Show me the side no one else sees // Sierrhys

Mer 28 Sep 2022 - 14:38

Show me the side no one else sees

He cannot be,
she cannot be,
they cannot be changed
But keep on praying

Sous le soleil écrasant de l’Arizona, Sienna se tient droite, malgré les gouttes de sueurs qui coulent le long ses tempes, ruissellent le long de son dos. Tout son corps est tendu comme la corde de l’arbalète qu’elle tient entre les doigts de sa main gauche, juste au cas où. Ce n’est pas comme si elle allait l’utiliser, comme si elle pouvait le faire pendant ces exercices ; mais elle aime avoir l’impression qu’elle a toujours le contrôle, Sienna, même dans ces moments-là, et le poids rassurant de l’arbalète l’aide à ne pas craquer dans cette situation où elle est loin de l’avoir.

La guerrière se bat, mais son ennemi est invisible - elle est immobile sous les rayons implacables, face à cette zone d’ombre où il s’est dissimulé. Il préfère les ténèbres et elle peut comprendre Sienna, fille de ce soleil qu’on lui a refusé ; et elle se passerait la main derrière la nuque encore si elle pouvait esquisser le moindre mouvement, mais elle est bien trop concentrée à lutter contre son adversaire. Ce n’est pas physiquement, qu’elle l’affronte, mais c’est peut-être encore pire parce que dans sa tête il y a bien trop de choses obscures qu’elle aimerait cacher.

Paradoxalement, c’est justement pour ça qu’elle s’y expose. Apprendre à reconnaître la sensation familière des djinns qui s’infiltre dans son esprit, pour mieux savoir s’en protéger, cadenasser au fond de son crâne les secrets qu’elle-même n’est pas sûre de vouloir connaître sur elle. Elle s’entraîne avec Castiel aussi, mais si sa haine pour ellui rend les choses plus facile à bloquer, elle est douloureusement consciente que ça ne marchera pas avec tous les adversaires qu’elle croise sur son chemin. Et celui qui est en face d’elle et qui tente de s’infiltrer dans sa conscience, elle ne le déteste pas, n’a rien de particulier contre lui si ce n’est qu’il est son ennemi naturel.

Vu ce qu’elle a fait il y a des années, c’est lui qui devrait avoir quelque chose contre elle, et c’est un pari risqué de le laisser s’approcher d’elle ; mais toute sa vie elle a appris qu’elle ne pourrait aller nulle part si elle n’en prenait pas. Est-ce que c’est sa rancune, ce qu’elle sent lui fouetter l’esprit ? Mais elle accepte le bâton Sienna, accepte de souffrir tant que ça la rend plus forte. Et, elle l’espère, savoir résister contre quelqu’un qui a toutes les raisons de lui en vouloir lui donnera les armes en plus pour lutter contre ceux qui n’ont rien de spécifique contre elle.

Rhysand est plus faible, aussi, c’est sans doute pour ça qu’elle a déjà failli le renvoyer au purgatoire - le tuer complètement. Elle se convainc que c’est pour ça que c’est lui qu’elle a payé pour qu’il l’aide ; si elle a réussi une première fois elle peut bien recommencer et l’achever pour de bon la deuxième, sans s’avouer que peut-être au fond il y a une trace de culpabilité. Comme si elle lui donnait l’occasion de la faire souffrir pour se venger un peu de comment elle l’a fait souffrir, lui. Sauf que jamais elle ne se l’avouera, et qu’il va falloir fouiller très profondément pour trouver ça - plus profondément qu’elle ne le permettra.

Soudainement, la tension se relâche, et elle doit mobiliser toutes ses forces pour ne pas s’effondrer par terre. Elle vacille, pourtant, la tête lui tourne et elle a le goût si familier du sang dans la bouche avant de se rendre compte que c’est le sien. Elle s’est mordue la langue ou la joue, ne s’en est même pas rendu compte - alors elle ravale la saveur ferreuse et lève la main droite dans un signe que lui seul peut comprendre.

Stop.

Je ne pourrais pas en supporter plus que ça.

Mais va-t-il vraiment le prendre en compte ?

(c) DΛNDELION

Mer 12 Oct 2022 - 18:24

Show me the side no one else sees

Sienna & Rhysand

«Pray it away, I swear I'll never be a saint, no way
My enemy
Pray it away, I swear I'll never be a saint
(Look out for yourself) »

le 12 septembre 2021 – AHWATUKEE .
Ils s'étaient choisi un coin tranquille, aux portes du désert, où d'anciennes ruines se dressaient, créant ça et là des zones d'ombres salvatrices. Dissimulé au creux d'une d'entre elles, le djinn restait tapi, immobile et silencieux, son regard braqué sur sa proie. Sa proie? Dans l'ombre, Rhysand étira un sourire sarcastique. C'était lui la proie, à la base. C'était lui, le gamin inexpérimenté, qui s'était fait mortellement blesser, plusieurs années auparavant, trop affaibli pour se défendre. La cicatrice cruelle qui déchirait son dos était pourtant toujours présente pour lui rappeler le choc qu'il avait subi. Pour lui rappeler la douleur, la détresse et la peur. Il ne rejetait plus ces émotions désormais, au contraire, il allait au devant d'elles, pour mieux les affronter. Peut-être était-ce également la raison pour laquelle il avait choisi ce lieu comme théâtre de leur entraînement. A présent, les laboratoires clandestins étaient détruits mais les fantômes de leurs victimes planaient encore au-dessus de leurs ruines. Rhysand avait cru ne jamais se débarrasser de ce stress post-traumatique qui lui collait à la peau, comme un poison, où qu'il aille. Il avait beau être libre, il restait emprisonné par ses souvenirs maudits. Il ne voulait plus souffrir de cette angoisse permanente qui l'avait maintenu éveillé de si nombreuses nuits. Mais tout était terminé à présent. Et Rhysand ne manquait pas une occasion de venir danser sur les ruines fumantes de son ancienne salle de tortures. Aujourd'hui, il avait une partenaire de danse et pas n'importe laquelle.

Plus âgée, plus expérimentée, plus forte que lui, assurément. La chasseuse se montrait des plus assidue aux séances d'entraînement, s'offrant aux attaques impitoyables des illusions. Jusqu'à quel point l'esprit humain était-il capable de résister aux tortures ? Sienna aurait peut-être pu en perdre la raison mais cela ne semblait pas la décourager. Depuis sa cachette, le djinn se concentra encore une fois, usant de son pouvoir pour tordre ses neurones. Il les attrapait, au creux d'une main illusoire, pour mieux les broyer. Une attaque réussie, au vu du comportement de Sienna. Il la vit nettement vaciller, soumise à une perte d'équilibre, avant de lever la main droite, en signe d'abandon.

Déjà ? Oh allons, c'était rien. Tu peux en supporter un peu plus que ça.... Je peux faire mieux que ça, moi aussi.

Pour lui aussi, il s'agissait d'un bon entraînement. Qui mieux qu'une chasseuse solide et aguerrie, pouvait lui servir de punching-ball psychique ? Mais ce qui motivait également Rhysand à continuer à se balader de plus en plus profondément dans l'esprit de Sienna, c'était cette curiosité insatiable qui faisait partie de sa personnalité. Qu'est-ce que tu caches, petite chasseuse, dis moi ? Tu en as des secrets, cachés au fond de ton crâne, ça me plairait bien de les déterrer...

Le sang. Expulsées d'entre ses lèvres, quelques gouttes tachèrent le sable clair. Le soleil tapait dur sur sa tête, est-ce que Sienna allait tourner de l’œil ? Dès lors, rien n'empêcherait le djinn de venir l'achever, en guise de vengeance. Se redressant, il sortit de sa cachette et marcha posément vers la porteuse d'arbalète.

- C'était cette arme là ?

Celle que t'as utilisée contre moi, ce jour là. Il ne prit pas la peine de préciser, elle devinerait bien d'elle même. La curiosité se mêlait à tant d'autres émotions contradictoires. Une décharge d'adrénaline peut-être, aussi troublante qu'attrayante. Encore une fois, la douleur et la peur lui revenaient en mémoire, avec tellement de véracité qu'il en frémit légèrement. S'il ne l'avait pas contrôlée, sans doute que l'angoisse l'aurait poussé à achever rapidement son ennemie, tant qu'elle était sous son emprise. Comme un instinct de survie. Mais Rhysand n'était pas là pour la vengeance. A dire vrai, il ne savait plus ce que la rancœur voulait dire. Tout était tellement relatif dans ce monde... Le mercenaire contrôla sa peur, il la retint comme un cheval fougueux. Et il libéra Sienna de son emprise psychique. Un sourire moqueur aux lèvres, il la laissa récupérer pendant qu'il s'allumait une clope, avec une insolence appuyée.

- J'te donne cinq minutes de répit. Pas plus.

(c) DΛNDELION
@Sienna V. Iscariot

Sam 28 Jan 2023 - 20:39

Show me the side no one else sees

@Rhysand Rhodes & @Sienna V. Iscariot

He cannot be,
she cannot be,
they cannot be changed
But keep on praying

En apparence, tout est terriblement silencieux. De ce silence de mort qu’il y a toujours avant une catastrophe ; ce moment précis où le prédateur attrape sa proie, où le projectile vient juste d’être tiré, où le ciel est sur le point de tomber. Pourtant rien ne l’est, dans l’esprit de Sienna : c’est là que la véritable tempête se déroule, et elle y fait face, le crâne rempli des échos assourdissants d’un tonnerre qu’elle est seule à entendre. Simple humaine au milieu des éléments déchaînés, alors que dans son propre monde elle devrait être une déesse - mais loin d’être toute puissante, elle sent bien que le contrôle lui échappe. Tout ce qu’elle peut faire c’est cacher les morceaux les plus secrets de son âme à défaut de pouvoir endiguer toutes ses pensées.

Il y a quelque chose d’étrangement intime, dans ce qu’ils font, ou peut-être qu’elle a simplement cette impression parce qu’elle a la sensation qu’il peut mettre à nue des parties d’elle que personne d’autre que lui ne verra jamais. Peut-être que c’est la manière particulière qu’à Rhysand de s’infiltrer dans son esprit, parce qu’il est encore jeune et qu’il ne le fait pas de la même façon, ou parce qu’ils ne sont que tous les deux l’un face à l’autre à jouer avec les plus sombres secrets de la guerrière comme ils joueraient avec le feu. Peut-être encore que c’est parce qu’il n’y a que lui, qui a droit à ses regrets.

Elle ne sait pas pourquoi, Sienna, et elle n’est pas sûre d’apprécier. Mais elle a l’habitude de faire des sacrifices, de serrer les dents et d’avancer malgré tout, alors elle ne dit rien, ravale ses émotions en même temps que le sang de la blessure qu’elle s’est infligée dans la bouche. Et puis c’est inutile de le dire, sans doute qu’il n’a pas la même impression, et il risque bien assez de le découvrir par hasard en explorant son cerveau comme elle le fait pour qu’elle prononce à haute voix ce qu’elle ne saurait de toute façon pas formuler.

Avec Castiel c’est différent, c’est comme si sa cousine était toujours là entre eux, que la colombienne s’efforçait de plaquer sur ellui tout ce qu’elle pourrait détester chez elle. Ou bien c’est seulement qu’iel s'intéresse moins à la seconde, à l’image du reste du monde ; là où Rhys a toutes les raisons de se concentrer sur celle qui l’a blessé si gravement. Elle est spéciale à ses yeux, même si ce n’est pas de la bonne manière, alors c’est déjà ça. Lui, il ne l’oubliera pas.

D’ailleurs, il sait comment lui faire comprendre que ce n’est pas le cas. Qu’il y aura toujours ça entre eux, comme une barrière qui la rassure. Les limites sont claires, ce n’est pas elle la proie ici - du moins c’est ce qu’elle veut croire de toutes ses forces.

C’était cette arme-là ?

Il parle de l’arbalète, mais elle a envie de répondre que oui car après tout c’est elle l’arme, peu importe la méthode utilisée ; elle n’est qu’un outil, et c’est elle qui l’a blessée. Pourtant…

-Non. L’ancienne s’est brisée, depuis.

L’ancienne Sienna aussi, depuis bien trop longtemps. Est-ce qu’il l’a aperçu dans son esprit, enterrée sous cadavres et les cascades de sang, ou bien est-ce que ses morceaux cassés ont finalement fini par s’effacer ? Est-ce que c’est de la gamine cachée qu’il se moque, celle qui ne voulait pas vraiment le blesser, ou bien de la machine sans âme qu’elle a choisi de devenir pour s’en détacher ?

-Ce n’était pas personnel.

Ça ne l’est jamais, quand elle achève ses victimes ; parce qu’elles ne sont jamais ses propres ennemies, mais bien les cibles qu’on lui a dit d’abattre. Et elle s'est exécuté, la chasseresse, sans poser de questions. Elle a toujours trouvé que c’était moins difficile, quand on en savait le moins possible, qu’on avait pas l’occasion de penser à la vie de l’autre alors qu’on incarnait sa mort.

-Tu comptes te venger ?

Parce que personnel, c'est bien ce que ça a fini par devenir, depuis toutes ses années.

(c) DΛNDELION

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Sienna & Rhysand

«Pray it away, I swear I'll never be a saint, no way. My enemy. Pray it away, I swear I'll never be a saint (Look out for yourself) »

le 12 septembre 2021 – AHWATUKEE .

Brisée. « Dommage. » Aurait-il apprécié de la briser lui-même ? Il n'en était pas sûr. Il se rappelait le goût du sang dans sa bouche, le bruit sourd de ses propres coups portés pour se défendre, et la sensation de suffocation qui l'avait enveloppé. L'arme – Sienna - qui avait laissé cette cicatrice contre sa chair avait marqué son esprit, tout aussi intensément, même si ce n'était pas personnel. A ses mots, il esquissa un rictus sarcastique. « Genre, t'as pas fait exprès, j'étais sur le chemin ? » Le front plissé, il la toisa, expirant sa fumée en même temps que sa réponse. « Peut-être bien. T'as peur ? » Clairement, il appréciait de la narguer mais la rancœur était un sentiment bien trop vif pour qu'il puisse la ressentir. Il ne savait réellement pas si la vengeance serait un chemin intéressant. Après ce qu'il avait vécu, il se sentait juste différent. Il était bien rare qu'on tue un djinn et sans doute que la majorité de ses congénères ne possédaient pas cette conscience aiguë de leur propre mortalité. A un âge si jeune, Rhysand avait pourtant failli disparaître pour toujours, son enveloppe détruite en même temps que son âme. A cause de Sienna, il aurait pu échapper à des siècles ou des millénaires d'errance dans le monde, comme le lui promettait sa nature. Rhys n'était qu'à l'aube de son existence. Il ignorait encore quel symbole rattacher à sa cicatrice. Une souillure, trace de fragilité ? Un rappel de la mort ? Une preuve qu'il avait survécu ? Un regret... Il avait surtout besoin d'y mettre du sens.

Le soleil brûlant était haut dans le ciel, projetant des ombres longues et tortueuses sur le sable doré qui s'étendait devant eux. Au loin, les montagnes se dressaient fièrement, leur sommet rocailleux semblant toucher le ciel sans fin. « La pause est finie » Il avait dit cinq minutes, mais faut croire qu'il avait menti. L'attaque psychique frappa l’adversaire sans attendre, en face à face cette fois. Rhys voulait apprivoiser sa propre peur et dans ce cadre, il avait besoin d'attaque frontale, pour dompter l'adrénaline. Il s'introduisit dans l'esprit cabossé de la chasseuse, où elle menaçait de se noyer dans les marées sanglantes, en quête de ses failles. Seuls dans le désert, enveloppés par l'immensité du paysage aride et poussiéreux qui s'étendait à perte de vue, sans personne pour leur venir en aide. Tirant sur sa clope, Rhys observait les volutes de fumée s'élever dans l'air. Il avait l'air détendu, mais en réalité, son esprit était troublé par ce qu'il croyait détecter dans les songes de la chasseuse, ces sentiments repliés dans les abysses de son inconscient. « Tu vas revivre ton pire moment. Oublie la réalité. Tu y es encore.. ». Les mains de Rhys tremblèrent, sa cigarette lui échappa. Il tomba à genoux sur le sol. Trop jeune et inexpérimenté, la faiblesse le menaçait mais il ne voulait pourtant pas relâcher sa prise avant de découvrir ses émotions les plus profondes.

(c) DΛNDELION
@Sienna V. Iscariot

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