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Jeu 8 Déc 2022 - 22:39
Tangled in the words
• that I cannot say •

Tout aurait pu bien se passer.

Tout aurait pu bien se passer, si elle n’avait pas pris ce tournant.


C
assandre vérifie son téléphone une nouvelle fois pour s’assurer que la date et l’heure soient les bonnes, puis pour vérifier le décalage horaire, puis pour vérifier qu’elle ne s’est pas trompée de personne par un hasard étrange. Mais non, c’est bien elle, son ancienne rivale, qui lui propose finalement de passer une journée ensemble pour discuter, reprendre contact après s’être laissées sur une note amer lorsque Cassandre a perdu sa place de major de promotion à cause de quelques minutes de trop passées à paniquer lors d’un examen.

Cependant, celle-ci est restée à Los Angeles, contrairement à Cassandre, forçant la sirène à prendre un portail pour se rendre plus aisément à leur rendez-vous. Si elle avait eu le temps, elle aurait presque préféré traverser l’entièreté des Etats-Unis en moto, mais c’est tristement impossible. Alors, après avoir vérifié qu’elle n’a rien oublié pour la troisième fois, elle s’en va prendre le portail le plus proche avec assurance.

Assurance qui s’efface bien rapidement au profit du doute lorsqu’elle comprend que ce portail est dysfonctionnel. Puis de la panique lorsqu’elle réalise où, exactement, est-ce que ce portail l’a transportée. Le pire endroit imaginable.

Lorsqu’elle se rend à Seattle, c’est toujours pour une excellente raison, et après avoir eu le temps de s’y préparer mentalement pendant plusieurs jours. C’est toujours en évitant les coins qu’elle connait trop bien, même s’ils tapissent presque l’intégralité de la ville après y avoir passé toute son enfance. Ce n’est jamais de manière impromptue en étant balancée au beau milieu d’un centre-commercial qu’elle aurait juré avoir vu détruit lors de la guerre.

Elle reconnait l’étage au-dessus d’elle d’où elle a vu un cadavre tomber. Elle reconnait cette balustrade qui a été bien réparée depuis la fois où un dragon l’a détruite en atterrissant dessus. Elle reconnait tout le centre, ou elle croit le reconnaître, elle n’est pas certaine. Rien n’est certain lorsque son cœur se serre et se fait entendre dans ses oreilles par des battements répétés et brutaux.

Elle sait qu’elle doit sortir lorsque l’air commence à lui manquer. Elle sait qu’elle doit sortir et elle sait précisément quel est le chemin le plus rapide, alors ses pas la guident par eux-mêmes, guidés par une mémoire musculaire dont elle est bien reconnaissante à cet instant. C’est à peine si elle peut voir le chemin qu’elle prend ou les visages qu’elle croise. Elle se demande combien d’eux l’ont connue dans une autre vie, plus joyeuse et insouciante. Elle se le demande mais elle n’a pas réellement le loisir d’y penser alors que toutes ses pensées vont à la guerre malgré elle et que chaque pas se fait un peu plus pressé que le précédent.


Tonight is the night I die
Surrender to my pain locked inside my cage
Could I be a prisoner to the voices in my brain
My mind is gone to waste


Et finalement, la sortie. Le grand air, les inspirations qui se font de plus en plus grandes, la panique qui ne disparait pas mais qui vient se loger confortablement contre le cœur de Cassandre pour lui faire sentir son étreinte sans l’oppresser. La sensation d’imploser se fait plus discrète, battement après battement, jusqu’à ce qu’elle retrouve la vue. Et quelle vue. La vue d’une ville zombifiée, revenue d’entre les morts mais dont elle a l’impression de voir toute la chaire mal recousue. C’est Seattle. C’est son berceau, et le simple fait de s’y trouver lui donne envie de fuir à nouveau. Elle doit trouver un portail. Elle le fera. Dès qu’elle parviendra à nouveau à bouger correctement.
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Mar 13 Déc 2022 - 0:44

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Aurore & Cassandre

Aurore est en retard.
Comme d’habitude, elle a eu les yeux plus gros que le ventre ; persuadée de pouvoir enchaîner les cours, les shootings avec Dakota et les missions que lui confient un peu plus souvent les Chasseurs, la blonde se retrouve à courir un peu plus vite que de raison. Un peu plus vite qu’elle ne le peut, elle, avec ses jambes un peu trop courtes et ses poumons trop explosés par la pollution d’une ville qu’elle ne cesse pas de parcourir.
Parfois, Aurore a l’impression d’être trop jeune, trop vieille, trop tout, tant le monde semble façonné pour des gens bien différents d’elle. Elle ne fait pas partie de ceux qui ont toujours leur quatre-couleurs dans leur trousse ou qui paient leur loyer dans les temps ; pas vraiment. Elle préfère s’élancer à la vitesse d’un limier lâché sur sa cible, et si ses jambes s’emmêlent ensemble, alors elle tombe et se relève. Ça lui semble nettement plus simple que d’avoir tout bêtement marché.

C’est donc d’un pas pressé, Aurore, qu’elle dévale les rues de Seattle en direction de son université. Une séance qui s’est éternisée, et voilà que sa chance d’arriver à l’heure en partiel ne tient qu’à un fil ; comme son semestre, comme son année. Scannant mentalement la ville, la petite blonde calcule et recalcule, à chaque feu rouge qu’on lui impose, de nouveaux itinéraires. Elle maudit la science de ne pas encore avoir inventé un moyen de se téléporter ; car la science vaut mieux que la magie, et jamais de sa putain de vie elle foncera la tête la première dans une de ces conneries de portail.
Dans sa démarché précipitée, le col de son manteau relevé sur l’un de ces hivers trop rudes pour vouloir les laisser indemnes, Aurore pense à Hel, quelque part. Il lui semble qu’ils ne se sont pas vus depuis des siècles, et elle se demande s’iel sera là pour déjeuner avec elle ce midi.
Et tous les midis qui suivront.

Toute à ses pérégrinations internes, elle ne voit pas la silhouette statufiée, bien en face de sa trajectoire. Elle ne la regarde pas vraiment, jusqu’à ce que leurs corps s’entrechoquent de la pire des façons possibles.
« Putain ! »
Le juron français lui échappe avant même qu’elle ne réfléchisse. Elle vient de se prendre l’épaule de l’inconnue dans la mâchoire, claquant vigoureusement des dents sur une langue pourtant innocente. Le goût ferrugineux du sang se lover contre ses papilles gustatives, et sa couleur s’infuse lentement jusque dans la colère d’Aurore. Putain, en effet.
Et puis, parce qu’il est bien plus simple d’agresser que de s’excuser, la jeune femme reprend de plus belles en invectives à l’encontre de l’autre :
« … ça va pas, vous, de rester plantée là ? c’est pas une salle d’attente, ici, et. »

Coupée dans son élan, Aurore effleure de l’entre-cils la peau claire et les yeux profonds, l’air transperçant et les traits fins de la demoiselle en face d’elle. Elle connaît ce visage. Elle connaît ce regard. Elle connaît cette fille.
Alors que l’information fait son chemin de sa mâchoire endolorie jusqu’au faîte de son encéphale, la sportive manque de lâcher son sac et ouvre des yeux stupéfaits.
« C-Cassandre ? »

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Mar 13 Déc 2022 - 14:40
Tangled in the words
• that I cannot say •

S
eattle n’est pas Seattle. C’est un vestige d’un passé enfoui, une ville qui aurait dû rester dans le passé, qui n’aurait pas dû renaître de ses cendres. Bien sûr Cassandre sait que tout cela est faux. Qu’il est important pour tout le monde de surmonter le passé et d’aller de l’avant sans laisser les traumatismes détruire tout ce qui a été construit jusque-là. Mais son aversion pour cette ville, à ce moment où elle n’était pas préparée à l’affronter, est simplement trop forte. Trop forte pour qu’elle puisse utiliser ses propres techniques sur elle-même, pour qu’elle puisse se concentrer sur ses objectifs. Elle ne sait même pas où trouver un portail fonctionnel. Elle ne sait plus rien de cette ville.

Ce sont ses pas qui la guident plus que son cerveau, qui est trop perdu dans le labyrinthe de ses souvenirs. Elle ne sait pas où elle va, mais elle semble visiblement déterminée. Déterminée à avancer, pour une raison qui lui échappe autant qu’elle danse devant ses yeux comme s’il s’agissait d’une évidence. Ses pas qui la guident puis qui s’arrêtent lorsqu’elle voit une vision du passé. Du passé mais pas tout à fait.

Elle ne l’a pas vue depuis des années. Si Cassandre n’a pas beaucoup changé, celle qui marche dans sa direction, elle, ressemble presque à une illusion tant elle parait irréelle. Si grande, par rapport à l’époque où elle la voyait jouer avec London. Si belle, par rapport à la petite morveuse adorable qu’elle était dans sa jeunesse. Et pourtant si jeune, aussi, si jeune qu’elle arrive encore à voir les traces de l’enfant qu’elle était sur son visages et dans ses yeux.

Peut-être les a-t-elle imaginées, ces traces, finalement. C’est ce qu’elle se dit lorsqu’elles entrent en collision puisqu’Aurore ne l’a pas vue, ne s’est pas arrêtée, et qu’elle laisse sa hargne se déverser sur Cassandre. Compréhensible venant d’une inconnue. Incompréhensible venant de la petite Aurore. Pourtant, ça a l’avantage de tirer Cassandre de sa torpeur. De la faire revenir à la réalité lentement, de la faire se questionner. Est-ce qu’il s’agit bien oui ou non de cette enfant qu’ils ont laissé derrière eux à la mort d’Allie ? Elle a sa réponse lorsqu’Aurore se pose la même question.

Et dès qu’elle prononce son prénom, Cassandre tends ses bras et serre Aurore contre elle, comme elle le ferait avec une petite sœur disparue depuis si longtemps. Comme elle aimerait le faire avec London, aussi, si elle pouvait la revoir un jour.

Elle la serre contre elle et elle se demande si c’est là son antidote. Comme Colton et Liam l’aident partiellement à surmonter son dégoût pour cette ville, peut-être qu’Aurore aussi saura lui montrer le chemin, l’aider à rentrer.

« Aurore. Je suis si contente de te revoir. Je… »

Elle la relâche, tout de même. Pas entièrement, juste ce qu’il faut pour pouvoir la regarder en la prenant par les épaules, en admirant l’adulte qu’elle devient. Elle ne pensait pas croiser une telle vision en arrivant par erreur à Seattle.

« J’aimerais qu’on parle plus longtemps si ça te va, mais aujourd’hui c’est compliqué. On pourrait… Tu pourrais me donner ton numéro ? Et je cherche un portail… »

Elle n’a pas le temps de regarder Aurore trop longtemps. Mains sur ses épaules, son regard passe toujours de droite à gauche en scannant les environs, encore et encore, comme si un portail allait magiquement apparaître sous leurs yeux. Comme si la solution allait être trouvée simplement maintenant qu’elle reprend partiellement ses esprits.
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Jeu 15 Déc 2022 - 23:53

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Aurore & Cassandre

Cassandre sent bon.
C’est tout ce qu’elle est capable de penser, pendant une poignée de secondes. Cassandre sent bon, elle a toujours la même odeur, cette odeur synonyme d’enfance et de goûters dans l’insouciance. Un parfum de repas de famille alors que c’était pas la sienne, mais que tout le monde semblait s’en foutre. Les gloussements avec London, les regards rougis vers Colton, Liam qui sortait des blagues qui ne faisaient pas rire grand monde, Allie qui souriait tendrement.
Elle a pas eu de famille, Aurore ; on l’en a privée bien trop tôt pour qu’elle se souvienne ce que ça faisait. Mais ce qu’elle vivait avec les Shail, c’était ce qu’il y a de plus proche. Un sentiment d’appartenance qui lui permettait de grandir. La gamine mal élevée qu’elle était, au milieu, avait cru que ça durerait toujours.

Elle s’était amèrement trompée.

Ça n’avait pas duré toujours. Ça n’avait même pas duré un peu. Il y avait eu un soir, il y avait eu un matin, et dans un clignement de cils tout avait volé en éclat.
Voilà à quoi elle pense, Aurore, enfouie dans l’odeur de Cassandre qui l’a prise dans ses bras. Elle n’a même pas le réflexe de faire quelque chose des siens ; ils restent simplement, ballants, à effleurer ses cuisses sportives.
Pendant une fraction de seconde, elle se laisse aller à l’étreinte. Le monde se réassemble, un peu, et le passé semble possible comme le plus beau des présents. Pendant une fraction de seconde, il semble que tout est jouable, encore, qu’elle a presque dix ans de moins et qu’elle peut encore retourner à des heures un peu moins fétides. Pendant une fraction de seconde, ses mains se soulèvent en tremblant, prêtes à se poser sur Cassandre pour venir l’étreindre à son tour.
Puis, le monde se brise à nouveau.
Ses mains, au lieu d’enserrer, repoussent violemment le corps de la brune à la mention du mot portail. Les prunelles de la rugbywoman se font un défi, un brasier. Comment est-ce qu’elle a pu oublier ? Tout ce qu’elle a vécu était factice, un écran de fumée.
London était une nymphe. Les Shail étaient des tritons, des sirènes. Depuis le tout début, Aurore avait été la seule humaine.

Alors tant pis. Elle aura pas besoin de famille ; elle en a jamais eu besoin, et elle s’en est très bien sortie. Comme si elle n’avait pas repoussée Cassie assez loin, elle-même recule de quelques pas. Un pas pour reprendre souffle. Un pas pour l’élan de son fiel.
« Mais t’es folle, ou t’es juste complètement conne ?! »
Les mots sont amers, rudes, violents. Elle s’en moque, ça fait bien trop mal d’avoir goûté aux idéaux pour ensuite se les voir enlever.
« Ça m’intéresse pas, d'te parler. J’ai rien à t’dire. »
La blonde aurait eu des choses à dire si elle avait grandi moins vite. Si le chemin de son enfance s’était pas trouvé en déroute par un abandon collectif. Si elle avait pas passé des heures, le front plaqué contre la vitre jusqu’à en faire de la buée, à attendre que quelqu’un vienne pour lui dire qu’elle n’était pas seule.
Rien de tout ça n’est arrivé.

Aurore est seule.
Aurore a toujours été seule.

Pas aujourd’hui que ça va changer.

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Ven 16 Déc 2022 - 17:42
Tangled in the words
• that I cannot say •

What if kindness prevailed
And you were someone's second chance just giving back?

C
assandre accuse la violence comme un choc supplémentaire, comme une nouvelle preuve de la malice de Seattle. Seattle corrompue qui a touché Aurore. Car c’est bien elle, il n’y a aucun doute. Même si son comportement n’est plus celui de la petite fille que Cassandre a connu, ses yeux le sont, eux. Ils sont différents, ils sont ceux de certains de ses patients, ceux des personnes éprouvées par la vie à un trop jeune âge. Ceux que Cassandre pourrait avoir si elle n’était pas aussi douée pour se mentir à elle-même.

Elle accuse la violence et elle fixe Aurore qui recule, son cœur se serrant de plus en plus fort dans sa poitrine. Elle voit son expression, elle entend ses paroles acérées et acerbes, la manière qu’a l’enfant de la rejeter, de lui cracher son venin. Plus Aurore parle, plus le cœur de Cassandre se serre. Encore et encore, elle se sent mourir à l’intérieur. Parce qu’elle comprend, au fond. Elle comprend qu’Aurore n’était qu’une enfant à la mort d’Allie, qu’elle a dû se sentir abandonnée. London et elle faisaient bien la paire, finalement. Deux enfants trop sensibles qui ne méritaient pas d’être aussi malmenées par la vie.

Le cœur de Cassandre se serre mais elle fait de son mieux pour respirer et ne pas se laisser aller à la panique encore une fois. Ce serait bien plus simple sur son terrain, ou même dans n’importe quelle autre ville, mais à Seattle, tout est plus dur. Elle doit lutter contre tous ses instincts primaires qui lui soufflent d’utiliser son pouvoir sur Aurore, de la forcer à l’écouter, mais elle ne peut pas faire ça à une proche. Les limites de Cassandre sont fines, et elle sait qu’elle pourrait facilement les briser, mais pas encore. Pas encore. Elle tient bon, et elle prend une grande inspiration pour soutenir tristement le regard d’Aurore, emplit d’une colère enfantine qu’elle ne comprend que trop bien.

Un pas. C’est tout ce que se permet Cassandre. Un seul petit pas, ridicule, presque inutile, et pourtant si important, fait dans la direction de la jeune fille. Un petit pas pour montrer sa détermination mais aussi son désir de faire la paix dans une guerre qu’Aurore mène seule, sans réel ennemi.

« Je suis désolée si on t’a blessée. Je suis vraiment, sincèrement désolée. On ne pouvait rien faire de plus, on pouvait à peine s’occuper de nous-mêmes… »

Des excuses, tout ça. Elle le sait. Mais elle sait aussi que c’est la stricte vérité. Que la mort d’Allie a brisé bien des vies, et qu’aucun Shail n’a été le même après cela. Elle est celle qui a le moins connu Aurore, mais ça ne l’empêche pas de regretter tout ce qu’il s’est passé. Et pourtant. Pourtant, même si Aurore avait été l’une d’eux, si les Shail avaient au moins gardé le contact, Cassandre sait qu’elle l’aurait rompu aussi. Comme elle l’a fait avec Colton et Liam pendant un temps, après la disparition d’Allie puis de London. Comme elle le fait avec toutes les personnes qu’elle éloigne de sa vie pour contrôler son isolement plutôt que de le subir.

Elle tente un pas de plus. Un pas qui lui fait reprendre sa proximité avec l’enfant devant elle.

« On n’est pas forcées de s’en tenir au passé. J’aimerais réellement savoir ce que tu deviens, reprendre le contact avec toi maintenant que j’ai la chance de te recroiser. »

La chance ou le malheur, tout ne tient qu’à un fil, comme le mental de Cassandre qui oscille violemment d’un côté et de l’autre. Funambule de l’esprit, Cassandre tiens les poids fermement pour garder sa stabilité et ne pas se laisser entraîner dans les tréfonds de sa panique et de son mal-être.
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Jeu 12 Jan 2023 - 22:21

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Aurore & Cassandre

Un pas.
C’est tout ce que Cassandre fait, mais ça lui paraît beaucoup trop. L’air semble vicié, trop lourd. Elle parvient plus à encaisser tout le déluge d’informations.
Un pas, un minuscule petit pas de rien du tout, esquissé du bout des orteils sur un trottoir gris délavé. Et pourtant ça lui fait peur, Aurore, ça la fait flipper, un truc qui la chope dans les tripes, l’envie viscérale de sortir son poing américain, son arbalète, un truc, n’importe quoi. L’envie d’attaquer avant d’avoir à se défendre, l’envie de faire disparaître les doutes en même temps que les yeux de Cassandre qui lisent un peu trop bien sa gueule. Elle voudrait cracher, feuler, menacer comme un animal pris au piège.
Ce piège-là, elle l’a vu que trop tard, elle pas eu conscience tout de suite qu’elle était empétrée dedans. C’est le genre de piège dans lequel on marche parce qu’on a confiance dans les gens ; car c’est ça qu’ils inspiraient, les Shail. De la confiance. Alors ouais, elle a eu confiance, elle s’est laissée bercer, endormir, et maintenant y a des contradictions dans sa poitrine quand elle voudrait juste être aimée mais qu’elle sait faire que détester.

Aurore a les mains qui tremblent, et elle sait pas réellement dire si c’est de peur ou de colère. Tout ce qu’elle voyait comme des détails, des tics dans la tenue de Cassandre, deviennent désormais des menaces.
Elle va lui faire du mal, c’est sûr.
Elle va hurler ou l’aveugler ou l’hypnotiser, elle va faire ce truc de sirène qu’Allie a tant fait sur London. Elle va se tenir au-dessus d’elle, avec un rictus cynique sur sa gueule brune, lui rappeler qui a le pouvoir depuis des siècles sur la terre. Elle va se transformer en créature couverte d’écailles.
La blonde bat un peu des paupières, mais ce qu’elle déchiffre en-dessous est presque pire que le réel. Elle revoit les gestes de Colton, sa rage démesurée face au dragon, et elle se demande si cette fois ça deviendra elle la victime.
« J’m’en fous, que tu sois désolée. »
C’est plus simple de les détester pour des choses qui sont par leur faute que d’admettre qu’elle leur en veut pour d’autres choses qui le sont pas plus.

Un pas. Un pas de plus, et Aurore sent contre ses tempes le sang qui refuse de se taire. Ses doigts oscillent, vaguement gourds, incapables de déterminer s’ils veulent protéger son visage ou se replier fermement pour la cribler de ses phalanges.
Malgré elle, elle se sent faire un pas en arrière, quand la peur prend sur la colère et que sur son visage rougi des éclairs de douleur se figent.
« Putain, mais tu comprends pas, tu comprends rien. » Non, clairement, Cassandre est à des années-lumière d’elle, enterrée dans ses certitudes d’avoir tout fait comme il fallait. « Ouais, le passé, super, c’est cool. »
Ses ongles se retrouvent à érafler sa paume avant même qu’elle comprenne comment. La rage est remontée à gros bouillons, forte de la chaleur rougeâtre qui a pris le pas sur la peine. Prête à mordre, prête à attaquer, prête à défendre l’humanité si ça en est réduit à ça, Aurore contemple d’un air triste les ruines d’une vie qu’elle ne veut plus.
« Mais le fait qu’tu sois une sirène, ça peut pas vraiment s’effacer. »

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Dim 15 Jan 2023 - 20:41
Tangled in the words
• that I cannot say •

L
’avantage, lorsqu’un monde entier s’apprête à s’effondrer sous les mots d’une jeune adulte un peu trop colérique, un peu trop brisée et un peu trop laissée pour compte, c’est que tous les autres problèmes semblent perdre de leur ampleur. C’est que Cassandre fait moins attention à cette ville où elles se trouvent, à ses propres traumatismes qui se cachent sous la surface, prêt à ressurgir dès qu’elle aura fini de donner son entière attention à Aurore.

Le pas en arrière fait par Aurore, c’est celui d’une personne apeurée. Réellement apeurée. Elle le lit dans son regard, Cassandre. Elle sait repérer ces signes-là. Et elle ne comprend pas pourquoi. Enervée, elle le comprend. Apeurée ? La seule solution qui s’offre à son esprit qui n’arrête jamais de travailler, c’est la peur de l’attachement, la peur d’à nouveau essayer et d’être à nouveau abandonnée. Une peur que Cassandre ne connait que trop bien, malheureusement.

La colère, elle la retrouve dans ses paroles, dans ces quelques mots qu’elle lui crache au visage et qui sont plus efficaces que les coups ne l’auraient été. Pourtant, elle ne s’attendait pas à entendre un mot en particulier. Ce mot maudit qui ne devrait jamais être prononcé pour parler d’elle.

Sirène

C’est ce qu’elle est, c’est ce qu’elle s’efforce à tout prix de garder secret. C’est ce qui dirige sa vie, ce qui lui permet d’aller aussi loin et ce qui la limite, boulet d’or pur accroché à sa cheville.

Et dans la bouche d’Aurore, c’est le pire mot qu’elle n’ait jamais entendu.

Sirène

Le rire de Cassandre n’a rien de contrôlé. Rien de joyeux, non plus. Ce sont ses nerfs qui lâchent, résultat d’une crise de panique suivie d’un instant d’espoir. Avant de plonger droit en enfer. Soudain, la réalité de la situation la frappe. Aurore sait. Elle ne dit pas ça en l’air, elle sait précisément qui est Cassandre, qui sont tous les Shails, et alors que Cassandre sent sa vie s’écrouler sous une immense pile de dominos, elle n’entend pas sa propre voix enjôleuse lorsqu’elle sort de sa bouche pour pénétrer l’esprit d’Aurore.

« Une sirène ? Tu ne penses pas ce que tu dis. Je ne peux pas être une sirène. Qui t’a donné une idée pareille ? »

Elle ne devrait pas. Son pouvoir ne peut être utilisé que pour aider. Mais qu’y a-t-il de plus important que de protéger son identité ? Car une fois cette information dévoilée au grand jour, elle ne pourra plus aider personne. Plus vivre sa vie. Elle n’a pas le choix.
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Dim 22 Jan 2023 - 23:24

tangled in the words that I cannot say
Aurore & Cassandre

Une sirène ? Tu ne penses pas ce que tu dis. Je ne peux pas être une sirène. Qui t’a donné une idée pareille ?

Aurore se noie dans un océan de coton. Sa vision se trouble, comme si elle apercevait l’univers à travers un vitrail brisé. Les sons lui parviennent comme des rêves, elle l’impression de reculer par rapport à ses propres orbites. Cassandre est loin. Extrêmement loin, à un endroit où personne ne peut l’atteindre.
Et elle, elle tombe en arrière et se fracasse sur le dos. Il fait noir, et tout ce qu’elle sent, c’est cette spongiosité partout à l’intérieur de son esprit.
Qu’est-ce qui est en train de se passer ?
Un rire résonne, se réverbère, devient une symphonie sublime qui hante les arcanes de son cœur. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Depuis combien de temps elle est là ? Elle ne se rappelle plus, de rien. Elle se rappelle …

Lorsqu’elle reprend doucement conscience, Aurore constate qu’elle n’a pas bougé. Elle est debout face à Cassandre, un rictus sans joie sur les lèvres. Ses poings sont serrés, et une unique larme a coulé ; elle ne se souvient pas pourquoi.
Les sourcils froncés, la Chasseresse fouille dans son cerveau. Elle sait qu’elle n’est pas très futée, qu’elle a pris pas mal de coups sur la tête, mais elle a quand même plus de matière grise que ça. Elle n’a tout de même pas pu oublier ce qui vient juste de se passer.
Elle cligne des cils avec vigueur, tâchant de déchiffrer l’expression un peu trop cryptique peinte sur les traits de Cassandre. Ses yeux se plissent, tandis qu’elle essaie de saisir un mot qui volète dans sa tête.

s _ _ _ _ e.

« Qu’est-ce-que … »
Elle aurait sans doute besoin d’un filet à papillons pour reconstituer les lettres qui se martèlent douloureusement dans le flot de son inconscient.

s i _ _ n e.

De ses mains crispées, Aurore déduit une certaine colère. Elle est en colère contre Cassandre, mais ne se souvient pas pourquoi. Quelqu’un a joué avec sa tête, fait de son crâne un accordéon débarrassé des impuretés telles que sa mémoire immédiate.
« Cassandre, je … »
Elle balbutie, sans parvenir à s’expliquer l’enjeu qu’elle met dans ce prénom.

s i r è n e.

Le voile se déchire, et l’esprit d’Aurore avec lui. La tête entre les mains, la jeune femme se recroqueville en hurlant, accroupie sur le sol, les yeux écarquillés à fixer le bitume. Cassandre est une sirène. Une sirène. Une sirène. Une s i r è n e.
Et elle lui a fait quelque chose.
Depuis sa position quasi-fœtale, Aurore jette un regard hargneux vers celle qu’elle voyait comme une sœur. Elle crache plus qu’elle ne parle vraiment, quand il n’y a que rage qui l’habite et qu’il fait sombre dans son cœur.
« Tu m’as fait … t’as fait … t’as utilisé ton truc sur moi ? »
La colère est plus forte que la douleur, si bien que la blonde se redresse malgré les élancements de son crâne.
« T’as utilisé tes pouvoirs sur moi, là ? »

Même si elle reste plus petite, sa stature est déterminée ; elle ne laissera pas Cassandre s’en tirer aussi facilement. Les mots qui sortent sont des grondements sourds, sa poitrine entière est remplie d’un fiel qu’elle tente d’évacuer après des années à contenir.
Les visages se superposent. Liam. Allie. Cassandre. Colton. London. Oliver.
Tout le monde ment. Tout le monde ne fait que mentir. Pire, tout le monde fait semblant d’être sincère avant de dévoiler ses griffes et le reflet de ses écailles.
« Tu voulais faire quoi, exactement ?! Me mettre encore plus en colère ?! Bon moyen d’oublier le passé, ça, sale Surnat’. » Les dents serrées, les poings fermés, elle fait un pas vers l’avant. « J’pensais qu’t’étais intelligente, mais ça doit être Colton qu’a hérité de tous les neurones. »
Lui, au moins, il fait pas semblant ; il assume et agit en conséquence.

Alors, défiant du regard Cassandre, Aurore la pousse abruptement du plat des paumes vers une poubelle. Ici, il n’y a qu’une seule menteuse : elle sera bien assez tôt punie.

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Tangled in the words that I cannot say - Aurore Empty Re: Tangled in the words that I cannot say - Aurore

Lun 23 Jan 2023 - 14:07
Tangled in the words
• that I cannot say •

Elle n’avait pas le choix.

Si Aurore est au courant, qui sait à qui elle pourrait finir par en parler. Qui sait à quel vitesse le raz-de-marée pourrait s’abattre sur sa vie ? Elle perdrait tout si ça s’apprenait, plus personne ne pourrait lui faire confiance après toutes les fois où elle a utilisé son pouvoir. Les gens ne comprennent pas qu’elle le fait pour leur bien. Pour les aider.

Esmée n’a pas compris.

Elle aurait dû le savoir, que l’histoire se répèterait. Qu’à chaque fois qu’elle utilise son don sur une personne dont elle est un peu trop proche, tout se brise, tout se distord et rien ne se passe comme elle l’avait imaginé à l’origine.

Elle le savait, en fait. Elle le savait, et elle a agit malgré tout. Elle a utilisé son pouvoir sur Aurore, presque en connaissance de cause. En sachant que tout pourrait se retrouver au sol, dans un éclat de verre et de cœur brisé. Elle n’avait pas d’autre choix, et pourtant, elle le regrette dès qu’elle la voit lutter contre ses propres souvenirs. Cassandre est une experte en manipulation mentale. Alors comment se fait-il qu’elle échoue toujours dans les moments qui sont les plus importants à ses yeux ?

Acte manqué, acte évité. Elle n’en avait pas vraiment envie. Elle n’y a pas mis autant du sien qu’elle ne le pensait. Elle aurait un million d’excuses, mais elles s’envolent toutes face à l’indignation d’Aurore. Enerve toi Aurore, parce que tu le mérites. Parce qu’elle t’a blessé, a tenté de te manipuler. Enerve toi, déverse toute ta colère sur Cassandre, mais par pitié, tient ta langue.

Sale Surnat’

Oui, c’est ce qu’est Cassandre. C’est ce qu’elle craint qu’ils finissent tous par dire lorsqu’ils l’apprendront. C’est ce dont elle a voulu préserver Aurore. En vain.

En vain.

Sale Surnat’.

Elle entend à peine la suite, elle entend bien plus le bruit de la poubelle qui résonne dans un fracas en même temps que le corps de Cassandre tombe à la renverse, sans opposer sa résistance habituelle. Est-ce qu’elle devrait essayer de se justifier, dans cette position d’infériorité, alors qu’elle voit sa belle Aurore la prendre de haut et la haïr ?

« Je voulais t’éviter tout ça, Aurore. Te protéger de nous. Tu mérites de vivre ta vie en paix, pas comme ça. »

Le regard est suppliant, tranchant avec la rage d’Aurore. La voix est presque cassée, mais pas encore tout à fait. Elle essaie de rester forte malgré son angoisse. Elle doit être raisonnée, plus grande, plus mature. Ce n’est pas la faute d’Aurore si elles en sont là. Avec une inspiration, Cassandre pose une main au sol pour se relever lentement.

« Je peux tout t’expliquer si tu m’en donnes le temps. On n’est pas tes ennemis Aurore, je te le promets. »

Un peu tard pour les promesses, Cassandre. Mais elle n’a pas d’autre choix, elle doit calmer Aurore, et elle sait qu’utiliser à nouveau son pouvoir ne ferait que la faire tomber dans une spirale encore plus dangereuse.

Elle a le cœur serré, elle a la nausée, mais elle doit tenir bon pour Aurore.

Même si elle n'est qu'une Sale Surnat'.
CIARAN
MEMBRE ◊ CHASSEURS
Aurore Lecomte
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Fairytales are more than true : not because they tell us that dragons exist, but because they tell us dragons can be beaten.

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Tangled in the words that I cannot say - Aurore Empty Re: Tangled in the words that I cannot say - Aurore

Mar 21 Fév 2023 - 17:31

tangled in the words that I cannot say
Aurore & Cassandre

Aurore a jamais mesuré sa force.
C’est un truc qu’on lui a toujours dit. Elle pensait qu’il fallait qu’elle contrebalance sa petite taille en frappant plus fort que les autres, mais tout ce qu’elle a récolté c’est un bon paquet d’heures de colle et des regards réprobateurs. Au moins, maintenant, elle mange toute seule au réfectoire, personne ne vient babiller dans ses oreilles à propos de telle ou telle soirée ou bien de tel ou tel potin.
Aurore a jamais mesuré sa force, mais quand elle voit Cassandre tomber comme une molle poupée de chiffon, elle se rend bien compte que ça cloche. Que celle qu’elle voyait comme sa sœur se laisse faire, se laisse échouer. Elle ressemble à une méduse laide, abandonnée sur une plage après une marée noire. Si elle avait un bâton, elle pourrait faire des trous dedans, la percer jusqu’à ce que toute l’eau sorte, emportant aussi le venin. Alors, elle aurait peut-être une chance de retrouver la Cassandre qu’elle a connue, celle qui les toisait sévèrement quand elles épelaient mal un mot au Scrabble et qui désirait à tout prix suivre l’exemple de sa mère.
En face d’elle, y a qu’une inconnue, au visage vaguement familier. D’ailleurs, il se trouble déjà. Aurore a des larmes plein les joues sans même qu’elle puisse s’en rendre compte.

Bien sûr, qu’elle méritait une autre vie. Bien sûr, qu’il faut la protéger. Mais si les Shail l’avaient protégée à l’époque, ça se serait jamais passé. S’ils l’avaient gardé avec eux, s’ils avaient laissé quelque chose, même une lettre, même n’importe quoi. Peut-être qu’elle aurait eu moins peur, Aurore. Peut-être qu’elle se serait pelotonnée entre London et Cassandre, durant la guerre, écoutant les cœurs bien trop jeunes qui s’emballaient à l’unisson. Peut-être qu’elle serait restée là, qu’elle aurait pas été en colère. Peut-être qu’elle serait encore avec Oliver, parce qu’elle aurait pas peur de lui. Peut-être, mais c’est pas le cas.
Quand l’étrangère se relève du sol, à travers un nuage de pleurs, Aurore la repousse à nouveau, du plat des mains, avec violence.
« Ta gueule !!! » elle hurle. « Tes promesses, elles veulent dire que dalle ! »
Encore une poussée, et à chaque fois elle avance, parce que la peine lui donne la rage et que la rage lui donne la force. Cassandre reste debout mais vacille à chacune des paroles qu’elle crie. Elle en a rien à foutre si la rue les entend, si tout le quartier les entend, si tout l’univers les entend.
Cassandre vient de tenter de s’infiltrer dans sa tête, elle ne le lui pardonnera pas.

« Vous êtes des menteurs. Des MENTEURS !!! Toi, London, Allie, même Liam … tu m’étonnes que Colton ait rejoint les Chasseurs, avec une famille comme la sienne. Une famille de menteurs, menteurs, MENTEURS ! »
Encore un coup du plat des mains, la sirène se retrouve dos au mur. Si elle était une bonne Chasseresse, sans doute qu’elle sortirait une arme et qu’elle la descendrait, là, maintenant. Mais elle n’a pas d’arme et, de toute façon, elle en sera jamais capable.
Elle se contente de s’approcher de Cassandre pour la dévisager et lui asséner, dans le ton glacé d’une colère froide.
« Toi, t’es la pire de toutes. Parce qu’en plus, t’es manipuleuse. J’te déteste. »

Et, noyée dans ses propres larmes, elle finit par reculer et lui tourner le dos, essuyant rageusement ses yeux qui veulent pas arrêter de couler.
J’te déteste.

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Tangled in the words that I cannot say - Aurore Empty Re: Tangled in the words that I cannot say - Aurore

Mer 22 Fév 2023 - 20:11
Tangled in the words
• that I cannot say •

Les mots d’Aurore tournent toujours dans sa tête, toujours les mêmes. Elle les répète encore et encore et va jusqu’à les grave dans son esprit pour que jamais Cassandre ne puisse les oublier.

Sale Surnat’.

A cela s’ajoutent les larmes qui coulent sur les joues d’Aurore. Larmes d’Aurore et d’horreur pour Cassandre qui n’aurait voulait que son bonheur, lui offrir tout l’or du monde et la voir arborer son plus beau sourire.

Rien de tout ça. Aurore pleure et elle a bien raison, elle exprime ses émotions et Cassandre ne se défend pas, quand elle la pousse en lui disant de se taire une nouvelle fois. Elle se laisse aller en arrière, laissant Aurore revenir pour la pousser encore et encore, pour exprimer toute sa rage justifiée contre la sale surnat’.

Elle se laisse faire, mais le nom de London la blesse plus qu’elle ne l’aurait aimé. Celui d’Allie plus encore. Cassandre est en tort, mais jamais sa sœur et sa mère ne le seront, elles ne méritent pas de prendre le blâme pour elle, toute sale surnat’ qu’elle est. Ce qui achève de l’ébranler, cependant, c’est le nom de Colton. L’association aux chasseurs.

Les chasseurs qu’elle craint plus que toute autre organisation, plus encore que les suivants de Caïn qui n’arriveront jamais à faire revenir la plus grande catastrophe que le monde ait connu. Parce que les chasseurs, c’est la menace directe. Les chasseurs, ce sont ceux qui se feraient une joie de la tuer si ils apprenaient sa réelle identité. Ce sont ceux qui la rendent plus méfiante encore qu’elle ne l’était après la guerre.

Les chasseurs, c’est le barrage ultime entre Cassandre et sa vie.

Et Colton, à en croire les dires d’Aurore, serait l’un d’eux.

Colton, son frère. Colton, le triton. Colton, celui qui a aussi été élevé par Allie.Colton, celui qui devrait se battre pour le bien de tous. Colton, qu’elle a vu grandir et sourire et aimer. Colton, dont le monde entier baigne dans le surnaturel. Colton, son petit Colton. À quel moment s’est-elle tant éloignée de lui qu’elle n’a pas vu le changement ? Combien de regard a-t-elle manqué, combien de sous-entendus ? Est-ce qu’il se déteste ? Est-ce qu’elle a tant failli en tant que sœur que Colton en est venu à détester toutes les sirènes, tous les surnaturels ?

Son dos s’écrase contre le mur et elle n’en ressent pas la douleur, perdue dans une abysse insondable. Elle n’a même pas le luxe de voir la petite Aurore s’approcher d’elle non plus, la dévisager alors qu’elle aurait tant donné pour la voir de près et s’assurer qu’elle aille bien. Elle n’a rien, si ce n’est le désespoir et une pluie d’insultes supplémentaires qui viennent s’ajouter aux autres.

Il y a longtemps, elle lui aurait répondu avec le sourire que non, on ne dit pas manipuleuse mais manipulatrice. Que ce ne sont pas les mêmes noms. Il y a longtemps, elle lui aurait pris les mains et l’aurait traitée avec compassion. Cette fois-ci, elle n’en a pas l’occasion. Dès qu’Aurore lui tourne le dos, Cassandre retrouve sa place au sol.

Elle essaie de parler, elle essaie d’utiliser son pouvoir une nouvelle fois pour au moins faire oublier toute cette discussion à Aurore, pour qu’elle en oublie toute cette colère qui vient noircir son cœur autrefois si doux. Mais ce n’est qu’un sanglot qui sort de sa gorge.

Et soudain, Seattle revient à elle. Elle est seule, Cassandre.

Elle n’a plus de sœur, elle n’a peut-être plus de frère, elle n’a plus que ses propres regrets, son impuissance, et la pression incompréhensible qu’exerce tout Seattle sur elle. Une ville zombie pour la morte-vivante qu’est Cassandre, à peine capable de respirer entre deux sanglots en attendant de retrouver la force de se lever. De partir quelque part.

De faire quelque chose de ses deux jambes à défaut de faire quelque chose de sa vie.
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