To make it complicated is simple, to make it simple is very complicated [Issarin]

Tu t'es toujours dis que c'était plus simple pour celui qui part.
Plus simple de respirer sans penser à la personne qu'on laisse derrière soi. Plus simple d'oublier les souvenirs, bons ou mauvais. Plus simple de s'imaginer avoir fait ce qu'il fallait. Fuir pour ne pas se confronter de plein fouet à des sentiments trop dur à gérer. Oublier, juste un instant, que l'on peut arriver de pleurer ou de regarder derrière soi. C'est ta solution à toi. Quand c'est trop dur, tu pars. Quand les choses sont trop compliqué, tu pars. Quand les sentiments entrent en jeu, tu retourne te cacher parce que c'est plus simple d'écouter sa tête que l'organe vital que l'on a dans la poitrine.
Tu pourrais mettre ça sur le compte de ta jeunesse. Tu pourrais accuser tout le monde. Ceux qui t'ont autrefois entouré. Ceux qui ont été là. C'est comme des images d'un album que tu n'ouvre plus. La liste s'allonge. Le boulet que tu as au pied s'alourdit. Tu voudrais souffrir moins mais la fuite appuie sur tes blessures de l'âme. Tu veux garder la tête hors de l'eau, sachant que tu coule toujours un peu plus.

Tu ne veux pas être celle qui reste.
Tu connais ce sentiment. C'est bête de vivre comme ça. Attendre qu'un beau jour, la situation puisse évoluer en ta faveur. Croire que les Chasseurs arrêteront de te poursuivre. Croire que tu pourrais vivre dans un monde qui ne serait pas un champ de bataille. Tu sais te battre, Erin mais tu ne sais faire que ça. Tu ne sais pas aimé. Tu ne sais pas être vulnérable parce que tu as peur d'avoir perdu l'humanité qui était en toi autrefois.
Peut-être qu'avant, tu pouvais avoir l'espoir d'être quelqu'un de bien. Une bonne personne. Puis, les personnes étaient partie. Maman parce que tu n'étais pas la prunelle de ses yeux. Papa parce ta vie était plus importante que la sienne. Farell parce que sa soif de liberté avait pris le pas sur sa raison à cause d'une histoire de coeur.
Tu cours, tu cherche une attache, te souvenant de tous ceux que tu laisse derrière toi. Alaya, Farell, Serena, Ambrose. Les mots s'ajoute dans la balance. Mais un reste dans un coin de ta tête. Isaac.

S'il ne devait être un homme avec un compte en banque bien rempli, il a finit par être plus que ça. Un homme avec des valeurs que tu respectes. Un homme pour qui tu as le plus grand des respect. Quelqu'un qui t'a déjà sauvé la vie pour un intérêt que tu ignore encore. Un homme dont tes barrières s'abaissent automatiquement. Quelqu'un que tu veux impressionner. Quelqu'un que tu veux rendre fière malgré toi. Parce que ta vie semble avec de l'importance pour lui. Pour quelqu'un.
Si tu as réussi à fuir les radars et ses nombreux messages, tu finis par sortir du trou dans lequel tu étais. Seule. Parce que tu as besoin. Besoin de voir quelqu'un. Un visage après les derniers évènements. Le sien parce qu'il compte encore plus que les autres.

Si t’infiltrer dans le logement de Isaac est une formalité, tu reste à l'abri. Caché. Dissimulé. Parce que d'habitude, c'est les autres qui reviennent. D'habitude, tu fuis sans jeter un regard en arrière. D'habitude, tu arrive à vivre avec tes choix. Mais cette fois, tu veux voir les visages que tu as laissé. Voir à quel point tu t'es enfoncer dans une obscurité que tu reconnais à peine.

- Hi

Tu trouve rien d'autre à dire. Rien d'autre à faire. Comme un enfant qui rentre après une fugue. Comme un enfant qui doit affronter la colère d'un parent quand il a fait une bêtise. Comme si son ton presque paternaliste t'avait presque manqué.

- You are still alive.

Constatation minable. Parce qu'il aurait fini par survivre. Survivre parce qu'il a connu les désastres d'un combat. D'une vie. D'un monde injuste. Parce que la vie est un combat déloyale. Que les bons meurent quand les mauvais restent vivant. Alors pourquoi, Erin ? Pourquoi tu reviens, cette fois ?