i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Mar 29 Nov 2022 - 16:33

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

C’est un jour comme les autres, aujourd’hui.
Il fait pas plus beau, pas moins chaud. Il y a toujours ce même rai de lumière qui filtre par la fenêtre de son appartement par le même velux abimé. Tu portes le même pyjama, te retournes à côté du même homme, va survivre à la même journée.
C’est un jour comme les autres, aujourd’hui.
Hier soir, vous avez mangé tous les deux devant votre sitcom préférée ; mais ça t’a pas fait rire, Nova. Tu ris plus, plus vraiment. T’attends la prochaine tension, le prochain moment de doute où tu remettras rien en cause parce que tu n’es pas faite pour ça. Tu attends la prochaine fois où Jared sortira avec une autre fille, la prochaine fois qu’il te rappellera encore à quel point tu sais rien, à quel point tu fais rien, à quel point tu ne restes qu’un corps et que c’est pour cela qu’il t’aime. T’attends les orages entre les cieux d’azur, convaincue qu’il y a trop de bleu pour que ça reste comme ça longtemps.
T’as mis fin à ton optimisme, réalisant que l’amour, hélas, ça n’est pas toujours au beau fixe.
C’est un jour comme les autres, aujourd’hui.

Mais ce n’est pas un jour normal, aujourd’hui.
Aujourd’hui, c’est le dernier jour, et tu ne le sais pas encore. Tu as beau avoir scruté le ciel, tu as manqué les nuages noirs qui s’amoncelaient autour de Phoenix et de son petit appartement. Tu ne sais pas encore qu’aujourd’hui, c’est fini, Nova. Que c’est aujourd’hui, la fin d’une ère, et surtout la fin de la conviction que l’amour peut durer toujours.
Car tu l’aimes, Jared.
Derrière tes crises et tes colères, derrière ton passif-agressif, y a cette boule d’amour dans tes côtes que tu sais pas lui exprimer. Tu prends les armes qu’on t’a données, et tu essaies de le lui montrer, avec ta maladresse et ton incompréhension du monde, à quel point tu tiens à ses yeux. Parce que son regard est le seul dans lequel tu n’es pas une conne, pas la dernière des derniers, mais plutôt une étoile filante dans le ciel de vos premières fois.
Alors si tu savais, Nova-Blue, si tu savais que c’était le dernier jour, peut-être que tu ferais différemment. Peut-être que tu trouverais d’autres mots, d’autres moyens de t’exprimer. Peut-être que tu ferais quelque chose ; ou peut-être pas, après tout. On ne peut pas empêcher quelqu’un d’être ce qu’il est.

Tu te réveilles, des douleurs dans la nuque.
Jared a laissé son bras sous ton cou pendant que vous vous endormiez. Au début, tu aimais bien ça, t’avais cette sensation étrange qu’il pouvait mieux te protéger que tu ne le ferais jamais. Et puis, tu t’es vite rendue compte que tu n’était pas vraiment faite pour dormir contre lui comme ça : ton corps de gymnaste est rompu à une position particulière, et lorsque tu en déroges, tu as mal partout.
Tu te tournes péniblement vers lui, soulevant son bras sans ménagement ; si bien qu’il ouvre les yeux sur toi. Tu lui souris, mais tu sais même plus réellement si c’est un masque ou bien ta bouche qui se déforme quand tu rives ton regard au sien.
« Hey. »
Vous avez répété cette scène mille fois ; aujourd’hui n’est qu’une fois de plus.
« Bien dormi ? » tu lances, avant d’embrayer sans même lui laisser le temps de répondre. « T’avais laissé ton bras sous ma tête, j’ai hyper mal à la nuque. J’espère que ça va aller à l’entraînement aujourd’hui. »
Le reproche est à peine voilé, tandis que tes lèvres deviennent rouges à force de cracher ton venin.
« On a rangé la table, hier ? »

Hier n’était encore qu’un jour normal ; aujourd’hui sera comme les autres.

code by underratedboogeyman

I can't find you in the body sleeping next to me

Tu fais un cauchemar.

Les murs tombent au rythme de tes peurs, les chants saignent des azur rouge-sang et l’ennui n’est plus qu’un doux horizon au loin, gardé par des dioscures vengeresses. À chacun de tes cris, ne répondent que des épis, des étendues sauvagement cultivées sur une montagne faites de poupées. Les enclumes pleuvent, les morts se meuvent, les ombres disparaissent et, dans la lumière, tu es seul avec ta propre laisse. Quand tu te lèves face au soleil, c’est une étoile bleue. Le visage de Nova-Blue. Et tu as mal au bras soudainement.

« Pas trop, j’ai fait un cauch... »

Elle t’écoute pas et enchaîne sur des critiques. T’es trop dans le brouillard pour répondre autre chose qu’un vague « Ah désolé ». T’es perdu comme un navire qui aurait vogué trop longtemps pendant la nuit. C’est dur d’être étudiant, pour tout le monde, mais pour toi t’as l’impression d’avoir un malus. Enfant doré biberonné au compliment, la solitude salvatrice de l’âge adulte est corrompue par le silence soudain des rappels rassurants que tu fais bien. Tu t’étais dit qu’avoir une femme comme Nova au réveil ne pourrait que t’aider, te porter vers les rives où tu dois être et t’éloigner des rapides de la déception. Tu te disais que la navigation c’était plus facile à deux, et que y’avait pas de risque de poids morts quand on pesait aussi léger que Nova.

T’essayes de te souvenir de ton cauchemar.

Tu sais même plus exactement de quoi il parlait, ça te paraît si loin, si distant. « Je sais pas, je crois pas, vu que j’ai mis la table et tout c’est pas toi qui t’en occupais ? » Pour te rassurer et te réveiller, tu sors un kit d’origami. C’est une technique contre le stress qu’un de tes tuteurs à la fac t’a conseillé. C’est une espèce de fleur orange et ça te paraît une idée bizarre, alors tu la reposes et te dirige vers la table. Effectivement, elle est en bazar.

T’as pas l’impression que ce soit le cauchemar.

« Je rangerai en rentrant du renforcement en maths, repose-toi chérie. » Tu souris tout seul, pour oublier qu’elle fait aussi semblant que toi. Tu fais tous les efforts pour éviter de voir que y’a plus rien qui tient debout. Tu caches tous les doutes pour pas voir en toi tout ce qu’elle hait chez vous deux. Tu la regardes avec amour parce que tu dis que ça doit bien compter pour quelque chose, que si t’essayes vous allez peut-être continuer à vous aimer. Que c’est pas parce que vous vous détestez que vous pouvez pas vous aimer.

Un cauchemar, ça s’oublie pas, mais ça se range bien profond. « Ah et oublie pas, on va voir ta sœur ce soir ! Tu veux qu’on lui ramène quoi à boire ? Ma sœur adore quand je lui amène du vin rouge mais je sais pas pour Scar. Tiens ça serait pas drôle qu’elle rencontre Maggy ? Ça ferait nos deux sœurs qui se rencontrent. »

Dim 22 Jan 2023 - 22:56

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

Vous faites semblant.
Vous faites semblant et tu sais même plus depuis combien de temps vous faites semblant, depuis combien de jours vous êtes ce couple au bonheur de façade quand tout est tâché et souillé. C’est comme la table, en fait : on dirait qu’elle est bien rangée, mais quand on s’approche de plus près on se rend compte qu’y a des miettes de pain dans les rouages de votre amour, et du beurre étalé dessus comme un enduit pour reboucher.
Si vous utilisez une spatule pour lisser vos imperfections, alors vous aurez l’air parfaits.
Car vous êtes le rouge et le bleu, l’homme et la femme, l’étoile et la roche. Vous êtes Nova-Blue et Jared, et bientôt sur vos têtes bien faites des couronnes viendront se jucher, témoignage de vos ports altiers et du bien que vous faites au monde. C’est pas un peu de rancœur, de gêne, qui va teindre votre tapis rouge en vilain trou noir à amour.
Vous faites semblant, mais ce qui est grave, c’est que tu y crois beaucoup trop.

Alors tu sens pas poindre l’agacement dans la voix de Jared lorsqu’il te rappelle que c’était à toi de ranger la table, à toi de réparer, encore. Tu adoptes un sourire ravi quand il se souvient de tes horaires d’entraînement et qu’il parle de renforcement maths comme si c’était un prix Nobel. Il est beau, Jared. Intelligent, intéressant, il porte une couronne de roses sans jamais s’entailler le front.
Et toi, avec tes météores autour du crâne comme de lourds anneaux de Saturne, toi qui voudrait être sa reine, t’as un peu trop de baume au cœur lorsque la bile monte à tes lèvres.

Scar.

« Tu peux arrêter de raccourcir tous les prénoms ? Elle s’appelle Scarlett, ma sœur. Scar-lett. Pas ‘Scar’. » tu lances sans même réaliser à quel point t’es condescendante.
Mais c’est pas une cicatrice, ta sœur, c’est pas une balafre sur ta vie. C’est à peine une égratignure que tu recouds en noyant la peine sous un beurre qui s’étale trop bien. C’est une brûlure que t’as pansée en prenant le plus de distance que tu pouvais te permettre.
Et t’as pas envie de la voir.
Depuis qu’elle a rejoint Phoenix, tu passes bien plus de temps ici. Tu préfères les murs de Jared à ceux que hantent ta petite sœur. Ça fait qu’une semaine ou deux, alors elle s’en rend pas trop compte. Pas assez pour te faire des remarques, en tous cas. Mais toi, t’étouffe quand elle est là.
Alors c’est peut-être pour ça que tu réagis un peu trop fort quand son nom arrive sur la table. Que t’as une vague envie de vomir à imaginer les deux personnes que t’aime le plus dîner autour de la même table.
Dans un soupir, tu baisses la tête, empilant rageusement les assiettes pour te défouler sur un truc.
« Et elle a dix-huit ans, on va pas la faire boire comme un trou. » Les verres, les couverts, et le sel. « De toute façon, je sais même pas pourquoi t’as dit oui. J’ai pas envie de la voir, j’en peux plus d’habiter avec elle, j’te jure. Elle fait du bruit quand elle rentre de soirée alors que je me lève tôt le lendemain, elle laisse toujours traîner toutes ses affaires, je dois souvent ranger derrière elle, et juste … enfin. Je suis contente de pouvoir plutôt passer du temps ici. C’est plus simple que de la supporter. »

Et à Scarlett, tu lui diras que Jared est trop silencieux, trop ordonné, qu’il veut toujours que tu ranges tout, et que t’es contente de la voir plutôt que d’être encore restée chez lui.
Voilà pourquoi t’as pas envie de dîner avec les deux personnes que t’aimes le plus au monde, Nova-Blue. Parce que, ce que t’appelle l’amour, c’est une vieille sensation de nausée.
Parce que t’as pris ta propre rage pour des papillons dans le ventre.

code by underratedboogeyman

I can't find you in the body sleeping next to me

Tout entre, rien ne sort.

Les reproches et les critiques, la brusquerie presque violente, le fracas de la vaisselle, les yeux qui semblent noirs et blancs tant ils alternent entre amour et haine, l’odeur de la jalousie et le ardeur du premier amour, la froideur de deux corps qui se rejettent contre l’avis de leurs propriétaires, le masque si craquelé sur lequel quatre mains peignent des réparations qui ne semblent jamais assez réalistes, la misanthropie presque aristocratique et l’arrogance partagée. Tout rentre dans ton cœur, rien n’en sort qu’un sourire confiant, des caresses protectrices et un silence de marbre.

Un masque protège mieux qu’une armure car il te persuade toi-même de ne pas être blessé.

T’as l’impression que ta poitrine est une boîte de Pandore, contenant tous les malheurs de votre couple, afin qu’il noircisse seulement ton cœur et pas ta blanche colombe. Tu sens sur tes épaules un poids plus lourd qu’Atlas lui-même, comme si les attentes de Nova étaient plus lourdes que celles du monde entier. Tu te persuades bien d’être le protagoniste de toute l’histoire, d’être le héros sauvant la princesse du monstre, mais, de plus en plus, ton Andromède devient Médée, ta princesse est criminelle et antagoniste. Tu oublies que le dragon c’est toi.

T’as beau tout contenir, au bout d’un moment le barrage craque.

Tu veux pas essayer d’être sympa, au moins pour elle ? C’est ta sœur et tu m’as toujours dit que tu l’aimais plus que tout.

Et, si elle n’est pas capable de l’aimer elle, tu te demandes comment elle pourrait t’aimer toi.

J’veux dire, moi aussi je fais du bruit et je range pas toute mes affaires : si tu peux m’aimer quand même tu devrais pouvoir tolérer S.

Tu sais même pas vraiment pourquoi tu la testes comme ça, la forçant à déclarer son amour, pointant tes défauts, continuant des erreurs qu’elle vient de critiquer.
T’as l’impression que votre bateau coule et que t’as plus aucune envie de le sauver.

Jeu 23 Mar 2023 - 16:40

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

Il y a des astéroïdes qui débarquent dans votre atmosphère de satin. Les pierres rouges brûlantes qui les composent viendront abattre dans leur vol votre ciel bleu et l’hirondelle qui, non contente de faire le printemps, décide de faire jaillir l’hiver au milieu de votre salon. Un vent glacé te ronge les os, et la vérité écarlate : vous faites semblant et il le sait, et tu le sais, et vous savez.
Au milieu de tous vos non-dits, tu remets ton masque parfait, l’albâtre blanc de ton silence, sans même apercevoir qu’un pli vient de défigurer son front.

Tu veux pas essayer d’être sympa ?
C’est tout ce que tu entends. La suite n’est qu’une vilaine langue de brouillard qui s’enroule autour de ton cœur. Tout ce que tu entends, c’est que t’es pas sympa, Nova-Blue. T’as pas été sympa, jamais. Pas en primaire, quand on t’en voulait de dénoncer ceux qui trichaient aux interros. Pas au collège, quand tu refusais de donner tes cours aux absents parce qu’ils ont toujours tort. Pas au lycée, quand ta sœur a commencé à t’éclipser, que tu as perdu Arcadia et que tout est parti en vrille.
T’es pas sympa. T’es une connasse, une traînée, une coincée, une égoïste, une méprisante, une sans-amis, une bourge, une idiote, une ordure.
Le masque se craquèle sur les côtés, ça fait un sourire déformé qui semble tirer vers le bas. T’es bien contente que Jared ne voie pas derrière, il risquerait de remarquer que tes sourcils sont trop froncés et tes yeux trop flous pour le voir.
« Mais t’as rien à voir avec elle. » tu rétorques, d’un ton agressif. Trop agressif pour pas être sincère.
Tu te frottes les yeux d’une main, tentative échouée de combler les fissures dans ton bouclier. Lorsque tes yeux, comme par erreur, viennent rencontrer ceux de Jared, tu sais pas trop ce qu’il y lit.
« On m’a pas laissé le choix, en fait. Mon père s’est trouvé une nouvelle femme, et il s’est dit que ce serait bien pour tout le monde, que j’aurais une sœur. Mais si j’avais pu choisir ma sœur, j’aurais certainement pas choisi Scarlett : elle prend trop de place, trop d’énergie, trop de tout. Alors, non, excuse moi, je t’aime de tout mon cœur et j’adore Maggie, mais j’ai pas envie de vivre une soirée tous les quatre. »
Compartimenter ton existence pour garder chacun d’eux pour toi. Car si Scarlett rentre partout, qu’elle s’infiltre dans ton couple, dans ta relation aux autres, ils verront une fois de plus combien tu vaux mille fois moins qu’elle. Et elle te les prendra, aussi. Comme elle a pris l’attention de ton père, le lit superposé du haut, l’espace vital dont t’avais besoin et tout ce qui te maintenait en vie.

Une immense fatigue te remplit, soudain.
« Enfin, pour ce soir, je passerai faire les courses en sortant d’entraînement. Tu nous feras ton tiramisu ? »

code by underratedboogeyman

I can't find you in the body sleeping next to me

CW : violence émotionnelle, déréalisation et mention de sexe

T’aimeras jamais personne comme t’as aimé Nova-Blue. C’est à peu près une certitude, que jamais personne ne fera vibrer ton cœur comme elle, ne te complétera comme un puzzle rouge et bleu comme elle, ne te fera rêver du futur comme elle. Elle est ce rêve de marbre, cette statue qu’on croise dans un musée des Beaux-Arts, aux atours parfaits et aux manières impeccable, au petit rire contrôlé et à l’affection débordante. Elle est ce mélange rayonnant d’ambition et de modestie, une sorte de femme moderne du passé, une étoile bleue dont l’éclat ne vacille jamais.

Non. Non, je pense que je vais aller manger ailleurs. Un endroit où les gens parlent fort, je pense.

Sauf que ta formulation elle-même te trahit. T’aimeras jamais personne comme tu l’as aimé. Mais tu l’aimes déjà plus. Tu sais pas depuis combien de temps c’est le cas, tu sais juste que tu ne le sais que depuis quatorze secondes et que c’est déjà une évidence. T’en peux plus, en fait. Tu peux plus fabriquer des excuses pour réparer les fractures dans le marbre. Tu peux plus t’en remettre au sexe insatisfaisant pour cacher les insuffisances de votre affection. Tu peux plus voiler tes yeux devant la violence et les défauts d’une reine qui n’a de royal que l’oppression.

Et si : on est pareil S et moi. On est les personnes les plus proches de toi, les plus importantes pour toi. Mais du coup, je peux voir dans ce que tu lui fais, ce que tu vas me faire. Un jour, t’en auras marre de tous les défauts que tu me balances déjà depuis des mois, avec un sourire faux. Un jour t’en auras marre et tu me mettras dans une boite, comme ton petit mari que t’as pas envie de voir, juste pour dire à tes collègues que t’en as un. Tu me feras ça comme tu le fais avec elle, en invoquant le passé juste pour cacher que c’est vraiment par égoïsme, en prétextant la fatigue alors que c’est juste par jalousie.

Tu sais même plus qui parle. Est-ce vraiment toi, est-ce que c’est l’image que tu te fais d’elle qui parle par ta bouche, est-ce que c’est un démon qui a pris possession de toi ? Tu sais juste que tu dis, enfin, ce que tu pense. Parce que tu l’as remarqué pendant des mois, sans rien dire, tous ses défauts et ses attaques. T’as souri, t’as ignoré, t’as gardé au fond de toi. Ça te servira de leçon, Jared, c’est pas sain et t’as pas la patience. Quand tu exploses, la violence est de ton côté.

Tu feras ça parce que t’es pas capable d’aimer.

En tout cas, toi, elle ne t’a jamais aimé.

Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

TW : pensées autodestructrices, gaslight, mention de sexualité, manipulation émotionnelle : pas les meilleurs jours pour le Novared.

Tes cernes te font mal.
T’as l’impression que tes yeux bleus sont renfoncés dans leurs orbites, épuisés par des heures trop longues à fixer une vie imparfaite. Ils ont tâché de voir le bon, le positif dans cette histoire, mais tout ce qu’ils renvoient c’est les failles. Ton miroir est déformant, déformé, t’y as toujours vu que ce que tu voulais voir et ignorer l’imperfection qui faisait de toi quelqu’un d’autre. Ce ne sont plus des cernes, sur tes joues : à force, ce sont des crevasses, plaies béantes d’où tes incohérences transpirent et ta propre rancœur se vautre. Tu voudrais enfouir tes doigts à l’intérieur, atteindre tes mâchoires par l’intérieur, griffer ton palais jusqu’à ce qu’il ne prononce plus rien et bouffer tes doigts malchanceux pour que plus jamais ils ne puissent donner des caresses peu sincères.
Le masque a fondu et fusionné avec ta chair, et maintenant il dévoile les cernes dans lesquelles Jared peut plonger avec un khépesh aiguisé dont il révèle ton imposture.
« Mais … »

Lentement, le miroir se craquèle, et derrière se trouve ton amant dont le prénom est bien trop rouge. A tout moment, la glace s’effondre et tu vas sans doute te blesser à tenter de la rassembler pour former vos similitudes.
Pourquoi est-ce-que ça se passe comme ça ?
Votre chorégraphie était rôdée, pourtant. Anicroche, riposte, et vos souffles courts tandis que tes cheveux trempés venaient adhérer à son torse. L’oreiller maltraité, témoin de scènes bien plus navrantes que vous n’étiez prêts à l’admettre, qui s’imbibait de la couleur de vos excuses et vos regrets.
Égoïsme. Jalousie.
Peut-être que la vitre est brisée depuis un petit peu trop longtemps pour que cela soit rattrapable. Quand tu veux faire un pas vers lui, le verre te racle les orteils alors que ton cœur s’empoisonne. Le vert, ça n’a jamais été ta couleur. C’est celle du poison, de Molière qui meurt sur les planches, celle qu’on obtient quand on mélange ton bleu royal incandescent avec le jaune de l’infidèle.
Tes sourcils se froncent et, lacérée par ton propre drame, tu tentes de reprendre le contrôle.
« Jared … »

T’es pas capable d’aimer.
T’es pas capable d’aimer.
T’es. Pas. Capable. D’aimer.
tu n’es pas capable d’aimer
Tu as entendu ça, Nova-Blue ? T’es pas capable d’aimer. C’est même pas que tu veux pas. C’est juste pas dans tes capacités. T’es pas capable. Impossible. Erreur.

Ṯ̴̻̅’'̷̦͇͊e̵̳̾̀̊s̷̠̘͝ ̴͉͙̐p̶̢̐͐a̶̟̒͌́͜ş̶̾͑ ̶̢̩̒ͅc̴͆͐̎͜ą̶̤̜̆p̵̖͂̔a̵̢̻͒b̵̰͚͔̋l̵͈̞̥͆e̸̺̓ ̵̨̢̅d̷̺̃͐̾'̴̬͝ą̸̃i̴̤̻͋̉̕m̷̯̏́e̷̳͇̍͘͝r̴͓̫̈́̇͝.̴̬̿̄͝

Une vague d’injustice te consume, te ramène les crocs dans la gueule pour aboyer plus fort que lui. C’est pas vrai. C’est pas vrai, que t’es pas capable. T’as aimé avec toutes les forces que t’as pu. C’est lui le problème, c’est pas toi ; ça peut pas décemment être toi.
« Moi ? » un rire s’étrangle dans ta gorge. « Moi, je suis pas capable d’aimer ? »
Qu’il aille se faire foutre se faire foutre se faire foutre se faire foutre.
« Mais qu’est-ce-que tu fous avec moi, Jared, si je suis pas capable d’aimer ? Tu vas pas me répondre que ce sont nos conversations super enrichissantes sur Esther Duflo, hein ? A moins que ce soit le sexe ? C’est ça ? Juste besoin de se vider les couilles, et la petite Nova vaut bien une autre ? »
L’ignominie de ce que tu débites te fait suffoquer par toi-même. Une quinte de toux te crève la voix ; à moins que ce ne soit l’amertume qui te grignote gentiment les lèvres en même temps qu’elle a pris ton cœur.
Ton ton se radoucit et le contour des mots aussi.
« T’es mon premier amour, Jared. Mon premier … mon premier tout, en fait. Mon premier flirt, c’était toi. Mon premier baiser, c’était toi. Ma première fois, toutes mes premières expériences sexuelles, c’était toi. Toutes mes premières expériences de couple aussi. Même mes premiers naans au fromage, c’était toi. T’en as beaucoup, toi, des trucs où t’étais bon dès le premier coup ? »
Un silence, trop bref pour réellement s’installer. Tu veux pas qu’il réponde. Tu veux qu’il s’en veuille pour la douleur lancinante qui te pétrit la poitrine, pour l’oreiller qui reste seul dans un lit que vous désertez.
« Alors, parce que je fais pas les choses comme il faut avec toi, je suis pas capable d’aimer ?! Non mais t’entends ce que tu dis ou pas ?! C’est tellement injuste et violent, je … je … »
Perdue dans ton propre désordre, tu finis par lui tourner le dos pour t’appuyer au plan de travail. Y a des vertiges dans ta nuit blanche.
Tes cernes te font mal.

T’aurais pas dû te réveiller.

code by underratedboogeyman

I can't find you in the body sleeping next to me

CW : objectivisation sexiste, violence émotionnelle, gaslight, déréalisation et mention de sexe

T’as complètement déraillé. Le petit train de votre vie avait peut-être des parfums toxiques, mais il marchait tous les jours, des caresses du matin aux baisers du couchers, des encouragements aux compets de gym aux murmures en regardant les étoiles. Elle avait son rôle, t’avais le tien. T’avais souri, aidé, cuisiné, porté les sacs, fait connaissance avec sa famille, dansé contre elle, embrassé chaque centimètres de son visage, pris sur toi, fait l’amour, menti, oublié et aimé. Et puis d’un coup, sans que tu comprennes trop pourquoi, tu viens de jeter ton masque dans le public. T’as insulté le metteur en scène devant tout le monde et te préoccupes plus de blesser ta partenaire de jeu que de réciter ton texte. Le train n’arrivera pas à destination, tu as fait un hold-up à ta propre vie.

Te voici à une intersection, Jared. Tu pourrais t’excuser, justifier d’une perte soudaine de tout contrôle, d’une possession ou de quoi que ce soit d’autres. Tu peux tenter de tout racheter comme vous l’avez fait tant de fois, sur ce lit qui n’attends que vos corps et vos hormones. Elle pourrait te convaincre, avec ses yeux bleus tristes, ses hésitations suppliantes, sa poitrine secouée par l’émotion. Mais elle riposte, elle s’élance à son tour et tu ne vois plus que le rouge, tu n’entends plus que les reproches, tu ne désires plus que la colère. Elle te tourne le dos et ses yeux ne peuvent plus te séduire, tu ne vois qu'une grande cible écarlate. Comme ta tirade précédente a été complètement surprise, tu peux continuer avec une violence mécanique qui semble venir d’ailleurs que toi.

T’as fait ton choix. Tu l’aimes trop pour revenir en arrière.

« Je, je, je... », putain Nova t’es même pas capable de m’engueuler correctement. T’es sensée m’envoyer des piques, des vérités, mais t’es tellement égoïste que t’arrive à parler que de toi ? Allez, fait un effort, merde ! Sinon, je peux le faire pour toi, comme je le fais toujours. Parce que toi t’es pas ma première, Nova. Et elle, elle a été bonne dès le début, bien plus que toi. Ma première nana, elle était plus blonde et belle que toi, mon premier baiser, j’avais pas l’impression de faire un crime comme avec toi, mes premiers coups, elles faisaient pas ta gueule qui veut aller ailleurs en plein milieu. Alors, ouais, désolé que ce soit injuste ma belle, mais c’est pas moi le problème. Désolé que ce soit violent, mais je vois pas de façon non-violente de te dire que j’ai jamais vu d’amour chez toi. Pour personne, et surtout pas pour moi.

Tu réponds pas à la question principale, Jared : qu’est-ce que tu as fait avec elle si longtemps si tu prétends qu’elle ne t’a jamais aimé ? Tu réponds pas, tu fais juste la politique de la terre brûlée : personne ne reposera la question si la dispute est si terrible que vous vous haïssez tous les deux

Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

TW : pensées autodestructrices, gaslight, mention de sexualité, manipulation émotionnelle, violence, contact physique & baiser forcé

Quand tu essaies d’imaginer ta vie sans Jared, ça fait comme un effet Larsen. Un acouphène résonne dans le flanc de tes oreilles pleines, les pianos sont désaccordés et jouent des morceaux à l’envers. Tu te repasses en boucle les images, mais les contours sont flous. Tu t’imagines lire toute seule, manger toute seule, danser toute seule, t’imagines Silver serrer la main dans le vide, Emeraude te complimenter sur rien. Tu vois le premier rang de tes compètes et il est désespérément vide de sens. Creux. Absurde. Intermittent.
Parce que t’es pas capable d’aimer.
Quand tu essaies d’imaginer ta vie sans Jared, en vérité, tu y arrives pas. Ton crâne se remplit d’ammoniaque et l’odeur t’envahit les bronches tandis que, ballerine fracassée, tu tentes de respirer encore. Tu vois tes poumons devenir des montgolfières et quitter ton corps par les lèvres, se gonfler d’une indignation que tu ressens pas réellement. Tu vois ton cœur les suivre, tâcher de s’accrocher à l’air bouillant de ta colère pour s’élever un peu plus haut. Il finit par s’écraser la gueule par terre, épuisé d’avoir fait semblant. Tu vois tous tes organes quitter ton corps, un par un, pour laisser qu’une enveloppe de chair qu’on peut prendre et qu’on peut jeter, qu’on peut faire jouir puis mépriser.
Quand tu essaies d’imaginer ta vie sans Jared, finalement, ça ne te fait rien. C’est un roman pas bien écrit, une fiction trop mal ficelée, une comédie romantique en devenir qui se trouve à son deuxième acte. C’est pas possible, c’est pas réel. L’amour, ça doit durer toujours.

Tu l’aimes.

Tu l’aimes, tu le sais, tu lui dis. T’arrives pas à envisager un jeudi soir sans ses penne all’arrabiata, tu penses à toutes ces autres lèvres qui ne t’effleureront jamais. Alors … alors, s’il veut crier, s’il veut faire mal, s’il veut frapper, c’est peut-être au-delà de l’adoration. Vous avez gravi l’univers des passions qui étaient possibles, si bien que vous avez chuté comme des deltaplanes déchirés et, toujours les mains l’une dans l’autre, vous devez trouver d’autres moyens de montrer que vous vous aimez.
C’est peut-être ça, alors.
Peut-être que vous vous disputez pour vous réconcilier. Peut-être que vous hurler pour mieux vous murmurer ensuite. Peut-être que vous vous fendez la gorge pour ensuite venir la panser. Peut-être, peut-être, peut-être.
Tu plaques un élastique sur ta joue droite, tu le tires jusqu’à ta joue gauche. Un sourire de façade, tellement large qu’il va bientôt claquer et te revenir à la gueule.
J’ai jamais vu d’amour chez toi.
Il est bon acteur, Jared. Il est fort. Il mérite un oscar. Premier rôle masculin, révélation, jeune talent, à suivre attentivement. Tu cherches dans l’arrière de ton crâne le pied de la caméra cachée, le tressaillement de sa narine qui t’indiquera que c’est qu’un leurre. Parce que tu l’aimes, et il t’aime ; ça se sait, ce genre de trucs là.
Il est bon acteur, Jared.
Tu pourras être encore meilleure.

« T’as jamais vu d’amour chez moi ? » tu répètes en reculant d’un pas, ou onze, pour ce que ça pourrait changer. « Ah ouais ? Bah ouvre bien les yeux, vas-y, regarde. »
Incapable de rester immobile, tu te mets à arpenter l’appartement, cherchant les plus infimes marqueurs que votre amour est bien réel. Comme un enfant qui refuse d’admettre que le Père Noël n’existe pas, tu te raccroches à des détails, bien trop infimes pour vous suffire.
« Et ça, hein ? »
Tu arraches du mur une photo de vous deux à Malte, aux dernières vacances. Vous souriez sous vos airs trempés après avoir essuyé l’averse. T’es cramponnée à lui comme à une bouée de sauvetage. Ta bouée de sauvetage.
Par terre, la photo.
« Laisse moi deviner, ça non plus, tu le vois pas ? »
Le joli vide-poche en nacre que tu lui as offert, parce qu’il perdait souvent ses clés. Tu balances le trousseau sur le meuble, avec le reste du contenu : cartes de fidélité, un bouton égaré, un timbre. Le petit récipient dans la main, tu continues à chercher des preuves. Sherlock Holmes sans sa casquette, tu dois bien prouver à Jared qu’il reste encore moult indices.
« Oh, et ça ? »
Le tableau que Maggy vous a offert pour Noël, un truc un peu abstrait avec du rouge et du bleu. Tu détestes le rouge. Tu le détestes.
Alors, en prenant ton élan, tu lances le vide-poche sur le cadre et tu regardes la vitre péter en morceau avec un hurlement désincarné. Ton sourire lâche, tu le rattaches à ton oreille tandis que tes ricanements flirtent doucement avec l’hystérie.
Tu te tournes vers lui.

« T’es en colère, Jared ? » Tu t’approches, agrippes sa mâchoire dans une main pour le forcer à te regarder quand tu prends un air éploré. « Pourquoi t’es en colère, Jared ? Si y a pas d’amour, j’ai rien cassé, non ? Rien d’important, en tous cas, hein ? Parce que si y a pas d’amour, nous c’est quoi, Jared ? »
Force dans les doigts, tu le contrains à ployer l’échine pour venir t’embrasser. C’est plus une tendresse, c’est un défi.
« C’est quoi, ça Jared, tu m’expliques ? Puisque tu sais tout, tu connais tout à l’amour, puisque tu fais la leçon aux autres ? Je dois m’habiller comme ça, agir comme ça, parler comme ça, jouir comme ça, je dois T’ENGUEULER comme ça, alors si tu sais tout explique moi, vas-y. Vas-y Jared. »
Tu passes tes bras autour de sa taille, le sourire qui se casse la gueule et le Golden Globes au bout des phalanges.
« Qu’est-ce-que le grand, le gén-GÉNIALISSIME Jared Roqrouge fabrique avec Nova-Blue Herondale, demi-orpheline du Canada ? Vas-y. »
Tu plantes ton regard dans le sien, narines dilatées, visage rouge.
« J’attends. »

code by underratedboogeyman

I can't find you in the body sleeping next to me

CW : objectivisation sexiste, propos dégradants extrêmes, violence émotionnelle, gaslight, et mention de sexe

Le saviez-vous ? Il pleut trois fois moins à Malte qu’à Chicago ou à Albi. Il faudrait s’y attendre, c’est une île qui se raccroche climatiquement à l’Afrique et culturellement à l’Europe, une sorte d’anomalie conciliatrice au milieu de la mer. C’était évident qu’elle devait vous repousser tous les deux, en vous infligeant une averse comme elle y est peu habituée, afin de vous signifier fortement que vous n’étiez pas à votre place, que vous n’alliez pas ensemble. C’est en tout cas ce que tu comprends en regardant la photo que Nova te tend, et tu arbores un sourire condescendant qui doit l’énerver encore plus parce qu’elle enchaîne en jetant tout au sol avec fracas. Tu lèves les yeux au ciel et c’est probablement toujours pas la bonne réponse parce que le tableau de Marguerite vient se briser en morceau. Apparemment le rouge et le bleu ne pouvait vraiment pas cohabiter. C’est dommage.

Tu soupires. T’aurais du te douter que la terre brûlée n’était pas une politique adéquate face à Blue. C’est pas une générale raisonnable qui va essayer de sauver ses hommes et son honneur. Elle détruira tout à tout prix, elle cherche la victoire sans concession, elle a aucunes limites. T’as qu’une seule chance, tu le comprends vite : la frappe stratégique. Si tu lui laisses une seule chance, vous pourriez passer la journée à vous battre et l’épée de Damoclès planera toujours sur ta nuque ensuite. Tu dois frapper vite et fort, en utilisant sans hésiter ses faiblesses que tu connais par cœur pour tout détruire et ne lui laisser aucune envie de retenter la moindre action. C’est ce qu’il y a de mieux pour elle, en fait, tu te dis sans te rendre compte de ta cruauté.

Tes derniers remords partent de toute façon quand elle ajoute à sa violence verbale des actions violentes. Tu pourrais facilement utiliser ta force draconique, voire même tes pouvoirs de vent pour te débarrasser d’elle mais tu ne veux pas en plus te révéler là dessus. Tu supportes donc baiser forcé et cris stridents avec un regard qui noircit de secondes en secondes. Elle n’est pas prête, tu te dis, mais tu n’as plus la moindre pitié. Tu as un ton calme et d’une ironie tranchante, cruelle.

Wow, Nova, bravo ! Tu viens de me prouver qu’on vivait ensemble, c’est super, t’es grande et intelligente dis donc ! On est presque collocs en fait ? Mais on s’aime pas, zut alors. Tu sais, j’aurai pas autant raison tout le temps si t’étais pas aussi conne que ça, c’est de ta faute en fait. Sinon, tu saurais que les conneries que la colère et l’amour ça va ensemble, c’est que dans les films de Brigitte Bardot et les poésies de Louise Labbé. La colère, ça vient de l’incompréhension, ma belle, et là on se gueule dessus parce qu’on comprend enfin qu’on a rien compris pendant des mois.

Tu te poses une seconde, une partie de toi te suppliant de ne pas dire ce que tu t’apprêtes à dire, l’autre persuadée que c’est nécessaire.

Parce qu’on s’aime pas, NB. Pourquoi je suis avec toi ? Parce que t’es bonne, meuf. Parce que quand on s’est rencontré, tu t’es penché pour récupérer ton Duflo, bah t’avais un bon cul. Parce que ta combi de gym te moule bien les seins et que tes cheveux sentent bon après le sexe. Pourquoi on est ensemble, Nova ? Parce que ça a été facile de te pécho et difficile de te faire partir.

Qu’est-ce qui est vrai, infect vicomte, dans ce que tu dis à ta présidente canadienne ? Tu sais plus, si ce n’est que tu n’as pas la force de dire que c’est pas de ta faute. Il faut vite mettre le coup final ou tout ceci aura été pour rien.

Alors, beauté, ce serait peut-être temps qu’on se dise la vérité, et puis qu’on l’affronte en fait. Toi, t’aimeras jamais ta sœur, un mec ou rien du tout, à part peut-être tes cours de compta. Moi, j’ai perdu mon temps avec toi. Rien de bien grave, en somme.

Sam 2 Sep 2023 - 13:58

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

TW : dissociation, sortie brutale de déni, romantisation des relations toxiques

Y a un orage, dans les yeux de Jared.
L’anticyclone s’est levé, il vous a laissé avec des températures hivernales dignes du nord de la Russie. Vos bagages étaient faits pour Malte, alors tu n’avais pas glissé une chapka dans tes affaires, ni même un bon gilet pare-balles pour te protéger des assauts que tu te prends en plein visage. Il semblerait que votre bastion de soleil n’était qu’un mythe, aussi passager que l’arc-en-ciel d’une fin d’averse. T’as plissé les yeux aussi longtemps que t’as pu, Nova-Blue, pour essayer de rapprocher son rouge à lui de ton bleu à toi.
Maintenant, les yeux écarquillés, tu vois que les nuages de barbe à papa sous lesquels vous erriez ensemble sentent le soufre et les illusions.

Y a un orage, dans les yeux de Jared. Un de ces orages de montagne qui éclate sans prévenir, qui fait tomber des trombes d’eau jusqu’à ce que tout soit détrempé avant de se taire comme il est venu. Dans l’arrière-chambre de tes pensées, tu sais que ça va s’arrêter. C’est une comédie, c’est un jeu. L’orage va passer ; l’orage passe toujours. Après, vous vous roulerez dans l’herbe mouillée et vous regarderez les arc-en-ciel.
Vous rirez d’avoir été si bons comédiens, peut-être que vous obtiendrez la palme d’or pour l’anatomie de votre chute. Vous remonterez sur votre montagne de félicité et vous serez heureux, encore, puisque tout le fiel est sorti. Votre dispute, c’est comme une morsure de serpent dont il faut aspirer le venin. Tu suces de toutes tes forces, à t’en emplir les bronches de ce poison désagréables ; mais, après, vous serez guéris.

Y a un orage, dans les yeux de Jared, et derrière ton sourire forcé tu te demandes s’il restera assez de décombres pour construire quelque chose de beau.

On s’aime pas, NB.

Mais si, vous vous aimez, qu’est-ce qu’il raconte, Jared, enfin.
« N-non … »

Parce que t’es bonne, meuf.

La voilà, l’acmè de votre représentation, le faîte de ses accusations. Le physique. Vous en êtes là, du purement physique. Jared se dépeint en babouin écervelé incapable de se retenir face à une paire de seins. Vivement, tu te sépares de lui et replies tes bras sur ta poitrine comme pour te protéger d’un regard qui risque de te déshabiller, face à des mains qui l’ont fait cent fois.
« Arrête … »

J’ai perdu mon temps avec toi.

Les larmes montent sans que tu les calcules. C’est plus du jeu, là, c’est réel. Le miroir vient de se fissurer et tu comprends ce qui t’arrives avec la même violence subite que si tu tombais d’une falaise.
C’est vraiment ça, qu’il veut ?
T’étais occupée à sortir le venin de la plaie ; mais lui, il voulait décapiter le serpent, cautériser ses écailles laides pour pas qu’une tête lui repousse. Lui, il veut plus de ce que vous êtes, et tu le réalises d’un coup alors que jusqu’ici, Nova, ça t’avait à peine effleurée.

« M-mais … »
Un sanglot odieux te tord la poitrine, tandis que de serpent des mers tu sembles devenir crocodile, à verser des larmes amères sur l’engloutissement de votre île.
« Mais, Jared, tu veux qu’on se sépare ? »
Le fait de dire les mots à voix haute, ça te troue le bide. Jared, ça a été ton premier tout, il ne semblerait que justice que ce soit ta première rupture. Mais c’est pas juste, et puis t’as pas envie. Toi, tu voudrais que vous ayez de beaux enfants, et pouvoir aller dormir avec eux après des disputes comme celle-là, tu voudrais qu’aucun nuage noir puisse cacher entièrement le ciel creux.

Y a un orage, dans les yeux de Jared.
T’as compris trop tard que c’était pas une pluie d’été mais plutôt une tempête de neige ; t’as soudainement un peu trop froid. Alors, toute colère retombée, tu restes là, balbutiante, à tâcher de mettre du scotch sur les fêlures les plus profondes.
« M-mais, mais moi je veux pas ! » tu sanglotes, tes mots sont hachés. « Enfin je sais qu’on est pas d’accord, mais moi je t’aime, je t’aime pour de vrai, j’aimerais bien qu’on se marie et qu’on ait des enfants et une jolie maison, ça peut pas … je veux pas qu’on se sépare, c’est nul, je … »
Ton regard est supplicié mais t’oses pas faire un pas vers lui, t’as toujours les bras repliés autour de ta féminité.
« Je veux pas. »

code by underratedboogeyman

Mar 28 Nov 2023 - 22:08

I can't find you in the body sleeping next to me

CW : objectivisation sexiste, propos dégradants extrêmes, violence émotionnelle, gaslight, et mention de sexe

Putain, redescends un peu, on s’aime pas : t’es juste une poupée déprimante qui cherche un futur en carton qui ressemble à ce qui y’avait sur ta boîte quand on t’a créé.

Tu te souviens de toutes les nuits où vous avez regardé les étoiles en silence, vos mains doucement posées sur le brun de l’autre, paisibles avant qu’un soleil n’éclaire à nouveaux les problèmes de votre couple. Tu l’aimais pas ? Tu relis dans ta tête les commentaires que vous laissiez toujours dans les bouquins que vous vous échangiez, surlignant ce que vous saviez que l’autre apprécierait, cachant les ravins idéologiques qui vous séparait. Tu l’aimais pas ? Tu ressens presque encore le sucré de ses lèvres après une victoire en gymnastique, l’ivresse de la victoire qui libérait soudainement la jeune femme et qui ferait presque oublier la lourdeur amère qu’elle apportait chez vous après chaque défaire. Tu l’aimais pas ?

C’est pas mon choix non plus, NB. C’est fini, c’est comme ça, on la ferme et on avance.

Elle a jamais eu ce qu’elle voulait : tu le sais que trop bien. Sa famille fantôme lui a pris tous ses désirs les uns après les autres pour ne plus en faire qu’une petite créature si fonctionnelle que c’est un miracle qu’elle le reste plus de cinq ans dans le futur. Tout son corps ne lui donne pas ce qu’elle veut à chaque fois qu’elle monte sur un tapis de gym et ses désirs ne sont même pas ce qu’elle voudrait. T’as toujours voulu être ce qu’elle voulait, faire ce qu’elle voulait : essayer de ramener un peu de facilité dans sa vie bien trop dure. Mais c’est trop pour une femme qui n’est vraiment pas assez.

Je vais faire un tour. T’as jusqu’à 22h pour partir. Evite de prendre les cours d’histoire de l’économie du mardi matin, on sait tous les deux que Ms. Rogers me préfère et ce serait con qu’on se revoit là bas.

Elle était pas assez aimante, t’étais trop demandant. Elle était trop désirable, t’étais trop stupide. Elle était trop folle, t’étais trop raisonnable. Aucune de ses phrases n’a de sens : tu les diras pourtant à tout le monde. Tu diras à tout le monde le plus de mensonges possible pour expliquer que tu as laissé une étoile sans lui dire au revoir et sans même comprendre pourquoi.

Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir

can't find you in the body sleeping next to me

Nova-Blue & Jared II

tw : dissociation vnr, romanticisation d’une relation toxique
Cher toi,

Toi qui as appris à mon cœur ce que ça faisait d’être compris. Toi qui m’as emmenée m’envoler sur les plages de nos infinis, a passé ta main dans mes cheveux avec un regard attendri. Toi qui m’as fait mal, quelque fois, pour juste après panser mes plaies avec le sel de ta tendresse. Toi qui m’avait promis l’amour, le soupçon de l’éternité, l’illusion d’infini visible sur un écran technicolor.
Qu’est-ce-que tu fais ? Pourquoi est-ce-que tu ne reviens pas ?
J’attends depuis de longues journées, enfoncées dans mon canapé. Scarlett passe, me parle, me questionne, mais je crois que je m’enfonce dans le tissu jusqu’à ne faire qu’un avec lui. Peut-être qu’elle s’abstiendra de me faire la conversation, alors. Elle posera juste son corps sur moi, m’écrasera, m’écrabouillera. Et je n’existerai plus. Ce sera très bien.
J’ai essayé de te trouver des excuses, mais je crois que j’en ai plus en stock. Pourquoi est-ce-que tu ne reviens pas ? J’ai fait ce que tu m’as demandé, j’ai pris histoire de l’économie le jeudi soir au lieu du mardi matin. J’ai rempli mes conditions. Je me suis nettoyée, je me suis brossée les dents. J’ai récupéré les quelques affaires qui trainaient dans mon appartement pour en faire un tas organisé ; si un jour tu venais les récupérer, ça prendrait à peine une seconde. Peut-être que je devrais les ré-éparpiller, alors. Peut-être que si tu revenais, j’aurais envie que tu passes du temps. Le plus de temps possible. Peut-être que je devrais cacher, alors, ce nœud papillon rouge foncé que tu as laissé sur ma commode. Tu le chercherais, tu me dirais que tu l’as acheté très cher dans un magasin qui fait tout selon les règles de l’éthique. Et moi, accoudée à la porte, je te regarderais faire, je te proposerais une bière.
Peut-être qu’à un moment tu arrêterais de chercher, tu réaliserais que c’était moi que tu cherchais depuis le début. Alors, tu me demanderais pardon, tu me dirais que tu le pensais pas, que je n’étais sortie de ma boîte que pour être usée par tes bras. Qui voudrait d’une poupée d’occasion, de toute façon. Qui voudrait de moi, maintenant.
Pourquoi est-ce-que tu ne reviens pas ?
J’aimerais vraiment que tu reviennes.

La nuit, parfois, je me redresse et je marche dans l’appartement. En quête d’un sens, de quelque chose qui m’obligerait à te détester. J’aimerais vraiment te détester, me mettre en colère contre toi. Mais tu fais partie de moi, tu as fait partie de moi chaque jour depuis ce café bu à deux et maintenant, quoi ? Maintenant, si je fais le choix de te détester, je me détesterai moi-même et je crois que j’ai assez à faire avec mes propres détestations.
Tu m’as pris tous mes premiers. Premier rencard, premier baiser, premiers moments d’intimité. Premier voyage à deux, premiers gloussements au cinéma, premier amour et premier jet. Tu aurais au moins pu avoir la grâce de me laisser tes derniers. Que, si tu as été le début, je puisse au moins être ta fin.
Tu ne le feras pas, je me trompe ?
Tes lèvres vont côtoyer d’autres lèvres, ta peau va effleurer d’autres peaux. Ta voix rauque se perdra dans d’autres oreilles, ta nudité tombera dans d’autres yeux. Tu vas continuer à avancer en me laissant sur le côté, et je ne pourrais qu’en faire de même ; dans un peu plus longtemps que toi.
Je crois que si je ne t’aimais pas, je te détesterais déjà.
J’ai grand hâte de te détester.
Alors, peut-être, ça arrêtera de faire mal. Peut-être que je parviendrais à te regarder dans les yeux, à te lancer des regards noirs. Peut-être que je pourrais te dire des choses affreuses que je ne pense pas. Je te dirai que t’étais bon tout juste à donner des orgasmes, et que même ceux que tu m’as confiée valaient pas la peine de tout ça. Je te dirai que t’es qu’une rature, un faux départ, que j’avais gardé des premiers pour les vivre avec quelqu’un d‘autre. Je te dirai que t’es injuste et violent, que tes mots tu les pensais pas.

En fait, peut-être que je te déteste déjà. Je sais pas. Peut-être.
Peut-être que ça a commencé au moment même où je t’ai aimé. Parce que oui, moi, je t’ai aimé. J’étais prête à construire des ponts en travers de nos précipices : on aurait pu le faire à deux si tu m’avais laissé une chance.
Pourquoi est-ce-que tu ne reviens pas ?

Dis-moi, est-ce-que tu reviendras ?

code by underratedboogeyman

i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II

Re: i can't find you in the body sleeping next to me〖 Nova-Blue & Jared II