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Dim 29 Jan 2023 - 16:01
Le ciel est noir.
Ni lune.
Ni étoiles.
Noir d’encre, noir futur, noir visions. Un velours tendu au-dessus de la scène.

Eclair.

Un homme sur les planches, le visage assombri, le bras tendu. Vert, vert, vert. Tu regardes alors qu’il serre les doigts, lève la main vers les cieux. Vert, vert, vert. De l’arsenic mélancolique le long du bras qui goutte, goutte, goutte au sol.
Craquements de vieux parquet.
Crissements de roues qui tournent. Lentement.

Eclair.

Il a ce qu’il reste de Méduse dans la main, terrible Persée qu’il est, les serpents enroulés entre les doigts, mordu en échange de sa cruauté.
Noir, noir, noir. Le ciel.
Ses veines.
La mort en retour, comme une malédiction, comme la justice.
Tu découvres tes crocs.

Eclair.

Il s’approche, pénitent, la tête couverte. Il s’agenouille, vert dans une main, noir dans l’autre. Il lève le visage, et tu croises son regard. Tu vois Juliette, morte pour si peu, morte pour rien. Tu vois la fin des familles.
Il y a des piliers qui tombent, des flammes et des hurlements d’agonie dans ses yeux. Des trompettes, des trompettes qui saturent l’air. Terribles. A en hurler.

Les rideaux s’ouvrent.
Le fleuve. A perte de vue.
L’air crépite. Tu peux la goûter, l’odeur d’ozone, la lourdeur de la pluie.

Tu sais.

Tu sais.

Ô Juliette, en prière devant toi, suppliant une pitié que tu ne peux offrir.

Ô Juliette, qui viendra à toi.

Eclair.

- - -

Elle s’est réveillée au plus profond de la nuit dans un calme sans paix.
Elle a enfilé ses vêtements en prenant tout son temps, choisissant son bel ensemble gris en coton doux, ses chaussures préférées, sa veste en laine blanche. Elle a rédigé un mot laissé sur la table de la cuisine, a nourri le chien.
Et lorsque le premier coup de tonnerre a retenti au-dessus de la ville, elle est sortie.

Tout le long du chemin elle a marché, certaine qu’elle n’a pas à se presser. Il la rejoindra lorsque ce sera le bon moment.
Il pleut lorsqu’elle rejoint enfin les quais, choisissant une des longues avancées jetées au-dessus de l’eau paresseuse pour attendre. Le bruit de l’orage est étouffé par le clapotement eau-sur-eau, confortable comme une couverture lestée. Peu importent ses cheveux qui lui coulent sur le visage : Cass se refuse à remonter sa capuche. Ce ne serait pas poli. Ce serait aussi inutile avec ce déluge.
Elle est patiente. Mains dans ses poches, le regard posé sur le fleuve mais l'attention concentrée derrière elle, elle attend.
Juliette viendra.
Elle le sait.
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Mer 1 Fév 2023 - 0:33





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Le plafond de ma chambre me semblait, jour après jour, de plus en plus inhospitalier.

Chaque jour, je plissais les yeux et voyait des failles apparaître. Au début, c’était de petites fissures, rien de plus. Progressivement, il grinçait de cette drôle de façon. Il couinait, en petit rat. D’abord, j’ai pensé à des infiltrations d’eau. De la matière inadaptée, qui s’était fichue dans les maigres intersessions du parquet d’en haut. De cette façon, l’agressivité de mon plafond venait des autres. Les voisins étaient les responsables de cette étrange transformation de relation. J’ai pensé mener l’enquête. Leurs escaliers n’étaient pas long, et quelques foulées me séparait de la vérité. Un peu peureux, surtout tremblant, l’idée a été abandonnée aussi vite qu’elle a été imaginé. Mes voisins auraient tiré une tête déconfite, et auraient ris, peut-être.
Pourtant, je n’aurai pas trouvé ça drôle. Mon plafond tirait la gueule depuis quelques jours. C’était une affaire importante. J’étais devenu cultivateur de broutilles au pays des grandes personnes. Les sourcils froncés, je continuais à fixer les moindres détails, l’arabesque qui attirait mon regard chaque matin. Elle aussi, elle m’avait abandonné. Elle semblait plus sombre depuis quelques mois.

Le plafond de ma chambre s’abattait comme un ciel orageux depuis quelques jours.

Je n’osais en parler à personne. C’était un problème tristement banal, curieusement singulier, mais définitivement oubliable. Personne n’appelait quiconque pour un plafond hostile. Le menuisier me rirait au nez. Nova-Blue le regarderait et dirait d’une voix fluide que tout allait bien. C’était normal. Tout devait bien aller. Nova-Blue ne connaissait pas le mensonge, et je pincerai mon sourire jusqu’à l’étendre, espérant le vider de ses doutes. Ce n’est pas agréable d’être le premier à constater un soucis. Je passerai pour un fou, un étrange jeune homme, le genre à se fixer sur des détails pour ne pas regarder l’ensemble. Pourtant, à observer la construction du plafond, plein de soucis me sautent aux yeux.

Le plafond de ma chambre est devenu sombre, tordu, laid, menaçant.
Et ce, depuis le 29 janvier 2022.

J’ai fini par m’interroger. Il avait peut-être été toujours comme ça. Mes rétines étaient trop éblouies pour le voir, et désormais, il me sautait au visage chaque matin pour une bête féroce. Je déglutis, parce que la réponse ne me convient pas. Il fallait trouver une réponse, une solution. J’ai sondé toutes les surfaces, des tas d’avis, jusqu’à établir un plan.
On m’avait conseillé les Cerbères.
J’ai découvert dès lors que j’étais déjà en Enfers depuis très longtemps, et que ça expliquait au final plus de choses que je ne l’espérais. Pourtant, j’ai pas de lyre, et je crains que mon Eurydice ne me suive pas au sortir de l’Enfer. Elle y resterait peut-être, puisque là était sa demeure. Pourtant, j’avais aucune envie d’y rester.

Mais aujourd’hui, j’étais prêt à y aller. Les fondations de ma maison s’écroulait, et il fallait agir au plus vite.

La rumeur était claire et limpide : ils auraient chacun des pouvoirs différents. Il y en avait trois. Des visions, pouvoir être partout, et la mémoire. Le concept m’effrayait. Je pouvais côtoyer des personnes et n’être qu’un épisode parmi tant d’autre de leur vie. Si avant, l’idée me paraissait terrifiante, elle l’était d’autant plus quand je me figurai que je pouvais littéralement être une scène anecdotique parmi d’autres scènes se déroulant au même moment. Je devenais fourmi sociale, rature sur le coin d’une feuille.

En définitive, pas grand-chose à part un type qui tentait de comprendre son plafond.

De contact en contact, des lèvres m’avait fait glissé des dizaines de numéros. Les échanges avaient été stellaires, et certainement que je m’étais grillé notoirement auprès de quelques spécialistes du cinéma. Il paraissait qu’il y en avait, dans ce milieu-là. En tout cas, la rumeur me disait de regarder les cahiers de recensement, mais j’avais peur de croiser des noms connus. Les listes devenaient des phobies par anticipation, et un simple message avait suffit.

Nous allions nous rencontrer. C’était une certitude. J’aurai pu être n’importe qui, un type louche, un tueur, un gars désespéré, un amoureux transis, un inconnu avec une demande étrange.
J’étais tout à la fois, et pourtant, aucune étiquette ne semblait plausible. Le soucis était bien plus grand.

J’étais un gars perdu qui souhaitait réparer et comprendre son plafond
Quand je suis parti ce soir-là, les murs ont commencé à paraître tordus et flous. Il fallait trouver une solution, et j’avais établi un plan en plusieurs étapes.

« Cass ? »

Il pleuvait, ce soir-là. Le quai semblait déborder de tout part, et quelque part, je le comprenais. Quelques péniches passaient par-ci par-là, transportant quelques touristes sur des courtes croisières. Les lumières des restaurants semblaient aveuglantes, et les terrasses se rentraient progressivement sous les huées précipitées des employés paniqués.
Nouvel éclair.
Cass serait ma solution.

« Il paraît que vous pouvez m’aider. »

J’ose pas formuler la demande. Elle semble absurde, stupide. Il faudrait justifier, et j’ai pas d’excuses plausibles. Je pourrai lui dire que c’était important. Elle ne me croirait pas. Sûrement pas.

« J’ai appris des choses qu’il ne fallait pas. »

Et depuis, mon cerveau déborde, comme ce putain de quai. Il attend que se calme la tempête, que s’en aille la marée pour pouvoir réfléchir paisiblement. Pourtant, rien ne se passe. Ni l’apaisement, ni la logique ne revient. Il y a désespérément des fissures dans mon plafond, mais aussi chez moi, et aussi chez elle, et depuis, tout le monde semble au bord de la collapse.

« Et il paraît que les personnes comme vous peuvent faire un truc contre ça. »

A défaut de savoir mieux le formuler, je resterai suffisamment vague. J’ignore si elle comprendra. J’espère au fond que les monstres sont doués d’intelligence. Elle pourrait se transformer en loup géant et me bouffer tout cru. J’aurai été un mauvais Orphée, et je hocherai la tête en acceptant. Ouvrant mécaniquement un parapluie, je m’appuie sur le petit rebord près d’elle.

Nous voici protégés de la pluie, et à ce moment précis, j’aimerai pouvoir lui offrir plus qu’un parapluie qui risque de prendre la foudre.   


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Sam 11 Mar 2023 - 17:19
D’une volte rapide, elle se retourne vers les bruits de pas dans son dos.
Juliette est roux. Un orange détrempé, lavé, qui coule de ses cheveux à ses joues. Orange danger. Orange défait.

En effet.

Elle est Cass. Quant à savoir si elle peut l’aider, elle n’en est pas si sûre. Une de ses épaules se soulève, fataliste, et elle laisse ce problème en suspens entre eux.
Il n’a pas l’air si terrible, cet amant maudit aux mains couvertes de poison, mais elle s’en méfie comme de la peste. Elle n’a pas vécu si longtemps sans savoir écouter ses rêves, sans être prête à tout face à chacun. Il n’y a pas que les matadors aux gros muscles et aux pouvoirs extravagants qui peuvent mettre fin à sa vie : même les petits hommes savent tuer.
Elle l’observe donc, précautionneuse, s’assurant qu’il ne traverse pas la ligne imaginaire qu’elle a tracée entre eux.

Il le fait. Bien sûr. Il vient se poser contre la rambarde du quai, si près d’elle qu’elle pourrait sentir la chaleur de son corps s’il ne pleuvait pas autant, si l’air n’était pas si refroidi par l’eau et les mots qu’il n’ose pas prononcer, et Cass le laisse faire.
Il ne pleut plus sur sa tête mais au bout de son nez, les gouttes continuent de tomber. Dans sa nuque coule une rivière qui prend source dans ses cheveux mais elle ne frissonne pas. Il faut avoir les muscles détendus pour le faire.

Les personnes comme moi peuvent faire beaucoup de choses.

C’est une danse autour du pot, le tango des non-dits, un pas en avant l’autre en arrière, et elle en sourit, le visage penché vers le sol. Toute sa vie, elle a été si mauvaise à ce jeu. Elle n’y est pas meilleure cette nuit.

Une bonne concussion règle beaucoup de choses, se permet-elle de plaisanter. Une bonne discussion aussi.

N’est-ce pas, Juliette ? N’éviterais-tu pas la tragédie qui déjà s’écrit si tu voulais juste parler, sans secrets dans les ombres de tes mots ? La tête de Cass se redresse et elle la penche à quarante degrés sur le côté, trop semblable à un animal pour que ce ne soit pas comique.

Qui est l’heureux déclencheur de tout ça ?

Elle voudrait poser tant de questions, quelles choses, comment l’as-tu appris, qui est Méduse, où est le poison, et les roues pourquoi tournent-elles et, et, et… Et aucun mot ne sort du précautionneux Cerbère, tout reste bien au chaud sous sa langue. Rien ne presse -et il ne résisterait pas à la pression, le garçon au parapluie. Ce ne serait alors pas des serpents qu’il aurait dans les mains, leur sang sur les doigts : ce serait un molosse, elle en est persuadée.

A qui dois-je faire un truc ? A toi, ou à lui ?

Ou elle ou eux ou peu importe. Ce n’est pas important. Voilà ce qui l'est :

Pourquoi moi ?

Oui, pourquoi celle qui rêve ? Que peut-elle lui apporter qu’il ne sait pas déjà, tout au fond de lui ?
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Ven 24 Mar 2023 - 18:33





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La Nouvelle-Orléans semble plus calme qu’à l’époque. Penchés sur notre rambarde, la Pythie a des airs de danger. Elle plaisante, se questionne, interroge. Elle semble dégager cette aise que je lui envie dans cette situation. De mon côté, mes lèvres sont pincées, comme pour s’empêcher de parler. Que lui dire, à part que ce n’est pas ma curiosité qui me pousse ici, mais l’envie d’arrêter de penser et de cesser de rechercher la vérité ? Est-ce que c’était sa mission à elle, de rendre l’ignorance aux ignorants ? Toute ma vie, j’avais été confortable dans mes croyances, chancelant sur les hauts faits. Plus que tout, c’était avec détermination que j’avais crée mes vérités, et le fait d’être confronté au monde et à ses règles était terrifiant. Les gens avaient changé.
Les gens avaient changé, oui, assurément. J’avais changé, aussi. Il y a de ça quelques mois, mon sécateur se serait planqué dans mon sac, prêt à sauter à la gorge de la cerbère. Aujourd’hui, sa proximité m’effraie mais me confronte. Elle était capable de grandes choses, et telle était son horreur et mon bonheur.

« J’en doute pas. » je dis, amer.

Ambrose aussi, il aurait aimé faire de grandes choses. Tout ce qu’il avait appris à faire, c’était fermer les yeux comme un enfant, et croire aux grands mythes.
J’avais été religieux pour avoir une directive, des métaphores à suivre, un pasteur à écouter. J’avais été chasseur pour avoir une conduite, des ordres à avaler, des chefs à admirer. Je croyais en Dieu pour avoir son espoir, ses craintes et croire en mon Humanité tout aussi sacré que tout le reste.
Aujourd’hui, j’en viens à croire dans des diseuses de bonne aventure. J’étais cynique. J’admettais croire en ses bienfaits tout en espérant qu’elle se loupe un peu, la cerbère. Qu’elle tente de claquer des doigts sur mon oubli, me réveiller demain avec l’amertume d’avoir encore ces sales souvenirs, mais confortable dans la certitude qu’il restait encore un peu d’espoir dans leur profonde inutilité.

« Faut pas lui faire du mal à elle. » je dis en corrigeant le tir. « Elle a rien fait, je vous assure. »

Ambrose aurait aimé y croire, quand il s’entendait dire qu’il n’avait pas d’amertume, ni de rancœur en pensant à sa propre existence à elle.
Il avait été amoureux pour sourire un peu le matin et enlacer autre chose que des oreillers bien rembourrés. Il avait été un amant pour cultiver des roses au creux de ses falaises. Il avait été bienheureux quand elle avait tenu sa main pour lui promettre monts et merveilles. Désormais, c’était sûr de lui qu’il se jetait seul au sommet de leur falaise.
C’était bien le prix à payer, pour avoir gravi tant de sommets heureux et cru tant au bleu de son ciel.

« Il est tard, et vous êtes venue. Je pense que c’est une bonne justification de pourquoi vous. »

Cass était là. Elle avait recueilli mon appel avec le plus grand sérieux. J’espérais la protéger un peu avec mon parapluie, tandis que les bateaux continuaient au loin à décrire des destinations agréables. Je me demandais si partir à Bora Bora nous permettraient d’écrire suffisamment de jolis souvenirs sur des vérités horribles, si j’arriverais à oublier sa nature entre quelques plages et quelques brûlures du sable trop chaud. Que dalle. Elle viendrait me dire qu’elle était un peu serpent, et qu’elle appréciait la chaleur pour ça. Elle dirait qu’elle adorait lézarder, sinon, et de sa bouche, l’innocence prendrait des valeurs de provocation dans mon crâne. Nous avions franchi la ligne, et tendu au dessus, j’essayais de marcher dans le creux de ses pas de gymnaste.

« Il y a la personne que je préfère au monde qui m’a dit quelque chose d’horrible. Et depuis, je lui en veux. Plutôt, j’arrive pas à m’dire que ça va bien s’finir. Je retourne le truc dans ma tête, en boucle, pour ça que je suis là ce soir. La nuit, je commence à m’en cogner, parce que je sais qu’elle est là, et que c’est creuser un peu plus que de la voir. » je renifle, et je préfère me dire que c’est la pluie cette connasse qui me fout un sale rhume de chien. « Et je pense pas qu’une discussion, ça va aider à quoique ce soit. »

Je souris, sarcastique. Mon manteau se trempe progressivement sous la pluie, et alors que je devrais l’imaginer seule dans des draps froids, je préfère imaginer toute la difficulté que j’aurai demain à justifier les gouttes sur le sol. Mon plafond deviendra de plus en plus distordu, et mon plancher suivra. Je peinerai à marcher dessus sans me casser la gueule sur sa table basse, et j’aurai du mal à lui mentir quand je plaiderai le simple accident.
Nova-Blue me faisait autrefois tourner la tête. C’était toujours douloureusement le cas.

« Ou sinon, c’est elle qui viendra à son tour. »
je dis en soufflant du nez, mon abdomen étant secoué d’un bref rire. « Et on dit que vous êtes capable de supprimer les souvenirs. Alors, je suis là, devant vous. Je sais que ça a l’air con, cette histoire, que vous avez peut-être un milliard d’autres trucs à faire avant d’aider les petits humains qui se sont foutus dans des histoires à la con, qui ont des petites peines de coeur. Je sais que mon cas, il est pas unique, et que des gars comme moi, qui se sont fait trompés ou à qui on a menti, y en a à la pelle dans toute la Nouvelle Orléans. Faut dire, vous avez de belles plages, ça doit peut-être jouer. » j’ose plaisanter, honteux. « Mais là, je viens vous dire que je suis sûr, en tout cas moi j’y crois, que mon cas, il est important. »

Mon parapluie m’assomme, la pluie également, mes paroles aussi. Je me laisse retomber sur la rambarde, les yeux sur le fleuve qui tardera pas à déborder demain, puis les jours qui suivent.

« J'ai pas un peu raison ? C'est pas un peu vrai, hein ? »    


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Dim 23 Avr 2023 - 17:09
Il ne faut pas lui faire de mal et Cass rit, un horrible son, cruel et cynique. Vraiment ? Essaie-t-il de faire mentir ses rêves ou est-il à ce point aveugle à ce qu’il devient ? Quelle est la meilleure réponse à cette question ?
C’est un piège : il n’y en a pas.
Et elle rit, elle rit, de tout ce qu’elle sait et de toute la méfiance qu’elle renferme en elle, et la pluie ne parvient pas à couvrir son hilarité malvenue.

Oh, vraiment ?

Parfois, elle voudrait pouvoir toucher quelqu’un et transmettre tout ce qu’elle voit. Elle aimerait partager le fardeau de la Cassandre, les songes qui se réalisent et ceux qu’elle parvient à empêcher, juste pour être un peu moins seule dans ce monde. Même les autres Cerbères, ceux comme elle, ne peuvent pas comprendre. Ils ont leurs propres manières et elle a la sienne et parfois, et ce soir, elle voudrait pouvoir attraper le bras de Juliette, le serrer, lui faire voir.
Le ciel noir.
Le poison vert.
Les crocs blancs.
Peut-être qu’elle est venue pour ça.

Peut-être qu’elle n’est là que pour recueillir sa confession, figure blanche et silencieuse dans la nuit qui leur tombe dessus, une pierre tombale qui ne répond pas pendant très longtemps. Chaque petit morceau de leur histoire elle le prend, elle le tord, elle l’accole à une image ou une autre pour parvenir à comprendre, juste un peu, pourquoi il faut tant se méfier du pathétique petit homme roux.
Ce n’est même pas elle qu’il cherche mais s’il l’a trouvée, c’est qu’un de ses propres Amours est en sécurité. C’est cette réalisation qui la fait sourire secrètement. Un poids qui s’enlève de ses épaules et qui tombe dans le Mississippi derrière eux, un plouf énorme -ou étais-ce un poisson.

Pendant mille et mille ans, nous avons aidé les simples humains.

Ce n’est pas une leçon d’histoire. Pas vraiment. Et c’en est une, une manière d’offrir un petit bout de la flamme des Enfers à l’humanité à qui on l’a toujours cachée.

Il y a dans nos cimetières tellement de tombes de ceux qui sont morts pour sauver des amoureux, pour recoller les morceaux d’une famille, pour offrir des rêves sans cauchemars à des personnes comme toi que je ne pourrais jamais toutes les compter. Tout le monde est important.

Et elle le croit si fort, si profondément, à cette mission altruiste… Protéger la séparation entre les mondes c’est protéger chaque âme qui vit. Tant pis si leur dieu a oublié, lui, leur véritable but : elle n’est pas comme lui. Elle est meilleure qu’Hadès.

Ca ne va pas bien se finir.

Le regard de Cass se perd à l’horizon. Il ne tardera pas à brûler si rien n’est fait. Elle le sait. Elle l’a vu.

Même si tu l'oublies ce soir, demain tu l’apprendras de nouveau. Ou dans un mois. Un an. Qu’est-ce que tu feras à ce moment ? Tu viendras encore me voir, me demander la même chose ? Dix, vingt fois ? Jusqu’à ce que tu oublies qu’elle est innocente et qu’il ne faut pas lui faire de mal ?

Elle se penche vers lui, Pythie cruelle, liseuse des coeurs et des âmes qui oublie un instant d’être méfiante.

Tu fuis et quoi que je fasse, tu finiras acculé. A quoi te servirait ma clémence ?

A prolonger l’agonie ? La belle affaire !
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Lun 24 Avr 2023 - 15:52





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« Mais … Ce serait quoi, le problème ? »

Les sourcils formant un arc vers l’intérieur, elle me décrit un schéma idyllique. Je reviendrai, d’abord tous les jours. Progressivement, ma mémoire deviendra faillible, floue, étrangère. Les attaches autour de la réalité vont se distordre. Avec un peu de chance, je pourrai en inventer une nouvelle. Avec un peu de temps, aussi, je l’oublierai. Elle sera à nouveau parfaite et intouchable sur tout point. La future tragédie sera évitée. Pourtant, elle sourit, amère, cynique, la Pythie. Penchée au dessus de moi, je suis proie face à un loup. Elle pourrait ouvrir la bouche et me manger la tête toute crue. Déglutissant, je ne comprends pas.
C’était pourtant simple. La mémoire serait progressivement effacée. Si je devais revenir plusieurs fois, je le ferai. S’il fallait planifier un rendez-vous hebdomadaire, je le ferai. J’avais même de l’argent, si elle le souhaitait. Je paierai pour ce que mon sang est incapable de faire, pour la faiblesse de mon génome et ma nature faillible et tristement humaine.

Il y avait peu de raisons de refuser. J’examine la situation sous tous les angles. Elle aurait du temps à perdre, mais une âme à sauver. Ca ne va pas bien se finir, qu’elle dit avec des mystères dans le creux de la gorge. Elle semble connaître ma vie dans ses moindres détails. Quand ses yeux se perdent dans le rivage, j’aimerai savoir ce qu’elle voit. Comment ça marche, pour elle. Est-ce qu’elle n’a qu’à claquer des doigts pour que ma mémoire s’évapore. Est-ce qu’elle était une médecin, à devoir effectuer des opérations difficiles. Où se situait le surnaturel, chez elle. J’ai des airs pathétiques, et je pourrai me foutre à genou si elle le désirait. Ma main solidement accrochée sur la barrière, je cache mes peurs en serrant des phalanges autour d’elle. Si je dessers l’étreinte, mes jambes se dérobent, me trahissent, et je tombe dans la flotte, les flaques et le mauvais temps.

« Je reviendrai tous les jours, oui, et alors ? Je reviendrai, jusqu’à que ma mémoire finisse par se dire que c’est un éclair un peu fou, d’y penser. Peut-être que je me marrerai des fois, en y pensant, parce qu’elle aura tellement été niquée, cette mémoire, que je la croirai plus vraiment. Mais elle, elle sera sauve et nous, on sera saufs et on sera heureux. Je pense que ça peut marcher, moi, et vraiment, j’ai envie d’y croire. Je ... » Je déglutis, portant la lourdeur de ma demande du bout de la langue. « J’ai de l’argent, si tu veux, même. On peut se planifier des rendez-vous, s’il faut toucher même à d’autres souvenirs, je veux bien. Faut que ça s’en aille. »

Pour ce que ça vous coûte. L’amertume vient gagner ma poitrine. Elle peut le faire facilement, et elle se retrouve penchée, à rire, et à me traiter de lâche, à me dire que je fuyais. Si j’avais eu ses pouvoirs, je l’aurai fais moi-même, tous les jours. C’aurait été simple. Mon sourire est une barre de fer ; Cass est une déesse peu louable. Il me semblait que les facultés surhumaines rendaient plus matures, dès lors qu’on avait le pouvoir de grandes choses. Avec mes pauvres poings, j’ai la portée de ma taille. Ma main se serre à nouveau tandis que je tente d’éviter son regard. Elle m’intimide. Ca ne va pas bien se finir. Sa menace flotte au dessus de mon crâne. Cass danse avec des épées et pourrait en faire glisser une sur le haut de ma tête, à tout moment.
Après tout, elle est très grande, ce n’est pas pour l’aider. Elle est effrayante. Je ravale ma colère, mon incompréhension.

Ca leur coûte rien. Rien du tout. Ils peuvent le faire. Ils savent le faire. Ils peuvent agir. Ils doivent agir. Ceux qui ont du pouvoir le font. Nous croyions en des Dieux pour ça. Je crois en Dieu pour ça. J’ai espoir qu’il puisse agir sur mes pensées, mes valeurs. Si je suis ses Commandements, rien de mal n’arrivera. J’en ai rompu des tas, mais je Le crois miséricordieux. Il comprendra. Il hochera la tête en comprenant.
De mon côté, j’étais prêt à m’excuser.
Et pourtant, elle est devant moi. Elle n’a pas Son visage. J’espère pas.
Elle pourrait agir, elle. Elle pourrait m’aider, elle. De nos malheurs humains, nous ne récolterons que leur mépris. Ma cage thoracique est chaude, molle. Ma mâchoire est tendue, serrée. Je pourrai la mordre. Nous sommes à distance où je pourrai lui arracher le nez avec mes dents, lui crier à quel point je trouve ça injuste.
Pour ce que ça lui coûte, pas grand-chose.

« Puis, ça vous coûterait pas grand-chose, de m’aider. Et ça sauverait des vies. »

Mes yeux sont vagues pendant que je comprends. Elle n’a pas envie de détourner des tragédies. Le destin est écrit et ainsi qu’il doit s’exécuter.
Alors, à quoi ils servent, leurs pouvoirs, si ce n’est pas pour réecrire les règles injustes ? A quoi bon s’établir comme protecteur d’une humanité fébrile si c’est pour nous mépriser ? Pour quoi faire, l’inaction quand un claquement de doigt est possible ?
Mon cerveau fonctionne à plein régime et semble se noyer. J’ai la marée dans la bouche et l’amertume sur les dents. Mes poumons peinent à pomper plus d’air tant il semble pollué par de mauvaises intentions. Je crois les miennes pures quand la Pythie ne connaît que trop bien l’inutilité de ma quête.

« Ca peut bien finir, qu’est-ce que vous en savez, vous me connaissez pas vraiment, je vous assure. »

Si j’abandonnais maintenant, ça serait cracher sur dix ans de recherche, dix ans d’errance. Ce serait croire à un destin funeste et malheureux quand j’ai été bon croyant à mes yeux pendant des années. J’ai toujours été au Temple, j’ai ramené des gâteaux à Thankgiving à mes voisins.
J’oublie mes mains poisseuses. Le sang ne marche pas les phalanges, et j’oublie que j’entends trop de détonation quand je ferme les paupières.

A la recherche d’une rédemption impossible, abandonner, c’est admettre que nous allons heurter un mur.


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Dim 18 Juin 2023 - 18:18
Qu’il est triste. Qu’il est enfantin, à vouloir que sa mémoire soit rongée par les mites de l’oubli comme un vieux tapis, jusqu’à ne plus avoir le coeur brisé. C’est si facile d’oublier que cette si petite chose, si humide et pathétique, est si dangereuse. Aurait-il été n’importe quel autre garçon qu’elle aurait déjà dit à Juliette d’aller boire pour oublier ce soir, et de se mettre au crossfit pour oublier tous les autres jours.
C’est dommage qu’elle ne puisse pas se contenter de si peu juste à cause d’un rêve, un pauvre rêve sous un ciel noir comme un dais, et la certitude qu’il va se réaliser.

De l’argent ?

Répond-t-elle avec un air abasourdi.

Pour en faire quoi ?

Que pense-t-il, qu’elle monnaie son rôle dans l’équilibre de tout ce qui vit ? Pour un peu elle serait vexée -et en fait elle l’est- mais la proposition la prend tellement par surprise qu’elle ne parvient pas totalement à monter sur ses grands chevaux. Il faudra se contenter de l’entendre marmonner sa vexation.

Que crois-tu que je suis, un hypnotiseur à cent-vingt dollar la consultation ? Il y en a une douzaine ici. Vas les voir. Vois si eux arrivent à te faire accepter plutôt qu’oublier.

Dédaigneusement, elle bouge légèrement son poignet comme pour l’envoyer au loin voir les charlatans aux diplômes qui ne valent rien.
Ca lui coûterait tout, de lui faire oublier. Ca lui coûterait sa sécurité, ses années de fuite, le confort de leur cachette à eux trois. Ca lui prendrait ce qu’elle a de plus cher : sa tranquillité de l’esprit.
Et tout ça pour quoi ?
Pour un enfant trempé à qui on a menti et qui a décidé que ce serait la fin de son monde ? Elle ne sait pas exactement ce qui s’est passé, c’est vrai, mais elle peut deviner.

Son cas est important.
Ils le sont tous.
Alors aucun ne l’est.

Alors qu’est-ce que je dois en savoir ?

On pourrait croire que Cass est le chat qui joue avec la souris, cruellement, prêt à la manger tout cru. Ce serait se tromper. Elle est sincère dans son questionnement lorsqu’elle lui demande pourquoi elle devrait en avoir quelque chose à faire de lui plus que des autres. Il y a une curiosité profonde dans ses yeux clairs qu’elle balade sur la silhouette fragile à côté d’elle, tâchant de deviner si l’explosion est pour dans quelques minutes ou quelques mois.

Pourquoi est-ce que ça pourrait bien se finir si on faisait un trou juste là, au milieu de tes souvenirs, en espérant que rien ne s’effondre ? Parce que vous vous aimez tellement, tous les deux ? Parce que tu es spécial ? Ou elle l’est ? Tu sais déjà qu’il y aura des morts. Tu l’as compris. Ou décidé. Pourquoi est-ce que tu ne serais pas aussi soumis au destin que n’importe qui d’autre, juste parce que tu as trouvé un chemin jusqu’à moi… ?

Danse, pied-tendre. Fais-lui comprendre que sa prophétie était de celles à éviter, pas de celles à regarder se dérouler. Donne-lui une raison, juste une seule, de réfléchir à la proposition.
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Lun 14 Aoû 2023 - 0:45





there's mercy, if you allow it

⋆ Sometimes I'm the one to know what it means to care about the things you want to do Everybody's living or they're dead and I'm still in my bed, I don't have a clue I won't lie and tell you it's alright




Qu’elle est adulte. Qu’elle est dédaigneuse, avec son poignet cassé et ses lèvres fines qui dessinent des « non » à peine dissimulés. A danser autour du sujet, elle fracasse tous mes espoirs en riant. Il aurait été facile de dire « oui », de s’aventurer dans deux trois incantations et d’améliorer la vie d’autrui autour d’elle. Le problème n’était pas de ceux qui se règlent en quelques footings, une morning routine et deux tartines beurrées le matin. Mes paupières sont deux éponges trop gorgées d’eau qui viennent épouser ma muqueuse inférieure. Il pleut ce soir et il semble que mon visage est un micro-climat à lui tout seul, entre grands courants d’airs, pluies diluviennes et orages d’été. Il y a du bruit blanc dans ses mots, des touches d’incompréhension.
Elle ne voulait ni l’argent, ni la gloire. Elle agissait selon la volonté d’un idéal qui m’échappait. Tout le monde aurait hoché machinalement la tête face à la proposition. J’aurai été un patient incurable, une rentrée d’argent assurée hebdomadaire, une sécurité financière dans un destin trop grand pour mes bras. Mes angoisses sont un long manteau qui prend la flotte, qui se gorge de pluie et de boue à mes pieds.

La prêtresse se tient droite. Son ombre me semble penchée vers moi, ou bien est-ce la peur qu’elle m’inspire. Elle n’a pas de talons et à côté d’elle, mes jambes sont trop petites, mon corps minuscule et mes poignets sont ceux d’un enfant qu’on réprimande.
C’est totalement ce qu’elle fait, la Cerbère.
Mes cils papillonnent deux fois et chassent les quelques gouttes qui viennent se piéger dans ma rétine. La réalisation est soudaine et me fait l’effet de l’explosion de la planète Ambrose.
Elle m’engueule, la Cerbère.
Le son me parvient de plus en plus clair. Les ultrasons arrêtent de s’entrechoquer entre les mots et son discours est entendable. Les couleurs éclatent mes yeux et la barrière est glacée ; comme elle l’a toujours été. Je n’avais juste pas réellement tout compris avant.

« J’en sais rien. Je le sens. Et je crois pas au destin. Je pense que c’est de la merde et qu’on peut toujours agir contre. » je dis en mentant ouvertement ; nous étions promis au Paradis ou à l'Enfer, après tout.

Qu’est-ce qu’elle pourrait apprendre qui la ferait changer d’avis ? Je marche sur un fil tendu, où trop en dire est dangereux, et pas assez sous-estimerait l’urgence. J’aimerai la secouer, lui dire qu’elle a pas le droit de juger de qui est spécial et qui ne l’est pas, de lui demander qu’est-ce qu’il lui faut pour qu’elle agisse, qu’elle va laisser des catastrophes arriver avec la solution entre les doigts. Elle se lèverait le matin, et ni son plafond, ni même son miroir lui paraîtrait étrange.

Il paraît que l’inaction est agréable, qu’il y a ceux qui préfèrent vivre lâche et heureux que mourir bête en héros. Pourtant, la prêtresse m’effraie trop pour être de ceux-là. Mes genoux me font mal.

« On est pas spéciaux. Je suis un pauvre humain qui sait pas faire grand-chose. J’sais pas réciter l’alphabet à l’envers, j’sais pas vraiment où je vais. Mais je pense que même quand on est pas des héros, qu’on est pas super spéciaux et qu’on sait pas faire grand-chose, on mérite d’être sauvés. C’est pour ça que vous êtes là, à la base. Pour aider les humains comme nous. Tu sais, ce contrat de paix depuis que y a eu le bordel de 2013 ? Vous êtes sensés le tenir. Vous … Vous êtes putain de sensés le tenir ! »

La barrière sous mes doigts n’est plus froide, et la pluie contre mes phalanges est moins désagréable. A vrai dire, j’en ai plus grand-chose à foutre. Je veux comprendre ce qui la pousse à juger que des êtres sont pas réellement extraordinaires, et comment elle peut ne pas m’aider.
Elle doit savoir des choses, elle.
Elle doit comprendre des choses, elle.

Parce que c’est une putain de surnaturelle, qui comprend les choses d’en dehors du commun des mortels et du naturel, elle.

« Y a un truc que t’as l’air de comprendre et pas moi. Un truc que t’as l’air de savoir et pas moi. »

Je marque une pause pendant que mes muscles semblent fumer sous la pluie. Je m’apaise progressivement et le cliquetis des gouttes dans le fleuve est extrêmement régulier. Ma respiration se cale tous les dix clapotis. La nuit a des airs de réponse et l’acide dans mon crâne se vide lentement. Si je pouvais rentrer avec quelques pistes, alors l’oracle aurait fait son travail.
Elle n’aurait pas sauvé le monde, mais aurait tenté de le préserver à mes yeux.

« Je te fous la paix si tu me dis, promis. »

Au loin, j’aimerai croire que le soleil se pointait et que la lumière fut. Que dalle, il pleut toujours aussi fort sur la Nouvelle-Orléans, et les prophètes sont sourds aux lamentations des fidèles. La Cerbère ne serait pas mon Dieu, mais je n’avais pas la force de détruire avec mes espoirs les idoles.

Contre mes clavicules, ma croix pend. Elle attend, paisible.


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There's mercy, if you allow it [Ambrose] Empty Re: There's mercy, if you allow it [Ambrose]

Dim 12 Nov 2023 - 17:56
Croyais-tu vraiment que me mettre sous le nez une paix signée alors que vous ne vous doutiez même pas de l’existence des miens aurait une influence sur mes décisions ? Plus que de l’argent ? C’est presque insultant…

Et pourtant… Il lui fout la paix si elle parle. Il dit des mots et Cass en comprend d’autres, dans son monde qui ne tourne qu’autour d’un seul objectif. Elle parle et il la laisse retourner à sa sécurité, sans avoir mis en danger ses amours, sans avoir fait trembler les fondations de sa maison.
Elle parle et…

Elle n’a jamais expliqué ce qu’elle voit. Les rideaux de velours noirs dans la nuit. Le ciel dans lequel rien ne brille. Les métaphores parfois si simples, si évidentes, qu’elle ouvre les yeux sans avoir besoin de réfléchir à ce que ses yeux ont vu. Celles si complexes, filées parfois sur des années, oracles déments d’un futur biscornu auquel elle est obligée de donner un sens.
Comprendra-t-il, Juliette ? Sans les clés de l’esprit de la Cerbère, saura-t-il déchiffrer ? Certaines choses, elle n’en doute pas.

La vérité à ce sujet il la possède, elle le sait.

Il y a des serpents autour des doigts, qui les mordent. La coiffe de Méduse qui a été tuée…

Celle-ci elle est pour elle, la Pythie de la cause perdue.

Juliette qui supplie, en vain, qu’on l’aide. Qu’on aie pitié.

Et celle-là est pour vous deux, offerte d’une voix presque tendre, avec une délicatesse affreuse. Elle pose sa vision là, entre eux, sous la pluie diluvienne de la Nouvelle Orléans, et elle l’observe avec un détachement à faire froid dans le dos, tout son corps détendu, ses yeux perdus dans le lointain.

Il y a des piliers qui tombent dans un feu de fin du monde, et des trompettes qui résonnent pour les accompagner.

Elle soupire très longuement, presque épuisée d’en avoir tant dit alors que ce qu’elle a offert, ce n’est presque rien. Juste un bout d’elle, celui le plus secret, son coeur de Cerbère palpitant d’un pouvoir toujours gardé secret.
Juste une part de ce qu’elle est.

Je ne pense pas que je comprends plus que toi. Et je ne pense pas que tu comprends ce que je viens de te dire, ou qui je suis.

Doux, ce mépris. Insignifiant, ce dédain. Ce n’est qu’une vérité un peu cruelle qu’énonce Cass sans même vouloir blesser. Elle est lasse d’avoir à lui justifier des choses si évidentes, si centrales dans sa vie qu’elle pensait ne jamais avoir à les énoncer à haute voix. Elle veut partir. Peu important les piliers et les trompettes qui les fissurent.

Est-ce que ça te satisfait ?

Ses yeux se ferment, une longue seconde. Sa respiration se fait lente, enveloppante, comme des bras qu’elle serrerait autour d’elle-même.
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