Who wants to be kind, who wants to be tame? // Cold Hearts

Dim 30 Oct 2022 - 12:13

Who wants to be kind, who wants to be tame?

Satisfaite, tu regardes le soleil se lever et se refléter sur la surface du lac Léman. Une douce brise caresse ta peau parfaite et tu t’assois à même le sol légèrement humide à cause de la rosée du matin. Tu n’as pas froid, Morrigan, en ce matin d’automne. La chaleur du sang frais court dans tes veines et les corps près de toi n’ont pas encore refroidi. Tu profites de la satisfaction que cela t’apporte, car tu la sais éphémère.

Tu es habituée, Morrigan. Habituée à faire tomber les corps devant toi, et plus il y en a, plus les traces de culpabilité qu’il restait dans ton âme noircie commencent à disparaître.

Tu es incontrôlable, Morrigan. Car il n’y a personne pour te contrôler, tu es seule. Mais tu te consoles, car tu n’as jamais connu cette liberté. La liberté de venir, de partir, de prendre, de laisser, de te nourrir, de choisir, de régner, d’abandonner. Et tu n’es jamais vraiment seule, tu jouis de ta liberté. Ton plaisir est ton seul maître.

Et tu profites du silence morbide autour de toi. Tu as encore du temps avant que le monde ne se réveille et ne découvre ton massacre. Tu as encore du temps avant que ta beauté ne se détériore et qu’il ne faille tout recommencer. Tu as encore du temps pour t’acheter encore du temps.

Car tu le sais, au fond de toi, que ton temps est compté. Que tes crimes te rattraperont, que tes propres projets de vengeance se mettront en place quand ton chevalier reviendra des limbes. Mais pour l’instant, tu veux profiter du bonheur que le sang frais t’apporte sans avoir à le cacher, sans avoir à prétendre que tu es la douce jeune fille que tu étais. Que tu es une victime plutôt que le bourreau.

Un léger sourire aux lèvres, tu te laves les mains. Voir le rouge écarlate doucement se mélanger avec l’eau transparente jusqu’à se dissiper te fait du bien. Tu sais que c’est la première étape pour passer à autre chose et disparaître dans la foule, bien cachée à la vue de tous.

Alors que tu finis de faire disparaître les tâches et que tu retrouves peu à peu ta peau de porcelaine, tu entends un craquement derrière toi. Avec un soupir, tu te prépares à te retourner.

Tu ne connais pas la peur. De toute façon, personne ne peut te toucher sans tomber raide devant toi, baignant dans leur propre sang, celui-ci étant trop attiré par toi.

Tu te relèves et te retournes pour voir qui vient t’importuner. Tu es rassasiée et tu n’as plus envie de te salir les mains. Tu vois une grande et belle jeune femme devant toi, et tu te dis que tu peux peut-être faire une exception pour elle. Tu t’attends à ce qu’elle pousse un cri terrifié quand elle verra les corps autour d’elle et qu’elle réalisera que oui, ils sont morts, qu’ils sont vidés de leur sang et qu’elle se trouve en face de ce qu’elle pensera être une vampire, ces créatures de la nuit. Et tu riras, Morrigan, comme tu le fais à chaque fois. Tu es bien plus forte qu’une vampire, et si tu es bien une reine de la nuit, même le soleil te craint.

Mais tu penches un peu la tête de côté, surprise, quand tu ne vois rien de cela chez la nouvelle venue. Tu ne vois seulement qu'un brin d’exaspération, mais aussi un léger sourire.

Ce n’est pas ce que tu crois, tu susurres en t’approchant doucement.

Tu regardes de haut en bas cette femme et pour une fois, tu ne ressens pas de mépris. Ce mépris que tu ressens dès que tu vois ces victimes faciles, ces faibles humains. Mais il y a quelque chose, chez elle, qui te fais rester sur tes gardes. Tu ne sais pas encore qui sera la victime et qui sera le bourreau dans cette histoire qui commence.

@Enfys Kirke

Dim 13 Nov 2022 - 22:45

Who wants to be kind, who wants to be tame ?

« C’était donc vrai... »

Cela fait des siècles que je me renseigne sur les différents pactes démoniaques, les différentes magies de mes ami.e.s sorcièr.e.s. Et les récits de la jeunesse immortelle sont des contes que j’ai entendu et chanté depuis ma naissance. Depuis Lesbos jusqu’à Kiev, depuis Nankin jusqu’à Tenochtitlan, il y avait une constante. Violer les règles élémentaires de la nature ne pouvaient se faire qu’au prix de la transgression absolue. La vie ne s’achète qu’avec celles des autres. Je souris tristement en réalisant encore que depuis le début la réponse était sous mes yeux : la jouissance ne peut pas passer par d’autres routes que l’égoïsme.

« Ça m’a l’air d’être exactement ce que je crois. »

Les légendes disent qu’on les croisent plus dans la Transylvanie que dans les Alpes. Pourtant, c’est bien à Genève que je la rencontre. J’étais à la recherche de jeunes femmes à convaincre de rejoindre le Temple solaire. Je servais di Mambro, les Idreis, tout le monde sauf moi-même. Lorsque j’appris que certaines de mes cibles disparaissaient, étaient retrouvées mortes, vidées de leur sang. Ne supportant pas qu’une autre prédatrice règne sur mon écosystème, je me suis mise en chasse.

« Ne faites pas un pas de plus, ma belle. Je ne vous veut aucun mal, mais je ne suis pas aussi bête que ces mignonnes que vous avez charmées. »

La blonde rayonne de vie. Pas la sienne, évidemment, mais qu’importe ? Elle a le charme noir des âmes qui savent ce qu’elles valent, qui ont fait le deuil de leur innocence. Elle me rappelle un peu ma douce nemesis, la terrible Dizzalyr. Cette même harmonie de soleil noir, cette inhumanité savoureuse et cette sauvagerie distinguée. Toutefois, chez elle, il y a plus d’impromptu, plus de saveur, plus de panache. Plus de sentiments en un instant que l’italienne n’aurait jamais pu en ressentir.

« Quel est ton nom, mortelle sylphide ? Et est-ce que je me trompe, ou est-ce que tu es tout à fait nouvelle à tout ce jeu ? »

Dim 29 Jan 2023 - 15:09

Who wants to be kind, who wants to be tame?

A ta grande surprise, tu vois approcher cette grande jeune femme vers toi, dans la brume du matin, telle une apparition. Tes années de recherche sur les mille et une légendes qui entourent les êtres qui dépassent leur nature t’ont menée jusqu’ici, Morrigan, et t’ont aussi appris à ne pas sous-estimer quelqu’un qui n’a pas peur des cadavres ou de la créature qui les répand.

L’apparition a en tout cas tout l’air d’être quelqu’un de dangereux, qui pourrait révéler ta nature nocturne au grand jour. Car elle a l’air de savoir, de comprendre. Et tu sais bien que le savoir, mélangé avec le pouvoir pourrait bien signer ta défaite. Mais en a-t-elle seulement, du pouvoir ?

Gardant le silence, tu te rapproches encore. Tu ne sais pas comment tu pourras, toi, percer à jour cette apparition nocturne qui a l’air de te connaître.

Tu t’arrêtes net quand elle te le demande, et cela fait bien longtemps que tu n’as obéi aux ordres de qui que ce soit. Tu ressens le danger qui émane de cette personne, mais tes yeux brillent encore, même dans la lumière du petit matin. Ton appétit de vie est rassasié, mais un nouvel appétit commence à te dévorer les entrailles. Une envie d’aller vers elle.

Je le vois bien. Et vous m’intriguez. Si vous croyez ce que vous voyez, pourquoi ne pas être partie ? Ils partent tous, d’habitude.

Ils prennent leurs jambes à leur cou, d’ordinaire, quand ils se rendent compte que la fraîcheur de ta jeunesse n’a rien de naturel. Quand ils se rendent compte que ta jeunesse cache une vie entière passée à dériver lentement vers la noirceur.

Tu as un petit rire quand elle te demande ton prénom. Ce prénom que tu détestais quand tu étais gamine, puisqu’il venait d’un autre temps et n’avait rien d’un prénom auquel un homme voudrait attacher son nom de famille. Mais à présent, il te semble tout à fait approprié.

J’ai le prénom d’une reine fantôme, tu fais en te reculant vers la berge et tournant ton regard vers le soleil qui tarde à se lever, comme s’il savait qu’il était un invité malvenu.

Mais cette reine des contes irlandais n’a fait qu’espérer atteindre un jour ma puissance. Je me suis révélée depuis peu, libérée des entraves de ceux qui me voyaient encore comme une jeune fille innocente.

Tu ne veux pas te dévoiler entièrement, mais à quoi bon te cacher ? Tu es gorgée de sang neuf et d’ego, tu penses que rien ni personne ne pourra t’arrêter.

Et vous, qui êtes-vous ? Est-ce que vous faites partie de ces créatures qui peuplent les contes et que les enfants craignent ?

@Enfys Kirke

Who wants to be kind, who wants to be tame ?

TW : blasphème

4 octobre 1986

Enfin, très chère, on ne part pas quand on voit l’extraordinaire. Je ne suis pas femme à fuir devant le spectaculaire, à refuser l’attirance quand celle-ci est aussi évidente qu’ici.

Non, elle n’a pas l’air d’être le genre de péripéties que je voudrais ignorer dans mon histoire. Elle a tous les parfums d’un danger qui manque à cette décennie fade et pathétique. Il y a des touches d’inattendu sur son visage de poupée parfaite, des noirceurs brillantes dans sa blondeur ténébreuse. Mon humain est peut-être décevant, mais elle semble avoir les yeux noirs de Whitechapel qui m’ont tant manqué. Alors je souris avec les lèvres écarlates que nous partageons et je ronronne presque face à ma proie prédatrice.

Oh, ils n’y connaissent vraiment rien… Tu n’es pas un fantôme et encore moins innocente.

Une reine, ça, peut-être, et une jeune fille, c’est sûr. Je glisse vers le tutoiement qui sied plus aux âmes qui partagent la lueur de la grandeur. Je savoure quelques instants l’énigme de son nom. Est-elle Findabair, la jeune fille innocente, le blanc fantôme dont le charme sert son royaume pour détruire ses ennemis ? Une Perséphone qui se serait enfuie du royaume des Morts ? Ah, non, ce n’est pas irlandais, ça, comme Xbeban la fleur immortelle… Morrigan, le corbeau du massacre ? Bah : elle me le dira bien quand elle le voudra.

Tu peux m’appeler Maria, et aucun de mes enfants n’a à me craindre. Comme toi, je suis nommée après une reine que j’ai dépassée. Mon manteau n’est pas du bleu de la nuit, mais doré des victoires que je te promets si tu me suis. Ma couronne n’est pas d’étoile mais elle est terrestre et immortelle et je ne laisserai aucun dragon dévorer mes protégés.

Y vais-je un peu fort ? Sans doute, mais les élucubrations johanniques ont une mélodie symphonique aussi majestueuse que les solos que je peux voir dans les yeux de la blonde fantôme, et presque autant que les harmonies que je pense que nous pourrions créer. Je n’ai besoin de personne : je suis toute seule l’ange de l’Annonciation, qui vient révéler à la belle son destin, la Madone douce et protectrice ainsi que la reine de l’Univers, immortelle et sans pitié. Je suis une Marie libérée des carcans de la morale, de l’histoire et des émotions, je suis la reine que Dieu a toujours voulu, venue de l’éternité de pleins pieds dans son monde temporel pour y faire fleurir les plus grandes âmes surnaturelles. Je m’imagine la meilleure des anges sans voir que je n’ai jamais été aussi démoniaque. Tant pis : l’épopée d’une sylphide fantomatique et d’une succube angélique, voilà qui est sulfureux et mémorable.

« Qu’est-ce qui se passe ici ? »

Mes soliloques blasphématoires sont interrompues par une voix martiale. Une flic suisse : manquait plus que ça. J’ai à peine besoin de me concentrer pour l’emplir d’illusions. Après tout, qui irait se méfier de deux belles jeunes femmes en train d’admirer avec leurs amies un lever de soleil presque aussi resplendissant qu’elles ? Une excuse de l’agente et nous pouvons nous recentrer sur des problèmes plus urgents.

Ne t’inquiète pas, elle n’aura aucun souvenir de nos visages, en tout cas pas de ceux que nous avons aujourd’hui. Maintenant, ce n’est pas que cette plage est dénuée de beauté, mais pourrions nous continuer cette conversation quelque part de plus confortable ? J’ai mille questions pour toi et la première est de savoir ce que tu souhaites.

Avec un sourire aussi brillant que le soleil en train de se lever sur le Léman je lui tends une main gantée :

D’aucuns diraient que réaliser les vœux est… ma spécialité.

Who wants to be kind, who wants to be tame?

Le soleil se lève, mais ce n’est pas lui qui te fait plisser les yeux. C’est la détermination et les mots de l’apparition, que tu prends de plus en plus le temps de jauger. C’est une grande et belle femme, avec une aura de sagesse et de majesté comme tu n’en as jamais vue chez une autre que toi. Ton intérêt est piqué, Morrigan, et tu as la vague impression que cette rencontre va façonner ton avenir, mais que ce n’est pas encore la fin de la traînée de sang que tu laisses derrière toi.

C’est vrai. Aucun de ceux que j’ai connus ne me connaissaient vraiment. Maintenant que je ne connais plus personne, je peux me montrer telle que je suis.

Tu désignes les cadavres que tu as laissés, dont le sang commence à briller à la lueur du soleil levant. Tu leur trouves une certaine beauté macabre, Morrigan, tu n’étais jamais restée aussi longtemps après un festin. Et d’une certaine façon, tu es presque fière de ton œuvre.

C’est qui je suis. Je me nourris d’eux parce que je le dois, mais aussi parce que j’en ai envie. Si tu m’accepteras ainsi, je suis prête à te suivre.

Tu sais qu’un jour tu reprendras ton rôle, Morrigan. Que tu redeviendras la jeune fille innocente pour Jasper et que tu exerceras ta vengeance sur Jade. Et même pour lui, tu joueras un rôle et tu enfouiras l’amour que tu as pour lui pour ne pas te détourner de ce qui doit être fait. Mais tu sais qu’il reste quelques années avant que tu ne retrouves Jasper, et en attendant, tu ne veux pas te contenir et réfléchir à qui tu dois être. Après tout, même une sorcière sanguinaire a le droit à sa période d’ado rebelle à l’étranger.

Et tout t’impressionne chez la dénommée Maria. Tu as l’impression qu’elle n’est pas tout à fait humaine, elle non plus. Qu’elle a elle aussi une fascination pour la puissance. Qu’elle sait quand elle est en présence d’une reine abeille parmi les ouvrières, et tu commences à croire que tu es toi aussi en présence de la reine d’une autre colonie.

Tes muscles se tendent quand tu entends la voix d’une policière. Ce n’était pas prudent de rester aussi longtemps sur le lieu de ton crime, tu commences à te dire, mais tu te dis aussi qu’elle sera facile à dévorer ou à envoûter. Pourtant, ta nouvelle connaissance semble bien s’en sortir et tu plisses le front d’étonnement quand la représentante de la loi suisse s’en va, l’air rasséréné. L’a-t-elle envoûtée, est-elle une sorcière elle aussi ? Ou bien…

J’ai eu deux personnes à mon service qui savaient réellement exaucer les vœux. Ils réalisaient tout ce que je voulais, ou presque.

Tu déglutis, alors que les souvenirs que tu tentais d’enfouir remontaient à la surface. Tes djinns n’avaient pas su t’obtenir tout ce que tu voulais, et tu ne serais certainement pas sur cette plage si ça avait été le cas. « A ton service » est d’ailleurs un peu fort, Morrigan, mais tu préfères continuer à faire croire à Maria que tu es la reine d’une nation fantôme.

Peut-être que tu seras plus efficace qu’eux, djinn.

Tu prends un risque, et tu le sais, avec ce ton. Mais tu te sens inarrêtable.

@Enfys Kirke

Who wants to be kind, who wants to be tame ?

4 octobre 1986

Voilà bien longtemps que je ne suis plus fascinée par la mort. Elle m’a accompagnée si longtemps qu’elle n’apporte plus aucune joie, aucun répit. Elle est seulement cet adversaire qui ne sera jamais à mon niveau, que toujours je vaincrai. C’est la vie qui m’ennuie beaucoup moins, et la blonde semble être la vie incarnée. Elle coule par toutes ses pores, elle brûle dans ses yeux dangereux, Elle s’écoule avec excès depuis ses lèvres écarlates qui semblent à peine rassasiées d’un festin indicible. Peut-être qu’elle sème la mort, mais c’est pour faire germer une vie incroyable que je veux observer à tout prix. Écartant une mèche se son visage de poupée, je souffle :

Parfaite. Bien sûr que tu es parfaite comme tu es.

Mais quand un de mes doigts effleure sa joue d’albâtre, je sens le feu mortifère qui l’habite, la faim dévorante qui cherche même moi. Je lève un sourcil en réalisant : cet enfant ne contrôle pas sa puissance. Elle a besoin d’une guide à travers les ténèbres, elle a besoin d’une main douce et sage, elle a besoin d’une langue réelle et affirmée. Bref, elle a besoin d’une djinn comme moi. Sa remarque me pousse donc dans une hilarité qui résonne puissamment entre mes côtes et les Alpes. Je reprends difficilement la parole après ses rires :

Pardonne-moi, tu as tout à fait raison : une femme comme toi ne peut chercher que l’efficacité. Je t’assure que tu la trouveras chez moi.

À nouveau, je tente un contact, posant cette fois-ci ma main sur son dos et je remarque avec un sourire que son pouvoir ne passe pas à travers ses vêtements. Doucement, je la guide donc à travers le parc Mon Repos jusqu’à une chambre luxueuse du Palais Wilson. Dans ce lieu où les humains ont autrefois créé leurs imaginaires de paix, leurs illusions de coopération, mes propres enchantements m’ont aujourd’hui permis de privatiser ce grand salon aux dorures scintillantes, où les statues de mes anciennes partenaires antiques tutoient des arts modernes tous plus colorés les uns que les autres. Évidemment, rien ne brille autant que la blonde dévoreuse qui semble déjà à sa place au milieu de tant de richesses. Probablement que Di Mambro serait peu ravi que je passe autant de temps sur une mission qui n’est pas celle qu’il m’a confié, mais je sens qu’elle pourrait lui être si utile qu’il devienne enfin aussi intéressant qu’elle. Lui servant un thé blanc, je continue :

Donc, belle inconnue, si je comprends bien, tout ton corps dévore la puissance vitale d’autrui. Est-ce un choix ou est-ce une limitation ? Car, je pense pouvoir t’aider, doux soleil, mais tu sais qu’il y aura un prix.

Assise en face d’elle je ne tente même pas de prendre un air innocent : c’est son jeu à elle. Mes yeux brillent d’une faim plus vorace que la sienne, une faim d’aventure et de nouveauté comme seul elle semble pouvoir l’apporter.

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