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Ven 25 Nov 2022 - 8:15
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For you I would, I'd bring flowers to the moon

La tête posée dans l'herbe, le soleil printanier sur ma joue, je regarde le ciel à travers les mèches blondes de mon amie. Tout semble plus beau auprès de Sol. Les oiseaux chantent plus près de nous, les fleurs rivalisent de parfums et la chaleur est douce après un froid hiver. Dernière touche sur ce tableau de maître : mon amie me lit actuellement de la poésie française. Alors, je me souviens plus si c'est Verlaine, Labbé ou Lamartine mais c'est beau, surtout avec la voix de Sol.

Lorsqu'elle finit de lire, je fixe encore quelques secondes son visage. Près de dix ans se sont écoulés depuis notre première rencontre mais mon avis n'a pas changé. Sol est un ange. Une protectrice envoyée par le Ciel, une soigneuse pour celles qui en ont besoin, un flambeau pour ceux qui sont perdus. Sans elle : pas de Boss Jewels ou de Papesse, parce que Dakota ne serait sans doute même plus là. Alors, notre lien a été sporadique, d'aucuns diraient chaotique, mais jamais toxique, toujours poétique. Je me relève difficilement, m'asseyant une épaule contre la sienne, l'autre contre notre érable préféré de ce joli parc de Washington.

"Dis, Sol. On se connaît depuis longtemps maintenant : tu m'as énormément aidé, on a discuté de tout, j'espère que je t'ai un peu soutenu aussi et voilà mais... C'est con mais je me rends compte qu'on est un peu le genre d'amies qui savent qu'elles sont inséparables sans savoir qui est l'autre, tu vois ? Genre, on connaît rien de l'histoire de l'autre. Je connais pas le prénom de ta mère, je t'ai jamais parlé de ma première cuite, je sais pas si t'aime bien Beyoncé et je pense pas que tu saches que je main Nidalee sur Lol."

Je joue avec une feuille en parlant. Mon ton n'est pas accusateur ni triste, simplement factuel et aimant, toujours avec Sol.

"Enfin, bref, tout ça pour dire que je t'aime beaucoup, tu sais ? Et que je veux en savoir plus sur toi et que tu en saches plus sur moi. Donc, euh, j'ai eu une idée. Vu que la littérature et les jeux sont essentiels dans notre relation, je te propose qu'on raconte chacune à la suite une histoire personnelle importante pour nous. Sauf qu'on en raconte deux. La vraie, et une qui vient d'un livre. Et l'autre doit deviner laquelle est la bonne."

Je sais pas à quel point je suis claire. Je souris, un peu gamine, et je m’efforce surtout de pas bégayer ou reculer.

« Je… J’commence si tu veux. Je vais te raconter ma pire histoire d’amour. Je crois… Je crois que je l’ai racontée à personne. Toujours eu un peu honte de comment j’ai géré certaines choses. Enfin voilà : première histoire. Gladiatrice perdue dans les rivages désertiques, j’ai rencontrée un soigneur. Et violence et guérison se sont séduites l’une et l’autre. Alors je l’ai suivi ici, à Washington, et j’ai grandi grâce à lui. Mais son travail, mes attentes, ses devoirs, mes désirs : aucune pièce ne rentraient ensemble. Il était pas là, j’étais plus à lui, on a fini dans un dernier coup de tonnerre avant de ne jamais se revoir. »

Je garde silence quelques instants, pensant au fait que Gabriel n’habite qu’à quelques minutes de ce parc.

« Deuxième histoire. Pendant la guerre, à Seattle, on a été enfermée dans une pièce blanche par des djinns, moi, un gars et une fille. La fille ne cessait de se cacher derrière le mec, de tenter de le séduire pour qu’il la protège. Mais lui était grossier, faible et violent : un mauvais mélange, surtout face à une fille comme elle, une colombe au blanc cou. Alors moi, je tentais de l’aider, mais les deux autres voyaient ça mal, comme si je voulais faire une nouvelle alliance contre lui, comme si j’étais la manipulatrice. Je voulais juste aimer et protéger, mais je pense que c’est ce que les djinns essayaient de nous montrer. L’impossibilité de s’aimer sans blesser les autres. »

Je fixe le vide en me mordant la lèvre, travaillant ma poker face. Puis je souris du mieux que je peux.

« Allez, un point bonus si tu trouves le livre dont j’ai parlé. »

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Mar 29 Nov 2022 - 22:02

flowers to the moon

Despite all the trials from the ground, to the clouds, to the sky, to the stars, to you. I’ll bring you flowers of all shapes and colours. ~ Sol & Dakota

Les jambes étendues dans l’herbe encore jeune, le dos reposant à l’érable qui prenait presque son empreinte, Solal lisait d’une voix posée.
« Enfin, de son vil échafaud, Le clown sauta si haut, si haut, Qu'il creva le plafond de toiles Au son du cor et du tambour, Et, le cœur dévoré d'amour, Alla rouler dans les étoiles. »
Sa langue natale déroulait lentement à ses lèvres blondes les murmures des temps reculés où Sol avait été enfant. Gamine pâle courant dans les champs, elle rentrait trop souvent le soir avec le soleil au visage, et les pieds crottés d’une boue qu’elle n’avait pas voulu éviter. Père la grondait, de temps en temps ; Mère lui préparait un bain chaud. Et elle s’y coulait avec Altaïr, riant aux éclats de leurs courses et des mille aventures qu’ensemble ils achèveraient le lendemain.
Altaïr était poète, lui aussi. Elle avait cru le retrouver sans jamais pouvoir trop l’atteindre. Aujourd’hui ne demeurait de ce frère qu’un souvenir presque insaisissable, une silhouette brune dans sa mémoire vers laquelle elle courait sans cesse.

Le mot étoiles flotta dans l’air un petit moment, tranquille, doux. Sol baissa un sourire tranquille vers le visage de Dakota, allongée dans l’herbe près d’elle. Ses cheveux, éparpillés dans la verdeur de l’herbe, formaient un délicat camaïeu par leur bleutées constellations. Elles se retrouvaient trop peu souvent, pour un café ou un sonnet, mais leurs retrouvailles sporadiques se faisaient toujours amicales. Dakota était l’une de ces chandelles qu’on ne mouche pas si simplement, qui continue à éclairer d’une lueur parfois vacillante un quotidien toujours trop sombre pour rendre justice à sa grâce.
Lorsqu’elle se redressa, Sol posa sa tempe contre le haut du crâne de Kota, écoutant ses mots s’égrener dans le début d’une longue diatribe. Elle écouta, les lèvres jointes, l’humaine citer des vérités dont elles étaient toutes deux conscientes. Leur amitié n’était pas de celle qu’on résume en un seul regard ; elle avait cela de plus beau qu’elle se bâtissait sur des instants vifs et fugaces, des larmes versées au téléphone, des bras passés autour des épaules et des après-midis au parc à lire Théodore de Banville.
Le jeu qu’elle proposait était simple. Sol hocha la tête, convaincue.
« Ça me va. Tu commences ? »

Dakota se lançait déjà, dans des histoires rocambolesques. Il y avait quelque chose de drôle, à voir ce petit bout de femme qui le plus souvent bafouillait sortir de longues tirades amies. Solal décidait de mettre ça sur le compte de la confiance que Dakota voulait bien lui porter, et plissa un peu les paupières pour se concentrer sur son récit.
Les guerrières et les djinns s’emmêlèrent, laissant Sol se taire une seconde avant de rendre sa sentence.
« Excellent choix, Sartre, ma chère. Mais je n’achète pas : l’histoire vraie est la première. » La jubilation dans sa voix était comme celle d’une petite fille qui ouvrait ses cadeaux de Noël. « Je … c’était il y a longtemps ? ça a eu l’air d’être compliqué, comme rupture. J’espère que tout va bien, maintenant. »
Du nez, elle chatouilla la tempe de Dakota avant de prendre le relais en lui racontant ses histoires.
« Je vais te raconter la chose que je regrette le plus. »
La gorge soudainement serrée, Sol poussa un très long soupir.
« J’étais en Suisse, à un moment, dans une autre vie. Mon compagnon de l’époque et moi étions invités un dîner -c’était quelqu’un d’important. Il y avait quelqu’un, à ce dîner, avec la peau sombre et les cheveux bruns foncés. Nous avons parlé toute la soirée, il m’a fait des avances. Plusieurs fois. Si bien que j’ai fini par céder, et … nous avons entamé une liaison. C’était un homme sûr de lui, persuadé qu’il savait tout mieux que les autres. Mais il avait cette manière de parler, lorsqu’il était passionné, c’était … enfin. Notre affaire a duré tout un été, un été terrible durant lequel je me sentais à la fois coupable et enivrée, et puis … les choses se sont compliquées. Lorsqu’il a compris que j’aimais réellement un autre homme, que j’étais tiraillée entre eux deux, il est devenu fou et … toute l’histoire … enfin, ça s’est mal fini. »
Sol déglutit dans un sourire penaud ; elle n’avait pas l’impression d’être très douée à ce jeu.
« Deuxième anecdote. J’étais en relation avec cet homme, il était … engagé, il tenait très à cœur son intégrité et celle de ses proches. Tellement qu’il me laissait parfois des semaines entières sans nouvelles, ou sans qu’on se voie. C’était … c’était difficile, tu comprends ? Un soir, alors que j’étais en soirée, j’ai fait la connaissance de cet autre homme. Il était fêlé, aux prises avec une situation qui le minait de l’intérieur. Nous avons parlé toute la soirée, et puis, au moment de rentrer, j’ai réalisé qu’il était blessé. Je lui ai proposé de monter, pour le soigner, et nous avons fini par … par passer la nuit ensemble. Au matin, j’ai tout avoué à mon compagnon, et il m’a quittée. »
Elle était loin d’être la meilleure à garder un ton neutre, posé. La simple mention de ce qu’il s’était passé avec Milo, le souvenir du regard blessé que le zouwu lui avait jeté, et le fait qu’il avait été tué avant même qu’ils puissent en parler, lui accorder son pardon, était une tâche d’encre de Chine sur un tableau multicolore.
Les yeux résolument baissés, Sol tapotait du bout des doigts la couverture de son recueil de poème, attendant que sa jeune amie la juge pour ses méfaits passés.


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Mar 10 Jan 2023 - 16:18
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For you I would, I'd bring flowers to the moon
CW : maladie, déréalisation


Le front de la blonde contre ma tempe apportait une chaleur qui pouvait à elle seule réchauffer l’immensité de l’espace. Au côté du clown de Banville, nous pourrions voguer parmi les comètes, épaule contre épaule, soleil doré et lune bleutée. Les évidences pourraient être aussi solides que les astéroïdes, les proses aussi élégantes que les nébuleuses et, finalement, nous pourrions aller ensemble poser des fleurs sur la Lune. Avec elle, je ne crains nulle nova ou éclipse, et même la banalité du sol terrestre me convient si nous sommes dos à notre érable préféré, mon bras sous le sien, nos confidences comme seules astronautes entre nos lèvres et nos oreilles.

Je subis une défaite sans vraie tristesse. Sol connais évidemment Huis-Clos, j’ai toujours du mal à comprendre qu’elle était même probablement en vie à l’époque de son écriture, elle qui pourrait très bien passer pour une lycéenne. Sartre avait été mon premier essai à la philosophie. Je me disais que le passage par le théâtre, amour de jeunesse, était le meilleur moyen de m’ouvrir à ces nouvelles réflexions. Je cherche encore comment concilier l’existentialisme avec mon naturel optimisme et ma culture chrétienne, toutefois, l’idée que « L’Enfer, c’est les autres. » m’avait énormément aidé lors de mes débuts sur les réseaux sociaux, et notamment face aux campagnes de diffamation de Marisol.

La tête sur son épaule, je souris de la voir se prendre au jeu et d’entendre de la joie dans sa voix. Nos appels sont souvent quand celles-ci sont enrouées par les regrets ou la douleur. Le soleil du printemps et l’excitation de la compétition cordiale sont des compagnes bien plus agréables. Son miel blond m’aide à affronter les souvenirs de l’autre blondeur, tant redoutée, des regrets et des erreurs.

« C’était il y a… Un peu plus de cinq ans. Ça a vraiment été le fond, le pire de tout ce que j’ai jamais traversé. Surtout celle que j’étais devenue, tu vois ? Elle, je veux jamais la revoir. Elle est enterrée quelque part dans cette ville, sous une pile de mensonges, de promesses non tenues et de baisers amers. Maintenant, j’ai retenue ma leçon, et je me méfie des anges. »

Je baisse les yeux, sans réelle envie de rajouter d'autre chose. Heureusement, la belle djinn, toujours à ma rescousse, prend le relais. Je sursaute presque quand sa phrase tombe comme un couperet. Je pose fermement ma main sur la sienne, pour lui signifier que je l’accompagne dans ses souvenirs, toujours et autant que je le peux. Chaque histoire, tragique, paraît enchanteresse dans la douce voix de Sol. Elle sait raconter, elle sait bercer, elle sait mener. Mais surtout, je sais qui elle est, et les deux histoires me brisent le cœur en imaginant ma douce amie dans ses situations affreuses. Je réfléchis un instant avant de répondre.

« Attends, la première histoire c’est le bouquin dont tu m’as parlé, où le love interest s’appelle Solal comme toi ? Désolé, j’ai retenu ni le titre, ni l’auteur, il m’est un peu tombé des mains parce que les protagonistes m’agaçaient trop. » Je souris, avec plus de noirceur que j’en ai l’habitude face à ma blonde amie. « Sinon, crois bien que je serai déjà dans les Alpes afin de m’expliquer avec ce malpropre. »

L’histoire vraie de Sol me frappe tant elle résonne avec la mienne.

« Je comprends très bien. Gab… Mon ex, il était comme ça aussi. Droit, intègre, courageux. Mais aussi absent et beaucoup trop distant. J’ai agi comme toi. Je… Parfois les fautes sont notre seul moyen pour sortir d’une situation invivable. » Je pose mon autre main sur son épaule. « Je te dis ça parce que, te connaissant, tu te sens coupable. Et si je ne peux pas te libérer des chaînes de ta culpabilité, laisse moi au moins les alléger en les partageant. »

Le silence devenait lourd, à l’image des vérités que nous nous révélions. J’enchaîne rapidement sur le jeu afin, au minimum, de changer un peu ses idées à la douce blonde.

« Alors, ce coup-ci, je te propose mon souvenir le plus doux-amer, la victoire qui m’a donnée le moins de joie. »

Cette catégorie est longue, mais cet exemple là est sans doute le plus dur.

« Quand j’étais athlète de MMA, il y avait cette fille que je n’arrivais jamais à battre. Une napolitaine, incroyablement habile et puissante. Salaambo se proclamait la juste héritière de la lutte gréco-romaine, et elle avait pas mal de médailles olympiques pour justifier son orgueil. On s’est battue l’une contre l’autre d’un bout à l’autre du globe. Toujours, elle trouvait un moyen pour me contrer, pour m’abattre. Mais, toujours, après le combat, elle m’aidait à me relever, elle levait mon poing devant tout le public, elle m’encourageait, on allait boire des pintes ensemble, et crois-moi qu’elle avait une descente aussi violente que ses crochets. Puis, finalement, on s’est affrontée une dernière fois. C’était ma dernière chance pour décoller et devenir une vraie star de ma discipline. Le match a été plus long qu’aucun de ma carrière et j’ai encore des cicatrices à la tempe qui me demandent un peu plus de fond de teint que le reste. Pourtant, à la fin, c’était moi qui était debout et elle au sol. J’ai fait la fête toute la nuit, jusqu’à ce qu’elle me révèle, au matin, que c’était son dernier match. Elle venait d’être diagnostiquée avec un problème au cœur et elle voulait à tout prix que son dernier match soit contre moi. » Je me pose une seconde. « Le lendemain, j’ai arrêté tous mes contrats. Je ne voulais plus faire ça. Quelques mois plus tard, Boss Jewels est née. »

Je me pose un instant, réfléchissant aux autres routes que ma vie aurait pu prendre, aux réalités et aux histoires, aux mensonges et aux fables.

« Deuxième histoire. Quand Boss Jewels a commencé à bien marcher, j’ai été invitée à un bal, au nord de la France. Tous les grands pontes de l’industrie était là, et mon nom était sur la table, je scintillais au milieux de leurs joyaux. Je les observais, eux qui brillaient du teint de la richesse. Je dansais avec les hardis qui osaient s’approcher de la nouvelle venue, je dégustais les mets qui jamais jusqu’ici n’étaient sorti de ce palais pour le mien. Mais surtout j’écoutais, et je me recroquevillais quand ils me parlaient des ors de Tivoli, des merveilles de Boucher et des vers d’Apollinaire. Je me défendais avec le peu de Corneille que j’avais appris au Community College de Scottsdale, avec des citations de Shakespeare que j’avais entendues à la télé et quelques tableaux de Goya dont m’avait parlé ma tía Stella. Mais je savais bien que je n’avais pas ma place ici. Et, quand j’ai vu par la fenêtre des gens comme moi me regarder comme si j’étais un de ses demi-dieux du capitalisme, j’ai cru un instant que tout ce bal était un mensonge. Une pièce qu’on avait créée pour me voir jouer à la riche pétasse, une moquerie faite pas les aristocrates pour voir une pouilleuse tenter d’égaler leur éclat, un Truman Show pour une nuit. » Je regarde le soleil, qui ne me semble plus si chaud que ça finalement. « Maintenant que je te le dis, je sais pas quand j’ai vraiment quitté ce rêve, ou si même j’ai réussi. »  
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Mar 21 Fév 2023 - 18:57

flowers to the moon

Despite all the trials from the ground, to the clouds, to the sky, to the stars, to you. I’ll bring you flowers of all shapes and colours. ~ Sol & Dakota

« Belle du Seigneur, d’Albert Cohen, oui. »
Le roman l’avait marquée au fer rouge, admiratrice des prouesses stylistiques de son auteur qui maniait la langue à la perfection. Le propos, en revanche, lui avait toujours paru douteux : la pauvre héroïne, Ariane, semblait coincée dans la toxicité d’une relation qu’elle n’avait même pas désirée.
Songeuse, la blonde revit le visage constellé de peine de Milo tandis qu’elle refermait la porte sur lui, les épaules basses, la nuque fléchie. Elle s’était fait l’effet d’un monstre, de tout ce qu’elle avait voulu combattre. Ce soir-là, elle avait attendu, en silence sur le canapé, que Chiara rentre pour enfin rallumer la lumière. L’humaine l’avait trouvée dans le noir, les yeux rougis, incapable d’articuler le moindre mot.
Si la douleur de l’avoir perdu s’était aujourd’hui émoussée, la culpabilité n’en demeurait pas moins tranchante. Entendre les tentatives de réconfort de Dakota avait quelque chose de rassurant, il rendait son geste commun, presque banal. La difficulté était que Sol aspirait à plus que cela ; elle ne voulait pas être banalement fautive, elle voulait que, là où elle passe, elle ne laisse jamais de regrets.
Malgré tout, elle appréciait la tentative et posa sa tempe contre le front de Dakota.
« Merci, ma princesse. » lui murmura-t-elle en français.

Puis, la blonde entreprit de se concentrer sur les récits de Dakota. Chacun était riche en détails, avec ses propres aveux de faiblesse et une douleur presque palpable qui exsudait entre les mots. En empathie avec la bleue, Sol finit par changer de position pour se mettre face à Dakota et lui prendre les mains.
« Dakota. Peu importe ce que quiconque a pu te dire, ou les jugements qui te passent par la tête quand tu te regardes dans la glace. Ce que tu as accompli, avec Boss Jewels, c’est formidable. Et tu ne le dois à personne. Pas à un quelconque héritage, pas même à Isra. A personne. Tu as accompli énormément, et il faut que tu en prennes conscience. »
La djinn pressa doucement les doigts de l’humaine entre les siens avec un regard attentif, laissant infuser le message qu’elle venait de lui prodiguer. Puis, un sourire lui faucha les lèvres.
« Mais sinon, extrêmement bien joué pour Flaubert. » fit-elle en replaçant une mèche de cheveux échappée derrière l’oreille de Dakota. « J’en avais mal au cœur pour toi, alors que je savais bien que c’était la première la vraie. »
Elle avait toujours eu du mal à se représenter Dakota sur un ring, à asséner des coups violents à ses adversaires. Pour autant, elle savait les épreuves qu’avait traversées sa protégée, les coups durs et les meurtrissures qui seraient à jamais ancrées dans les tourments de ses yeux sombres.
« Et ça rend ce que je te dis d’autant plus vrai : tu es une battante, une guerrière. Ce que tu as, tu t’es battue pour l’avoir. Toi. Personne d’autre. Alors ne laisse jamais personne te prendre ça. »
Après lui avoir donné un petit coup de l’index sur le bout du nez, Sol se laisse tomber en arrière en riant, savourant la texture de l’herbe encore toute verte de pluies d’hiver sous son corps drapé de soleil. Elle aimait densément ces instants délicieux où les belles journées revenaient, où les vestes se nouaient autour des tailles pour mieux préparer un été qui se montrait encore timide.

C’était à son tour. Sol resta silencieuse une poignée de minutes avant de commencer à raconter, sourire aux lèvres.
« Durant la guerre, Sapphire avait annexé totalement une partie de Seattle. Notamment l’Observatoire, une très haute tour en marge du centre-ville d’où elle voyait tout le monde arriver à des kilomètres à la ronde. A ses côtés, elle avait un sorcier fidèle, Namuras, de ces sorciers qui ont l’air de faire le bien juste par le charisme qu’ils dégagent. La vérité, c’est que Namuras était corrompu, et qu’il maîtrisait une magie étrange qui faisait naître des créatures hideuses pour combattre à sa place. » Elle marqua une pause en repensant aux atrocités que 2013 avait portées. « Moi, j’étais en marge des affrontements, j’avais un rôle d’infirmière, ça tu le sais … et un jour, peu avant l’armistice un sorcier du camp adverse est venu me demander de participer à une expédition pour aller délivrer un artefact magique au niveau de l’Observatoire, de la tour de Sapphire. On est partis nombreux, on était une dizaine, et puis … à la fin, il n’y avait plus que moi. Moi et mon amie Daesyn. Lorsqu’on a atteint la tour de l’Observatoire et on s’est servis de l’artefact comme on nous l’avait demandé. Tout s’est effondré grâce à ça, et ça nous a permis d’avoir la victoire définitivement. »
Les images défilaient dans son crâne, et elle les laissa décanter quelques secondes avant d’enchaîner sur la deuxième anecdote.
« Deuxième anecdote, toujours durant la guerre contre Sapphire. Lorsqu’elle a lancé l’offensive sur Seattle, une partie de ma famille était là-bas. Ma mère, et mes deux plus jeunes sœurs, surtout, qui n’avaient encore jamais eu l’occasion de retourner au Purgatoire. Et là … ma mère nous a appelés à l’aide. Toute ma fratrie … du moins, tous ceux avec qui elle avait repris contact. Être djinn, c’est difficile pour se retrouver les uns les autres. On a presque tous répondu présent, et on s’est dressés contre Dark Dragon du mieux qu’on a pu. Avec d’autres forces résistantes, une contre-attaque a été orchestrée et on a participé. J’ai perdu un frère et une sœur dans l’opération, mais on est allés jusqu’au bout. Ce soir-là, on a fait tomber l’un des plus gros bastions de Sapphire à Seattle. Et j’étais … c’était étrange pour moi, je ne savais pas si je devais me réjouir d’avoir avancé ou m’effondrer d’avoir perdu mes proches. » Sol, s’abritant les yeux du soleil avec une main, chercha les yeux de Dakota. « En fait, je ne sais toujours pas vraiment. »
Ses deux histoires traitaient de guerre, de compagnons perdus, de peine et de tristes victoires. Elle prit une note en elle-même que ses prochaines anecdotes puissent s’avérer un peu moins sombres. Mais, aussi douloureux que cela puisse être, la mort faisait partie de la vie et, en dévisageant son amie, Sol remercia encore le ciel d’avoir accordé un sursis.


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For you I would, I'd bring Flowers to the moon / Boss'n'Sol II Empty Re: For you I would, I'd bring Flowers to the moon / Boss'n'Sol II

Sam 15 Avr 2023 - 1:16
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For you I would, I'd bring flowers to the moon
La princesse n’a pas convaincue l’étoile. Le front de Solal contre ma tempe, bien que doux et affectueux, ne me cache pas le trouble de la blonde. Je regarde le soleil et me questionne sur les milles prisons qui doivent se cacher dans l’esprit immortel de mon amie. Est-ce qu’elle se dit qu’une éphémère ne peut pénétrer sa condition supérieure et éthérée ? Un nuage passe et la lumière revient en moi : ma douce confidente est simplement meurtrie de ne pas avoir réussie une relation, d’avoir apporté de la douleur, elle qui est un tel de phare de joie, elle qui est une telle perfectionniste. Et, qui suis-je pour la juger, moi qui voudrait qu’une seule phrase répare une fracture qu’elle décrit elle-même comme son pire regret ? Petite fourmi, je dois bien me contenter de poser une pierre, à défaut de construire un pont vers les étoiles.

Et puis, est-ce que je laisse seulement sa lumière m’éclairer sur mes qualités ? Je n’arrive pas à croire en son impératif, en sa foi en moi. Même dans ses yeux j’ai l’impression d’être une usurpatrice : une noirceur bleutée dans sa lueur, une traîtresse capitaliste dans son immense charité, une guerrière brutale à l’orée de son pacifisme. Je détourne les yeux quand elle se met face à moi, presque éblouie et honteuse. Je souris faiblement quand elle me touche les cheveux et je suis bien forcée d’accepter l’affirmation finale. Je suis une combattante, et jamais je n’aurais baissé les bras, Isra ou pas, père mystérieux ou pas. Pendant son silence je réfléchis amèrement à cette étrange amitié où chacune n’arrive pas à à sauver l’autre d’un gouffre semblable, creusé par elle-même et nos doutes. C’est sans doute déjà assez de se tenir l’une et l’autre afin qu’aucune ne retombe plus bas, à défaut de remonter immédiatement.

Je fronce les sourcils pendant son premier récit. J’ai vécu à Seattle au début de la guerre : je n’ai jamais vu cet Observatoire. Je comprends ensuite en entendant l’anagramme de Saroumane. Je profite ensuite juste d’imaginer Sol et sa Compagnie, dans une histoire sans doute encore plus magnifique que celle de Tolkien. Je me demande qui est cette Daesyn, peut-être une Aragorn à la hauteur de mon amie. Je l’imagine bien, accompagnée par Eowyn ou d’autres héroïnes comme Raina Dragonstone ou peut-être même Athena Riverwood. Quand elle finit, je souris juste :

Je t’ai toujours vue plus Galadriel que Frodon, c’est marrant.

J’ai beau sourire, c’est dur d’imaginer Sol sur un champ de bataille. On a beau s’être rencontrée pendant cette terrible guerre, elle fut tant pour moi un échappatoire loin de celle-ci qu’elle en est presque déconnectée. Alors, imaginer une famille qui doivent tous être aussi lumineux et bienveillant que mon amie, tous ensemble au front face à la pire menace que le monde ait connu : ça a du être une bataille d’anthologie.

Je suis désolée pour tes adelphes. Iels devaient être incroyables. Est-ce que tu… Est-ce que tu veux me parler d’elleux ? Faire vivre leur mémoire par les histoires ? Ou tu préfères qu’on continue avec notre jeu?

Soudain, mon téléphone sonne. Ce qui est étonnant, car il est toujours en mode urgent quand je suis avec Sol. Je fronce les sourcils quand je vois le nom de la responsable de mon magasin à Seattle.

Désolée Sol, je… Imani, qu’est-ce qui se passe, tout va b… ? Saph… Attends, quoi ? Oui, oui, ferme le magasin et va chercher ta famille. Fais attention.

Un swipe sur un site d’info suffit. Elle dit vrai. Mes yeux sont pleins d’horreur quand ils se psoent sur mon amie.

Je… Sapphire. Elle est de retour à Seattle.

Je n’ai pas besoin de la convaincre pour que nous courrions vers un portail. Nous devons aider. Je ne peux pas le lui dire, mais il faut aussi que j’aille remplir mon rôle de Prêtresse, surveiller et protéger. On avait bien besoin de nous sur place. Il semble bien que c’était une relative fausse alerte et qu’elle n’est plus parmi nous quand nous arrivons, mais la panique a créé des mouvements de foule, et quatre bras de plus sont bienvenus pour réunir les familles terrifiées et de soutenir les bousculés qui attendent les urgences surmenées. Il fait nuit noire quand nous avons l’impression de ne plus être utile. La lumière d’un bar nous attire comme des insectes épuisés de leur travail compulsif. Une bière à la main, les yeux bloqués sur la télé qui repasse en boucle les images du spectre de Sapphire, je finis par grogner :

Bon. Assez parlé de cette psychopathe. Je vais te parler de ma meilleure relation qui n’est jamais commencée. C’était un matin d’avril où je me suis réveillée dans un chambre qui ressemble à une rêverie. Tout y était spirituel, bleuâtre et alanguie. L’obscurité me semblait incroyablement délicieuse et tous les meubles me paraissaient des animaux immobiles doués d’un langage silencieux, nous entourant paisiblement et noblement. Mais, surtout, sur le lit, l’Idole, la souveraine des rêves, me regardait avec ses deux étoiles noires. Je me souvenais plus qui elle était, juste que la malice dans ses yeux était effrayante, comment nous nous étions retrouvées là, simplement que je la connaissais depuis toujours. Si un djinn était venu à ce moment là me demander ce que je souhaitais, je n’aurai rien pu dire. Même pas que ce moment dure pour toujours car j’étais alors dans une éternité où vie et temps n’avait plus de sens. Puis quelqu’un a frappé à la porte. Je sais plus qui, un fantôme sans doute, un type qui me rappelait mon match du soir suivant, un mec qui réclamait sa thune ou un livreur Uber Eats. En tout cas, quand je lui ai refermé la porte, je me suis retournée, et elle était plus là. Une Eurydice, peut-être, qui, une fois au Paradis, disparaissait dès qu’on enlevait les yeux d’elle. En tout cas, je ne l’ai jamais revue depuis, et, crois-moi, chaque seconde me paraît plus douloureuse depuis que le temps est revenu dans ma vie.

Les réflexions sont trop amères alors je commande un little lie pour faire passer plus aisément la prochaine histoire.

C’était une soirée étudiante à la con. Plein de gosses de riche, qui passait la soirée à me demander de quel pays je venais et qui avait l’air étonné quand je répondais les États-Unis. Christie et Samantha étaient pas mes potes les plus futées mais au moins j’avais pas faim quand je faisais une fête chez elles. C’était tellement pas la folie que je me suis laissée embarquer dans un jeu de la bouteille. Me juge pas, OK ? C’était la fac. Enfin, tout ça pour dire que, au milieu de tout ça, elle est arrivée. Le genre de fille dont t’es pas vraiment sûre de pourquoi tu fonds quand tu les vois. Distante et presque guindée, mais toute douce et polie. On a du échanger trois phrases mais c’était fini. J’étais tombée amoureuse d’une illusion : un reflet d’un rêve distingué et élégant venu d’une autre planète. Sans doute rien à voir avec qui elle est réellement. Mais il m’a fallu des années pour arrêter de penser à elle, ou de lui envoyer des mails. Bon tu peux me juger là, mais elle me répondait, OK ?

J’évoque à peine Ambrose et l’homophobie, ça paraît pas assez réel pour une histoire que j’aurai pu ne pas inventer. Je me contente de sourire tristement et d’engloutir mon cuba libre.
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Sam 22 Juil 2023 - 14:14

flowers to the moon

Despite all the trials from the ground, to the clouds, to the sky, to the stars, to you. I’ll bring you flowers of all shapes and colours. ~ Sol & Dakota

Je suis désolée pour tes adelphes.
Oui, elle aussi elle était désolée. Elle aurait voulu que leurs éternités soient concordantes, de ne pas avoir à poursuivre une route qui serait dénuée d’elleux. Ce qui lui avait fait le plus mal, c’était le regard de Lune ; cette ombre qui passait dans ses yeux, et la violence avec laquelle la blonde avait réalisé que ce n’était pas les premiers enfants que son géniteur avait perdus. Leur immortalité n’était pas qu’une joie ; elle était une malédiction qui leur rappelait en permanence la masse des défunts derrière eux.
Sol secoua la tête, soucieuse de ne pas empoisonner Dakota avec ces sombres pensées-là.
« Mon père nous a donné, à tous, des noms d’étoile. D’abord, il y a Sirius, ensuite mon jumeau Altaïr et moi. Après, il y a Stella et Orion. Et puis, depuis qu’elle est dans ce corps-là, il y a Isis et Isida. » Les yeux mi-clos, l’immortelle regarda passer sous ses paupières le défilé de ces adelphes à l’unisson, ces âmes qui n’avaient pour seul lien qu’un sang mouvant et dérisoire. « On a jamais eu beaucoup de trucs en commun. C’est comme si on avait été semés le long de l’histoire et … »
La vibration d’un téléphone la coupa dans son récit, elle qui allait se lancer dans la résurrection d’Isis et la lourde perte d’Orion. Un pli inquiet vint occuper son front devant les mots de Dakota. Sapphire. Un nom, un seul, capable de glacer les sangs à sa simple mention. De plus en plus troublée, elle sortit à son tour son smartphone pour tâcher d’en apprendre plus ; au tombeau de la matriarche semblaient se produire des phénomènes étranges.
Aussitôt, la gorge de Sol se serra. Isis et Isida étaient à Seattle. S’il y avait une chance, même infime, qu’elles se retrouvent dans les tirs croisés de l’évènement, il fallait à tout prix qu’elle s’y rende.

Aucun mot n’encombra leur discussion tandis que Dakota et elle s’engouffrèrent dans le portail le plus proche pour rejaillir au cœur de la cohue. Les doigts entrelacés, elles fendirent la foule et la rumeur ronflante, tâchant de faire un peu de bien et d’aider à prendre soin des blessés. Les ambulances affluaient par dizaines, tâchant de désengorger la zone des estropiés ; à proximité du tombeau, du mouvement semblait se produire sans que Sol ne comprenne pourquoi.
Le mot Pacte bruissait autour d’elle comme la menace des temps prochains, et Sol songea, gorge nouée, qu’elle devrait écrire à Chiara.
Lorsque la menace s’éteignit, vertigineuse, le stuc sombre de sa chaise de bar lui apparut comme irréel. Le contact du verre de limonade entre ses paumes était froid, mais pas assez pour qu’elle réalise la journée infernale qu’elle venait de traverser. Qu’elles venaient de traverser, ensemble.

Les histoires de la bleue vinrent lui percuter les tympans comme s’ils étaient les premiers mots qu’elle entendait depuis des siècles. Les yeux perdus au fond de son verre, elle ne les releva qu’une fois les deux récits finis, encore tremblante des cris de la soirée.
« Hum. » fit-elle en se massant les tempes. « Je me doute que la véritable anecdote est la seconde, mais je dois dire que je ne sais pas trop de quel livre tu as tiré la première. On dirait un peu du Baudelaire, mais je ne suis pas vraiment sûre … »
Un sourire fatigué se peignit ses traits, désormais tirés par la déflagration qui les touchait une fois de plus. L’avenir du pays s’effondrait encore plus vite que son passé et, rongeant nerveusement ses ongles, elle attendait encore un signe qu’Isida était en sécurité.
« En tous cas, tu as gagné notre petit jeu. Bravo. » salua-t-elle tout de même, bonne perdante malgré l’épuisement. Dakota demeurerait cela : une bulle bleue et douce à la fois, tenue bien à l’écart de l’horreur qui les accablait trop souvent. « Est-ce-que ça t’embête si on s’en tient là pour aujourd’hui ? Je n’ai pas de nouvelles de ma sœur, ni de Chiara, et … j’avoue que ça commence à m’inquiéter un petit peu. »



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For you I would, I'd bring Flowers to the moon / Boss'n'Sol II Empty Re: For you I would, I'd bring Flowers to the moon / Boss'n'Sol II

Ven 28 Juil 2023 - 10:53
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For you I would, I'd bring flowers to the moon

Je me demande ce que ça fait, que de faire partie d’une constellation. D’avoir des adelphes de part le monde, lumineux et gracieux, dont les flammes sont aussi ancestrales que moi et la bonté aussi grande, sans doute, que celle de Sol. J’essaye d’imaginer la famille de mon amie, sans doute toustes aussi magnifiques et adorables que la blonde (absolument inconsciente du fait que je connais déjà près de la moitié de la dynastie Delacroix).

Alors je n’ai pas le temps de me demander comment la douce a compris que la deuxième histoire était la vraie que je reviens sur Terre. Sol a des gens qui comptent sur elle, des gens qui l’aiment. Je ne peux que sourire en sirotant mon cocktail et en la regardant partir après avoir réglé l’addition avec le double du pourboire habituel. La table semble bien sombre, soudainement, sans sa lueur auprès de moi, tout comme mon humeur. Je soupire en regardant mon portable : aucune notifications. Alors qu’elle court partout sauver des êtres chers, je suis juste à vérifier que le cours de la bourse n’a pas été trop impacté. Je ne savoure pas plus l’alcool que de savoir que j’ai gagné mon jeu par forfait. D’une après-midi ensoleillée, les ombres projetées par Sapphire sur mes propres imperfections ont tout ruiné.
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