Mirrors on the ceiling, pink champagne on ice ❋ Caliban & Shoshana

TW : captivité, déréalisation, torture

Les premiers jours, il n’avait pas bougé. Prostré, les os brisés, la nuque fléchie, il avait gardé son crâne enfoui entre ses deux genoux, sursautant à peine quand la porte de sa cellule se descellait pour qu’on lui fasse une injection. Dans ses paumes étaient demeurés la poussière et le sang séché. Personne n’était venu lui parler, personne n’avait cherché à savoir quoi que ce soit. Les plateaux repas de mélasse étaient venus s’accumuler, métallique sur le sol immaculé.
Caliban avait regardé l’intérieur de ses paupières tuméfiées, les ecchymoses sur sa poitrine à l’endroit où le grand tatouage ornait d’habitude sa peau blanche. Des couleurs s’étaient jointes au tableau, faisant du noir habituel un fiasco de couleurs miraculeuses.
Un beau matin, on l’avait traîné par les bras pour l’emmener jusqu’à un endroit où enfin il s’était douché. Il s’était lavé debout, nu face à une dizaine de Chasseurs qui le tenaient en joue. Il n’avait même pas résisté.
Au-delà des blessures physiques, il y avait cette plaie dans son âme qui ne cessait de puruler. Une compilation des mêmes teintes qui tournaient en boucle chaque soir. L’explosion qui fauchait Casey. Caelan qui s’envolait loin, sans même lui jeter un regard. La béquille orange métallique qui s’abattait contre son crâne, encore et encore. Et ses mains, ses deux mains tendues vers le cou de Cordelia Kane, qui actionnaient les pompes du vent pour ravir tout air à cette femme. Ce n’étaient pas les bleus sur lui qui le faisaient cauchemarder. C’était la solitude, immense. La certitude que personne ne viendrait le chercher. Et que, au milieu des obstacles, même l’air, son plus fidèle allié, ne serait plus un compagnon.

Les jours suivants, il avait mangé. Un petit peu. On lui avait donné des vêtements propres ; même le rouge de ses propres plaies ne salissait plus la cellule. Il n’y avait pas de miroir dans la pièce, mais tout paraissait translucide ; Caliban songeait quelquefois que bientôt, il ne serait plus.
Il avait rangé ses pensées dans des boites d’archives dans son crâne, et le seul tiroir qu’il avait encore parfois la force d’ouvrir était celui des jours heureux. Les fous rires avec Caelan, le jardinage avec Ciaran, la moue boudeuse d’Aaren quand il l’emmenait dans un fast food, les matins à se réveiller blotti dans les bras de son amour, le rayon de soleil qui frappait le haut des colonnes du Capitole lorsqu’il en ressortait le soir, fourbu du travail accompli, les bénévoles du Nymph Garden qui ramenaient toujours trop d’objets pour les stocker au cabanon.
Et puis, les interrogatoires avaient commencé.
Ils se déroulaient toujours de la même manière ; on le traînait hors de sa cellule, sans même le laisser marcher par lui-même. On l’asseyait sur une chaise et on l’y attachait, comme si ça changeait quelque chose. On lui posait des questions auxquelles il ne répondait pas. On le frappait, on hurlait sur lui des questions incompréhensibles comme s’il détenait des infos. Son regard bleu restait rivé sur le sol, sur les rainures entre les dalles, et il y frottait les orteils sans que jamais le joint s’effrite.
Il avait mal, partout, tout le temps. Son corps était un temple ancien que toute âme avait déserté, et il errait dans ses synapses comme Thésée dans son labyrinthe. Si une part de lui espérait que Caelan vienne le chercher, il n’avait pas beaucoup d’espoirs. Il ne savait pas où il était, depuis combien de temps non plus, et chaque sommeil troublé de cris éloignait un peu plus l’espoir que quiconque se souvienne de lui.

Ce matin-là -bien qu’il n’y ait aucune garantie pour que cela fut bien le matin-, ce matin-là, un son le tira du sommeil. Ses tympans hyperacousiques saisirent des grommellements étouffés, les efforts d’un corps que l’on traîne sans que cela ne soit le sien.
Il attendit que le silence soit revenu pour s’agiter.
Les parois de sa cellule étaient en verre, donnant sur un couloir entièrement blanc, du carrelage recouvrant le sol jusqu’aux fausses dalles sur le plafond. Jusqu’ici, toutes les cellules jouxtant la sienne étaient désespérément vides. Soit il était le seul à avoir été pris vivant, soit tous les autres étaient gardés dans des cages à un autre étage. Jusqu’ici, il avait été seul. Caliban eut un coup au cœur en voyant qu’il ne l’était plus.
Se hissant lourdement sur le sol, il s’approcha de la paroi vitrée qui donnait sur la pièce voisine. Une femme y était avachie, cheveux blonds sales et emmêlés, et du sang sous ses ongles ronds démontrant qu’elle s’était démenée. A son doigt, une alliance singulière qu’on avait jugé bon de garder. Un frisson parcourut la nuque de l’ancien guide emprisonné. Il la connaissait.
Le nymphe s’éclaircit la voix, brièvement. Il y avait bien plusieurs semaines qu’il n’avait pas vraiment parlé, exception faite des hurlements que la douleur parfois tirait.
Il connaissait cette femme, et en prononçant son prénom il espéra tant avoir tort que ça lui troua la poitrine.
« Shoshana ? »

Aussi heureux que je sois de ne plus être totalement seul, j’aurais de tout mon cœur voulu que Shoshana ne soit pas là. Qu’elle ne soit qu’un mirage de plus, une hallucination causée par la fatigue ou par les substances délirantes qu’ils injectent dans mon esprit. J’aurais voulu qu’elle soit dehors, ailleurs, à ramasser ce même flambeau que j’avais laissé en tombant. Qu’elle le prenne et qu’elle l’emmène plus loin, gravir des montagnes de préjugés, traverser des ravins de doute. Et qu’elle, parmi tant d’autres âmes, embrase les consciences et les cœurs. Qu’elle devienne la femme, fière et forte, le visage d’autres lendemains, l’opposition face à Lincoln Fawkes et tout ce que cet homme défendait.
Aussi heureux que je sois de ne plus être totalement seul, je crois que je préfèrerais l’être encore plutôt que de savoir la Stonegold soumise aux mêmes injures que moi, à la même déshumanité de la part de ceux-là qui croient qu’ils agissent pour l’humain lui-même. Ils sont devenus ce qui les terrifient : des monstres, froids et ivres de puissance.
Dans d’autres circonstances, l’air aurait salué, d’une bourrasque joyeuse, le sourire tari de la brune. Mais il est absent, mes veines sont vides, et l’univers manque d’oxygène.

Shoshana semble aussi surprise de me voir que moi elle.
« J-j’ai .. » ma voix est enrouée de trop longues journées à rien dire d’autre que pousser des hurlements. « … après les accords, j’ai voulu … je voulais trouver refuge chez Raina, mais les autres. Caelan, Cadmus … »
A la mention du nom de son ex-mari, le visage de la gorgone revêt une couleur toute nouvelle. Une sorte d’inquiétude sincère qui me poignard la poitrine. Ces deux-là se sont aimé fort, un peu trop fort pour s’en remettre. Ce qu’Atlas a imposé à Cadmus, c’était injuste ; j’ai vu les larmes sur ses traits, et l’homme brisé sous les parures.
Je m’étais dit que Shoshana n’y prêtait plus attention, mais cet air concerné chez elle ravive des souvenirs incertains. Oui, Cadmus a tenu à mes côtés, Cadmus s’est fait mon allié dans le pire des moments du monde ; celui où j’aurais dû être seul, et seul à payer pour mes fautes. Mais la fêlure a ça de triste qu’elle attire trop bien la lumière ; je ne suis pas tombé tout seul, dans ma chute j’ai pris mes amis et donné la mort à Casey.
Ma gorge se noue. Que peut-on répondre à cela ?
« N-non. »
Je ne sais pas pourquoi j’ai honte de lui confesser cette absence, alors qu’a priori Cadmus est au dehors et que c’est sans doute, de nous trois, le moins affreusement loti. Peut-être que simplement, au fond, moi j’aurais voulu qu’il soit là pour affronter les longues journées avec un peu plus d’élégance ; ou tout du moins la certitude de n’être pas totalement seul.

Chez Shoshana, il y a la même brisure que dans le regard de Caelan lorsqu’il s’est envolé au loin. Je me demande ce qu’elle a perdu, elle, dans ce simulacre de guerre qui se déclare dans les bas-fonds. Je me demande de quoi elle rêve, quand son sommeil est torturé et que les nuits sont insensibles.
Je me dis que l’histoire lui est dûe, alors j’avale une gorgée d’eau croupie et je commence à raconter.
« Après les Accords, on est partis dans la forêt, les frères Cearbhall, Cadmus et moi. On ne parvenait pas à décider de la meilleure stratégie. Cadmus était … enfin, il se sentait trop coupable. Il a décidé de partir. Je ne sais pas où. Je sais pas pourquoi. Je ne l’ai pas revu depuis. » La pensée qu’il ait pu arriver quelque chose à l’un de mes plus vieux amis m’étreint le cœur douloureusement. « Puis, Caelan et Ciaran sont partis. Ils m’ont dit qu’ils reviendraient. J’ai attendu deux, trois jours. Tout seul. Dans la forêt. Sans pouvoirs, sans rien à manger, sans même un t-shirt. C’était … » Affreux. Terrible. L’attente la pire de mon existence. « Long. Alors, au bout d’un moment, j’ai tâché de traverser le pays pour venir retrouver Raina. Je me suis dit qu’elle m’aiderait, pour … pour la suite. Et c’est là qu’ils me sont tombés dessus. Y avait Castiel, le djinn qu’on a vu sur tous les journaux après la manifestation. Et un deuxième, roux, en béquille. »
J’ai besoin de fermer les yeux un instant pour faire taire les bruits du métal qui s’écrasait contre ma tempe. Je ne sais toujours pas qui est cet homme, je ne l’ai jamais recroisé, mais il a choisi le mauvais camp et j’espère qu’il s’en rendra compte.
« Depuis, je suis là. Je sais même pas combien de temps ça fait. Je sais même pas quel jour on est. »
Ma tête se noie dans mes bras ceints, tandis que je rassemble la force de lui retourner la question. De comprendre pourquoi, soudainement, j’ai une voisine de cellule qui me rendra la vie plus douce même si j’aimerais qu’elle soit dehors.
« … et toi ? Comment t’en es arrivée là ? »

TW : dissociation, perte de sens

J’ai envie de crier.

Non, si le Conseil était encore là, ils n’auraient rien fait. Ou bien, si, peut-être qu’ils l’auraient fait pour moi, parce que j’étais l’un des leurs. Mais que l’on aille pas me faire croire que Cordelia Kane et ses sbires auraient donné leur accord pour que n’importe quel nymphe, du fin fond du Texas jusqu’à la pointe du Nebraska, soit tiré des griffes des Chasseurs. Si le Conseil était encore là, ils auraient condamné mes actes et ils auraient eu raison. Ils auraient poursuivi leur simulacre d’assemblée, leur faux théâtre du justice, pendant que je croupissais ici. Si le Conseil était encore là, Cordelia se serait présentée devant eux, à demi défigurée par l’explosion générée par Casey, pour plaider que les Surnaturels étaient les coupables ; alors, en bons petits soldats, les autres races auraient ployé l’échine. Et nous en serions au même point.
« Je ne crois plus au Conseil, Shoshana. » j’articule d’une voix croassante.

Elle semble avoir été malmenée sur le chemin qui mène ici, et je me dis une fois de plus que c’est par leur brutalité que les Chasseurs savent se faire craindre.
Mi-décembre. Mon sang se glace à cette annonce. Je fixe le mur, tout près de moi, où j’avais commencé à compter les jours de captivité avec la suie sous mes ongles trop longs. Et puis, on m’a coupé les ongles. Je pensais que cela faisait trois, quatre semaines, pas plus. Mi-décembre, cela fait donc presque trois mois que je suis enfermé ici. Que Caelan est seul, quelque part, avec peut-être au cœur la foi que je l’ai laissé sur sa voie pour aller poursuivre la mienne.
Irrépressiblement, les larmes me montent aux yeux, si bien que je n’écoute que d’une oreille les explications de la gorgone. Elle parle de sa fille, mais tout ce que je vois, tout ce que j’entends, c’est un bourdonnement entêtant qui semble remplir toute la pièce. Ça ne peut pas faire aussi longtemps.
« Je comprends, oui. » je réponds comme un automatisme.
En vérité, je ne comprends pas. Je ne comprends pas son instinct maternel car je n’ai jamais eu d’enfants. Je ne comprends pas les motivations qui poussent toujours plus de Surnaturels à grossir les rangs des Chasseurs, tirer contre leur propre camp. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus rien.
J’ai l’impression que, depuis que je suis là, le monde a beaucoup trop changé. Quelque part, ça aurait un côté apaisant de rester ici pour toujours. Rien ne se passe sauf la violence. Rien ne se passe jamais. C’est reposant. Quand ils ne me posent pas de questions, je peux dormir. Quand je dors, je peux oublier. Alors.

« NON ! » je rugis sans savoir pourquoi.
J’ai des larmes sur les joues et du flou qui brouille ma poitrine. A travers leur mur, j’aperçois que Shoshana me dévisage.
« Je deviens fou, Shoshana. » je gémis. « Je suis ici depuis septembre, sans jamais voir la lumière du jour, sans jamais croiser personne à part les geôliers qui ne m’adressent même plus la parole. Je dors, et quand j’arrête de dormir, ils me questionnent. Tout ce que je mange a le même goût. Et mes … » Le sanglot est trop lourd, il interrompt mon explication sans que je puisse l’en empêcher. « … mes pouvoirs. Ils ne sont plus là. »

J’aimerais pouvoir lui expliquer ce que ça signifie mais je ne suis pas sûr d’en être capable. Depuis que je suis enfant, il y a cet appel dans mes veines, cette pulsation dans ma poitrine. L’air, toujours, sa présence rassurante ou impétueuse, ses travers et sa douce euphorie. Les vents, les inspirations assoiffées, l’air, mon élément. Mon élément.
J’avoue finalement, vaincu.
« Je ne sais même plus si je suis un nymphe. »

TW : captivité, drogue, torture

Je n’imagine pas l’enfer que tu as vécu.
Eh bien, moi non plus, Shoshana. Je n’imagine pas, je ne peux pas imaginer ; je n’ai plus rien qui le permette. Ils ont emprisonné mon corps et ont torturé mon esprit. Je suis une coquille vide sur laquelle tu plaques des attentes que je ne peux pas satisfaire. Tu voudrais me voir me relever, être un semblant de l’homme souriant que j’ai été pendant longtemps. Mais je ne peux pas.
La tête enfoncée dans le nuage vertigineux du temps que j’ai passé ici, je l’écoute me raconter. Le gouvernement, le sérum … cet enfer que je sens dans mes veines et qui grignote chaque jour un peu plus le bout de raison qu’il me reste. Bien sûr, j’avais aisément fait le lien entre mes piqûres quotidiennes et l’absence de mes pouvoirs : savoir que le processus est systématisé, là-dehors, que mes frères et sœurs doivent souffrir des doses qu’on leur met sous la peau s’ils refusent de se recenser, me rend malade. Le gouvernement ne semble même plus faire semblant de prôner la cohabitation. Leur bienveillance s’est abolie au moment où Kane a chuté. Difficile de ne pas me sentir coupable d’avoir été le déclencheur d’une ère sombre de notre histoire : pour autant, je sais que ces crimes perpétrés contre notre envol couvaient depuis longtemps déjà. Simplement, le vice-président a enfin mis sur le tapis les menaces qui planaient dans l’ombre. J’imagine qu’il ne s’en cache plus, désormais, qu’il se pavane avec ses discours sur la paix et la sécurité tandis que, dans des ruelles crades, les miens deviennent fous sans leurs pouvoirs. Shoshana elle-même, face à moi, me confie le vide infini creusé dans ses côtes sans ses sœurs. Je serre les dents.
Certains sont nés avant la honte.

Cette simple pensée, anodine, qui d’ordinaire m’aurait rendu un peu triste face au monde à venir, rallume dans le noir de mon thorax quelque chose qui ne brûlait plus. Une minuscule étincelle, flammèche à peine, une lumière au cœur des ténèbres.
Ma colère. Rampante, je la laisse prendre possession de mon ventre.
Sans même me relever, je me traîne jusqu’à la cloison de verre trempé qui sépare nos deux cellules. Mon corps tout entier à l’affût, j’aimerais que Shoshana s’approche, qu’on établisse à travers elle un semblant de contact humain. J’ai bien conscience que je ne sentirais rien de sa chaleur mais, au fond, ce n’est pas si grave. Simplement savoir qu’elle est là, que je ne suis plus seul désormais, m’aide à garder les idées claires. Au moins pour l’instant.
Le front contre le verre, je regarde la buée se former à chaque fois que j’expire un peu : ce simple fait semble suffire à me rappeler que je suis vivant.

Je ne sais pas ce qu’on va devenir.
« Il faut qu’on sorte d’ici. » je dis, voix cassée par mes cris.
Seule solution, seule certitude qui s’impose. Maladroitement, je pose ma main étendue sur la cloison, la paume froide, les doigts écartés.
« Shoshana. » je reprends, l’air grave. « On va dormir côte à côte, manger côté à côte, passer nos journées côte à côte sauf lorsqu’ils nous emmèneront. C’est ça, notre force. On va devenir une équipe. Je sais que je ne deviendrai plus fou, maintenant : chaque fois que je frôlerai la mort, tu seras là pour me relever. Et je ferai la même chose pour toi. »
Ma voix enfle, à force de se rappeler qu’elle a été faite pour guider avant d’être faite pour hurler. Tourbillonnantes, les sessions du Conseil remontent et je sens ma vieille éloquence qui pointe le bout de son museau.
« Ils sont peut-être liés par leur haine. Toi et moi, nous avons bien mieux : nous sommes liés par notre espoir. »
C’est cela, qu’elle ravive en moi, que j’espère raviver en elle. Cette colère, cette flamme minuscule, c’est elle qui nous donne le pouvoir de changer ce monde qui devient fou. Celui de soulever les montagnes, de croire enfin à notre envol loin de ces murs blancs de malheur. Celui d’endurer encore, encore trois mois si il le faut, à l’idée de retrouver ensuite ceux pour qui nous avons subi.
Ma main se presse un peu plus fort contre la vitre.
« Chaque jour, on se parlera, on se dira tous ceux qui nous attendent dehors. On se dira tout ce qu’on fera une fois sortis pour changer ce monde qui ne tourne pas rond. On échafaudera nos plans. On va devenir proches, toi et moi, beaucoup plus proches qu’ils ne le pensent, et on va sortir de ce trou. » Yeux bleus plongés sur son visage sale. « Une fois dehors, on reprendra nos luttes et nos vies ; mais on restera une équipe. »

Je conclus, d’une voix vibrante par la détermination sourde.
« Je te le promets. »