Temporalité
Nous sommes en 2022 Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 1050276528
Groupes à prendre
Nous cherchons activement des cerbères et des hybrides Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 1639275293
Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Mer 9 Nov 2022 - 23:35

Tant de demons sont sur nos côtes
n o v r o s e iv.3


T’as jamais vraiment aimé le week-end.
Il est vendredi soir, et les gens se sourient, se souhaitent des bons moments à venir, prennent des nouvelles les uns des autres, ah l’anniversaire de Marvin, super. Tout le monde a des plans, et certains même prétendent qu’ils n’ont pas de plan, que leur plan c’est de ‘chill’ (ou de Netflix and chill, pour les plus entreprenants).
T’as jamais vraiment aimé le week-end, et tout ce culte qui se fait autour.
Quand tu arrives au boulot le lundi, il y a tout cet enjeu de savoir : qui a été où, qui a fait quoi, lesquels ont respecté leurs plans, lesquels sont partis à Ibiza sur un coup de tête, qui a bronzé, pris un coup de soleil, qui est tombé malade. Et dès le mardi, voire même dès le lundi aprèm, y a cette attente : ils ont envie d’y être, ils veulent y être, retourner à leur reality shows qui grillent la cervelle et leur prétendues grasse matinées.
Ça t’agace de voir que, peu importe les efforts que tu fais pour être la plus normale, la plus intéressante de toutes, y en aura toujours pour trouver leur banalité plus normale, leur médiocrité plus affligeante.
T’as jamais vraiment aimé le week-end, et le week-end t’aime pas non plus.

Car chaque week-end c’est la même chose : t’entraîner jusqu’à avoir mal, jusqu’à ce que ton corps supplie d’arrêter de tirer partout. Et attendre le lundi, encore, attendre la douce monotonie du bus que tu prends le matin, des tenues sélectionnées la ville, des clients à aller démarcher en portant ton plus beau sourire de requin qui a pas mangé le bon poisson. Attendre le calme de ton bureau, quand tu fermes la porte insonorisée pour pas entendre tes collègues et leur sacro-sainte conversation au détour de la machine à café.
Ils te conviaient, au début, Blue. Et puis, ils ont arrêté.
Tu sais pas vraiment si c’est un soulagement ou une défaite, mais ils ont arrêté de t’inviter à leurs afterworks où ils se mettent mal, pendant que tu restes aussi sobre que la couleur beige au mois d’août. Ils ont arrêté de t’inviter à leurs bowlings, à leurs karaokés, et tu te confortes en te disant que ton piédestal est trop haut pour qu’ils atteignent tes orteils.
Alors, non, t’aimes pas le week-end, et tu te le répètes en boucle, à l’infini et au-delà, pour pallier au fait qu’au fond, Blue, t’aimerais bien avoir quelque chose à leur raconter le lundi.

Ce soir, t’es la dernière à quitter le taf, avec tes papiers bien triés en petites piles sur ton bureau. Ce soir, c’est le week-end, mais pas un week-end comme les autres.
Parce que ce soir, y a pas que la poussière tranquille qui t’attend sur ton canapé, y a autre chose que ton silence pour accompagner ton repas de riz blanc et d’algues étranges. Ce soir, il y a Ambrose Atkins qui t’attend de l’autre côté de la porte. Alors tant pis, si y a des chrysalides partout, s’il y a sa rousseur qui s’infuse lentement sur ton autre oreiller. Tant pis si les voisins entendent, si l’univers entier entend, que vous vous aimez bien trop fort pour vous parler en chuchotant. Tant pis, tant pis, tant pis.
Vous allez dessiner des marelles sur le sol de ton appartement, et il pleuvra dessus, des cordes, qui effaceront la craie rouge. Vous peindrez de vos aquarelles un futur qui vous appartient, bercés par le clic clac des béquilles et le tempo de vos cœurs lâches.
Vous vous êtes retrouvés, Nova.
Vous vous êtes retrouvés et tu vas faire en sorte que ça compte, jusqu’à au moins un bon million de nombres premiers dans ton cœur. Vous vous êtes retrouvés et tu gravis plus les marches quatre à quatre, mais bien par cinq, par onze, par treize, tellement ta hâte est indicible de retrouver ta flamme absurde.
Tu frappes sur le battant de la porte et ouvres avant qu’il ait réagi.
Tu laisses tout tomber dans l’entrée ; ton sac à main et tes convenances, et tu pars dans l’appartement à la recherche de ton copain.

« Ambrose ?! »
Tu cries mais tu souris aussi.
« Je suis rentrée ! »

Finalement, avec Ambrose, tu peux bien aimer le week-end.
code by underratedboogeyman






_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Lun 14 Nov 2022 - 17:07





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.


Il était venu, cet après-midi.
Ma nuque était douloureuse d’avoir du légèrement levé le menton vers lui. Mes joues brûlent encore la honte de quelques centimètres en moins. Il avait été en terrain conquis, chez lui. D’un ton serein, il m’avait rappelé que j’étais avant tout un coucou, à venir réentretenir un nid qui n’avait pas été le mien. Il y a peut-être son prénom sur le bail, soulignant avec beaucoup de réalité qu’il avait été , omniprésent, qu’il avait eu les projets sur la comète de créer des satellites autour de planètes. Il appuie sur une plaie béante qui brille par son absence. Il chuchote qu’il avait été un monde autour duquel tourner et fécond, avec une tête de père parfait et le genre qui aurait donné un goûter bien emballé à une troupe d’enfants. J’aurai pu être babysitter avec un peu de chance, et constater qu’ils auraient été châtains dans tous les cas vu que mon ADN n’y était pas.
Je me le dis à demi-mot, mais j’ai le coeur douloureux d’y penser. Son cou m’a donné la nausée, parce qu’il a connu de jolies colliers violets. La lumière frappe sur ma mâchoire pendant que j’imagine que ses lèvres se sont adaptées, progressivement, à d’autres angles, d’autres zones, d’autres préférences.

C’était le moment où j’étais sensé penser à des choses positives, mettre de bons sentiments. Je pourrai avouer à demi-mots que si elle avait heureuse à distance, les étoiles me soufflaient un peu de son bonheur. Elle me l’aurait partagé, par une connexion improbable, un lien que j’avais façonné comme un grand depuis plus de dix ans. Elle aurait été flamme jumelle qui brûle plus fort jusqu’à venir lécher mon coeur avec un peu de son bonheur. Elle m’aurait éclaboussé avec ses petites têtes brunes et, si je pense des choses positives, j’aurai hoché la tête avec un sourire poli et entendu. Tu as réussi, je suis fier de toi.
Non.

Pendant que le coton vient fusionner avec ma paupière, mon crâne est une gigantesque usine où teinte le métal. Ma respiration résonne entre mes tempes, et c’est pas qu’une affaire de douleur physique. J’ai son image en tête et j’arrive pas à me dire que c’est rien, tout ça. Ma gorge se serre et pulse, pendant que mes deux doigts sont posées contre elle pour mesurer mon pouls. Il fallait le maintenir mentalement à une vitesse stable, ne pas trop respirer, ne pas arrêter de respirer, ne pas imaginer, ne pas se dire que le coton allait imprimer la marque de son poing contre mon œil, et que peut-être qu’avec ses bactéries dans mon organisme j’allais avoir son image contre la rétine continuellement, à me narguer avec son mètre quatre-vingt dix bien tapé et sa mâchoire de mari parfait. Je me dis qu’ils avaient tenté de créer une famille et je sens la fièvre monter.

J’avais sûrement pas d’enfants à offrir, mais j’en avais les cabanes et les espoirs d’un avenir meilleur.

Il y a une galaxie autour de mon œil. Fut une époque, je m’en serai félicité. Je me demande si les tâches plus rougeâtres sont là pour se foutre de ma gueule, ou si elles sont douze à danser autour de nos nombres.
Je souris.
Nova-Blue s’est fièrement fichée contre mon œil, symboliquement, toujours fièrement dressée depuis des années. Elle est douloureuse, pique et certainement que je la verrai à chaque fois que je passerai devant un miroir. Elle viendra mettre des tâches violettes progressivement, chassant le rouge pour faire émerger du jaune.
C’est pas ma place, c’est pas vraiment mon univers, alors je me contenterai de sourire en me disant que le jaune et le orange, si je faisais un peu semblant, c’était pareil.

Je réprime une grimace pendant que je presse de nouveau la compresse sous mon œil. Elle est partie ce matin et j’avais tenté de commencer à déballer des cartons. J’essaie de vite occuper l’espace. J’ai peur qu’elle ouvre les yeux et se dise que c’était une erreur. Elle viendrait me dire que si ça s’était fini, c’était pour une bonne raison, et qu’on changeait pas, dans tous les cas, que c’était des conneries que disent les parents pour accepter d’être naïf, et que j’échappais pas à la règle. L’univers serait furieux et peut-être que l’Apocalypse reviendrait.
J’ai mis des polaroïds qu’on a pris sur le mur, et quelques factures personnalisées de restaurants quand les serveurs avaient mis des petits mots dessus. Il y a toujours deux plats commandés, très confortablement posés l’un contre l’autre dans les additions. Elle trouvera peut-être ça ridicule.

La lumière me brûle progressivement l’oeil. Elle semble trop blanche pendant que j’appuie pour faire rentrer l’étendue de mes erreurs à l’intérieur de ma peau. Il n’y a pas de démaquillant pour les bleus. Les bleus, ça reste sur la peau, ça vient corrompre les pores, ça vient détruire les tissus, c’est preuve qu’il y a des vaisseaux qui ont explosés en plein vol, ça tient chaud quand ça pulse fort et ça vient s’imprimer pour jaillir un peu plus fort à chaque fois.

Ambrose
La lumière ne brûle plus et le coton semble avoir perdu son agressivité. Une voix s’élève dans l’appartement et soudainement, tout compte pour du beurre. Je tente de ranger dans la hâte les affaires sorties. Le désinfectant se renverse un peu quand je tape dans la bouteille en tentant de ranger la crème décongestionnante à sa place. Parallèlement, je grimace pendant que mes doigts de la main gauche frictionnent mon œil pour faire pénétrer les soins plus rapidement.

« J’arrive ! »

Je fais un bruit infernal pendant que les portes du meuble de la salle de bain claquent et que le tiroir menace de m’avaler les doigts à chaque fermeture.

Je quitte la salle de bain qui sent les produits médicaux pour revenir dans le salon. Naturellement, mes jambes me portent vers la présence au centre de la pièce. Je suis un être étrangement céleste quand je vole jusqu’à elle. Mon menton vient trouver sa place sur le haut de sa tête et mes doigts viennent s’imprimer contre ses omoplates. Il y a toute la peur de ne pas être capable de le faire demain. Je me dis qu’elle est rentrée, mais qu’elle peut à tout moment décider que ce week-end, on sera pas ensemble, que je reprends mes affaires jusqu’à Seattle. Certainement que si je sers un peu les doigts, je m’accroche un peu plus et qu’elle aussi.

« Alors, ce vendredi ? »

Tes collègues ont arrêtées d’être chiante ? Tu as réussi à auditer cette entreprise autour de laquelle vous tournez depuis des mois ? Est-ce que ce dossier qui te stressait un peu s’est avérée être une vraie arnaque ? Personne ne t’a accueilli avec une tête prête à te sauter au visage, j’espère ? J’ai envie de dire à demi-mots que ça lui va bien, ce métier, mais que j’ai peur qu’un patron soit du genre à préférer son profit à la vie humaine. ou qu’il soit un peu entreprenant, à proposer du café pour faire oublier l’affaire sur des chuchotements en arrière boutique. J’ai dix mille mots au creux de ma mâchoire à dire, que j’aime pas quand elle travaille parce que je peux pas être audit, et qu’elle est dans un endroit que je connais pas, avec des gens que je connais pas, et qu’ils sont des menaces pour notre système solaire.

Mon nez vient se nicher dans ses cheveux. Je prends une large inspiration et je ferme les yeux. Je grimace parce que c’est douloureux avec un cocard.

« Hey ... »

J’aimerai trouver un milliard de mots pour le dire autrement. Au fait, ton ex est venu, tu sais, celui avec qui tu as envisagé de faire une jolie famille rangée, qui est grand et fort, qui aurait eu une prédisposition génétique incroyable, qui aurait pas eu de gêne roux ou un physique de phasme, celui qui est biologiquement plus logique pour se lancer dans ce type de projets.
J’ai envie que Nova-Blue devienne coton, parce que c’est facile à s’étreindre, et qu’elle s’adapterait, qu’elle pourrait reprendre connaissance mes clavicules plus facilement, en oublier d’autres.

« Y a un type qui est venu aujourd’hui. »

Si elle se concentre, je suis persuadé qu’elle sent mon pouls s’accélérer.

« … Alix. »

C’était la façon la plus simple de le dire, alors pourquoi ce prénom m’arrache la gueule ? J’attends que vienne les fracas de vaisselle, ou les incessantes confirmations qu’ailleurs, c’était mieux, qu’elle se dise que c’était bien qu’il connaisse l’adresse, que quand je commencerai à travailler ça sera plus facile.

Il était venu, et avait essuyé ses pieds sur notre tapis et ma confiance.


© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Mer 16 Nov 2022 - 16:14

Tant de demons sont sur nos côtes
n o v r o s e   iv.3


T’as laissé tes craintes sur le paillasson, quelque part dans votre chambre d’hôtel, parsemées dans les escaliers pour chacun leur marche dessus. Quand tu prononces son prénom, c’est comme si t’avais du sucre sur les lèvres, qui dégouline entre tes crocs, et tu réalises fatalement que les papillons font pas de miel.
Alors, bon. Tu vois les cartons dans la pièce, un ramassis de chrysalides pas encore parfaitement écloses ; il a commencé à les vider sans vraiment finir tout à fait. C’est pas grave, tu vois déjà des touches d’orange parsemé sur le bleu des jours, tu vois un peu de jaune-rouge chaud habiller le froid de l’azur. Vous finirez ce week-end, avec vos pinceaux d’enfant sage barbouillés de toutes les couleurs, à peindre sur les murs de ta chambre un décor qui vous conviendra. Vous mettrez des étoilées au plafond, des comètes traversant les murs, vous construirez mille cabanes entre des draps insignifiants.
Et vous serez heureux.
Les poutres apparentes résonneront de vos rires d’enfants attardés, se teinteront de couleurs vives dont le magenta est banni. Vous jouerez à la marelle, aux petits chevaux, vous sauterez sur le lit et sur le canapé pour atterrir l’un contre l’autre sur une case qui vous appartient.
Et vous serez heureux.

Vous serez heureux, Nova-Blue, et tu peux pas trop empêcher ton sourire de grandir encore quand Ambrose jaillit de la chambre comme un clown triste hors de sa boîte. Son menton vient trouver sa place juste au-dessus de ton crâne lourd et ton nez se niche fatalement dans le creux de ses clavicules. T’étais comme une pâte à modeler adaptée à la forme de lui, t’as voulu rentrer dans d’autres moules mais tu t’es mélangée toi-même. Emmêlée les pinceaux, tandis qu’à chaque nouvelle rupture un petit morceau de mollesse s’en allait à l’emporte-pièce.
Tu glisses tes deux mains contre son dos, remontées jusqu’à ses omoplates, là où tu serais presque surprise que deux ailes ne veuillent pas pousser. Pour venir quérir les étoiles, il a bien dû crever l’espace, voyager dans un bateau pirate sur l’océan des galaxies. Pour t’atteindre, il a dû voler, au-delà des confins des jours et des maux que vous vous êtes fait. Alors oui, quand tu passes tes mains sur sa chemise mal repassée, que tu sens uniquement la peau sous la pulpe de tes doigts gourds, tu te demandes comment ça se fait, que tu sois plus seule dans le noir.
Tu déposes un léger baiser contre le creux de sa poitrine, entendant résonner sa voix comme dans le bois d’une contrebasse.

Y a un type qui est venu aujourd’hui.
Mentalement, toujours contre lui, tu passes en revue toutes les tâches administratives qui pourraient nécessiter une intervention. La chaudière, c’est bon, tu t’en es occupée y a trois mois malgré la vétusté du truc qui se trouve dans ta salle de bain. Le compteur d’électricité, c’est géré. Le nettoyage de la VMC, aussi. Alors tu finis par te dire qu’il a ouvert à des fraudeurs, des menteurs, des interrupteurs de votre bonheur. Tu t’apprêtes à ouvrir la bouche, lui demander dans un éclat si c’était les témoins de Jéhovah ou n’importe quelle autre secte dans sa peur de l’Apocalypse.
Le nom fait une déflagration dans l’air feutré de vos deux corps.
Alix. Le visage du triton surgit, et tu l’imagines soudainement te happer dans les profondeurs. Tu entends sa nageoire s’ébattre, ses crocs aiguisés te faire mal en entaillant la douce corolle des ailes moirées des papillons. Tu le vois déjà couler ton navire pirate, envoyer des bulles dans tes oreilles pour t’empêcher d’entendre Ambrose, détruire votre nids d’hippocampe au milieu des rafiots craquants.
« Ah … » tu articules, incapable d’en dire plus.
Tu les vois assis tous les deux, autour d’un thé qui fume encore. Tu le vois redire à Ambrose tout ce que tu lui as dit, toi. Tout ce qui défaille, tout ce qui va pas. Tout ce que t’auras pas changé depuis la fac où vous étiez. Tu les vois rire aux éclats en parlant de cette manie que tu as de bouger les narines quand tu es contrariée. Tu les imagines meilleurs amis, envoyant leur balle de golf d’un même mouvement le dimanche, se faisant un high-five avant d’aller manger des club sandwichs en se disant que non, vraiment, cette Nova-Blue, quelle perte de temps.
Tu les imagines discuter, et rire, et ne parler que de toi ; ça te glace tout à fait les sangs.
Inconsciemment, tu resserres les bras un peu plus fort autour d’Ambrose. Parce que ta flamme jumelle, c’est lui, et ça t’embêterait carrément de te prendre le retour de flamme. Tu bouges tout doucement la tête pour caresser la courbe tendre de sa mâchoire contre ton crâne, pour dessiner des maisons tristes de ton nez sur son cou trop pâle.
« Et … ça s’est passé comment ? »
Tu demandes mais t’es pas sûre, au fond, de vouloir savoir la réponse.

Alors tu serres encore plus fort, pour ancrer tes bleus dans le cœur à ceux d’Ambrose a sur la peau. Pour pas laisser le météore s’en aller vers d’autres bateaux.
code by underratedboogeyman



_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Ven 18 Nov 2022 - 22:39





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.


Je suis persuadé que c’est pas une couleur, Alix. Pourtant, quand je prononce son nom, il fait l’effet d’une déflagration, d’une sale traînée qui vient foutre du noir de partout sur ses murs tout blancs. C’est les doigts de Nova-Blue qui se posent sur mes bleus, là où grimacent mes peurs et hurlent mes craintes. Ah vient créer un deuxième arc contre la fenêtre et j’ose pas fermer les yeux. Ce serait simple. Pourtant, ma mémoire imprime chaque volume dans mon crâne, de la position de la table basse jusqu’à celles des oreillers du canapé. Son appartement lui ressemblait tout en présentant des anomalies. J’ignore si c’est vraiment elle qui a décidé de l’emplacement des fenêtres, tant il me semble impossible qu’elle ne contrôle pas jusqu’à la direction du soleil. Si elle m’annonçait que la Terre avait trop tournée et qu’elle s’en sentait offensée, je m’y dépêcherai l’arrêter pour que le soleil continue d’asperger ses rimmels.
Il semblerait d’ailleurs qu’à travers le jour qui se couchait, la gravité s’inversait dans sa confusion. Si on continue de s’accrocher, on risque de se faire mal. Pourtant, ni mes doigts, ni mon crâne ne peuvent se résoudre à relâcher la pression. Mes omoplates sont douloureuses et on a des cages thoraciques d’oiseaux, à papillonner et étouffer entre des barreaux trop étroits.

Maintenant, on se dit tout.
C’était ce qui s’était dit à demi-mots, à Los Angeles. Si tout ce qui passait à Vegas restait à Vegas, Los Angeles revêt le sérieux sous les palmiers, les promesses sous des cabanes. Je souris ; quelques argus se promènent dans l’espace. Leur vol est toujours aussi chaotique, bordélique. Ils se jettent à droite et à gauche, sans réellement savoir où ils vont. Parfois, leur trajectoire semble décrire une nette chute, puis, flamboyants, ils se redressent avec un air moqueur. Si on était sensés tout se dire, il y a des vérités à taire, des mensonges pieux à susurrer. Mon coeur se noue et ma gorge s’assèche.

« C’est un con. »


Sur le polaroid de leurs souvenirs, j’envisage bien de les rayer de noir pour cacher son visage. Je tremble légèrement en imaginant qu’elle a pu faire pareil avec les nôtres. Mes lèvres hésitent à chaque mot, de peur qu’elle se souvienne de la sensation sale du paillasson sous ses cuisses, des longs moments de silence trop lourds ou des colères froides. Je suis au fond heureux qu’elle ait déménagé : les murs n’auront pas cette mémoire. Il fallait y mettre le plus d’éléments possibles pour que ma trace soit difficile à effacer. Si je mettais des petites photos un peu chaque jour, elle pourrait mettre de longues heures à tout retirer, un peu la mort dans l’âme, le jour où elle décide d’ouvrir la porte de nos erreurs.

Je suis plutôt désolé pour Alix, avec sa gueule d’ange et son caractère gentil. Je me détache lentement de Nova-Blue tout en souriant.
S’il avait marqué ma rétine de noir, j’allais gribouiller son souvenir au marqueur indélébile.

« J’étais en train de mettre les terrariums pour les papillons. ‘Fin, c’était ma mission de l’après-midi. Puis y a ce type qui tape à la porte. »

Cette fois, on se dit tout, pourtant elle a peut-être pas envie de tout savoir, Nova-Blue. Je sais pas vraiment si j’ai envie de lui filer les clefs de mon crâne et des lampes torches pour constater le vide et les toiles d’araignées qui s’y sont installées. Y a des trous dans les murs et le papier peint est défraîchi. Il y a des odeurs trop imprégnées qu’il faudrait expliquer, contextualiser, peut-être même diaboliser. Il y a un royaume entier où elle est maîtresse sans connaître, où elle a régné en maître depuis des années sans le savoir.
Dans le débarras de mon crâne restait des morceaux de bol et des brosses à dent trop usées. Honteusement enfouies, elle constituait un trésor inavouable et dégueulasse.

Cette fois, on se dit tout, alors ma gorge se noue tandis que je forme des nœuds de 8 pour éviter de chuter du haut de mes espoirs.

« Quand il m’a dit que c’était Alix, j’ai su ce que c’était lui. » Je marque une pause. « Je savais qui c’était, c’était cool, je pouvais clairement lui exposer pourquoi il n’avait rien à faire ici, rien à foutre là, et qu’il devait dégager. »

Il faudrait qu’on commande, ce soir. J’ai pas envie de manger des barres Feed en rattrapant les saisons de Game of Thrones qu’on a pas vues. C’était des moments chers à faible apport calorique, mais j’avais des zones entières de mon corps à ranimer tant j’ai l’impression de me décomposer sur place. Mon œil me fait putain de mal, un peu de douleur, un peu de honte quand elle le verra.
Pourtant, elle est habituée, Nova-Blue. Elle m’a plus souvent vu en béquilles que sur mes deux jambes. Elle avait cette faculté à adapter sa taille pour m’attraper le bras et rétablir mon équilibre. J’ignore si elle a conscience que mon visage n’a pas de bleus de partout à l’origine, et qu’il y a des tâches de rousseur qui n’en sont pas. J’avais envisagé de me les faire tatouer, que ce soit toujours un peu là mais pas aussi changeant. Je pourrai établir une chronologie de ma vie sur l’emplacement de mes bleus, et elle hocherait la tête en 2013 pour confirmer.

Mais ce soir, j’ai honte de mon œil, parce qu’on est pas en 2013. On est sensés être des adultes, et pourtant, je suis fier comme un enfant qui a gagné une bagarre dans la cour de récré.

« Je lui ai dis que c’était un connard d’abandonner les gens, de revenir comme ça pour je-sais-pas-quoi et- ... »

Je m’éloigne un instant. Je boîte terriblement parce que j’ai pas mes béquilles sous la main. Elles traînent dans la salle de bain et c’était devenu plus pratique de marcher à cloche pied dans la maison et de se rattacher à tout ce qui y avait autour.
Ma gorge est nouée et je prends un verre d’eau pour continuer mon récit.

« Je- … Je … Enfin. Je- Tu vois, à- … A quel point il avait envie que ce soit toi qui ouvre. A … Comment il aurait réagi et … Qu’est-ce qu’il aurait dit et ... »

Mes lèvres se barrent dans un coin de mon visage dans une moue songeuse. J’emprunte un tabouret du bar pour reposer mon corps. Je respire mal et j’ai peur qu’elle reprenne des bols pour les jeter par terre. Je la laisserai pas en prendre les bouts, des fois qu’on puisse recoller une nouvelle fois, mais elle pourrait me crever l’autre œil si ça l’arrangeait que je vois plus grand-chose.

Je rassemble mes pensées et je pose mes deux mains sur la table.

« J’ai su qui c’était. » Je prends une large inspiration. « Mais lui, il a pas su qui j’étais. Là, tout de suite, maintenant. »

Nerveusement, je ris un peu pendant que je porte mes doigts à mes clavicules pour les frotter lentement sous le stress. Mon omoplate semble bloquée dans une position étrange, et je la comprends un peu. Je suis en adéquation avec mon corps, et c’est la première fois depuis Los Angeles que ça arrive.

« Il m’a foutu une droite. » J’ai un pâle sourire de gosse fier de lui. « Au moins, maintenant, bah il sait qui j’suis. Et il sait qu’il a rien à foutre ici. »

Je marque une pause et reboit une gorgée. Le coeur battant, je la fixe et je me dis qu’il était parti. A tout moment, il devient comme moi et tente de revenir pendant dix ans. Je suis terrifié.
Je me terrifie, un peu.

« Puis je lui ai lancé de l’eau dessus. » Pause. « Il avait pas qu’à dire de la merde. Moi, j’voulais qu’te défendre, c’est tout. »




© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Jeu 1 Déc 2022 - 16:09

Tant de demons sont sur nos côtes
n o v r o s e   iv.3


On fait souvent des blagues, sur la taille des gens. De toute façon, on peut jamais avoir complètement bon ; y a des gens qui disent que la bonne longueur de jambes, c’est quand les pieds touchent par terre. Mais ça n’est pas totalement vrai. Si on est trop grand, on va s’entendre dire qu’on devrait jouer au basket, être mannequin, on nous demande souvent s’il fait beau, là-haut en riant sur des blagues pas drôles qui véhiculent de vieux clichés. Si on est trop petit, on va se faire traiter de nain, de hobbit, de schtroumpf, de minimoys, et toutes ces créatures minuscules qui n’atteignent pas les étagères du haut.
Ambrose et Alix appartiennent à la première catégorie. Les basketteurs. Ceux qui touchent l’horizon du bout des doigts et les nuages avec la cime de leurs crânes. Ceux qui gravissent des montagnes sans même faire de grandes enjambées. Ceux qui dévisagent les autres seulement par le haut de leur crâne, retrouvant comme des hippocampes maladroits des raies plus ou moins bien rangées.
Ambrose et Alix, ils doivent pouvoir se regarder dans les yeux, avec des airs de connivence. Ils pourraient faire tenir des bâtons en équilibre sur leurs épaules et se déplacer sans problèmes. De toi, ils ne doivent apercevoir que cette petite chose vaguement bruyante qu’ils doivent se baisser pour embrasser. Comme tout le monde. Comme Azur.
Azur. Alix. Abrose.
T’as pas su dépasser le début de l’alphabet. Tu voulais faire les choses bien, commencer par le commencement, mais tu l’as jamais dépassé. T’aurais dû te douter, pourtant, toi le A est à la fin de ton prénom, comme si t’avais pris les choses à l’envers depuis le commencement.

Tu voudrais monter sur un escabeau pour atteindre les yeux d’Ambrose, y plonger comme un dans un aquarium, y nager dans une solution.
Tu voudrais que tout ne soit pas contaminé par des couleurs qui n’en sont pas, tu voudrais qu’il reste que vous deux, votre orange et votre bleu entremêlés à la surface d’une eau huileuse, coffre au trésor ouvert sur des bulles que vous laisserez pas s’échapper. Tu voudrais que sur votre palette de peintre, on trouve que la peinture à l’eau, parce que plus c’est indélébile et plus, chez vous deux, ça s’efface.
Peut-être que de vos aquarelles ressortiront de meilleurs bleus, pour en tapisser vos prunelles face à ceux qui vous voient à deux.
Tu voudrais monter sur un escabeau pour atteindre les yeux d’Ambrose et en arracher les images d’Alix qui vient médire de toi. Tu l’imagines, le grand échalas, errer dans cet endroit qui lui était si familier, récupérant des affaires à lui, fleurs de douche, sweatshirts, etc. Agir en maître d’un royaume dont il n’a jamais été prince, qui attendait comme le Gondor la venue de son roi légitime.
Tu voudrais monter sur un escabeau pour atteindre les yeux d’Ambrose et lui jurer que lui, c’est différent, que vous êtes pas comme tous ces autres qui forgent des destins contraires. Que vous allez forger un avenir multicolore et valeureux, qu’avec vos sécateurs dorés vous couperez l’amas de feuilles mortes qui restent accrochées sur les branches d’un passé qui n’existe plus.

Tu voudrais atteindre ses yeux, mais t’es suspendue à ses lèvres, attendant que les mots te tombent dessus comme une douche imprégnée d’acide de tout ce qu’il s’est laissé convaincre.
C’est un con.
T’as l’impression que ton cœur vient de sauter du haut d’une falaise pour s’écraser dans tes talons.
« Ah oui ? » tu lances, gorge remplie de gouache.
Si tu tousses, tu pourras faire de l’impressionnisme, mais tu feras pas bonne impression. De toute façon, les yeux d’Ambrose, ils sont rivés sur un ailleurs beaucoup plus haut que tu ne peux l’atteindre.
Alors tu l’écoutes, tu tournes lentement la tête pour suivre de tes yeux tremblants sa trajectoire vers la cuisine. Il prend un verre d’eau, et ça te terrifie de te dire qu’il va nettoyer sa trachée des baisers d’aquarelle en vous. Et puis, tu te rappelles que la trachée c’est ce qui sert à respirer, et que ce serait sans doute idiot de noyer ses poumons de produits chimiques.

C’est seulement alors que tu remarques son œil au beurre noir.
« Il t’a fait quoi ?! »
Résolue, tu t’approches. Tu n’es plus impressionniste mais cubiste lorsque tu rentres dans une colère qui va tout détruire sous tes pas. Comment ça, il lui a foutu une droite ? Comment a-t-il pu, pourquoi a-t-il osé, quel genre de personne ferait ça ? Tu l’avais toujours vu comme un grand nigaud très gentil, voilà qu’Alix se dévoile indigne de votre alphabet, relégué dans le rang des x qui viennent terminer son prénom, comme l’inconnu d’une équation que t’as plus envie de combler.
« Tu sais, ma mère disait toujours que la violence c’est l’attaque des faibles. Il avait pas à te coller une droite, ça montre juste à quel point il est pathétique. »
Tu te sers un verre d’eau aussi, pour faire descendre un peu la pile qui s’est amassée dans ta gorge.
« Et à quel point il est pas toi, surtout. »
Et ça, c’est pas un compliment.

Et s'ils ne sont pas nous, c'est tant pis pour eux
Et s'ils sont jaloux, c'est tant pis pour eux
Fais-le moi savoir quand c'est douloureux
Je suis là s'il faut encaisser pour nous deux


Vous avez fondé votre cabane avec des poutres de bâton ; vous la renouvelez encore sur des fondations en béton. Plus rien ne pourra vous détruire : ni les tremblements de terre, ni les loups qui soufflent sur vous.
« Je suis désolée, Amb. T’es gentil de m’avoir défendue, mais … » Soupir. « Enfin, t’aurais pas dû avoir à le faire, il aurait pas dû venir ici. Je suis désolée. »
Tu passes une main dans tes cheveux. T’as chaud aux joues et aux oreilles. Tu te demandes si le plan de travail est froid, si tu pourrais pas y plaquer ton visage pour qu’il se refroidisse un peu.
T’as un petit rire nerveux.
« C’est pas le plus dégourdi de mes exs. »

Maintenant, vous vous direz tout.

code by underratedboogeyman


PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Ven 9 Déc 2022 - 15:14





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.


Surface
L’eau pourrait avoir un goût de calcaire. Dans mon ancien appartement, elle goûtait le sable et le sel. C’était particulièrement inconfortable, donnant une sale sensation à tout ce que je mangeais. Les pâtes avaient un goût de plage, et mes douches prenaient des airs de station balnéaire. C’était la raison précise pour laquelle je n’avais jamais appelé de plombier ; j’avais une petite calanque privée au creux de ma baignoire, sans vraiment de vagues ni de touristes. Ma tête sous l’eau, je pouvais entendre le bruit de mon propre corps tout entier qui se mouvait, qui restait en vie, le tout gratuitement. Si je fermais les yeux, le son du sang qui coulait dans mes veines m’aurait rassuré. Remontant à la surface essoufflé, j’avais quelques longues minutes d’asphyxie à soigner.
Tant pis.
Le goût des vacances était particulièrement agréable.

Son eau est claire. Nova-Blue n’aurait pas laissé du calcaire venir s’engouffrer dans ses tuyaux. Nova-Blue soignait méticuleusement qui entrait chez elle. Elle croquait dans des bulles de peinture jusqu’à repeindre ses murs et ses intérieurs. J’espérais avoir laissé quelques tâches oranges, par-ci et là. Elles avaient tournées à un sale jaune cramoisi. On survivait mal aux étés.
Elle s’étonne. Alix était un con. Il était un con par principe, par logique. Si il avait été le bienvenu ici et avait choisi de partir, c’était par choix. Mes yeux se lèvent vers elle et boire devient une nécessité.
J’ose jamais réellement soutenir son regard. C’était une habitude, quelque chose de normal chez nous. Je me souviens avoir remarqué après qu’en dépit de nos couleurs, nos yeux se correspondaient. Le mien, il est tâché de noir, et j’espère qu’elle n’y voit pas une menace de l’avenir, un sale goût des treize qui viennent tourner leurs vestes alors qu’on venait à peine de trouver du réconfort entre deux courses.

Au fur et à mesure, elle devient rouge, et tu te rappelles que c’était pas ça, sa couleur. Le rouge, c’était les débris au sol, les bols éclatés et les doigts lacérés. Le rouge, c’était l’impulsivité qu’elle se refusait, la passion qu’elle absorbait.

« Non mais c’est pas grave, pis, maintenant, il viendra plus. Il venait récupérer des trucs sur les portes, j’sais pas trop quoi. »

Ses yeux sont une banquise. J’y marche prudemment, espérant ne pas briser la fine glace qui menace de s’effondrer. La violence, c’était le langage des faibles, et je garde en bandoulière que j’avais jeté de l’eau. Les insultes, c’est autre chose. J’étends la créativité de mes actions au profil du mal causé, et certainement que Nova-Blue deviendrait ma partenaire de jeu si je lui confiais quelques pièces futures. Pas après l’autre, j’esquisse les contours de sa colère. Est-ce que j’y verrai mon ombre dans un coin, tapi comme grande victime d’une injustice ? J’essaie de voir du orange au creux de ses pupilles.
C’est vain ; il n’y pas de orange tout comme y a pas son ombre à lui dans ses iris.

Eaux claires
Mes
ex

Mes ex

« … Attends quoi. »

Là pas t’étais que annexe vie de putain une vécu a elle.
Auparavant, quelques jours, ils ont utilisés, qu’’’’’////// draps DANS LES DRAPS t’accueillir elle aurait pu.

Les détruire s’il le fait. Les portes ouvrir sait il. Carrée mâchoire une et sourire large un a il. Il est beau. Il est grand.
E̶̮̖̰͎͖̘ͬͪ̚s̹̃̎͞ͅt̛̗̥̖͌ͨ͌̃-̶̣̺͔̩̱̣́ͪç̰̼͚̗͈̖̍ͅė̪̖͙̇͢ ̧̝͉͉͙̣̟̗ͯ̐͆ͅq͇͙͇̝ͫ͞ù̸̹͎͓̞̪̞̊ͫ͐ȩ̥̹̣̹̹̩̬̅͛͋ ̢̻̭̮̪̲̬͕̻ͪd͚͎̘̝̤̝̈́ͯ̆͝ą͕͓̈ͭ̃̌n̷̩͈̭ͣͧͅs̷̺̤̻̮̣͗̄̆̚ ̱̠̝ͥ͐͡s̞̲͔̰̋͠o̪͇̞͐̇͢n̵̤̘̫͓̝͓͙̒͐̓ͅ ̴̘̘̦͛̈́ͫ̚c̵̦͈̞̞̦͖͉ͤ͂o̙̰͌͟ų̤̹̖͇͈̠̬͋͂̀,̿҉̦̰̙ ̷̰͚͓͈͕̖̮͋̈̉i͇̯̬͓̞̿͠l̬̦͍̖̳̦̬̹ͬ̿̌͝ ̧͍̜͚̱͇̝̿l̶͓̟̯̳̳̒͂͗ṳ̸͉̯̮͇̲̥͋͂i͔̘̾̽̀͠ ̩̭̙͇̈́͜a̰͍̟͇͓̺̖̰͗́͋̎͡ ̳̮͙̺͉͗ͮ͠l̯͖͓̦͒͠a̢̼̞̝̠͎̭̮̔ͮi̶̫̰̠̠̝͊̇ͬs̛͙̬͇̚ş͕̮̥͙ͪͧe͈̦͉͉̜̾͝ ̛͕̤̻̩̜̟̳̔͆̄͆d͔͕̞̪͇̣͉̮̠̭̝ͯͤ͒̀̀͝'̻̬̥̺̔͋̕a͎̗͒ͮ͋̊̀ṷ̧̠͉ͬ̔t̗̺͖̥̟̍͐ͬ͠r̨͎̔ͪͪ̽ͅẽ̮̯̺̳̗̬̣ͫ̈́͞s͔̥̓͞ ̵̰̩̱ͪͨͅs̩̫͓ͩͫͯ͜ů̡͉̫̠̝͗̐̑ͅcͫ͏͚̙̠̣ǫ̦̪̗̆̓̈́n̫͖̪͚̜̮ͯ͋̒ͨ͢s̟̥͓̗̰̍͞ ̛̤̮̘̜͎̫͐͒͑q̲͎̣̙̅͂͞u̎̆ͯ̈́͏̬͔̲̘̼e̴̠̱̳ͣ ̤̦̒̌̊̄͞l̵͙̥̫̯͒ͅē̟̖̮͈̹̝ͫ̚͢s̸͍̜͍̠̟͆͂ ͎̖͖̳̘̥͓̟ͣ̐̎͢t̪̥̝̥ͪ̌ͥ͐̀ͅi̧̝̜̺̣̦͙ͤ̓e̵̘̹͔̝͈͊̿̅ͥn͈̲͂̆͟s̱̜̥̿͐͒͝ͅ

????🌸????????🌸???? ????????é???????????? ???????? ???????????????? ????????????????????????, ???????????? ????????????-???????? ?

Quoi quoi quoi c’est qui.

L’eau a un goût de trouble et de calanque usée. Elle a un sale air de siphon et je me contente d’aller la jeter dans l’évier. J’ouvre mon téléphone et toutes mes notifications semblent hors contexte. Quand on me parle de la hausse des actions à Cisco, je constate que des engagements où j’ai pas eu mon mot à dire, et l’économie semble cruelle de continuer de tourner quand j’y prête aucun intérêt. Les quelques messages chuchotent que c’est Alix qui a fait des tas de comptes, exprès, pour m’attirer en dehors de la maison, puisqu’il peut taper sur des portes et rentrer. J’ai envie de foutre mes béquilles en X devant notre maison et de la garder propre de toute autre personne.

Tout autre personne qui ne serait pas nous.

« Tes ex ? »

Eaux sombres
Je suis un livre ouvert. Je suis ni prophétique, ni sacré. Je suis un bouquin de développement personnel éclaté, sans vraiment de leçon à la fin, juste une vague portée inspirante. J’imagine qu’elle peut lire des structures narratives précises : comment j’ai réussi à emménager à ses côtés malgré des obstacles. J’ai des pages dans la gorge. Les mains tremblantes, je me retrouve à recréer des cygnes en origami pour aller les faire voguer sur la banquise de ses pupilles. J’y trouverai sûrement des trésors cachés, d’autres contrées à explorer, l’espoir au coeur d’être le premier alors que les terres étaient habitées.
J’ai la nausée.

A la seconde où t’as franchi ma porte, j’ai appelé quelqu’un d’autre.
T’étais là, tu traînais dans le coin, t’étais plus marrant que ce mariage vide
Je connais ton ex, je suis la punition.

Si on se penche sur ton annulaire, on voit encore la marque de tes fiançailles

T u     m ‘ e x p l i q u e s ???

L’eau goûte les larmes et beaucoup de sel. Nova-Blue n’est plus une station balnéaire et je suis pendu à ses lèvres dans mon angoisse. Prenant appui sur le plan de travail, je boîte jusqu’à elle.

Cette fois, on se dit tout

« On commande ? »

On est plus face à face, mais côte à côte. Elle semble moins glaciale de loin. Je ferme les yeux et m’enveloppe dans des vagues réconfortantes. Elles m’étouffent, m’avalent lentement, mais pour un instant, j’entends que le rythme de mon corps et de son coeur. Je finirai par recracher du sang et du sel, mais c’était plus agréable qu’entendre le silence.

Abysses
Uber Eats me montre des bobuns, et le cygne semble faire sens. Si ma gorge refuse de respirer, mes doigts viennent se mêler aux siens.
Elle n’a pas de bague de fiançailles, juste celle qu’elle avait quand on s’est rencontrés.
L’air devenait plus agréable quand nos ADN se mêlaient. La mâchoire serrée, mes yeux crient panique et tirent l’alarme avant qu’elles ne coulent sur mes joues.




© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Jeu 22 Déc 2022 - 18:32

tant de demons sont sur nos côtes
novrose iv.3

Glacier
Tes yeux sont si froids qu’ils pourraient fumer, tandis que le nom d’Alix plane entre vous deux. Tu imagines le triton nager dans des eaux claires, et ton simple pouvoir statufier, non pas ses muscles toujours crispés, mais bien l’environnement aqueux dans lequel il évoluait.
Tu lui avais fait une place dans ton existence et il en avait pas voulu. Il avait préféré te convaincre que c’était toi le problème, comme si tu étais responsable de la fonte de la calotte glaciaire et de la mort des ourses polaires.
Aucune envie qu’il s’éternise. Il a passé cette porte pour la dernière fois, y a pas de raisons qu’il revienne, d’ailleurs Ambrose le sait très bien. Il parle d’une histoire de portes, et tu l’imagines bien s’ouvrir sur l’intérieur de votre cabane lorsqu’elle deviendra un igloo. Même les neiges les plus éternelles le sont moins que vos flammes jumelles.
Ambrose évolue dans la pièce, bien droit sur sa jambe de flamant rose, et tu le regardes se servir un verre. Peut-être qu’en le fixant assez, tu pourras y faire apparaître des glaçons comme par magie, et que plus jamais il se plaigne que sa boisson soit pas à la bonne température.

Vapeur
Et puis, ta fureur s’évapore.
Il a le visage pâle, les yeux démis, tu y lis au milieu du bleu des crécelles de tâches orangées. Quelque chose ne va pas, quand ses constellations de rousseur viennent se graver sur ses prunelles, et tu voudrais tendre la main mais tu comprends pas ce qui se passe. Des ombres se gravent en peinture à l’huile ; tu sais pourtant que l’eau et l’huile, ce sont des liquides non miscibles.
Attends, quoi.
Il semble choqué par l’idée qu’il y ait eu d’autres garçons que lui. D’autres mains qui t’ont effleurée, d’autres bouches qui t’ont caressée. Et quelque part, tu te sens un peu coupable. Coupable d’avoir cherché une autre voie alors que son tapis orange s’est toujours déroulé pour toi. Coupable de pas y avoir cru autant que tu l’aurais dû, sans doute, autant que t’y crois aujourd’hui. Coupable d’avoir eu une histoire, tout simplement, de pas avoir mis ta vie en pause comme l’est la glace d’une patinoire.
Tu avances précautionneusement, tes pieds sont devenus des patins dont les lames pourraient bien, dangereuses, vous couper à chacun des doigts.
« Ben, oui, mes exs. »
Il va tout de même pas te faire croire qu’il est resté assis, à rien faire, pendant neuf ans à pas vous voir ? Non seulement ce serait idiot, mais en plus ce serait furieusement étrange, obsessif, et ce qui te fait peur c’est que ça lui ressemble trop.
Alors tant pis, t’as craqué l’allumette, l’huile a pris feu et la vapeur est venue la sortir de là. L’explosion se fait sonore et l’incendie domestique n’est pas loin. Il vous faudra des hectolitres pour tenter de l’apaiser, et t’as versé un peu trop de larmes pour que tes simples yeux suffisent. Alors tu plonges dans les siens, tu fouilles et cherche l’évidence, la réponse à toutes ces questions que tu n’as pas encore posées.
La peinture à l’huile, c’est la plus ardue des peintures. Vous, vous faisiez plutôt de l’aquarelle ou, au mieux, de la simple gouache. Tu n’es pas sûre de ce qui se passerait si, avec le pinceau de tes lèvres, tu venais apposer du bleu sur la toile rousse de son cou blanc.
Dans le doute, tu craques l’allumette et transformes la pièce en hammam.
« … Ambrose ? Qu’est-ce qu’il y a ? C’est parce que j’ai parlé de mes exs ? »
L’incendie fait rage, quand tu réalises que ce que tu prenais pour de la vapeur d’eau était en réalité du gaz. Inodore, hautement inflammable, il vient s’immiscer entre vous et l’huile éclate sur le plafond. Une pluie de feu vient vous menacer, de celles qui brûlent plus fort que vous et qui vous font mal à la nuque.
Tu voudrais tendre une main vers lui, mais elle semble couverte d’huile ; et l’huile et l’eau, c’est non miscible.
Il faudra au moins une piscine pour faire taire la déflagration.

Cascade
Et elle est là, la distraction. Le plafond s’ouvre, et des hectolitres d’eau en tombent. La violence est puissante, glacée, mais salutaire dans le même temps. Elle prend la forme d’une question, une phrase anodine, ridicule.
Oui commandons, commandez. Faites place au lac des habitudes plutôt qu’aux flammes qui vous pourlèchent. Réfugiez-vous dans ce qui est connu, simple, dans ce que vous pouvez maîtriser. Soulagée par le revirement, tu te laisses tomber sur le canapé et poses ta tête sur l’épaule d’Amb pour dévisager son écran. Il y a des images de nourriture, et tu te dis que le connu, c’est encore ce que vous faites de mieux.
Alors, chutes d’eau sur le crâne et bouche en cœur, tu lances.
« Oui, bien sûr ! » Ton ton est un peu trop enthousiaste pour être authentique. « On pourrait reprendre un truc qui vient de l’asiat’ de l’autre fois ? C’était bon, non ? »
Les considérations telles que la bonté ne vous ont jamais étouffés, mais tu tentes un sourire heureux en espérant qu’il soit communicatif.

Rivière
Vous voilà de retour dans votre coquille de noix, avec vos fanions tête de mort avec couleurs complémentaires. Tu déplies ta longue vue, mais s’il reste quelques rochers, le gros des rapides est passé.
Puisque maintenant, vous vous dites tout
Vous avez grandi, vous êtes meilleurs, alors si l’eau veut s’affoler vous la rendrez de nouveau calme. Il n’y a pas de raison. Pas de raison qu’elle gèle, qu’elle ébouillante, qu’elle parte en vrille. Pas de raison que vous vous retrouviez à la dérive, gouvernail arraché des mains ; vous êtes maîtres de votre embarcation et la chute d’eau tourmentée est devenue un fleuve plus tranquille.
Puisque maintenant, vous vous dites tout
Vous allez parler, et ça va aller, vous allez ramer dans le même sens au lieu de vous échiner à tourner en rond sans même comprendre votre erreur. Vous êtes une équipe, désormais, alors peu importe le nombre de douze qu’il y a eu en neuf ans, ils seront jamais assez nombreux pour vous éjecter du navire.
Timidement, tu poses ta main sur le genou valide d’Ambrose, avec un regard tendre et doux.
« Amb, tu sais, je … enfin. » Tu soupires. C’est pas si facile. « Il s’est passé beaucoup de choses, depuis la dernière fois. La dernière fois … je veux dire, depuis la fac. Je peux te raconter, si tu veux, mais ce qui est important c’est que tu saches que c’est toi, ma personne préférée. »
Tu souris à la référence ; vous vous approchez de la rive. Le sable commence à crisser sous votre cale en bois trop tendre.
« Je sais que c’est un peu bizarre de dire ça, mais je crois que ça a toujours été toi, en fait. Et avec les autres … c’était un peu bien, mais c’était pas pareil. Alors je veux que tu sois certain qu’il va rien se passer, maintenant. T’es là, tu restes, je reste. Je bouge pas. Ok ? »
T’aimerais réussir à trouver les mots, mais t’as jamais été forte pour ça.

Marée
Vous êtes, immobiles, à une poignée de brasses du bord. La plage vous sourit, au lointain, et faudra attendre que l’eau baisse pour pouvoir atteindre pour de bon l’île de vos numéros manqués. Le cycle de l’eau est implacable, et il est aussi circulaire que vos couleurs d’un bout à l’autre.
Tu te vois infuser des colorants, semer des gouttes sous votre douche pour que tout ce qui est une sphère un jour puisse respirer de vous.
Précautionneusement, doucement, tu refermes la bulle tout autour. Elle deviendra impénétrable, aussi solide que du granit, même face aux effets papillon.
« Est-ce-que … ça te rassurerait, si je te parlais de mes exs ? »

Puisque maintenant, vous vous dites tout
code by underratedboogeyman



_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Mer 28 Déc 2022 - 17:30





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.


Nova-Blue confirme. Nova-Blue appose un mes au dessus de mes mais, et il fait d’un coup putain de froid pour un mois de septembre. J’ai appris à apprécier l’été et haïr l’hiver, craindre encore plus le printemps où les bourgeons éclatent et les fleurs de la déception viennent s’apposer sur nos lèvres. Je me demande si les mes ont été chéris en mai, s’ils ont effleurés de près ou de loin les tendresses de la perfection, qu’ils ont fermés les yeux sur les visages du bonheur et écrasés vulgairement les pétales de mes regrets. Pourtant, j’ouvre les yeux et je les contemple une nouvelle fois, les yeux de l’espoir, les lèvres de l’allégresse et les fossettes du destin. Bien sûr que j’aimerai ouvrir la bouche, les consommer, les assimiler pour que personne d’autre ne vienne les cueillir. Si je le faisais, je la chérirais au fond de moi, secrètement, posément, silencieusement. Je sens mes phalanges vides et mes doigts plein de picots quand elle confirme, une nouvelle fois, que le pluriel n’est pas mes mains ni même les multiples personnes que je suis devenu au fil des années.

Pour elle, j’aurai pu devenir charpentier, aviateur, politique, grand explorateur, pirate insensé ou même chasseur de rêves si elle me l’avait ordonné. J’aurai pu arrêté la Terre si elle avait le tournis des grandes choses, et aller détruire des comètes pour qu’elle soit la seule à brûler dans le Ciel. Je serai devenu arbre fruitier si elle avait besoin, qu’elle puisse s’alimenter sans rien manquer pendant des années entières. Je serai devenu pommier, oranger si elle l’avait voulu, et même grenadier si elle avait eu besoin de déchaîner des flammes sur les ennemis.

Pourtant, il y a des mes pendant que mes lèvres se recouvrent de mais.

J’aimerai lui dire que je suis hypocrite et dégueulasse quand j’ai le coeur en feu et le crâne en vrac de ses mes. J’ai l’annulaire léger depuis quelques années et l’air des divorcés sans mariage. J’ai les yeux vides parce que mes prunelles étaient imbibées d’elle, et pourtant c’est de ses fossettes dont j’étais l’explorateur depuis dix ans.

Ce n’est pas ce qu’on dit à la femme qu’on aime depuis dix ans, qu’on cherche depuis dix ans. C’est certainement ce qui la ferait voguer autre part, ailleurs, et qui viderait à nouveau mon cerveau de pensées heureuses et d’espoirs aux premières lueurs du matin.

« C’est pas bizarre, NB. »

J’aime pas quand elle se trouve bizarre à avoir chercher un peu de orange dans des yeux bleus. J’ai envie de lui dire qu’il y a peut-être un peu de reste de peinture quelque part entre ses phalanges, et qu’elle avait qu’à plisser les yeux pour s’en apercevoir. Si mes mains se sont couvertes de rouge ou de turquoise, que j’ai pu chanté des Alléluia ou des chants de Noël ratés, y avait que des airs de blues arizonien dans mes écouteurs.

Peut-être que certains auraient pris leurs jambes à leur cou, auraient fuis. Mais je reste. Je reste là. Ce serait mentir de dire que je l’ai cherché, Nova-Blue. J’avais un peu d’espoir quand je voyais des brunes dans des bars, ou des yeux bleus qui regardaient le monde comme l’être céleste qu’elle était. Si Nova-Blue toise, c’est qu’il est plus facile de contempler les autres de haut quand on vient du ciel. Alors, quand elle dit qu’il n’y a eu que moi, j’aimerai un peu y croire.
J’aimerai y croire qu’elle a été comme moi, pendant des années. C’est plaisant. Je l’imagine voir des Saturne et des Monarques sur des chemins étrangers, admirer des Vaisseaux et des Isabelles dans les flaques de goudron et pleurer des Lycoris et des larmes de Phoenix sur nos souvenirs.
Je hoche la tête.
C’est plaisant.

« C’est pas bizarre parce que c’était la même chose pour moi. Et que j’osais pas t’le dire avant le mariage de Samantha. Je pensais que t’allais t’barrer, encore, que t’allais me trouver bizarre. T’aurais peut-être eu raison. Mais sache que j’partirai plus. Je suis là, j’reste. Toujours. Pour toujours. »

On serait bizarres à deux. On serait deux aliens paumés sur une Terre à venir foutre nos bourgeons partout sur notre passage. Qu’on mange asiatique comme la semaine dernière ou des pokeball comme demain, tant que j’ai un peu d’elle à embrasser du bout des lèvres. Je passe mon bras autour de ses épaules et repose ma tête contre elle. La télé est éteinte et semble danser dans son statique. J’y vois nos reflets et aucune série ne sera aussi intéressante. On pourrait faire des saisons en noir et blanc de nous, tant que nos couleurs ressortent au générique. J’étais sur la page de crédits la plus belle de tout le cinéma américain, et je délivre le plus beau rêve américain qu’Hollywood ait connu. Je me demande pourquoi il n’y avait pas nos étoiles sur le boulevard de Los Angeles tant nous étions des étoiles montantes de nos vies. On serait trop brillants pour les autres, certainement trop obsessifs et je verrai des failles quotidiennes que je comblerai à la force de mes convictions. Nova-Blue serait parfaite ou ne serait pas. Elle n’avait pas d’efforts à faire et doucement, mes yeux se ferment sur des flots d’insultes qui semblent doux à mes oreilles.
On serait vulgaires, odieux, destructeurs, obsessifs, méchants, colériques, inadaptés à deux. On serait deux pièces de puzzle qui se lient grossièrement aux autres, mais jamais totalement. J’avais tenté de faire des mélanges avec d’autres bleus mais mon orange ne fonctionne pas avec le bleu.
Il fonctionne avec celui de l’espace, le bleu profond du ciel, des iris et des argus.

Alors, je devais un peu savoir. Quelles étaient les couleurs des autres ? Est-ce qu’ils étaient eux aussi des pièces gondolées par les larmes et la pluie ? Est-ce qu’on était plutôt arrondis ou triangulaires comme des picots ? J’étais un signe de croix adaptable, et Nova-Blue était un contour particulier. A la fois trop différente et très commune, elle exhibait sagement un anti-conformisme sage et tranquille dans une jungle chaotique.

« Peut-être que … Ca serait bien ? »

Alors, qu’elle gondole encore un peu mon âme, Nova-Blue. Qu’elle vienne apposer ses larmes et se noyer dans mon blues, qu’elle mette un peu d’eau dans le whiskey de mes oublis. Qu’elle vienne mélanger ses neurones aux miens jusqu’à créer des terminaisons nerveuses communes. Que ses ex deviennent un peu les miens, qu’ils fléchissent sous ma jalousie et ma colère, car s’ils étaient ses ennemis, ce serait les miens sans réflexion. J’identifierais nos différences et souriraient, un peu honteux, de voir qu’ils étaient peut-être mieux que moi, plus adaptables et plus mariables.
Mais ils n’étaient pas moi.
Calmement, je passe ma jambe derrière Nova-Blue, mes bras autour de son épaule et m’allonge sur le canapé. Si j’étais pas blessé, certainement que j’aurai fais en sorte de repeindre nos corps de nos couleurs si complémentaires. Mes doigts autour de ses côtes, son oreille contre ma poitrine, qu’elle écoute mon coeur tambouriner, un peu en colère et surtout très heureux.

Parce que maintenant, on se dit tout.

« J’ai peur. J’ai peur de me rendre compte que c’était peut-être de meilleures personnes et je serai peut-être un peu jaloux. Parce qu’on a perdu du temps, parce que c’était d’la connerie, cette histoire de lave-vaisselle. »

J’ouvre les yeux et des flammes rouges dansent contre mon annulaire. Je déglutis et mes mains se compressent de peur contre Nova-Blue. Maintenant, on se dit tous, nos traumatismes et nos peurs. J’avais arrêté de fêter mon anniversaire parce que la fiancée rouge n’était pas bonne en cadeaux.
Elle offrait toujours ce qui lui faisait plaisir.

« Y a des choses qui se sont passées. Alors, parlons de nos ex. J’ai peur et je vais être triste. Mais je t’aime, NB. »


Un peu de brisure au creux de la voix, et je viens goûter au haut de son crâne comme pour aspirer de la douceur.

« Et on a de la chance de s’être retrouvés. J’ai de la chance de t’avoir retrouvée. »

Parce que moi, Ambrose Atkins, je suis pas le genre de type à mériter les étoiles ni les comètes. Je suis explosif comme les big bangs et énergivore comme les trous noirs. J’ai du rouge sur les mains, et j’ignore si je parle de bagues ou de flaques trop roses pour être de l’eau de fleur. J’ai du goût de ferraille entre les dents et pourtant, elle est là.
Nova-Blue, elle est là, et je barre en X tous les rivaux comme la fin de leur putain de mot. Je serai toujours un peu là. Qu’elle le veuille ou non.




© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Dim 15 Jan 2023 - 16:41

tant de demons sont sur nos côtes
novrose iv.3

Toujours.
C’est un mot vicié, dégueulasse. Il dit qu’il restera toujours, mais qu’est-ce-que ça veut dire, toujours ? Le concept même échappe à la perception humaine, s’étire jusqu’à un horizon sur l’infinité des possibles, et même en fonçant derrière lui tu le rattraperas jamais. C’est flou, c’est trouble, c’est pas logique. Dans toujours, y a une notion d’éternité qu’aucun esprit ne peut comprendre.
Alors vous ne niez pas les toujours. Vous les collectionnez, les enfilez comme sur des colliers de perles pour vous rappeler que vous êtes mortels, vous faites comme si c’était possible que quelque chose soit éternel. Immortel, a minima. Mais même le divin se consume, les églises brûlent avec leurs membres et bientôt des convictions fortes dont on pensait pas se lasser il reste qu’un tas de braises fumantes et une sensation de nausée.
Tu fixes le tissu du canapé, et tu repenses à ces toujours qu’on t’a retirés bien trop vite. Ils vécurent heureux pour toujours et eurent beaucoup d’enfants. Pour les enfants, tu t’es plantée, et pour l’éternité de joie on dirait que t’as pris du retard qui n’est plus vraiment rattrapable.
Toujours.
Le même mot, en boucle, articulé sur des lèvres à chaque fois différentes qui semblaient mieux persuadées que celles de la fois précédentes. Et t’es tombée à chaque fois, Nova-Blue. A chaque fois, t’as cru à l’éternel, t’as cru que les mots maladroits qui veulent rimer avec amour seraient vrais, toujours, vraiment vrais. T’as cru que juste parce qu’on pensait les choses, elles pouvaient devenir réelles ; mais ça fonctionne pas comme ça. L’humanité est débile, et vos accents de vérité sont que des rêves du bout des doigts.
Toujours.
Ça veut rien dire, toujours. C’est juste un concept, une idée, une grande illusion romantique qu’on vous vend dans des comédies avec des acteurs de seconde zone. C’est une belle promesse marketing, une opération commerciale faite pour se saborder elle-même. Parce rien, rien n’est conçu pour durer toujours. Pas ton lave-linge. Pas tes dents. Pas ton mec. C’est plus simple de les remplacer, de venir se faire du profit sur l’obsolescence programmée et la dégradation de ton corps, de t’engraisser de chocolats à chaque fois qu’un nouveau toujours s’est mangé le linteau d’une porte.

Alors pourquoi t’y crois, Nova-Blue ?

Pourquoi, quand tu le fixes dans les yeux, t’as encore ce minuscule rai de l’espoir d’un toujours conscient ? Pourquoi, avec Ambrose Atkins, y a l’impression que le vent tourbe qui gonfle vos voiles de pirate vous laissera jamais vous échouer ? Pourquoi vos mots sont catégoriques, sentencieux, qu’ils laissent aucune place au conditionnel et à un avenir moins radieux ? Pourquoi t’es sûre, Nova, alors que toutes tes certitudes ont crevé, la gueule orientée vers le ciel ?
Tu sens les jambes d’Ambrose qui s’étendent, ses bras qui se replient sur toi, et t’as la sensation bizarre que t’es protégée de la mortalité de l’existence, du passage des notions étranges et de la chute des feuilles d’automne. Tu te loves contre sa poitrine, la main agrippée à sa chemise comme si t’étais prise de vertige, et tu écoutes ses cordes vocales faire vibrer sa cage thoracique.
Il a une voix différente, comme ça. Plus grave. Plus profonde. Plus juste. Une voix que tu voudrais bien croire si elle te promet des toujours parce que pour une fois, juste une fois, tu veux bien te laisser guider.

J’ai peur.
Ça te donne envie de pleurer. Bien sûr que toi aussi, t’as peur. Mais qu’il ait la force de le dire, ça allume des fêlures en toi que t’étais pas prête à trouver.
Tu vois, moi aussi j'ai peur, j'ai peur en permanence qu'on m'annonce une catastrophe ou qu'on m'appelle des urgences
Mais on a la chance d'être ensemble, de s'être trouvés tous les deux, c'est déjà prodigieux
Alors haut les cœurs : on peut encore se parler, se toucher, se voir
Haut les cœurs : il faut se dire des belles choses, qu'on gardera pour plus tard
Haut les cœurs
Approche-toi de moi, serre-moi fort, avant qu'on se sépare
« Je t’aime aussi, Amb. » T’as la voix un peu trop nouée. Tu dégages ta tête de sous son menton pour le regarder dans les yeux. Vous allez vous voir, réellement, vous allez plus vous éviter. « C’est normal que t’aies peur, et c’est pas grave sit ‘es jaloux. Mais je veux juste que tu saches, parce que c’est ultra important, que rien de ce que je vais te dire change ce qu’on vit là, maintenant. Et que c’est ça qui compte. C’est pas avant, c’est pas les autres, c’est pas les conneries qu’on a faites. C’est ce qu’on vit, là. Et on va tout faire pour que ça marche, alors … ça va marcher, hein ? »
Tu cherches sa validation avec un sourire un peu gauche, tremblotant comme tes cils humides que tu retiens sans y penser.

Tu te redresses, un tout petit peu, te séparant à contrecœur de son odeur de déodorant et de sécurité affective. T’as besoin de te dégager, d’avoir la place de respirer ; car le moment que vous allez vivre, il va sans doute être difficile et si tu peux pas respirer tu risques juste de te noyer.
Tu fermes les yeux, quelques pulsations de secondes à te rappeler toutes les portes qu’on t’a claquées à la figure. Elles ont été nombreuses, ces portes. Plus ou moins larges, plus ou moins sécurisées, en bois, en métal, en inconsistance d’être aimée. Et pourtant, le résultat était toujours le même : elles étaient closes, face à ta gueule, et t’avais juste le paillasson à te demander ce que tu fais de mal. Une litanie de prénoms t’assaillent, des visages enfouis au-dehors dont tu connais même plus les traits, des histoires qui se sont écrites avec l’encre de tes toujours transformée en larmes amères.
T’as jamais compris ce qui te manquait, quel était ce ‘truc’ dont tout le monde semblait capter le secret. Et toi, à dévisager le paillasson, t’arracher la peau des plantes de pied dessus en te disant que ça passerait, tu finissais seule. Assise par terre ou sur ton lit, sur ton canapé, sur un banc. Seule avec tes sanglots fêlés que tu vas devoir raconter.

Tu remplis tes poumons d’une inspiration immense, comme pour les vider de détresse.
« Alors … » tu commences. « On fait chacun notre tour, ça te va ? »
Vous avez pas commandé votre repas, mais t’as soudainement plus très faim.
« Mon premier copain, je t’en ai déjà un peu parlé. C’était en première année de fac. Il s’appelait Jared, et on était dans la même classe. » Tu baisses la tête, un peu gênée, tandis que tes souvenirs refluent comme les bulles d’un champagne passé. « On est sortis ensemble assez vite, on avait pas mal de points communs. Il était très intelligent, intéressant, le genre de personne qui a confiance en lui et que t’as envie d’écouter quand il parle. Alors, je l’ai écouté. C’était mon premier tout : premier baiser, première fois un peu nulle, premier couple, en fait. »
C’est ça, qu’il t’a pris, au fond, Jared ; il t’a volé tous tes premiers et, avec le temps assassin, en a fait des mauvais souvenirs.
« Je sais pas trop ce qu’il s’est passé, pourquoi il est parti … moi, je pensais que tout allait bien, qu’on était heureux tous les deux. Il m’a dit que j’étais égoïste, pessimiste, que je l’écoutais jamais. Alors que … enfin, c’est pas vrai. Et il est parti, comme ça. Je me suis dit que je le reverrai jamais. » Un rire amer emplit ta gorge. « Il a changé de prénom, maintenant. Il s’appelle Azur. Et … ça fait deux ans qu’il sort avec Scarlett. »
Tu récupères ton verre d’eau sur la table, laisse un silence un peu dramatique pour mieux ménager ton effet -ou bien reprendre tes esprits.
« Il habite en-dessous de chez nous, avec elle. C’est lui qu’on entend, quelquefois, depuis la salle de bain. » L’insonorisation, particulièrement mauvaise, laissait parfois filtrer des sons à travers les canalisations pendant que tu prenais une douche. Tu aimerais clôturer ton histoire avec panache, enfoncer le dernier des clous, mais ça reste juste pathétique, alors tu hausses des épaules tristes. « Voilà. »
code by underratedboogeyman



_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Mar 31 Jan 2023 - 1:01





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.




TW : évocations d'agressions sexuelles, symptômes d'angoisse


Nova-Blue. Nova-Blue a débarqué dans ma vie à ce moment étrange de l’avant, dans une insolence permanente et ce sourire de requin-marteau qui me susurrait dès le début que j’étais foutu. Y avait eu des tremblements entre deux Bo Buns, qui étaient devenus nos effigies des soirées trop précieuses pour s’embêter à cuisiner des choses meilleures. On aurait pu avoir des plats luxueux, de nos salaires d’adultes, des rêves de gosses de restaurants cinq étoiles et de grandes balades sur les longs boulevards. Nova-Blue, elle aurait pu avoir cette envie de passer tout ça à la trappe, d’hurler que nous étions plus des enfants parce que tout ça, c’était l’avant et que même si ça avait plus d’importance, c’était à jeter, cadenasser, démolir, achever.

Nova-Blue est arrivée un matin comme une godasse dans un jeu de quilles. Nova-Blue avait foutu le bordel, avec ses fossettes et son sourire tendre. Nova-Blue avait envoyé paître les Feroz et les autres d’un coup de main. Ce qu’elle avait ignoré, c’est qu’elle établirait confortablement son royaume au sein d’un coeur trop fertile. Elle allait y développer des plants de pavots, y ancrer des lycoris et faire valdinguer les fils du destin jusqu’à en fabriquer des échelles. Elle avait rien vraiment su, en arrivant ici, avec ses chaussures confortables mais fonctionnelles, ses vêtements distingués mais discrets.
Non. La jeune femme avait été un torrent de contradictions, prête à s’éclater en plein milieu de ma tronche pour venir y ancrer quelques images qui n’étaient jamais parties.

C’est pas grave, qu’elle dit quand toute l’atmosphère est tendue de nos passés. Nova-Blue s’est ramenée en décimant les avant. Ni Alicia, ni même Cassandre, ni même les danseuses de cabaret ou les diseuses de bonnes aventures n’avaient réussi à garder leurs visages. Elle avait été masque auprès de toutes, et c’est un peu le coeur amer que j’avais nagé en eaux troubles jusqu’à la retrouver.
C’est pas grave, mais je reste un chien galeux, trop mouillé par le poids de l’avant et trop ivre par l’après. Les bulles de champagne se superposent au sol trop clair de son appartement, où j’espère qu’il ne connaîtra que des paires de chaussures amicales et nulle lampe à lave trop explosive.
C’est pas grave, alors qu’à cet instant, tout semble gravissime, quand elle prend la parole. J’ai peur. J’ai vraiment peur, Nova-Blue, quand tu te mets à évoquer le passé avec trop d’émotions.

Ca va marcher, ok ?
« Ok. »

Nova-Blue, elle a transformé les ok en je t’aime, les je t’aime en promesses et les toujours à l’éternité. Elle a déformé les mots et les miroirs, et c’est un peu craintif que j’ose affronter son regard. Elle va y voir la crainte d’être trop anecdotique, d’être finalement celui qui était là mais qui comptait pas vraiment au fond. Je hoche la tête. Je vais peut-être m’étouffer dans l’opération, à force d’arrêter de respirer. Elle viendra chatouiller mon palais avec les bulles de nos souvenirs.
Jared, il est arrivé dans sa vie, un peu avant moi. Il avait l’air d’être le bon gendre. Si l’avant ça compte pas, c’est ce que je souligne. Il a été là avant, et il aura la marque des premiers. Il sera là, dans les récits des premières fois et dans les références qu’on garde aux choses nouvelles. Si j’ai l’espoir d’avoir le prestige de l’éternel, il l’aura aussi. L’avant, c’est important. Ma respiration tire la gueule et part en vrille. Nova-Blue continue à raconter son histoire et je fixe l’accoudoir du canapé. Il semble me dire de me barrer, d’aller toquer à la porte du dessous et de gentiment lui proposer sa place. Ma place. J’ai mal à la mâchoire. Elle oscille entre l’envie de se barrer avec ma respiration, de partir en vacances, prendre un congé bien mérité, d’arrêter de broyer du noir et de goûter de l’amertume. J’ai peur. J’ai putain de peur. Le danger est proche. Je ne peux m’empêcher de jeter un regard vers l’étage en dessous.
Il y a peut-être une trappe dans la buanderie, secrète, bien cachée à l’abri des yeux de tous. Il s’y passe des réunions secrètes, entre sa sœur et son ex-premier, et qu’elle attend à rendre l’éternel logique.
Adéquat


Nova-Blue, elle exprime que des regrets et ça me brise. Elle pourrait avoir cette hargne qu’ont ceux qui ont été blessés, parce qu’elle est réconfortante. Qu’elle le haïsse, la situation serait plus agréable. Il y a un peu de goût de danger avec ceux qui ont le coeur doux et le pardon facile. J’ignorai que Nova-Blue se plaçait dans cette catégorie. Elle était la reine des fêtes ratées, et j’avais pensé qu’on serait roi et reine au royaume des occasions loupées.
Elle pourrait utiliser mes nerfs comme d’un fil, mon coeur comme d’un cerf-volant, je flotte au dessus du canapé sans savoir quoi dire, ni quoi faire.
Parce que, voilà, il y a du danger dans les avants.
C’est nul.
J’ai peur.
Et je m’en veux d’avoir peur.

J’aimerai pouvoir lui dire que c’est pas grave, moi aussi. J’aimerai avoir cette assurance de dire que ça compte pas, et que ce qui compte, c’est le maintenant. J’imagine que c’est ce qu’elle a pu dire à d’autres personnes, sur ce même canapé peut-être, des années durant. Nova-Blue, elle a été libre. Elle a pu offrir son coeur, là où elle avait cadenassé le mien.
J’ai un peu peur, quand je lui promets des toujours et qu’elle les accepte.
Nova-Blue, je sais pas si elle sait dans quoi elle s’embarque. On sera un lent naufrage si ça marche pas, et j’ignore dans quelle sorte de mer on ira se noyer. Si je trouve la proposition agréable, j’ignore que ce soit son cas. Personne ne souhaite mourir en pleine mer si d’autres bateaux sont accessibles.

« Voilà. » je conclus à mon tour.

Un silence morbide pèse au dessus de nous. L’avant a décidé de venir nous emmerder, dans notre bonheur trop claquant et nos rires à en faire frissonner tous les murs. J’ai le coeur serré, et mon sourire tout autant. Dans le vide, je contemple les restes du passé qui viennent tenter de se mêler à nos pièces, et j’ai peur qu’il y ait autant de couleurs dans leurs prénoms pour en faire des alternatives valides. Je lui demanderai pas si elle a déjà trompé.
Pas parce que ça se fait pas.
Parce que j’ai pas vraiment envie d’avoir la réponse.
J’aime dormir le soir, les poings serrés et les bras autour de sa taille, le sommeil léger à l’idée d’avoir une vie plutôt heureuse. J’aime pouvoir me convaincre que son café sera toujours sans sucre, et que les stocks de chocolat dans le placard ne sont que les miens. J’aime recevoir des SMS toutes les heures de sa part et me dire qu’elle me les envoie parce que je suis son interlocuteur privilégié.
L’idée que n’importe qui d’autre ait pu prendre cette place la rend étrange.
Parce que son répondeur se remplissait de messages, et que mes messages écrits allaient se nicher au creux des nuages dans son Icloud, certainement.
Alors, je lui demanderai pas si ça a de l’importance. Qu’elle me réponde non, je dormirai pas mieux. Si elle me répond oui, ce serait une catastrophe. Je me crève les yeux pour ne plus voir les tragédies et je choisis de hocher doucement la tête. Je ne dirai pas je t’aime, pas une nouvelle fois. Elle le sait.
J’espère, qu’elle le sait.

« C’est pas vrai, ce qu’il a dit. »

J’ai envie de commenter tous ses mots. Je me demande si elle parle encore à sa sœur, si elles s’entendent bien, comment cette affaire a été prise.
Mais ça voudrait dire d’attendre des réponses.
L’ombre du passé vient se greffer à moi comme du goudron et chaque information de plus semble me transformer en route bétonnée. Je ne serai qu’un kilométrage en plus dans sa vie, un moment. L’idée est horrible, alors, je préfère garder en tête les contes de fées et les ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. On a déjà foiré la moitié, alors j’ai envie d’être son prince charmant et de lui promettre la première partie, au moins.

« Après 2013, c’était compliqué. »

Je prends une longue inspiration. La guerre avait imprimé à jamais Nova-Blue comme le bouleversement ultime de ma vie, comme une voie à suivre, une entité divine de l’ordre du martyr. J’avais décidé d’endosser cette étiquette d’amoureux triste. Elle rendait la vie plus romanesque et me permettait de goûter un peu à ce que c’était, 2013, au fond. Quelque chose de plus doux, un passé plus simple, des études logiques et un monde moins dangereux.
Quand je passe ma main sur sa joue, j’ai peut-être 22 ans, et je viens de rentrer à l’université. J’imagine que le futur sera paisible, et que j’aurai qu’à finir mes études pour devenir quelqu’un. J’aurai une femme, des enfants, et un labrador.
J’ai bientôt trente ans, et je sonde l’échec de ma vie. Nova-Blue est arrivée au moment où j’étais prêt à me laisser bouffer par des fous et des pions, traçant de grandes lignes pour donner un sens. Quand je la regarde, je me dis que ça vaut peut-être le coup de continuer un peu, même si c’est le bordel dehors, même si je comprends pas grand-chose. Je sais rien, mais je sais qu’elle est importante pour moi.
Alors, je m’en fous du reste. 2013 a été compliqué, mais avec Nova-Blue, l’après semble moins rouge et funeste.
Ca en devient presque pas grave.

« J’ai rencontré Alicia en colloque. »

Ma voix se met à trembler et j’ai peur qu’elle se foute de ma gueule. C’était qu’une ex, qu’elle dirait. Pour moi, c’était mon rouge personnel. J’avais eu de l’affection pour elle. J’ignore encore si c’était de l’amour. Mais avec Alicia, ç’aurait pu être simple et pratique.

« C’était en janvier 2014. J’avais une intervention, elle est venue me voir, on est sortis ensemble à la Saint-Valentin de 2014. On avait tous les deux rien à faire, alors on préférait être célibataires à deux. »

En le disant, c’est pitoyable. La relation semble le manque de sincérité, le manque affectif, et un peu le désespoir de trouver mieux.
Quand Nova-Blue a débarqué dans ma vie, elle a tout envoyé paître, et elle a semé toutes ses concurrentes avant de les rencontrer. Je peux pas lui dire. Pas comme ça. Elle le sait, peut-être, au fond d’elle, quand elle m’a vu prêt à tout au mariage, à pleurer sur des supposés +1 parce que je crevais de pas être le sien.

« On a été à distance, pendant longtemps. On se voyait peu. C’était la phase la plus heureuse de notre relation. »

Ma voix est mécanique, comme si chaque mot me pesait. Je tente d’esquiver les esquisses de souvenirs. Ils viennent se glisser et se fondre en venin désagréable pour ma mémoire. J’ai des retours de sensations sur mes bras.
J’ai froid. Je me sens sale. J’ai envie de vomir.
Plus que tout, dans mes mots résonnent ses rires, ses pleurs, ses cris, ses râles. J’hallucine des cauchemars éveillés où elle pourrait retrouver mon adresse. J’ai parfois peur en ouvrant les yeux que Nova-Blue soit une énième représentation d’elle-même, et que le visage des autres m’accueille au réveil.

« Puis c’est parti en vrille. »

Je déglutis. J’ai pas envie.
J’ai pas envie qu’elle pense à tout ça quand elle me verra. J’ai pas envie qu’elle ait des pensées de courage quand je vais lui raconter. J’ai pas envie qu’elle m’érige en héros survivant. J’ai pas envie que ses regards changent, que ses gestes deviennent moins intenses, de lire un peu de crainte dans ses yeux à l’idée de merder. J’ai pas envie de devenir un objet souillé pour elle. J’ai pas vraiment envie de tout ça.
Je veux pas.
On se dit tout, d’accord ?

« J’ai déménagé à Seattle à la fin de mes études. On a habité ensemble. C’était plus simple, je crois. Enfin, je pense que c’est ce que j’ai du me dire. On a habité ensemble, puis c’était compliqué. On a essayé de partager des choses. »

Je repense aux Chasseurs, et regrette de l’avoir emmené. Son visage se peint dans chaque recoin du QG, et chaque évocation de son nom fait se soulever mon coeur. Je refais toute la chronologie dans ma tête, et peut-être que si j’avais pas écouté ses ambitions et ses besoins, elle ne serait pas devenue ce qu’elle était. Elle aurait été une marginale incomprise, triste, déçue, mais pas entendue, décuplée, froide.
J’aurai préféré son malheur à ce qu’elle était devenue.

« Disons que ça a pas vraiment fonctionné. » j’esquisse un petit rire nerveux.

C’était le moins qu’on puisse le dire. Elle était devenue la reine de son univers, et j’étais qu’un roi un peu triste à côté. Elle avait tenté de conquérir les univers tandis que j’essayais de maintenir le mien. Elle avait voulu vivre alors que j’essayais à peine de survivre.

« Elle a commencé à apprécier mes amis plus que moi. »

Je peux pas lui parler des Chasseurs. Si Alicia comprenait, je ne voulais pas que Nova-Blue comprenne. C’est risquer qu’elle vienne, et qu’elle recommence, elle aussi. Je ne voulais pas voir son visage tâché de sang, ses rires devenus hystériques et ses louanges à mes supérieurs.
Je garderai Nova-Blue loin de ça. Près de moi.

« Elle m’a trompé. » La sentence tombe. « Mais j’étais honteux. Mais heureux. » Le vide devient vibrant et mon coeur semble gerber. « Heureux parce qu’après tout, je préférais que les choses soient … comme ça. »

Un silence englobe la pièce, et le son de nos respirations me rappelle les nôtres. C’est atrocement désagréable, cette sensation de pétrole. J’ai soudainement l’impression d’avoir beaucoup transpiré, d’être poisseux, d’avoir une furieuse envie de prendre la douche la plus chaude de mon existence.
Je regarde mes doigts, et ils tremblent légèrement. Plus étrange, des zones rouges apparaissent sur mon poignet, et je suis en train de jouer avec une de mes mèches depuis quelques minutes. Les cheveux se barrent entre mes doigts trop nerveux.

« C’était vraiment mieux. Comme ça. A la fin, c’était mieux quand elle était moins là. »

J’ai besoin d’un verre d’eau.
Parce que l’avant, c’est grave, et que j’ai trop un goût amer en parlant de tout ça. Je finis par trouver ça un peu ironique, de raconter mes histoires terribles.

« On a ... » j’éclate de rire. « … a … Bordel. » je continue à rire parce que c’est absurde. « On a … Mais, mais on a même imaginé ... » J’ai mal au ventre. « On a … On a … On a décidé de … Putain. On a décidé de se fiancer, bordel, c’est absurde, c’est super drôle. »

Ma mâchoire me fait mal, et je m’étonne que mes yeux ne soient pas venus des fleuves à ce rythme là. Je finis pas de rire, parce que c’est drôle, cette histoire. Parce que dans cette affaire, rien n’allait, et que c’est en verbalisant pour la première fois que je prends du recul sur la situation.
C’est con comme tout, triste comme tout, idiot comme tout. Et pourtant, ça a du sens. Cette histoire a du sens, elle a quelque chose de logique, d’effroyable, d’horrible, de glaçant.
Parce que j’aurai pu rester avec Alicia. Parce que c’était facile. C’était simple. C’était tracé.

« Donc, on s’est fiancés. Puis ça a continué. Je crois que y a des moments où elle me prenait pas pour un minable. Mais que je préférais encore être nul. Alors, je pense que j’ai préféré être de plus en plus nul. Et faible. Et trouillard. »

Pause.

« Puis on a rompu. Elle a fait la faute de trop un jour. J’ai jeté ma bague de fiançailles, et je suis parti. Je la revois de temps en temps. On continue de fréquenter des amis en commun. Et tu veux savoir le plus drôle dans cette affaire ? »

J’ai envie d’embrasser Nova-Blue, d’effacer de sales lèvres qui ne méritaient pas de passer après les siennes. J’ai envie de l’enlacer fort pour qu’on fusionne, qu’elle soit un peu en moi à chaque fois que d’autres personnes horribles viendront tenter de nous profaner. J’ai envie de la fiancer, Nova-Blue, mais je le ferai un jour, quand la sensation des bagues ne me donnera plus envie de me laver les mains compulsivement. J’ai envie de lui offrir une belle vie, sans vraiment de soucis, qu’on se taille à l’autre bout du monde en brûlant notre ancien monde avant.
Parce que, au fond, elle a raison.
L’avant, ça compte pas.
Tant qu’elle était là, dans les regards de mes ex, dans leurs voix, dans leurs reproches, dans leurs cris, dans leurs soucis, dans leurs fêlures, alors, je veux que ça compte pas.
Tant que j’ai été un peu dans sa vie, à elle aussi.

« J’ai jamais été amoureux d’elle. »

Parce que pendant tout ce temps, c’était Nova-Blue Herondale que je voyais dans son impertinence.




© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Ven 24 Fév 2023 - 16:31

tant de demons sont sur nos côtes
novrose iv.3

T’as pas d’excuses. Pas réellement.
C’est comme si ta mémoire se réécrivait au fur et à mesure, qu’elle s’en donnait à cœur joie pour remettre des nuances de bleu là où il n’y avait que du gris morne. Les ciels deviennent plus beaux, alors, et tu peux danser au soleil d’une nostalgie intemporelle. Alors tu saurais plus dire, précisément, comment se finissent tes histoires. Tu te rappelles bien des débuts, des fascinations, de l’obsession, des messages envoyés en boucle. L’ivresse de pas avoir envie de dormir, le soir, mais de penser à lui à la place. Mais les fins, ça n’a jamais été ton fort. Tu préfères la nostalgie à la colère, les remords aux regrets, les lépidoptères aux dragons.
Alors c’est difficile de te rappeler, de remettre les éléments dans l’ordre pour compléter bien le puzzle. De toute façon, si personne n’est dans ton équipe pour emboîter les pièces ensemble, tu n’es plus sûre d’en voir le sens.
Tu veux pas te rappeler pourquoi les choses finissent parce que, si tu as oublié, alors ça peut recommencer. Tu peux caresser l’illusion que rien n’est fini, pas vraiment ; ou bien, que c’était pas de ta faute.
Les mots bourdonnent à tes oreilles avant même que tu les entendes. Un nid de frelons dans le crâne, tu entends leurs dards s’enfoncer dans la chair sous-arachnoïdienne. Bientôt, ils empoisonneront ton liquide céphalo-rachidien, lui donneront un goût de café, et te feront voir des comètes là où il n’y a qu’étoiles perdues. Tu te sens prétentieuse d’avoir pu penser qu’on t’aimait, et pourtant l’évidence est là : dans cette liste de prénom que tu t’apprêtes à déballer. Rien ne te terrifie autant que l’idée des frelons qui s’en prennent à vos papillons et d’Ambrose, assis sur le sol, qui te regarde avec ses yeux.
Tu te serres un peu contre lui, alors.
T’essaie d’ignorer toutes les fois où la même scène s’est reproduite. Un bras passé autour de toi, ta tête contre une clavicule, à fixer dans le vide sans âme le film de ton état d’urgence. T'essaie d’ignorer, mais y a les prénoms qui défilent, et les frelons te crèveront le cœur si tu les laisses trop s’approcher.
Ils sont des jalons sur la pente que tu tentais de gravir, sans réaliser, depuis le temps, que t’étais en fait en chute libre. Alors que des bouquets de roses d’ambre viennent s’étaler entre tes lèvres, il prend la parole tout doucement.

C’est pas vrai, ce qu’il a dit.

T’as envie de te sourire, mais peur des crevasses sur tes lèvres et de tomber à l’intérieur. Alors y a juste un rire nerveux qui fait vibrer ton nasigère, et puis tu cherches quoi lui répondre.
Bien sûr que si, que c’était vrai. Tu n’es qu’un poison, Nova-Blue. Tu n’es qu’un poison pour les autres. Tu as voulu pousser plus vite sans te rendre compte que pour le faire fallait user de pesticides. Tu as voulu aller trop vite et tu t’es heurtée à ton corps, à ta colère, ton impuissance. Tu crois être la meilleure, la pomme sur le haut du panier, la vérité c’est que t’es au fond, écrasée par le poids des autres. Bientôt tu seras même plus bonne à ce qu’on fasse de la compote.
Bien sûr que si, Jared était censé, Jared avait raison ; il a choisi la meilleure des deux sœurs et tout le monde est d’accord là-dessus.
Sauf Ambrose.
Sauf lui.

T’essaie d’ouvrir la bouche, mais il embraye déjà la suite. Alors, patiemment en tailleurs, tu écoutes ses prénoms à lui, ses frelons et ses guêpes malsaines. T’as la certitude qu’aucune d’elle l’a piqué autant que tu l’as fait, puisqu’il est sur ton canapé. T’es le genre d’insecte venimeux on ne s’en remet pas vraiment, le genre de serpent aux crocs si plantés dans la chair qu’on ne s’en débarrasse jamais. Bien sûr, on peut tuer la bête, prendre ses écailles, en faire un sac à main. Mais on aura toujours la marque, quelque part.
T’es un peu triste d’avoir cet effet-là sur lui. Mais au fond, pas réellement.
Tes doigts viennent se loger sous l’élastique de tes chaussettes ; il faut bien qu’elles fassent quelque chose si tu veux pas trop te les tordre.
« Oui. »
C’était compliqué pour tout le monde, t’as envie de lui dire, quand toi ce que t’as mal vécu c’est de redevenir anonyme. Devoir te refondre dans le moule d’un quotidien que t’adorait après des semaines de dopage à l’adrénaline.
Mais t’écoute, violons dans la gorge et concertos dans la poitrine.

Alicia. T’as besoin que d’un prénom pour la détester. Alicia, et puis quoi encore ? Alicia. Alicia, Alicia, Alicia. Elle y scia. Elle y siégea.
La simple idée que quelqu’un l’ait touché après toi, l’ait touché plus longtemps que toi, t’as envie de tout labourer. Tu sais pas qui c’est, Alicia. Tu sais juste qu’elle est arrivée après toi, qu’elle a pris ses quartiers dans un palais déjà tremblant, qu’elle a établi son empire sur un fief beaucoup trop désert. Tu sais pas qui c’est, Alicia, mais déjà tu la détestes, tu te la figures dans ton crâne comme Margaery Tyrell de Game of Thrones, tu te dis qu’elle est plus jolie que toi.
Ambrose parle, mais c’est entre ses mots blancs que tu sens poindre les teintes de rouge. Le sang qui s’infuse dans de l’eau. Une couleur qui n’est pas la tienne et qui drape leur pavillon. T’as envie de poser des questions. T’as envie de demander ce que c’était, ça. T’as envie de savoir comment on en vient à se dire qu’on peut se marier avec quelqu’un qui nous a fait du mal. T’as envie de savoir si elle était plus grande, plus belle, combien de fois ils ont fait l’amour et quelle était la couleur du paillasson devant leur porte. T’as envie de savoir comment on passe aussi longtemps à se faire du mal pour en redemander encore. Tu te demandes pourquoi c’est ce genre de personnes qui ont le droit à être heureuses, pourquoi c’est elles qui ont le tout, le laurier et la gloire, alors que tu fais les efforts qu’il faut pour être une bonne personne.
Ambrose parle, mais tout ce que t’entends c’est le rire nerveux dans sa voix et le voile de souvenirs déchus qui prend lentement ses paupières.
Alicia. Elle prend la forme dans ton esprit d’une gigantesque veuve rouge, assise sur un château de cartes. Assez légère pour la gravir, mais pas assez pour y rester.

Sans le regarder, tu prends la main d’Ambrose une fois son récit terminé.
« C’est pas drôle, Amb. »
Ta voix est incolore, atone, on dirait un l’enregistrement d’un vieux film. Tu te demandes à quoi ressemble la voix d’Alicia. Elle se tient bien droite, derrière vous ; tu sens son souffle dans ta nuque. Un jour, alors que tu dormiras, elle viendra te serrer les poignets, planter ses genoux dans tes côtes, t’immobiliser sur le dos tandis que, tétanisée, tu pourras même pas te défendre. Tu la verras dans des scénarios obscènes dessiner sur le corps d’Ambrose des couleurs qui sont pas les siennes, et tu hurleras en silence de pas l’en avoir protégé.
« C’est vraiment pas drôle du tout. » Tu imagines l’adolescent que t’as laissé aux prises avec une migale géante, et ça semble pas une bonne idée. Tu réalises qua dans sa cage thoracique, y a un peu plus de frelons que toi, et faudra que tu sois prudente si tu veux pas te laisser piquer.
Et puis, parce qu’il faut que tu te sentes mieux, tu t’aventures à donner ton avis.
« C’est nul, les gens qui t’obligent à t’abaisser à leur niveau pour se sentir bien. C’est nul qu’elle t’ait trompé. Et c’est nul que t’ait passé du temps avec elle si t’avais pas de sentiments. »
Tu songes que c’est quand même bien nul, cette expression, avoir des sentiments. Haïr les gens, c’est avoir des sentiments. Apprécier les gens, c’est avoir des sentiments. Craindre les gens, c’est avoir des sentiments. Pourquoi est-ce-que les sentiments, c’est nécessairement amoureux ?
Pourquoi est-ce-que Ambrose Atkins, il était pas amoureux d’elle ?

Les frelons te montent à la tête jusqu’à t’empêcher de penser. Tu finis par le dévisager, et tu vois que ce que tu connais. Ce visage constellé, paumé, cet air d’enfant dans un supermarché, de renard laissé sur le bord de la route, de matelot d’un bateau pirate qui a perdu son capitaine. Ces yeux bleus comme de l’aquarelle, dilués avec de l’acide.
Comment est-ce qu’on peut vouloir le tromper ? Comment est-ce qu’on peut se dire qu’on va faire exprès, là, demain, qu’on va se lever et qu’on va lui faire du mal. Toi, Ambrose, t’as envie de le préserver, le garder rien que pour toi. T’as envie qu’il soit un scarabée pour que tu le coules dans de l'ambre et que plus jamais il s'envole.
Tes poings se serrent sur tes orteils.
« Ça date de quand, cette rupture ? Et qu’est-ce qu’elle a fait exactement, pour que t’en viennes à rompre vos fiançailles ? »
Ah t’es belle, avec tes discours épicuriens, Nova-Blue. Soi-disant que le passé compte pas, mais pourtant t’es là à racler avec tes ongles mal vernis pour trouver les signes évidents qu’il a jamais aimé que toi. Soi-disant, avant, on oublie, mais tu sais que t’oublieras jamais.
Dans toutes les Alicia que tu vas croiser, y aura un peu d’elle, et tu leur mènera la vie dure pour te venger un peu de lui. Tu les peindras en ventablack jusqu’à ce qu’elles deviennent invisibles, tu te baigneras dans leurs souffles pour devenir une caméléon. Et peu importe, si c’est jamais la bonne.

Alicia, elle aurait pu faire de la vie d’Ambrose le pays des Merveilles.
A la place, elle a abattu toutes ses cartes en lui coupant les doigts avec. Tu prends la main d’Ambrose pour la porter à tes lèvres et reposer ta joue dessus. Tes genoux se replient contre ta poitrine, et ton front se plisse un petit peu.
Les frelons essaient de sortir et de dévorer votre ruche. Ils essaieront de vous détruire, attirés par l’odeur du miel. Mais toi, reine parmi tellement d’ouvrières, tu ne te laisseras pas faire. Si quiconque veut tâcher l’après que vous construisez à vous deux, vous voler vos rayons de miel ou bien vous arracher les ailes.
T’auras pas de pitié. Pas réellement.
code by underratedboogeyman



_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Mar 28 Fév 2023 - 19:20





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.




C’est pas drôle
La respiration laborieuse peine à reprendre. Mon sang se glace et vient liquéfier l’intégralité de mon corps. Nous ne faisons qu’un avec le canapé. L’envie me prend de disparaître, d’aller dans un pays où on me trouverait drôle. Ces histoires prendraient des allures de gigantesques blagues. Il le fallait. Nova-Blue, elle savait rire. Je le savais. On avait rit, de Samantha, sans Samantha, chez Samantha, dans son univers qu’on avait éclaté. On avait fait de nos rires des armes, nos armes à nous. Alors, quand elle range les siennes pour sortir ses larmes, quelque chose ne va pas. Sa voix est un disque rayé, qui tourne en boucle et qui vient creuser dans les archives sonores de ma mémoire.

C’est pas drôle, qu’elle lance comme si ça ne l’avait jamais été. L’ironie est cruelle, mais pas sérieuse. Cette période avait un matériel à être une vaste fiction, quelque chose de trop irréel. C’est pas drôle, et pourtant, mes mains portaient le poids de nos déceptions et la conséquence de notre séparation. Nous n’avions pas voulu être loin de l’autre, je préfère le penser, pour ne pas comprendre ses regrets. J’aimerai qu’elle me le dise, qu’elle me chuchote que parmi toutes les écailles qu’elle a caressé, dans tous les océans où elle s’est perdue, elle y voyait des hippocampes un peu orangés, avec des ailes de papillons, un hybride dégueulasse et absurde. Il aurait été le fruit de son imagination, et si de temps en temps, il s’était manifesté entre deux vagues nocturnes, j’aurai été le plus heureux des hommes.

C’est pas drôle, et me renvoie à la terrible réalité. Ce n’était pas drôle, en effet. Elle appuie, que c’était vraiment pas drôle. Je réalise. C’était lui imposer des visions.
Pourtant, je me l’étais refusé. Je refuse qu’elle voit uniquement des boursoufflures trop éreintées dans mes poignets, des lèvres trop ankylosées dans nos baisers, des yeux à arracher et réparer dans nos regards. Je me l’étais toujours refusé. Pandore un peu bavard, la boîte déversait des images souillées qui viendront empoisonner ses pensées. Est-ce qu’elle ferait marche arrière, préférant une toile blanche à la place d’un canvas trop grisé par le temps ? J’étais prêt à me laver à la javel, s’il le fallait. Qu’on m’arrache l’épiderme pour lui en servir un neuf, je le ferai. Pourtant, quand elle se resserre, je le sais. Elle tente de s’imprimer, fonder de nouveaux pores avec les miens, effacer les sueurs incrustées et les empreintes digitales toxiques. J’oublie dès lors que Nova-Blue n’avait jamais rien eu des tulipes, lotus et autres fleurs délicates. Elle était la digitale elle-même, et elle viendrait s’empreigner jusqu’à me foutre l’illusion que c’était vraiment pas drôle.
Je hoche la tête.

C’est nul
J’aimerai être en colère. Mon coeur patauge dans sa peine et vient s’étouffer. Il n’a jamais su nager loin d’elle, et désormais, c’est trop alimenté qu’il coule lentement. Je lui avais demandé de partir, et elle l’avait fait. Je pourrai lui dire que c’était aussi de notre faute à nous, à avoir été trop idiots, trop bêtes. Elle porterait tous les tords du monde.
Après tout, ça servait à ça, les ex. Elle serait justification de mes cauchemars, de mes douches bouillantes, de mon obsession à couper sans arrêt mes pointes jusqu’à que mes cheveux oublient les doigts trop sales qui les ont un jour touchés. Je pourrai me couper l’annulaire, lui confier, avec un sourire de promesses. Après tout, elle pourrait vaguement l’emporter.
Il n’était à sa place qu’entre ses doigts.

« Viens, on oublie. »

Pourtant, je le sais. Elle oubliera pas, Nova-Blue.
J’ai pas envie qu’elle doute. Avouer ses failles, c’est montrer à l’autre que si on a fait des horreurs une fois, on peut le refaire. Je suis honnête, sincère, quand je souris à son retour. Je suis obsessif, amoureux, quand j’attends avec agitation qu’elle ouvre la porte. Je suis son clébard, et qu’elle me demande de porter un collier à son nom, je le ferai. Qu’elle me demande de la faire s’épanouir, j’étais prêt à me briser les os pour la porter, et à être une base oubliable à l’aune de ses exploits. Je demanderai rien. Je me tairais.
Je disparaîtrais.
Calmement, calmement, calmement, , calmement
Sans faire un bruit, ou presque. Elle n’entendrait pas mes sanglots, que je tairai.
Elle n’aurait pas cette image de moi. Je me le refuserai.
Alors, oublions. Les ex, c’est du passé, et on s’aveuglera pour oublier que nous sommes de l’avant déterré, qui s’espère un peu mieux. Je peux pas dire qu’elle a pas changé, Nova-Blue. Elle a continué à vivre dans mon esprit, et la revoir ne me pousse pas au deuil de mes pensées. Elle était parfaite, comme dans ma tête, comme dans mes pensées diurnes, comme dans tous ses regards que j’ai matérialisé dans d’autres yeux.

« Tu vas y penser, hein ? »

Je marque une pause. Je suis pas clair, et elle ne comprendrait pas. Nova-Blue, je préfère imaginer qu’elle a été heureuse, pendant tout ce temps. Pourtant, je serai un peu rassuré d’apprendre qu’elle était mélancolique, un peu vide, sans moi. J’épouse cette pensée avec plaisir. Elle ne m’en voudrait pas. Elle comprendrait. Certainement qu’elle le pense, un peu, aussi. Elle a de la peine, elle est curieuse.
Trop curieuse.
J’en viens à me demander ce qu’elle cherche, dans des ombres qu’elle a pas connues. J’imagine qu’imaginer ses yeux dans le creux des orbites des autres ne lui donne pas la vision. Pourtant, j’aurai tout fait pour qu’elle me voit, moi, pendant tout ce temps.

Je me racle la gorge et ravale ma rancoeur. Elle y est pour rien, et pourtant, elle échappe au narratif de l’ex, Nova-Blue. Elle ne portera pas la misère de mon monde. Elle ne portera pas la culpabilité de m’avoir abandonné.
Je m’en voulais déjà suffisamment comme ça.

« Je te raconte, ok ? » Je prends une inspiration. « Mais j’ai pas envie que t’y penses tout le temps. On s’en fout pas, des ex, ok ? C’est important. On en parle, puis on reprend les règles, ok ? Tu me racontes, toi. Je te jure qu’Alicia, elle a été importante, mais maintenant, c’est pas grave. »

Je mens. C’était grave, parce que c’était pas drôle pour Nova-Blue. Il y a peu de malheurs qu’elle ne trouvait pas drôle. Elle prenait cet air sérieux pour camoufler son rictus interne, ses peines qu’elle camouflait dans des sourires. Nova-Blue n’avait jamais la bonne expression.
Je le savais.
Je le savais. Vraiment. J’avais appris à lire ses contradictions, ses hochements de tête dans ses fureurs, ses sourires dans sa haine, ses colères dans ses inquiétudes. Elle était un twister niqué, une roue des émotions mal foutue, et pourtant, j’avais ni mode d’emploi, ni quoique ce soit. L’aiguille de sa psyché avait anesthésié ses hormones, anéanti ses humeurs, pour ne montrer qu’un visage impassible. Pourtant, elles parlaient, ces prunelles trop vitreuses, dont se distinguaient les éclairs d’un esprit trop occupé. Il pleut derrière ses iris, et j’ai peur d’avoir déclenché un orage trop difficile à oublier.

Alors, c’est plus drôle, cette discussion.
Mais c’était nécessaire. Nous devions nous apprivoiser à nouveau. Nous sommes deux bêtes blessées, prêtes à mordre l’autre au moindre faux contact. Si j’avais déjà mordu sa peau quand elle appuyait sur ma jambe blessée, je refusais de la piquer quand elle viendrait creuser mon coeur trop infesté.

« On a rompu après quatre ans et demi … Ouais, bon, oui, ça en fait du temps pour quelqu’un qu’on aime pas, je sais. »

Je sais, et j’ai un peu honte, soudainement. Elle souligne avec cruauté l’absurdité du passé et j’ose assez peu lui dire que si elle avait été là, ma vie aurait fait plus de sens.

« Elle a fait beaucoup de mal à une amie, en pensant vouloir faire le bien. Vraiment, vraiment beaucoup de mal. Alors, ça m’a juste dégoûté, j’ai balancé la bague puis je me suis barré. C’est un peu effrayant, à quel point c’est simple de rompre, des fiançailles. » Je marque une pause. « Puis, encore une fois, je l’avais pas aimé. »

Dessinant les contours de ses épaules du bout des doigts, j’espère que mon annulaire guérisse à la force. Ni les innombrables vaisselles trop chaudes, ni les baisers des autres, n’a vaincu la lourdeur de cette alliance en plomb. Je constate que ses omoplates sont devenues plus nouées, plus dures. Je me sens comme un imposteur, à parler de difficulté en occultant les siennes.

« Tu sais, c’est pas parce qu’on a été fiancés que c’était mieux, ou plus important, ou plus grand. »

Mes lèvres espèrent venir cueillir quelques esquisses de ses pensées en se déposant sur le haut de son crâne. Je pourrai les trier, voir lesquelles étaient acceptables, et les avaler.

« Nous, ça a duré sept mois. Et pourtant, ça a été le plus important, et réaliser qu’on était plus ensemble, c’était plus dur que rompre des fiançailles. »

Ca a duré sept mois, et crois moi quand je dis que ça a été marquant, que je te cherchais de partout, que t’étais omniprésente dans la narration de ma vie, que j’ai cru pendant un mois être passé à autre chose et que t’es revenue me déchiqueter le coeur à coup de couteaux papillons, m’opérer le crâne pour y cracher ta présence, me lacérer la peau pour y foutre ta sueur et la cautériser les plaies avec le souvenir de tes phalanges. Ca a duré sept mois, mais t’as été dix ans de malheur, de bonheur fictif et de narration tragique. Ca a duré sept mois, mais t’as apporté suffisamment de matière pour créer une image qui m’a suivi jusqu’alors. Si je t’avais imaginé présidente, j’ai pas été déçu en apprenant que tu l’étais pas.

Certainement que j’aurai apprécié.
Certainement que j’aurai souri, de te voir passer à la télé.

Alors, Alicia se serait demandé pourquoi c’était les seuls instants où je souriais.
Elle aurait pris ça pour acquis.

Et ça aurait recommencé.




© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Jeu 30 Mar 2023 - 16:19

tant de démons sont sur nos côtes

novrose iv.3

«

Que les vents nous emmènent au loin, au large, bateau sur la mer. Et nous deux sous le ciel, oui nous deux au milieu du vent, on ne joue qu'à nos jeux de grands oiseaux de feu. Si tout est grave on s'en fout. Si tout est grave on s'en remettra.
TW :sang, pensées destructrices, c'est pas fun la Novrose, prenez soin de vous les gens

C’est pas drôle.
L’univers te semble instantanément vidé de toute hilarité. Peut-être que c’est toi qui es pas drôle, Nova-Blue. Après tout, plein de gens te l’ont dit. Que t’étais pas drôle, coincée, que tu savais pas t’amuser. Peut-être que c’est vrai. Est-ce-que c’est grave d’être pas drôle et de pas savoir s’amuser ? Est-ce-que c’est grave si Ambrose, lui, il trouve ça drôle, que c’est sa manière de gérer des évènements traumatisés ?
Tu as l’impression de jongler avec des morceaux de verre, prête à te blesser en un battement de cils, à regarder le sang tâcher le canapé et votre avenir tandis que vous vous balancerez des banalités au visage.
On oublie, qu’il dit.
Mais on peut pas tout oublier, Ambrose. C’est pas comme ça que ça marche. Les choses que tu oublies, même si tu les oublies, elles te restent. Elles se rangent dans un placard avec toute la vaisselle qu’il faut, bien propre et bien ordonnée. Et le jour où tu veux mettre le couvert, les petits plats dans les plus grands et le couteau à fromage au bon endroit, tu rouvres tranquillement ton armoire pour y retrouver ton déni qui t’explosera à la figure. Alors même s’il veut oublier, même si toi, tu veux oublier, ça marchera pas. Y aura toujours un battement de cœur de travers, un truc qu’on voudra ressortir et tout dégueulera sur le sol comme une marée noire dans laquelle les papillons se prendront les ailes.
« Bien sûr, que je vais y penser. » tu t’entends répondre.
Et t’as envie de le secouer, de lui demander comment ça se fait qu’il peut se laisser marcher dessus sans même lacérer la voute plantaire des autres. On pourrait pourtant se dire que juste au-dessus, y a le tendon d’Achille et que quand tu te fais écraser tu as juste à le choper, celui-là. Il a pas de réflexes de survie, Ambrose.
Il serait capable de se noyer dans un bassin où il a pied.

L’histoire d’Alicia se déroule comme les pages d’un livre de contes. Tu vois le papier ancien se tourner, phrase après phrase. Le dessin d’Ambrose est griffonné, un sourire idiot, des cheveux roux qu’un gamin aurait tracé en empoignant le crayon de cire à pleine main. Alicia, elle, est très précise. Elle est l’exacte combinaison de toutes les méchantes reines Disney incarnées en une seule personne. A mesure que l’histoire se tisse, elle devient tour à tour sorcière, prêtresse noire, ogresse et dragonne. Tu t’imagines un croque-mitaine qui viendrait la toucher du doigt, et le son d’une lame papillon qui passerait sur sa carotide.
Il n’y a pas de chats de Chester et de chenilles hallucinées, dans cette histoire. Y a juste la souffrance d’Ambrose et une vague envie de gerber.
Réaliser qu’on était plus ensemble, c’était pire que rompre des fiançailles.
Tu peux pas lui dire.
Tu peux pas lui dire, que toi si t’avais été fiancée tu serais partie sans hésiter. Tu peux pas lui dire, qu’il était une autre rupture, peut-être vaguement plus violente, mais qu’il était pas l’étalon auquel tu comparais tout le monde. Tu peux pas lui dire, que t’as regardé les papillons comme s’ils étaient des effractions mais que t’as vu des mandarines sans avoir un haussement de sourcils.
Il était bien, Ambrose Atkins, rangé au fond de ton armoire. T’as fabriqué un faux fond juste pour le planquer derrière et te dire que c’était pas grave que le cercle chromatique existe. Derrière les piles d’assiettes et les couverts, il souriait d’un air de crécelle, sa gueule tordue en étendard pour tâcher de pas te souvenir.
Tu sais plus trop dans quelle mesure tu voulais qu’il existe pas, et dans quel univers bizarre tu as pensé que ça passerait. T’aimerais réécrire votre histoire, te dire que tu l’as attendu, toi aussi, qu’il a été la tour d’ivoire que t’as toujours voulu gravir. T’aimerais lui jurer fidélité, que t’as jamais pensé qu’à lui en fixant le plafond trop blanc alors que certains de tes exs faisaient cogner en cadence la tête de lit contre le mur. T’aimerais lui dire qu’il n’y a que lui, mais tu connais la vérité.
Si t’avais eu un peu de métal pour mieux vêtir ton annulaire, jamais tu te serais pointée ivre au mariage de Samantha.

Alors t’as mal à la gorge, tu déglutis péniblement, et tu t’inventes tes propres mythes pour que la vérité s’en aille. Elle est un peu trop douloureuse, et vous avez jamais vraiment été du genre à bien l’aimer.
« Ok. » est tout ce que tu parviens à dire.
Dans l’antichambre de ta conscience, des plans de vengeance s’échafaudent, parce que c’est plus simple de te dire que c’est de la faute d’Alicia plutôt que de t’imaginer qu’il est bien plus mordu que toi.
« Je t’aime, Ambrose, tu sais. »
C’est même plus une question, quand tu presses tes doigts dans les siens et t’essaie de l’imaginer à son mariage avec l’ogresse. Est-ce-qu’il aurait mis un nœud papillon ? Tu te rappelles avoir rajusté le sien cent fois, avoir glissé tes doigts experts entre le tissu et sa gorge pour être sûre de pas l’étrangler. Alicia, tu l’imagines comme une de ces meufs qui serait capable de l’étouffer avec son propre nœud papillon, le pendre avec sa propre cravate. Sans doute qu’à leur mariage, il aurait mis une chemise blanche et aurait défait deux boutons, et c’est tout.
Tu vas devoir garder cette vision dans un coin de ton crâne et ne pas t’en préoccuper, parce qu’elle va hanter tes prunelles à force de la répéter.

Tu t’éclaircis la voix ; les règles de votre jeu sont claires, et c’est ton tour de raconter.
« Après, y a eu la guerre. C’était compliqué. Très compliqué. C’est à ce moment-là que j’ai croisé Jude. » Des taches de rousseur t’envahissent sans que ça ne soit celles d’Ambrose. « Jude, c’était un chic type. Il était chouette. Il habitait un peu loin, à l’autre bout de Phoenix, alors c’était un peu compliqué pendant toute la reconstruction. »
Tu te rappelles du temps passé à t’insurger contre le système de transports de l’agglomération, avec cette sordide impression de devoir traverser le désert pour simplement être enlacée.
« Et après, c’est resté compliqué quand même. On était pas d’accord sur beaucoup de choses. Un jour, il m’a dit qu’on passait plus de temps à discuter de nos désaccords qu’à vivre une réelle relation. J’étais pas vraiment d’accord, mais je crois que c’est pas ce qu’on me demandait, d’être d’accord. »
C’est toujours comme ça : celui qui part, celui qui reste. T’as assez peu de souvenir de ce que ça fait d’être celle qui part. Toujours, t’as préféré t’accrocher, à en lacérer de tes ongles la surface d’une relation saine, à la transformer en marais peuplé par les pires cauchemars. Toujours, t’as été la dernière à y croire, un peu plus fort que ce que tu croyais, à t’insurger qu’on te crache encore au visage et à pas t’avouer qu’au fond, tu les aimes plus quand ils te quittent qu’à n’importe quel autre moment.
« Il m’a quittée au bout de six mois. D’après lui, j’étais quelqu’un de super, mais on était juste pas compatibles. Et je crois que c’est le pire motif. »
Tu préfères encore qu’on t’insulte, qu’on se mette en colère contre toi, qu’on te remette la faute dessus à grands coups de brosse à dents bleue.
« Il m’a dit qu’on avait pas les mêmes projets de vie, que ça collerait jamais, nous deux. Peut-être bien qu’il avait raison. »

Une poignée de secondes s’écoule, durant laquelle tu fixes le vide.

Puis tu reprends d’un ton léger.
« Je l’ai recroisé y a pas longtemps, d’ailleurs. Il avait l’air … différent. Je saurais pas trop te dire en quoi, mais différent. Il a fait celui qui avait tout oublié de moi et de notre histoire, et ça m’a foutue complètement hors de moi. » Ton regard plonge dans celui d’Ambrose. « Je veux dire, je sais bien que six mois, dans une vie c’est rien, mais moi c’était important, tu vois ? Le fait de l’entendre nier comme ça … j’ai câblé. »
T’essaies de te lover plus encore entre ses bras creux, mais y a des mensonges invisibles qui refusent de vous laisser faire.
« C’est pour ça que je suis contente de t’avoir retrouvé. »
Parce que pour Ambrose, t’as compté. Parce que pour Ambrose, t’as duré sept mois, mais t’as été importante, et grave, et ça l’a marqué que tu sois là. Parce qu’Ambrose, t’as changé sa vie.

Et t’as pas prévu d’arrêter.

codage par Smanffson









_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
PNJ
Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
PNJ
Personnage
:
CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ef44a3ef01ffbf6869ba2721de8174b980421100

NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 510
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : gerard-menjoui (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 20/? (nova-blue, lilith, london, elisheva, isaac, rogus, azariah, jasper, perséphone, azur, alec, dakota, dumas, alicia, odalie, cass, erade, mission 14, dès)
Multicomptes : Marisol Villalobos
Points : 1429
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Jeu 30 Mar 2023 - 19:56





tant de démons sont sur nos côtes

⋆ J'ai de l'amour à marée haute Sur le feu y'a l'eau qui bout Pourquoi parlerions-nous des autres Quand il n'existe que nous Alors trinquons à la nôtre.





TW : post traitant du ressenti des victimes d’agressions sexuelles


Parfois, mes yeux se posent sur Nova-Blue et s’interrogent.
Parfois, elle semble translucide. Il paraît que je peux tendre les bras et la traverser. Mes paupières se plissent et le bas de ma lèvre se pince. Ce n’est jamais agréable de traverser un fantôme dont on a donné trop de substance. Chaque passage, elle prend un peu plus forme, jusqu’à se superposer à une idée précise de froideur de l’âme, d’étrangeté.
Parfois, mes yeux se posent sur Nova-Blue et aimeraient aller jouer avec sa mémoire.
Elle oublie pas, Nova-Blue. Elle hoche poliment la tête, des fois. Elle a un sourire entendu aux autres, alors qu’ils ne comprennent pas et sont sourds à ses silences. J’aimerai pouvoir ouvrir son crâne, aller tout nettoyer calmement à la pince à épiler. Elle ira dire à qui le veut que j’étais résilient, un peu naïf, sûrement un peu idiot, de dire des drames et de me marrer des choses trop graves.

Si on les prenait avec de la hauteur, il paraît que ça devient léger.

De terrain conquis, elle n’y verra que des ruines. Elle s’inventera des bleus dans les amas de mes tâches de rousseur, là où elle pouvait y voir auparavant des voies lactées. Elle est grave, et ce n’est pas ce que je lui demande. Elle pourrait prendre un peu de hauteur, se terrer dans des rires complices sans renchérir. Elle ne dit rien, mais je fixe le haut de son crâne en espérant qu’il s’ouvre et projette sur le mur toutes ses pensées. J’ai peur de ce que j’y verrai. Elle réécrira des scènes qui ne sont pas déroulées, parce qu’on ne parle pas, de ces choses là. Elle les entendra et les sentira à chaque fois. Elle se mettra à prendre des pincettes jusqu’à avoir le fin mot d’une histoire trop silencieuse. Ce serait idiot de dire que je m’en fichais. Quelque part, j’espérais en avoir rien à faire.
L’humour comme armure, elle venait tout briser une nouvelle fois.

Me reste que sa promesse de non-oubli qui me poursuit comme un regret. On se dit tout, mais pourtant, j’ai pas envie qu’elle soit désolée à chaque instant. Ses yeux verront du courage là où il n’y a que de la résilience, une façon élégante de se faire marcher dessus mais de continuer à avancer. D’orange, je passerai à rouge, et Alicia aura gagné à déteindre de sa couleur sur moi. Après tout, peut-être que mes tâches de rousseur ont foncé avec l’âge, et je sais bien que le temps y ait pour quelque chose et pas elle. Elle ne vivrait pas encore, fantôme de mes draps, murmure désolé au creux de deux oreillers. Elle ne continuerait pas à chatouiller mes côtes flottantes à chaque effleurement, là où mon corps analyserait des seringues quand des phalanges bien intentionnées voulaient juste chérir.

Depuis, il semblerait presque que ma cage thoracique se soit gonflée. Parfois, sentir mes poumons à l’intérieur est étranger. Non pas que je sois étonné qu’il y soit encore, mais elle a grossi. J’en suis persuadé. Elle a l’air décalée, inversée, depuis. Elle est deux centimètres plus haut, un peu à gauche, et semble avoir une couleur différente que le reste de mon corps.
Elle est toujours à moi, cette cage thoracique. Il y a juste un peu de peinture rouge qui semble revenir à chaque douche trop chaude, inlassablement.

Je peux pas voir d’orange, de bleu ou n’importe quoi sur les corps des autres.
Quelque part, je suis un chouette type, que j’aime bien dire. Là dessus, je ne classifie rien au dessus de l’autre.
J’aimerai dire que c’était que je suis un chouette type, déconstruit.

C’est pas ça. C’est pas tout à fait ça. L’os de mon poignet semble bizarre, comme si sa teinte était mélangée à celles des autres. J’ai pris sûrement mille cinq cents douches depuis, et pourtant, la sensation reste la même. J’aime l’eau, moins en sortir. J’adore la piscine, ça permet de flotter.
Pourtant, j’aime pas vraiment le contact liquide.

Alors, quand Nova-Blue y pensera, j’espère qu’elle ne verra pas que ma cage thoracique est trop gonflée, que mon poignet semble décalé et que depuis, j’ai l’impression que mes hanches ont un drôle d’angle. Elle me verra dire tous ces détails, et se félicitera peut-être d’avoir un copain regardant de son physique.
Je préférais avoir l’air déconstruit que traumatisé. C’était une belle excuse, ça passait bien en société, puis j’irai grogner à l’idée d’être un putain de cliché.

« Ah. »


Je vais pas l’insulter, Nova-Blue. C’est doux de pouvoir y penser en imaginant les pires choses et les pires clichés.

Le cas Jude n’est pas unique. Je l’imagine y avoir cru, un moment. Il y a toujours cette brisure d’égo d’avoir y avoir cru, cette étrange et curieuse manière de s’en vouloir, peut-être. S’aventurer en amour, c’était risquer de perdre son temps, et avoir peur de la fin avant même le début. C’était craindre pour les conséquences avant même les papillons. Si nous pensions, bienheureux, à nos éternités, la confronter chaque matin était une façon de jauger son regard. Est-ce qu’il était aussi pétillant qu’au début, est-ce que la température y était pour quelque chose. C’était haïr les mauvais jours pour nous faire douter, se considérer au centre d’un monde qui n’a pas cessé de tourner quand nos coeurs étaient brisés et lui en vouloir, un peu, c’est vrai.
Parfois, je voulais devenir apiculteur pour rajouter du miel à l’infini sur notre nouvelle lune. On serait sales de sucre et dégueulasses à la force. Peu importait. Elle deviendrait chenille également, à ramper dans des endroits inadaptés.

Parfois, mes yeux se posent sur Nova-Blue, et je tente de comprendre parfaitement ce qu’elle ressent.
Nous avions des expériences similaires, tant nos cas n’étaient pas uniques. Jude avait l’air d’être une histoire malheureuse, banale, le genre qui a du se dérouler un milliard de fois dans tout Phoenix mais qui fait toujours un peu mal à chaque fois. C’était toujours difficile, parce qu’on aime pas ça, le banal. Il n’y avait rien de romanesque dans les mauvaises correspondances et les actes manqués, à part si les deux se retrouvaient dans un mariage nul dix ans plus tard.

Jude, ç’aurait pu être moi.
Nova-Blue aimait aimer, et par dessus tout ressentir les sensations de l’amour. Nous aimions en parler, le placer au centre de nos vies trop pleines pour suspendre un instant nos problématiques. Nous étions romanesques, un peu idiots, sûrement, et là où nous voyions des êtres exceptionnels, nous étions cruellement banals. Jude était quelque chose de classique, et je serre les dents à l’idée que je pouvais me reconnaître dans tous ses fantômes, tant qu’ils ne revenaient pas.
Mon cas n’était pas unique.
Notre cas n’était pas unique.
Nous n’étions ni romanesques, ni exceptionnels. Le retour prend des formes d’espoir, et il semblerait qu’un instant, notre histoire devient un étendard à ceux qui refusent de passer à autre chose.
Je souris un peu, malgré moi.

« J’ai eu quelqu’un comme ça, un peu. »

Washington ouvre devant mes yeux son théâtre. Cette fois encore, tout m’avait paru exceptionnel. Des scènes de mensonge, des rires sur les quais, des bribes de comédie romantique mielleuse. Ce serait mentir de dire que je n’avais pas d’amertume sur le principe, sur la brisure de l’égo, sur la douleur de ne plus pouvoir côtoyer la personne.
Au delà de l’amour, il y avait des souvenirs souillés. Je n’étais pas tant un amoureux qu’un type plein d’espoir, qui se heurtait confusément à chaque fossette.
J’aurai pas d’histoires passionnées comme Nova-Blue.
Certainement parce que la chute est moins haute quand on y a jamais cru. On est un peu soulagé quand ça se finit, un peu en colère pour la forme, et révolté pour le récit.

« Pas une mauvaise personne. Elle s’appelait Cassandre, on avait fait semblant de se marier dans une boîte un soir d’Halloween. » Comme quoi, toutes mes relations commençaient par des mensonges. « Puis, finalement, elle était vraiment drôle. Enfin, moi, elle me faisait pas mal rire. »

Le regard passablement vers la fenêtre, tout me semble soudainement moins violent après Alicia. Mais ce n’était pas ce qu’on attendait des ex. C’était pas le genre de narratif à raconter.
Ce serait dommage de cultiver un peu de regrets, surtout quand les choses sont finies.

« Une fois encore, c’était pas grandiloquent. C’était même plutôt simple … Pour une fois, tu me diras. » je dis en me redressant un instant. « Sa famille savait pas que j’existais. »

Le couple, c’était pas comme ça que ça fonctionnait. J’avais cultivé une obsession des familles fonctionnelles, avec cette envie de pouvoir jeter un œil sur des repas de familles polis, des câlins collectifs entre parents et des fêtes de Noël joyeuses. L’hypocrisie me poursuivait. Bathsheba était connue de tout Phoenix, tandis que tout le monde pouvait agréablement venir piétiner sa tombe. J’avais rien à présenter, et m’insurgeait qu’on puisse être dans la même situation.

« Au départ, ça m’a pas dérangé. Je m’en fichais un peu, pour être honnête. »

Mais le couple, c’est pas comme ça que ça fonctionnait. Il fallait se présenter à nos familles, être poli, gentil. Il fallait être validé par une belle famille qui nous détesterait, un peu, de leur voler leur fille chérie. Ce serait une épreuve à chaque fois, des blagues un peu creuses, un peu niaises, lancées à qui voulait l’entendre. C’était niais, c’était idiot.
Pourtant, c’était un baptême du feu fichtrement nécessaire.
Les morts ne validaient pas grand-chose, à moins d’interpréter les orages et la direction du vent.

« Puis peu à peu, je me suis dis que je devais être sûrement trop nul, ou alors un peu honteux. T’sais, le genre de gendre un peu nul à présenter, qui fait un truc un peu nul dans un labo un peu nul. Mais je faisais pas vraiment exprès. Enfin, j’aurai adoré avoir des tas d’entreprises cools à présenter, faire des recherches contre le cancer ou des trucs comme ça. » Je ris un peu. « Je veux dire, c’était totalement possible, avec mes études. Mais je savais pas grand-chose, à part les plantes de salon. Alors, ouais, elle m’a pas vraiment présenté à sa famille, parce que je devais pas être quelque chose d’intéressant à présenter, quelque chose dont on pouvait vraiment parler enfin, tu parlerais comment de moi aux gens, toi ? »

Je laisse la question en suspens. Durant un instant, les paroles d’Alix me reviennent en tête. J’étais le type qui l’avait laissé sur un paillasson, une barque échouée, un océan trop éloigné de la berge. Le silence devient lourd tandis que mes lèvres n’osent plus continuer.

« Oublie. »

Effaçant le début de réflexion d’un rire, je me mords les lèvres. Certainement qu’elle m’avait un peu haï. Nova-Blue, il se peut bien qu’elle fasse ce rituel avec tout le monde, qu’elle les amène sur son canapé et demande de mal parler des ex, jusqu’à que la chose soit exorcisée pour mettre tout au clair. Elle présente sagement la concurrence, les écueils dans lesquels ne pas s’enfoncer. La discussion prend une drôle de tournure et je sens mon corps s’enfoncer dans le canapé. J’étais sur une dangereuse sellette, et j’attendais qu’elle vienne me poser le jugement inexorable que nous étions pas compatibles, que j’avais trop de morsures sur mes avant bras décalés de quelques millimètres, et qu’avec le temps, les pièces de puzzle avaient pris l’eau jusqu’à tout à fait se gondoler.

Le silence continue à creuser la gêne, et vient avec cette horrible sensation d’avoir fait une connerie quelque part. Elle pourrait se faire des idées, se dire que je la détestais pas vraiment, que je pourrai repartir avec. Je me redresse doucement, curieux de croiser son regard.
Si je posais mes yeux sur Nova-Blue, j’y verrai peut-être un visage légèrement crispé, légèrement jaloux.
Je m’en veux de l’espérer un peu.

« Elle a refusé de m’inviter à son repas de Noël, alors je suis parti. Puis, je crois que c’est avec ça qu’on a rompu. »

Si nous étions contents de nous avoir retrouvé, c’est que nous étions le bon timing, le bon moment. Elle buvait du café, je buvais du chocolat chaud, et ainsi, personne ne tapait dans les réserves de l’autre. Elle aimait essuyer la vaisselle, j’aimais la faire, et dans nos mythes quotidiens, nous voyions un peu de promesses dans des téléfilms ennuyeux comme la pluie. Nous étions des réalisateurs prétentieux, le genre à filmer des plans séquences d’heures entières en clamant un sens que nous seuls avions.
Notre cas n’était pas unique, alors nous l’érigerons en quelque chose d’extraordinaire dans sa banalité.

Si elle n’était pas jalouse, elle aurait un peu de pitié, et une nouvelle fois, elle finira par me décrire comme une plante émergée du ciment. Avec la mâchoire serrée, je sourirai. Au fond, je crierai un peu à l’idée qu’elle ne voit que ça.

« Des fois, j’espère un peu qu’ils regrettent. Tous. Enfin, qu’ils y pensent autant qu’on y pense, tu vois ? »

Si le coeur n’avait pas été brisé, il y avait une profonde lassitude à collectionner les ruptures. A la fin, on finit par les anticiper. On reconnaît des signes invisibles, on en invente. On sent venir des fins imaginaires. Non. Cassandre ne m’avait pas tant brisé le coeur que m’avait confirmé que même avec des personnes gentilles, l’horreur était possible. Même avec les plus belles intentions, même les gens biens rompaient.
A partir de ça, l’amour semblait assez creux. J’étais devenu un peu lâche, persuadé que je porterai seul des relations où nous étions forcément deux. Quand je parlais d’un coeur fatigué, c’était faux. C’était plus un total désintéressement que m’avait procuré Cassandre, une impossibilité d’espérer quelque chose de potable quand tout était fait pour rouler.

Malgré elle, Cassandre avait touché du doigt le soucis, tandis que je m’en cultivais plein les yeux jusqu’à devenir Oedipe.
Le soucis, c’était moi.

« Je dis pas que j’y pense tout le temps. Je dis juste que parfois, on se sent un peu cons d’y avoir cru un poil, quand même. C'est un peu ... Injuste. »



© mad'eyes (code)


_________________
MEMBRE ◊ FIDELES
Nova-Blue Herondale
Nova-Blue Herondale
MEMBRE ◊ FIDELES
Personnage
:
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Azge
Herondale

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Tumblr_inline_ph2jejeceK1v1d82y_1280

〖 〗

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Ndrc
n o v r o s e
Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Giphy.gif?cid=790b76116cc1627dec19534680e91f324f30ea69d3e479a8&rid=giphy


Pseudo / Pronoms : Valhdia / elle
Messages : 291
Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir
Nombre de dés : 3
Résidence : PHOENIX〖 avec Ambrose, dans le même immeuble qu'Azur & Scarlett
Profession : AUDIT financier〖 GYMNASTE de haut niveau
Faceclaim : Victoria Pedretti
Pouvoirs/capacités : GORGONE〖 8 serpents - Toile à 5000 km - couteaux papillons
Crédits : nenes (ava)
Disponibilité RP : Beatriz, Barbondales, Elisheva, Erin, Gabrielle, Jade, Scarlett, Viktoria,toi ?
Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Althéa & Aurore & Llyr & Jasper & Borée
Points : 1528
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Ven 14 Avr 2023 - 17:13

tant de démons sont sur nos côtes

novrose iv.3

«

Que les vents nous emmènent au loin, au large, bateau sur la mer. Et nous deux sous le ciel, oui nous deux au milieu du vent, on ne joue qu'à nos jeux de grands oiseaux de feu. Si tout est grave on s'en fout. Si tout est grave on s'en remettra.
Jude, c’était quelqu’un de bien. Le genre de gars avec qui on peut facilement s’imaginer construire une vie en noir et blanc, rire quand il faut, se taire quand il faut, mais certainement pas pleurer parce qu’après tout, on a rien pour être malheureux, non ? Y a pas de raison de pleurer, Nova-Blue, qu’il te disait souvent. Quand tu pleurais, ça le mettait mal à l’aise, il savait pas trop comment réagir. Alors il se mettait à ramer dans le sens inverse, sans réaliser qu’au passage il te foutait des coups de pagaie dans la poitrine et le diaphragme.
Le canoë, ce n’est pas ta passion première. T’as plutôt une envie de radeaux qui s’éloignent d’îles incertaines, à la dérive de galaxies que tu sais pas identifier.
Alors c’était quelqu’un de bien, Jude, mais finalement tu t’es remise. Tu t’es consolée comme t’as pu, pelotonnée sur le canapé, enfouie sous des million d’urgences qui pouvaient attendre le lendemain. Et tu t’es remise. Il est devenu un souvenir un peu plus décoloré que les autres, un prénom que t’évoques sans haine parce qu’au fond, ce gars-là, Nova, tu lui souhaites rien que d’être heureux.
Parfois, tu retombes sur un stylo qu’il t’avait prêté ou tu entends résonner la musique de son film préféré, et ça te fout la céphalée. Mais ça dure pas. Ça dure jamais.
Comme si rien ne durait jamais.

Ambrose, il dit qu’il a connu pareil.
Tu aimerais réagir, dire que toi, c’était différent. Faut te rendre à l’évidence : vos voies se sont bien séparées pour avancer en parallèle. Tes histoires, elles ont rien d’extraordinaire, rien d’exceptionnel. C’est juste ça : des histoires.
We’re all just stories in the end.
Juste make it a good one, eh?
Cassandre, il te dit qu’elle s’appelait, et elle devient un nouveau mythe. Cassandre, l’annonciatrice des malheurs que personne n’écoutera jamais. Alors, si personne ne l’entend, pourquoi son prénom dans ton crâne fait comme une boule dans un flipper, pourquoi tu ressens soudain la rage d’un Halloween que t’as pas vécu ?
Elle vous a volé le mois d’octobre pour venir le placarder sur un mur où elle avait honte de les afficher tous les deux.

Tu parlerais comment de moi aux gens, toi ?

Ton regard se glace comme de l’aigue-marine en hiver. Les cils vaguement écarquillés, tu fixes la table basse sans rien dire, des mensonges entre les gencives.
T’as parlé de lui aux gens, évidemment.
T’as dit que c’était qu’un sale con, un grosse de riche, pourri gâté, qui ne trouvait son contentement que dans la violence. T’as parlé de lui comme un raté, un garçon qui se voulait homme et qui savait pas ce qu’il voulait. T’as parlé du paillasson, parce que depuis ce fameux jour tu t’essuies presque plus les pieds. T’as parlé de vos obsessions, vos névroses, vos cris et parfois vos murmures. T’as parlé de votre vie sexuelle éclatée, de vos puzzles ridicules d’enfant, de la manière dont il t’a fait souffrir sans même réaliser comment.
T’as parlé de la lampe à lave.
Et ça s’est suffi à soi-même.
T’as collectionné les mauvais souvenirs comme des timbres pour t’écrire des lettres à toi-même. Te persuader que vous deux, c’était pas réellement heureux. T’as préféré taire l’imparfait pour te concentrer sur les brisures, effacer la marelle du pied pour ne penser qu’à cette grand-voile qui a fini par se déchirer.
T’as parlé d’Ambrose dans tout ce qu’il avait de plus laid, de plus moche, de plus minable. Tu t’es fait un triomphe ravi de voir les autres s’insurger, de lire dans les yeux de Scarlett le peu de considération qu’elle attachait à ce gars-là. La violence, même, parfois, de celles et ceux qui décrétaient que ce n’était vraiment pas normal. Alors, douce et diligente, tu craignais d’avoir été trop loin, tu rétropédalais pour essayer de te rattraper, et seulement là tu évoquais ce qu’Ambrose a vraiment été.
Il a été ta flamme jumelle, ta constellation chromatique, il a été des symphonies gravées dans des bols en plastique. Il a été le Bobun, la cocotte, les éclats de rire et de tendresse. Parfois, alors qu’il pleuvait, il prenait sa veste pour l’étendre au-dessus de toi entre ses bras pour pas que tu te mouilles les cheveux ; tu avais beau protester, il n’arrêtait pas, jamais. Vous rentriez trempés, parce que tu n’avais pas le cœur de lui dire qu’au fond de ton sac t’avais prévu un parapluie. C’était l’imprévu, le grandiose, la beauté dans les petites choses.
C’était Nova-Blue et Ambrose.

Tandis que tes lèvres s’entrouvrent, tu te demandes comment justifier les horreurs que t’as dites sur lui, les erreurs que t’as dites sur lui. Ça justifie pas tout, de souffrir, surtout plus de cinq ans après. T’as mal parlé et tu le sais, parce qu’il y a trop d’imperfections auxquelles tu voulais t’accrocher pour pas te rappeler du goût âcre de la nicotine quand il t’embrassait, de l’odeur du chili sin carne qu’il était fier de cuisiner et des regards que vous échangiez à défaut de pouvoir vous voir.
« J-je … »
Oublie. Et tu reprends ta respiration. Ça te convient bien d’oublier. C’est pas important. Ce qui est important, c’est que maintenant tout a changé, et des cavalcades sous la pluie vous en aurez encore un paquet. Cassandre a volé quelques rires, mais il en reste bien assez. C’est ce que tu essaies de te dire tandis que ta propre hypocrisie te file la nausée, d’espérer qu’il n’y a eu que toi parmi les parterres de pensées alors que, dans ton larynx creux, il n’évoquait que des soucis.
« Je suis désolée. » tu bafouilles quand son histoire s’achève. Même si t’es pas vraiment désolée.

Un silence s’étire dans la pièce, comme un élastique prêt à vous exploser au visage. Lorsqu’il reprend, t’en es à te dire que ça fait quand même un moment que vous avez commandé votre dîner et que ces bons à rien de livreurs vont sans doute jamais arriver.
Qu’ils regrettent.
T’as pas beaucoup de nouvelles de tes exs. Tu sais qu’Azur est heureux, quelque part, même si tu t’ouvrirais les veines plutôt que d’admettre que ça t’intéresse. Tu sais pas où sont les autres. Jude, Tristan, Malachai, Alix, et ces prénoms en farandole que tu accroches comme des guirlandes sur les branches de ta volupté. Tu as toujours eu des jugements catégoriques sur les amitiés avec ses exs, parce que tu voyais pas comment on pouvait apprécier quelqu’un après avoir vu de sa peau toute la surface possible au monde. Ça te semblait impudique, déplacé. Déjà, croiser Azur sur le palier et songer que, dans cet immeuble, plusieurs personnes t’avaient baisée, ça te foutait une vague nausée.
Peut-être que si tu étais une meilleure personne, ça te plairait de prendre des nouvelles de temps à autres, de réaliser qu’ils ont des vies heureuses, épanouies, car c’est ce qu’on souhaite aux gens qu’on aime. Seulement, ta haine empoisonne ton amour, et le seul souhait que tu formules c’est qu’ils soient partout, quelque part, en train d’être plus mal que toi. Qu’ils se fassent l’écho de ta propre détresse, astrolabes d’existences foireuses, et que tu jubiles devant eux à dire qu’ils te tiraient vers le bas.
Personne ne te tire vers le bas, Nova-Blue.
Le problème, c’est toi.

Alors tu te racles un peu la gorge avant de répondre à Ambrose.
« Non, je vois ce que tu veux dire, t’inquiète. » et ça brûle tellement c’est sincère. « J’ai souvent cette impression que, quand ça marche pas, c’est du temps perdu. Du temps que j’aurais pu dépenser à autre chose, genre, trouver quelqu’un d’autre, plus m’entraîner à la gym, ou quoi. C’est du temps perdu parce qu’en fait, si c’était pour se planter, on avait qu’à pas essayer. »
Pourtant, faut s’entraîner assez avant de réussir pour de bon. Si l’amour, c’était comme la gym, ça te gênerait sans doute beaucoup moins qu’autant des mains d’homme t’aient touché que toi-même t’as touché les barres.
« Et en même temps … » t’en as marre d’être un paradoxe, alors peut-être que tous ces douze, vous les ferez sonner comme minuit à l’horloge de vos vies de bal. « En même temps, j’arrive pas à m’empêcher de me dire que ça aurait pu marcher. Que ça aurait dû marcher. Que … pour une raison, je sais pas, un truc indépendant de notre volonté, pour cette raison-là, on s’est plantés. Mais qu’en fait, ça aurait pu fonctionner, si on avait juste moins élevé la voix ou si on s’était connus plus tard ou … »
Le champ des possibles est trop vaste pour que tu parviennes à l’entendre. Malgré tes battements de cils, un voile se dépose sur tes yeux, du genre qui t’entrave et t’empêche, pas ceux qui t’aident à t’envoler.
« Enfin, voilà. Donc t’inquiète, je vois ce dont tu veux parler quand tu dis que t’y penses parfois. C’est normal, c’est des gens qui prennent de la place dans ta vie, et c’est pas parce que t’aimerais ne jamais leur en avoir donné que ça n’a pas été le cas. C’est comme ça. »
Un hochement d’épaules fataliste, et tu enfouis la tête dans le creux de sa clavicule. Il sent la lessive et le tabac, l’imperfection vingt-quatre carats.

Si vous vous étiez connus plus tard, tous les deux, tu aimerais te dire que vous en seriez au même point aujourd’hui. Même pas certain. Peut-être que vous n’auriez pas pu vous regarder sans avoir ce passé commun, ce tremblement dans les paupières. Je te connais, tu me connais.
Vous vous connaissez, et même en vous parlant ce soir vous vous connaissez encore mieux. C’est une sorte de flash-forward de toutes ces années ratées, et ça crépite comme une VHS qui vous envoie des décharges dans les doigts. Mais ça va aller, ça va forcément aller.
Puisque maintenant, vous vous dites tout.

Alors tu restes encore un peu le nez dans sa chemise à respirer des lendemains qui ont un arrière-goûts d’hier. Puis tu finis par te redresser, lentement, doucement, les sourcils légèrement froncés.
« Eh, ça fait pas genre mille ans qu’on a commandé le dîner ? »
Rien ne dure jamais, Nova-Blue.
Mais tu fermeras les yeux là-dessus à t’en faire fendre les paupières plutôt que croire une seule seconde que ça pourrait encore foirer.

codage par Smanffson









_________________
baby really hurt me - crying in the taxi
says he made the big mistake of dancing in my storm
says it was poison.
Contenu sponsorisé
Personnage
Joueur•se

Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3 Empty Re: Tant de démons sont sur nos côtes〖 Novrose IV.3

Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum