i'll only hurt you if you let me〖 nova-blue & tristan

Lun 16 Jan 2023 - 12:17

i'll only hurt you if you let me

Nova-Blue & Tristan

4 octobre 2016

Chaque minute passée à sourire crispe un peu plus ta nuque déliée. C’est le troisième verre de champagne qu’on te propose et que tu refuses d’un mouvement de tête poli, à te demander si ce soir n’est pas qu’une gymnastique de plus. Tu étais censée venir avec Scarlett, c’était prévu depuis un moment, mais une urgence l’a rappelée et t’as préféré venir seule plutôt que de gâcher les places. Tu t’es dit que t’étais assez forte pour soutenir les regards des autres sans flancher sous leurs exigences.
Maintenant que tu y es, t’es plus si sûre.
T’es revêtue de ta plus belle robe noire, tu t’es dit que ça ferait too much mais en voyant les tenues des autres t’as bien peur que ce soit pas assez. L’ambiance est feutrée, calfeutrée, aucun mot n’est plus haut que l’autre comme si les rires étaient guindés de la même manière que leurs hôtes.
C’est rare que tu viennes au théâtre ; d’habitude, t’as pas le temps pour ça. Le contexte est exceptionnel : le hall dans lequel vous vous tenez est splendide, pétri d’une décoration riche qui cache des lumières à chaque coin, comme une farandole d’étoiles. C’est l’avant-première d’une réinterprétation assez conceptuelle d’Ulysse à laquelle Scarlett t’avait convaincue de venir en promettant que ça te plairait. Tu sais pas encore si ça va te plaire, mais en tous cas le lieu lui-même est écrasant par sa majesté.

Un brouhaha d’applaudissements résonne quand un petit homme grisonnant descend l’escalier à balustrade, tout en sourires et lunettes de soleil. A ta droite, un homme se penche pour souffler à l’oreille de sa femme que regarde, c’est le metteur en scène Des murmures jaillissent, ça et là, certains louangeurs, d’autres moins. Tu fixes le cinquantenaire : il a, étalés sur la gueule, la somme de tous ses privilèges. Le genre d’homme pour qui tout a été facile, toujours, et qui peut faire n’importe quoi qu’on le qualifiera de visionnaire.
Sans le vouloir, tes dents se serrent.
Tu te doutes que Scarlett t’aurais pas proposé de venir à une pièce de gros macho phallocrate, c’est pas ton genre et encore moins le sien. Tu te désintéresses de l’homme et te laisse glisser dans la Toile, mêlant les chuchotements de la pièce à ceux de tes sœurs à tes oreilles. Tu n’es pas seule, Nova-Blue.
Peut-être que ta sœur n’est pas là, mais tu as rivées dans les tempes bien d‘autres sœurs qui t’accompagnent.

Alors, rassénérée par cette idée, tu tends la main pour prendre une coupe de champagne, occuper tes doigts engourdis par toutes ces apparences sociales. Et c’est légèrement grisée que tu finis par emprunter l’escalier qui mène à la salle, retrouvant ton fauteuil rouge au numéro A47. Tu es bien placée, au troisième rang, dans l’îlot central mais à proximité de l’allée ; tu pourras profiter du spectacle.
L’inconvénient de cette place-là, c’est que tant que tous les convives ne sont pas arrivés, tu dois te lever à chaque fois pour les laisser passer. Un couple de quarantenaires ventrus qui rient grassement en te saluant. Une bande de copains de ton âge, qui jouent des coudes et posent sur les filles des regards qui tâtent et soupèsent. Et ce jeune homme aux cheveux noirs, tout seul, qui t’effleure d’un peu plus près que nécessaire avant de se laisser tomber à la place A45.
« Excusez moi ? »
Tu tentes, d’un sourire maladroit.
La place A45, c’est celle de Scarlett. C’est pas parce que ta cadette est pas là qu’elle a pas le droit à sa place ; dans cette salle comme dans ton myocarde. Tu vas pour le faire remarquer à l’inconnu, mais il a ce genre de regard avec des pupilles si immenses que pendant une fraction de seconde tu te laisses noyer toute entière.
Tu es seule, physiquement, ce soir. Est-ce-que c’est réellement la peine que l’univers entier le sache, et que de ta place isolée tu ne contemples que la scène ?
Tu finis par te raviser et tends un sourire polissé à l’étranger.
« Non, pardon. Je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. »
Et tu te reconcentres sur le dossier du siège de devant, les zygomatiques en alerte, prête à traverser la soirée.

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Tristan & Nova-Blue ~ Mon bel amour mon cher amour ma déchirure, je te porte dans moi comme un oiseau blessé. Et ceux-là sans savoir nous regardent passer, répétant après moi les mots que j’ai tressés. Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent. Il n’y a pas d’amour heureux.

Palpitations mortifères d'un cœur à l'agonie. Tristan se traîne une humeur décadente, tel un sombre héros de l'amer, cruellement blessé par le destin. Oh triste enfer ! N'auras-tu point de pitié pour cette âme moribonde ? La mine lugubre, l'étudiant s'est perdu dans le brouhaha de ce théâtre où il n'avait pas la moindre envie de se rendre. Les mains en poche de cette élégante toge qu'il a revêtue pour l'occasion, il n'écoute rien, en dehors de son monologue intérieur dans lequel il se complaît, tel un dramaturge esseulé. C'est péché, s'indigne-t-il, que d'arracher un homme à une quiétude tant méritée. Bien pire, c'est blasphématoire que de pousser l'artiste dans le froid de ces rues glauques, jusqu'à le faire échoir à ce rôle de pantin dans ce cirque aux jeux abjects. D'autant plus quand on pense à tout ce qu'il aurait pu faire, au lieu de perdre son temps dans ces lieux trop peuplés de faux bourgeois. C'est encore Mozart qu'on assassine ce soir, hélas. Hélas. Frôlement. Frémissement. Tristan n'aime plus trop les places publiques, depuis l'affreux soir de son agression et sa nervosité ne fait qu'aiguiser davantage l'arrogance de son regard. Il en pique les gens sans s'en cacher. Clairement, il abuse, dans la démesure des ambiances qu'il se compose, mais il ne regrette rien. On se raccroche à ce qu'on peut, dans ce monde chaotique.

Et voilà. Dans un léger froissement d'étoffes, Tristan s'est faufilé pour rejoindre la place qu'il convoitait : un siège libre aux cotés d'une personne ni obèse ni encombrée de trop de fanfreluches, ce qui lui permettra de mieux s'étendre sans être gêné. Lui-même ne craint guère de frôler : quand c'est de son initiative, ce n'est que cadeau. La spectatrice s'excuse et Tristan lui fait l'aumône d'un regard de velours.

« Je vous en prie. »

Gracile et subtilement moulée dans sa robe noire, elle semble sincèrement navrée de son erreur. La pauvre. Enfin non, elle doit être relativement riche pour s'offrir une soirée telle que celle-là, ce qui n'est pas le cas de l'étudiant fauché, contraint de se saigner à blanc pour payer son entrée. - Et tout ça pour quoi hein ? Parce qu'on est obligé de cirer les mocassins de son professeur, pour obtenir une note correcte ? Infamie ! Sacrilège ! - Or donc. Tristan répond à la jeune femme par un sourire charmant.

« Vous attendez quelqu'un, peut-être ? J'espère que je ne lui vole pas sa place. Pour être plus honnête, j'espère surtout que vous me laisserez la lui voler. ..» Laisse-moi voler ton coeur, baby, ta soul, baby ~, chante doucement son regard ténébreux. «Pour tout vous avouer... enchaîne-t-il plus bas, ses longs cils ployant comme sous l'opprobre de ses obligations, je suis un peu las des mondanités de façade. On m'a placé à coté du metteur en scène..." Tout à son mensonge, il évoque l'avant de la salle d'un geste vaporeux, je préfère largement votre charmante compagnie, si vous le permettez. »

On m'a placé à coté des escaliers, baby, mais donne-moi ton coeur, baby, et j't'enmènerai au bout du monde. ~

@Nova-Blue Herondale

Codage par Magma.

Jeu 23 Mar 2023 - 16:11

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Nova-Blue & Tristan

Il a des cils exagérément longs. Sur certains hommes, cela aurait certainement quelque chose d’efféminé, mais sur lui, c’est comme si ça soulignait encore plus la force latente de ses traits. Tu restes un instant fascinée par le sombre rideau d’ébène que forment ces merveilleux cils, donnant de l’ombre à des prunelles déjà pourtant grandement foncées.
Son sourire a quelque chose de flegmatique, t’arrives pas à mettre le doigt dessus. Tout dans sa personne évoque une certaine tranquillité d’esprit, une valeur qu’il est certain d’avoir. Une sorte d’assurance profonde qui ne passe pas par de grands gestes ou par de longs discours pompeux.
Ce sont les tiens, de cils, qui battent ; et le tien de sourire qui naît.
Jamais tu n’as été abordée de la sorte. Jamais. De ton expérience avec les hommes, tu retiens que parfois, souvent, c’est à toi de te faire remarquer. Il faut choisir la tenue pour leur plaire, leur donner cette sotte impression d’être une jolie biche fragile qu’ils pourront porter sur leur dos, être parfaitement comme il faut pour espérer même un regard qui vous sorte de l’ordinaire. En tous cas, quand on est comme toi. Scarlett, elle, prend les devants, affirmant qu’on est en 2016, tout de même. Elle avance, elle va, elle affirme.
Tu n'as jamais été douée pour les affirmations, Nova-Blue ; Toi, tu attends la comédie romantique où tes yeux croiseront ceux de l’autre et, parmi toutes la foule des danseuses, il ne verra que la gymnaste.

Ce que te fait vivre le brun ressemblerait à s’y méprendre à une tentative de drague. Surprise autant qu’amusée, tu décides d’entrer dans le jeu. Ça ne coûte rien d’essayer, et puis, les bravats de la pièce auront tôt fait de vous séparer si sa compagnie t’indispose.
Tandis qu’il exprime son refus des mondanités de façade, vous glissez tous deux sur la pente qui emmène aux parades nuptiales et aux échanges plus ambigus que ne le sont vos sourires troubles.
« Eh bien … » commences-tu, soucieuse de toi aussi donner ton meilleur profil à cet homme. « Figurez-vous que ma sœur n’a pas pu venir. Je lui avait offert une place pour son anniversaire, mais elle n’a pu se libérer. Disons donc que cette place est toute à vous, ce serait bête de la gâcher. »
Et puis, réalisant soudain que tu ne sais pas son prénom, tu prends le parti de donner à ce bel étranger le tien.
« Je m’appelle Nova-Blue. Et vous ? »

code by underratedboogeyman

@Tristan Bright

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Tristan & Nova-Blue ~ Mon bel amour mon cher amour ma déchirure, je te porte dans moi comme un oiseau blessé. Et ceux-là sans savoir nous regardent passer, répétant après moi les mots que j’ai tressés. Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent. Il n’y a pas d’amour heureux.

Les caresses de son regard ne sont pas dissimulées. Tristan aime observer, examiner, apprécier, surtout quand sa convoitise est en éveil. C'est l’œil de l'artiste qui effleure sa charmante voisine, captivé par les formes harmonieuses de son visage et de son corps. Il note chaque détail avec une attention presque obsessionnelle, des courbes gracieuses de son cou aux lignes délicates de son nez, en passant par l'éclat cristallin de ses yeux. Chaque trait de son visage pourrait être soigneusement dessiné ou encore sculpté dans un matériau noble par un artiste habile et sensible, tel que lui. Même la façon dont elle se tient, avec une grâce naturelle et une confiance tranquille, stimule l'inspiration. En dépit de son esprit créatif qui l'éloigne un peu trop rapidement du monde tangible – et de l'abus de substances qui nuisent à sa concentration – Tristan l'écoute – il ne se contente pas d'entendre. Et il esquisse un sourire charmeur lorsqu'elle lui offre son prénom. Il ne l'avait jamais entendu auparavant, mais il lui semble déjà être envoûtant. « Enchanté Nova-Blue, moi c'est Bright, Tristan Bright. », répond-il d'une voix suave. « J'espère que l'absence de votre sœur ne vous déçoit pas trop. Elle a manqué une belle soirée, mais c'est une chance pour moi de vous rencontrer.», ajoute-t-il avec un clin d'œil complice.

Comment une sœur peut-elle mépriser un cadeau d'anniversaire si généreusement offert ? A sa place, il est évident que Tristan serait furieux et c'est d'ailleurs pour éviter ce genre de désagrément qu'il s'est contenté d'envoyer une carte virtuelle à l'occasion des dix-sept ans de Maya, sa propre sœur. A dire vrai, il s'agissait d'un gif, un peu moqueur qui mettait en scène une jeune guenon affublée d'un tutu de danseuse. Tristan ne regrette rien. Quoiqu'il en soit, l'abandon subi par la belle Nova-blue anime un élan de compassion dans son cœur torturé. C'est ainsi qu'il plonge la main dans la poche de sa tunique pour en dévoiler un paquet de confiseries, d'apparence totalement innocente. Ils ont la forme des bonbons, la couleur des bonbons, mais leur goût n’est pas le même. Et pour cause : l’effet d’un seul bonbon est plus important que celui de fumer un joint. Tout en l'ouvrant pour mieux le présenter à sa voisine, il lui confesse d'un ton léger. « Ce ne sont pas des bonbons ordinaires, je préfère vous avertir. Mais ils offrent un goût très spécial aux baisers. » Il s'est penché vers elle, pour mieux lui murmurer ce secret. « Cela dit, je ne doute pas que les vôtres soient délicieux au naturel. » Sur ces mots enjôleurs, Tristan laisse le paquet à disposition entre leurs deux sièges et en profite pour cueillir un bonbon qu'il laissera doucement fondre sur sa langue, volontairement tentatrice.

@Nova-Blue Herondale

Codage par Magma.

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