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Persephone Fitzgerald
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Jeu 23 Fév 2023 - 1:24


téléphone rose

 
Ambrose Atkins  ϟ  Persephone Fitzgerald .


19 février 2021
Seattle, Pioneer Square, Université de Seattle.

Elle a aucune envie d'aller à ce cours. Elle l'a même pas vraiment choisi, c'était une de ces UE libres dans lesquelles on doit s'inscrire et toutes les intéressantes étaient prises quand elle est arrivée devant la feuille. Tout ça à cause de cette maudite inscription administrative à la fac qui n'était pas encore validée, parce que leurs secrétariats se renvoyaient son dossier comme une balle sans qu'elle ne puisse rien y changer. Alors quand elle a enfin pu choisir, après tout le monde bien sûr, il y avait encore botanique et finances publiques avancées et elle préférait observer des bulbes de tulipe plutôt que de s'infliger des heures d'économie en plus avec Monsieur Rusty, qu'elle a déjà eu au premier semestre et qui n'est pas le plus bienveillant des enseignants. L'autre nom ne lui dit rien du tout, elle a essayé de demander à d'autres étudiants s'ils avaient eu Monsieur Atkins mais apparemment c'est pas tout à fait un prof, plutôt un intervenant extérieur, ou un vacataire, personne sait trop. Persy ne connaît pas vraiment le fonctionnement du système universitaire mais elle se dit que si c'est pas un vrai prof alors peut-être que ses cours seront plus marrant, peut-être qu'ils iront dehors pour faire des expériences pratiques plutôt que de rester assis pendant trois heures dans un amphi.

Mais c'est bien un amphi qui l'accueille, alors qu'elle arrive à quatorze heures. Ils doivent être quinze à tout casser et l'humaine se demande sérieusement pourquoi on leur a donné trois cent places qu'ils n'occuperont pas, alors que pour certains cours ils doivent s'entasser à quarante dans des salles clairement prévues pour trente, et rajouter des chaises en se serrant tant bien que mal sur les tables. Les autres discutent entre eux, tout le monde se connaît déjà, normal, puisque l'humaine a raté le premier cours, pour raisons familiales. Raisons familiales, ouais. Elle serait bien restée plus longtemps cloîtrée chez elle, lassée de ce masque qu'elle porte chaque fois qu'elle croise d'autres visages, lassée de faire semblant, de jouer à l'étudiante modèle qu'elle était, quelques semaines plus tôt à peine, lassée d'enfiler chaque jour les gants de celle qu'elle était pour camoufler les tâches de sang qui couvrent ses mains criminelles. Sa peau est lisse, sans l'once d'une preuve, mais son acte est gravé dedans comme un tatouage indélébile inscrit à l'encre invisible. Elle vit dans la peur, Persephone, qu'un jour les enquêteurs craquent le code, qu'ils trouvent la bonne teinte de lumière pour faire apparaître au grand jour ce qu'elle a voulu leur cacher.

Alors, si elle est dans cet amphi aujourd'hui, elle sait que sa liberté est factice. Elle est encore en probation, Persy, et à chacun de ses pas hésitants, elle se sent suivie par mille yeux méfiants. Elle n'est pas en prison, l'humaine, mais si elle marche librement, elle sait que ça n'est qu'un sursis. Un seul faux pas et elle tombera dans le filet de leurs reproches, une seule erreur et elle donnera raison à toute leur méfiance, un seul mot de travers et sa liberté conditionnelle pourrait bien devenir une sentence capitale. Alors elle tremble, Persephone, sous son costume de fille en deuil, et elle transforme ses frissons d'angoisse en sanglots de tristesse amère. Quand le jeu d'actrice se disloque et qu'elle menace de craquer, alors elle se réfugie dans l'excuse de son cœur encore endeuillé, courant vers une cabine de toilettes pour s'épancher loin des regards. L'avantage de la mort, c'est que personne ne pose de questions. C'est trop tabou, c'est trop intime, ça fait trop peur et frissonner. Ils voudraient s'en croire sauvés, croire qu'elle ne les atteindra pas, qu'ils sont trop loin pour être touchés, et l'illusion ne tient que tant qu'ils n'y sont pas confrontés face à face.

Elle les voit, pourtant, les interrogations dans leurs yeux, la curiosité dans les regards, tandis que le prof consulte sa liste et fait l'appelle. Fitzgerald. Elle sent la pause, la tension dans l'air lourd, les prunelles qui se tournent vers elle, et elle prétend qu'elle ne voit rien, répondant simplement oui. Elle les entend, les chuchotements peu discrets à quelques rangées d'elle, le léger choc et l'excitation dans les voix, mais elle feint de ne pas écouter. A la place, elle observe le prof, un gars roux assez jeune, la trentaine, elle lui donnerait. Ses cheveux longs sont pas très beaux, comme s'il les entretenait pas bien - et après tout, les gars apprennent jamais vraiment à faire ça, se contentant du premier gel douche qui vient. Sous son air sérieux, elle revoit son visage à elle, un million de taches de rousseur, la parfaite tête à humilier, la victime à martyriser. Est-ce que c'est le genre de prof qui vient sans son autorité ou justement un con aigri qui profite de son statut d'homme dominant pour asseoir une légitimité qu'il aurait pas eu autrement ? Elle espère en tout cas qu'il ne fera pas de blagues sexistes, elle a eu sa dose de profs problématiques.

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Ambrose Atkins
Ambrose Atkins
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CALL ME FIGHTER I'LL MOP THE FLOOR WITH YOU CALL ME LOVER I'LL TAKE YOU FOR A DRINK OR TWO YOU'LL GET OLDER MAYBE THEN YOU'LL FEEL SOME CONTROL

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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


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Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
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Urtica atrovirens || (télé)phone rose Empty Re: Urtica atrovirens || (télé)phone rose

Mar 28 Fév 2023 - 1:03





Urtica atrovirens

⋆ Pourtant, j'étais p'tit, après j'ai compris Que quand j'serai grand, j'regretterai Tout c'qui s'est passé car finalement J'ai passé ma vie à vivre en rappel Deux journées plus tôt, de peine je crois que Le temps passe vite mais Qu'on oublie rien de c'qu'on a raté La vie ne fait que soixante années


Will avait constamment des plans foireux.

L’amphithéâtre sent le café à la noisette et la cigarette. Le cours a commencé depuis quelques minutes, et ma gorge est déjà sèche à force de parler. Les claviers me donneront un mal de crâne à la fin de la séance, et c’est une note à moi-même de privilégier les travaux pratiques. Les étudiants semblent aussi perdus que moi. Je lis sur leurs visages autant de joie de vivre que sur le mien, avec le stress en moins. C’est plutôt étrange de me tenir à cette place, que j’avais un jour convoité, pour une option mineure à quinze personnes. Il est quatorze heures, et le ressenti de chaque minute me semble être des heures.

Will était un collègue de laboratoire. Il me parlait constamment de ses goûts en cinéma, de ses idéaux politiques et de ses grands projets dont je ne voyais jamais l’aboutissement. En d’autres termes, un multivers nous séparait, et nous étions obligés de passer parfois de longues heures ensemble dans la même pièce. Il m’avait parlé de ce plan qui « m’irait bien ». L’Université de Seattle cherchait des vacataires pour donner des cours sur un semestre. Si l’aspect recherche n’était pas financé, c’était le laboratoire qui avait un partenariat et qui payait les heures dispensées. En ce qui me concernait, l’argent m’importait peu. Je plissais les paupières lentement sur la possibilité d’effleurer la sensation d’être enseignant à l’université, et un sursaut d’amour pour l’enseignement me revenait. Je serai professeur de botanique, et j’aurai des élèves passionnés, intéressants. Nous allons partager ensemble un monde commun, et peut-être qu’ils m’enseigneront des choses que j’ignorai.

Ma déception fut intense.
Ma haine envers Will également.
Tandis que je regarde l’amphithéâtre trop grand, trop vide, tout porte à croire qu’il s’agit d’une étrange machination de sa part. Certainement qu’il avait besoin de plus de place cette semaine, sur notre paillasse commune, et en regardant les yeux vides de mes élèves, j’ose espérer qu’ils ont au moins besoin de moi pour valider leur année. Will m’avait un jour dit que j’avais rien à foutre en laboratoire, et j’avais souri en le prenant pour un compliment. Aujourd’hui, sa phrase prend tout un autre sens.

Les bavardages commencent et je cligne deux fois des yeux. J’abandonne ma crise de sens autour de mon métier pour relever la tête. Les images de mes anciens professeurs hantent mon esprit et je me retrouve face à une terrible révélation : Je ne suis pas professeur. Je n’ai pas fais les études pour. La passion ne suffira pas, et je le constate quand je vois les premiers portables sortis sur les tables.

« Le cours … Eh ! Le cours il va commencer, on range ses téléphones et ... »

J’ignore ce qu’on dit, à la fac. Au lycée, on peut coller, mettre des croix dans le carnet, envoyer chez le directeur, que sais-je. Ma phrase est en suspens et je vais passer pour un con. Il n’y a rien à punir, à l’université. Je fais face à des adultes. De jeunes adultes qui ne pensent qu’à sortir pour aller, je l’espère, étudier un cours qu’ils préfèrent. Au fond, nous avons pas tant d’années de différence. J’arrive à me revoir sur ces exacts mêmes bancs il y a de ça même pas dix ans, et je me souviens avec effroi que je n’attendais que la fin du cours pour aller tenter de traîner avec l’équipe de football.
Ou alors que je sortais dans la grande hâte pour aller la voi-

Je chasse les sales souvenirs de ma tête. Ma phrase est en danger et je prends une grande inspiration.

« … Et on se tait ... S’il vous plaît. »

Ils faisaient comment, ces professeurs qui me fichaient une terreur monumentale à chaque regard ? Il y avait de l’assurance dans leur voix, et désormais à leur place, je regrette tous ces moments passés à tenter de contourner les règles. Egalement, je regrette d’avoir un jour adressé la parole à Will, et la prochaine fois, je tiendrai moins ma langue quand il me parlera de ses dernières trouvailles culturelles. C’était un idiot qui se pensait cultivé, et j’irai déterrer la hache de guerre pour reconquérir mon royaume qu’était ma paillasse et mon montage à reflux.

« Je m’appelle Ambrose Atkins. M. Atkins. » j’écris en même temps au feutre Veleda mon prénom et mon nom sur le tableau, ainsi que mon mail. « Je serai votre professeur de botanique pour le semestre. Je travaille en laboratoire sur la synthèse des plantes, à visée homéopathique. Si vous avez la moindre question, n’hésitez pas à lever la main, et je vous répondrai. »

Du mieux que je pourrai, je me retiens d’ajouter. Je n’avais pas besoin de tendre le bâton pour me faire battre, leurs têtes dépités me suffisait. Je fais passer une feuille pour que la foule en délire puisse remplir les informations de base. Parmi elles, je demandais si ils avaient une plante préférée, et quelles étaient leurs attentes pour ce cours. Au départ, j’imaginais qu’ils auraient eux aussi des attaches particulières pour les boutures, et que d’apprendre les diverses façons de gérer les repousses de plantes quasiment mortes les intéresseraient. Mieux encore, que d’apprendre les principes avancés de la photosynthèse serait fascinant. Sinon, l’idée qu’un groupe de jeunes en recherche de sensation s’intéresse à la botanique pour les effets psychotropes de certaines plantes m’allait. J’aurai pu passer pour un prof cool à faire une séance spéciale.
A l’aune de mes observations, il semblerait que personne n’en ait quelque chose à foutre des plantes.

« Fitzgerald. »

Un lourd silence gêné s’abat sur la classe, suivi de quelques regards et des rumeurs sourdes. Malgré moi, je me joins à eux quand mes yeux se posent sur la jeune fille. Elle est toute fine, si bien que j’ai peur de me remettre à parler, des fois qu’elle s’envole avec mon souffle. Des tâches de rousseur sont éclatées de partout sur son visage, et c’est avec un peu de pitié que je me sens coupable de la faire durer, la pause autour de son prénom. Je regarde à côté, Persephone. Le prénom n’est pas facile à porter non plus. Je déglutis. Ce nom de famille, c’était devenu une blague, chez nous. Cette histoire d’incendie, c’était une plaisanterie un peu sombre, une expression bâtarde qu’on utilisait quand quelqu’un se faisait doubler sur un plan. Le nom sonnait comme une légende morbide, et me retrouver face à elle me déroutait.
Il devait y en avoir des milliers, des Fitzgerald, à Seattle. J’essaie de ne pas faire de parallèles. Pourtant, les murmures confirment mes craintes, appuient sur ma curiosité. Il semblerait que la pause ait duré quelques secondes, mais le temps se distord dans ma confusion. Passons à autre chose. De ma place de professeur, il sera aisé de suivre son évolution ces prochaines semaines. La pauvre. L’histoire était sordide, et c’est avec tout de même une pointe d’admiration au creux du regard que je rebaisse les yeux. A sa place, je serai pas venu. J’aurai arrêté de vivre, certainement. Elle devait y tenir, à son diplôme, Persephone. Dès lors, je place beaucoup d’espoirs en elle. J’espère qu’elle répondra à mes questions et lèvera la main.

« Nous allons commencer et … Donc … Du semestre … Allons … Tain … »

Le micro sature et coupe sans arrêt. D’une voix que j’espère plus audible, je me confronte pour la première et non pas dernière fois aux problèmes techniques de l’université. Nous sommes quinze, et je m’approche des bancs. Prenant un maximum d’air dans mes poumons, je tente d’envoyer mes mots jusqu’au fond de la salle, mais j’ai sûrement l’air de crier.

« Excusez moi, comme on est en petit comité, peut-être rapprochez vous ? Je mange pas. » Haha, très drôle, très original, Ambrose. « Quelqu’un sait si y a quelqu’un qui s’occupe du service technique, ici ? Le micro ne marche pas. »

Il était hors de question que je finisse aphone avant la fin du cours. Je devais encore aller hurler sur Will.


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