- Gabrielle NelsonMEMBRE ◊ RESISTANCE
- Personnage◊ :Pseudo / Pronoms : TitusMessages : 82Âge : Entre 30 et 4 milliards d'annéesNom rebelle : BingenNombre de dés : 5Résidence : Nouvelle Orléans, Vieux Carré (en fuite)Profession : Psychologue clandestine, hacktivist résistanteFaceclaim : Emma StonePouvoirs/capacités : Destruction et guérisonCrédits : avatar : Dreamzz, signature template : Ross, aes : ValhDisponibilité RP : Oui !Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / Enfys / DelilahPoints : 336Joueur•se
Little Fire Birds I / La lune a des étoiles plein les yeux
Lun 16 Jan 2023 - 17:18
19.000 ans avant le retour des dragons
La neige m'arrive presque à la taille alors que je me fraie un difficile chemin. Si mes pouvoirs n'annihilaient pas déjà la douleur de mon hôte, le froid le ferai à ma place. Déjà, mes compagnons se sont réfugiés dans une cavité où le vent, les flocons et le reste de ces éléments hostiles ne peuvent les atteindre. Mais moi, je pousse, la neige comme les limites, afin d'atteindre le sommet. Certains liens sont plus forts que les barrières mises entre eux, ils résistent au temps et aux nuages, aux mensonges et à la déception. Il n'y a pas de familles comme la mienne mais c'est pour ça que nous devons être là les uns pour les autres. Et, aujourd'hui, je dois parler à ma plus jeune sœur.
Je vois son dos, en haut de la montagne, et je sais déjà que c'est elle. Même si elle ne cherchait pas toujours ces mêmes hôtes à la pâleur lunaire, son aura brille comme une flamme noire qui est purement unique. Bien que je sois plus éclectique sur mes choix, je sais aussi qu'elle reconnaîtra son adelphe. Ce que je me demande, et ce qui est le sujet de cette rencontre, c'est si elle se souviendra de ce qu'elle m'a fait.
J'aurai pu attendre la prochaine convergences des astres, laisser le temps faire les choses. Se retrouver sous l'arbitrage de Sun, pour qu'il brille sur nos noirceurs. Mais je pense que l'hostilité serait une tache sur une relation qui devrait être bien plus cordiale. Alors j'ai donné un objectif à la curiosité insatiable. J'ai cessé de compter les saisons que cela m'a pris, les réincarnations successives, mais je cherchais toujours la Lune.
Toujours je choisissais des hommes et des femmes puissantes, capables de survivre à des voyages ardus, de résister à des périls et des déceptions. Ma mémoire éternelle nous guidait sur une terre que j'avais fini par cartographier, parmi des tribus dont les langues m'étaient devenus familières. Et, toujours, je cherchais la même image. Une blondeur éthérée dont la lueur apportaient les ombres. De légendes en fausse piste, j’ai traversé déserts et jungles jusqu’au plus haut glacier du berceau de l’humanité.
« C’est une belle vue, petite sœur. »
Dans le ciel, évidemment, brille la Lune, majestueuse et proche. Mars, mon adelphe jaloux, brille toujours par son absence, tandis que Vénus et moi accompagnons l’humanité de notre lueur. Notre famille gazeuse, bien que plus lointaine, est aussi là.
« Nous paraissons bien statique vu d’ici, pas vrai ? Tandis qu’eux, ces bipèdes audacieux, ils sont toujours en mouvement. Tu as vu comme ils vont de plus en plus loin aujourd'hui ? Chaque tribu que j’ai traversée pour te rejoindre était plus habile que la précédente. Ils ont dépassé la survie, ils entrent dans la création. Ils ne s’adaptent plus, ils adaptent le monde à leurs usages. »
Je ne suis qu’un observateur, qu’un témoin de tout ceci. Un voyageur venu dans ces nouvelles terres pour échapper à la solitude du froid cosmique, pour satisfaire une faim de neuf. Mais eux, ils me donnent envie d’agir, de les rejoindre, de créer avec eux.
« Tu sais qu’ils le faisaient déjà avant qu’on arrive ? De créer, de représenter ? J’ai entendu des anciens me parler de grottes entières peintes avec les souvenirs collectifs, les esprits communs de générations entières. J’étais sur le point de rentrer dans une, à un moment. Quand des ombres sont sorties de nulle part et que mon hôte m’a relâché, sans que je ne puisse rien faire. Ça te rappelle quelque chose, Moon ? »
La neige m'arrive presque à la taille alors que je me fraie un difficile chemin. Si mes pouvoirs n'annihilaient pas déjà la douleur de mon hôte, le froid le ferai à ma place. Déjà, mes compagnons se sont réfugiés dans une cavité où le vent, les flocons et le reste de ces éléments hostiles ne peuvent les atteindre. Mais moi, je pousse, la neige comme les limites, afin d'atteindre le sommet. Certains liens sont plus forts que les barrières mises entre eux, ils résistent au temps et aux nuages, aux mensonges et à la déception. Il n'y a pas de familles comme la mienne mais c'est pour ça que nous devons être là les uns pour les autres. Et, aujourd'hui, je dois parler à ma plus jeune sœur.
Je vois son dos, en haut de la montagne, et je sais déjà que c'est elle. Même si elle ne cherchait pas toujours ces mêmes hôtes à la pâleur lunaire, son aura brille comme une flamme noire qui est purement unique. Bien que je sois plus éclectique sur mes choix, je sais aussi qu'elle reconnaîtra son adelphe. Ce que je me demande, et ce qui est le sujet de cette rencontre, c'est si elle se souviendra de ce qu'elle m'a fait.
J'aurai pu attendre la prochaine convergences des astres, laisser le temps faire les choses. Se retrouver sous l'arbitrage de Sun, pour qu'il brille sur nos noirceurs. Mais je pense que l'hostilité serait une tache sur une relation qui devrait être bien plus cordiale. Alors j'ai donné un objectif à la curiosité insatiable. J'ai cessé de compter les saisons que cela m'a pris, les réincarnations successives, mais je cherchais toujours la Lune.
Toujours je choisissais des hommes et des femmes puissantes, capables de survivre à des voyages ardus, de résister à des périls et des déceptions. Ma mémoire éternelle nous guidait sur une terre que j'avais fini par cartographier, parmi des tribus dont les langues m'étaient devenus familières. Et, toujours, je cherchais la même image. Une blondeur éthérée dont la lueur apportaient les ombres. De légendes en fausse piste, j’ai traversé déserts et jungles jusqu’au plus haut glacier du berceau de l’humanité.
« C’est une belle vue, petite sœur. »
Dans le ciel, évidemment, brille la Lune, majestueuse et proche. Mars, mon adelphe jaloux, brille toujours par son absence, tandis que Vénus et moi accompagnons l’humanité de notre lueur. Notre famille gazeuse, bien que plus lointaine, est aussi là.
« Nous paraissons bien statique vu d’ici, pas vrai ? Tandis qu’eux, ces bipèdes audacieux, ils sont toujours en mouvement. Tu as vu comme ils vont de plus en plus loin aujourd'hui ? Chaque tribu que j’ai traversée pour te rejoindre était plus habile que la précédente. Ils ont dépassé la survie, ils entrent dans la création. Ils ne s’adaptent plus, ils adaptent le monde à leurs usages. »
Je ne suis qu’un observateur, qu’un témoin de tout ceci. Un voyageur venu dans ces nouvelles terres pour échapper à la solitude du froid cosmique, pour satisfaire une faim de neuf. Mais eux, ils me donnent envie d’agir, de les rejoindre, de créer avec eux.
« Tu sais qu’ils le faisaient déjà avant qu’on arrive ? De créer, de représenter ? J’ai entendu des anciens me parler de grottes entières peintes avec les souvenirs collectifs, les esprits communs de générations entières. J’étais sur le point de rentrer dans une, à un moment. Quand des ombres sont sorties de nulle part et que mon hôte m’a relâché, sans que je ne puisse rien faire. Ça te rappelle quelque chose,
@Althéa Nightshade
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 223Âge : 43 ANS (13/04/1979) ☾ 20 000 ans pour le Phénix qu'elle abrite ☾ fin de vingtaine en apparenceNombre de dés : 5 désRésidence : SEATTLE ☾ dans la demeure des Nightshade à Queen AnneProfession : MYSTIQUE ☾ tirage de cartes & magnétisme au Diamond's ApothecaryFaceclaim : Laura HarrierPouvoirs/capacités : MANIPULATION DES OMBRES ☾ pouvoirs des autres phénix : production de flammes, guérison par les larmesCrédits : a-devious-route (ava), self (aes).Disponibilité RP : Enfys, Jupiter, Persephone, Selah, Shoshana, Sun & Mercure, Venus, toi ?Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Aurore & Nova-Blue & Llyr & Jasper & BoréePoints : 1001Joueur•se
Re: Little Fire Birds I / La lune a des étoiles plein les yeux
Mar 17 Jan 2023 - 15:54
La lune a des étoiles plein les yeux
Little Fire Birds - Mercure & Moon
Les mains striées de veines violettes, je me demande ce que cela fait d’avoir froid.
La neige a cessé de tomber, laissant place à un ciel bleu-mauve, constellé de lumières lointaines. Pourtant mon enveloppe a la peau hérissée, et son souffle produit dans l’air de petits nuages orphelins. Les autres bipèdes sont en contrebas, pelotonnés dans des cavernes où ils ont allumé du feu en espérant passer la nuit. Moi, silhouette hagarde, peau diaphane, je lutte contre les vents contraires pour grimper au sommet du monde.
Il y a desombres dans la nuit, et elles prennent tout l’espace visible. Leur royaume s’étend aux confins du globe, balaye les horizons blafards et les couvre d’une bienveillance aussi sombre qu’un ciel sans Lune.
Au-dessus de moi, un croissant blanc de mon enveloppe céleste, qui darde de son œil unique de pâles rayons sur ma personne. Cyclope à cataracte, iris blanc, pupille dilatée, la Lune appose sa bienveillance sur les montagnes Rwenzori. Et moi, dans cette peau minuscule, face à la sombre immensité du cosmos au-dessus de moi ; moi, j’ai le mal du pays.
J’avais regardé ma planète avec une fascination simple, heureux d’être son satellite dans nos révolutions parfaites. J’admirais le bleu de ses mers face aux miennes qui sont pleines de vide. Le cycle infini des nuages dans leurs courses contre les vents, les marées sur lesquelles je jouais, guettant le ressac entêtant. Le chaos grondant de la lave, qui perçait la roche millénaire comme une simple feuille d’érable.
Et je sentais sur ma face blême le doux ensoleillement de Sun, sa caresse sur san dernier né.e, la lumière endiguant mes ombres comme dans un jeu de poursuite tendre.
Puis, nous sommes descendus.
Nous sommes descendus et j’ai vu, comme dans un miroir, à travers les globes des primates, les nuages devenir des averses et mon visage las scintiller comme s’il émettait la lumière. Souriante face à ma propre image, j’ai laissé s’étendre l’amour que j’avais pour ma propre gloire, et revêtu des peaux bien lourdes pour désigner les nues aux autres.
Ils regardent, mais ils ne voient pas. Pas encore. J’ai bon espoir que ça viendra.
La voix de mon adelphe ne me fait pas sursauter. Il y a cette connexion si forte que je l’ai senti approcher bien avant que ses pas ne craquent sur la surface rude de la neige. Ma bouche s’étire dans un sourire sans même que je ne me retourne.
«Bonsoir, mon frère. »
Il s’avance jusqu’à mon côté, et nous ne nous regardons pas.
Nous sommes séparés par le vide infini de l’espace, autant que par la vacuité profonde de chaque atome qui nous compose. Nous sommes côte à côte, mais nous pourrions être à des années-lumière que nous nous entendrions tout le monde. Car c’est là l’avantage du vide : le son y forme des carillons qui toujours arrivent à leur cible.
Alors je l’écoute, mon aîné, parler des primates qui grandissent et forment des civilisations.
Parler de sadisparition , celle que j’ai autrefois causée quand mes pouvoirs étaient instables. J’aimerais lui dire que je regrette, me justifier et m’excuser, mais la vérité est plus simple : cela m’indiffère simplement. Aussi, sans même détourner le regard du bleu sombre au-dessus de nous, je hausse tristement les épaules.
«Mais tu es là, maintenant, Mercure. » La condensation se dégage de mes lèvres à chaque nouvelle parole. « Et tu demeureras toujours là ; seulement, ce sera sous d’autres traits. »
Nos esprits sont intelligents ; bien plus que ceux que nous possédons. Ils ne s’éteindront guère plus que les astres au-dessus de nous. Et si un jour, tout vient à basculer, que la Terre est dépossédée de nos consciences comme des nuisibles, seule une déflagration cosmique entachera nos corps célestes. Et Sun ne se laissera pas faire.
«J’aimerais mettre cela derrière nous. Je n’ai pas envie de faire de toi mon ennemi, mon frère, car nous sommes trop peu de notre sorte pour avoir le loisir de nous haïr. Alors dis moi ce que tu souhaites, et je m’assurerai de me racheter. »
La neige a cessé de tomber, laissant place à un ciel bleu-mauve, constellé de lumières lointaines. Pourtant mon enveloppe a la peau hérissée, et son souffle produit dans l’air de petits nuages orphelins. Les autres bipèdes sont en contrebas, pelotonnés dans des cavernes où ils ont allumé du feu en espérant passer la nuit. Moi, silhouette hagarde, peau diaphane, je lutte contre les vents contraires pour grimper au sommet du monde.
Il y a des
Au-dessus de moi, un croissant blanc de mon enveloppe céleste, qui darde de son œil unique de pâles rayons sur ma personne. Cyclope à cataracte, iris blanc, pupille dilatée, la Lune appose sa bienveillance sur les montagnes Rwenzori. Et moi, dans cette peau minuscule, face à la sombre immensité du cosmos au-dessus de moi ; moi, j’ai le mal du pays.
J’avais regardé ma planète avec une fascination simple, heureux d’être son satellite dans nos révolutions parfaites. J’admirais le bleu de ses mers face aux miennes qui sont pleines de vide. Le cycle infini des nuages dans leurs courses contre les vents, les marées sur lesquelles je jouais, guettant le ressac entêtant. Le chaos grondant de la lave, qui perçait la roche millénaire comme une simple feuille d’érable.
Et je sentais sur ma face blême le doux ensoleillement de Sun, sa caresse sur san dernier né.e, la lumière endiguant mes ombres comme dans un jeu de poursuite tendre.
Puis, nous sommes descendus.
Nous sommes descendus et j’ai vu, comme dans un miroir, à travers les globes des primates, les nuages devenir des averses et mon visage las scintiller comme s’il émettait la lumière. Souriante face à ma propre image, j’ai laissé s’étendre l’amour que j’avais pour ma propre gloire, et revêtu des peaux bien lourdes pour désigner les nues aux autres.
Ils regardent, mais ils ne voient pas. Pas encore. J’ai bon espoir que ça viendra.
La voix de mon adelphe ne me fait pas sursauter. Il y a cette connexion si forte que je l’ai senti approcher bien avant que ses pas ne craquent sur la surface rude de la neige. Ma bouche s’étire dans un sourire sans même que je ne me retourne.
«
Il s’avance jusqu’à mon côté, et nous ne nous regardons pas.
Nous sommes séparés par le vide infini de l’espace, autant que par la vacuité profonde de chaque atome qui nous compose. Nous sommes côte à côte, mais nous pourrions être à des années-lumière que nous nous entendrions tout le monde. Car c’est là l’avantage du vide : le son y forme des carillons qui toujours arrivent à leur cible.
Alors je l’écoute, mon aîné, parler des primates qui grandissent et forment des civilisations.
Parler de sa
«
Nos esprits sont intelligents ; bien plus que ceux que nous possédons. Ils ne s’éteindront guère plus que les astres au-dessus de nous. Et si un jour, tout vient à basculer, que la Terre est dépossédée de nos consciences comme des nuisibles, seule une déflagration cosmique entachera nos corps célestes. Et Sun ne se laissera pas faire.
«
- Gabrielle NelsonMEMBRE ◊ RESISTANCE
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Re: Little Fire Birds I / La lune a des étoiles plein les yeux
Dim 12 Fév 2023 - 16:39
19.000 ans avant le retour des dragons
Je ne pourrai jamais être ton ennemie, ma sœur, et encore moins te haïr.
Tristement, je constate que Moon a toujours les yeux sur le ciel. Elle est la seule de notre fratrie à jamais n’avoir connue le vide de la solitude galactique. Elle est jeune, si jeune, elle qui a été créée lors de notre descente collective sur ses étendues vivantes si différentes de l’espace infini. Nombreux sont mes adelphes à lui en tenir rigueur, à la rejeter ou la craindre pour cela. Moi, je m’inquiète pour elle. Elle a la puissance, mais qu’en est-il de la conscience, ou même du bonheur ? Est-ce un vrai cadeau que Sun lui a fait ?
Tu n’as pas à te racheter, juste si tu veux bien m’écouter.
Trouver les mots est étonnamment difficile après tant de temps passé à la chercher. Je sais n’avoir qu’une chance, avant de perdre son intérêt et son attention, avant de perdre une chance de faire du deuxième être le plus puissant de la planète une alliée de l’Humanité.
Certes, je suis là. Mais les portes que je cherchais sont à présent fermées à jamais. Le temps est infini pour nous, oui, mais cela ne veux pas dire pour autant que rien n’a de sens. Tout, sauf nous, est éphémère et brûlant. Tout se crée, tout se perd, tout se transforme au-delà des moindres souvenirs de ceux qui ne partagent pas nos esprits. Une occasion peut tout changer et ne jamais revenir.
La Terre est un éternel émerveillement où tout nihilisme est impossible tant les possibilités sont infinies. Mais nos esprits encyclopédiques ont la possibilité de voir le singulier dans la multitude et je ressens, peut-être plus que les autres, la souffrance de voir chacune de ses singularités s’éteindre sans qu’elles épousent le souvenir immortel de nos mémoires célestes. Les ombres de Moon sont sans doute salvatrices mais pas quand elles ensevelissent rêves et réalités.
Et, si tu ne le fais pas pour moi, pense à ces humains. Pour eux, il n’y a aucun retour en arrière, aucun infini. Nous avons choisi de vivre à leurs côtés, c’est notre responsabilité de faire en sorte que nous ne détruisons pas leurs chances, que nous ne les oublions pas dans nos éternités cosmiques.
Tristement, je constate que Moon a toujours les yeux sur le ciel. Elle est la seule de notre fratrie à jamais n’avoir connue le vide de la solitude galactique. Elle est jeune, si jeune, elle qui a été créée lors de notre descente collective sur ses étendues vivantes si différentes de l’espace infini. Nombreux sont mes adelphes à lui en tenir rigueur, à la rejeter ou la craindre pour cela. Moi, je m’inquiète pour elle. Elle a la puissance, mais qu’en est-il de la conscience, ou même du bonheur ? Est-ce un vrai cadeau que Sun lui a fait ?
Trouver les mots est étonnamment difficile après tant de temps passé à la chercher. Je sais n’avoir qu’une chance, avant de perdre son intérêt et son attention, avant de perdre une chance de faire du deuxième être le plus puissant de la planète une alliée de l’Humanité.
La Terre est un éternel émerveillement où tout nihilisme est impossible tant les possibilités sont infinies. Mais nos esprits encyclopédiques ont la possibilité de voir le singulier dans la multitude et je ressens, peut-être plus que les autres, la souffrance de voir chacune de ses singularités s’éteindre sans qu’elles épousent le souvenir immortel de nos mémoires célestes. Les ombres de Moon sont sans doute salvatrices mais pas quand elles ensevelissent rêves et réalités.
- Hecate NightshadeMEMBRE ◊ PACTE
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Pseudo / Pronoms : Valhdia / elleMessages : 223Âge : 43 ANS (13/04/1979) ☾ 20 000 ans pour le Phénix qu'elle abrite ☾ fin de vingtaine en apparenceNombre de dés : 5 désRésidence : SEATTLE ☾ dans la demeure des Nightshade à Queen AnneProfession : MYSTIQUE ☾ tirage de cartes & magnétisme au Diamond's ApothecaryFaceclaim : Laura HarrierPouvoirs/capacités : MANIPULATION DES OMBRES ☾ pouvoirs des autres phénix : production de flammes, guérison par les larmesCrédits : a-devious-route (ava), self (aes).Disponibilité RP : Enfys, Jupiter, Persephone, Selah, Shoshana, Sun & Mercure, Venus, toi ?Multicomptes : Odalie & Caliban & Sol & Orpheus & Aurore & Nova-Blue & Llyr & Jasper & BoréePoints : 1001Joueur•se
Re: Little Fire Birds I / La lune a des étoiles plein les yeux
Jeu 2 Mar 2023 - 15:49
La lune a des étoiles plein les yeux
Little Fire Birds - Mercure & Moon
Il y a des endroits où la neige ne fâne jamais ; d’autres où elle ne fleurira pas. Mercure est de ces places-là. J’envie sa chaleur dans l’espace, sa puissance tranquille et brûlante ; j’envie sa place aussi près de Sun. Mais je suis heureuse de n’être pas lui, si loin de notre habitat bleu. Dans l’éther de la voûte nocturne, ma silhouette ronde se découpe, blanche. La sienne est un scintillement lointain, une brillance que l’on saisit du bout des cils sans jamais vraiment en être sûr. Mercure est si loin, et si proche.
Je me demande ce qu’il ressentait, lorsqu’il était plongé dans le noir. Quelles étaient ses occupations avant de descendre sur Terre. Mes adelphes parfois me jugent de n’avoir guère connu ce temps ; je sais que lui ne le fait pas.
Comme il dit qu’il ne me hait pas.
Un fin sourire fend mon enveloppe, manifestation de ma joie. Enfin, mes prunelles se détachent de ce corps céleste, là-haut, que je n’incarne plus vraiment. Ils se fixent sur la peau sombre de cet aîné qui me demande de l’écouter.
J’entends sa quête de l’éphémère, j’entends sa fascination sourde pour ces bipèdes apprivoisés. J’entends la voix de la raison et les milliers d’années de plus qu’il a eu pour se construire, grandiose et magnifique, parmi nos bien trop grands adelphes.
«Notre temps est infini. » je répète simplement, songeuse.
Le langage est une curieuse chose. Parmi nos étendues de vide, nos communications résonnent, tonitruantes et implacables, sans que nous n’ayons un seul mot. La lumière, la chaleur, le froid ; autant de caractéristiques qui font de nous ce que nous sommes sans nous affubler d’adjectifs. L’Humanité, ici, toute seule, a érigé des remparts simples pour écarter la solitude. Les mots se dressent face à la tourbe de ce qui pourrait séparer, ils se font outils contre toutes les langues et promesses qu’on peut échanger. Les phrases se déroulent, rubans pourpres sur lesquels chacun s’aventure, trop vacillants pour s’en passer.
Les mots, dans l’enveloppe de Mercure, tombent comme autant de couperets.Infini. Celui-ci m’intrigue. Je n’arrive pas à en saisir le sens, le concept ; je ne ressens qu’un malaise étrange, un vertige qui me prend au cœur.
Une ombre s’étend sur mon cœur.
«Je ne comprends pas, Mercure. » articulent mes lèvres bleuies. « Je ne comprends pas le temps. Je n’arrive pas à comprendre. Le commencement, la fin, le passage … ce sont des notions si abstraites. Eux-mêmes ne s’y questionnent même pas. Ils se contentent de saisir leur existence sans songer au moment où leur corps succombera au gel, sans se souvenir du moment où ils ont quitté le sein de leurs mères. Moi, je me rappelle d’être née par les auspices tendres de Sun, il est vrai ; mais je n’arrive pas à embrasser de l’esprit la pensée certaine que je ne périrai jamais. »
Je me demande parfois ce que mes adelphes viennent faire sur la surface croûteuse de Earth, pourquoi iels ont quitté leurs astres pour marcher indéfiniment. Et je suis sincère avec Mercure ; je ne comprends réellement pas le temps et tout ce qu’il apporte. Les humains semblent être une entité unique dans le progrès le plus perpétuel, tirant chacun leur quête commune vers l’avant et les lendemains.
Mes yeux graves se posent sur mon frère.
«Pourquoi y a-t-il plus d’infini en nous que dans ces instants qu’ils cultivent, de toute la ferveur de leur âme, ignorant qu’ils sont si mortels ? »
Je me demande ce qu’il ressentait, lorsqu’il était plongé dans le noir. Quelles étaient ses occupations avant de descendre sur Terre. Mes adelphes parfois me jugent de n’avoir guère connu ce temps ; je sais que lui ne le fait pas.
Comme il dit qu’il ne me hait pas.
Un fin sourire fend mon enveloppe, manifestation de ma joie. Enfin, mes prunelles se détachent de ce corps céleste, là-haut, que je n’incarne plus vraiment. Ils se fixent sur la peau sombre de cet aîné qui me demande de l’écouter.
J’entends sa quête de l’éphémère, j’entends sa fascination sourde pour ces bipèdes apprivoisés. J’entends la voix de la raison et les milliers d’années de plus qu’il a eu pour se construire, grandiose et magnifique, parmi nos bien trop grands adelphes.
«
Le langage est une curieuse chose. Parmi nos étendues de vide, nos communications résonnent, tonitruantes et implacables, sans que nous n’ayons un seul mot. La lumière, la chaleur, le froid ; autant de caractéristiques qui font de nous ce que nous sommes sans nous affubler d’adjectifs. L’Humanité, ici, toute seule, a érigé des remparts simples pour écarter la solitude. Les mots se dressent face à la tourbe de ce qui pourrait séparer, ils se font outils contre toutes les langues et promesses qu’on peut échanger. Les phrases se déroulent, rubans pourpres sur lesquels chacun s’aventure, trop vacillants pour s’en passer.
Les mots, dans l’enveloppe de Mercure, tombent comme autant de couperets.
Une ombre s’étend sur mon cœur.
«
Je me demande parfois ce que mes adelphes viennent faire sur la surface croûteuse de Earth, pourquoi iels ont quitté leurs astres pour marcher indéfiniment. Et je suis sincère avec Mercure ; je ne comprends réellement pas le temps et tout ce qu’il apporte. Les humains semblent être une entité unique dans le progrès le plus perpétuel, tirant chacun leur quête commune vers l’avant et les lendemains.
Mes yeux graves se posent sur mon frère.
«
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Re: Little Fire Birds I / La lune a des étoiles plein les yeux
Mer 29 Mar 2023 - 18:40
19.000 ans avant le retour des dragons
Mon rire éclate, si léger, au regard de l’immensité des montagnes environnantes, si petit, face aux étendues galactiques qui nous recouvrent. Nous ne serons jamais une famille ordinaire, nous n’aurons jamais même une définition adéquate de cet « ordinaire ». Nos retrouvailles ne peuvent se faire que sous le commandement spectral et mystique de l’infini, sous la tyrannie étrange et étouffante du temps. Chacun de nos éclats de rire ne peut être qu’un pic de chronologie, aussi détaché et tranchant que les falaises sur lesquelles nous nous tenons. Chaque mot que nous nous adressons semble couvert du poids de marbre, comme si nos lèvres étaient les caryatides retenant l’univers dans sa chute. Alors, qu’en réalité, rien n’a de sens. Je pose délicatement le bout de mes doigts à l’interstice des clavicules de l’hôte de Moon.
Écoute ce qu’il y a au plus profond d’elle, tu verras que tu as tort de croire qu’ils ne se questionnent pas. Toute leur existence n’est qu’une course pour échapper à ce temps qui les harcèle et les obsède. Tout leur art est centré sur ce mystère qu’est la tombe, tout leur espoir retenu dans la naissance.
Ça ne m’a pas surpris de voir que les premières œuvres anthropomorphiques représentaient un utérus, et j’étais justement à la recherche d’une de ces genres de peinture quand les pouvoirs de ma sœur m’avaient supprimé d'une existence. Le cercle de la naissance et de la mort étaient la prison de tout mortel.
C’est là tout ce qu’il y a à savoir, petite sœur. Notre seul privilège est d’échapper à leur maître le plus odieux, à leur souverain le plus impérieux. Notre seul pouvoir est d’être plus grand que le temps. Je hausse les épaules. Enfin, ça et les boules de feu, les larmes régénératrices, les ombres dans ton cas… On ne va pas se plaindre.
Je m’assois dans la neige, un sourire éclatant vers Moon.
Mais tu es aussi intelligente que Sun me l’avait toujours dit. Tu l’as bien compris : il n’y a rien de plus infini chez nous que chez eux. Il n’y a rien de plus grand dans nos éternités que dans leurs instants. D’où mes avertissements, douce et blanche lumière de nos nuits. Nous ne pouvons rien gâcher, nous devons faire attention à tout.
Une main sur son épaule, je regarde le soleil, que nous connaissons mieux que quiconque, dans le ciel.Nous devons être exemplaire.
Mon rire éclate, si léger, au regard de l’immensité des montagnes environnantes, si petit, face aux étendues galactiques qui nous recouvrent. Nous ne serons jamais une famille ordinaire, nous n’aurons jamais même une définition adéquate de cet « ordinaire ». Nos retrouvailles ne peuvent se faire que sous le commandement spectral et mystique de l’infini, sous la tyrannie étrange et étouffante du temps. Chacun de nos éclats de rire ne peut être qu’un pic de chronologie, aussi détaché et tranchant que les falaises sur lesquelles nous nous tenons. Chaque mot que nous nous adressons semble couvert du poids de marbre, comme si nos lèvres étaient les caryatides retenant l’univers dans sa chute. Alors, qu’en réalité, rien n’a de sens. Je pose délicatement le bout de mes doigts à l’interstice des clavicules de l’hôte de Moon.
Ça ne m’a pas surpris de voir que les premières œuvres anthropomorphiques représentaient un utérus, et j’étais justement à la recherche d’une de ces genres de peinture quand les pouvoirs de ma sœur m’avaient supprimé d'une existence. Le cercle de la naissance et de la mort étaient la prison de tout mortel.
Je m’assois dans la neige, un sourire éclatant vers Moon.
Une main sur son épaule, je regarde le soleil, que nous connaissons mieux que quiconque, dans le ciel.