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Nous sommes en 2022 Who can say where the road goes || Pershéa 1639275293 La période jouable actuelle va du 30 juin 2022 au 30 septembre 2022 Who can say where the road goes || Pershéa 1050276528
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Sam 28 Jan 2023 - 22:21


lost heart(h)

 
Persephone Fitzgerald  ϟ  Althéa Nightshade .


9 janvier 2021
Seattle, manoir des Nightshade

La porte en bois la toise et l'encourage à renoncer. Elle a presque envie de céder, Persy, de faire demi-tour dans l'allée, le sac cabas pendu au bras. Elle a presque envie de partir, laisser le sac sur le palier et l'abandonner là en courant avant que quelqu'un n'ouvre la porte. Ce serait comme une scène de film, comme celle où les protagonistes découvrent avec stupeur un bébé sur le pas de leur porte. Elle en serait une figurante, ombre anonyme qui lance l'action sans pour autant en faire partie. Oui, elle pourrait le laisser là, ce sac avec quelques babioles qui la rattachent à son passé. A leur passé.

A vrai dire, ce serait bien plus simple. Faire résonner le lourd heurtoir, déposer son paquet au sol, partir sans demander son reste, le cœur allégé d'un fardeau. Mais il y a quelque chose qui la pousse, un élan d'elle ne sait trop quoi, à rester là pour affronter le regard pesant du passé. Percy n'est pas une figurante, elle veut être la tête d'affiche du drame qui se joue aujourd'hui.

La porte en bois la toise et la juge de toute sa hauteur. La vérité, c'est qu'elle vient pour blesser, Persy, pour asséner d'un regard sombre le coup de grâce, l'ultime rejet. Elle a coupé tous ses contacts mais l'envie de le voir est plus forte, juste pour se dire qu'elle a bien fait et qu'elle est beaucoup mieux sans lui, juste pour mettre un dernier clou au cercueil de leur relation. Ils ont déjà rompu, c'est vrai, mais elle brûle du désir toxique de le voir souffrir lui aussi alors qu'elle lui rend ses affaires, un grand sourire plaqué aux lèvres qui hurlera silencieusement : I'm having a great time all by myself.

Sa main droite s'élève, résolue, pour saisir le heurtoir et frapper. Les coups résonnent alors qu'elle rumine sa colère trop accumulée. Elle la cachera sous un sourire, une fois de plus, car c'est sans doute ce qui lui fera le plus mal : la voir bien plus heureuse sans lui. La croire épanouie et intacte, étincelant d'une peinture neuve qui dissimule toutes les fissures. Peu importe au fond si elle ment : elle ne lui doit plus la vérité. Elle ne lui doit plus rien, en fait. S'ils étaient dans un drame romantique, il dévalerait les escaliers, la poursuivrait dans le jardin, les déclarations d'amour chevauchant une musique aux accents épiques. Il y aurait des Je vous aime des J'ai essayé de vous oublier des je vous dois tout des Je ne pourrais vivre sans vous. Mrs Carlson, leur prof d'histoire de 10th grade qui aimait tant ces films à l'eau de rose leur aurait passé des extraits en cours et iels en auraient joué ensuite, sous l'impulsion de Persephone qui aurait revêtu un rôle et emmené lae dragon.ne dans son monde.

Mais ce n'est pas un drame romantique, ni même une tragédie grecque, juste la souffrance trop banale d'un amour qui ne fait pas légende et dont les personnages sont encrés seulement dans des journaux intimes. Ce n'est pas une grande histoire et pourtant pour eux ça l'était et elle s'est bien trop prise au jeu à croire que ça pouvait durer.

La porte en bois s'ouvre soudain et ce n'est plus elle qui la toise. Ce n'est pas cellui qu'elle attendait non plus.

Oh hi, Althea.

La femme qu'elle a pendant longtemps presque considérée comme une mère se tient dans l'embrasure de la porte, l'air vaguement surpris de la voir.

Is Hel at home?

Combien de fois a-t-elle posé cette question, Persephone ? Combien de coups brefs à la porte, de bonjour lancés poliment, de déceptions sur son visage lorsque la réponse était non ? Et combien de sourires aussi, quand Althea lui disait oui, lui ouvrant d'une main la voie vers la maison si familière ?

I've got some stuff he forgot... uh, at my place.

Un coup de menton vers le sac pour illustrer ce dont ael parle.

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Dim 29 Jan 2023 - 20:17
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Who can say why your heart sighsas your love flies? And who can say why your heart cries when your love lies? Who can say when the roads meet? That love might be in your heart? And who can say when the day sleeps if the night keeps all your heart? Night keeps all your heart.


Toujours allongée dans leur lit, Hecate fixe le plafond. Cela fait plusieurs heures qu’Hadès, quittant la chaleur de leurs draps, a déposé ses lèvres tièdes sur le front fiévreux de la brune avant de partir au travail. Elle a entendu la porte claquer une première fois sur un mardi de vacances scolaires, et elle a refermé les yeux. Feyre et Orion sont chacun partis dormir chez un camarade de classe dont elle confond tant les prénoms.
Et Hel … Hel lae perdu.e, lae retrouvé.e, Hel qui rêve et souvent se tait. Hel lui a demandé hier soir s’il pouvait aller voir sa tante, aujourd’hui.
Avec ce sourire attendri des mères qui font bien plus confiance que ne le souffle leur instinct, elle a dit oui. Avec ce sourire triste, aussi, de voir un trop jeune cœur souffrir, la djinn a songé qu’Athéna dessinerait peut-être autre chose que de la tristesse sur l’air morne de son aîné.e.
La porte claque une seconde fois, dans un trop bref éclat de voix pour qu’elle en comprenne la teneur.
Elle est seule dans l’immense domaine.
A fixer le plafond.
Elle la perdue, la mère trop vieille, l’oiseau qui reste dans un nid que tout doucement on délaisse. Si, le plus souvent, elle est triste de voir s’envoler trop loin d’elle les enfants qu’elle a tan chéris, elle ne se plaint toutefois pas d’avoir un peu de temps pour elle.
Le silence enveloppe Hecate comme un allié déconcertant. D’autres qu’elle le trouveraient pesant, anxiogène ou insupportable ; face aux ombres du purgatoire, rien de cela ne pèse bien lourd.
Rulant sur le côté, elle regarde éclore derrière sa fenêtre la froidure d’un matin d’hiver. Dans un demi-sommeil sans rêves, Hecate goûte la douce chaleur d’une journée sans obligations.

Jusqu’à ces trois coups de heurtoir.
Schlak. Schlak. Schlak.
La djinn sursaute et se redresse. Quelle heure est-il ? Le réveil, posé tout près d’elle, lui susurre un 10h37. Trop tôt pour que quiconque revienne. Serait-ce Feyre qui, brouillée avec la copine qui l’héberge, a encore oublié ses clefs ?
Hecate passe une robe de chambre fluide sur sa chemise de nuit en dévalant les escaliers. Dans son élan, la porte d’entrée pivote sans un bruit sur ses gonds, dévoilant un visage connu.

Sourire maternel. « Oh, hello. » qui se fige presque instantanément. « Persy.  »
A-t-elle toujours le droit de l’appeler Persy ? Doit-elle se rabattre sur un prénom complet, signe qu’une rupture amoureuse obligerait à prendre parti ? Le lien si fort qui l’unissait à Hel s’est rompu brusquement ; Persephone renoncera-t-elle à entretenir tous les autres ?
Pendant que ces questions se pressent dans l’esprit confus de Théa, elle marque un temps d’arrêt, figée.
Puis, doucement, elle analyse ce que lui demande la jeune femme.
« Uh, n-no, they’re out. I’m sorry.
Sans savoir réellement pourquoi elle s’excuse, elle dévisage Persy, sur les marches, un vilain carton dans les bras.
« I’m all alone.  » ajoute-t-elle, comme anticipant un jugement qui pourrait venir. « Do you … » a-t-elle le droit de lui dire ça ? « … do you want to come in ? You can drop off Hel’s stuff, and I … I can make some tea.  »
Son regard se fait scrutateur.

Hel l’a perdue.
Elle l’a perdu.e.
Mais est-ce qu’elles, elles se sont perdues ?

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Mar 21 Fév 2023 - 23:00


lost heart(h)

 
Persephone Fitzgerald  ϟ  Althéa Nightshade .


9 janvier 2021
Seattle, manoir des Nightshade

Non. Non, Hel n'est pas là et elle ne sait pas trop si elle se sent soulagée ou pas. Quelque part, c'est mieux que ce soit Althéa parce qu'au fond Percy ne sait pas comment ael aurait réagi face à ellui. Ael a répété des phrases à plusieurs reprises dans sa tête, tâchant de trouver celle qui ferait mouche, qui ferait plus mal que les autres. Est-ce qu'elles seraient sorties, ces répliques soigneusement préparées, si san ex avait été en face d'elle ?

Ex Il l'a pourtant déjà été : dans les loopings incessants de leur relation, il a déjà porté ce nom. Avant d'être de nouveau san zouz, san petit-ami retrouvé.e, avant que les fissures de leur lien ne soient plus que des souvenirs lointains. Jusqu'à ce que ça recommence, comme une danse bien répétée, la chorégraphie de deux corps qui s'enlacent pour se séparer. Elle aurait dû s'habituer, à ces pas bien trop exercés, à cette valse empoisonnée par le destin qui s'amusait. Elle aurait dû s'habituer, Persephone, à l'obscurité des Enfers où iels ne cessaient de retomber. Elle aurait dû s'habituer, alors pourquoi a-t-elle si mal, puisque c'est elle qui l'a quitté.e, puisqu'elle ne s'attendait à rien dans l'espoir de n'être pas déçue de nouveau ? Elle aurait dû s'habituer, pourtant rien ne l'a préparée à cet instant qu'elles vivent là, sur le pas de cette porte qui ouvre sur un royaume où elle n'a plus de trône, enfoui dans les ruines du passé.

I'm all alone. Well, guess what, Althéa? I'm all alone too. I've been all alone my whole life, except for those moments with them, with you, all of you. And now, I'm all alone again and this is kind of your fault, you know? Because they won't let you down, no matter how deep you fall in the pit of your depression. They will always try to catch you, even if it means risking to fall with you. Even if they have to sacrifice their own dreams, their own happiness. So, no, you're not alone, Althéa. At least you still have them. La rancœur se faufile, sournoise, menace de tout empoisonner. Ael le sait bien, que c'est injuste, que ce n'est pas vraiment sa faute, qu'elle fait de son mieux elle aussi, comme Hel mais ça ne suffit pas. Ael ne voulait pas la blâmer, a tenté de lui pardonner, d'être gentille et compréhensive, d'être altruiste et bienveillant. Mais ael n'y arrive plus, Persy. Ael a bien trop pensé à eux et à toutes leurs difficultés, quitte à s'oublier dans l'affaire et annuler ses ressentis. L'égoïsme refoulé remonte et annule toute son empathie.

C'est injuste pour Althéa, oui. Ce n'est pas tout à fait sa faute, certes. Mais c'est injuste pour elle aussi. Et ce n'est pas sa faute non plus. Alors elle plonge dans l'égoïsme, et peu importe si c'est injuste tant que pour elle justice est faite. Elle a failli décliner l'offre, tourner les talons poliment, pour ne pas profaner le lieu où elle n'a plus aucune entrée. Pour leur épargner à elles deux des retrouvailles teintées de gêne. Pourtant, elle accepte, Percy.

Well… yess, uh, only if you want. I don't wanna bother you if you are busy.

Elle accepte, portée par l'envie sournoise d'arpenter ces couloirs connus pour y répandre son parfum, apposer de nouveau sa marque sur son territoire. Pour qu'Althéa lui dise ensuite, à ellui, qu'elle est revenue, qu'elle a même pris une tasse du thé qu'elle aimait tant goûter, qu'elle a fait de nouveau comme chez elle. Dans son orgueil, elle veut l'atteindre, celui avec qui elle a coupé les ponts, pour lui interdire tout oubli tant qu'elle n'a pas tourné la page. Et peut-être qu'elle accepte aussi pour entendre des mots d'excuse, de la part d'une mère débordée qui n'a pas su faire en sorte que Hel puisse avoir une vie à lui. Les pardons n'effaceront rien, n'apaiseront pas l'amertume ; ce sera une minuscule victoire qu'elle ne savourera même pas. Elle a perdu la guerre, déjà. Et elle parcourt le champ de bataille qui fait remonter les flashback, pour atterrir dans la cuisine où elle s'assoit sans y penser sur la chaise qu'elle prenait chaque fois. Hel s'asseyait à côté d'elle et lui lançait des regards tendres pendant qu'Althéa leur parlait. Mais aujourd'hui, iel n'est pas là et il n'y a qu'elles dans cette scène familière à l'atmosphère lourde de tensions. Dans les mots qu'elles ne se disent pas, il y a des questions en suspens, la nostalgie des anciens temps et l'appréhension du présent.

Do you still have this jasmine and lotus white tea of yours?

Elle lance, pour couper le silence qui menace de les étouffer. Dans un instant bien trop fugace, elle a presque la sensation que rien n'a changé finalement. Comme si le pont qui les reliait ne s'était jamais écroulé, comme si le poids de cette rupture ne pesait pas sur leur relation. Peut-être qu'elles auraient pu se lier tant bien que mal parmi les ruines si sa rancœur pour lae dragon.ne ne débordait pas sur les autres, cette famille devenue sienne au fil des années partagées. Cette famille qu'elle a perdue, le jour où elle a perdu Hel.

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Mer 22 Fév 2023 - 19:22
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I don't wanna bother you if you are busy.
Oh, Persy, honey, I’m never busy. a-t-elle envie de rétorquer. Peut-être qu’elle aurait l’air moins pitoyable, si elle était occupée. Peut-être que, si elle était occupée, elle n’aurait pas cette impression que chaque lever est un calvaire, que chaque matin le poids du monde vient lui comprimer la poitrine. Peut-être que, si elle était occupée, elle serait une maman normale, elle serait une épouse normale, elle serait quelqu’un de normal capable de se lever le matin et d’encaisser toutes ses journées. Mais peut-être que, si elle était occupée, personne n’aurait répondu à la jeune personne qui se tient bien droite devant elle, le menton levé dans une expression indéchiffrable.
« You’re not bothering anyone, dear. » qu’elle répond à la place, la djinn, parce qu’elle voudrait lui faire comprendre qu’elle est encore bienvenue ici. Que ce n’est pas parce qu’entre Hel et lui tout s’est terminé une fois de plus que la porte est fermée, maintenant, bien au contraire.
Alors qu’elle se dérobe pour laisser passer Persephone, elle se rend compte que son sourire lui fait mal aux joues, et ses idées mal dans le crâne.

« O-of course I do. I know it’s your favorite. »
Un minuscule fait quotidien qui s’ajoute à la montagne de connaissances inutiles qu’elle a amassées sur ael. Hecate sait quel jour est l’anniversaire de Persephone, elle connaît ses études, le nom de ses camarades de classe, elle s’intéresse aux associations dans laquelle lae brun.e est engagé.e. Elle sait qu’il ne faut pas cuisiner d’endives lorsque Persy est invitée, qu’une odeur de lilas trop forte le fait souvent éternuer, et elle a même tenté de retenir lorsque la petite amie de son fils tentait de lui expliquer ses histoires de forum RP. Elle se souvient encore du premier repas qu’ael a passé avec eux, des représentations de danse auxquelles la famille assistait, et de tout l’amour qu’elle donnait pour ne pas que l’adolescent.e en manque dans sa propre famille.
Car, malgré tout ce qu’on peut lui dire, Hecate fait toujours de son mieux pour être la meilleure mère possible, et récupérer au passage les oiseaux tombés d’autres nids.
A quoi ça va bien lui servir, maintenant ?
Même si elle garde le thé blanc en stock, la réserve ne descendra presque pas. Elle ne se sent plus légitime à poser des questions sur Vi et sur Oleander, à proposer un moment où elles danseraient dans le salon, bientôt rejointes par toute l’adelphité dans une chaotique harmonie.
Toute cette somme de connaissances, elle ne peut pas les remiser dans un carton et les rendre à Persy. Alors, elle s’en fera la gardienne.

Dans la cuisine au carrelage sombre, bientôt la bouilloire siffle, et deux tasses fumantes s’aventurent sur le plan de travail marbré. Désormais, entre elles, il ne demeure qu’un lourd silence et l’odeur parfumée du thé. La présence d’Hel est presque palpable, un fantôme aux contours indistincts qui s’accroche entre leurs silhouettes.
Hecate aimerait lae chasser, car le visage de Persephone est marqué par le même chagrin et qu’elle voudrait bien s’élancer pour l’effacer quelques instants. Pour autant, elle reste immobile, à l’affut du moindre interstice dans lequel glisser sa tendresse.
« You know … »
L’immortelle n’a aucune idée d’où elle s’en va avec cette phrase.
Qu’est-ce qu’elle cherche à prouver, exactement ? Elle ne va pas racheter les actes de son aîné, d’autant qu’elle se doute quelque peu que c’est toujours la même histoire, qu’elle a beau avoir répété à Hel mille fois de ne pas s’en faire, iel voudra toujours s’impliquer dans cette famille en lambeaux clairs. La décision a été prise, la sentence est tombée, le couperet asséné sans ménagement sur des amours déjà en sursis.
« I-I … I want you to know that y-you can still talk to me. I know t-that it probably means nothing, and … you must have plenty other people to go to. » Elle s’embourbe dans ce qu’elle voulait dire. « Still, I think it’s important y-you know. Hel might be my child, but I d-don’t want to take any side in … this. »
Elle ne pose pas le mot rupture car ça lui semble trop violent. Comment admettre pour elle-même qu’Hel & Persephone sont brisé.e.s ? Non.

Hecate ne s’engage pas à être impartiale, pas à être la meilleure du monde. Elle peut juste promettre d’être là, et quoi qu’il se passe dans leurs vies, Persy en fera toujours partie. Elle a passé bien trop de temps à se cacher derrière sa peine pour se couper de ses enfants.
Même si la peine est toujours là, elle refera différemment.

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Mar 25 Juil 2023 - 18:24


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You can still talk to me. Des réponses acides lui viennent en bouche mais Persephone les ravale avant qu'elles ne puissent abîmer la peau et le cœur d'Althéa, laissant des marques laides sur le bois de la table. Oh yeah, let's talk Théa. Are you sure you can take it though, or do you need your oldest child to be there and prevent you from falling even deeper in the shadows of your depression? Elle les chasse d'un hochement de tête sur lequel elle plaque un petit sourire triste qu'elle n'a pas vraiment besoin de feindre. Non, la tristesse est bien là, sous les volutes de rage qui menacent de l'étouffer.

I don't wanna talk
About things we've gone through
Though it's hurting me
Now it's history

You must have plenty of people to go to. Elle a presque envie de répondre que non, Percy, que son confident c'était Hel et sa famille de cœur les Nightshade, que maintenant elle n'a plus personne et qu'elle s'en contentera bien. Mais elle sait pertinemment que c'est faux. Elle a Ophelia et sa présence inconditionnelle qu'elle aurait tant aimé trouver chez Hel. Elle a Enfys et ses propositions de vengeance lancées sur un ton nonchalant qui ne manquent pas de la faire rire. Elle a ses ami.e.s de l'AESDMG qui lui changent les idées à coup de pancartes anti-patriarcat. Elle est loin d'être seule, Persephone. Alors pourquoi le creux dans sa poitrine est-il plus profond que jamais ?

Building me a home
Thinking I'd be strong there
But I was a fool
Playing by the rules

I don't want to take any side in this.
But you already did, Althéa. You're the reason this happened.

But you… you are their mother, I mean. I don't wanna steal Hel's family… and I don't think it would be comfortable for any of us, for me to come and talk to you as if nothing had changed. It's better this way, for everyone.

Mieux pour elleux, pas pour elle. Dans les larmes qui s'amoncellent dangereusement au bord de ses cils, il y a toute l'injustice qu'elle essaie de ne pas hurler. C'est elle qui a arrêté le jeu, elle qui a fait tomber les cartes, les faux-semblants et les espoirs. Mais c'est elle qui a perdu le plus, raflant la mise de la misère amoureuse, laissant derrière amant.e, confident.e, adelphes et mère de cœur, abandonnant les thés blancs au jasmin, les danses de la joie qui paraissaient sans fin, les rab de lasagnes végétariennes, les étreintes qui étouffaient sa peine.

The winner takes it all
The loser has to fall
It's simple and it's plain
Why should I complain?

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Sam 2 Sep 2023 - 12:04
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Their mother.
Oui, elle est sa mère, beaucoup moins qu’elle aurait voulu l’être, mais beaucoup plus qu’iel ne peut le nier. Elle en a eu, des journées noires, à penser à son rôle là-dedans, dans cette famille décomposée dont le nom est devenu une malédiction. Hadès parti, souvent, trop loin, ramener la vie des enfers que sa belle-mère leur a laissés. Feyre en colère, à contester, à ne pas écouter ni croire, à leur faire du mal toutes les deux dans son envie de tout briser. Orion, perdu, lointain, qui leur glisse entre les phalanges tandis qu’il découche plus souvent et que, derrière ses prunelles sombres, se cache un tout petit garçon.
Et Hel.
Hel qui, dès tout petit, a tenté de contenter tout le monde. Pas de bruit, pas de vague, seulement cette présence inconditionnelle, ce besoin d’être là pour chacun. Iel a grandi vite, san aîné.e, il est devenu adulte d’un bond lorsqu’Adriel a été pris. Pas de temps pour l’adolescence et les émois qu’elle apportait. Atlas aux épaules malmenées, iel a enduré plus que les autres, beaucoup plus que sa mère ne l’aurait voulu. Iel a pris le relais lorsqu’elle n’était capable de rien, iel est le ciment qui les lie ensemble, le nœud qui les empêche de s’éloigner du quai, la quille qui les maintient à flot.
Iel est l’Atlas de cette famille dont iel devrait n’être qu’un enfant.

Hecate tend un sourire désolé à son invité.e, les mains en coupe autour de sa tasse. Les effluves de jasmin dansent entre elles comme des volutes de souvenirs. Persephone a pris la décision pour elles deux. Elle qui ne se souvient pas d’une époque sans les constellations de rire de la jeune humaine va devoir apprendre à vivre sans. Bien sûr, elle n’est pas légitime à s’approprier la douleur de son enfant ; pour autant, elle se dit que pour elle aussi, cette relation était précieuse.
Tandis que les perles d’eau claire menacent de rouler depuis les cils de Persephone, la djinn pose une main délicate sur son avant-bras. Sa paume, réchauffée par le contact de la céramique, semble infuser une chaleur franche contre la peau de la jeune femme. »
« Honey, you don’t have to be strong and reasonable right now. I know it sucks. » Elle l’a bien vu, les fois d’avant. « I-I’m not saying we can just act like nothing happened. All I’m saying is that you’ll always be welcome here, no matter what. You don’t have to push us all away. »
Son sourire est faible, peu convaincu. Hecate sait bien qu’il est injuste de se reposer, elle, sur une jeune femme de la moitié de son âge. Ce n’est pas sa responsabilité. Pourtant, la djinn est frileuse avec les changements ; voir sortir de leurs quotidiens une personne aussi importante que Persy, c’est comme dire adieu à un pan de la jeunesse qu’elle n’a pas eue. Elle n’est pas sûre d’être prête à ça.
Son visage se rembrunit.
« I-I mean, unless you need to. I’d understand. » La voix tendre et douce de la djinn se brise sur ce derniers mots. Bien sûr que oui, qu’elle comprendrait, mais ça ne lui ferait pas plaisir. « Just know that you matter to us, to all of us, with or without them. »

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