We are the heroes of our time - Laszlo

We are the heroes of our time

"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ Pour la première fois depuis plusieurs mois, je m’étais enfin accordée quelques jours de repos. Mais pour aller où ? J’avais l’embarras du choix puisque les déplacements ne sont pas un souci pour moi. Je pourrais même faire un tour du monde si je le voulais. Mais j’étais bien loin de cette idée dans tous les cas. Et puis quitte à choisir, j’aimais autant ne pas aller dans un lieu trop froid. Phoenix me semblait donc être un bon choix. Il y avait moyen de faire du tourisme et de visiter, je ne risquais pas d’avoir froid et je pourrais sans doute prendre plus facilement ma forme animale. Juste pour ça, je me dis que Seattle n’était pas vraiment un bon choix. J’aurai peut-être dû quitter la ville après la guerre. Mais finalement, il n’y avait pas que des mauvais souvenirs là-bas donc autant y rester. Et puis j’y avais retrouvé un emploi assez rapidement donc je n’allais pas m’en plaindre. Mais pour en revenir à mon petit voyage, cela allait sans nul doute me permettre de me changer les idées. J’avais donc fais le voyage par mes propres moyens, comprenez par-là que je ne prends jamais les transports. Pourquoi dépenser des sommes folles dans ce genre de chose alors que ma condition même me permet de me déplacer comme je le souhaite ? Certes, je dois me faire discrète tout de même. Depuis que je suis en âge de comprendre, je veille à ne pas dévoiler ma condition. Et franchement, ce n’est pas parce que la guerre contre Dark Dragon a révélé les créatures surnaturelles que je me permets de me déplacer comme je le souhaite !

☽ Il ne m’avait fallu que très peu de temps pour me rendre à Phoenix. Comme toujours jusqu’à maintenant, j’avais réussi à me faire suffisamment discrète pour ne pas attirer le moindre soupçon à mon sujet. Evidemment que les humains connaissent désormais l’existence des Zouwus. Mais j’aime autant ne pas savoir comment ils pourraient réagir en me voyant. Et je n’ai pas particulièrement envie d’être prise pour un énorme chat. J’étais arrivée sous le soleil. Je dois bien reconnaitre qu’il y a un sacré écart de températures entre Seattle et Phoenix ! Mon premier arrêt a donc été dans un hôtel où j’avais réservé une chambre, pour pouvoir me changer. Je troquais donc mon pull pour un petit débardeur et une petite veste juste posée sur mes épaules. Les vacances pouvaient enfin commencer ! Attrapant mes lunettes de soleil et attachant mes cheveux en une queue haute, je me dirigeais alors... Vers le Gemstone Museum. On ne croirait pas comme ça, mais je m’intéresse à ce genre de chose tout de même. Bon, pas autant que certains autres êtres surnaturels qui font sans doute une fixation dessus. Pour ma part, c’est un intérêt plus curieux qu’autre chose. Et puis après tout, comme disait Marylin : “Diamonds are a girl’s best friend”. Je suis donc allée dans ce musée pour m’instruire sur l’origine de cet accessoire qui semble faire tant d’effet, qu’on soit un homme ou une femme finalement. Je me demandais même si je ne finirais pas par craquer pour un petit bijou en sortant de là. Sac calé sur une épaules, j’y entrais en commençais à y déambuler après avoir payé mon billet d’entrée.

☽ J’observais des joyaux de l’époque de la Renaissance lorsque j’entendis un cri. Attendez, un cri dans un musée ? Je me retournais pour voir une femme visiblement choquée (mais pas assez pour se taire puisqu’elle avait clairement hurlé et que bon nombre de visiteurs la regardaient...) Et un homme partir en courant. C’est bien ma veine... Et évidemment, personne ne semblait réagir ! Je lâchais alors un juron entre mes dents avant de partir à la poursuite de ce type. Ne vous fiez pas à mon petit gabarit, je suis capable de courir vite. Bon d’accord, pas autant que sous certaines formes animales... Mais je ne pouvais pas me permettre de me transformer en guépard en étant entourée de tous ces gens. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que je me retrouvais à devoir éviter les visiteurs. Sérieusement, voir un type se faire courser par quelqu’un, ça n’alarme personne !? Personne ne pense à l’arrêter ou à s’écarter de mon passage !? Il y a de quoi devenir dingue franchement... A croire que chez les humains, c’est du chacun pour soi... Cette espèce serait presque désespérante parfois ! Et finalement, je suis stoppée dans ma course. Non pas parce que quelqu’un a stoppé le voleur, non... Parce que quelqu’un ne trouve rien de mieux à faire que de se mettre en travers de mon chemin ! Vous avez déjà tenté de vous arrêter d’une course folle sur du carrelage ? Ça glisse. Je pouvais bien faire tout ce que je voulais, le choc était inévitable... Et vu mon petit gabarit... Il était tout aussi inévitable que je finisse sur le sol. Percuter quelqu’un de plein fouet, je peux vous assurer que ça fait mal ! Enfin c’est plutôt mon postérieur en heurtant le sol qui a pris cher. Et voilà que je me retrouve à nouveau à pester, non pas contre celui qui m’a fait rempart mais contre le sale type qui a réussi à prendre la fuite grâce à ce malencontreux incident. Je finis alors par lever les yeux sur un homme... Qui me semble immense en fait. “Je... je suis désolée. J’essayais de rattraper ce type. Une femme a hurlé au voleur et... Bref...” Tout en me confondant en excuse, je n’ai même pas pris la peine de me relever. A quoi bon, le voleur est sans doute hors d’atteinte désormais... Tout ça parce que mon besoin de rester discrète m’a, plus ou moins, empêché de prendre la forme d’une créature suffisamment rapide !

Ⓒslytbitch.

We are the heroes of our time

"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ Franchement, je me serais bien passée de devoir jouer les justicières alors que je comptais normalement en profiter pour me reposer. Mais visiblement, il semble qu’il y ait toujours quelque chose pour perturber l’équilibre en ce bas monde. Les humains n’ont clairement pas besoin de nous pour créer un déséquilibre. Tout ne semble être que désordre dans leur société. Les inégalités dans tous les sens, et ils se complaisent dans des mimiques de vie équilibrée. Et en faisant quoi ? En justifiant cela avec une activité physique et une alimentation qu’ils jugent équilibrée. Quelle bonne blague. Tant mieux si cela les conforte dans l’idée qu’il y a un certain équilibre après tout. Mais moi je vois bien tout le reste. Je vois clairement tout ce qui ne va pas dans leur société dysfonctionnelle, cette société dans laquelle je suis plus ou moins tenue de me terrer. Tout ça parce que je ne veux justement pas être prise dans les méandres de leur malheur. Mais il faut être lucide, les vols et petits larcins du genre n’auraient pas besoin d’avoir lieu si la société était plus saine. Ou alors, c’est peut-être juste le propre de l’homme que de vouloir toujours plus que ce qu’il a, le poussant à aller chercher chez les autres. Je me demande bien ce que les miens ont pu trouver à cette espèce finalement... mais que voulez-vous, ils étaient peut-être différents avant ? Bof, je n’en étais pas vraiment convaincu. Si les miens doivent se cacher depuis aussi longtemps, ce n’est sans doute pas sans raison.

☽ Toujours est-il qu’à vouloir jouer les héroïnes, j’avais percuté quelqu’un de plein fouet. Vu son gabarit, il ne risquait pas grand-chose contrairement à moi. Et vu la tête qu’il faisait, je me doutais bien qu’il n’était pas ravi de cette situation. Cela dit, je ne l’étais pas non plus. Mais suite à mes explications, il sembla un peu moins fermé et me tendit même une main secourable. Il n’eut visiblement pas la moindre difficulté à me remettre sur mes pieds une fois que j’eus attraper sa main. J’étais bonne pour un joli bleu sur les fesses et une dignité un peu amochée sans doute. Je chassais rapidement le peu de poussière que j’avais donc sur mon jeans, esquissant une petite grimace au passage. Je ne pensais pas avoir chuté aussi durement sur le sol. Je reportais finalement mon attention sur l’homme en entendant sa question. Avec une petite moue, je haussais légèrement les épaules. “Personne n’a bougé, je ne vois pas pourquoi j’aurai dû en faire de même !” Certes, je ne fais pas partie du personnel du musée. Mais est-ce une raison suffisante pour laisser quelqu’un se faire détrousser de la sorte ? On entend déjà bien assez d’histoire où la victime en vient à dire que “personne n’a rien fait” alors je ne pouvais pas faire comme si de rien n’était dans ce genre de situation ! Je finis par lâcher un petit soupir. “Je pense que cette dame va devoir envisager une autre solution...” Au moins sur ce point, ma petite faune marine ne posait pas autant de souci ! Bon d’accord, ce n’est pas la même chose. Mais il ne faut pas croire qu’ils partent dans tous les sens. Les poissons ne font pas que nager au gré de leurs envies, ils sont souvent bien mieux organisés qu’on ne le pense. Je reportais finalement mon attention sur mon interlocuteur du jour. “Je suis tout de même navrée de vous avoir percuté de la sorte, même si vous semblez être plus stable sur vos pieds que moi !” Je me retrouvais finalement à plaisanter de cette situation. Après tout, rire de soit n’était pas une si mauvaise chose. “Enfin je pense que je vous dois bien quelques présentations, c’est la moindre des choses. Lana Scott, enchantée !” Je lui tendis alors la main. Bon sang, s’il serrait ma main je risquais de me sentir minuscule ! Déjà juste vu sa taille je me sentais petite... alors je n’imaginais pas la différence de taille entre ses mains et les miennes !

Ⓒslytbitch.

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☽ Je m’étais sentie obligée de secourir cette pauvre dame qui s’était faite voler son sac. Peut-être que finalement, les humains déteignent un peu plus sur moi que je ne le voudrais. Et mêlé à mon côté Zouwu, voilà qui peut parfois donner un grand besoin de justice. Ce n’est pas forcément une bonne chose quand on a mon gabarit finalement. Il suffit de voir ma différence de taille comparé à l’homme que je viens de percuter pour comprendre où je veux en venir. Sincèrement, un jour je vais finir par me faire avoir ! Je vais me retrouver face à quelqu’un de bien plus grand et plus fort que moi, quelqu’un face à qui je ne pourrais pas me dévoiler sous une forme animale où sous ma forme réelle de Zouwu. Ce n’est pas comme si je pouvais faire ce que je voulais dans ce monde peuplé d’humain, dans ce lieu où certains ont décidés de nous mépriser parce que nous sommes différents. Pour ma part, j’ai opté pour ne faire aucune différence entre les humains et les autres races, acceptant de me porter au secours de tous lorsque cela s’avère nécessaire. Je sais pourtant que ce n’est pas au goût de tout le monde. Après tout, certains surnaturels s’estiment supérieurs et jugent que les humains nous doivent allégeance. Je ne partage pas cette façon de voir les choses. Mais j’ai conscience que cela existe, malheureusement. Enfin pour l’heure, il me fallait retrouver un semblant de dignité, en me relevant dans un premier temps. Le sol était plus dur que je ne le pensais... J’étais bonne pour un bon bleu !

☽ Je me retrouvais à me justifier, pensant au passage à Milo et Sören qui auraient sans doute bien rient de me voir dans une telle posture. Entre ma chute et je fais que je doive me justifier pour expliquer cette malencontreuse situation, il faut reconnaitre qu’il y avait de quoi rire. Bon, je dois bien admettre que ces deux-là ce seraient fait tirer les oreilles s’ils avaient osé se gausser de ma personne. Je me retrouve par contre avec un léger sourire sur les lèvres lorsque le géant face à moi s’excuse d’avoir été sur mon chemin. Bon, je ne suis pas bien certaine que sans lui j’aurai pu rattraper le voleur. A moins de courir comme une dératée, je n’aurai pas réussi à grand-chose sous ma forme humaine... Même si je n’aime pas particulièrement l’admettre. Mais les excuse de l’homme semblaient sincères donc je ne vais pas particulièrement m’en plaindre. Je haussais alors légèrement les épaules. “Avec un peu de chance, quelqu’un d’autre l’attrapera ou alors il se fera prendre par les vigils à la sortie.” Du moins, je l’espérais sincèrement. Puisque je n’avais pas réussi à l’avoir, je n’avais plus qu’à espérer que quelqu’un d’autre et l’idée de s’en charger à ma place. Je ne manquais tout de même pas de me présenter, lâchant un petit rire face à la réplique du dénommé Laszlo. Un nom aux consonnances russes ou serbes peut-être.

☽ Je n’eus pas vraiment le temps de réfléchir à la question, serrant la main de l’homme. Il semblait ne pas vouloir serrer trop fort. J’avais donc l’air si fragile que ça pour qu’il ose à peine serrer ? Bon d’accord, sous cette forme je devais avoir l’air bien frêle, même s’il n’en était rien. Curieuse, je penchais légèrement la tête sur le côté quand il me proposa un café. Je dois reconnaitre qu’il y a bien longtemps qu’on ne m’a pas fait ce genre de proposition, que ce soit amical ou non. Il faut croire que je dois avoir l’air assez solitaire depuis la fin de la guerre... Et surtout depuis la perte de mon conjoint. Après tout, qu’avais-je à y perdre à accepter une invitation ? “Je dois reconnaitre qu’un café ne serait pas de refus." Je me remettais pourtant rapidement de mon sprint mais je ne dirais jamais non à un bon café. “Mais je pense que puisque j’ai interrompu votre visite, je me dois de vous inviter !” Quoi, vous pensiez que je le laisserai m’inviter ? J’avoue que l’idée m’a traversé l’esprit sur le coup. Mais je ne suis pas le genre de femme qui a besoin de se faire inviter ou qui apprécie d’être vu comme un objet qu’on doit montrer. Dans ces circonstances, l’inviter me semblait être une bonne chose. Nous n’avions donc plus qu’à nous diriger vers un endroit où chacun pourrait trouver son bonheur... Et obtenir sa dose de caféine.

Ⓒslytbitch.

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"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ La poisse quand même de ne pas avoir réussi à attraper ce type... Mais bon, on ne peut pas gagner à tous les coups évidemment. Mais il aurait été impensable que j’utilise certains de mes talents. Je ne voulais pas me faire repérer et si j’étais discrète à Seattle, ce n’était pas pour m’exposer ici, dans une ville que je ne connais pas. Tant pis, ce serait pour une prochaine fois. Et avec un peu de chance, le vigile à l’entrée du musée aura attrapé ce voleur et j’aurai l’esprit un peu plus tranquille... En plus d’être quelque peu rassuré quant à la capacité des hommes à s’aider les uns les autres. Je me retrouvais donc à inviter un inconnu pour prendre un café parce que je l’avais percuté. Bon d’accord, c’est moi qui ai fini les quatre fers en l’air. Mais sans moi, il aurait pu continuer sa visite tranquillement. Cela dit, il ne semble pas contre l’idée d’un café, puisqu’il a lui-même proposé, ni même énervé face à cette rencontre fortuite. Ce qui m’arrange un peu parce que je pense que face à ce gabarit, je n’en aurais pas mené large avec mon apparence actuelle ! Devais-je agir comme si j’étais une simple humaine de trente-six ans, peinant à se remettre d’un sprint, ou agir normalement ? La normalité me semblait tout de même un peu mieux que la comédie. Après tout, je pouvais être une sportive dans l’âme et avoir un bon souffle et une excellente récupération ! En tout cas, il nous fallait trouver un café. Peut-être avec une place en terrasse ? La météo était beaucoup plus agréable ici que chez moi, je voulais pouvoir en profiter.

☽ Une fois revenue à l’extérieur du bâtiment, je remis en place mes lunettes de soleil. J’en lâchais même un petit soupir d’aise tant il était bon de ne pas avoir de la pluie en cette saison. Je vais finir par prendre régulièrement des vacances ici si ça continue. Je coulais un petit regard en coin à Laszlo en le voyant sortir une cigarette. Voilà un vice bien mauvais en général. Enfin tout dépend sans doute de ce qu’il est ? Pour un humain, ce serait mauvais sans le moindre doute. Mais s’il ne l’est pas... Et bien tout dépend. Je tentais de deviner ce qu’il pouvait bien être, veillant tout de même à ne pas le regarder avec trop d’insistance. J’esquissais un fin sourire à sa question. “Je profite de quelques jours de repos pour venir faire du tourisme. Et un peu profiter du soleil parce à Seattle, il fait beaucoup plus frais en ce moment !” Il y a surtout plus de pluie là-bas, même si les températures sont plutôt douces en hiver. Puis prendre des couleurs ne me fera pas trop de mal ! Je ne pars déjà pas beaucoup en vacances... Il y a beaucoup trop de chose à gérer ! Entre mon boulot et, évidemment, les zouwus qui sont du même avis que moi... Mais des fois, il faut bien décrocher ! De toute façon, si je ne lâchais pas un peu la bride, j’en connais un qui me serait tombé dessus. Une fois devant le café, j’optais pour attendre tout de même qu’il termine sa cigarette. Loin de moi l’idée de le laisser là après tout !  

☽ Je profitais même de ce petit temps pour offrir mon visage aux rayons du soleil en fermant les yeux. Et sans reporter réellement mon attention sur l’homme, je lui retournais sa question. “Et vous, vous avez aussi opté pour le soleil ou vous l’avez quasiment toute l’année ?” Je me décidais à ouvrir un œil et, constatant qu’il avait terminé de fumer, je me dirigeais vers l’intérieur du café, déjà prête à passer commande. Je rêvais d’un grand macchiato caramel ! Manque de chance pour moi, je sentis rapidement une tension qui le fis légèrement grimacer. J’aurais pu proposer de changer d’endroit mais je n’aurai eu aucune raison valable de le faire. Alors, je commençais à chercher la cause de cette tension... Et roulait légèrement des yeux en remarquant un couple qui commençait à se disputer. Bon allez, il fallait entrer en action le plus discrètement possible. Je m’approchais alors du jeune couple, leur demandant si tout allait bien. Et une fois les regards plus ou moins fixé, il était assez facile de tempérer les ardeurs. Une fois les tensions apaisées, je me dirigeais donc vers le comptoir pour commander ma boisson, comme si de rien n’était.  Je me tournais alors vers Laszlo. “Ça ne vous dérange pas si on s’installe dehors ? Ce serait dommage de rester enfermé par ce temps !”

Ⓒslytbitch.

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"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ Prendre un café avec quelqu’un, c’est un excellent moyen de faire connaissance avec quelqu’un. Certes, j’aurai pu me dire que ce n’était qu’un accident idiot. Mais il y avait eu la violence du choc puis le fait que ce soit lui qui proposer d’aller se prendre un café. Et même si j’avais décidé de l’inviter parce que tout de même, sans moi il aurait pu continuer sa visite tranquillement, j’avais décidé de voir ça comme un signe du destin. Aujourd’hui, je voulais croire à ce destin qui semblait nous avoir placé sur la route l’un de l’autre. Ne pensez pas que je crois au destin en chaque instant de ma vie. Il y a sept ans, j’y ai cru parce que le sort s’est acharné sur moi avec une violence sans nom. Mais depuis, je n’ai pas vraiment eu de raison d’y croire. Alors pourquoi ai-je décidé d’y croire aujourd’hui ? J’avoue n’en avoir strictement aucune idée. Peut-être parce que quelque chose semble m’attirer, ou tout du moins m’interpeler chez Laszlo. Déjà ce nom, qui n’a clairement rien d’américain alors que le mien a tendance à se fondre dans la masse. Et cette allure, qui lui donne un petit je ne sais quoi. Je n’irai pas jusqu’à le fixer ou le détailler, je serais sans doute gênée s’il s’en rendait compte ! Mais pour la première fois depuis bien longtemps, on pourrait dire que je suis tentée par l’idée de passer un petit moment avec un homme qui semble un peu plus proche de ma tranche d’âge. Il l’est sans doute bien plus que Milo et Sören, qui sont actuellement les deux hommes de ma vie mais que j’ai plutôt tendance à materner au lieu de les voir comme des adultes responsables.

☽ Puisque on compagnon d’infortune m’avait questionné, je n’avais pas manqué de lui retourner ladite question, me retrouvant à sourire légèrement en hochant doucement la tête quand il avoua qu’il se renseignait sur les pierres, dans le cadre de son travail. Comme ça, il est de la Nouvelle-Orléans... Il y a bien quelques personnes que je connais là-bas, même si je ne les voyais pas aussi souvent que je le voudrais. Malgré quelques talents forts pratiques ainsi qu’un accès facile aux portails, j’étais une femme plutôt occupée ! “Si j’étais venue ici pour mon travail, nous n’aurions donc eu aucune chance de nous croiser ! Je suis plus habituée à la faune qu’aux pierres précieuses personnellement.” J’avoue que j’aime aussi le fait de pouvoir les comprendre d’une certaine manière. Alors qu’une pierre, aussi précieuse soit-elle, ne reste finalement qu’un joli caillou à mes yeux. Je caricature évidemment mais l’idée est là. Mais l’heure était à la dose de caféine et, bien que mon attention ait été détourné par ce jeune couple que j’avais apaisé, je me retrouvais avec un petit sourire amusé en constatant que l’homme était plutôt du genre grand café noir. Ce serait presque un cliché pour le coup mais je vais éviter de rire franchement. Je ne voudrais pas risquer de le vexer. Je tourne pourtant le regard vers lui, légèrement interloqué quand il me demande pourquoi je suis allée voir ce couple. J’opte pour une petite moue de réflexion avant de hausser les épaules. “La vie est trop courte et incertaine pour qu’on la passe à se disputer avec ceux qu’on aime.” Je ne comptais pas en dire plus pour le coup. En revanche, je laissais planer un peu de mystère quant à la deuxième question.

☽ Une fois nos boissons prêtes, je me dirigeais déjà vers l’extérieur. L’atmosphère le semblait encore légèrement électrique et je ne me voyais pas retourner calmer les ardeurs de ces deux-là. Ils sont jeunes et avec un peu de chance, ils ne connaitront jamais le même malheur que moi. Une fois installée à une table à l’extérieur et rejointe par le Kovacs, je plaçais mes lunettes sur le haut de mon crâne. “Pour répondre à votre seconde question... Il n’y a pas forcément besoin de mot, dans mon cas, pour apaiser les esprits.” Je lui coulais alors un petit regard énigmatique avant de prendre une première gorgée de mon café. Allez savoir pourquoi, j’avais plus ou moins lâché un indice sur ce que je suis. Je ne sais pas pourquoi, je sentais que j’aurai même pu lui dire clairement ce que je suis qu’il ne m’aurait pas vu comme un monstre ou comme une sorte de gros matou. Ma prudence me poussait tout de même à plutôt laisser des indices plutôt qu’à lui dire de but en blanc que je suis une Zouwu. Et avec un peu de chance, j’allais découvrir qu’il cache certaines petites choses lui aussi ? Je devais tout de même retenir ma curiosité, sinon je risquais clairement de lui demander de quelle espèce il est !

Ⓒslytbitch.

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☽ Cette petite explication de la vie qui semble trop courte à mon sens me rappelle tout de même tout ce que j’ai perdu. Parce que même si je peux vivre plus longtemps que n’importe quel humain si je choisi la bonne espèce animale, il n’en reste pas moins que nous ne sommes pas immortels et que la vie peut basculer en un instant. C’est ce qui m’est arrivé et c’est ce qui arrivera sans doute à d’autres encore. Enfin je ne souhaite évidemment à personne, pas même mon pire ennemi, d’endurer ce que j’ai vécu. Parce que mon calvaire ne s’est pas achevé avec la guerre, parce que j’ai encore perdu quelqu’un après. Mais après tout, il ne sert à rien de s’éterniser sur le sujet. J'ai appris à vivre avec. Je me suis jetée corps et âme dans un projet qui peut sembler fou, mettant ma vie entre parenthèse au passage. Dans le fond, c’est sans doute juste un moyen de ne pas penser à tout ça, d’occulter la présence de certaines blessures qui peinent à se refermer. Et je dois bien admettre que de tenter d’imposer les Zouwu, c’est un boulot à plein temps. Ce qui me laisse, finalement, très peu de temps pour penser et ce n’est pas plus mal. Je ne m’accorde que quelques jours par an et c’est sans doute bien suffisant. Parce que je sais que certains jours, mes démons me rattrapent. Mais aujourd’hui n’est pas un jour où ils me rattrapent et me hantent. Ils n’ont fait qu’un passage, avant d’être bien vite chassés par la présence de Laszlo. Parce que je suis curieuse de savoir qui il peut être et surtout ce qu’il peut être.

☽ C’est donc en lâchant un simple sous-entendu que j’avais parlé de ma propre condition. Du coin de l’oeil, j’observais la réaction de l’homme. Deux mots, une réponse courte qui ne me permettait pourtant pas de savoir s’il avait fait le lien ou non. Après tout, certaines personnes font des réponses courtes justement pour couper court à une conversation qu’ils n’assimilent pas ou qui les gêne. Laissant un petit silence s’installer, je reprends une gorgée de café. Mais lorsque la voix du Kovacs s’élève à nouveau, je le regarde légèrement interloquée. Ces mots me donnaient pourtant l’impression que mon intuition à son sujet ne m’avait pas fait défaut. Et finalement, voilà qu’il m’annonce être un dragon. Je me retrouve alors à rire légèrement. “Vous n’avez pas peur de ce qui pourrait vous arriver ?” Je plonge alors mon regard dans le sien, avant de reprendre avec le plus grand sérieux du monde. “Je suis peut-être une chasseuse et le jeune couple à l’intérieur sont peut-être des complices, là juste pour vous faire croire que je ne suis pas humaine.” J’attends tout de même quelques instants, tentant de capter ses réactions. Et j’ai beau être une relativement bonne actrice, je ne cherche pas particulièrement à l’être. Alors je finis par souris, secouer doucement la tête... Et finalement, j’éclate d’un rire franc. “Heureusement pour vous, je ne suis qu’une simple zouwu.” Joueuse, j’exécute un petit geste théâtral de la main. Je peux être une excellente menteuse, notamment quand il s’agit de mentir par omission. Sinon, il est évident que je me serais déjà faite prendre par le conseil avec mes petites manigances !

☽ J’étais tout de même plutôt satisfaite de ma petite plaisanterie. Surtout que vu nos différences de carrure, il aurait pu me briser comme un fétu de paille si je n’avais été qu’une chasseuse peu discrète. Cela dit, il ne risquait pas non plus de me voir le transformer en pleine rue ! Reprenant une nouvelle gorgée de café, je commençais tout de même à m’interroger sur la probabilité qu’un dragon et une zouwu se croisent ici. C’était sans doute bien plus probable que je ne le pensais mais tout de même. Il avait fallu que ce soit lui que je percute... je secouais doucement la tête, chassant cette idée de mon esprit. “Bon, puisque nous connaissons la nature l’un de l’autre... J’avoue que je ne serai pas contre un peu moins de courtoisie. Personnellement, toutes ces politesses me donnent l’impression de prendre quinze années d’un coup !” J’avoue, je ne suis pas forcément la plus jeune, peut-être pas la plus fraiche non plus. Mais la quarantaine n’a pas encore frappé à ma porte, ce n’est certainement pas pour que j’ai l’impression d’avoir dépassé le demi-siècle et atteins, approximativement, le quart de ma vie ! Enfin peut-être que ce n’était pas son cas ? “Enfin si ça ne dérange pas évidemment ! Je ne voudrais pas m’imposer, ça semblerait un peu étrange étant donné ma taille !” Ce n’est pas avec ma taille et mon poids plume que je ferai le poids face à lui, tiens !

Ⓒslytbitch.

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"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ J’avoue que je m’amuse avec mes petites plaisanteries. Et je ne semble pas être la seule puisque Lazslo se retrouve à rire alors que je tente d’être sérieuse. Dans ces conditions, il était évident que je n’allais pas le rester bien longtemps tout de même. Pourtant, il aurait dû se méfier ! On ne se méfie sans doute pas assez des femmes menues. Pourtant, on peut se révéler redoutables ! Bon d’accord, sous ma forme humaine je ne dois pas faire vraiment peur. Du moins pas tant qu’on ne m’a pas vu me foutre en rogne. Puis ce n’est pas parce que quelqu’un fait une tête de plus que moi que je ne peux pas lui en coller une s’il me cherche ! D’autant plus que, même si actuellement je n’en ferais rien, je peux tout de même prendre la forme de n’importe quel animal que j’ai déjà vu ou même tout simplement ma forme de Zouwu. Et aussi grand que puisse être un dragon, je doute d’être en reste sous ma forme surnaturelle ! Enfin je dois bien admettre que ma plaisanterie n’a pas tenue bien longtemps. Et puisqu’il avait craché le morceau, il me semblait logique de lui rendre la pareille. S’il était bien ce qu’il prétend être, ce dont je suis quasiment certaine, je ne risque pas grand-chose à le lui dire. D’autant plus que je maitrise mes talents alors si un souci venait à se présenter, je pourrais le fuir sans le moindre problème ! Un dragon, aussi rapide soit-il, ne pourra jamais vaincre un Zouwu sur le plan de la rapidité. Enfin je suppose que je n’aurais pas besoin de fuir, sinon j’aurai sans doute déjà senti quelque chose.

☽ Je souris légèrement face à ce qui semble être un compliment. Alors comme ça, il n’est pas forcément d’accord avec le fait que je puisse être une simple zouwu ? Dans le fond, il a raison évidemment. Je ne suis pas une parmi tant d’autres d’une certaine manière. Je ne siège pas au Conseil mais je mène ma barque d’une main de fer dans un gant de velours. D’autant plus que ce sont plus facilement des jeunes qui ont des idées un peu révolutionnaires. Et quand je vois Milo, je me sens parfois un peu dépassée. Je suis dans la fleur de l’âge mais tout de même, je n’ai plus la fougue des jeunes années comme il peut encore l’avoir. Oui, j’ai rapidement commencé à trafiquer mes portails. Mais il le faisait sans doute avant moi. Si je n’avais pas été là, il y avait fort à parier que la rébellion se soit retrouvée sous la direction de Milo épaulé par Sören. Cette idée me faisait parfois rire. Mais ma présence permettait certainement d’apporter une vision plus adulte et plus posée. Je tentais pourtant de me faire passer pour quelqu’un de plus simple. “Pourtant, je mène une vie presque normale ! J’ai un appartement, un emploi, je me fonds dans la masse.” Et je sentais que mes dires étaient plutôt bien accueillis. L’ambiance était au beau fixe, je ne ressentais pas la moindre animosité de la part du dragon. C’était même plutôt le contraire en fait. Je n’allais clairement pas m’en plaindre. C’était même plutôt agréable de se sentir à l’aise alors qu’on ne se connaissait que depuis peu de temps.

☽ Je me retrouvais à arborer un sourire détendu lorsque le Kovacs accepta d’avoir une conversation moins guindée. Enfin, j’allais me sentir comme quelqu’un de mon âge et non plus comme si j’avais l’âge de ma mère ! J’étais également amusée de cette manière qu’il avait de me dire que je ne m’imposais pas. Je ne manquais pourtant pas de prendre un regard faussement outré quand il osa parler de l’adage commun concernant les personnes de petite taille. “Tu l’as pourtant dit !” Je lui lançais à nouveau mon petit regard malicieux, presque enfantin. “Ceux qui me disent ça ne m’ont toujours vu que sous forme humaine ! Sous forme animale je me défends et sous forme Zouwu, je parie que je peux prendre autant de place que toi !” Et voilà que je me retrouvais à le défier. C’était puéril mais je m’en moquais.  Parce que je trouvais ça amusant et que je sentais bien, dans tous les cas, que nous n’allions pas jouer à qui est le plus grand. Ça ne semblait pas du tout de notre âge dans tous les cas ! Je repris alors une gorgée de café tout en surveillant l’homme avec un regard faussement suspicieux.

☽ Mon visage sembla pourtant s’illuminer quand il fit une supposition sur mon métier. “J’ai parlé de faune effectivement. J’ai travaillé dans un zoo jusqu’à il y a environ sept ans.” Non, je n’allais pas dire que je l’avais fait jusqu’à la guerre. Parce que cela faisait remonter beaucoup trop de souvenirs. “J’ai d’abord travaillé dans l’ensemble des zoos de New-York, jusqu’à ce que je m’installe à Seattle. Et après... Ce qui s’y est produit, j’ai été embauché à l’aquarium.” J’avais tout de même buté un peu sur cette explication de mon évolution. Je ne me souvenais encore que trop bien de la souffrance des animaux que j’avais pu ressentir, sans être capable d’en sauver suffisamment à mon sens. Je secouais doucement la tête pour chasser mes souvenirs. “Depuis, je me retrouve à gérer une équipe de soigneurs. Mais il arrive que je m’occupe de certains bassins, quand mon emploi du temps me le permet ! Mais je dois reconnaitre que... Si je passais devant ta boutique à la Nouvelle-Orléans, j’y entrerais sans doute. Je suis intriguée par les curiosités qu’on pourrait y trouver.” Il doit même sans doute y avoir des choses particulièrement intéressantes là-bas.

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We are the heroes of our time

"We are the heroes of our time, but we're dancing with the demons in our minds"

☽ Je sais que je suis petite. Et même si parfois, cela m’aide à ne pas me retrouver dans des situations compromettantes, cela me permet aussi de retourner la situation à mon avantage. Parce que justement, je parais sans défense alors que je suis bien loin de l’être. Et dans le fond, ça m’amuse un peu de me dire qu’on peut me trouver fragile. Mais est-ce que cela m’importait vraiment qu’il puisse me trouver fragile ou non ? D’habitude, je me moque bien de savoir ce que les gens peuvent penser de moi ou de mon allure. Parce que la manière dont je me comporte ou celle dont je m’habille ne concerne finalement que moi. Mais cette fois, je pense que j’aurai aimé avoir une tenue un peu moins banale, peut-être qui fasse un peu moins touriste. Ça ne me ressemble pas du tout de penser à ce genre de chose... Enfin dans tous les cas, je doute d’être son genre, peu importe à quoi je ressemble. Et puis d’abord, qu’est-ce que j’en ai à faire !? Si ça se trouve, il est de ceux qui veulent faire prospérer leur espèce. Je serais mal placée pour critiquer ce pont, c’était ce que j’aurai dû faire. Si je n’avais pas foncé tête baissée, peut-être que ça serait arrivé ? Enfin comme on dit, avec des si on referait le monde. Il ne me servait à rien de ressasser le passé. Toujours est-il que je n’avais aucune raison de penser que je pourrais l’intéresser. Même si les relations entre Zouwus et Dragons sont plutôt au beau fixe, cela ne veut pas dire qu’on doit se mélanger, pas vrai ?

☽ La conversation passa d’abord sur ma forme surnaturelle, ce qui semblait intriguer Laszlo. En même temps, il est toujours un peu surprenant de se dire que je peux devenir aussi immense. Mais je ne m’en plains pas, c’est sans doute sous cette forme que je peux le plus m’imposer face aux jeunes. Quoique, je m’impose sous n’importe quelle forme donc ça ne change pas grand-chose dans le fond. Enfin en tout cas, je n’allais certainement pas montrer l’étendue de mes talents en pleine rue, dans une ville qui n’est pas la mienne de surcroit. Mais parler de mon emploi semblait beaucoup plus intéressant. Je fronçais pourtant légèrement les sourcils face à la réaction du dragon. Même s’il semblait s’intéresser à ce que je pouvais lui dire, il semblait vraiment mal à l’aise à l’évocation même fugace, de la guerre. Je le sentais jusqu’au creux de mon estomac. Je ne savais pas ce qui le gênait. Peut-être qu’il était juste comme ça parce que, comme moi, il avait perdu quelqu’un à cette période ? Je préférais donc me concentrer sur la réponse à son questionnement plutôt que sur son changement d’attitude. “Ce n’est pas si compliqué quand on arrive à les comprendre, d’une certaine manière.” Certes, je ne passe pas mon temps à aller dans les bassins et me transformer en n’importe quel poisson ou mammifère marin. Même si je le faisais évidemment parfois, avant de devoir gérer l’équipe de soigneurs de l’aquarium. “J’avoue que j’avais tout de même un peu plus de facilité avec les animaux terrestres, surtout avec les félins. Ils ont des codes sociaux bien définis que j’apprécie particulièrement.” Bon d’accord je l'admets, j’aime aussi le fait qu’ils allient puissance et agilité.

☽ Je me retrouvais à rire légèrement en entendant le Kovacs me parler de sa boutique. Un système de classement dans lequel personne ne se retrouve, à part le propriétaire des lieux ? C’est ce que j’appelle un bordel organisé personnellement ! Je gardais tout de même ce genre de petite réflexion pour moi. J’étais par contre intrigué quand il m’annonça qu’il était possible qu’il ait quelques reliques ayant appartenus aux miens. Voilà qui pourrait intéresser les plus vieux Zouwus. Même si je dois reconnaitre que j’étais un peu curieuse à ce sujet tout de même. Il y a sans doute beaucoup de choses dont mes parents n’ont pas eu l’occasion de me parler. Je roulais légèrement des yeux lorsque le dragon admis qu’il était plutôt du genre à amasser ses petits trésors plutôt que d’accepter de s’en séparer. Serait-il comme les dragons que les humains dépeignent dans leurs films, du genre à veiller jalouse sur leur butin ? Allez savoir. Je ne manquais pourtant pas de remarquer l’invitation à demi cachée dans ses mots. Avec un petit sourire amusé, je commençais à fouiller dans mon sac. J’avais toujours ce qu’il fallait. Alors, je griffonnais mon numéro sur un bout de papier avant de le déposer devant l’homme. “Tu n’auras qu’à me dire quand tu auras un petit moment à m’accorder dans ce cas. Et je me ferais un plaisir de venir voir tes babioles !” J’étais sincère pour le coup. J’étais vraiment curieuse de voir ce que pouvait receler cette fameuse boutique. Finalement, je terminais mon café et me lever pour retourner profiter de la région. “Et bien... A une prochaine, Lazslo Kovacs !” Je lui adressais un dernier regard joueur avant de tourner les talons. Il ne me restait qu’à voir si l’envie lui prendrait de me contacter.

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