Enterrons les rois à l'ombre de Jupiter (&Mercure)

Lorsque Marie-Antoinette d'Autriche, Reine de France depuis son récent mariage avec Louis XIV, découpa d'un geste vif, mais néanmoins élégant, les bords d'une lettre qui lui était adressée, et qu'elle y découvrit un morceau de mercure glissait au sein d'une lettre à la belle écriture cursive. Elle sourit. Ils comprirent tous les deux, d'une même pensée, qui en était le destinataire.
Chèr.e et discrèt.e Mercure, voilà que tu me rends curieux... J'ai grandes hâtes que l'on se revoit.

Car la Reine n'était pas simplement la Reine. Elle était bien plus...
Evidemment Marie-Antoinette était déjà une personne importante en elle-même de part sa naissance dans son pays natale, l'Autriche. De part ces droits royaux sur le pays d'Hongrie, mais aussi impériaux sur celui de la Bohême. Mais mise à part cela, rien ne prédisposé une jeune fille tel qu'elle l'avait pu l'être à atteindre le statut qu'elle occupée aujourd'hui. Beaucoup de bruits à la cour courraient sur la soudaine transformation de la nouvelle reine, qui peu de temps encore avant parler moyennement voir difficilement la langue française. Marie-Antoinette Josèphe Jeanne de Hasbourg-Lorraine avait reçu une éducation essentiellement basé sur le paraitre et les frivolités qui devaient être les centres d'intérêts primordiaux des dames de cours et autres noblesses de l'époque. Était-ce pour restreindre leurs perspectives de pensées ? Avant de se retrouver investit d'un esprit supérieur, elle ne s'était jamais posée la question.
Car en effet le soir même de son mariage, au moment le plus intime du coucher, avant d'être rejointe par son nouveau mari, Marie fut embrassait par les ailes de feu aux couleurs beiges et or de Jupiter avant tout autre chose et devint une femme... Réellement différente.

Ce ne fut bientôt plus de simples bruits de couloirs qui courraient à propos de la Reine, mais tellement plus que cela laissa une marque dans l'histoire de la France. Si Marie était une femme frivole, Jupiter exsudait sa passion par tous les ports de sa peau, tel le foyer brulant dans son âtre d'une chaleur dévorante et passionnante. Les gens brulaient d'amour pour elle et l'or fondait sous la chaleur de ces mains.
Dans l'attente de l'arrivée de Mercure et de son actuel Hôte, ils se contemplèrent au travers de tableaux. Uniquement des autoportrait, bien que certains faisaient preuves de beaucoup trop d'inventivité. La Reine était sublime dans sa robe gainé et brodait d'or sous des motifs de lys à la française avec cette couleur bleu qui caractérisait le pays qu'elle gouvernait et qu'elle aimait comme toutes les possessions qu'elle avait pu avoir au court de sa vie. Elle redressa la tête à l'entente du nom de son invité.

Au plus la jeune femme portant le titre de Baronne de Staël avançait dans sa direction, au plus le sourire sur le visage de Marie-Antoinette se faisait grand. Ils s'agissaient pourtant de leurs premières rencontres pourtant il y avait un lien entre les deux êtres, un lien aux saveurs de nostalgie et de retrouvailles.
La question de la jeune femme l'amuse, Marie manifeste cette amusement en plaçant le revers de sa main contre ces lèvres, laissant à peine échapper le son d'un gloussement. Mais son regard se fixe alors sur son invitée, qu'elle domine légèrement d'une tête et surtout par son attitude royale et son charisme inhérent à sa situation. "-JE suis toujours là. Depuis le temps que tu me connais, tu devrais savoir que j'aime agir de concert avec mes hôtes."

Marie-Antoinette se pencha alors, son regard humain était teinté des pépites d'or de la présence de Jupiter qui flottait dans son regard comme à la surface d'un lac reflétant un ciel d'été. Elle posa ces mains à la fois délicatement, mais vivement, et de manière à ce qu'on ne puisse échapper à son étreinte, sur les deux joue de Germaine de Staël, approchant son regard du sien de manière si proche que le bout de leurs nez pouvaient se toucher.  "-Mais toi, je ne te décèle presque pas dans cette jeune fille. Contrairement à moi, tu as toujours aimé.e te faire ... Plus petit.e." L'étreinte de la reine se relacha aussitôt comme si elle n'avait jamais posée les mains sur Germaine et demanda d'un ton anodin en se détournant. "-Ton long voyage sur la route du savoir se passe bien ? Que me vaut-donc l'objet de ta visite, ravis-moi donc."

Même si il s'agissait de la voix de Marie, c'était bien Jupiter qui parlait à son semblable au travers de ces belles lèvres rosée, et pas une fois le Phénix ne prit la peine de s'adresser à l'être humain qui avait fait une place à Mercure au sein de son corps et de son esprit, puisqu'il n'en avait cure. Il se demandait même si il serait ne serait-ce qu'intéresser par ce que Mercure avait à dire, après tout il aurait très bien pu attendre leur prochaine Conjonction, qui aura lieu dans un peu mois de 60 ans d'après l'alignement des astres à cette époque du monde.
"-Thé ? Petits gateaux ?" demanda Marie Antoinette en s'asseyant sur une magnifique chaise aux motifs floraux, devant une table toute aussi magnifiquement outragé et réhaussé d'or. Elle fit teintée une clochette posé sur cette dernière, et aussi richement décoré d'atours, pour qu'un serviteur s'en vienne faire sa besogne. C'est à dire : la servir elle, et personne d'autres.