- Persephone FitzgeraldMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- PersonnagePseudo / Pronoms : NonoMessages : 54Faceclaim : Emily BadorCrédits : coeurcanifPoints : 207Joueur•se
Be careful what you wish for || Persys
Jeu 2 Fév 2023 - 0:51
you just might get it
Persephone Fitzgerald ϟ Enfys Kirke .
Seattle, chez Enfys
TW : meurtre, vomi, crise d'angoisse
Le monde est à ses pieds. Chaque battement d'ailes l'élève plus haut et rend floues les minuscules silhouettes de ceux qui marchent encore en bas. Le vent fait vibrer ses écailles de la plus douce des mélodies alors qu'elle plane sous le soleil, presque prête à le détrôner. Elle pourrait le saisir dans ses griffes, l'écorcher et le faire saigner, elle pourrait le couvrir de son ombre, avec sa lumière l'éclipser, elle pourrait simplement l'ignorer, se cacher derrière un nuage quand l'astre d'été tape trop fort. Elle pourrait tout faire, la dragonne, puisqu'à présent rien ne l'arrête. Pas même Eole et ses vassaux sur lesquels elle glisse, insolente, slalomant entre les courants d'air pour décider de son chemin. Pas même Artémis et ses flèches qui ne traversent pas sa cuirasse et qui ne font que l'effleurer sans parvenir à la dévier. Pas même Gaïa et ses séismes qu'elle esquive alors qu'elle voltige.
Le monde est flou sous ses paupières. Des tâches de couleur vives se battent entre elles pour dominer son champ de vision encore trop sombre. Ses cils papillonnent légèrement alors qu'elle s'extirpe doucement du cocon dans lequel sa conscience est plongée. Un rayon de soleil vient brûler ses ailes mal accrochées pour la faire tomber dans l'océan de la réalité éveillée. La chute est délicate dans l'eau satinée des draps fins qui la couvrent et c'est indemne mais hébétée que l'humaine qui se rêvait dragonne ouvre les yeux pour de bon, les plissant légèrement face à la lumière trop intense qui emplit la pièce.
Le monde est étranger à ses yeux. Le plafond lui semble trop bas, comme si Atlas avait failli à sa mission et qu'Ouranos s'était affaissé sur elle. La chambre lui semble étriquée, ou bien est-ce elle qui a trop grandi ? A-t-elle bu par inadvertance un flacon au contenu inconnu, attirée par une étiquette
Le monde est intemporel et flottant.
Le monde est sens dessus dessous. Poséidon vient de déclencher un séisme et le monstre marin qu'elle pêchait émerge soudain des vagues et s'écrase sur sa barque trop fragile pour la faire voler en éclats. Elle coule dans un liquide poisseux et trop sombre qui l'empêche de respirer. L'eau, comme son jean noir, a une odeur de brûlé, d'essence et d'interdit. Un flot de réminiscences l'engloutit par tous les pores de sa peau : elle se souvient du brasier immense comme un feu de joie attendu, elle se souvient de leurs regards passés de la rage à la terreur, elle se souvient des éléments qui se déchaînent, cristaux, calcaire, tempête de sable, elle se souvient d'avoir tout observé, hors de portée de leurs attaques. Elle se souvient les avoir regardés se tuer,
Le monde tangue sous ses pieds. Son estomac prend les secousses et la bile se déverse bientôt sur le sol propre de la chambre. Persephone a besoin d'air, besoin de quitter ces Enfers dans lesquels elle est asphyxiée. Mais l'enfer, ce n'est pas un lieu,
Le monde l'engloutit dans ses ombres. Elle peut tenter de s'échapper mais la culpabilité coriace la poursuivra sans relâche dans les recoins de ses pensées. Elle peut fuir autant qu'elle veut mais ne peut échapper aux juges qui décideront de son sort. Elle peut mentir, donner le change, mais elle connaît la vérité aussi bien que Minos et Eaque. Et ce sont ses propres furies qui finiront par la tuer. La culpabilité ronge déjà ses organes, attaque ses poumons qui peinent à se gonfler, attaque son estomac qui se tord comme un ver, attaque son cœur qui bat si fort qu'elle est certaine qu'il va finir par éclater. La honte inonde déjà son esprit de milles images destinées à lui faire perdre pied avec la réalité. Elle peut fuir, s'aveugler, partir en pèlerinage, chercher à oublier, les fantômes la poursuivront en Erinyes implacables prêtes à appliquer leur sentence. Il n'y a pas d'échappatoire, pas de refuge pour les pécheurs, les criminels, les
Le monde mérite la vérité. Elle se livrera à leurs pieds, Antigone acceptant sa sentence pour un crime commis en conscience. Ceux qui se font justice eux-mêmes sont rattrapés par celle des hommes ; on n'échappe pas à son destin, ceux qui l'ont tenté le savent bien. Résolue dans cet acte fou qui lui paraît si nécessaire, elle trouve la force de se lever après ce qui paraît des heures. Un bref regard à ses vêtements de la veille lui donne un nouveau haut-le-cœur alors elle fouille dans les placards pour y trouver d'autres vêtements. Par chance, elle en trouve quelques-uns, laissés de manière prévenante par Enfys dans sa chambre d'amis. Elle les revêt avec hâte, peut-être par crainte, si elle attend trop, de ne pas aller au bout. Elle fixe d'un air déterminé la porte qui se dresse devant elle, qui la sépare du salon, puis de la rue, puis du commissariat où elle confessera tout pour se libérer d'un fardeau, et en pousse la poignée, décidée.
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- Enfys FitzgeraldMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- Personnage◊ :
Pseudo / Pronoms : TitusMessages : 125Âge : 2.676 ansNombre de dés : 5Résidence : Barney Circle, Washington D.C.Profession : Agente immobilière et matriarcheFaceclaim : HalseyPouvoirs/capacités : Illusion, principalement à partir des rêves, des peurs et des obsessionsCrédits : EllaenysDisponibilité RP : oui !Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / GabriellePoints : 503Joueur•se
Re: Be careful what you wish for || Persys
Ven 3 Mar 2023 - 22:51
TW : christianisme blasphématoire, justification de meurtre
Pendant que je me regarde dans la glace, je me rappelle que Médée avait raison. Une fois qu’elle nous a trahie, une famille n’est plus qu’un encombrement. La pitié n’a plus de place, le glaive est la seule solution. Si les dieux ne veulent pas nous donner un rôle dans le destin, si l’Histoire veut nous oublier et nous rayer du chemin, si la génétique elle-même veut se mettre sur le chemin de notre grandeur, qu’elles se préparent à notre rébellion. Elle pourra tout faire, mon humaine, puisqu’à présent rien ne l’arrête. Avec moi à ses côtés, elle n’aura plus d’obstacles. La morale et les regrets sont des adversaires dérisoires quand nous sommes les deux dragons du char de la Colchidienne. Toutes à ses pensées, je m’assure que cette tête marque les esprits, mixant illusions et maquillage pour créer un visage toujours original, toujours surprenant.
Alors que le soleil se lève, je me rappelle que Seth avait raison : le monde nous sera toujours étranger, flou, flottant, sens dessus sous, instable et ténébreux. Il n’y a qu’une façon de s’en sortir c’est de le dominer, sans cruauté mais sans remords non plus : c’est notre seule option. Les Égyptiens disaient qu’il défendait toutes les nuit le Soleil divin mais ils ont quand même fini par le haïr. Alors s’ils veulent nous confondre avec Apophis, s’ils veulent voir le chaos quand nous voulons simplement mettre notre place dans leur ordre, qu’ils restent dans leurs idées fixes et leurs bien-pensance. Nous volerons au dessus, nous brillerons plus fort et nous serons victorieuses à la fin. Comme chaque matin, je rends grâce au Seigneur d’être moi et que ma lumière ne soit pas gâchée dans le Purgatoire ou près d’un.e humain.e non méritant.e.
Faisant chauffer le thé et griller le bacon, je me rappelle que Cronos avait raison : il aurait simplement dû mieux faire son travail. Les enfants tueront leurs parents : c’est naturel. Ils n’avaient qu’à mieux se défendre, ils n’ont qu’eux à blâmer. Enfin, ils n’avaient qu’eux : ils ne sont plus là pour se plaindre et, là où ils sont, il n’y a personne pour les écouter. Les Fitzgerald sont les premiers, Asarith suivra, tôt ou tard. Les faibles n’ont pas à se plaindre après avoir prétendu la puissance, les cruels ne peuvent réclamer la pitié après l’avoir refusée. Ma Salomé dansera au milieu des naufrages que sont ses adversaires, au rythme des têtes coupées par moi en coulisse, gravant par sa réussite son nom dans l’Histoire. Les rêveuses attentistes comme Solveig n’ont pas leur place à nos côtés, tout comme leurs humain.e.s. L’odeur du bacon a de toute façon remplacée celle du sang et des doutes.
Un bruit étrange dans ma chambre d’amis m’alerte et je me rappelle qu’Elektra avait raison, qu’elle sera toujours supérieure à Antigone : elle agit contrairement à la faible de Thèbes. La triade des juges infernaux ne doivent leur place qu’à leur audace et leur hubris. La reine des Enfers aura le même chemin. Ammout ne cherche pas à faire survivre dans l’au-delà les âmes fragiles et ennuyeuses : le chemin des Champs-Élysées est pavé de sang et de feu. Saint Pierre lui même n’ouvre pas ses portes à ceux qui n’ont pas l’audace d’être de vrais croyants, de saisir les opportunités que Dieu nous donne pour être meilleures et souveraines. Le jardin d’Éden ne saurait s’encombrer de mauvaises herbes : nous serons les jardinières sans pitié.
J’ouvre la porte sans toquer, je me retrouve face à Perséphone et j’ai l’impression de voir un fantôme. Elle a mis la robe que portait autrefois Anouk, mon humaine assassinée par Dizzalyr. Afin de cacher mon trouble, je la prends dans mes bras pour que mon visage soit hors de sa vue. Ma haine est encore renforcée, mes attentes pour le futur de mon humaine encore élevée. Je ferai d’elle la reine que les parasites m’ont toujours empêché de forger. Je ferai tout pour elle. Mais l’odeur m’alerte.
Persy ? Tu ne te sens pas bien, petit prince ? On a une pharmacie dans l’immeuble si tu veux que je fasse venir le concierge avec quelque chose.
Une reine doit avoir ses avantages après tout.
Pendant que je me regarde dans la glace, je me rappelle que Médée avait raison. Une fois qu’elle nous a trahie, une famille n’est plus qu’un encombrement. La pitié n’a plus de place, le glaive est la seule solution. Si les dieux ne veulent pas nous donner un rôle dans le destin, si l’Histoire veut nous oublier et nous rayer du chemin, si la génétique elle-même veut se mettre sur le chemin de notre grandeur, qu’elles se préparent à notre rébellion. Elle pourra tout faire, mon humaine, puisqu’à présent rien ne l’arrête. Avec moi à ses côtés, elle n’aura plus d’obstacles. La morale et les regrets sont des adversaires dérisoires quand nous sommes les deux dragons du char de la Colchidienne. Toutes à ses pensées, je m’assure que cette tête marque les esprits, mixant illusions et maquillage pour créer un visage toujours original, toujours surprenant.
Alors que le soleil se lève, je me rappelle que Seth avait raison : le monde nous sera toujours étranger, flou, flottant, sens dessus sous, instable et ténébreux. Il n’y a qu’une façon de s’en sortir c’est de le dominer, sans cruauté mais sans remords non plus : c’est notre seule option. Les Égyptiens disaient qu’il défendait toutes les nuit le Soleil divin mais ils ont quand même fini par le haïr. Alors s’ils veulent nous confondre avec Apophis, s’ils veulent voir le chaos quand nous voulons simplement mettre notre place dans leur ordre, qu’ils restent dans leurs idées fixes et leurs bien-pensance. Nous volerons au dessus, nous brillerons plus fort et nous serons victorieuses à la fin. Comme chaque matin, je rends grâce au Seigneur d’être moi et que ma lumière ne soit pas gâchée dans le Purgatoire ou près d’un.e humain.e non méritant.e.
Faisant chauffer le thé et griller le bacon, je me rappelle que Cronos avait raison : il aurait simplement dû mieux faire son travail. Les enfants tueront leurs parents : c’est naturel. Ils n’avaient qu’à mieux se défendre, ils n’ont qu’eux à blâmer. Enfin, ils n’avaient qu’eux : ils ne sont plus là pour se plaindre et, là où ils sont, il n’y a personne pour les écouter. Les Fitzgerald sont les premiers, Asarith suivra, tôt ou tard. Les faibles n’ont pas à se plaindre après avoir prétendu la puissance, les cruels ne peuvent réclamer la pitié après l’avoir refusée. Ma Salomé dansera au milieu des naufrages que sont ses adversaires, au rythme des têtes coupées par moi en coulisse, gravant par sa réussite son nom dans l’Histoire. Les rêveuses attentistes comme Solveig n’ont pas leur place à nos côtés, tout comme leurs humain.e.s. L’odeur du bacon a de toute façon remplacée celle du sang et des doutes.
Un bruit étrange dans ma chambre d’amis m’alerte et je me rappelle qu’Elektra avait raison, qu’elle sera toujours supérieure à Antigone : elle agit contrairement à la faible de Thèbes. La triade des juges infernaux ne doivent leur place qu’à leur audace et leur hubris. La reine des Enfers aura le même chemin. Ammout ne cherche pas à faire survivre dans l’au-delà les âmes fragiles et ennuyeuses : le chemin des Champs-Élysées est pavé de sang et de feu. Saint Pierre lui même n’ouvre pas ses portes à ceux qui n’ont pas l’audace d’être de vrais croyants, de saisir les opportunités que Dieu nous donne pour être meilleures et souveraines. Le jardin d’Éden ne saurait s’encombrer de mauvaises herbes : nous serons les jardinières sans pitié.
J’ouvre la porte sans toquer, je me retrouve face à Perséphone et j’ai l’impression de voir un fantôme. Elle a mis la robe que portait autrefois Anouk, mon humaine assassinée par Dizzalyr. Afin de cacher mon trouble, je la prends dans mes bras pour que mon visage soit hors de sa vue. Ma haine est encore renforcée, mes attentes pour le futur de mon humaine encore élevée. Je ferai d’elle la reine que les parasites m’ont toujours empêché de forger. Je ferai tout pour elle. Mais l’odeur m’alerte.
Une reine doit avoir ses avantages après tout.
- Persephone FitzgeraldMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- PersonnagePseudo / Pronoms : NonoMessages : 54Faceclaim : Emily BadorCrédits : coeurcanifPoints : 207Joueur•se
Re: Be careful what you wish for || Persys
Mar 25 Juil 2023 - 16:13
you just might get it
Persephone Fitzgerald ϟ Enfys Kirke .
Seattle, chez Enfys
TW : meurtre, vomi, crise d'angoisse, traumatisme
Elle croit murmurer dans un souffle, en vérité incohérent. Des sanglots s'amoncellent dans sa gorge, mêlés à des retours de bile mais toutes les vannes sont fermées et les émotions qui bouillonnent ne trouvent pas de place pour sortir. Même sa voix peine à se faire entendre, entre silence et chuchotements brisés.
Ses mots s'écrasent sur le sol comme trois gouttes de pluie avant l'orage, annonciateurs d'un éclat sourd qui finira par arriver. Elle secoue la tête mollement contre l'épaule de sa djinn, les yeux clos, les mâchoires serrées par la frustration de tout ce qui n'arrive pas à sortir. Dis-moi que ce n'est pas vrai, Enfys. Dis-moi que ce n'était qu'un rêve, que ce n'est jamais arrivé. Dis-moi que je n'ai pas- La pensée s'arrête net dans sa tête, refus d'une formulation trop réelle, trop concrète, trop grave aussi. Comment le dire à la police si les mots sont bannis de son esprit ?
La détermination qu'elle avait n'est plus qu'un lointain souvenir alors que tout son corps s'écroule contre celui d'Enfys. Les premiers coups de tonnerre retentissent et les larmes tombent comme la grêle, roulant sur les épaules d'Enfys, entre deux secousses de sanglot.
Je dois leur dire Enfys. Je dois leur dire ce que j'ai fait.
DESIGN ϟ VOCIVUS // IMAGES BY itsknowoneref & solomonsuaire
- Enfys FitzgeraldMEMBRE ◊ ORDRE DE CAÏN
- Personnage◊ :
Pseudo / Pronoms : TitusMessages : 125Âge : 2.676 ansNombre de dés : 5Résidence : Barney Circle, Washington D.C.Profession : Agente immobilière et matriarcheFaceclaim : HalseyPouvoirs/capacités : Illusion, principalement à partir des rêves, des peurs et des obsessionsCrédits : EllaenysDisponibilité RP : oui !Multicomptes : Dakota / Viktoria / Azur / GabriellePoints : 503Joueur•se
Re: Be careful what you wish for || Persys
Dim 13 Aoû 2023 - 23:16
TW : christianisme blasphématoire, justification de meurtre
Étrange concept que le réel. Des générations de philosophes ont piteusement échoué à définir ce dont on parle. Les pauvres, n’étaient pas aidé, car le vrai est que l’histoire est multiple, toujours recommencée, toujours changeante. Chaque mythe a ses variations, toutes aussi réelles, et nul ne peut se prétendre vrai sans toutes les accepter. En tout cas, c’est facile à dire pour une créature telle que moi, supérieure à la mort et aux ennuis tels que les fins. J’ai des origines aussi variées que les têtes de l’hydre, des couleurs plus multiples que les chimères et Janus m’envie mon nombre de têtes.
Tout n’est pas si facile pour ma pauvre Perséphone. Ses actions ne sont pas aussi flottantes que des mots et semblent peser sur ses épaules, sur ses yeux et, visiblement, son estomac. C’est peu élégant, et je dois m’avouer déçue. Son corps se convulse, ses doigts me blessent et ses joues se couvrent de liquide indigne. Voilà qui est ennuyeux. C’était prévisible mais j’ai côtoyé trop d’âmes adeptes du meurtre pour me laisser émouvoir par les regrets d’une enfant.
Mon visage reste bloqué sur un sourire qui se veut rassurant, tel un masque vivant. Derrière, je réfléchis à toute allure : comment rassurer l’assassin de ses parents le lendemain du crime ? L’odeur me laisse présager que remplir son gosier d’un petit-déjeuner pourtant bien nécessaire à sa nutrition ne serait pas idéal. Ses faibles capacités élocutoires pour l’instant me font dire qu’un débat passionné sur la nécessité de nos actions passées ne se révélerait ni utile, ni même possible. Un instant, j’hésite à la plonger dans une illusion rassurante, comme j’avais vu l’infirmière Solveig le faire tant de fois. Mais cela rentre en conflit avec cet idéal de réel dont nous parlions plus tôt.
Alors, quoi de plus réel que de l’humanité hésitante, qu’une étreinte resserrée avec entrain, des doigts passant doucement dans les cheveux comme sur le pelage d’un chaton, une voix rassurante répétant presque comme dans une prière que tout allait bien se passer. Et, quand le pire du flot des larmes est passé, toujours finir avec la seule réponse au réel, le vrai, son ennemi.
Tu n’as plus de devoirs, corneille, tu es libre. Tout ce qui devait être fait est accompli, et tu as bien le droit à trois jour de repos, comme Il l’avait fait.
Comparer mon humaine à Jésus ? Oui, je n’en ai pas honte. Et, en tout cas, je ferai tout pour qu’elle n’ai plus jamais honte de rien.
Étrange concept que le réel. Des générations de philosophes ont piteusement échoué à définir ce dont on parle. Les pauvres, n’étaient pas aidé, car le vrai est que l’histoire est multiple, toujours recommencée, toujours changeante. Chaque mythe a ses variations, toutes aussi réelles, et nul ne peut se prétendre vrai sans toutes les accepter. En tout cas, c’est facile à dire pour une créature telle que moi, supérieure à la mort et aux ennuis tels que les fins. J’ai des origines aussi variées que les têtes de l’hydre, des couleurs plus multiples que les chimères et Janus m’envie mon nombre de têtes.
Tout n’est pas si facile pour ma pauvre Perséphone. Ses actions ne sont pas aussi flottantes que des mots et semblent peser sur ses épaules, sur ses yeux et, visiblement, son estomac. C’est peu élégant, et je dois m’avouer déçue. Son corps se convulse, ses doigts me blessent et ses joues se couvrent de liquide indigne. Voilà qui est ennuyeux. C’était prévisible mais j’ai côtoyé trop d’âmes adeptes du meurtre pour me laisser émouvoir par les regrets d’une enfant.
Mon visage reste bloqué sur un sourire qui se veut rassurant, tel un masque vivant. Derrière, je réfléchis à toute allure : comment rassurer l’assassin de ses parents le lendemain du crime ? L’odeur me laisse présager que remplir son gosier d’un petit-déjeuner pourtant bien nécessaire à sa nutrition ne serait pas idéal. Ses faibles capacités élocutoires pour l’instant me font dire qu’un débat passionné sur la nécessité de nos actions passées ne se révélerait ni utile, ni même possible. Un instant, j’hésite à la plonger dans une illusion rassurante, comme j’avais vu l’infirmière Solveig le faire tant de fois. Mais cela rentre en conflit avec cet idéal de réel dont nous parlions plus tôt.
Alors, quoi de plus réel que de l’humanité hésitante, qu’une étreinte resserrée avec entrain, des doigts passant doucement dans les cheveux comme sur le pelage d’un chaton, une voix rassurante répétant presque comme dans une prière que tout allait bien se passer. Et, quand le pire du flot des larmes est passé, toujours finir avec la seule réponse au réel, le vrai, son ennemi.
Comparer mon humaine à Jésus ? Oui, je n’en ai pas honte. Et, en tout cas, je ferai tout pour qu’elle n’ai plus jamais honte de rien.
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