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Sam 11 Fév 2023 - 13:25
All the nights I wasted tears
All the disappearing years

2019

Métro.
Boulot.
Bea.

Ce n’est que pour quelques jours. Aucune raison de s’en formaliser. Aucune raison de se frustrer quand elle a dû revoir tout son emploi du temps au dernier moment, changer son organisation. Demander à Jin un petit peu d’espace, juste le temps que Bea trouve un logement, un travail, quelque chose pour partir de chez elle. Elle n’aime pas le savoir loin d’elle. C’est dans ces moments-là qu’il est le plus prompt à fauter, à trahir le peu de confiance qu’elle s’efforce de regagner pour lui. Mais elle ne veut pas qu’il rencontre sa sœur, pas dans ces conditions et pas avant d’être certaine de la raison de son retour.

Elle aime Bea. Elle le pense, en tous cas. Elle n’a pas beaucoup le choix, c’est sa sœur, on aime sa sœur même s’il y a parfois des rivalités et des tensions. Mais elle sait surtout que Bea a tendance à se trouver à son opposé sur le spectre de la loi. Il n’y a qu’une fois où Arcadia l’y a rejointe.

Une seule fois, pour lui tendre la main et la sauver.

Elle aurait dû la tirer de son côté dans le même temps, mais elle savait que c’était déjà trop tard pour sa sœur, elle a vu dans son regard qu’elle n’allait pas être une femme réformée après avoir été piégée et inculpée. Alors elle lui offre son canapé et elle veille sur elle. Ou en tous cas, elle le fait quand elle rentre du travail.

Cette fois-ci, elle rentre plus tôt que les jours précédents, même après être passée acheter de quoi faire un bon repas ce soir. Légumes, viande, épices manquantes. Tous les nutriments pour rester en forme.

Elle passe la porte de son appartement et c’est l’absence de Jin qui la frappe le plus, comme d’habitude. Le fait qu’il ne soit pas là pour l’accueillir chez elle, pour avoir déjà tout préparé à son retour, pour lui insuffler un peu de vie en la prenant dans ses bras. À la place, elle est face à un appartement à l’organisation défaite par la venue de Beatriz, aux meubles toujours neufs et encore heureusement dépoussiérés mais peut-être pas pour longtemps. Et surtout, à la frustration de ne pas pouvoir s’assurer qu’au moins une version de Jin est avec elle. Par sécurité, elle envoie un énième message sur son téléphone en passant le pas de la porte et en déposant le petit sac de courses sur la table.

« Bea ? Are you home ? »

Une part d’elle espère ne pas avoir de réponse. Une part d’elle espère que Bea ait fait ce qu’elle sait faire de mieux : disparaître. Peut-être qu’elle a déjà trouvé un travail, qu’elle a laissé un mot quelque part pour dire qu’elle va habiter ailleurs. Peut-être qu’Arcadia n’aura plus à marcher sur des œufs dans son propre appartement.

Peut-être qu’elle pourra arrêter d’être hypocrite avec la sœur dont elle a ruiné la vie, vingt-trois ans plus tôt.




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Lun 3 Avr 2023 - 14:25
all the nights i wasted tears

“The tricky thing, is yesterday we were just children
Playing soldiers just pretending, dreaming dreams with happy endings
In backyards, winning battles with our wooden swords, but now we've stepped into a cruel world”

   

   
This isn’t home. C’est tout ce à quoi elle pense, allongée sur le canapé dans ce salon où elle n’a pas sa place. Les plantes la regardent mal, l’assise des chaises se durcit à son contact, le lit grince uniquement quand c’est elle qui est dessus. Tout est hostile – et elle se demande si c’est la maîtresse des lieux qui leur a tout appris. Beatriz est reconnaissante, bien sûr. Elle sait qu’Arcadia n’est pas obligée de lui rendre service après service, de la tirer de tous ces mauvais pas qui sont si nombreux qu’ils sont devenus sa route habituelle. Mais elle n’a confiance en personne d’autre. Et peut-être que Bea ne saura jamais aimer sa sœur correctement, mais elle sera toujours sa personne. Ça doit compter pour quelque chose. ”Estoy aquí” elle répond paresseusement depuis l’autre côté de l’appartement. This isn’t home. Et ça la rend un peu dingue qu’Arcadia persiste à lui parler en anglais – elles ne sont pas américaines, merde. Quand il n’y a qu’elles deux, pourquoi continuer de rejeter ainsi leur héritage ? Ça fait bien longtemps que Beatriz a déduit la réponse à cette question : ce n’est pas l’héritage qu’elle rejette, c’est sa sœur aînée. ”Puede que haya encontrado un trabajo” elle ajoute dès que Dia rentre dans la pièce. Elle aurait pu lui dire bonjour, lui demander comment s’était passée sa journée. Mais cet appartement ne veut pas d’elle, et Bea soupçonne que sa propriétaire non plus, alors pourquoi traîner ? ”Pronto te dejaré en paz, no te preocupes.” Difficile de déterminer ce que Bea veut entendre en réponse. Pas besoin de te presser, reste, c’est si chouette que tu sois là ? Ce serait mentir, mais elles sont habituées au confort du mensonge, alors pourquoi pas ? La vérité c’est peut-être que la zouwu non plus n’a pas vraiment envie de rester, mais que c’est plus facile de se dire qu’on ne veut pas d’elle. Ça lui donne au moins une bonne raison de rester en colère, de rester en mouvement aussi, de ne pas s’enfermer dans cette vie que sa cadette semble avoir construit et qu’elle méprise un peu quelque part. Joli appart, boulot stable et propret, potes intéressants à qui ramener du vin pour bruncher le weekend. Bea pourrait gerber un peu dans sa bouche rien que d’y penser. Mais bon, en attendant c’est pas Dia qui s’est fait bannir de son pays parce qu’elle est tombée amoureuse de la mauvaise personne. Encore une fois.
   

   
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Jeu 6 Avr 2023 - 20:50
All the nights I wasted tears
All the disappearing years

Elle a une réponse et aussi rapidement que ça elle se retrouve perdue entre ses propres émotions. Rassurée de savoir que Bea est bien là, qu’elle ne s’est pas enfuie et qu’Arcadia peut garder un œil sur elle plus longtemps. Déçue qu’elle soit encore là, qu’Arcadia doive continuer à s’assurer qu’elle ne fasse rien d’inconscient comme elle en a un peu trop l’habitude.

Elle lutte avec elle-même en déposant les courses sur le comptoir de la cuisine. Elle lutte encore quand elle fait les quelques pas qui la séparent du salon. Elle lutte encore quand elle pose son regard sur sa sœur si importante qui ne fait toujours pas l’effort de parler anglais alors qu’elles le maîtrisent toutes les deux très bien. Elles ont tant débattu sur ce sujet qu’Arcadia ne prend même plus la peine de le relever. Elle sait de toutes façons très bien qu’elle agace Bea tout autant, si ce n’est plus.

Ce qui est plus marquant que l’usage de cet espagnol si désuet, c’est bien la phrase qui est prononcée par Bea. Elle a trouvé un travail, finalement. Arcadia avait à moitié raison dans son espérance. Elle se demande si ce sera un travail bien règlementé, qui permettra à sa sœur de refaire sa vie sans avoir à flirter avec les limites de la loi. Si elle ira loin, aussi. Assez loin pour qu’Arcadia ne doive pas voir son visage dans le journal le jour où elle sera à nouveau incarcérée.

Il se passe un instant avant que qui que ce soit ne reprenne la parole, après que Bea ait parlé de la laisser tranquille. Arcadia veut lui répondre que c’est un malentendu, que Bea ne la gêne pas. Ce serait un demi-mensonge, pourtant, et celui-ci ne lui vient pas simplement. Combien de fois doit-elle encore mentir pour ne pas faire fuir ceux à qui elle tient ? Combien de fois doit-elle se réfugier dans son propre entre-deux pour pouvoir prendre la moindre décision sans avoir à subir l'assaut de sa conscience qui lui ronge petit à petit l’esprit ?

« You’re my sister. You can stay as long as you need, you know.»

Elle n’arrive pas à mentir, finalement. Elle n’arrive pas à se réfugier dans son propre monde dont elle ne comprend toujours pas toutes les règles. Elle ne comprend pas qu’il ne lui faille parfois faire qu’un pas de côté pour tomber à la renverse et se blottir dans sa brume si confortable, tandis que parfois, son esprit la force à affronter la réalité. Elle sait que Jin aurait beaucoup de choses à dire à ce sujet ; il ne lui en dira aucune, pourtant. Ce n’est pas son rôle.

« I owe you at least that much. »

Elle ne pensait pas que sa voix puisse encore se briser sous l’émotion. Elle ne pensait pas qu’elle pourrait encore ressentir tant de choses, en fait, pas en pensant à leurs parents qu’elle a condamnés. À leur vie qu’elle a chamboulé en ne faisant pas assez attention, en cherchant l’approbation à tout prix, à une époque où elle ne savait pas encore marchander pour échanger les morceaux de sa vie contre des bribes d’un futur moins ombrageux.

Difficile de soutenir le regard de sa sœur. Elle ne sait même pas si Bea l’a compris, depuis. Si elle a réussi à lire à travers tous les non-dits pour comprendre que c’est bien Arcadia, la fautive de leurs premiers malheurs. La grande créatrice du canyon qui s’est formé entre elles et qui les empêche de se rejoindre.




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Lun 19 Juin 2023 - 15:00
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“The tricky thing, is yesterday we were just children
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In backyards, winning battles with our wooden swords, but now we've stepped into a cruel world”

   

   
You’re my sister.  Peut-être que c’est ça, la clé. Peut-être que c’est ce couperet qui mettra fin à toutes leurs tergiversations, encore et encore. Tu es ma sœur, tu es mon problème, tu es mon obligation, ma croix à porter. Au fond, Beatriz sait qu’elle voudrait être autre chose, que ce serait beau que leur sororité rime avec autre chose que corvée. Ça tient à pas grand-chose finalement, un peu de chair, un peu de sang en commun – et c’est toute une vie à naviguer sur des eaux troublées. Fut un temps, Bea pensait être la plus mal lotie des deux, parce qu’elle aurait voulu une alliée ; viscéralement, au point de laisser la déception l’empoisonner. Aujourd’hui elle sait que des deux, c’est elle le boulet. C’est Dia qui a tout mis en danger pour honorer leur contrat de naissance, c’est Dia qui a risqué sa nouvelle famille pour des débris de l’ancienne. “No me debes nada”* elle souffle en réponse, amère, toujours en espagnol. Ce serait céder de passer à l’anglais, et Beatriz, par nature, ne cède jamais. Non, Arcadia ne lui doit rien, et c’est pour ça qu’elle va se tirer bientôt et lui rendre sa vie. Parce que tant que ce sera leur sang qui parle, tant qu’il s’agira d’obligation, elle ne sera jamais vraiment la bienvenue. C’est trop bête d’entendre exactement ce qu’elle voulait entendre, et d’être incapable de l’accueillir sans le remettre en question, sans le tâcher d’acidité et de doutes.

Beatriz se lève enfin du canapé et pose ses poings sur ses hanches. Elle a entendu le bruit des sacs dans la cuisine, et elle a bien l’intention de ne pas tout à fait être un parasite – d’un coup, c’est comme si elle avait quelque chose à prouver. “Es un trabajo en el circo, desde luego no un trabajo de verdad según tus criterios, pero al menos no es ilegal”** elle raconte sur le chemin de la cuisine, sans se retourner pour voir la réaction de sa cadette. Quelques secondes plus tard, elle se contente de sortir les courses du sac sans les ranger, parce qu’elle ne sait pas où les trucs vont. “Todos esos trofeos de gimnasia por fin serán útiles.”*** C’est vrai sans l’être, après tout elle a déjà très correctement rentabilisé son passé de gymnaste au fil des menus cambriolages et autres joyeusetés qui lui ont été confiées, mais ça, Arcadia n’est pas obligée de le savoir. Le cirque, c’est un bon compromis, elle se dit. Ça lui permet de ne pas gerber sur ses principes, de rester sauvage et saltimbanque tout en ayant un lieu à elle, d’attirer les regards tout en restant inaccessible, de briller tout en restant majoritairement invisible.

Ce qui est marrant, c’est qu’elle trouve plus confortable d’être perchée sur un fil à cinquante mètres au-dessus du vide devant des centaines d’inconnus, plutôt que plantée sur ses deux pieds dans la cuisine de sa sœur à ne pas savoir comment demander d’être aimée.  


* Tu ne me dois rien.
** C'est un travail de cirque. Peut-être pas un travail sérieux selon tes standards mais au moins c'est légal.
*** On dirait que mes trophées de gym vont enfin servir à quelque chose.

   

   
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Jeu 10 Aoû 2023 - 17:55
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C’est un automatisme dont elle n’a pas l’habitude, mais qu’elle incorpore rapidement à sa routine : Beatriz sort les courses du sac, Arcadia les range. Tout est bien huilé puisqu’elle sait parfaitement où va chaque chose, parce qu’aucun des tiroirs ne grincent lorsqu’elle les ouvre et les referme rapidement. Non, les tiroirs ne grincent pas. Ils sont bien huilés. On ne peut pas en dire autant de la relation entre les deux sœurs.

No me debes nada ? Elle ne se rend pas compte, Beatriz. Elle ne se rend pas compte que même si Arcadia lui offrait le monde, ce ne serait jamais assez pour se faire pardonner. C’est toute une enfance qu’elle leur a volé, c’est une famille unie, c’est leurs parents et leur joie de vivre. Elle ne lui doit pas qu’un toit temporaire, elle ne peut pas s’arrêter à ça. Mais elle est prête à payer cette dette toute sa vie, pour un jour se sentir en droit d’aimer à nouveau sa sœur.

Quand elle lui dit qu’elle va travailler dans un cirque, la première réaction d’Arcadia est d’une neutralité parfaite. Non, ce n’est pas un métier sérieux. Mais oui, c’est légal, et oui, ça lui offrira de quoi se nourrir. Et oui, ça lui permettra d’utiliser ses talents. Et oui, peut-être bien que c’est le métier parfait pour une sœur trop libre pour rester engoncée dans le moule qu’Arcadia s’est créée. Un moule à base d’interdits, de non-dits, d’obligations sociales, de retenue. Un moule bien trop petit pour englober toutes les choses que Beatriz pourrait avoir à offrir au monde.

Des deux sœurs, ça a toujours été Beatriz qui a su comment vivre.

Arcadia s’est toujours contentée de regarder de loin.

Elle pense avoir répondu. Elle est persuadée que les mots ont quitté ses lèvres. C’est logique, après tout, elle a forcément prononcé quelques félicitations, quelques encouragements. Elle lui a forcément dit qu’elle était heureuse pour elle. Parce qu’elle l’est, dans une certaine mesure. Pour une fois. Jamais il ne lui viendrait à l’esprit qu’elle pourrait avoir omis d’ouvrir la bouche. Parce qu’elle doit forcément l’avoir félicité avant de laisser la bombe tomber entre elles et briser tout ce qu’elles peuvent bien avoir tenté de réparer jusqu’ici.

« I do owe you, though. » La voix est minuscule entre elles, entre ce paquet de pâtes qui est le dernier à quitter le sac pour rejoindre l’armoire prévue à cet effet. « If it weren’t for me, you probably would have had a much better life. You wouldn’t have to work in a circus to satisfy me. You probably wouldn’t even have been locked up in Blackwater. »

Les pâtes sont dans le placard, le paquet de mots s’est ouvert et étalé entre elles sans qu’Arcadia ne sache comment les ramasser maintenant. Qu’est-ce qu’elle attend, exactement ? Que Beatriz comprenne enfin et la laisse tout faire pour se racheter, sûrement. Qu’elle en profite pour demander l’aide d’Arcadia dès qu’elle le pourra, que leur relation reste inégale mais qu’au moins, elles aient une relation, plutôt que de s’éviter encore et encore.

« You wouldn’t have had to lose our parents, if it weren’t for me. »

La bombe explose et emporte Arcadia dans son souffle. Elle se recroqueville, toute petite, au fin fond de son esprit pour ne plus être blessée par ce qu’elle dit elle-même. Adieu, les larmes qui s’apprêtaient à jaillir. Elles aussi elles sont enfermées, maintenant. Il n’y a que la neutralité, que les points d’Arcadia serrés autour des poignées du placard, le dos tourné à sa sœur. Encore. Toujours.

Tourner le dos, c’est peut-être tout ce qu’elle sait faire, elle qui aimerait apprendre l’inverse.




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Jeu 14 Déc 2023 - 19:50


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— @arcadia barbosa
Beatriz guette la réaction d’Arcadia comme un aigle ; elle attend, une poignée, deux poignées, trois poignées de secondes avant de détourner le regard et de mordre sa langue dans sa bouche. N’est-ce pas toujours la même chose ? N’est-elle pas toujours en train de chercher l’approbation de sa cadette, alors même qu’elle prétend s’en moquer comme d’une guigne ? N’est-elle pas toujours en train d’orchestrer sa propre déception ? C’est le renforcement du même schéma encore et encore qui vient crisper ses doigts ; alors qu’elle sait parfaitement que même si Arcadia désapprouve de son choix de carrière, ce n’est pas pour autant qu’elle ira s’installer derrière le comptoir d’une banque. Enfin, pas pour y travailler en tout cas. Il y a quelque chose de perpétuellement frustrant dans sa recherche de quelque chose qui viendrait valider son agacement, qui viendrait prouver qu’elle a raison et que Dia n’est jamais contente de toute façon. Peut-être que quelque part, ça lui donne le droit de ne jamais être dans les clous – puisque sa sœur ne l’en croit pas capable.

Une meilleure vie, qu’elle dit. Une meilleure vie, une fois qu’elle aurait sacrifié tout ce qui lui tient à cœur : sa liberté, sa nature probablement, et ce goût de déglingue qui la rassure de ne pas ressembler à tous les autres. Non, elle n’aurait probablement pas eu à travailler dans un cirque, mais c’est quand même ça qu’elle veut. Maintenant, Beatriz a les mains libres puisque toutes les courses sont à leur place, tout est à sa place, sauf elle – et elle a tout le loisir de les enfoncer dans la chaise de cuisine à défaut de pouvoir serrer les poings dans une maison où les émotions sont interdites. C’est l’allusion à Blackwater et par alliance, à Stella, qui la sort de sa torpeur.  « No te atribuyas demasiado mérito* » elle ricane avec amertume.  « Me encerraron porque confié en la persona equivocada. Ya me conoces, nunca conocí a una perra que no pudiera amar.** » Toute une lignée de vipères dans son rétroviseur ; Nova-Blue, Stella, puis … A croire qu’il n’y a que de la violence qu’elle a pu tomber amoureuse, qu’elle est allergique à la douceur. A croire qu’elle n’en mérite pas la moindre miette.

Parce que Beatriz, elle, est restée fidèle à leurs racines, elle sent immédiatement la lourdeur dans la cage thoracique d’Arcadia. Elle sent le sérieux, l’essoufflement, le vertige. Une crevasse béante s’ouvre entre elle deux sur le sol de la cuisine, qui n’est pas sans rappeler les plaies jamais refermées de leur enfance, et la gorgone se tient debout au bord du précipice. La gorge sèche et les lacrymales plus encore, Bea relève le menton en direction de sa sœur.  « No perdimos a nuestros padres por tu culpa.*** » On, parce qu’elle n’est pas la seule à les avoir perdus, malgré la formulation d’Arcadia, malgré la colère, malgré la rancœur.  « Es el sistema.**** » Le système, elle crache avec mépris. Elle ne blâme pas Arcadia pour ça. Elle la blâme d’avoir persisté dans le système, celui là même qui a tenté de les effacer, qui les a rendu orphelines – elle la blâme d’avoir tendu l’autre joue, et d’avoir éteint son feu pour ne jamais prendre le risque de brûler les autres.  « El sistema del que tanto te esfuerzas por formar parte.***** » Elle la blâme de l’avoir laissée seule dans sa défiance, et de lui reprocher aujourd’hui d’être du mauvais côté de la barrière quand on ne lui a jamais laissé le choix. Elle la blâme de les avoir forcées à ne jamais se battre côte à côte.

Si seulement Beatriz ne se blâmait pas aussi pour tout cela, et bien plus encore.


* Ne te jette pas trop de fleurs.
** On m'a enfermée parce que j'ai fait confiance à la mauvaise personne. Tu me connais, je n'ai pas croisé une seule connasse que je n'ai pas su aimer.
*** On a pas perdu nos parents par ta faute.
**** C'est le système.
***** Le système dont tu tiens tant à faire partie.

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