- Viktoria KonstantinovaMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- Personnage◊ :Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 118Âge : 31Nombre de dés : 2 dés en hypnose et en contrôle sensoriel, 1 en contrôle sonoreRésidence : Washington / EdgewoodProfession : Générale de la garde royale de NydarosFaceclaim : Brie LarsonPouvoirs/capacités : Compétences martiales, hypnose, contrôle sensoriel et base de contrôle sonoreCrédits : avatar Lady EilieDisponibilité RP : oui !Multicomptes : Dakota / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 300Joueur•se
Darling don't you ever grow up / Llyrtoria II
Jeu 24 Nov 2022 - 18:54
23 juillet 1999
Aujourd’hui, Llyr Asherah a huit ans.
Aujourd’hui, on danse pour remercier Galène de lui avoir donné autant d’années que les tentacules d’une pieuvre, on chante à Varuna afin qu’elle ne mette pas d’iceberg ou d’anguilles sur sa route, on s’adresse aux prêtresses d’Ahurani pour s’assurer que les courants qu’il suivra sont ascendants.
Aujourd’hui, on est tous là pour que ce soit sa journée. Tous les enfants de la cour royale, dans la demeure des Asherah. Veronika m’a placée au premier rang, une pierre en or dans les mains « car ça lui montrera l’affection de notre famille et ça fera ressortir tes yeux quand tu la lui donneras. » Elle en a de drôles d’idées, pourquoi est-ce que Llyr regarderait mes yeux alors qu’il veut des jouets ?
Mais, aujourd’hui, il manque les invités d’honneur. Sybil, Scylla et les autres Van Seabrook ne sont pas là. La capitaine des gardes est venue nous expliquer qu’il y avait une urgence pour la sécurité des royaumes et tous les adultes sont allés discuter à l’écart. Moi, je suis restée scotchée par son armure et sa prestance, comme les héroïnes dont me parle parfois mon père. Okeanos et Nereida Asherah, visiblement agacés, se sont éloignés avec River, discutant déjà de la fête de remplacement qu’ils pourront faire le mois suivant. Les enfants sont partis en courant jouer avec les hippocampes loués par la famille du garçon.
Alors, aujourd’hui, je suis seule face à Llyr.
« Je suis sûre qu’elles auraient voulu être là. » Silence. « En tout cas, c’est ce que Scylla m’a dit. »
Pour être honnête, elle avait surtout l’air contente d’avoir une occasion de me voir, mais c’est le genre de détails inutile à communiquer. Je ne connais pas très bien mon compagnon, mais il a l’air d’être un enfant gentil et sensible, pour un garçon en tout cas. Alors, même si je suis loin d’être la blonde la plus douce de tout l’Atlantique, j’essaye d’imiter comme mon père me parle parfois. Avec douceur et compréhension, en cherchant à voir la réaction de l’autre à mes paroles.
« Tu sais, le cadeau, la pierre là, c’était les cadeaux de mes parents. Moi je voulais t’offrir quelque chose d’autre. »
Je pose entre nous deux un jeu d’échec. Les pièces sont lestées avec du plomb afin que les pièces ne flottent pas dans l’océan.
« C’est un jeu que mon père a ramené de la Surface. Tu veux que je t’explique les règles ? »
Je ne sais pas si c’est comme ça qu’on doit réconforter quelqu’un. Moi, ça me paraît super qu’on m’apprenne des choses qui vont me permettre d’être plus intelligente et en plus de passer un moment à deux. Mais si ça se trouve, il aime pas ça. Tant pis, dans ce cas-là, j’irai jouer avec les hippocampes : ils seraient plus intéressants.
@Llyr Asherah
_________________
MY KNUCKLES WERE
BRUISED LIKE VIOLETS
- Llyr AsherahMEMBRE ◊ PACTE
- Personnage◊ :
⍦ ⍦ ⍦
I will follow you way down wherever you may go, I'll follow you way down to your deepest low.
⍦ ⍦ ⍦
Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 82Âge : 30 ANS (23/07/1991) ⍦ et pourtant il se sent plus vieuxNombre de dés : hypnose ⍦ 2, contrôle sensoriel ⍦ 1, manipulation sonore ⍦ 2Résidence : EDGEWOOD, WASHINGTON ⍦ loft partagé avec ScyllaProfession : ANALYSTE pour la CIAFaceclaim : Miles TellerPouvoirs/capacités : TRITON ⍦ le son manié avec brio, les armes tranchantes dans les paumesCrédits : cheekeyfire (ava), YellowChip (aes)Disponibilité RP : Arcadia, Ciaran, River, Scylla, SARL, toi ?Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Hecate & Aurore & Nova-Blue & Jasper & BoréePoints : 261Joueur•se
Re: Darling don't you ever grow up / Llyrtoria II
Ven 25 Nov 2022 - 14:27
Il avait, épinglées sur la poitrine, ses ambitions de fils parfait .
Huit ans, ce n’est pas vraiment vieux. Pourtant Llyr bombait le torse, sous le regard d’Okeanos dont il tentait tant d’attirer la faveur. Ne serait-ce qu’un mot tendre, une manifestation de l’amour qu’il était sûr de mériter. Il avait bien tout fait comme on lui demandait, lustré ses écailles avec patience, tressé d’algues miroitantes ses cheveux flottants aux courants. Tous les enfants de la cour seraient là ; il lui fallait faire bonne figure. C’était ce qu’avait répété sa mère toute la matinée durant.
Llyr n’avait pas bronché lorsqu’elle lui avait passé un plastron brillant autour du torse, lui qui préférait la liberté mouvement conférée par des vêtements plus souples. Il n’avait pas réparti que River, lui, se gardait bien de voir tous ses anniversaires transformés en évènements mondains. Il gardait un sourire poli sur son visage d’enfant trop sage, conscient qu’il n’aurait huit ans qu’une seule fois.
Le triton s’était consolé en songeant qu’au moins, si tous étaient là, il pourrait sans doute s’éclipser pour aller faire les quatre cents coups avec son frère et puis Scylla. D’eux trois, il était à n’en pas douter celui qui ferait le moins de vagues, mais ils seraient prêts tous les trois à vivre de folles aventures dans des mondes imaginaires qu’ils auraient créés de leurs nageoires.
Sauf que Scylla n’était pas là.
Et ça, même s’il souriait encore, ça lui serrait un peu le cœur. Llyr avait tout à fait conscience que, de la même manière que lui-même devrait être adulte très tôt, son amie avait un couronne bien trop lourde pour sa jeune tête. Simplement, il aurait aimé qu’elle soit là.
Les adultes s’étaient retranchés dans leurs conversations d’adultes, les enfants étaient partis jouer, et il ne restait que lui-même face à ses propres célébrations. Une pile de cadeaux fastueux lui faisait face, mais aucun ne l’intéressait. Des tiares, des broches, des épées incrustées de joyaux, des pierres précieuses de familles nobles. Aucun de ces précieux présents ne pouvait combler le vide flou qui se creusait dans sa poitrine.
Sans en saisir encore parfaitement les enjeux, Llyr réalisait doucement que sa vie était toute tracée et qu’il n’aurait que peu à dire dans le courant qu’il emprunterait.
On l’avait, depuis sa naissance, privé du droit d’être insouciant.
Le visage grave, il restait là, près d’un repas d’anniversaire qui s’était retrouvé tronqué. Soudain, les artifices dans ses cheveux lui paraissaient trop superflus ; il s’apprêtait à les retirer lorsqu’une voix près de lui s’éleva.
Viktoria. Ils n’avaient jamais trop parlés, mais le petit triton savait que Scylla l’aimait beaucoup beaucoup. Et puis, c’était la seule qui était restée près de lui alors que tous les autres étaient partis. Il lui rendit un sourire triste à la mention des Van Seabrook.
«Je sais. Elle a rarement le choix. »
Les carcans dans lesquels ils évoluaient, tous, ne leur accordaient pas vraiment d’être des enfants trop longtemps.
Face à Llyr, Viktoria déposa un objet étrange : une grande planche avec des carreaux de deux couleurs différentes, en alternance. Il y avait soixante-quatre cases ; trente-deux de chaque couleur. Sans mot dire, la blonde disposa sur les extrémités de petites pièces sculptées qui représentaient des formes obscures encore pour l’esprit ignare du triton.
Intrigué, il fixait avec intérêt les pièces, allant jusqu’à en prendre une dans sa paume palmée.
«C’est joli. » dit-il d’un ton qu’il voulait enjoué.
Il s’en moquait bien de la pierre, et de tous les autres cadeaux. Il aurait simplement voulu avoir la chance d’un éclat de rire, le bonheur d’une danse insouciante, il aurait voulu faire la course en nageant avec son petit frère, mais celui-ci avait disparu avec ses parents. Et Scylla ne viendrait pas.
«Je veux bien que tu m’apprennes. » admit-il. Il était curieux de comprendre, avide de savoir et surtout de compagnie. « Mais tu sais, Viktoria, si tu préfères aller jouer avec les autres, tu peux. Te sens pas obligée de rester avec moi. »
Et, les yeux vacillants entre le plateau de jeu et elle, Llyr prit malgré lui l’air piteux de ceux qui ne veulent pas déranger. Viktoria n’était pas son amie, pas encore. Il n’avait pas envie de gâcher pour elle une fête déjà sacrément ruinée pour lui. Il ne voulait pas s’ajouter la vilaine culpabilité de l’avoir empêchée, elle aussi, d’aller jouer aux hippocampes.
Il avait, épinglées dans les prunelles, ses ambitions defils parfait .
Huit ans, ce n’est pas vraiment vieux. Pourtant Llyr bombait le torse, sous le regard d’Okeanos dont il tentait tant d’attirer la faveur. Ne serait-ce qu’un mot tendre, une manifestation de l’amour qu’il était sûr de mériter. Il avait bien tout fait comme on lui demandait, lustré ses écailles avec patience, tressé d’algues miroitantes ses cheveux flottants aux courants. Tous les enfants de la cour seraient là ; il lui fallait faire bonne figure. C’était ce qu’avait répété sa mère toute la matinée durant.
Llyr n’avait pas bronché lorsqu’elle lui avait passé un plastron brillant autour du torse, lui qui préférait la liberté mouvement conférée par des vêtements plus souples. Il n’avait pas réparti que River, lui, se gardait bien de voir tous ses anniversaires transformés en évènements mondains. Il gardait un sourire poli sur son visage d’enfant trop sage, conscient qu’il n’aurait huit ans qu’une seule fois.
Le triton s’était consolé en songeant qu’au moins, si tous étaient là, il pourrait sans doute s’éclipser pour aller faire les quatre cents coups avec son frère et puis Scylla. D’eux trois, il était à n’en pas douter celui qui ferait le moins de vagues, mais ils seraient prêts tous les trois à vivre de folles aventures dans des mondes imaginaires qu’ils auraient créés de leurs nageoires.
don’t grow up
Llyr & Viktoria II ⍦ Next week, I hope I'm somewhere laughing. For anybody asking, I promise I'll be fine : I've had some trauma, did things I didn't wanna but I think it’s time.
Sauf que Scylla n’était pas là.
Et ça, même s’il souriait encore, ça lui serrait un peu le cœur. Llyr avait tout à fait conscience que, de la même manière que lui-même devrait être adulte très tôt, son amie avait un couronne bien trop lourde pour sa jeune tête. Simplement, il aurait aimé qu’elle soit là.
Les adultes s’étaient retranchés dans leurs conversations d’adultes, les enfants étaient partis jouer, et il ne restait que lui-même face à ses propres célébrations. Une pile de cadeaux fastueux lui faisait face, mais aucun ne l’intéressait. Des tiares, des broches, des épées incrustées de joyaux, des pierres précieuses de familles nobles. Aucun de ces précieux présents ne pouvait combler le vide flou qui se creusait dans sa poitrine.
Sans en saisir encore parfaitement les enjeux, Llyr réalisait doucement que sa vie était toute tracée et qu’il n’aurait que peu à dire dans le courant qu’il emprunterait.
On l’avait, depuis sa naissance, privé du droit d’être insouciant.
Le visage grave, il restait là, près d’un repas d’anniversaire qui s’était retrouvé tronqué. Soudain, les artifices dans ses cheveux lui paraissaient trop superflus ; il s’apprêtait à les retirer lorsqu’une voix près de lui s’éleva.
«
Les carcans dans lesquels ils évoluaient, tous, ne leur accordaient pas vraiment d’être des enfants trop longtemps.
Face à Llyr, Viktoria déposa un objet étrange : une grande planche avec des carreaux de deux couleurs différentes, en alternance. Il y avait soixante-quatre cases ; trente-deux de chaque couleur. Sans mot dire, la blonde disposa sur les extrémités de petites pièces sculptées qui représentaient des formes obscures encore pour l’esprit ignare du triton.
Intrigué, il fixait avec intérêt les pièces, allant jusqu’à en prendre une dans sa paume palmée.
«
Il s’en moquait bien de la pierre, et de tous les autres cadeaux. Il aurait simplement voulu avoir la chance d’un éclat de rire, le bonheur d’une danse insouciante, il aurait voulu faire la course en nageant avec son petit frère, mais celui-ci avait disparu avec ses parents. Et Scylla ne viendrait pas.
«
Et, les yeux vacillants entre le plateau de jeu et elle, Llyr prit malgré lui l’air piteux de ceux qui ne veulent pas déranger. Viktoria n’était pas son amie, pas encore. Il n’avait pas envie de gâcher pour elle une fête déjà sacrément ruinée pour lui. Il ne voulait pas s’ajouter la vilaine culpabilité de l’avoir empêchée, elle aussi, d’aller jouer aux hippocampes.
Il avait, épinglées dans les prunelles, ses ambitions de
- Viktoria KonstantinovaMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- Personnage◊ :Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 118Âge : 31Nombre de dés : 2 dés en hypnose et en contrôle sensoriel, 1 en contrôle sonoreRésidence : Washington / EdgewoodProfession : Générale de la garde royale de NydarosFaceclaim : Brie LarsonPouvoirs/capacités : Compétences martiales, hypnose, contrôle sensoriel et base de contrôle sonoreCrédits : avatar Lady EilieDisponibilité RP : oui !Multicomptes : Dakota / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 300Joueur•se
Re: Darling don't you ever grow up / Llyrtoria II
Mer 28 Déc 2022 - 10:07
23 juillet 1999
Llyr me semble avoir la voix d’un enfant mais le ton d’un adulte. Il a une telle calme tristesse, une douleur si stoïque, des dents si blanches et serrées : les statues à l’entrée du palais royal paraissent être plus libres que ce triste triton. Je me dis que, pourtant, avec River à la maison, il doit toujours avoir un compagnon et un appui. Veronika a beau me dire que les sœurs ne sont que des faiblesses, je me dis que l’union fait la force.
« Les autres ? Non, pour ce jeu il faut être deux. En tout cas, je sais pas jouer à plus. Peut-être qu’à la Surface ils savent, mais pas moi. »
Je le regarde fixement. Il a l’air gêné, alors que sa fête est quand même bien mieux quand il y a du calme et du silence. Il pourra bien assimiler les règles et réfléchir à une stratégie pour me battre.
« Tu vois, ça, c’est une reine. C’est la pièce la plus importante, elle peut aller presque où elle veut et manger les autres pièces. Peut-être parce qu’à la Surface les reines ont le droit de tout faire ? Je pense pas qu’elles soient aussi fortes que Cicero, mais bon... »
Je joue un peu avec la couronne. Elle ressemble un peu à une prison, en fait.
« Ma pièce préférée, c’est le cavalier. Elle peut passer par dessus les autres pièces en se déplaçant en « L ». C’est un peu comme des danseuses, qui peuvent protéger la reine et qui sont les seules à pouvoir vaincre l’ennemie. »
Mon père me disait souvent que j’étais une cavalière parce que j’étais une Amazone, une guerrière sauvage et solitaire. Ça me paraît cool mais j’aimerai bien voir si les chevaux sont aussi sympas que les hippocampes.
« Et puis là, t’as les pions. Ils avancent tout droit et obéissent aux ordres. Je me demande pourquoi, peut-être parce que ce sont les enfants des autres pièces ? »
Le devoir et l’obéissance étaient le thème commun des histoires de mes deux parents. Pourtant, ça restait une idée difficile pour moi. Qu’est-ce qui justifiait le fait qu’on suive autrui ? Pourquoi notre pensée, notre être et notre volonté étaient assujettis à une autorité extérieure ? Je préfère jouer pour le moment.
« Je peux commencer pour te montrer, si tu veux. »
J’avance un pion de deux cases, réfléchis un instant puis dit :
« Tu penses que c’est comme ça qu’ils se sentent ? Les adultes. Quand ils prennent des décisions à nos places. »
_________________
MY KNUCKLES WERE
BRUISED LIKE VIOLETS
- Llyr AsherahMEMBRE ◊ PACTE
- Personnage◊ :
⍦ ⍦ ⍦
I will follow you way down wherever you may go, I'll follow you way down to your deepest low.
⍦ ⍦ ⍦
Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 82Âge : 30 ANS (23/07/1991) ⍦ et pourtant il se sent plus vieuxNombre de dés : hypnose ⍦ 2, contrôle sensoriel ⍦ 1, manipulation sonore ⍦ 2Résidence : EDGEWOOD, WASHINGTON ⍦ loft partagé avec ScyllaProfession : ANALYSTE pour la CIAFaceclaim : Miles TellerPouvoirs/capacités : TRITON ⍦ le son manié avec brio, les armes tranchantes dans les paumesCrédits : cheekeyfire (ava), YellowChip (aes)Disponibilité RP : Arcadia, Ciaran, River, Scylla, SARL, toi ?Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Hecate & Aurore & Nova-Blue & Jasper & BoréePoints : 261Joueur•se
Re: Darling don't you ever grow up / Llyrtoria II
Dim 8 Jan 2023 - 20:07
Pour ce jeu, il faut être deux.
Intrigué, le jeune triton fixa ses yeux sur le damier sous ses prunelles. Il n’avait jamais été très à l’aise avec les grandes foules, les groupes de sirènes gloussantes qu’il croisait parfois au palais. Il aimait le cocon doux, tranquille, de sa famille, du petit trio qu’il formait avec Llyr et Scylla. Dès que le public se faisait plus important, il se perdait dans des attentes et des costumes trop grands pour lui. Il naviguait dans les eaux troubles de l’enfant parfait qu’il voulait être, un garçon déjà bien trop vieux pour jouer avec des hippocampes.
Viktoria, elle aussi, possédait ce regard grave des enfants qu’on a forcé à revêtir des rôles trop lourds pour leur jeune âge. Mise à part Scylla, elle était la première sirène que Llyr voyait être aussi fière, le menton droitement levé.
Infiniment attentif, il écouta les consignes claires que la blonde lui confiait à demi-mots. La reine. Lescavaliers . Les pions .
Llyr se dit que si sa vie avait dû être un échiquier, il aurait certainement été le fou, incapable d’avance en ligne droite tandis que sa route déviait à chaque revirement du sort. Il n’était là que pour porter les préoccupations des autres, et n’avait de force en lui-même que celle qu’on voulait lui donner.
Il s’apprêtait à s’en ouvrir à Viktoria lorsque celle-ci finit sa tirade en lui retournant une question à laquelle il ne savait pas répondre.
Les adultes. Il y avait un monde tout entier entre les majestueux gestes de Cicero à ses sujets et le sourire gelé, de marbre, que Scylla plaquait sur ses traits dès lors qu’on le lui demandait. Décider pour lui-même lui semblait déjà incongru, alors décider pour les autres …
«Je sais pas trop … » fit-il d’une toute petite voix. « Mais les adultes, ils savent mieux que nous. C’est pour ça qu’ils choisissent à notre place. Nous aussi, quand on sera grands, on pourra aider nos enfants à faire les bons mouvements. Tu crois pas ? »
Le sourire rivé sur les traits, Llyr n’avait pas la moindre idée de l’ironie de ses paroles. Quand il aurait assez grandi pour enfin comprendre pourquoi aucune décision de sa vie ne lui appartiendrait vraiment, il aurait oublié jusqu’à cette première conversation.
Mais il n’oublierait pas les échecs.
Et certainement pas Viktoria.
27 octobre 2000
Llyr avait neuf ans, et autant de plis sur le front pour barrer ses vaines ambitions.
Sa nageoire ondulait doucement dans les longs couloirs du palais, incapable de déterminer où était sa destination. Depuis le coup d’état, la sécurité avait été renforcée et, s’il aurait voulu sortir pour se dégourdir les branchies, le jeune homme n’avait rencontré que des gardes à chaque issue connue.
River avait trouvé des passages secrets qui acheminaient vers le domaine aquatique des Van Seabrook, mais son frère s’était bien gardé de lui en dire l’endroit exact. Aussi Llyr errait-il, dans l’eau noire d’une nuit troublée, n’arrêtant jamais de nager pour disperser ses idées noires. Aucun rayon de lumière de la surface n’arrivait jusqu’aux profondeurs de Nydaros ; seuls quelques animaux marins luisaient faiblement sous les flots. Les prunelles brunes du triton lui convenaient suffisamment pour ne pas avoir besoin de plus.
Il avait profité de ce qu’Okeanos et Nereida, après lui avoir annoncé, s’étaient retranchés dans un dîner mondain pour filer en toute liberté dans les douces pierres du palais.
En oscillation dans l’eau sombre, il finit par déboucher sur un petit temple à Galène dans les profondeurs du palais. Une haute statue de la déesse avait été taillée à même la roche, couvant de son regard vitreux les sujets qui se recueillaient. A ses pieds, Llyr ne discerna qu’une forme claire et inclinée.
Flûte. S’il était surpris par un adulte, dehors à cette heure de la nuit, il était bon pour ingurgiter plus encore de cours d’étiquette dont son emploi du temps d’enfant était déjà bien saturé. Pendant une seconde, il envisagea de faire demi-tour, de retrouver les ronflements paisibles de River et les courants chauds de leur chambre.
Et puis, les miroitements de l’eau lui renvoyèrent l’image de quelqu’un qu’il connaissait bien.
«Viktoria ? »
Maladroitement, l’aîné des Asherah nagea jusqu’à son amie joueuse d’échecs.
Dans un chuchotement, il reprit, sans savoir trop si ses murmures venaient d’un respect pour Galène ou d’une peur de se faire prendre.
«Qu’est-ce-que tu fais là si tard ? »
Intrigué, le jeune triton fixa ses yeux sur le damier sous ses prunelles. Il n’avait jamais été très à l’aise avec les grandes foules, les groupes de sirènes gloussantes qu’il croisait parfois au palais. Il aimait le cocon doux, tranquille, de sa famille, du petit trio qu’il formait avec Llyr et Scylla. Dès que le public se faisait plus important, il se perdait dans des attentes et des costumes trop grands pour lui. Il naviguait dans les eaux troubles de l’enfant parfait qu’il voulait être, un garçon déjà bien trop vieux pour jouer avec des hippocampes.
Viktoria, elle aussi, possédait ce regard grave des enfants qu’on a forcé à revêtir des rôles trop lourds pour leur jeune âge. Mise à part Scylla, elle était la première sirène que Llyr voyait être aussi fière, le menton droitement levé.
Infiniment attentif, il écouta les consignes claires que la blonde lui confiait à demi-mots. La reine. Les
Llyr se dit que si sa vie avait dû être un échiquier, il aurait certainement été le fou, incapable d’avance en ligne droite tandis que sa route déviait à chaque revirement du sort. Il n’était là que pour porter les préoccupations des autres, et n’avait de force en lui-même que celle qu’on voulait lui donner.
Il s’apprêtait à s’en ouvrir à Viktoria lorsque celle-ci finit sa tirade en lui retournant une question à laquelle il ne savait pas répondre.
Les adultes. Il y avait un monde tout entier entre les majestueux gestes de Cicero à ses sujets et le sourire gelé, de marbre, que Scylla plaquait sur ses traits dès lors qu’on le lui demandait. Décider pour lui-même lui semblait déjà incongru, alors décider pour les autres …
«
don’t grow up
Llyr & Viktoria II ⍦ Next week, I hope I'm somewhere laughing. For anybody asking, I promise I'll be fine : I've had some trauma, did things I didn't wanna but I think it’s time.
Le sourire rivé sur les traits, Llyr n’avait pas la moindre idée de l’ironie de ses paroles. Quand il aurait assez grandi pour enfin comprendre pourquoi aucune décision de sa vie ne lui appartiendrait vraiment, il aurait oublié jusqu’à cette première conversation.
Mais il n’oublierait pas les échecs.
Et certainement pas Viktoria.
Llyr avait neuf ans, et autant de plis sur le front pour barrer ses vaines ambitions.
Sa nageoire ondulait doucement dans les longs couloirs du palais, incapable de déterminer où était sa destination. Depuis le coup d’état, la sécurité avait été renforcée et, s’il aurait voulu sortir pour se dégourdir les branchies, le jeune homme n’avait rencontré que des gardes à chaque issue connue.
River avait trouvé des passages secrets qui acheminaient vers le domaine aquatique des Van Seabrook, mais son frère s’était bien gardé de lui en dire l’endroit exact. Aussi Llyr errait-il, dans l’eau noire d’une nuit troublée, n’arrêtant jamais de nager pour disperser ses idées noires. Aucun rayon de lumière de la surface n’arrivait jusqu’aux profondeurs de Nydaros ; seuls quelques animaux marins luisaient faiblement sous les flots. Les prunelles brunes du triton lui convenaient suffisamment pour ne pas avoir besoin de plus.
Il avait profité de ce qu’Okeanos et Nereida, après lui avoir annoncé, s’étaient retranchés dans un dîner mondain pour filer en toute liberté dans les douces pierres du palais.
En oscillation dans l’eau sombre, il finit par déboucher sur un petit temple à Galène dans les profondeurs du palais. Une haute statue de la déesse avait été taillée à même la roche, couvant de son regard vitreux les sujets qui se recueillaient. A ses pieds, Llyr ne discerna qu’une forme claire et inclinée.
Flûte. S’il était surpris par un adulte, dehors à cette heure de la nuit, il était bon pour ingurgiter plus encore de cours d’étiquette dont son emploi du temps d’enfant était déjà bien saturé. Pendant une seconde, il envisagea de faire demi-tour, de retrouver les ronflements paisibles de River et les courants chauds de leur chambre.
Et puis, les miroitements de l’eau lui renvoyèrent l’image de quelqu’un qu’il connaissait bien.
«
Maladroitement, l’aîné des Asherah nagea jusqu’à son amie joueuse d’échecs.
Dans un chuchotement, il reprit, sans savoir trop si ses murmures venaient d’un respect pour Galène ou d’une peur de se faire prendre.
«
- Viktoria KonstantinovaMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- Personnage◊ :Pseudo / Pronoms : Titus (il)Messages : 118Âge : 31Nombre de dés : 2 dés en hypnose et en contrôle sensoriel, 1 en contrôle sonoreRésidence : Washington / EdgewoodProfession : Générale de la garde royale de NydarosFaceclaim : Brie LarsonPouvoirs/capacités : Compétences martiales, hypnose, contrôle sensoriel et base de contrôle sonoreCrédits : avatar Lady EilieDisponibilité RP : oui !Multicomptes : Dakota / Azur / Enfys / Gabrielle / DelilahPoints : 300Joueur•se
Re: Darling don't you ever grow up / Llyrtoria II
Dim 5 Fév 2023 - 22:46
27 octobre 2000
Cela fait peut-être trente fois que j'ai lu ce texte mais tant pis. J'ai rapidement compris que les lieux de culte étaient les seuls lieux où les adultes ne me chercheraient pas. Alors, quand Maman est devenue Veronika et que j'ai su que nous ne serions jamais mère et fille, j'ai bien noté cette discrète chapelle. C'est comme si Galène m'avait fourni un asile discret, où les faibles lumières me cachent tout en laissant lisibles les gravures cunéiformes sur le mur septentrional. Les antiques écritures de l'atlantique ne passionnent pas les foules mais, quand on a pas de temps à passer avec sa génitrice, elles sont des compagnes de qualité.
Je relis donc le passage où Argonos traverse la mer des iceberg pour tenter de réchauffer le cœur gelé de Varuna, luttant face aux déclinaison exotiques et aux abréviations théologiques, quand une voix me fait sursauter. Si un adulte me trouve, je devrai chercher un nouveau refuge nocturne et je doute qu'il puisse être aussi majestueux et intéressant que celui-ci. Alors même si je suis heureuse de voir le visage de mon ami, la peur bloque tout sourire sur mon visage, je garde le masque inflexible qui est le seul à m'éviter les remarques de Veronika.
Plus facile de dire ça que d'avouer être terrifiée par le visage d'où je viens, par la femme qui m'a donnée la vie.
_________________
MY KNUCKLES WERE
BRUISED LIKE VIOLETS