Don’t call me angel [PV Caelan]

C'était les derniers mots que tu avais entendu de la part de Caelan. Les dernières choses que tu avais eu de lui, seulement des mots. Tu t'y étais accroché, tu l'es avait emmener avec toi, dans une famille dont tu ne connaissais rien. Tu te remémorais cette journée, cette terrible journée mais pas la pire à tes yeux. Tu pensais que tu connaissais suffisament la signification du mot chagrin. Que tu savais ce qu'on ressentait quand on perdait quelqu'un.
Tu te souvenais lui avoir écris des tas de lettres, des feuilles noircies des millions de mots que tu savais sans intérêt. Parce que l'important, c'était la réponse qui venait juste après. Ses mots à lui. Mais les lettres commencèrent à être moins régulière, moins fréquente. Jusqu'à qu'elles disparaissent totalement. Comme s'il avait emporté la moitié de toi-même, la moitié des souvenirs. Tu te disais qu'il finirait par revenir, que tu le retrouverai forcément.

Mais tout avais changé, jusqu'à ce qu'il fasse quelque chose d'impardonnable. Il t'avait arraché des êtres qui étaient tout pour toi. Tes parents adoptifs.

Tu lui en avais voulu, tu voulais lui hurler ta rage et ta colère. Arracher son visage, détruire la moindre parcelle de son corps. Le faire souffrir comme il t'avait fait souffrir. Arracher son cœur comme il l'avait fait avec le tien. Toute l'affection que tu avais eu pour lui, l'étincelle d'un amour à sens unique détruit par sa faute. Tu n'étais plus le chaton doux, tu étais la louve en colère et en quête de justice.
Tu l'avais cherché. Longtemps. Très longtemps. Tu te préparais à cette confrontation depuis cette perte tragique qui t'avait frappé. Comme un soldat sur le champ de bataille. Tu commençais à croire qu'il s'était littéralement envolé. Jusqu'à que tu entendes les informations. Il était recherché. Vulnérable.

Pourtant, cette confrontation était purement et simplement le fruit du hasard. Revenant d'une entrevu avec la responsable du Boss Jewels, tu avais capté une odeur. Son odeur. Comme une piste avec le trésor à la clé, tu suivais la piste. Jusqu'à que tu le voie, sortie d'une allée. Le temps et les années étaient passé, pourtant, tu aurais pu le reconnaître entre mille. Fonçant dans sa direction, tu t'empressais de l'attraper par le bras pour l'entrainer, tel une tornade, vers un endroit à l'écart.

- On dirait que tu as rapidement oublié ta promesse. Parce que contrairement à toi, je n'ai rien oublié, Caelan !

Tes yeux brûlait d'une colère noire. Sombre. Terrifiante. Tu étais l'animal qui avait sa proie à sa merci. Tu étais le fauve, délivrée de ses liens et d'une cage éphémère. Sa poigne était forte, ferme presque douloureuse mais pas au point de lui faire du mal. Pas encore.

- Tu n'as rien à me dire ?

Tu voulais entendre ses supplications, ses excuses qui ne changeront rien. Tu savais que cela n’apaiserait pas la peine que tu avais et que tu avais encore. Tu savais que la blessure était trop grande. Que la faute était trop grave. J'ai rendu mon verdict, Caelan Cearbhall, tu es coupable.

Tu avais cherché pendant longtemps. Tu croyais que ta quête empli de violence ne donnerait aucun résultat. Chaque jour, tu avais laissé cette impulsion guidait tes pas et tes yeux. Tu n'avais qu'un seul but : le retrouver à tout prix. Tu étais prête à beaucoup de sacrifice, tu n'avais plus rien à perdre parce qu'on t'avait absolument tout volé. Tu savais que tu étais capable de chose insoupçonné, tu n'avais peur des conséquences, tu les affronterais sans scrupules. Tu étais devenu la furie des temps moderne, tu punissais ceux qui avait fait du mal. Tout le monde croyait que les humains étaient les seuls capable de commettre des péchés mais certains surnaturelles n'étaient pas irréprochable. Ta haine était une émotion que tu cultivais depuis trop longtemps pour que tu puisse faire machine arrière. Tu ne t'arrêterais pas, tu ne laisserais personne se mettre sur ta route. Tu n'étais plus Azariah, la femme en deuil, tu étais la louve avide de sang et de justice.

Caelan était là, devant toi, tu serrais son poignet, craignant qu'il parvienne à faire un tour et s'échapper une nouvelle fois. Il ne comprenait pas, il ne savait pas. Mais toi, les souvenirs était ton fardeau. Quand tu l'avais rencontré, il avait besoin que quelqu'un le guide, lui montre la voie à suivre. Tu avais été sa meilleure amie, sa confidence, c'était grâce à toi qu'il savait ce qu'il était. C'était toi qui lui avait ouvert la porte et il s'était servi de cette vérité pour te nuire. Tu te souvenais de l'attente de ses lettres qui devenaient de plus en plus courtes. Tu n'avais que son image fugace en tête et le goût de la défaite dans ta bouche. Tu ne serais plus la fille qu'il avait connu, celle-ci était morte avec ses parents adoptifs. Il l'avait tué. Tu t'étais changé, métamorphosé grâce à ta rage et ta fureur.

- Tu veux savoir ce qui se passe ?

Tu sais qu'il finira par avoir un bleu, tu t'en fiche. Ce n'est pas la pire chose qui pourrait lui arriver. Avant, tu craignais qu'il fasse trop de bêtise dans cet orphelinat sans la moindre once d'espoir. Aujourd'hui, tu étais capable de tout et la nymphe devrait te craindre bien davantage.

- On avait prévu de se retrouver, Caelan, tu t'en souviens ? T'a préféré ta putain de liberté plutôt que ton amie. Avec le temps, j'aurais probablement pu te pardonner. Mais il a fallu que tu fasse n'importe quoi, comme à ton habitude.

Quand tu le vois, tu les vois, eux. Ces êtres que tu as appris à chérir et à aimer sans être de leur sang. Ils t'ont aimé comme personne l'avait fait jusque-là. Tu avais une famille à toi, une vie à toi. Mais tout avait été arraché d'un seul coup. Tu te retrouvais seul à cause de ton ami. Tu te retrouvais incapable de faire autre chose que venger la mémoire des tiens.

- Je sais que toi et tes copains nymphes êtes responsables de tas de catastrophes, tu as voulu jouer les héros mais t'a détruit des tas de vies en le faisant. Mes parents sont mort à cause de toi, tu as leurs sang sur les mains.

Tu le pousse violemment sur le sol, tu veux qu'il souffre comme il t'a fait souffrir. Tu veux qu'il soit les ravages irréversible qu'il a causé. Il ne sera pas le héros de l'histoire et tu étais prête à endosser le rôle du méchant si cela était nécessaire. Tu avais besoin de ça. De cette flamme qui brûle, de cette sensation de pouvoir tout contrôler. De faire payer.

- T'a bousillé ma vie, Caelan !

Tu étais en colère contre lui parce qu'il ne méritait rien de toi, aucune souffrance et aucune larme. Tu lui en voulais parce qu'il avait une vie. Parce qu'il avait bien. Que même s'il était recherché, il était capable de faire quelque chose de sa vie. Qu'il avait sans nul doute des personnes qui tenait à lui, une sorte de famille de substitution. Tu te disais qu'il avait pas le droit d'avoir tout ça, qu'il ne méritait rien de cette vie. Tu voulais tout lui arracher, comme il l'avait fait avec toi.