We shouldn't be so mean / Vipers

Lun 3 Oct 2022 - 23:17

We shouldn't be so mean

On ne vit pas aussi longtemps que moi sans quelques regrets. Des voies qu’on aurait dû suivre, des voix qu’on aurait dû écouter, des murs qui, une fois construits, ont favorisé la destruction, des ponts qui, au lieu de faciliter la vie, favorisent les invasions. Les exemples seraient légions et j’ai déjà perdu bien assez de temps comme ça à tenter d’archiver, de protéger un passé rêvé, pour ne pas me concentrer pleinement aujourd’hui sur l’écriture d’un présent merveilleux. Et pour ainsi s’inscrire dans l’Histoire, pour marquer les esprits de tous, il est temps de surmonter mon plus grand regret, ma plus tenace rancune.

Mais pour briser la couronne de fer, je vais d’abord dans le temple du hasard. Un casino peut sembler un lieu plus propice aux enterrements de vie de jeune fille qu’aux revanches séculaires, mais on m’a dit que la dernière des vipères se cachaient dans ce sable. J’erre quelques minutes dans ce lieu si particulier. Tous ces humains vénèrent les deux mêmes divinités : la chance et l’argent. Je me demandent s’ils ne comprennent juste pas que ce sont les masques portés par la propriétaire des lieux pour leur extorquer leurs billets ou s’ils choisissent de l’ignorer afin de se faire plaisir. Dégustant ces illusions et ces rêves brisés, je les accompagne d’un bloody mary.

On m’indique que la personne que je cherche se trouve dans une zone VIP. Un sourire et un mensonge me font rentrer. La pièce est splendide, les plats brillent de mille feux et les joueurs sont tous plus chatoyants les uns que les autres. Mais aucun n’est aussi scintillante que l’hôte des lieux. C’est une dragonne, ça saute aux yeux, de l’une des familles les plus importantes du Vieux Monde. Et son exil dans la capitale de l’or ne la rend que plus brillante.

Je m’assois à la table, les yeux fixés sur ma cible. Je lève les sourcils en me rappelant la présence de figurants et invoque une simple illusion de serpents grouillants sur la table. « Fuyez. » Puis je pose calmement mon verre sur la table et mes yeux dans ceux de la dragonne. Le feu, le luxe, le danger, le charme, la fierté et la mort sont ses parfums. Elle me rappelle certaine de mes humaines, comme la téméraire Giulia : une force de la nature. Une alliée nécessaire.

« Laisse moi te raconter une histoire. » Je bois une gorgée, le rouge du cocktail s’ajoutant à mes lèvres et mes dents, comme un avant-propos. « Quand l’empereur Charles Quint a soumis l’Italie, une seule puissance est restée face à lui. Rome, Naples, Milan, toutes les fières avaient déjà courbées l’échine. Mais Florence a survécu pendant des mois, affrontant l’Europe entière, pour rester libre. Car elle voulait rester une république, car elle n’avait jamais été vaincue, car elle voulait garder l’héritage de Machiavel. Finalement, elle chuta, mais quand les Habsbourg furent enfin chassés d’Italie, c’est à Florence que la capitale fut placée. » Les souvenirs sont doux-amers. Car Charles Quint, Machiavel, César Borgia, Savonarole ne sont pas que des noms pour moi. Ce furent des personnes que j’ai appris à connaître, à séduire, à combattre. Et au final c’est moi qui fut vaincue.

« Ce que je veux dire c’est qu’il suffit d’une flamme. Les oppresseurs peuvent tenter de l’étouffer, mais la braise survit. Et on m’a dit que tu étais la femme à chercher pour rallumer un feu. Pour détruire la couronne de fer qui enserre l’Italie depuis trop longtemps. Pour soumettre Dizzalyr Borgia et ses sbires, une bonne fois pour toute. »

Car l’Italie est mon champ de bataille depuis plus longtemps que quiconque. Car Rome était encore un village quand mon combat a commencé et que je ne cesserai pas tant que ma patrie sera maltraitée.

Mar 4 Oct 2022 - 13:23

We should't be so mean

Le pouvoir est l’aphrodisiaque suprême.Jouant pour gagner. Remporter la victoire pour écraser l'ennemi comme une partie d'échec. Depuis le début, tu sais que ta vie sera rempli de danger, d'ennemi envieux de ta réussite. Tu n'as pas d'ami, tu trouve futile de t'encombrer de ce genre de personne. Tu n'as pas le cœur sur la main, tu préfère l'arracher de la poitrine de ceux qui te déçoivent. Tu n'es pas celle qu'on choisi pour une amitié, tu es l'unique pierre précieuse qui brille dans les draps de tes nombreux amants. Tu joue, pour le plaisir mais aussi dans tes affaires. La Gold Factory n'est qu'une minable couverture pour accroitre ta renommée dragonique. Le marché noire est ta véritable occupation, ton gagne-pain qui augmente toujours un peu plus.

Tu n'es pas vertueuse, loin de là, tu représentes à toi seule, les différents péchés qui peuplent la Terre. Tu es orgueilleuse, accordant davantage à toi-même qu'à ceux qui t'entoure. De tout manière, tu as toujours su que tu étais au dessus du mal. Au dessus des humains et de ceux qui se prétendent simple surnaturelle. Tu es avare, gardant pour toi les richesses et la puissance accumulée. Tu vis dans une pleine luxure, n'ayant pas honte de posséder de ce que tu as pris ou volé. Tu possède l'envie de prendre, de posséder ce que tu trouve beau ou attirant. Gourmande, tu ne cache jamais ta démesure face à ce que tu veux, toi. Colérique, tu utiliseras les moyens pour arriver jusqu'à tes fins, le meurtre ou la violence sera la meilleur des solutions. Mais paresseuse, tu es également, laissant tes larbins faire le sale boulot à ta place quand une meilleure opportunité s'offre à toi.

Le casino offre un lieu unique en son genre. A la fois personnel et professionnel, il est toujours utile d'avoir un lieu comme celui-ci. Si ta mère le gérait, tu as fais en sorte de prendre de plus en plus de responsabilité. Éloignant ta jumelle davantage de toi que de Cinder. Tu savais qu'elle n'avait pas les épaules, elle resterait derrière, contrairement à toi.
Habillé d'une robe carmin de la même couleur que ton rouge à lèvre et dégustant un verre de cognac, tu vis l'arrivée d'une très belle femme. L'assurance de ses pas, les yeux brillant et le visage déterminé. Un magnifique tour de magie jusqu'à qu'elle utilise un tour de passe-passe avec les reptile. Une djinn.
Si cette nature était une sous-race pour toi, tu ne pouvais nier l'attraction qu'elle pratiquait sur son entourage et les moyens qu'elle mettait à sa disposition pour te rencontrer. Tu ne jouais pas pour l'Italie malgré les origines maternelles que tu possédais mais un nom resta dans ta mémoire : la magicienne et djinn Dizzalyr.

- Tu as piqué ma curiosité, bella vipera. Laisse-moi t'offrir un autre verre, je suis sûr que l'on a beaucoup de chose à se dire.

D'un geste de la main, le discret barmaid arrive en courant, le visage livide et les gestes tremblants pour remettre un verre à la l'illusionniste. Pendant ce temps, tu avais le loisir d'observer la femme, qui semblait te connaître bien plus que tu l'as connais. Un détail que tu t’apprêtais à corriger.

- Pourquoi, moi ? Après tout, j'ignore tout des rumeurs que tu as entendu à mon sujet.

Mais tu te sentais flatté qu'elle t'ai choisi, toi. Qu'elle te regarde, toi. Qu'elle soit venue jusqu'à toi et non l'inverse. Parce que tu comptais bien lui montrer que tu n'étais pas seulement une flamme. Qu'à la fin, il n'y aurait pas que des braises. Ce sera un brasier, un incendie, un cataclysme ou Dizzalyr brûlera et ou tout lui sera arraché. Elle retourna dans le noir et l'obscurité, tandis que tu te délecteras de ce que tu lui aura pris.

@Enfys Kirke

Lun 24 Oct 2022 - 17:39

We shouldn't be so mean

Sempiternel serpent, je glisse doucement vers cette splendide cible. Ce n'est pas tous les jours que deux vipères se font face, que quatre yeux noirs de prédatrices se croisent. Alors je m'assois sur la table, au plus proche de la Santo, effleurant l'air de rien son genou avec ma jambe.

J’enlève mon manteau bleu nuit pour révéler ma robe rouge sang accompagnée de bijoux d’or pur. Cela fait des siècles que je maîtrise la capacité de paraître supérieure sans être hautaine, puissante sans être effrayante, désirable sans être fragile. Je ne veux pas que la dragonne me prenne pour une demoiselle en détresse, mais pas non plus qu’elle soit intimidée par la succube effrayante.

Sans un regard pour le serveur, je prend le verre mais mes pupilles ne lâchent pas celles d’Amaranta. Je dois m'assurer, être certaine qu'elle est à la hauteur. Nous devons affronter l'une des surnaturelles les plus puissantes depuis le début de notre ère. Et, certes, elle semble cruelle, belle et rebelle mais je dois m’assurer de sa volonté.

"Pourquoi toi, douce vipère ? Parce qu'il y a des siècles j'ai accueillie tes ancêtres Santo lorsque les sorciers de Salem ont ranimé les dragons. Je les ai averti du danger que provoque la domination de Dizzalyr. Mais ils ont échoué. Vaincus, éparpillés, exilés. On m'avait dit que les dragons devaient nous protéger, nous autres surnaturels. Et pourtant... Pourtant j'ai confiance en toi. Tes yeux me disent que tu as la faim, l'orgueil, la brutalité nécessaire. Est-ce que je me trompe ?"

Je bois mon verre cul sec. Mon venin, je le verse avec mes paroles, alors je l'abreuve d'un vin fruité et rouge comme les intentions.

Jeu 27 Oct 2022 - 20:20

We should't be so mean

Tu choisissais tes alliés en fonction de ceux qu'ils avaient à t'offrir. Plus qu'un simple accessoire, c'était des atouts que tu gardais près de toi. Tu te prétendais capable de faire des miracles, apporter l'aide qu'il faut, être là comme une ombre ou un corbeau survolant le paysage encore inconnu. Tu jouais ton rôle, un rôle que tu avais appris à tenir depuis ta naissance. La révélation de tes pouvoirs avait été le début de tout. Une séparation nette avec Daeva que tu jugeais indigne de ta compagnie. Tu avais appris que l'ordre des choses était primordiale. D'un coté, les forts étaient au dessus du monde tel un Olympe céleste. Et de l'autre, le reste d'un peuple en constante refus de la réalité.

Les dragons étaient des forces de la nature, peu importait s'il se comportait comme des chefs, des protecteurs ou des mécréants. Tu n'avais aucune idée de qui pouvait être ces ancêtres dont tu avais hérité le nom. Une famille que ta mère avait fui il y a fort longtemps. Rien ne te reliait à ses gens. L'étrange djinn soulevait néanmoins des traits de caractères qui te correspondait bien. L'orgueil et l'avidité était tes dons, tes couteaux et une partie de toi, tu n'en avais jamais eu honte. Ton invité semblait de connaître très bien.

Peut t-on avoir confiance au serpent du jardin d'Eden ? Peut-on accorder une confiance aveugle en une personne aussi insaisissable que toi ?

Prélevant la paille du cocktail écarlate de la magicienne et laissant quelques gouttes dans ta bouche, tu adressais à cette dernière un regard tout aussi énigmatique. C'était une djinn, elle aurait dû faire partie des personnes à abattre. Tu avais entendu parler des malédictions qui résultait des meurtres de ces créatures doué de magie. Une partie de toi avait appris à les haïr, elle y compris. Ta main presque brûlante aurait pu la brûler jusqu'au sang, marquant à jamais sa peau délicate. Tu aurais pu la découper en petit morceau, ne laissant qu'un léger souffle de vie dans son corps divin. Mais l'ennemi de ton ennemi est ton ami.

- Non, tu as parfaitement raison. Je vois que tu as très bien fait ton travail.

Il n'y avait que vous deux, deux ennemis qui auraient dû s'entretuer. Mais le lieu n'était pas à la bagarre. C'était une autre affaire qui vous réunissez. Une histoire de vengeance quasi ancestrale. Une histoire de pouvoir et de sang.

- Tu as beau être terriblement séduisante, il me faut bien plus que ton minois pour avoir confiance en toi.

Tes ongles traçant une trace quasi invisible sur la table, ce n'était qu'un échauffement. Chacune avait ses qualités et ses armes. Ta guerre contre Dizzalyr, l'usurpatrice de ta génitrice. La démone. La sorcière sans visage. Tu avais, avec le temps, pu trouver davantage de critique à ajouter sur son compte. Bientôt, Ama, tu pourrais être fière de détruire son empire, petit à petit. Tu l’emmènerais et tu ferais en sorte qu'elle se retrouve aussi misérable qu'elle ne l'était déjà à tes yeux.

- Après tout, tu es toi-même une djinn, bella. Qui me dit que tu te retournera pas contre moi ?

@Enfys Kirke

Ven 18 Nov 2022 - 15:57

We shouldn't be so mean

"Personne."

Cela fait longtemps que le mensonge n'est plus un de mes langage. J'ai mille façon de corrompre et manipuler, mais ma parole se doit d'être irréprochable. La franchise est mon dernier rempart, ma dernière certitude d'être une personne et pas une mosaïque éclatée dans un récit tyrannique et titanesque.

"Je pourrai te promettre sur mon nom, Enfys, mais ce n'est qu'un parmi des dizaines. Tu ne peux te fier à ça."

Rien n'est à propos de moi. C'est une description de la vie de djinn. Tout ce que nous faisons, c'est pour les autres. Mais, à cause des usurpateurs comme Dizzalyr, cette certitude ne peut plus être une source de confiance. Retenant une grimace de colère, je pose délicatement ma main sur l'épaule de la dragonne afin de pencher mon visage près du sien et de ne plus avoir qu'à murmurer.

"Je pourrai faire appel à ton orgueil, te flatter. Te dire que ta puissance et ta beauté sont des preuves par elle même de ma bonne foi. Mais je pense que tu es trop intelligente pour te faire avoir par de la séduction. Je t'épargnerai tant de facilité."

Les suppositions ne mènent à rien. Je ne peux rien m'attendre de cette jeune dragonne. Sa vie a été un instant pour moi, ses vertus et ses vices me sont inconnues. Mais mes expériences m'ont toujours poussé à considérer autrui comme plus intelligent que moi. Je ne peux ainsi qu'être heureusement surprise quand iels me déçoivent.

"Je pourrai faire un accord, signer un papier, que sais-je encore... Mais si je n'étais pas une manipulatrice parfaite, l’illusionniste rêvée, tu n'aurais pas besoin de moi. Alors, tu es un peu emprisonnée contre moi, ma belle. Soit tu peux me faire confiance et je suis inutile, soit je suis aussi bonne que je le dis et tu ne peux pas me faire confiance."

Je fais toujours de mon mieux, j’atteins toujours l’objectif que je désire. Enfin, après des siècles de préparation, j’ai décidé de m’attaquer à la première montagne. La source de toutes mes haines. Le blond poison qui trop longtemps a détruit ma vie. Je fais de mon mieux, Amaranta le verra et Dizzalyr tombera.

"Alors je te dis seulement : ai foi dans ma haine. Personne sur cette terre ne veut autant vaincre Dizzalyr que moi. Personne n'a autant de comptes à régler avec elle. Personne ne l'a combattu aussi longtemps que moi. Fie toi à ma colère, Amaranta. Je n'ai qu'une ennemie et qu'une parole."

Je m’étire doucement, ne cessant de fixer la dragonne avec intensité.

« Ainsi, même si la perspective d’être enfermée contre toi est loin d’être déplaisante, je te propose que nous allions briser des chaînes ensemble. J’ai appris que le gouverneur djinn que notre ennemie a placée à Milan a une faille dans sa sécurité. C’est le moment ou jamais pour frapper, pour ébranler la forteresse noire de Dizzalyr, pour rallumer le feu de la liberté en Italie. »

Mes yeux ont beau rester calmes et doux, derrière brûle une rage sans pareille. Je suis affamée de destruction et lasse d’attendre.

Sam 19 Nov 2022 - 10:58

We should't be so mean

Ai foi dans ma haine.
Parce que la colère est un sentiment que tu connais, trop bien. Parce que c'est ton moteur, ta vocation. Celle qui te permet d'exprimer ta rage la plus singulière, la plus animale. Parce que c'est là que te viens ta puissance véritable. La colère est comme une avalanche qui se brise sur ce qu'elle brise. Parce que tu connais pas les intentions d'Enfys, elle se dit vêtu d'une colère dont tu ignore l'origine. Qu'elle ne peut vaincre la femme djinn sans ton aide. Parce son venin est inopérant, tout ça parce qu'il manque une flamme. Tu serais le comburant d'une explosion inévitable.
La haine lui va au teint, ses couleurs se reflètent sur son visage. Le moindre de ses détails était presque parfait. Presque trop beau pour être vivant. Comme une sculpture qui aurait pris soudainement vie, tu reste sur tes gardes. Mélange d'une attirance inexplicable et une colère contre les membres de son espèce.

Fie toi à ma colère.
La haine est ta parure. La colère est ton bijou le plus précieux. Tu brille de confiance parce que tu ne fais confiance à personne. Ta simple personne te suffit amplement. Parce que le goût de la trahison est amère. Parce que c'est la leçon que ta mère t'a mainte et mainte fois répété. Parce que même la famille est capable de tout, que seul tes propres actes auront une importance.
Tu pourrais la détester pour ce qu'elle ai.
Tu pourrais la détester pour sa colère.
Tu pourrais la détester pour ses paroles.
Tu pourrais la détester pour son charme et son regard reptilien.
Savourant ta boisson, son regard est constamment dans ton champ de vision. Comme un adulte qui tente d'inculquer quelque préceptes à un enfant rebelle. Parce que tu rêves de brûler le monde, de voir ta puissance exploser au grand jour. Tandis qu'elle possède la patience et l'expérience de milliers de vie, tu es l'aura sauvage qu'elle a besoin dans cette vie.

Je n'ai qu'une ennemie et qu'une parole.
Parce qu'on dit que l'ennemi de de mon ennemi est mon ami. Tu as souvent entendu cette adage. Tu as aussi vu les trahisons et la mort quia accompagne cette expression. Mais toi, on ne te trahit pas. Toi, tu n'accorde pas de deuxième chance. Tu sais que tu pourrais retourner l'arme contre la djinn. Tu pourrais ajouter son nom à celui de Dizzalyr. Parce que les djinns ont une définition particulière de la vie. De l'honneur et de la vérité.

- Être enfermée contre moi est la meilleure chose qui peut t'arriver, Enfys.

Parce que tu sais te battre, te salir les mains. Parce que l'Italie est le lieu de naissance de ta mère. L'origine de ta famille. Le début de tout. D'un conquête presque inespérée. Parce que les jours de la sorcière Dizzalyr sont comptées, que tu détruirais son trône. Que son obscurité sera remplacé par tes flammes rouge. Si elle agit en stratège, tu serais la guerrière aux dons flamboyants. Pour le moment, vos intérêts sont les mêmes. Pour l'instant.

- Si cette faille est là, il ne faudrait pas tarder à frapper, Dizzalyr est encore capable de nous réserver quelques surprises. Je suppose que tu as tout prévu dans le moindre détail.

Tu te lèves, prenant place au coté de la djinn. Tu seras pas la fidèle subordonné, tu seras pas celle qui suit aveuglément quelqu'un dont tu n'as presque aucune confiance. Tu seras celle qui vaincra, celle qui assène un coup. Celle qui piétine les derniers remparts de l'histoire de Dizzalyr Borgia.

@Enfys Kirke

We shouldn't be so mean

Mon sourire s'étire devant la vantardise de la dragonne. Tout chez elle est historique et fascinant. Elle a les yeux d'une conquistador, les lèvres d'une tentatrice versaillaise, l'orgueil d'une patricienne romaine et la haine d'une serial-killer américaine. En un mot : elle est délicieuse. Toutes mes illusions ne pourraient égaler une créature comme elle.

"Des promesses, des promesses, Amaranta... Il va falloir se montrer à la hauteur maintenant."

Elle est plus qu’une dragonne, elle est une chimère. Le corps d’une louve blanche, solitaire et agressive, affamée de réussite et rusée contre toutes les embûches. Couvertes des plumes d’un paon pour son orgueil, armée des serres d’un faucon pour sa dangerosité, elle se veut clairement nouvel aigle royal dans le soleil de l’Italie comme de l’Arizona. Vive et belle comme une biche, clairement pas aussi innocente et douce que celle-ci, elle me fascine surtout pas sa toxique langue de vipère, qui me rappelle tant moi.

Placée à me côtés, prête à écouter mes plans, je nous vois déjà Gracques infernales, Dioscures de la nouvelle Italie, tyrannicides despotiques et consuls aux lèvres carmines. Elle est alerte, et consciente du danger que représente toujours Dizzalyr. Tant mieux : je n’ai pas besoin d’une brûlante bimbo, mais bien d’une Artémis incendiaire, prête à faire fondre la couronne de fer sans patience ni pitié. Passant mon bras sous le sien, je nous dirige doucement vers un portail zouwu.

« Tu supposes bien. Le djinn qui gouverne Milan s’appelle Scipio. C’est un individu prudent : lorsqu’il a trouvé une lame capable de tuer un djinn, il l’a cachée dans la crypte paléochrétienne, sous le Duomo et sous bonne garde. Mais l’excès de prudence a ses défauts. Ce soir, il sera à la Scala et il veut qu’une garde importante soit avec lui à tout prix. Alors, si une dragonne attaquait le Castello Sforza, le centre de son pouvoir, pendant qu’un groupe d’assaillants s’en prenaient à la Scala, il n’aurait d’autres choix que détacher les gardes du Duomo vers le Castello. Et je n’aurai plus qu’à donner la dague à une main capable de se débarrasser de Scipio. »

Il va sans dire que cette main ne sera pas Amaranta : je ne fais pas confiance à la première venue avec une arme capable de mettre fin à mon immortalité.

Nous apparaissons au milieu de la chapelle de San Bernardino alle Ossa dont tous les murs sont recouverts de crânes et d’ossements. Dans ce cadre de circonstance, une demi-douzaine d’hommes et de femmes, cagoulés et armés de fusils d’assaut, s’agenouillent devant elle à la lueur des torches.

« Longue vie au Santo ! Nous reprendrons l’Italie ! »

Je passe mes doigts sur le bras d’Amaranta.

« Donne moi ta flamme, dragonne, et je te donnerai une armée, un royaume. »

Alors que les troupes commencent à s'en aller, je la retiens un dernier instant.

" Si tu as une question, c'est le moment. Rejoignons nous à la galerie Victor-Emmanuel quand tout sera terminé. Et, une dernière chose." Je pose ma voix. "Je me fiche que ces abrutis servent de victimes sacrificiels. Pas toi. Tu es trop importante, ne meurs pas." Je ne peux pas aimer la dragonne autant que mon humaine, mais elle a quand même une place à part.

Mar 17 Jan 2023 - 17:05

We should't be so mean

La djinn a beaucoup à t'offrir et tu as énormément à gagner grâce à son appui. Elle est tentatrice et sa voix pourrait être un appel à la révolte et à une guerre pour obtenir ses faveurs. Tu en cherche pas les illusions. Tu ne veux pas d'un monde imaginaire, même enfant, tu n'as jamais cru à des création venu de l'esprit de ses créatures. Toi, tu veux embraser la réalité. Voir un monde misérable qui brûle de tes flammes les plus rouges. Tu veux plus que le goût du sang et de l'argent. Tu veux autre chose que le sens des affaires et les frissons de l'illégalité. Tu veux le goût si unique du pouvoir à l'état brute.
Le casino disparaît, sentant la pression douce de la créature qui t'accompagne jusqu'à un portail. Même si tu as l'habitude des voitures avec chauffeur ou autre véhicule luxueux, tu n'es pas contre cette invention purement zouwu. Le voyage aurait été bien trop long jusqu'à la destination finale. Même si la présence de Enfys était un régal pour les yeux.

Malgré les nombreux récits de Cinder, tu voyais l'Italie d'un œil neuf. Une occasion à saisir. Un pion a détruire. Tel un jeu de plateau, tu espérais de prendre une part conséquente sur le territoire de l'usurpatrice. Marquer au fer rouge, la victoire dont tu allais récupérer.
Une dizaine d'individu, varié au premier regard et armé jusqu'à dent, commença à s’agenouiller devant toi, exprimant à voix haute une nouvelle loyauté. Pour toi.
Tu avais compris les règles. Plusieurs troupes à des endroits stratégiques pendant que le génie récupèrerait l'arme tant convoité. Tu avais bien compris que tu ne la verrais. Celle alliance n'était qu'à ses débuts mais tu ne t'avouais pas vaincu. Un jour, tu aurais cette arme dans les mains.

- Je n'ai aucun échec à mon actif, très chère, ce n'est pas aujourd'hui que ça commencera.

La soirée t'enveloppe et tu fonce face à ta mission. Rien de plus simple. L'endroit est magnifique si on oublie la présence de vulgaire humain qui garde l'entrée tel des chiens bien dressé. Quand certains posent les yeux sur toi, tu sais le piège s'est refermait sur eux. Que tu deviendrais leurs pires cauchemars. Que la vision de toi est plus belle que le serpent du Jardin d'Eden. Qu'ils ne sont que des poupées de chiffons devant une reine en devenir.

- Buonasera signori !

Les mains tendus, la lave commence à envahir les lieux. Autour de toi, c'est le bazar le plus complet. Les plus courageux s’avancent vers toi, tremblant comme des enfants alors que d'autres préfèrent courir pour sauver leurs existences minables. Les murs deviennent brûlant mais pas pour toi. C'est une seconde peau, tu veux réussir et voir la crainte dans leurs yeux minuscules de fouines. Si certains gardent des cicatrices de brûlure de ton fait, tu ouvre un sourire revigorant face au carnage que tu as devant toi. L'endroit pourra être rebâtie. Probablement. Mais tu t'en fiche. Quand les renforts arrivent, l'appel brûlant prend le dessus et tu finis par sortir de la pièce, circulant pour éviter les cadavres des humains.
En prenant un qui a survécu par la peau du coup, tu lui demande de t'indiquer le lieu du rendez-vous de la djinn avant de lui briser la nuque.

Avec le spectacle, tu as finis par prendre d'autres vêtements. Tu voulais être présentable pour offrir une victoire. Mais pas sans contre-partie. Tu te battais avec des alliés et pas pour eux. Tu voulais ce qu'elle t'avait promis. Et bien plus encore. A travers la galerie, on entendais que le bruit sonore de tes chaussures à talon et le frottement de la combinaison couleur aile de corbeau. Approchant de la silhouette familière, tu n'étais jamais aussi sûre de toi.

- C'était presque trop facile, je m'attendais à un peu plus de résistance. Ce Spicio n'est qu'un idiot pour avoir autant de garde humain à son service. C'est dommage, tu aurais pu assister à un sacré spectacle !

@Enfys Kirke

Buonasera signori - Bien le bonsoir, messieurs !

We shouldn't be so mean

La mission se passe sans la moindre fausse note. Les cris des gardes qui se déchirent sont ma symphonie plus plaisante que toutes celles jouées dans la Scala. Amaranta et quelques illusions sont tout ce dont j’ai besoin pour briser le pouvoir de Dizzalyr. Après tout, elle tient la couronne de fer de ma main, il n’est que justice que je sois celle qui la fasse fondre sur son crâne doré. Toute à ma réflexion sur les métaux, je prends finalement la lame tueuse de djinn.

Fut un temps où j’aurai rechignée à utiliser une telle arme, à éteindre la flamme immortelle d’un de mes semblables. Mais la rencontre de mon père et de sa maîtresse diabolique, de la reine effroyable qu’est Dizzalyr, ont achevé de me convaincre de rejeter tout principe. Nous sommes en guerre : ils ont choisi le mauvais camp, celui qui est opposé au mien, celui qui sera vaincu. J’apporte justement la lame à un allié de circonstance, un chasseur qui a autant d’intérêt que moi à voir la main de Scipio se retirer de Milan. Précautionneuse, je ne le laisse pas voir mon visage, encore moins connaître l’un de mes noms. Ma reconnaissance n’est pas pour ce jour, ni pour cet homme : elle sera gravée dans les cieux et les livres d’histoire, quand le diable aura quitté l’Italie.

Notre mélodie touchant à sa fin, je rejoins ma dragonne au lieu convenu. Les ors de la galerie Victor-Emmanuel me vont particulièrement et font scintiller encore plus la beauté indéniable de la jeune Santo. Elle est arrogante, pleine de défi et de rage, vorace et sans pitié. En un mot : irrésistible.

Eh bien, ravi de faire affaire avec une femme efficace. Je n’oublierai pas ta valeur, et je ferai en sorte que tous fassent de même

J’admire ses atours ténébreux qui contrastent avec ma pourpre incendiaire. Elle a la beauté de la Mort comme son parfum de danger, et chaque centimètre de sa peau est une ode à la tentation. Je m’approche tout près d’elle, sinueuse comme un serpent mais avec l’apparence innocente de l’agneau. Les yeux plein d’une candeur feignant d’ignorer la faim, je lui chuchote :

La nouvelle de la mort de Scipio devrait arriver demain. Mais, nous sommes en terre conquise, autant profiter de notre triomphe. Que dirais-tu d’une nuit plus dangereuse que les gardes de Dizzalyr?

Après l’effort vient le réconfort, non ? Et Perséphone pourra bien se passer de moi une nuit.

We shouldn't be so mean / Vipers

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