte montre un rayon. Presque ovale brisé du bol bleu, celui qui est devenu chaos en s’annihilant au carrelage. Sphère d’une bulle qui se reforme tandis qu’une alliance ronde se rive sur le doigt blond de Samantha. Les ronds bleus sur le corps d’Ambrose, ses minuscules tâches de rousseur, témoignages de journées passées qui se sont enfuies doucement.
Vous avez vaincu tous les cercles, parce que votre lien n’est pas une forme ; c’est à géométrie variable. Mouvant. Protéiforme. Intemporel et dérisoire. Vous êtes la méduse qui nagera dans les flots bleus des nébuleuses, le soleil orange qui crèvera l’horizon trouble de la mer. Vous serez le soleil vert, le ciel rosé, vous formerez des arc-en-ciel sur vos peaux nues dans la soirée.
Tu songes à son regard perdu ; ses prunelles sont des cercles, aussi, entourés d’un liseré plus clair qui te donne envie d’y plonger.
Tu te dis que tant que vos mains seront liées, tant que ton annulaire déchu heurtera les lignes de sa main, vous pourrez encore être immenses, escalader les poings liés les collines de vos dissensions jusqu’à ce qu’enfin, sous vos pas, s’ouvre la voie du palais d’Emeraude.
Tu te dis que le O, aussi, c’est un cercle tout à fait classique ; et il y a un O dans Ambrose, et il y a un O dans Nova.
Alors il sera ton AmbrOz, vous marcherez sur la route de brique jaunes pour suivre la sorcière du Nord et arriver, grâce à tes souliers de rubis, jusqu’au monde qui existe pour vous. Tu préfères oublier que ni le jaune ni le rouge ne sont vos couleurs, parce que elles, en se mélangeant, elles forment le plus beau des oranges.
Alors peut-être qu’il retrouva son courage, sa tête et son cœur. Peut-être que tu lui offriras, tandis que bras-dessus, bras-dessous, vous recomposez en cadence un conte que t’as jamais aimé. Peut-être qu’il pourra être le lion dans une armure de fer blanc et qu’il effraiera les oiseau quand tu seras la seule hirondelle.
Parce que c’est lui, parce que c’est toi, tu acceptes de te plier aux dires de la sorcière du Sud et retrouver l’encerclement du lourd cadran de ta boussole.

Rentrer. Oui, bien sûr qu’on peut rentrer, Ambrose. On peut rentrer dans notre tanière, notre paradis illusoire aux battements de papillons. On peut rentrer dans notre antre ivre où chaque table se couvre de puzzle. On peut rentrer si il a peur, si il a froid, si il a mal, car vous êtes les souverains sans fin d’un royaume obscur et secret.
La couronne d’Ambrose tombe à terre, décrivant de nouvelles spirales avec ce O substantifique qui a quitté sa chevelure.
La boucle est bouclée, que tu songes, pourtant t’as toujours les cheveux raides. La vie, c’est qu’un cycle sans fin, et t’espère juste que cette fois-là vous allez pas refaire en boucle les mêmes erreurs que dans le passé.
« Bien sûr ! » tu lances sur un ton guilleret.
Vous laisserez pas ça arriver. Alors que tu marches à côté de lui, tu tires son bonnet sur sa tête pour lui enfoncer sur les yeux ; et qu’il voie plus rien dans le noir. Devant son air perdu, tu pars d’un grand éclat de rire qui va taquiner les nuages.
« Je t’aime. »
Tous les secrets tous les sourires n’auront plus d’importance, alors. Puisque vous avez dominé le pays des cercles et des ronds, vous les tracez maintenant l’un l’autre sur vos lèvres quand vous êtes surpris.
L’aube se passe autour du cou un collier de fenêtres et vous, vous la dévisagez, à travers la lucarne blonde des avenirs que vous forgez. Tu lui souris, un peu en coin, tandis que ses pupilles recherche le long d’un horizon possible quelque chose à déblatérer.
Tu as toutes les joies solaires, tout le soleil sur la terre de te trouver là avec lui. D’ailleurs, le soleil et sphérique et la planète ne l’est pas moins ; si vous faites le tour de la terre, vous retrouverez toujours la route qui vous emmènera l’un à l’autre.
Mais pour l’instant il faut rentrer.
Alors tu poses un rond couvercle sur les cercles qui ne se brisent pas, ceux du canon d’un pistolet, ceux des anneaux des ophisaures, et tu fermes grand les soucoupes sur ce qui un jour vous hantera.

Tu refuses que vos O ressemblent à des zéros.
Tu refuses que vos lentes vies se meublent doucement d’ennui.
Et vous marcherez tous les deux sur les chemins de ta beauté.
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