Temporalité
Nous sommes en 2022 Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 1639275293
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Enfys Fitzgerald
Enfys Fitzgerald
MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Personnage
: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Vies_Enfys

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Aes_persys

Pseudo / Pronoms : Titus
Messages : 125
Âge : 2.676 ans
Nombre de dés : 5
Résidence : Barney Circle, Washington D.C.
Profession : Agente immobilière et matriarche
Faceclaim : Halsey
Pouvoirs/capacités : Illusion, principalement à partir des rêves, des peurs et des obsessions
Crédits : Ellaenys
Disponibilité RP : oui !
Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / Gabrielle
Points : 503
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Mar 30 Aoû 2022 - 0:57
Enfys Kirke
consciousness is too hard a burden to bear
feat
Halsey
crédits
soletar
personnage
PV
nom
Les noms de famille ont toujours été une partie difficile à créer pour celle à qui on en a jamais donnés. Avec Kirke , elle espère effacer les erreurs de ses dernières vies, en se recentrant sur ce qui a toujours eu le plus d’importance pour elle : sa foi.
prénom
Enfys , un prénom de plus dans une liste qui semble interminable. Et si les sonorités sont belles et que l’image de l’arc-en-ciel va bien avec son humaine, elle n’y est pas plus attachée que ça.
âge
2676 ans, ça commence à faire. Certes, sa condition de djinn ne lui a permis d’être sur terre que 685 ans, mais ça reste une éternité. La mémoire se trouble parfois, les émotions disparaissent et l’humanité lui semble une éphémère plaisanterie.
date et lieu de naissance
19 janvier de l’an 654 avant notre ère, à Mytilène, sur l’île de Lesbos, en Grèce. Un temps béni auprès de ses mères.
origines
Grecques. Dans son corps actuel, métis européenne et afro-américaine
genre/pronoms
Elle/féminin Comme tous les djinns, le genre est flou pour elle mais ses formes ont été majoritairement féminines, suite à l’éducation de ses mères
orientation sexuelle
Pansexuelle , plus par absence d’empathie que par déconstruction. Autrui l’intéresse moins que la potentialité de nouvelles expériences et, si elle ne se définit pas comme aromantique, l’amour est une des émotions qu’elle n’arrive plus à ressentir depuis sa « mort » aux mains de Lucrezia Dizzalyr Borgia.
groupe
Djinn . Elle a mis du temps à découvrir ce qu’elle est et elle l’embrasse à présent entièrement. Elle en a toutefois une conception très particulière : à la fois religieuse, obsessive et créatrice.  
allégeance
Elle est au service de l’Ordre de Caïn , tout simplement car son humaine l’est aussi. Les crânes, les prophéties et la suprématie l’intéressent bien moins que la réalisation du plein potentiel de Perséphone.  
recensement
Recensée . Aucune honte d’être djinn, elle aimerait même le crier au monde entier et le fait un peu avec son métier.  
profession
Agente immobilière , spécialisée dans les villas et duplexs de luxe. Les illusions aident pour pousser à la visualisation. Ce n’est clairement pas le métier le plus prestigieux qu’elle ait exercé au cours de ses vies mais elle s’amuse et a les ressources et le temps libre nécessaire pour mener à bien ses autres projets.
lieu de résidence
Un duplex dans les plus hauts étages de la Tour de Verre, le plus haut building du quartier St. Anne à Seattle .  
signes distinctifs
Enfys apparaît rarement en public sans être maquillée et habillée à la perfection. Encore plus que dans ses dernières vies, elle considère son corps actuel comme un jouet sur lequel expérimenter tatouages, tenues strictes ou excentriques, maquillage et bijoux.
pouvoirs/aptitudes/particularités
Enfys est une maîtresse de l’illusion . Ses pouvoirs se concentrent sur faire apparaître comme réelle les rêves des humain.e.s.

Si, pendant longtemps, ses pouvoirs lui ont surtout permis de développer la créativité des artistes et apaiser les conflits en tissant le dialogue, ce n’est plus son objectif. Aujourd’hui, ce sont les obsessions, les paranoïas, les phobies, les cauchemars et les théories du complot qui sont ses cibles. Le merveilleux et l’horrifique dansent ensemble et Enfys savoure faire s’effondrer les marins sur ses mirages, enfermer les braves dans leurs propres peurs.

Avec plusieurs millénaires d’existence, Enfys a développé une maîtrise experte de ses pouvoirs et une connaissance accrue de la psyché humaine. Toutefois, comme tous les djinns qui n’ont pas tué leur lien, elle a un physique faible et facilement épuisable.

 

Où vous trouviez-vous durant la guerre ?
En raison de la trahison de son humaine précédente, Enfys était au Purgatoire . C'est Perséphone qui lui a tout raconté sur la guerre, et elle hurle de rage à l'idée d'avoir raté un tel événement dans l'Histoire.

Comment avez-vous vécu la révélation du surnaturel ?
Encore une fois, elle en veut à Dolorès pour l'avoir empêché d'être un témoin direct de cet événement unique. Son avis, à présent, est ambivalent : elle est fière d'être djinn et de pouvoir l'annoncer de partout mais aussi agacée que ce ne soit plus quelque chose d'incroyable.
Elle a trop d'arrogance pour penser que les humains pourraient la menacer.

Que pensez-vous des différents groupes de pouvoirs émergents depuis la guerre ? (ordre de cain, cercle des chasseurs, pacte de l'ombre, résistance ...)
Enfys a l'impression d'avoir vu mille fois des groupes semblables se former. La Résistance ? Elle a déjà écrasé de nombreux blancs chevaliers avides d'illusoire liberté. L'Ombre ? Elle sait bien qu'il n'y a que le feu qui puisse briller assez fort pour la faire disparaître. Caïn ? Il n'est que le nouveau sur la suite des humains obsédés par le pouvoir. Les chasseurs n'ont pas le moindre intérêt.
Seule l'intéresse Perséphone, en théorie. En pratique, elle cherchera probablement aussi à créer un maximum de discorde entre tous les groupes, afin d'accélérer une nouvelle guerre, dont elle ne sera pas exclue cette fois.

Que pensez-vous de la politique menée par le gouvernement depuis les évènements d'aout 2021, dont le recensement surnaturel obligatoire ?
Encore une fois, Enfys pèche par orgueil et ne voit pas le mal que le gouvernement pourrait faire avec ça. Elle s'annonce fièrement tout en dissimulant pour l'instant ses intentions vis-à-vis du gouvernement.

Que signifierait pour vous le retour de Dark Dragon ?
Un récit incroyable. Un tel événement serait un tel ajout à la légende d'Enfys qu'elle ne peut pas ne pas vouloir participer à son retour. Qu'importe pour elle les conséquences, elle veut voir la révolution qui mènera à un monde entièrement différent.

anecdotes

Empathie variable
Enfys est âgée, trop âgée. Elle a parcouru trop d'époques, rencontré trop d'êtres et assisté à trop d'horreurs. Cela fait longtemps que la vie mortelle, humaine comme surnaturelle, n'a plus de valeurs à ses yeux. Elle est tout bonnement incapable de considérer autrui comme ses semblables, comme des êtres conscients. Elle n'accepte comme réel et certain que ses propres sensations. Autrui, à peu d'exceptions prêt, n'est qu'un moyen de découvrir de nouvelles expériences, des émotions différentes.
Oiseaux dans le ciel
Enfys est toutefois loin d'être nihiliste. Elle a une certitude quant à la raison de son existence. Les humain.e.s qui l'ont appelée et auxquel.le.s elle a répondu sont sous sa protection. Elle prend comme une responsabilité catégorique le fait de les aider à accomplir leurs souhaits. Ces personnes sont les seules envers qui l'empathie d'Enfys se dirige. Cette affection est donc comme un flot : violente et presque obsessive, adorante et autoritaire.
Divine djinn
Enfys a une foi très particulière. Durant un certain nombre de ses incarnations elle a été comparée à une divinité, en raison de ses pouvoirs et de son immortalité. Toutefois, elle ne croit que dans le Dieu unique et trine des chrétiens, et ce depuis environ 1.700 ans. Elle pense même que les djinns sont élu.e.s par Dieu pour aider les humains, qu'iels sont d'une nature proche de celles des anges. Si les commandements évangéliques lui ont longtemps parlé, elle ne s'intéresse plus aujourd'hui qu'aux notions de Pardon et de transcendance. D'amour, en effet, elle est presque incapable et le meurtre comme les autres péchés ne lui provoquent plus aucun regrets.
Faible mais compétitive
Enfys a beau avoir un corps de djinn, peu apte aux efforts, elle a toujours tenté de le pousser vers ses limites. Elle est très bonne cavalière, pratique l’escrime et le tir à l’arc à son niveau. L’invention  des armes à feu fut toutefois pour elle un soulagement et elle possède aujourd’hui une douzaine de pistolets et fusils. Sa dernière passion est le tennis où elle aimerait avoir au moins un niveau semi-pro. Toutefois, son corps ne suit pas, et c’est pendant ses entraînements éprouvants qu’elle regarde avec le plus d’envie le corps de Perséphone.
Errante déterminée
Elle a beau dire le contraire, Enfys ne sait pas quoi faire de sa vie. Un temps elle avait voulu archiver les plus belles créations de ses liens. Plus tard, elle a même voulu être elle même artiste. Et Dizzalyr a détruit tous ces rêves. La persuasion que morts et destructions mèneraient vers plus de récompenses commencent à se craqueler. Alors, aujourd'hui, elle collectionne les œuvres des sociétés qu’elle aurait pu côtoyer si elle n’avais pas perdu son temps avec ses liens.
Trois secrets
Enfys dit que Dizzalyr a détruit toutes les œuvres qu’elle avait protégé de ses anciens liens. C’est vrai des œuvres italiennes (et notamment byzantines, ramenées en Italie au XVe siècle). Pourtant il reste des œuvres en trois endroits : à Jérusalem, à Palerme et à Kiev. Très peu de personnes connaissent ce secret.
L’art est une science
En plus de sa créativité et de sa connaissance de la psyché humaine, Enfys, grâce à ses liens avec de nombreux brillants savants, est extrêmement intelligente et maîtrise parfaitement les méthodes scientifiques. Les problèmes mathématiques sont l’un de ses passe-temps favoris dans le Purgatoire.
Porte-drapeau du matérialisme
Depuis sa dernière vie aux États-Unis d’Amérique triomphants, Enfys accorde encore plus d’importance qu’auparavant au paraître et à la richesse ornementale.

chronologie

TW : meurtres, génocide, suicide, secte

654-618 avant J.-C.
Aédé naît le 19 janvier à Mytilène sur l’île de Lesbos. Elle est élevée par Sappho , son lien, et ses dames de compagnie, qu’elle considère toute comme ses mères. Elle ne le sait pas, mais elle est la fille d’Asarith . En 629, elles s’exilent toute à Syracuse. En 618, elle décide de rester en Sicile quand Sappho repart après la mort du tyran mais à la place retourne au Purgatoire.
532-529
Appelée Brtakamya par l’empereur achéménide Cambyse II pour qui elle décore les palais de Suse et de Persépolis, elle refuse finalement de lui obéir lors de sa conquête de l’Égypte.
365-340
Vanth est liée à Mélété , une prêtresse-sorcière d’Hadès entre Naples et Capoue. Elle rencontre les gorgones et les nymphes mais son lien est tué par les Romains lors de la guerre latine.
310-261
Se fait passer pour la déesse Xochiquetzal et participe à la fondation de la ville de Teotihuacan et de ses temples gigantesques par les Nahuas.
160-130
Conseillère du roi gréco-indien Ménandre-Milinda Ier sous le nom de Polymnie. Retrouve son père, Asarith .
99-139 de notre ère
Compagnon aux noms multiples de Zhang Heng , savant et lettré aux nombreux talents à la cours des Ming.
301-337
Judith, protectrice de l’évêque et historien Eusèbe de Césarée entre persécutions et essor du christianisme. Se convertit au christianisme.
385-415
Femme de compagnie de la philosophe et scientifique Hypatie d’Alexandrie sous le nom de Mélpomène.
536-558
Accompagne une aristocrate gauloise d’Arles qui pendant les guerres d’Italie de Justinien tente de récupérer un maximum de textes et d’œuvres et les ramener à Constantinople. L’aristocrate se fait appeler Égérie et appelle sa djinn Brigit.
688-703
À la demande d’Aksel , héritier de la royauté berbère pendant les invasions arabes, elle devient Dihya, ou Al-Kahina. Elle est finalement vaincue et se convainc de la primauté de l’art et du pacifisme.
790-825
Accompagne la première arrivée des austronésien à Hawaii. Crée une communauté pacifique entre humains, sirènes et nymphes.
1018-1054
Idunn, conseillère et amante de Iaroslav le Sage , roi de Kiev. Elle l’aide à la christianisation du royaume, la diplomatie avec l’empire byzantin et la construction de Sainte-Sophie de Kiev.
1100-1150
Ariane, protectrice de Georges d’Antioche à la cour de Mahdia puis surtout de Palerme sous le règne de Roger II. Ignore e plus en plus la politique et la guerre pour se concentrer sur l’art, et notamment le sien.
1218-1238
Mârût protectrice de Ihab , historien natif de Samarkand, pendant les invasions mongoles. Commence à en avoir assez de sa propre impuissance.
1303-1335
Hârût, à Tombouctou, protège la famille de Djibril , simple potier, jusqu’à ce qu’il soit chargé de la construction de la mosquée Dinjgareyber. Adopte le père d’Althéa .
1399-1434
Elle retrouve Teotihuacan et se fait à nouveau passer pour une déesse : Nexoxcho. Participe aux sacrifices dans le cadre des guerres d’alliance avec les Aztèques de Tenochtitlan et commence à oublier le pacifisme.
1492-1527
 Caterina Vespucci, conseillère de Nicolas Machiavel , à Florence. Rencontre Lucrezia Borgia et tombe sous son charme mais refuse de tuer son humain.
1611-1631
Madeleine Delaroche, confidente d’Anouk Jansenn , apprentie peintre d’Amsterdam qui rêve de travailler auprès d’Artemisia Gentileschi. Terrifié par Lucrezia , elle finit toutefois par arriver à Naples où la Borgia, devant son refus de tuer son humaine, détruit toutes les œuvres d’arts des anciens liens de la djinn, avant de tuer Anouk.
1688-1722
En pleine crise existentielle, Jeanne « Calliope » Dubois, accompagne Antoinette Moulin , musicienne itinérante et trappeur vivant en Nouvelle-France. Incapable de s’attacher à son humaine et à ses créations, elle erre le long de la côte Est, passant notamment par Salem pour le retour des dragons et s’arrêtant à la Nouvelle-Orléans pour sa fondation.
1792-1820
Calypso accompagne Giulia lors du dernier âge d’or des pirates des Caraïbes. Au-delà de son amour pour son humaine, la djinn ne ressent plus d’empathie pour aucun humains et le pacifisme n’est plus qu’un lointain souvenir.
1837-1864
Magu, conseillère de Hong Xiuquan , le dirigeant des Taiping. La djinn commence à accepter que si l’art est éphémère, autant graver sa présence dans le marbre de l’histoire. La guerre civile la plus sanglante de la Chine est cette première occasion.
1880-1900
Juliet Boethia est liée à une série de meurtres à Whitechapel. Elle n’en a jamais dit plus à quiconque.
1916-1945
Brunehild Thurin accompagne Hans Frank depuis les associations d’étudiants de droit d’extrême-droite en pleine première guerre mondiale jusqu’à devenir gouverneur de la Pologne occupée par les nazis. Entre temps, elle tente de convaincre Solveig Delacroix que sa façon d’être une djinn est la meilleure.
1974-1994
Maria Mattone, femme de mains de Jo di Mambro , fondateur de la secte de l’Ordre du Temple Solaire. L’utilise comme couverture pour voyager et accompagner Morrigan .
2009-2013
Marylin Cooper, amie forcée de Dolorès à San Francisco. Est renvoyée au Purgatoire par celle-ci lorsqu'elle devient sorcière.
Septembre 2020-aujourd'hui
Perséphone Fitzgerald fait appel à Enfyspour tuer sa famille de dragons. Une fois le parricide effectué en janvier 2021, elles rejoignent ensemble l'Ordre de Caïn.

prénom / pseudo
Titus
âge
24
région
IDF
double compte
Dakota / Viktoria / Azur / someone pls stop me
comment avez-vous connu le forum?
Le phare dans la cité de la nuit tout ça
votre couleur préférée?
Bleu
si vous étiez un animal?
Encore et toujours un chat
dernier mot
ça fait huit mois que je vous parle d'elle sans cesse : j'espère qu'elle vous plaira ma psychopathe adorée
MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Enfys Fitzgerald
Enfys Fitzgerald
MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Personnage
: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Vies_Enfys

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Aes_persys

Pseudo / Pronoms : Titus
Messages : 125
Âge : 2.676 ans
Nombre de dés : 5
Résidence : Barney Circle, Washington D.C.
Profession : Agente immobilière et matriarche
Faceclaim : Halsey
Pouvoirs/capacités : Illusion, principalement à partir des rêves, des peurs et des obsessions
Crédits : Ellaenys
Disponibilité RP : oui !
Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / Gabrielle
Points : 503
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Mar 30 Aoû 2022 - 0:58
NB : ne considérez pas ce que dit Enfys comme une leçon d’histoire, ni comme un avis de l’auteur.


645-618 avt JC / Lesbos, Grèce / Aédè x Sappho

Viens à moi, tout ce que désire mon âme exauce-le

«  Alors, tu veux connaître mon histoire ? Assieds-toi, douce enfant, ça va prendre du temps. » Je me lève pour mettre de l’eau à chauffer et place sous le diamant un vinyle de Maria Callas. «  Quand je suis venue au monde, on m’a d’abord appelé Aédé, en raison de ma belle voix. D’après mes mères, des marins traversaient toute la Méditerranée jusqu’à Lesbos pour venir m’écouter, mais je pense que c’est ce qu’on dit aux petites filles pour les motiver. Je te dis « mes mères », parce que je n’ai jamais vraiment su qui était ma génitrice. C’était tout un groupe de femmes, de belles aristocrates grecques qui vivaient entre elles de vin, d’olives et de poésie. Tu connais sans doute la plus célèbre, Sappho, l’une des seules poétesses dont le nom ait traversé les âges» Je caresse du doigts quelques ouvrages dans ma bibliothèque avant de me retourner avec un sourire vers Perséphone. J’agite doucement la main et mon salon semble être devenu une terrasse éclairée par un chaud crépuscule méditerranéen, au dessus des flots. Des femmes brunes vêtues de chiton colorés jouent de la lyre, chantent ou écrivent en harmonie. Sur les côtés, un groupe d’hommes, des aèdes, nous écoutent, comme si nous étions des reflets de la muse Égérie. Je me souviens qu’ils nous écoutaient toutes, mais surtout Sappho et que, de toutes, c’était moi que Sappho écoutait la plus. « C’est elle qui m’a tout appris sur le monde, l’amour, le pouvoir et les déesses. On priait surtout les Muses et Aphrodite, parce que la Beauté était ce qui nous intéressait le plus. » Je me tais quelques instants, les yeux fixés sur des lèvres qui chantent des hymnes perdues à jamais, détruites par le temps pour quiconque d’autre que ma mémoire floue. « Mon père, je ne l’ai jamais vu. Mes mères m’ont simplement dit qu’il était un daimon, un être presque divin, et que j’avais probablement hérité de sa nature. » Des siècles plus tard, j’ai appris qu’il s’appelait Asarith. C’est toutefois une information dont ma chère humaine n’a clairement pas besoin. « Bon, je te passe les détails, mais lorsque j’ai eu 25 ans, un tyran a chassé ma famille de l’île. Enfin, un tyran... » Je soupire, alors que l’illusion disparaît, avant de m’asseoir à côté d’elle. « Comprend bien cette leçon que j’ai mis des siècles à saisir, mon oisillon. La luxure n’est pas une histoire d’un plaisir ou d’un autre qui serait défendu. C’est lorsque les plaisirs t’aveuglent. La terrasse que je t’ai montré était belle, comme notre vie à cet endroit. Mais pendant que nous profitions de l’oisiveté, esclaves et plébéiens souffraient en silence. Alors quand un homme leur a promis le changement, pourquoi auraient-ils défendus des aristocrates qui ne partageaient rien avec eux ? C’est l’enseignement que j’aurai du apprendre il y a plus de deux mille ans : l’art n’efface pas tes devoirs. » Le regard froid, je passe mes doigts dans les mèches rousses de mon humaine. « Comment ça ? » Me répond-elle en reculant la tête. Je continue en souriant légèrement. « Tu vas comprendre. Toujours est il que nous avons fui de l’autre côté de la Méditerranée, à Syracuse, sur l’île de Sicile. Et là, Persy, je suis tombée amoureuse. Pas d’une personne, mais d’une île. Oh, la Sicile ! » Je m’exclame presque, le regard brillant et ma main serrant fort celle de Perséphone. « Oh si tu la voyais. L’Italie est la merveille du monde et la Sicile est sa couronne. Un jour nous… Enfin, j’y reviendrai. Je t’ai dit que ce récit serait long. Nous vécûmes heureuses à Syracuse mais le cœur de mes mères se languissaient toujours de l’Égée, des portes de l’Asie, de la terre de leurs mères. Alors, dix ans plus tard, quand le tyran fut renversé, elles rentrèrent chez elles. Moi, même si je les aimais, je leur ai dit que je restais sur cette terre. Elles comprirent, m’embrassèrent, prièrent une dernière fois avec moi l’Ode à Aphrodite puis partirent. Je regardai la voile disparaître au loin quand ma vue se mit à se troubler. Les sons s’amenuisaient, les couleurs disparaissaient. J’ai hurlé, mais il n’y avait plus aucun écho. Je n’avais aucun moyen de le savoir, mais, de moi-même, je venais de m’enfermer dans le Purgatoire. » Je me pose quelques instants, savourant les sensations de ce monde, d’autant plus après tant d’années passées dans ce vide. Perséphone reprend : "Alors si on s'éloigne trop, on... tu... le lien se casse ?" « Non, il ne faut juste pas que nous nous nous « abandonnions ». Comme tu dis : nous sommes liées. Sans ça, je n’ai pas de raison d’être ici. »




532-529 avt JC / Persépolis, Iran actuel / Brtakamya x Cambyse II

Après quelques instants, je reprends. «  J’ai hurlé, seule, pendant une éternité. Je n’avais aucune idée d’où j’étais, de ce qui se passait. Les djinns étaient bien plus rares, alors, et presque personne ne connaissaient leur existence. Personne ne m’appelaient. Jusqu’à ce que j’entende une voix. Le nom de Cambyse II a moins traversé les âges que celui de Sappho mais, en son temps, il était murmuré avec peur, du Nil jusqu’à l’Indus. Il était le roi des rois de l’empire achéménide, le plus grand et puissant que l’Ancien monde ait alors connu. À sa cour il avait des mages qui avait du lui parler des djinns, je suppose. Toujours est-il que je suis apparue devant lui, terrifiée. Je lui ai parlé en grec, et il a sourit. Il m’a répondu qu’il était le fils de Zeus, qu’il avait été désigné pour régner sur ce monde. Il m’a appelé Brtakamya, ce qui veut dire en perse « celle qui accomplit les vœux. » Je l’ai suivi, hésitante. Il faut que tu comprennes : mes mères m’avaient parlé de ces histoire de daimon, de magie, mais j’y voyais surtout des contes. Certes, parfois, mes paroles avaient l’effet du vin sur autrui, et les visiteurs en étaient tout effrayé, mais pour moi c’était seulement la nature. Pour la première fois, je comprenais que j’étais autre. Pas humaine, mais alors quoi ? Heureusement, les enseignements d’Aphrodite me permettaient d’oublier toutes ces questions. Cambyse voulait des palais flamboyants pour impressionner ses sujets. Alors j’ai utilisé mes pouvoirs ainsi que ce que j’avais appris auprès de mes mères pour inspirer les artistes. Mes rêves les guidaient vers des merveilles d’inventivité. » D’un geste, je fait en sorte que le mur entre la cuisine et le salon semble être celui de la chambre royale de Persépolis tandis que celle qui donne sur le jardin était celle de la cour de justice de Suse. « Mais Cambyse était envieux, il voulait toujours plus. D’abord que j’utilise mes pouvoirs pour mentir aux ambassadeurs étrangers, leur faire apparaître nos murs plus forts, nos armées plus nombreuses. Et j’ai découvert comme ça le mensonge, la manipulation. » Je souris à ma chère humaine. « Sur le moment ça me paraissait horrible, mais en fait c’est plutôt sympa, pas vrai ? Enfin, je n’étais avec lui que depuis trois ans lorsqu’il m’a ordonné d’accompagner ses armées. Il me prétendait que nous allions défendre les frontières, mais j’ai vite compris qu’il y avait un problème. Nous traversions le Sinaï quand je l’ai confronté. Il voulait envahir l’Égypte et ajouter pharaon à sa ribambelle de titres. J’ai refusé de l’aider dans cette guerre et la dernière chose dont je me souviens est son visage plein de rage et d’envie. » Mes illusions s’effacent à nouveau, mais pas mon sourire. « Ça ne l’a pas empêché de mener à bien sa conquête et l’Égypte ne fut plus indépendante pendant presque deux mille ans. Mais moi ça m’a appris quelque chose de fondamental : on ne dit pas non à son humain. » Je souris à Perséphone. On ne dit pas non, on ment assez pour que non devienne oui. Mais tu apprendras ça, ma douce colombe.  




365-340 avt JC / Capoue, Italie / Vanth x Mélété

«  Tu imagines aisément mes doutes. Qui suis-je ? Que suis-je ? Où-suis je ? Qu’est-ce que je dois faire ? Le noir m’a avalé pendant un temps qui m’a semblé une éternité et ces questions m’occupaient sans cesse. Au moins j’avais du temps, tu me diras. Je n’avais que deux certitudes : je ne suis pas humaine et les créations de ceux-ci sont ce qui donnent un sens à mes existences. » Je soupire en me levant pour verser le thé. « Une vérité pour une illusion. » Les parfums d’herbes et d’agrumes me ramènent au passé. « Bref, on a pas toute la journée. Une voix m’a finalement ramenée à la lumière. Elle s’appelait Mélété, elle m’a appelée Vanth, parce que c’est le nom étrusque de la messagère de la mort. Elle était une… hmm… Excuse-moi, je retrouve le nom en osque mais ni en latin ni en anglais. Faudra que t’apprennes l’osque si tu veux toute l’histoire. » Elle sourit mais ne me semble pas plus motivée que ça. Je ne peux pas lui en vouloir alors je lui souris. « Toujours est-il, ça avait un rapport avec Hadès, la préparation vis-à-vis de la mort, tout ça. Je retrouvais chez elle la sagesse de Sappho, mais elle avait en plus l’intérêt pour tous. Elle entourait la mort de mystères et d’art pour lui donner un sens, tu vois ? Tu imagines bien que pour moi tout ceci, la jeune immortelle, c’était proprement fascinant. Enfin. Elle vivait à Neapolis, la ville qui est devenue Naples, et le fait qu’une femme ait un rôle aussi important ne plaisait pas à tout le monde. C’est pour ça qu’elle m’avait appelée, elle cherchait une protection divine contre ses ennemis. Cette fois, je savais mieux utiliser mes illusions et nous avons pu fuir la cité, d’abord pour Pompéi, puis pour Capoue. » Je sers le thé à Perséphone avant de me remettre à ses côtés. « Je te passe les travaux que nous avons fait, les nécropoles décorées, les cérémonies consacrées… Mélété était pleine de surprises, on pourrait dire excentrique : elle m’a fait découvrir ce qui n’est pas dans les poésies des cours de Lesbos et de Persépolis. Par exemple, c’est avec elle que j’ai découvert l’existence d’autres magies de la mienne, du surnaturel des nymphes et des gorgones. » Je sirote en me remémorant les délices de Capoue. « Mais bon. Tu te souviens que je t’ai dit que la Sicile est la couronne de l’Italie ? Elle a son antithèse, la malédiction purulente qui détruit de l’intérieur ce beau pays. Rome. Obsédée par son orgueil destructeur, elle cherchait alors, comme toujours, à dominer les autres peuples. Capoue fut une des premières victimes de ce qui fut appelée la guerre latine et les femmes de pouvoirs, étrangères et étranges qui plus est, sont les premières victimes. Ce fut ma troisième leçon : si j’échoue à protéger mon lien, je ne mérite plus de voir la lumière. » 




310-261 avt JC / Teotihuacan, Mexique actuel / Xochiquetzal x ?? "Phoebus"

« Le noir est donc revenu, et avec lui les questions. Que suis-je, vraiment ? Si je suis une humaine, pourquoi ne me laisse-t-on pas mourir ? Si je suis une divinité, pourquoi ai-je tant de malheurs, tant d’acharnement du destin contre moi ? Pourquoi tout ce que je crée est-il toujours détruit par les péchés des humains ? Ces questions me torturaient trop pour ne pas me pousser à écouter le moindre murmure d’appel. Ce fut le moins de temps que j’ai passé dans le Purgatoire mais aussi un des chocs les plus forts : je suis passé de l’oubli et l’obscurité à la nouveauté complète, la vie terrifiante de la jungle. Tout ceci était si différent de ma Méditerranée adorée que j’ai pris le corps de ce que je connaissais comme étant le plus étranger pour moi : ces femmes blondes du nord que je ne voyais que dans les marchés d’esclaves. » Je me lève, en attendant que le thé refroidisse, m’occupant un petit peu d’arroser mes plantes carnivores. « Ça m’allait bien le blond. Je devrai réessayer je pense. En tout cas ça me fut bien utile. Je ne le savais pas, et ça ne portait évidemment pas alors ce nom, mais j’étais au centre du Mexique, auprès d’un prêtre des Nahuas. Dans les sociétés d’Amérique avant la colonisation européenne, l’or comme l’argent étaient des symboles divins, liés au soleil et à la lune, au masculin et au féminin. Alors ce corps que j’avais choisi par hasard, cette blancheur couverte de blondeur, il s’est immédiatement prosterné devant lui et m’a appelé Xochiquetzal, la déesse de la beauté, de la fertilité et des arts. J’ai souri, mais cette fois je voulais aussi apporter de moi dans le monde. Je l’ai nommé Phoebus, car il portait des pigments jaunes et il y avait un serpent mort à ses côtés. » Je frémis. Il y avait tant de serpents dans cette jungle et je hais les serpents. « Je ne te cache pas que la communication fut compliquée au début. Mais j’ai vite compris que mon Phoebus avait de grands plans : il voulait bâtir une ville à nulle autre pareille, où ses dieux seraient vénérés dans d’immenses pyramides. Voilà un objectif qui me semblait plus élégant que les invasions dont j’avais été la témoin. Entre mes illusions et le fait que l’on me prenait pour une déesse, ce fut… je ne dirai pas facile, mais possible, de l’accompagner dans la fondation par son peuple de la ville de Teotihuacan. » Je relance une illusion pour montrer à mon humaine l’une de mes plus chères créations. Les grandes allées longées de statues, les pyramides gravées monumentales… « Ce fut… Ce fut ma vie la plus longue, tu sais ? Un demi-siècle, c’est beaucoup pour une… pour quelqu’un comme moi. Et… Oui, ce furent les premières tentations, tu sais ? Quand on te prend pour une déesse pour si longtemps, c’est dur de pas le croire, de pas succomber à la gourmandise. Mais… Mais voilà, quand Phoebus fut trop vieux, il est le premier humain que j’ai accompagné avec le sourire. Du haut de la pyramide de la Lune, en regardant le ciel étoilé, c’est l’esprit calme que j’ai vu les étoiles doucement disparaître pour retourner à la nuit. »



160-130 avt JC / Sagala, Pakistan actuel / Polymnie x Ménandre

« Ma prochaine terre d’adoption me parut dans un premier temps aussi étrangère que les jungles d’Amérique centrale. J’étais à Sagala, près des rives de l’Indus, dans les montagnes que vous appelez maintenant le Pakistan. Pourtant, celui qui demandait mon aide parlait grec et portait des insignes me rappelant Cambyse II. J’avais manqué quelques épisodes entre le Purgatoire et Teotihuacan, alors je vais te résumer. » Je me lève, utilisant mes illusions afin de donner de l’incarnation à mon récit. « Peu après la mort de ma chère Mélété, un astre c’est levé en Macédoine, la plus brillante étoile de tout l’Ancien monde. Il s’appelait Alexandre et il a pourfendu les héritiers de Cambyse, détruisant Persépolis et la tyrannie achéménide pour la remplacer par sa propre domination. Du Danube au Nil, d’Ithaque jusqu’à l’Indus : l’Orient était devenu hellène. » Je soupire. « Enfin, tout ceci était longtemps avant mon retour. Le temps que j’arrive les Diadoques se déchiraient, des barbares préparaient déjà le retour de la domination d’Ahura Mazda tandis que Rome, toujours affamée, reniflait le long des faiblesses des héritiers de l’empereur… Mais tout ceci est bien loin de notre histoire. Mon humain s’appelait Ménandre mais était appelé par les locaux Milinda. Devant toutes ces langues et cultures, j’ai moi pris le nom de Polymnie. Mon petit aiglon voulait s’envoler, au-delà de ses montagnes, porter ses conquêtes au-delà de l’Indus où Alexandre lui-même s’était arrêté, devenir le premier roi grec de l’Inde. J’avais déjà dit non à un conquérant, mais il me semblait différent, et puis je ne voulais pas retourner dans le noir. Il était bien assez grand guerrier pour ne pas avoir besoin de mon aide pour la conquête de toute façon, c’était dans la suite où il avait besoin de moi. Les conquêtes amènent troubles et incompréhension, et tu connais maintenant le moyen que j’avais tendance à utiliser à cette époque : l’art, le dialogue, bla-bla-bla. » Je lève les yeux au ciel, incapable de ressentir la moindre émotion en revoyant mes anciennes créations, devant ces œuvres qui demandèrent tant de temps, d’effort… Tant de sueur inutile. « J’ai convaincu Ménandre de rencontrer Nagasena, un moine bouddhiste et il s’est converti, facilitant les rapports avec son peuple. L’art grec a rencontré celui du bouddhisme, dans une sorte de rencontre entre Orient et Occident, si tu crois dans ces conneries, et en tout cas ça a fait de belles choses et… et la paix je suppose. » Je passe sous silence comment j’ai géré l’avarice des alliés de Ménandre lui-même, le surnom de Héra, la rencontre avec les premiers djinns, les premières gouttes de sang. Ma chère Perséphone ne mérite pas encore de tout connaître. « Le roi s’est approché de la mort, comme tous les hommes. Moi j’avais commencé à comprendre mon rôle. »




99-139 après JC / Luoyang, Chine / Wengchangdijun x Zhang Heng

« Jamais je n’ai passé autant de temps dans le Purgatoire. » Le vinyle s’arrête et un nuage passe devant le soleil. Si j’avais voulu le mettre en scène avec une illusion, je n’aurai pas pu mieux le faire moi-même. « Mes doutes se sont confirmés : le virus de Rome s’est déversé sur le monde que j’avais aimé. Mes arts se soumettaient à des généraux paysans, mes poèmes pénétraient les lèvres d’incultes assassins et toutes les voix qui atteignaient ma noire dimension parlaient dans ce sale idiome qu’ils appellent latin. Une voix m’appela pourtant, elle aussi chez un empire, mais bien éloigné des enfants de la louve. Plus loin que les voyages d’Énée, plus loin même que le Tigre et l’Indus, mes yeux se sont ouverts, émerveillés, sur l’empire des Han. Zhang Heng était un jeune homme, orphelin de père, en route vers l’université impériale de Luoyang. Quand il est passé devant une source d’eau chaude, près d’un mont ancestral, il a demandé de l’aide, et je suis apparu dans son carrosse, tout sourire. Ce fut la première fois que j’ai essayé d’utiliser une forme masculine. Avec l’éternité devant moi, je pouvais bien faire des essais, pas vrai ? Mais ça a aussi été la dernière : finalement je ne me sens pas bien dans ses corps de… J’aimerai dire brute mais bref tu m’as comprise. » Je me relève pour mettre un nouveau morceau sur le tourne-disque. « Revenons à l’histoire. Heng m’a appelée Wenchangdijun, le nom du dieu des étudiants. J’ai souri, sans lui dire non mais tout en sachant, à ce moment là, que je n’avais rien d’une divinité. J’ai eu plusieurs noms chez les Han : Weng Chang, Uranie, Vulcain… Mon protégé était un poète, et je lui ai enseigné ce que j’avais appris, depuis Sappho jusqu’à Teotihucan. Mais dans cette société, à ma surprise et à mon plaisir, au début en tout cas, la poésie menait aux postes administratifs. Et mon Heng est allé haut : fonctionnaire aux côtés de l’empereur, il s’est mis à développer pour lui technologie, histoire, astronomie, législation… Je te passe le détail des découvertes, des créations, mais toujours est-il que nous nous sommes bien amusé, que nous avons beaucoup créé ensemble. Pourtant, la jalousie des hommes restait un frein. Chaque œuvre devenait un sujet politique, une opportunité de conflit, de débat et de violence. Si lui était vent debout contre les eunuques, les mensonges et la corruption, tout ceci commençait à me désintéresser et je voulais… » Je me retourne brusquement vers Perséphone, lui attrapant la main. « Je voulais seulement créer, Persy. J’ai un don divin, donné pour les hommes, et ce sont les hommes qui me mettent des bâtons dans les roues de façon permanente, refusant que j’aide les autres. Et j’étais trop faible alors, pas assez grande pour comprendre qu’à ce problème, il y avait une solution. » Mes yeux sont sombre, presque fous. « Enfin, j’y viendrai. Toujours est-il que, lorsqu’il eut cinquante ans, il revint à la cour de l’empereur et je le suivi sans enthousiasme. Je le laissai se débrouiller tandis que je mettais un plan à l’œuvre en confiant une copie de ses œuvres principales à un marchand kouchan. » Je souris. « Mais bon, je ne vais pas te spoiler. » Mon humaine a un petit rire, peut-être nerveux.




301-337 / Césarée de Palestine / Judith x Eusèbe de Césarée

Vous n'êtes plus des étrangers; mais vous êtes concitoyens des saints

«  Il s’est donc écoulé presque un millénaire avant que je revienne sur les rives de la Méditerranée. Rome régnait toujours, mais la louve était aux abois. Après avoir ignoré les prières de tous ses ennemis, depuis les fils de Baal jusqu’à ceux d’Epona, depuis le Pont jusqu’à la Calédonie, c’est la voix d’un vieux lettré qui m’a finalement convaincue. Il faisait partie d’une jeune secte orientale et craignait la vengeance de l’empire alors que celui-ci devenait de plus en plus conservateur sous l’impulsion des généraux qui avaient pris le contrôle face aux nouvelles menaces. » Je ne suis pas sûre d’être bien claire dans ma contextualisation, aveuglée par ma haine multipliée par le temps. « Eusèbe vivait à Césarée, la capitale de Palestine depuis que Jérusalem avait été détruite par Hadrien. Il était autant prêtre chrétien que philosophe platonicien, autant prophète exalté qu’historien sagace. Surtout, il avait peur, depuis que Dioclétien, le nouvel empereur, avait lancé une épuration de l’armée pour en chasser les chrétiens. Il attendait que le glaive impérial s’abatte sur lui et sur son atelier de production de Bible. Il n’a pas eu tort. Deux ans après mon arrivée, la première persécution à l’échelle impériale se déchaînait sur les fidèles du Christ. Le mentor d’Eusèbe, Pamphile, mourut en prison, et je du aider le lettré à fuir en Égypte, loin des autorités impériales. C’est là, dans le désert, qu’il finit par me convaincre. » La musique s’éteint alors que je soupire, fixant un crucifix sur le mur opposé. « On m’avait toujours dit qu’il y avait des divinités, on m’avait même prise pour une moi-même et j’avais bien vu que chaque peuple avait son panthéon différent, tous incompétents et incompréhensibles. Et puis il m’a fait lire sa Bible. Et ça m’a frappé. La poésie divine de mes mères étaient dans les Psaumes et le Cantique, l’impératif de bonté et de non-violence auquel je croyais encore, je le voyais en écho sur les lèvres de Jésus, l’harmonie communautaire que j’avais prêchée auprès de Milinda, elle était celle des apôtres, l’ingéniosité déterminée du peuple élu était la même de Jérusalem à Teotihuacan, la grandeur des fils d’Abraham dépassait Cambyse, Alexandre ou César tandis que la sagesse des prophètes égalait Zhang Heng et les autres savoirs que j’avais rencontré… Tout était clair : si je suis immortelle, c’est parce que je suis l’un de ces êtres que la Bible appelle des anges. Et mon rôle est de guider les humaines vers sa lumière. » Je souris fixement face au mur. Mes convictions ont changées depuis mais ma foi reste la même. « Toujours est-il. L’empereur Galère, le fils des Géants, a fini par se lasser des persécutions et nous avons pu rentrer en Palestine. Je me faisais alors appeler Judith, et je me faisais passer pour une aristocrate. Mes talents en illusion étaient alors assez forts pour faire passer une bicoque abandonnée pour une luxueuse villa, et tu sais comme l’argent appelle l’argent : je devenais vite influente. Sous ma supervision, Eusèbe devint évêque de Césarée, ses ouvrages parcoururent l’empire jusqu’à en faire une autorité, consultée par Constantin lors du premier concile œcuménique à Nicée. Certes il y eut de la paresse à surmonter et des soucis doctrinaux avec les suivants d’Arius mais tout ceci ne m’intéressait pas. J’étais dans mon enthousiasme, à penser que ma foi pouvait changer l’empire, que la louve pouvait être guidée par l’aigle de Luc plutôt que celui de Jupiter. C’était une période faste, ma douce, de retour sur les rives de la Méditerranée. »



385-415 / Alexandrie d'Egypte / Melpomène x Hypathie d'Alexandrie

« Quelques années plus tard, à quelques centaines de kilomètres de là, j’ai été appelée à nouveau. C’était aussi une lettrée, mais elle était bien différente d’Eusèbe. Hypatie était une jeune et belle aristocrate d’Alexandrie, héritière des grandes dynasties hellénistiques. Elle enseignait les mathématiques, l’astronomie et la philosophie dans le temple des Muses d’Alexandrie, le Musée. Elle ne croyait pas en Dieu, mais était douce et tolérante envers les chrétiennes comme moi. Je retrouvais en elle un éclat de Sappho et de Mélété et j’étais si heureuse de voir comme, malgré les années, malgré les démons de la Perse et de Rome, les lumières de ma Grèce brillaient toujours. J’ai donc accompli mon plan, que j’avais commencé sous Zhang Heng. J’ai contacté les héritiers des marchands kouchans à qui j’avais confié les œuvres de mon protégé. Dans le même temps, j’ai cherché les textes de Sappho et d’Eusèbe, écrit les histoires de Milinda, Cambyse et Mélété  et recruté des explorateurs afin de trouver Teotihuacan. Profitant de mes contacts avec les ateliers de copistes de Césarée, je fis faire des manuscrits que je répartis dans les cinq villes de la Pentarchie, afin de les protéger contre les épreuves du temps. » Je caresse quelques livres, à côté de mon canapé. « Et j’avais raison. Vingt ans après mon retour, ce dont j’avais toujours rêvé est enfin arrivé. Les Goths d’Alaric sont passés au-delà des remparts de Romulus et ont mis à sac la ville. Bien sûr je n’ai pas montré mon sourire mais… Ah, quel plaisir Perséphone…  » Je me sers un verre de vin pour fêter ça, tout sourire aux lèvres. « Mais la joie n’a pas durée. Les chrétiens, cela même que je pensais être mon antidote contre la folie de Rome et des hommes, m’ont montré subitement leur visage ténébreux. Jaloux de la vertu d’Hypatie et de son influence auprès des alexandrins, l’évêque Cyrille ordonna son meurtre. Je… Tous mes liens sont morts, naturellement, mais aucune n’a connu un destin aussi effroyable que ma chère philosophe. Dernière des vierges de l’Antiquité, dernière fille d’Artémis et d’Athéna, dévêtue en place publique et molestée à mort, j’ai ressenti toute sa douleur alors que je m’effondrais dans le Purgatoire. »




536-558 / Arles -> Constantinople / Birgit x Egérie

«  « Quoi qui arrive, l’art persistera.», c’est ce que je me répétais pendant qu’elle mourrait sous mes yeux. Et c’est le même souhait qui me rappela. Elle se faisait appeler Égérie, elle devait bien avoir un nom plus… normal, auparavant, mais elle n’a jamais voulu me le dire. En même temps, je l’ai rencontrée alors qu’elle fuyait littéralement son passé, devant la porte d’Arles. La cité, longtemps dernier rempart de la romanité, venait d’être conquise par les Francs. Au même moment, les bruits de l’arrivée des troupes impériales en Italie faisait grand bruit. Justinien voulait libérer l’Italie des barbares et des hérétiques et c’était pour Égérie l’occasion parfaite de secourir les manuscrits que l’aristocratie avaient laissés derrière elle quand elle avait fui, plus d’un siècle plus tôt. » Je m’étire : toute cette histoire commence à durer. « Tu as bien compris que les derniers sursauts de la louve ne m’intéressaient pas plus que ça. Mais une opération de protection des savoirs qui avaient été rassemblés par les conquérants de l’univers ? Ça, c’était un plan qui m’intéressait. Elle m’appela Brigit, du nom de la déesse celte du savoir, mais c’était assez comique étant donné que nous devions souvent nous faire passer pour des religieuses afin d’échapper aux violences de la guerre gothique. » Je désigne à Persy une peinture de saint Paul avec son épée. « Il faut que tu comprennes que la foi est une arme. Certes, c’est un outil, comme l’art, de la parole, qui permet d’atteindre son objectif sans violence. Surtout, c’est une arme de discorde pour tous ceux qui veulent l’utiliser. Toute foi est plurielle, et donc une occasion de violence et... » Je me rassois de façon droite. « Et pardon, je digresse ça n’est pas ce qui t’intéresse. Je te passe aussi comme j’ai découvert Rome pour la première fois, comme j’ai été étonnée de voir mon ennemie aussi vide et dévastée. Je te passe toutes les étapes, depuis la famine pendant le siège de Naples jusqu’à notre fuite temporaire à Carthage avant de revenir à Milan après la mort de Totila. Toute l’Italie semblait être un cadavre, à la merci du moindre charognard, et crois-moi, les candidats ne manquaient pas. Alors nous sommes partis avec nos trésors en direction de la nouvelle Rome : Constantinople, qui avait sur sa prédécesseure l’avantage d’être grecque. C’était le bon endroit pour entreposer tous nos monuments littéraires : à l’ombres des architectures monumentales de Sainte-Sophie, Irène et autres grandeur apportées par la cour de Justinien et Théodora. Théodora était… Il fait chaud non ? » Le mélange de vin, de thé et de souvenir des moments à la cour impériale sont un bon mélange. « Bref. Nous profitions de la vie après tant de travail quand la peste arriva. Mon hirondelle eut de la chance, elle mourut vite. Et moi je repartais en souriant, sachant que l’art persisterait. »




688-703 / Ifriqiya, Algérie et Tunisie actuelle / Dihya x Aksel

Je me lève pour me servir à nouveau du thé et caresse un sabre contre le mur. « Ma prochaine vie est l’une des plus étranges que j’ai jamais passée. Je me suis retrouvée dans un désert, face à un jeune homme à genoux. Il s’appelait Aksel, fils de Koceïla, et me suppliait de prendre sa place comme chef de la résistance berbère contre celui qu’il appelait « le calife ». J’ai mis quelques temps à comprendre que j’étais en fait revenue près de Carthage, dans l’actuelle Tunisie, et que l’empire de Constantinople était menacé par une nouvelle force : le califat musulman des Omeyyades. Jérusalem, Antioche et Alexandrie étaient déjà tombées, tout comme les successeurs de Cambyse II à l’Est. Certains disaient qu’ils étaient les nouveaux Huns, d’autres qu’ils étaient des démons envoyés par le Diable pour apporter l’Apocalypse, pour moi, ils n’étaient que les nouveaux impérialistes obsédés par la destruction de tout l’art des hellènes. On me disait que Constantinople avait tenue bon, et c’était tout ce qu’il me fallait savoir : mes livres étaient sains et saufs. Alors, je me suis dit : pourquoi pas ? Il m’appela Dihya, tandis que les arabes me nommaient al-Kahina, la devineresse. En effet, tu te doutes bien que je ne pouvais pas être une reine guerrière chargeant l’ennemi en armure ou quoi. J’utilisais mes pouvoirs pour motiver nos troupes ou perturber les musulmans. Ça fonctionna plutôt bien pendant près d’une dizaine d’années. Mes berbères fonctionnaient avec les troupes byzantines jusqu’à ce que Carthage tombe à son tour. Athéna du Sahara, nous étions le dernier rempart. Je tentais de me rappeler ce que j’avais vu durant tant de siècles de guerre pour réussir l’embuscade parfaite. Et alors ces soldats qui avaient vaincu Rome et la Perse, qui bientôt pourfendrait la Chine, les Goths, les Francs et tant d’autres : ils fuirent devant mes troupes. » Je bois mon thé en souriant. « Mais ce n’était pas assez. Cinq ans plus tard à peine, ils revenaient : plus nombreux, mieux préparés, déterminés. Mes troupes furent mises en déroute. Alors que je les regardais fuir, je me suis rendu compte que c’était la vie où j’avais le moins créé, celle dont il resterait le moins de traces. Alors pendant que les flèches atteignaient Aksel, je me jurais de ne plus céder à la guerre, de rester dans l’art. » Mon thé si sucré semble amer. « Qu’est-ce que j’étais conne. »




790-825 / Hawaï, Océan Pacifique / Kahuna x Inconnu

« Après le désert, je me suis retrouvée dans les immensités de l’océan pacifique. Mon humaine s’appelait... » Mon regard se perd dans le mur qui m’apparaît aussi hostile que les embruns. « Je suis désolée Perséphone… C’était il y a très longtemps et je n’ai jamais pu garder de traces de cette vie, comme tu peux l’imaginer alors… Je me souviens que… Euh… Nous cherchions une nouvelle île, nous avons vogué longtemps et nous sommes les premières à être arrivées sur celle que vous appelez Hawaï. Je… J’ai du me prendre pour saint Jacques, tu sais, je me souviens avoir aidé à créer une communauté pacifique, notamment avec les nymphes et les sirènes qui, dans cet espace isolé, pouvait laisser libre court à leurs pouvoirs mais… » Les souvenirs se troublent, les images me brûlent. « Je… Une autre fois peut-être, Persy. »




1018-1054 / Kyiv, Ukraine / Idunn x Iaroslav le Sage

« Toute notion de temps et d’espace était devenue pour moi assez difficile. C’est assez perdue que j’apparaissais devant un roi d’Europe du Nord. Iaroslav était le roi des Rus’, des guerriers vikings qui avaient conquis un immense royaume autour de Kyiv. Pourtant je n’étais pas dépaysée car il était le fils d’une porphyrogénète de Constantinople et son père l’avait converti au christianisme. Son histoire était aussi vieille que le pouvoir : héritier du trône, il avait été écarté lorsqu’un demi-frère au nom imprononçable avait assassiné ses frères avec l’aide d’un pouvoir étranger. Réfugié dans la république de Novgorod, il préparait sa revanche, recrutant tous les mercenaires varègues de la Baltique. Fidèle à ma promesse prononcée dans le Sahara, je lui déclarai que mes pouvoirs ne seraient pas utilisés dans la bataille, mais uniquement pour gouverner plus pacifiquement les peuples slaves sur lesquels il régnait. J’avais surtout un objectif : continuer l’œuvre de son père Vladimir, être la nouvelle Cyrille, afin de continuer la conversion au christianisme de ces contrées enneigées. Alors je te passe les détails belliqueux, le retour d’un autre frère vindicatif, la menace des Petchénègues, l’expédition ridicule d’un de ses fils contre Constantinople… Moi, on m’appelait  Idunn, l’éternellement jeune, et depuis Kiev je pacifiais les cœurs échaudés par tant de conquêtes, notamment l’empire d’Orient, et avec quelques succès si je puis dire. » Je baisse le ton, presque pour une confidence. « Ma plus grande création fut la cathédrale Sainte-Sophie. Pas celle de Constantinople, évidemment, celle de Kiev. J’y… Tu te souviens mes livres cachés à Constantinople ? J’en ai fait une copie qui sont enterrés sous l’abside orientale, protégés du passage du temps par la puissance de la pierre. » Au milieu de l’illusion de la cathédrale que je montre à Perséphone, mes yeux se posent sur le visage de Iaroslav, l’un de mes seuls humains pour lequel j’ai jamais eu une attirance romantique. J’essaye de détailler son visage, cherchant ce que je ne trouve plus aujourd’hui, ce que je ne ressens plus à présent.




1100-1150 / Palerme, Sicile/ Ariane x Georges d'Antioche

« Le purgatoire était presque devenu un endroit paisible, tant mes vies étaient des épreuves constantes : gratifiantes mais épuisantes. C’est à nouveau le roulis de l’eau qui m’a réveillé, mais cette fois, je pouvais sentir que c’était bien ma Méditerranée. Georges fuyait Antioche, suite aux violences des croisades, quand il s’est fait capturer par des pirates. En route pour un port musulman afin d’y être vendu comme esclave, il était terrifié, et sa voix était arrivée jusqu’à moi. Il était autant soldat qu’érudit et… Et bah j’aimais bien les hommes comme ça à l’époque. Hum. » Je me ressers du vin. « Arrivés à Mahdia, en Tunisie actuelle, je m’arrangeais pour qu’il ait un rôle de premier plan à la cour du prince ziride. Je dois t’avouer que c’était particulier de revenir sur les lieux où j’avais combattu la conquête musulmane, et de servir les nouveaux souverains. Mais j’ai vite compris qu’ils étaient vraiment des berbères, plutôt tolérants, et avec un art tout ce qu’il y a de plus intéressant. Tellement plongée dans la découverte de cette nouvelle culture, je remarquais à peine que Georges voulait autre chose. Au bout d’une dizaine d’années, il vint me voir pour me demander de l’emmener à la cour de Roger II, le puissant comte normand de Sicile. Je pouvais sentir son ambition, alors je fis quelque chose que je n’avais encore jamais fait avec mes humain.e.s : un marché. Il n’aurait ensuite plus le droit qu’à trois demandes. Nous nous sommes serrés la main, avant que je lui fasse traverser le détroit de Messine sur le Lion de Marc jusqu’à Palerme. De conseils en victoire, il fut nommé amir al-umarra, archonte suprême... » Je me retourne vers Perséphone. « Bon, amiral qu’on dit quand on est pas pédant. Et en gros, bras droit de Roger, le premier roi de Sicile et de l’Afrique, largement grâce aux conquêtes de mon protégé. Deux fois, il me demanda de l’aide : à Tripoli et à Athènes. La troisième, il n’eut jamais l’occasion de l’utiliser, il mourut après s’être frotté de trop prêt à l’empire. De toute façon, j’étais concentrée sur l’architecture arabo-normande, ce mélange d’influences grecques, romanes, vikings, italiennes et musulmanes, sur les recherches scientifiques à la cour de Palerme et sur les redécouvertes littéraires que j’assistais en secret. J’avais arrêté de vouloir seulement pousser les autres à créer : je voulais faire mes propres œuvres, baignées par des millénaires d’art et de littérature venues des quatre coins du monde. » Je me pose un instant, hésitant presque à révéler la suite. « Ce fut une … grande hésitation. J’étais de retour en Sicile, dans un royaume cultivé, tolérant et triomphant. La tentation de m’emparer du corps de Georges était grande, très grande. Mais je ne voulais pas arrêter de voyager, de découvrir de nouvelles existences, de nouveaux endroits. Et je n’allais pas être déçue. »




CW : représentation figurée du Prophète

1218-1238 / Samarkand, Ouzbékistan actuel/ Mârût x Ihab

« Effectivement, je me suis retrouvée bien loin de la Méditerranée. La ville de Samarcande était menacée par Gengis Khan, un souverain dont on murmurait qu’il était aidé par des pouvoirs surnaturels. Mon humain s’appelait Ihab, était historien et craignait pour sa vie. À raison, à peine avions nous fui que la ville était mise à sac et les hommes recrutés comme soldat pour le Khan, dans son invasion de l’univers. Ihab m’appelait Mârût, l’ange immortelle, selon un syncrétisme arabo-persan, clairement inspiré, selon moi, du vrai archange Michel. Il était particulièrement agaçant : il voulait fuir le danger sans fuir son pays, et nous avons passé deux décennies à tourner en rond dans l’Asie centrale, entre ses crises de paranoïa et ses impulsions soudaines où il m’ordonnait de l’aider à renverser les mongols. » Au moins cela m’a-t-il permis de rencontrer d’autres de mes semblables, les djinns devenant alors plus visibles, notamment en Orient. Mais, comme d’habitude dans les affaires de mon espèce : Perséphone n’est pas concernée. « Quand il mourut d’une maladie, j’étais presque rassurée. J’en avais assez de la politique de ces humains, de mon impuissance face à eux. Mon vœu de pacifisme me pesait, mais je ne voyais pas quoi faire d’autres. »




1303-1335 / Tombouctou, Mali actuel/ Hârût x Djibril

« Alors quand je suis revenue, je cherchais l’homme le plus humble qui soit. Djibril était un simple potier, père de famille, menacé par un groupe de truands qui vivait dans son quartier de la jeune Tombouctou. Il m’appelait Hârût, l’ange intègre, qui me rappelait Gabriel, comme son prénom à lui.  J’espérais qu’en me débarrassant prestement et efficacement d’eux, j’hériterai d’une vie calme et paisible. Quelle ne fut pas ma surprise quand l’empereur Mansa Moussa le réquisitionna pour la construction de l’immense mosquée Dinjgareyber. Certes, je pu ainsi rencontrer des artistes et des créateurs comme l’architecte Abou Ishaq es-Sahéli mais je me sentais presque maudite. J’ai même fini… Je crois que j’ai même fini par adopter un garçon mais… Oh, passons ces niaiseries, la vie prochaine va bien plus t’amuser j’en suis sûre. »




1399-1434 / Teotihuacan, Mexique actuel/ Nexoxcho x ?? "Jean-Baptiste"

« Je suis retournée à Teotihuacan. Près de 1.500 ans plus tard, l’héritier de mon cher Phoebus avait découvert mon existence et fait appel à moi. Mon ancienne ville était toujours debout mais avait considérablement perdu en importance. Mon humain cherchait l’appui des dieux pour convaincre son peuple d’assister le Tlatoani aztèque de Tenochtitlan Huitzilihuitl dans sa guerre contre Texcoco et, potentiellement un jour, contre les Tépanèques de Azcapotzalco. Et puisque ça fait déjà assez de noms compliqués comme ça, je vais seulement te l’appeler Jean-Baptiste : après tout, c’était essentiellement un prophète qui jouait sur les peurs de son peuple. Il m’a aussi liée à cette peur, en m’appellant Nexoxcho, la déesse infernale de la peur. Mon rôle était de diriger les cérémonies sacrificielles des ennemis capturés au combat. Au début, cela m’horrifiait, mais j’ai fini par accepter ce statut. Les victimes avaient une forme de consentement, c’était des guerriers qui s’étaient toute leur vie préparés à un duel en l’honneur du divin et qui pensait par leur sang, par le sacrifice de leur énergie vitale, nourrir la terre et contribuer à l’équilibre du monde, au renouvellement de la vie. Cet aspect philosophico-religieux me désintéressait très clairement mais je souhaitais surtout célébrer la puissance artistique de ma ville avec des cérémonies grandioses. » Je déguste mon vin, comprenant bien depuis longtemps que toute cette violence, toutes ces morts gratuites, avaient pavé le chemin vers mon absence actuelle d’empathie envers la majorité des êtres vivants.




MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Enfys Fitzgerald
Enfys Fitzgerald
MEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
Personnage
: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Vies_Enfys

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Aes_persys

Pseudo / Pronoms : Titus
Messages : 125
Âge : 2.676 ans
Nombre de dés : 5
Résidence : Barney Circle, Washington D.C.
Profession : Agente immobilière et matriarche
Faceclaim : Halsey
Pouvoirs/capacités : Illusion, principalement à partir des rêves, des peurs et des obsessions
Crédits : Ellaenys
Disponibilité RP : oui !
Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / Gabrielle
Points : 503
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Jeu 1 Sep 2022 - 16:28
CW : meurtres

1492-1537 / Florence, Italie/ Caterina Vespucci x Nicolas Machiavel

« Vient 1492. Tu as sans doute appris cette date à l’école, genre la fin du Moyen-Âge et tout ça. Pour moi ce fut en tout cas le début de la fin de l’insouciance. Tout commençait pourtant comme d’habitude. La voix qui m’avait appelée était celle d’un jeune étudiant, brillant et ambitieux, Nicolas Machiavel. J’étais de retour en Italie, dans une Florence secouée par les troubles, entre théocratie, république et Médicis. Les étoiles artistiques voguaient : Botticelli était à son étincelant crépuscule, Léonardo à son puissant zénith et Michel-Ange dans son éveil grandiloquent. Machiavel n’était peut-être pas aussi… flamboyant, dirons-nous, que certains de mes anciens associés, mais ses mots surent finir d’enterrer ma promesse de pacifisme. Il était enflammé lorsqu’il parlait de liberté, de réalisme, d’indépendance et de raison. L’Italie, elle qui m’avait accueillie il y a si longtemps avec mes mères lorsque nous fuyons le tyran de Lesbos, je ne l’avais jamais vu autrement que déchirée par des conflits causés par des influences extérieures. Les mots de Machiavel, pour la première fois, me rendait l’espoir de voir la péninsule fière, forte et indépendante. Je pris donc un beau nom de guelfe : Catherine, qui proclame que tout empereur est inférieur à Dieu. Comme nom de famille, je me fis passer pour une cousine de la belle Simonetta. J’assistais Machiavel dans ses écrits comme dans ses politiques, à un moment où Florence était partout menacée. » Je me ressers un verre de vin, presque effrayée par ce que arrive. « En 1501, mon protégé est envoyé en ambassade auprès du nouveau tyran issu du ventre de Rome : César Borgia. À sa cour, je rencontre sa sœur, Lucrezia, et découvre avec étonnement qu’il s’agit, comme moi, d’une djinn. Je commence à passer énormément de temps avec elle, notamment après avoir détrôné Alexandre et César en 1503. Peut-être trop, car en 1513, la république tombe et Machiavel est emprisonné et torturé. Je frôle le retour au purgatoire et Lucrezia tente de me convaincre de tuer Nicolas pour m’emparer de son corps pour l’éternité. Malgré de longues discussions, je n’arrive pas à lui faire comprendre que ma vie d’immortelle éphémère me convient et je finis par lui dure que je prendrai le corps de mon futur lien, à condition que ce soit une femme. » Je me retourne vers Perséphone : « Mais bon, rassure-toi, tu vois bien que je n’ai rien fait. Je me suis un peu éloigné de la dangereuse djinn et me suis concentrée sur relancer la carrière de Machiavel, entre histoires et comédies. Même le sac de Rome par Charles Quint n’a pas ramené de sourire sur mes lèvres : j’avais peur d’être prisonnière d’un nouveau serment. »




1611-1631 / Amsterdam -> Naples / Madeleine Delaroche x Anouk Jansenn

Le plaisir vaporeux fuira vers l’horizon Ainsi qu’une sylphide au fond de la coulisse

« C’est presque un siècle plus tard que je sorti du Purgatoire. Certaines voix me parvenaient, et je ne les trouvais pas digne d’être mon corps éternel, d’autres me faisaient me sentir trop coupable de les tuer. Et dès que mes yeux se sont posées sur Anouk Jansenn j’ai su que je ne pourrai jamais le faire. C’était une toute jeune femme, adorable, qui avait vu une copie de Suzanne et les vieillards d’Artemisia Gentileschi et qui me suppliait de l’aider à devenir comme elle. Je ne pouvais pas, c’était absolument impossible pour moi, que de penser à la tuer. On me demandait d’accomplir un rêve d’artiste, on me demandait e réaliser le potentiel d’une jeune fille et évidemment que c’était mon objectif ! Toutefois, l’atelier de Gentileschi était à Rome, prêt de la puissante Borgia. Pendant presque vingt ans, je l’ai persuadé de se contenter de ce qu’elle avait chez elle à Amsterdam, en plein siècle d’Or (elle aurait pu devenir la future Rembrandt si elle m’avait écoutée), ou à la limite à Paris où Rubens, de la Tour et Poussin faisaient également un travail incroyable mais, non, l’appel de l’Italie était trop fort. Nous sommes passées par Florence puis par Rome avant de découvrir qu’Artemisia était à Venise. Là, Anouk s’est mise à son apprentissage et j’ai essayé de profiter des plaisirs de l’Italie. Artemisia décida toutefois de partir à Naples en 1630 et… » Je prends une grande inspiration et lâche tout, sans respirer et sans émotions. « Lucrezia a fini par me retrouver, j’ai refusé de tuer Anouk, elle a réuni les œuvres d’arts de mon humaine ainsi que toutes les autres, celles que j’avais sauvegardé à travers le temps et qui avaient trouvés leur chemin vers la plus grande ville d’Italie. Elle les a détruites une par une en réclamant que je tue Anouk. J’ai refusé, inlassablement, jusqu’à ce qu’elle meure sous mes yeux. Quand j’ai retrouvé le noir du Purgatoire, je n’avais même plus mes phares familiers, mêmes plus mes couleurs intérieures pour me réconforter. J’étais seule : sans espoir ni but. »




1688-1722 / Québec -> Nouvelle-Orléans/ Jeanne Dubois x Antoinette Moulin

« J’ai fui le plus loin possible. Lorsque j’ai entendue une voix assez éloignée de l’Italie, j’ai pris la première qui m’appelait. C’est comme ça que je me suis retrouvée dans l’endroit le plus ennuyeux, le plus laid et le plus crasseux de tout l’hémisphère Nord : le Québec. Mon humaine s’appelait Antoinette Moulin, et son existence n’était pas la plus inintéressante. Elle était musicienne itinérante, apportant art et joie sur son passage. Elle était aussi trappeur, pour négocier sa vie avec des canadiens trop obtus pour saisir la richesse de l’art. Alors je l’ai accompagnée, nous avons marché ensemble, dans ce Nouveau Monde froid et sauvage. J’essayais de croire encore en ma mission, je m’efforçais de la pousser vers plus de rigueur artistique mais, pour la première fois, je n’arrivais pas à m’intéresser à mon humaine. Ses aventures me paraissaient du réchauffé, son art, mineur par rapport aux splendeurs détruites par Dizzalyr, sa vie, insignifiante. J’étais dans un déni complet de la mort de ma vocation : je tentais de maintenir en vie un idéal qui n’avait plus de sens. J’ai même pris un surnom de Muse, Calliope, pour tenter de rester fidèle à ma Grèce assassinée.  Je me tournai vers Dieu pour avoir des messages mais je n’arrivais à entendre que la certitude qu’Il m’aimait moi. Les autres, m’intéressaient de moins en moins. Certes, il y eut des moments intéressants, comme le retour des dragons à la vie à Salem ou la fondation de la Nouvelle-Orléans en 1718 mais  c’était les roues de l’histoire qui me passionnaient, pas la vie de mon humaine. J’ai hésité un temps à m’emparer de son corps mais je ne voulais pas donner cette victoire à Dizzalyr. Je n’ai même pas versé une larme quand elle est tombée malade, et, si le Purgatoire me semblait noir, il était moins gris que mon quotidien d’ennui. »




Déréalisation

1792-1820 / Caraïbes / Calypso x Giulia

« Alors je ne pu rester dans cette apathie. Quand des voix m’ont retrouvées, j’ai choisi celle qui avait le plus de rage. Pas d’histoire d’art cette fois-ci, pas de bêtises : simplement une femme qui voulaient profiter du renouveau de la piraterie dans les Caraïbes dans le contexte des guerres révolutionnaires pour échapper à sa condition et devenir une flibustière. Je m’appelais Calypso, et j’avais décidé de pousser ma révolte contre tout le monde. Les monarques humains, mes sentiments haïs, la mer de Poséidon elle-même : tout sauf ma Giulia était la cible de ma furie. Je distribuais la mort sans compter, plongeant des navires entiers dans des illusions qui les poussaient à leur perte, brûlant des ports entiers et prenant chez quiconque tout ce que je voulais. » Je regarde le plafond, pas à la recherche de mon empathie perdue mais simplement pour récupérer mon souffle et mes souvenirs. « Nous sommes mortes… écoute, c’est une histoire super, donc je te la raconterai une autre fois, OK ? Là, on a presque fini. »




1837-1864 / Nankin, Chine / Magu x Hong Xiuquan

« Je ne sais pas si c’est le monde qui avait de plus en plus besoin de mes pouvoirs, et si je cherchai inlassablement de nouvelles créations, mais mon temps dans le purgatoire allait en se réduisant. J’étais de retour en Chine. Certes, mon humain était bien moins brillant qu’autrefois, mais j’ai décidé de jouer avec. Mes créations et celles de mes humaines étaient périssables ? Qu’il en soit ainsi, mais les histoires que je créerai seraient éternelles. Rien n’a d’importance d’autres que la vie des humains qui m’accompagnent, alors je me dois de les pousser vers le plus grand, l’incroyable, le nouveau. La seule épopée immortelle est celle gravée dans le marbre ensanglanté de l’Histoire. Je ne serai ni Apollon, ni Aphrodite ? Tant pis, je serai une Déméter étrange, qui sèmerait les formes les plus originales de violence. Et quelle récolte de mort se fut… Hong Xiuquan, je l’ai persuadé qu’il était le beau-frère de Jésus. » Un silence. «  Ouais, même a moi ça m’a paru gros, mais il a réussi à sortir tout un truc avec ça, un sorte de gouvernement entre la théocratie et le communisme, qui a bien répondu avec les peurs chinoises de l’époque et… Et bien disons que les Taiping, le royaume céleste de la Grande Paix, ont provoqué la guerre civile la plus sanglante de l’histoire avec 30 millions de morts. Je… Je sais que ce n’est pas quelque chose dont je devrai être fière ou… ou quoi, mais bon. Je ne dirai pas que j’avais un sens nouveau pour ma vie mais j’avais au moins retrouvé mon objectif premier : réaliser le rêve des mes humain.e.s. Sans me limiter par quelque théorie de l’art qui soit. »  




1880-1900 / Londres, Royaume-Uni / Juliet Boethia x ?? "Jack" ??

« Je me retrouvai ensuite à Londres sous le nom de Juliet Boethia. J’étais une Hécate rebelle contre l’Angleterre des briques, du charbon et des mensonges et… Oh écoute, je sais que je te l’ai beaucoup dit, mais il y a des vies qui doivent rester secrètes, ma douce. Tout ce que tu as à savoir, c’est que les autorités furent à nouveau confrontées à leur mensonge et qu’il y eut des morts. Histoire suivante. »




TW : Génocide

1916-1945 / Allemagne et Pologne / Brunehild Thurin x Hans Frank

« Et l’histoire suivante c’est… Oh. Oui. Elle ne va pas te plaire celle là, je suis navrée. Nous étions au cœur de la première guerre mondiale, et hors de question pour moi de me lier à un soldat à la vie éphémère. Je me liais à un étudiant en droit, Hans Frank, qui me semblait avoir l’ambition nécessaire pour réaliser de grandes choses. De sectes antisémites à groupes paramilitaires anti-républicains, d’écrasement de révolution à tentative de putsch, il est devenu l’avocat principal du nazisme, et notamment d’Adolf Hitler. Oui, je sais, maintenant on dit qu’il est méchant, mais tu l’as pas rencontré, il a tout un charisme et une logique et… » Je mens. Je savais bien que c’était une ordure, peu cultivée et intéressante, mais je sentais les opportunités de grandeur derrière ces hommes déjà manipulés eux-mêmes par leurs obsessions paranoïaques. Je passe également sous silence les aventures désastreuses avec Solveig et Félix : je ne veux pas effrayer Perséphone. « Et il est allé loin mon Frank. D’abord ministre de la justice, il est devenu gouverneur de la Pologne occupée. Dans la création de ce nouveau monde, je comprenais et acceptais enfin mon nouveau rôle. Je ne pouvais pas être réellement créatrice sans être destructrice, protectrice sans être tueuse, Apollon sans être Arès, je pouvais bien être une nihiliste croyante. Et toute puissance que je pouvais obtenir pour menacer l’empire de Lucrezia, devenue Dizzalyr, était bienvenue. Toutefois, comme d’habitude, les politiques des humains m’ont ennuyée. Je passai au bout d’un moment la majorité de mon temps à profiter des châteaux avec la « Reine de Pologne » dans le château Wawel de Cracovie. Lorsque les Russes arrivèrent et qu’il fuit son palais, je refusai de le suivre. Ma partition avait été jouée, je n’avais pas d’intérêt pour la suite. J’attendais ma prochaine épopée. »




TW : secte et suicide

1974-1994 / Alpes/ Maria Mattone x Jo di Mambro

« Je n’avais plus peur des Alpes, même si elles étaient proches de l’Italie. J’ai même pris un nom italien, pour continuer à provoquer ma nemesis. Je m’imaginai moi-même nouvelle Marie, Maria Mattone, en tant que femme de mains de Jo di Mambro, le fondateur de la secte de l’Ordre du Temple Solaire. C’était un petit escroc adepte de spiritisme, je savais que j’avais juste à m’assurer qu’il ne devienne pas sorcier et profiter de la crédulité de ceux qu’il embarquait sur sa route. Ils voulaient recréer l’ordre des templiers et coloniser d’autres planètes grâce à des transferts d’âmes déclenchés par leurs suicides. » Un silence, et un sourire. « C’était clairement pas les couteaux les plus affûtés du tiroir. Mais j’avais du temps pour parcourir les montagnes, voyager dans des villes pour « recruter » des adeptes et faire à peu près ce que je voulais. Mon rôle était surtout d’éloigner les enquêtes policières et judiciaires. Et, après avoir été l’autorité et l’avoir vaincue, la corrompre était un jeu d’enfant. » Encore une fois, je ne dis pas tout à mon humaine. La belle démone blonde de Genève, la solaire Morrigan, reste une carte que je garde dans ma manche. Une dame de cœur comme elle peut tout changer, tout faire basculer, comme elle l’a fait alors. « Je pensais contrôler tout ce petit monde. Je me trompais. Alors que Jo m’avait envoyé en mission à Tenerife, je suis retournée au Purgatoire. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que Jo s’était suicidé avec 47 autres membres de sa secte. Enfin… Suicide, c’est ce qu’a conclu l’enquête après avoir trouvé des types tués de deux balles dans la tête. J’avais si bien fait mon travail que les juges continuaient à ignorer les provocations de la secte. Il a fallu trois ans pour les arrêter. Et moi, j’étais de retour dans le noir. »




2009-2013 / San Francisco, USA / Marylin Cooper x Dolores

« Le Purgatoire m’insupporte de plus en plus et je m’accroche à la première voix un peu digne d’intérêt. Mais là, j’ai merdé. Même Antoinette la québecoise n’était pas aussi inintéressante que Dolorès. Déjà, ça faisait clairement longtemps que je n’avais pas été liée à quelqu’un d’aussi jeune et les histoires de cœur d’une lycéenne américaine ne sont clairement pas mes centres d’intérêt principaux. Ce n’était même pas vraiment du sport que de briller plus qu’elle face à son mec, sa sœur, ses amis, sa famille… A posteriori, j’aurai sans doute plus du m’intéresser à elle car elle finit par me chasser d’une façon originale : sous mes yeux elle devint une sorcière. Et, pour la première fois, j’étais fière d’elle. » Je m’arrête un peu. « C’était en 2013. Cette peste m’a privée de la guerre. Et… Attends, elle doit encore être en vie mais… ça n’a pas d’importance j’imagine. » Si.  


«  Et maintenant, me voici» Je souris en me levant. Je tends la main à Perséphone : il est temps de rendre visite à la famille Fitzgerald.




ADMIN ◊ ORDRE DE CAÏN
River Asherah
River Asherah
ADMIN ◊ ORDRE DE CAÏN
Personnage
:
Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare POt2TQ4O_o

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare G6f1WUh5_o

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare QB6RxQkn_o


Pseudo / Pronoms : nenes (elle)
Messages : 536
Âge : 28 ans
Nombre de dés : 3 hypnose et persuasion ー 1 contrôle sensoriel.
Résidence : Seattle Waterfront, Seattle
Profession : Bookmaker à l'Hydra Club
Faceclaim : Jaime Lorente
Pouvoirs/capacités : Persuasion et hypnose. Travaille l'imitation de la voix. Légère détection de mensonges et capacités en contrôle sensoriel. Mauvais en manipulation sonore.
Crédits : Lempika. (ava) Adamantium (aes)
Disponibilité RP : 5/5 ー Full
Multicomptes : Shoshana ❈ Caelan ❈ Cléophée ❈ Stella ❈ Scarlett ❈ Zephyr
Points : 649
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Jeu 1 Sep 2022 - 21:40
Ca c'est une sacrée longue histoire Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 3902391338 Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 3902391338
Je me la réserve avec un petit thé et un cerveau un peu plus concentré qu'à cette heure ci, mais rebienvenue chez toi, je suis ravie que ce personnage soit enfin joué et je suis sure qu'elle sera incroyable entre tes mains expertes Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 1044835784

PS. j'ai réparé le vilain code :madcomp:
MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
Odalie Maelström
Odalie Maelström
MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
:
Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Tvu7

♢ ♢ ♢

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare C21e93454f78746631f55c841f368b29953c4c0a

♢ ♢ ♢

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare G5uj
i hate accidents except when we went from friends to this
Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia
Messages : 972
Âge : 27 ANS (03/07/1994) ♦ encore jeune et bien l'intention de ne pas vieillir trop vite
Nombre de dés : contrôle sonore ♦ 1, hypnose/persuasion ♦ 3
Résidence : NOUVELLE ORLÉANS ♦ appartement à Pontchartrain
Profession : GESTIONNAIRE du disquaire indépendant Peaches Records ♦ BRISEUSE de coeurs et de sommiers
Faceclaim : Cynthia Senek
Pouvoirs/capacités : SIRENE ♦ spécialisée dans la manipulation d'autrui par le son de sa voix
Crédits : swan (ava)
Disponibilité RP : Azur, Alaric, Jade, toi ?
Multicomptes : Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Nova-Blue & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1363
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Sam 3 Sep 2022 - 15:09
Je me suis faite chasser de mon first avec tes bêtises lo. Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 2039558444

_________________
i might cry but i'll never show it - can't let you down
i have a fear of intimate moments
if you're around, why am I down?
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Sam 3 Sep 2022 - 19:47
Plutôt pas mal cette fiche dis donc

_________________
ADMIN ◊ ORDRE DE CAÏN
River Asherah
River Asherah
ADMIN ◊ ORDRE DE CAÏN
Personnage
:
Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare POt2TQ4O_o

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare G6f1WUh5_o

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare QB6RxQkn_o


Pseudo / Pronoms : nenes (elle)
Messages : 536
Âge : 28 ans
Nombre de dés : 3 hypnose et persuasion ー 1 contrôle sensoriel.
Résidence : Seattle Waterfront, Seattle
Profession : Bookmaker à l'Hydra Club
Faceclaim : Jaime Lorente
Pouvoirs/capacités : Persuasion et hypnose. Travaille l'imitation de la voix. Légère détection de mensonges et capacités en contrôle sensoriel. Mauvais en manipulation sonore.
Crédits : Lempika. (ava) Adamantium (aes)
Disponibilité RP : 5/5 ー Full
Multicomptes : Shoshana ❈ Caelan ❈ Cléophée ❈ Stella ❈ Scarlett ❈ Zephyr
Points : 649
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Mer 7 Sep 2022 - 22:04
tu es validé !
bienvenue dans le monde merveilleux de notd
Félicitations !
Et bien quelle fiche Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 2039558444 Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 2039558444 je n'ai pas les compétences historiques pour savoir à quelle point tout est vrai, discuté ou pas, mais c'était super intéressant à lire néanmoins. J'adore ce que tu as fait de ce personnage, tout son cheminement au cours de ses différentes réincarnations, sa façon de voir le monde et de chercher sa place dedans. C'est une très belle recherche autour de la psychologie des djinns !
J'ai hâte de la voir en jeu maintenant et tout ce que vous avez prévu comme drama, ça va être incroyable !!


ATTRIBUTION DE DÉS Vu le niveau de ton personnage, tu commences le jeu avec 5 dés à ta disposition Pour en savoir plus, n'hésite pas à te rendre sur ce sujet Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 1236794534


ET MAINTENANT? C'est très simple mon petit crocodile, maintenant tu peux aller t'ébrouer dans les vastes plaines du rp Tu peux aller vérifier dans les BOTTINS pour savoir quels sont tes petits voisins, ouvrir ton CARNET DE BORD pour y mettre tous tes petits éléments persos comme liens, rps, playlist, chrono. Si tu ne l'as pas encore fait, tu peux nous rejoindre sur le DISCORD DU FORUM. Si tu as un peu de mal à démarrer, tu peux te lancer dans la RECHERCHE RP. Si tu as un partenaire mais pas d'idée de RP, viens t'amuser avec le SYSTEME DE DES qui te donnera un lieu + une situation de RP ! Découvre aussi le SYSTEME DE POINTS qui peut toujours être utile Si tu as envie d'avatars ou gifs ou moodboards, tu peux regarder dans les BOUTIQUES ou PASSER COMMANDE. Au plaisir de te croiser sur NOTD
MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
London Ashford
London Ashford
MEMBRE ◊ INDEPENDANT·E
Personnage
: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Lgvwd

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Moodboard_trio_infernal

Pseudo / Pronoms : Yellow Chip / elle
Messages : 332
Âge : 21 ans
Nombre de dés : Un.
Résidence : Refuge de la Rose Noire, Bayou, Nouvelle-Orléans. De temps en temps elle squatte un appart miteux à Phoenix.
Profession : Enchaîne les jobs foireux et les licenciements express, est probablement sur la liste noire de tous les Macdo du pays.
Faceclaim : Billie Eilish
Pouvoirs/capacités : Glousse comme une pintade, n'est jamais à court de briquets, vous a fait les poches discrètement pendant que vous lisiez ce profil.
Crédits : LadyEilie aka Serena la sista clownesque
Disponibilité RP : Pas avant 2027.
Multicomptes : Team UC forever (si je me fais un DC, London meurt).
Points : 665
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Sam 10 Sep 2022 - 19:49
MA DJIIIIIIINN

C'est très long mais c'est surtout très très très qualitatif en fait. J'ai adoré (re)découvrir les vies d'Enfys, j'adore la narration qui est super fluide, j'entends presque Enfys me raconter ses péripéties (ou est-ce toi que j'entends ? :oopsie: ). Les petites pointes d'humour et d'ironie rendent le tout encore plus intéressant, les petites réflexions d'Enfys sont riches de beaucoup de questionnements autour des djinns, on sent une évolution tout au long de son histoire vraiment ça se voit que tu as bossé sur cette fiche parce que tout est fignolé, jusqu'aux images choisies.
Et gosh les mystères laissés sur certaines vies donnent tellement envie d'en savoir plus ! Persy veut l'histoire des pirates lo :howdareu:
Bravo à toi et rebienvenue avec ce super personnage Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare 2828439993
Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare Empty Re: Enfys Kirke / I'm glad to be a real nightmare

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum