Freed by fire [Selamanta]

T'as du mal à estimer le temps que t'as passé ici. Des heures ? Peut-être même des jours. On t'a privé des moyens de te repérer dans le temps. La seule lumière en est une artificielle, il n'y a pas de fenêtre, ni d'horloge. T'as beau être en garde à vue, tout ceci te fait plutôt penser à un emprisonnement. La pièce a tout d'une cellule de prison : le gris, et le minimum pour vivre. On ne t'a pas laissé parler à qui que ce soit, d'ailleurs. Ils attendent sans doute que tu craches une confession, ou quoi que ce soit d’inculpant, pour officiellement te coller en taule. Mais, depuis ton arrivée, tu n'as pas dit un mot. La situation est suffisamment humiliante, pour qu'en plus tu te rabaisses à parler à ces abrutis. S'ils pensent pouvoir te faire parler en te privant de certains repères, tu espères pour eux qu'ils ont du temps à perdre. Le problème est que tu n'as pas autant de temps, toi. Tu connais leur système, et tu sais que tu te retrouveras bientôt dans un endroit bien pire si tu ne sors pas d'ici. Malheureusement, ils t'ont privé de tes pouvoirs, et tes talents de négociatrice n'ont pas eu l'effet attendu. Pour eux, t'étais coupable avant même ton arrestation. C'est pour ça que t'es persuadée que quelqu'un t'a dénoncé. La situation est trop étrange pour n'être que le fruit du hasard. Ils ne te l'ont pas dit, mais il est même probable qu'ils connaissent déjà ton identité, sinon ils ne prendraient pas de telles mesures. Il n'y a pas plus prudent que toi, et cette femme de la police t'est tombée dessus dans l'endroit le plus improbable. Un endroit peu propice à la défense ou à l'attaque, pour une dragonne comme toi. Ouais, il n'y a pas de doute. Quelqu'un est derrière tout ça, et une fois sortie d'ici, tu lui feras la peau.

Assise sur ton lit de pierre, tu rumines. C'est une situation compliquée, encore plus lorsque la colère s'y mêle, mais tu as du mal à la contrôler. Tu te demandes comment ça a pu arriver. Comment ça a pu t'arriver, à toi. T'es une dragonne. Tes flammes réduisent tout en cendres, et tes crocs déchirent toutes matières. Pourtant, c'est cette humaine qui est parvenue à t'enfermer ici, par un concours de circonstances. La scène ne cesse de se rejouer dans ta tête, et à chaque fois, tes poings se serrent. Si tu le pouvais, tu réduirais cet endroit en cendres. T'en ferais un cimetière. Toutes ces pensées ont beau être satisfaisantes, elles ne t'avancent pas beaucoup. Lasse, tu fermes un instant les yeux. Que penserait Sapphire, si elle te voyait ainsi ? Il était fort probable qu'elle ne viendrait même pas t'aider, pour te punir d'être ainsi tombée aux mains de l'ennemi. Et Caïn ? Il est certainement déjà au courant, et doit bien en rire. Tu l'as blâmé, au début, mais plus tu réfléchis, plus tu te dis que ça ne peut venir de lui. Avoir un membre de l'Ordre aux mains des humains, avec tant d'informations en sa possession, serait plutôt désastreux. Malgré tout, tu doutes qu'il vienne t'aider, et ce n'est pas préférable. Tu ne tiens pas à lui devoir quoi que ce soit. Surtout pas ta liberté. Cela te laisse sans coupable de qui te venger, et sans solution pour t'enfuir. Peut-être devras-tu attendre ton transfert, pour tenter ta chance. Tu n'abandonneras pas, de toute manière. La vie t'a confronté à de bien pires situations, et ce n'est pas ce poste de police qui causera ta perte. Tu redresses donc le menton, les yeux rivés sur la porte face à toi. Celle-ci finira par s'ouvrir, et tu saisiras ta chance.

Au bout de quelques minutes, tu entends un son provenant de l'extérieur. Les murs sont épais, alors tu as du mal à en identifier la nature. Ça pourrait bien être des travaux dans la rue d'à côté, ou un accident de voiture. Un soupir t'échappe, et tu finis par secouer la tête. Ce lieu est oppressant, mais aussi très silencieux. Tu en viens à analyser le moindre son, et ça va finir par te rendre dingue. Le mieux est sans doute de l'ignorer. De toute façon, tant que ça ne provient pas de ta cellule, tu ne pourras rien y faire. Ton regard se perd à nouveau, et ton esprit se balade entre hypothèses et souvenirs. Comme si ça allait t'apporter des réponses...

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Il t'a fallu quelques secondes de plus pour réaliser que les sons sont bien réels. Qu'ils proviennent de l'intérieur du poste. C'est la première fois depuis ton arrivée ici que t'entends un tel boucan. Il y a sûrement un peu de grabuge tous les jours, mais cette fois t'as le sentiment que c'est différent. Plusieurs présences surnaturelles, dont une plus familière, ont envahi les lieux. Tu peux le sentir, même en étant privée de tes facultés. Tu te lèves donc, curieuse, sans pourtant être en mesure d'y comprendre quoi que ce soit entre ces quatre murs. S'agit-il d'une attaque, d'une rébellion ? Si c'est le cas, t'as bien l'intention d'en profiter. Tu ne te doutes pas encore qu'une très chère alliée est en fait venue te libérer. Faut dire que tu fais plutôt cavalier seul, en général, alors obtenir une aide sans contact avec l'extérieur ne t'a pas paru être une option. Et t'as eu tord, de toute évidence. Parfois ça a du bon, faut croire. Cherchant à identifier les possibles intrus, ton esprit sonde les présences perçues un peu plus tôt. L'une d'elles se rapproche, et grâce à cette proximité, tu parviens à l'identifier. Amaranta. Ton coeur rate un battement lorsque tu reconnais également le son de sa voix, et un sourire en coin vient finalement étirer tes lèvres. Elle ne te laissera pas oublier ce service, c'est certain, mais elle tombe au parfait moment.

Lorsque la porte s'ouvre, tu la découvres aussi ravissante que dans tes souvenirs de cette nuit, et t'aurais bien eu envie de l'embrasser, si ton désir de vengeance n'était pas aussi important. À défaut de pouvoir prendre ta véritable apparence draconique, tu peux tout aussi bien devenir une lionne affamée, et tout juste libérée de sa cage. Des bruits sourds retentissent depuis l'extérieur de la cellule, et ça te laisse penser qu'Amaranta n'est pas seule. Cette femme est décidément bien préparée, tu ne regrettes pas de l'avoir parmi tes alliés. « Et je vais bien finir par te croire, très chère... » rétorques-tu délicieusement en la voyant te présenter l'un des humains du poste. Le chef, à en voir son attirail. Il n'est pas celui qui t'a capturé, mais... cela a t-il vraiment une importance ? Tu les brûlerais bien tous. Ils regretteraient de ne pas déjà être en enfer. Le sourire qu'arbore l'autre dragonne te laisse penser qu'elle partage tes idées, mais ce qui t'interpelle le plus par la suite, sont ses paroles... Autant il ne t'étonne pas qu'elle ait appris ton arrestation, mais qu'elle ait le nom du traitre ? Tu comptes bien savoir ce qu'elle sait dès que vous serez sorties d'ici, en attendant... « Je t'en suis reconnaissante. » lâches-tu comme pour accepter son présent, t'en approchant déjà pour retirer le couteau suisse qui se trouve à sa ceinture. T'es pas fan d'armes blanches, mais tu sais bien que ces lames là sont toujours bien aiguisées. Tu ne perds pas trop de temps pour te charger de son cas, lui offrant quelques secondes de supplice avant de disparaitre à jamais. À nouveau, tu ne lui as pas adressé un mot. Pourquoi ? On ne parle pas au bétail à l'abattoir, n'est-ce pas ? « S'il y a une chose plus détestable que les humains, ce sont les traitres... » ajoutes-tu plus froidement en te retournant vers ton héroïne du jour. Cette fois, ton regard inspire vraiment l'obscurité qui t'habite, quand tu penses à ce que tu feras à cette personne. Tes doigts sont déjà imbibés de sang quand tu laisses tomber le couteau au sol, dernière marque que tu laisseras en ces lieux. « Je te remercierai bien comme il se doit, mais on ferait mieux de partir, n'est-ce pas ? » finis-tu en venant caresser sa joue. Les renforts ont sûrement été appelés, et tu ne tiens pas à rester ici une minute de plus. Il te tarde également d'en savoir plus sur ce traitre qu'à mentionné la dragonne. Même si tu sors d'ici, cette histoire est de toute évidence loin d'être terminée.

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Tu ne sens plus la présence des autres dragons depuis un moment. Il n'y a plus qu'Amaranta et toi, et peu à peu vous vous éloignez du poste qui te retenait prisonnière. Face à cet assaut, les humains ont vite plié, et ça n'a rien de bien étonnant. Tu aurais aimé réellement prendre part au massacre, mais ça n'aurait pas été aussi amusant sans tes pouvoirs. Qui plus est, une autre vengeance t'attend quelque part, et à nouveau, Amaranta semble en détenir la clé. Tu ne te questionnes pas véritablement sur les motivations de l'autre dragonne. Tu sais simplement qu'un jour, tu lui en devras une pour ce qui s'est passé aujourd'hui. Ce n'est pas bien grave, puisque vous avez des objectifs similaires, et tu préfères te débarrasser d'une dette plutôt que de la laisser trainer. Tu suis la direction indiquée par la brune, qui semble connaître cet itinéraire par coeur, comme si elle avait préparé cette escapade jusque dans les moindres détails. Il faut dire que ça ne serait pas étonnant, en la connaissant. C'est ainsi que fonctionnent les personnes calculatrices comme elle et toi. Ton alliée ne tarde pas à t'expliquer que ta cible n'est pas encore avertie de ta fuite, et qu'il s'agit effectivement de ta meilleure chance de te venger. Puisqu'il s'est comporté en lâche pour te piéger, tu ne comptes pas lui laisser le luxe d'être averti de ta visite. « Il n'y a rien de plus désagréable que d'être piégé chez soi, n'est-ce pas ? » réponds-tu par rapport aux choix proposés par la dragonne. La solution que tu as choisi te parait être la plus mesquine. La maison est toujours un cocon, un lieu qui représente la sécurité. Briser cela en morceaux te semble donc approprié. S'il a une femme et des enfants, ce sera encore mieux.

Ceci dit, ces maigres informations ne t'ont pas permis de deviner de qui il s'agit. La colère tend toujours chacun de tes muscles, mais ce n'est pas au point de foncer sans réfléchir. Si ce type a réussi à te piéger une fois, il a certainement de quoi se protéger et se défendre. S'il s'agit d'un surnaturel, il aura sans doute des pouvoirs offensifs, qui plus est. « Qui est-il, est-ce que je le connais ? » Ne pas connaître le nom d'un ennemi prêt à te détruire serait le comble, mais parfois on ne peut les distinguer que le moment venu. En plus, suite à tes actes durant la guerre, on peut dire que t'as une certaine réputation, et que n'importe qui peut se pencher dessus. Et soit ce type t'a espionné, soit il a des contacts au sein de l'Ordre. C'est forcément l'un ou l'autre, à tes yeux. Tu t'es toujours montrée aussi imprévisible que possible pour éviter ce genre de mésaventures, alors celui qui a fait ça n'a pas pu avoir qu'un simple coup de chance. « Et comment as-tu obtenu son identité aussi rapidement ? Ne le prends pas mal, mais après ce qu'il s'est passé je préfère être en possession de tous les éléments. » Ce n'est pas que tu ne veux pas faire confiance à la brune, loin de là, mais après avoir passé tout ce temps à contempler le plafond de ta cellule, t'as envie d'en savoir le plus possible. T'es d'humeur à tuer n'importe quel tocard, mais mettre un nom et une raison sur cette histoire serait le minimum pour la digérer correctement. Tu sais que le marché noir peut délivrer ce type d'informations, que la brune est douée pour en obtenir, et il est donc évident qu'elle en sait beaucoup plus. Tu en demandes peut-être beaucoup, mais il n'est pas question de te jeter dans cette tuerie sans en savoir un peu plus. Même si la dragonne te le demande, et même si elle vient de te sauver la mise, tu ne peux pas la suivre aveuglément. Sapphire t'aurait déconseillé de franchir ce cap dans la situation actuelle. Il est encore plus important de connaître ses ennemis, que ses amis. La guerre est peut-être mise en pause pour le moment, mais tu n'en as pas oublié l'art. Se précipiter pour porter le premier coup est parfois une erreur.

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Le regard qu'Amaranta te jette est aussi chaud que ses flammes, et si t'étais pas autant en colère, tu le lui aurais certainement rendu. Malgré tout, tu dois admettre que cette femme est impressionnante. Elle a vraiment tout prévu, et c'est comme si elle avait attendu que tu en parles pour sortir ce fameux document. Tu l'attrapes, et y jettes un coup d'oeil tout en écoutant ses paroles. Comme tu t'en doutais, ce nom ne te dit rien. Ce n'est pas étonnant, si ce type n'est qu'une raclure qui se bat à la déloyale. S'il se prétend vraiment dragon, tu comptes bien le pousser dans ses retranchements, à ta façon. En tout cas, ce document te parait tout à fait correct, et les motivations évoquées par l'autre dragonne aussi. C'est un motif plutôt simple, mais venant d'un type comme lui, ce serait tout à fait plausible. Tu peux aussi y voir une implication de Caïn. Votre rivalité n'est pas réellement secrète, mais tu le vois bien employer ce genre de méthodes. « Tu ne fais jamais les choses à moitié, ma jolie. » souris-tu en relevant les yeux vers l'autre brune. Tu sais qu'un jour elle retournera tout cela à son avantage, et ça ne la rend que plus délicieusement dangereuse. Une alliance comme celle-ci se préserve, et si un jour la brune se retrouve dans la même situation, tu seras là pour l'aider et châtier ceux qui auront osé lui faire du tord. Mais aujourd'hui, une autre revanche t'attend, également offerte comme sur un plateau par Amaranta.

Alors, tu ne comptes pas l'en exclure. Cette vendetta ne sera que plus excitante à ses côtés. Alors, tu  fais un pas pour rompre la distance entre vous et tu viens caresser sa joue du bout de tes doigts. Un geste bien doux, face à la violence dont vous ferez bientôt preuve. « Je ne demande que ça. » lui susurres-tu pour toute réponse, lui adressant un regard assombri autant par sa présence, que par les pensées obscures qui commencent déjà à noircir ton esprit. Ça va être la première fois que vous agirez réellement ensembles, et tu es impatiente d'en voir le résultat. Bien sûr avant cela, tu comptes aussi profiter de chaque instant... il est toujours honteux d'achever un lâche trop vite. Ces types là méritent de contempler leur propre disparition. Il ne reste plus qu'à vous y rendre. Amaranta a évoqué une villa hors de prix, et ce n'est pas ce qui manque dans la région. C'était peut-être indiqué dans le document, mais t'avoues ne pas en avoir lu l'intégralité. « Par où allons-nous ? Je ne voudrais pas être en retard pour l'accueillir, quand revient-il de son casino ? » Quitte à le surprendre, autant prendre connaissance des lieux au préalable. T'espères y trouver quelques informations, qui plus est. Les cafards comme lui en détiennent toujours, pour le meilleur comme pour le pire. Maintenant, que vous y alliez à pied, en voiture ou à travers un portail, tu es prête à suivre Amaranta là où il faudra. Le reste dépendra de ce que vous allez trouver, ce genre de choses sont difficiles à planifier. À moins que l'autre dragonne n'ait aussi de l'avance là dessus. À nouveau, ça ne serait pas très étonnant, et tu t'attends encore à quelques surprises de sa part. D'ici là, en fonction du trajet, t'espères avoir récupéré tes pleines capacités, histoire de lui en faire profiter un peu. Après tout, qui veut enfermer un dragon doit s'être préparé à subir ses flammes...

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D'après Amaranta, la résidence de votre ennemi se trouve non loin d'ici, vous n'aurez donc pas à être encombrées par l’impatience d'accomplir cette vengeance. Et de la patience, autant dire que tu n'en as jamais beaucoup eu, et encore moins après avoir subit une telle humiliation. Quant à l'Ordre, tu t'es un peu doutée d'un lien étroit avec toute cette histoire. L'autre dragonne semble bien le confirmer, mais tu comptes tirer des informations plus concrètes de votre petite visite à son domicile. Il n'y a rien de mieux que de pêcher à la source, n'est-ce pas ? Avec l'effet de surprise, cette petite visite sera certainement aussi excitante que semble le penser Amaranta. Une voiture ne tarde pas à arriver, et même si tu ne t'es jamais vraiment intéressée à ce genre de choses, tu peux voir qu'elle dégage une aura aussi particulière que l'autre femme. Vous vous installez rapidement à bord, ensemble à l'arrière, et examinez les plans qu'Amaranta a amené. C'est détaillé, parfait pour s'infiltrer à l'intérieur sans être repéré, si bien qu'un simple cambrioleur pourrait y parvenir. Ça te parait presque trop facile, mais puisque vous avez l'avantage d'être avant lui sur les lieux, ça ne t'inquiète pas plus que ça. « Je l'espère, histoire de pimenter un peu les choses. » réponds-tu après son clin d'oeil, imaginant déjà vos premiers méfaits une fois au coeur de la villa. Que sa famille soit présente ou non, ce type le sentira passer.

Vous ne tardez pas à arriver à destination, remarquant immédiatement la surveillance déplorable autour des lieux. C'est alors qu'une pointe d'irritation supplémentaire commence à naitre dans ton esprit. Ce type ce sent-il intouchable au point de ne pas faire garder son domicile convenablement ? Alors qu'il vient de s'en prendre à quelqu'un comme toi ? Cette impertinence mérite un châtiment inoubliable. Vous pénétrez donc avec facilité à l'intérieur, et tombez nez à nez avec une femme en peignoir. Surprise, elle arbore un air déjà horrifié sous la réalisation que vous n'êtes pas son mari. Sa peur est telle, qu'elle ne réagit même pas quand Amaranta s'approche de ses deux filles. Elles sont trop jeunes pour porter un catalyseur, donc difficile de dire à cette distance s'il s'agit de dragons ou non. « C'est vrai. Mme Bronte, vous avez de magnifiques filles. Dommage que votre mari ne soit pas là pour les protéger. » lances-tu à leur mère, feignant un regret exagéré, pour la ramener à la réalité. Il serait quand même dommage qu'elle parte en blackout total et loupe cette petite fête. « Dommage qu'il ait délibérément choisi de vous mettre en danger toutes les trois. » ajoutes-tu avec un sourire en coin. Est-elle seulement au courant des agissements de son imbécile de mari ? Si ce n'est pas le cas, vous pourrez ajouter une petite dose de drame passionnel à cette histoire. Cela semble déjà commencer, puisqu'elle bégaye, étant apparemment partagée entre sa peur d'Amaranta qui se tient à côté, et son désir de protéger ses filles. « Mon mari va bientôt rentrer et il... vous...  » Tu devines déjà la fin de sa phrase, et il est franchement inutile qu'elle se fatigue à balbutier jusqu'au bout. « Oh, mais on compte là dessus. N'est-ce pas ? » Tu souris à nouveau, le regard cette fois posé sur ta partenaire. Si votre présence et des mots suffisent à les terroriser, vous ne risquez pas de vous épuisez. Cette fois, la femme se tourne vers Amaranta. « Laissez mes filles en dehors de ça, elles sont innocentes ! Dites moi ce que vous voulez et vous l'aurez. » Ses suppliques sont inutiles. Elle n'est même pas celle qui vous intéresse ici, mais sa présence peut malgré tout se révéler utile. T'as presque l'impression de jouer avec un insecte. Vous pourriez facilement tuer tout le monde ici, en quelques instants, mais en quoi cela serait-il satisfaisant ?

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Sur demande d'Amaranta, les deux gamines retournent dans leur chambre, et tu es presque déçue. Torturer les parents à l'aide de leurs enfants aurait été facile. Mais, tu imagines qu'il est aussi possible de le faire avec cette très chère dame. À l'inverse des plus jeunes, elle est plus ou moins en mesure de comprendre la menace qui plane au dessus d'elle comme une épée de Damoclès. Tu ne la quittes pas de tes yeux perçants, mais ça ne t'empêche pas de ressentir la présence de l'autre dragonne à tes côtés. Apparemment, elle a déjà quelques idées, dont la première qui est de dépouiller Mme Bronte de ses bijoux. Tu n'as que faire de ce genre de pierre, et ce n'est certainement pas différent d'Amaranta qui est amplement en mesure de se les offrir. Mais, ce que recherche à faire l'autre brune est de créer un malaise chez cette femme. De lui faire comprendre que face à vous, elle n'a pas d'autre choix que de s'abaisser plus bas que terre si elle souhaite survivre. À deux reprises, elle se dépouille donc devant vous, presque à s'en faire mal tant les tremblements secouent sa peau. Tu t'apprêtais à répondre à ton alliée, ou plutôt à terroriser un peu plus la mère de famille, mais l'arrivée d'une nouvelle variable t'interrompt. Enfin. À peine a t-il remarqué votre présence, que le visage de l'homme commence à pâlir. Et oui, toute action a des conséquences, et il s'apprête à en voir la couleur pourpre. « Toi, ne bouge pas. » ordonnes-tu à la femme, ne souhaitant pas perdre de temps avec une éventuelle tentative de fuite ou de défense de sa part. Si elle est intelligente, elle restera sur le côté et priera pour avoir la vie sauve.

Tu te tournes ensuite vers lui, le regard encore plus assombri que précédemment. Si Amaranta sourit avec un certain sadisme, ta colère à toi est en réalité plutôt froide. Le voir a réveillé toute la rage que t'as accumulé depuis ton arrestation. Alors ce tocard, qui n'est même pas capable de vous regarder sans perdre ses moyens, est celui qui a osé mettre sur pieds cette stupide histoire ? « Ravie de vous rencontrer, Monsieur Bronte. » La moindre des choses est de se présenter, avant d'attaquer, n'est-ce pas ? De toute évidence, tu n'auras pas à le faire dans ce cas précis. Tu trouves aussi que le moment est bien choisi pour voir si tes facultés sont de retour. Ce serait plus intéressant, et cela t'éviterait de te salir les mains avec le sang impur qui coule dans ses veines. « Vous a t-on déjà dit qu'il est impoli d'attaquer dans le dos ? »  D'un geste du doigt, tu fais bouger l'ombre derrière lui, avant de la faire tomber comme une masse dans son dos, le projetant au sol. Oh oh, oui, ils n'ont pas encore récupéré leur puissance totale, mais tes pouvoirs sont bien là. « Cela fait mal, n'est-ce pas ? » Et encore, c'est plutôt gentillet pour le moment. Tu l'écrases, jusqu'à ce que le souffle vienne à lui manquer, avant de relâcher la pression. Le visage contre le sol, il essaie de se relever. « Espèces de monstres... » parvient-il à articuler, et tu te demandes s'il aura le culot d'utiliser ses propres facultés contre vous. Autant dire que ce serait plutôt inefficace face à vous deux, mais cela aurait le mérite de lui montrer que même ainsi, il ne vaut rien.

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Un cafard. Ça lui va plutôt bien. Les cafards sont bons à être écrasés, dès lors qu'ils s'aventurent sur un chemin qui ne leur appartient pas. Et encore, ils sont réputés pour leurs facultés à survivre même dans les pires des situations. Tu vas devoir contredire les clichés en ce qui concerne ce dernier fait. Il n'est pas question de le laisser s'en tirer vivant. Il t'a attaqué une fois, et tu ne lui donneras pas l'opportunité de recommencer. T'as perdu suffisamment de temps, avec ses conneries. Quelque soit son plan, quelques soient les gains qu'il espérait obtenir, tout cela est terminé. Il a pris un risque, et a échoué. Ainsi va la vie. Amaranta s'approche de vous, et tu détailles sa silhouette du regard avant de t'arrêter sur son doigt désormais enflammé. Vient donc son tour d'infliger quelques souffrances à votre proie, qui se met dans un même temps à hurler. « Inutile de crier, personne ne viendra à ton secours... » grognes-tu alors, voyant l'autre dragonne profiter du spectacle. Oui, personne ne viendra à son secours. Tu n'es pas quelqu'un qui, d'ordinaire, va chercher à torturer avant d'achever. Tu as plutôt tendance à aller droit au but. Mais, tu n'es pas seule ici, et il faut dire que ce type l'a bien mérité, alors tu ne vas pas commencer à avoir des scrupules.

Et puis, l'inattendu se produit, et tu hausses un sourcil en voyant la femme de Carlos aux prises avec Amaranta. C'est qu'elle a du culot, celle là ! Ça te fait légèrement sourire, car pendant que tu retiens le cafard au sol, ta complice parvient sans mal à reprendre le contrôle de la situation. Le courage n'est pas toujours une qualité, il faut croire. Pas ici et maintenant en tout cas. Après l'avoir assommé d'un coup de coude, la brune revient à tes côtés, apparemment prête à sceller le destin de votre ami ici présent. « Nous n'avons aucune raison de la garder en vie. Et puis... » Tu te penches vers lui, un léger sourire au coin des lèvres. « Une femme aussi courageuse que la tienne devrait réussir à élever vos enfants seule. Ou bien, elle te remplacera... ça ne devrait pas être compliqué. » Tu vois ses yeux s'embraser d'une rage nouvelle, et il se débat sous le poids de ton obscurité, déblatérant menaces et insultes, comme si cela allait arranger sa situation. « Tais toi ! » Pour lui fermer le clapet, tu n'hésites pas à lui asséner un coup de pied en pleine tête, avant de relever les yeux en direction d'Amaranta. « On devrait le faire parler. Je suis sûre qu'il peut cracher quelques informations utiles si on l'y encourage.  » Tu n'oublies pas que ce type n'a certainement pas travaillé seul. Il serait honteux de le laisser mourir avant qu'il n'ait cité quelques noms. À nouveau... il ne s'agit pas de torture... pas s'il coopère gentiment, en sachant qu'il a déjà tout perdu. Ou peut-être devriez vous le laisser penser qu'il aura une chance de survivre, s'il vous donne les informations attendues ? Voilà qui serait tout aussi cruel... mais, c'est aussi ce qui rend la situation intéressante, n'est-ce pas ?

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