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Ambrose Atkins
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NOVROSE ▲ voyous

I'LL BE A REGULAR GUY FOR YOU, I NEVER SAID I'D DO THAT WHY YOU LOOKING SO BEAUTIFUL TO ME NOW WHEN YOU'RE SO SAD ?


trois beaux oiseaux du paradis (lena I) VV9QYNMO_o


Pseudo / Pronoms : Smanffson ▲ elle/iel
Messages : 527
Âge : 29 ans ▲ et pas toutes ses dents
Nombre de dés : 1 dé classique ▲ 1 dé en armes à feu ▲ contrôle hormonal et cérébral
Résidence : Phoenix ▲ avec Nova-Blue
Profession : Scientifique ▲ dans le laboratoire d'Elisheva
Faceclaim : Caleb Landry Jones
Pouvoirs/capacités : Botaniste ▲ Armes à feu (1 dé) ▲ contrôle hormonal et cérébral
Crédits : vocivus (av) valhdia (aes) awona (forte inspi signa) a-child-ish (icon signa)
Disponibilité RP : 2/2 (nova-blue, noël.le)
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Mer 5 Avr 2023 - 0:08





trois beaux oiseaux du paradis

⋆ Oiseau vermeil du Paradis, Mon ami il est à la guerre Oiseau vermeil du Paradis, Que portez vous ainsi? "Un joli coeur tout cramoisi" Ton ami il est à la guerre "Ha! je sens mon coeur qui froidit... Emportez le aussi."


tw : mention de bleus, mention de tentative de kidnapping + assassinat


5 août 2022 (soir)

La première fois, ça avait échoué.
Les bars de Phoenix avaient été une attaque trop frontale, pas assez préparée. Le tout avait été un coup de tête, un excès de zèle entre deux tables et une discussion. La Riverwood avait prononcé son nom, et le deuil, la rancune et la colère s’étaient invitées comme de simples amies. Nous avions discuté autour des éviers des toilettes poisseuses de ce bar, comme bonnes copines. Elle n’avait pas trouvé ça très drôle, la Riverwood. C’était une drôle de coïncidence que nous nous soyons croisés, et une tragique au vu de ma préparation. Aujourd’hui, je cultivais l’espoir ; si nous nous voyions à nouveau, elle ne fuirait pas, la Riverwood. Pas cette fois. J’étais entraîné. J’avais des serflex et un sécateur qui me suivaient dans mon sac. La première fois avait été une erreur, et c’était la mort dans l’âme que je l’acceptais. C’était présomptueux de s’attaquer à des personnes qui s’estimaient au dessus de tout.
Et ça, j’étais forcé de l’accepter.

Pourtant,
La deuxième fois, ça avait échoué aussi.
La Riverwood, une autre cette fois, blonde avec un air sévère, s’était ramené un vendredi matin. Les serflex n’étaient pas arrivés, et il paraissait que les Riverwood se suivaient comme les mauvaises nouvelles. Une fois que nous croisions la route de l’un, ils venaient tous se coller à nous, oiseaux de malheur aux écailles trop trompeuses. Alors, ce jour-là, elle avait eu l’avantage de la surprise, que je préférais imaginer. Elle avait les semelles dures, et j’étais à ce jour encore surpris que mon estomac n’ait pas imprimé la marque de celles-ci. Nous étions chez moi, autour d’un îlot de plans de travail qui nous servait d’arène. Elle avait menacé, et elle était en colère, la Riverwood. Quand on touchait à un membre de la famille, ils se ramenaient tous. Nous avions été furieux, à camper sur nos positions et à se menacer du pire.
Cette fois, elle avait affiché un semblant de peine.
Il n’y a pas de peine chez ceux qui amènent les Apocalypses jusqu’aux fenêtres. Elle n’avait pas de bons sentiments, la Riverwood. J’avais cultivé cette impression jusqu’à cet été. Sans travail, sans réellement de but, j’étais rendu à un curieux apaisement. Celui de n’avoir pas grand-chose à perdre. Si, auparavant, le travail et l’aménagement d’un foyer trop vide avaient occupé une grande partie de ma vie, l’explosion du laboratoire avait amené d’autres thématiques. Plus que tout, il était grand temps de déblayer les vieilles rancoeurs qui venaient pourrir mes sols, collées sous les tapis.

La troisième fois, ça avait échoué, encore.
L’échec avait revêtu des traits de fin de soirée, et des souvenirs trop amicaux. Le Riverwood en face de moi avait une gueule curieuse, le genre indistinguable qu’on a tendance à avoir de la peine à oublier. Présenté comme le jardinier imaginaire de la famille, j’avais tenté de lui trouver des excuses. Ça n’avait pas de bons sentiments, les Riverwood, tant que le sang de braves humains se retrouvaient sur leurs griffes.
L’échec avait été cuisant, et mes cisailles avaient volées en même  temps que mes espoirs.

On ne pouvait rien faire, contre une famille gardienne. L’autre diseuse de bonne aventure me l’avait dit, l’autre soir. Entre deux numéros et des grands discours, nous nous étions retrouvés dans l’arrière cour qui puait la pisse et les rats de mon ancien travail. Une cigarette plus loin, la sentence était tombée : je n’avais pas la moindre chance, parce qu’ils gardaient un je-ne-sais-quoi.
En attendant, je gardais ma rage, et il semblerait qu’elle pesait plus lourd que les Etats-Unis tout entiers.

« Depuis le temps ! »

Au soir de ce troisième échec, Lena m’était apparue comme une alliée redoutable. Son nom de famille avait été sur les lèvres de quelques chasseurs à Phoenix, mais prenait une toute autre réputation ici, à la Nouvelle Orléans. D’une ville à une autre, notre organisation semblait changer, et me voici néophyte au sein d’un milieu que je croyais connaître.
Lena a pu constater plusieurs fois que je collectionnais les échecs. J’étais régulièrement un poids mort pour nos missions, et malgré ses vaines tentatives, il semblait que mon corps soit sourd à l’exécution d’une quelconque parade. Pourtant, elle était restée patiente, Lena. Alors, ce soir, quand j’avais demandé à la voir d’urgence, elle était venue.
On se connaissait assez peu, mais suffisamment pour que je sache qu’ici, elle était une alliée précieuse, et certainement la plus fiable de trouvable.
C’est en parlant en terme purement militaire que je cachais une certaine évidence : je lui avais donné rendez-vous au Mural des Aigles. Avec un peu de chance, on pourrait y voir des tags qui nous parleront, et on aurait un peu l’espoir que nos causes brilleront plus tard.

« Merci d’être venue aussi vite, c’est cool. Puis, t’étais pas obligée, en plus. Enfin, merci du coup. »

Il semblerait que je tente d’habiter le silence de mon échec. Soudainement, j’ai peur qu’elle me juge, qu’elle se casse, se moque et considère que c’était de la folie, cette histoire. Si la danseuse l’avait dit, alors elle pourrait, elle aussi. Lena ne se dit pas monstre, elle. C’était peut-être leur solide différence. J’ai quelques bleus au visage, et j’ai la gueule des batailles perdues après tout.

« Je t’avais déjà parlé un peu des Riverwood, non ? »

Je marque une pause. A défaut d’être sensée, j’avais espoir que mon histoire paraissait courageuse et palpitante.

« Garde le pour toi, ok ? Je suis allé chez eux aujourd’hui et bah ... » je dis en montrant ma pommette enflée. « Tu devines bien que je sais toujours pas parer, du coup. » je finis en étouffant un bref rire.

Je trouverai ça drôle, pour cette fois et pour ce soir. Il fallait garder contenance devant Lena. La rage serait pour plus tard.  


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Sam 8 Avr 2023 - 1:07

trois beaux oiseaux du paradis
@Ambrose Atkins
05 août 2021
tw : mention de bleus, de volonté de tuer

Elle sait pas vivre, Lena. Elle fait semblant, continuellement. Elle prétend sourire, s'amuser.. De temps en temps elle va même boire un verre pour donner le change. Mais au fond, elle sait pas vivre. En est-elle vraiment consciente ? Peut-être pas. Peut-être bien qu'elle ment autant aux autres qu'elle ne se ment à elle-même. Elle rêve d'autres choses Lena, secrètement, honteusement. Mais elle ne peut se le permettre. Elle a une mission. Elle a plus important à faire que de s'amuser, que de danser toute la nuit ou chanter un putain de karaoké.. Pourtant, elle essaie de faire bonne impression, parfois. Elle sort avec des « amis » - qui n'en sont pas vraiment au fond, ils sont là pour faire beau-, elle prétend avoir une vie normale, pouvoir aller boire un verre sans se soucier de ce qu'il se passe autour.. D'à quel point le monde part en couilles. Alors elle est là, les coudes posé sur une petite table de quatre personnes qu'elle ne connait pas vraiment, à rire faussement à des futilités. Elle essaie, pourtant, de comprendre. D'être sincère. De rire de bon coeur. Mais ils sont à côté de la plaque. Ils se bercent d'illusions toutes plus énormes les unes que les autres. Ils sont aveugles. Stupides. Elle a de plus en plus de mal à faire semblant. Plus le repas avance et plus les conversations l'exaspèrent. Qu'est-ce qu'on peut en avoir à foutre que Michael t'ai offert des roses hier, putain ?! Tu te rends pas compte qu'il y a plus important ?! Elle est sur le point d'exploser, ses phalanges blanchissent sous l'effet de la colère et sa mâchoire se serre. Son téléphone émettra le son qui lui permettra de s'extirper de ces conversations sans saveur, de ces illusions pathétiques.  Elle se sauve en prétextant une urgence, sans même un vrai mot d'excuse. Elle n'a pas le temps d'être désolée.

En arrivant au point de rendez-vous qu'Ambrose lui a donné, Lena est encore tendue. Elle ne comprend pas la naïveté des gens. Elle ne conceptualise pas que l'on puisse s'imaginer que tout va aller avec tous ces monstres en liberté. Elle s'approche d'une démarche souple, l'air grave. Elle sent que quelque chose ne va pas. Elle ne connait pas très bien l'homme qui lui fait face, mais elle est convaincue d'une chose.. Il ne l'aurait pas interpellée sans raison.  « Depuis le temps ! » Les banalités n'abaissent pas le seuil d'alerte de la chasseuse. « Merci d’être venue aussi vite, c’est cool. Puis, t’étais pas obligée, en plus. Enfin, merci du coup. » Elle ne le connait pas très bien, mais elle constate une chose.. Il parle toujours autant. Elle parle pas beaucoup, Lena. Elle va à l'essentiel. Elle n'a pas l'habitude des gens qui blablatent des plombes plutôt que de résumer à un simple « merci ». D'ailleurs, au lieu de s'embêter à ouvrir la bouche, elle lui répond d'un simple hochement de tête. « Je t’avais déjà parlé un peu des Riverwood, non ? » Et c'est là qu'elle sent que ça va devenir intéressant. Les dragons de la Nouvelle-Orélans. Le fléau qu'elle rêve d'éradiquer. Les monstres qu'elle rêve de décapiter dans ses rêves les plus fous. Sa tête s'incline naturellement sur le côté alors qu'elle attend la suite. « Garde le pour toi, ok ? Je suis allé chez eux aujourd’hui et bah ... Tu devines bien que je sais toujours pas parer, du coup. »

Elle soupire. Pas qu'elle le juge, pas vraiment.. Mais il a sérieusement et dangereusement raison. Il ne sait pas parer. Ni frapper. Ni utiliser son poids pour déstabiliser l'adversaire. Ni feinter. Elle hoche la tête de gauche à droite, réprobatrice. « T'aurais pas du te lancer là dedans seul. » Pas qu'elle trouve l'idée grotesque, non. Simplement que c'était pas le genre de famille qu'on attaque seul et encore moins sur un coup de tête.. Ce qui semblait être le cas ce soir. « Fallait venir me voir avant, pas après.. Ca aurait peut-être évité un peu de.. De ça.. » dit-elle en pointant le visage tuméfié d'Ambrose. Elle serre des dents. Elle n'aime pas voir d'humains blessés, chasseurs ou non. C'est pour ça qu'elle fait ce qu'elle fait.. Pour éviter ça. Relâchant la tension qui l'habitait jusque là, elle se laisse tomber sur un muret pour trouver une assise tout en observant son collègue chasseur. « C'était préparé au moins ? Ou c'était sur un coup de tête ? » Elle veut en savoir plus, comprendre ce qu'il s'est passé afin d'éviter de refaire les mêmes erreurs. « Et puis pourquoi ça t'est venu ? Tu m'as déjà évoqué ce nom, mais je pensais pas que c'était à ce point.. » Il avait déjà évoqué du ressentiment à leur égard, oui, mais elle n'avait jamais eu beaucoup de détails. Il n'avait jamais semblé vouloir en parler spécialement.. Et il faut dire que la demoiselle n'est pas la personne avec qui il est le plus simple de se confier. Mais aujourd'hui, elle fait l'effort, elle fait un pas vers lui en lui laissant la porte ouverte. A lui de décider s'il la franchit.  

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Lun 10 Avr 2023 - 22:46





trois beaux oiseaux du paradis

⋆ Oiseau vermeil du Paradis, Mon ami il est à la guerre Oiseau vermeil du Paradis, Que portez vous ainsi? "Un joli coeur tout cramoisi" Ton ami il est à la guerre "Ha! je sens mon coeur qui froidit... Emportez le aussi."


tw : mention de bleus, mention de tentative de kidnapping + assassinat, deuil

La soirée a des airs de fête. Les lumières lointaines des guinguettes viennent colorer une discussion trop terne, et bientôt, les cris et les rires se fondent à la rumeur de la ville. C’était un jour d’été habituel, et en peu de temps, j’avais pu constater les charmes du sud des Etats-Unis. La Nouvelle Orléans était étouffante, trop vivante, glaciale de solitude et colorée jusqu’à l’excès. Le regard un peu fuyant, je détaille les silhouettes qui viennent s’entremêler et se détacher, l’une après l’autre. Ma gueule est déformée, pas moyen que je puisse trouver une cavalière, quoique ce soit. Dans un haussement d’épaule imaginaire, Lena s’inquiète. Elle a raison. Elle a foutrement raison. En trois tentatives, mes erreurs se répétaient. Je devais attendre, m’entraîner, être prêt. Attaquer une famille gardienne, c’est une organisation, une véritable mission à établir avec le Cercle. Pourtant, mes bleus portent l’espoir et cette douloureuse constatation : je n’aurai pas rien fais. Plus les Riverwood se défendaient, plus mes convictions se radicalisaient. C’est dans des détails que j’inventais des confirmations. Les innocents ne se défendaient pas. Ils n’avaient pas besoin. Naïvement, je hoche la tête, sensible au dépit de Lena. Mes lèvres murmurent calmement un vague  « je sais », qui ne trouvera aucune suite dans le futur. Je le savais, que ces gens-là, on les attaquait à plusieurs. Ils étaient le type à avoir des avocats, un pouvoir sur une ville entière, et des envies de prendre les mairies pour étendre leur puissance. Toujours perdu, je finissais à constater la gueule que j’avais en déverrouillant mon téléphone à chaque fois, me demandant ce que protégeait cette famille. Je n’étais pas un mauvais type, pas le genre à défigurer à chaque rencontre.
Nous étions en guerre ouverte, désormais. La première fois était une coïncidence. La deuxième était une vengeance. La troisième devenait une confirmation.

« Je suis venu ici y a un mois. »

Quelques artistes viennent taguer le mur en face de nous. Mon attention peine à se concentrer sur autre chose que les alentours tant la ville semble obéir à ses propres règles. Il n’y avait pas de murs à peindre à Phoenix, uniquement des déserts de non droit et des immeubles trop hauts. J’avais quitté Seattle par dépit, et la Nouvelle Orléans s’était présenté comme un lieu nouveau. Je n’y connaissais pas grand monde, à part les autres Chasseurs. Je présenterai mon déménagement comme un acte ouvertement politique et réfléchi, alors que c’était un peu par désespoir que venir sur un terrain ennemi m’avait paru être une bonne idée.

« J’en avais marre de Seattle. Les collègues sont sympas, mais c’est très gris, comme ville. Rien à voir avec ici. »

Lena parle peu. Elle était effrayante par sa réputation et son calme. Si elle pouvait impressionner, la jeune femme avait su faire ses preuves autrement que par un nom fameux. Quand elle garde son silence, ma respiration devient lourde. Meubler des vides était nécessaire, là où les suspens nous apparaissaient comme lourd de sens. Ici, elle attendait.
Il n’y a pas plus idiot que de s’attaquer à des personnes importantes. J’avais mis ma vie et celle des autres chasseurs en danger. Nous passions déjà pour des illuminés, et c’était couvert de nihilisme que je préférais justifier mes actions les plus stupides.

« Puis, les Riverwood étaient dans le coin. »

La situation est moins désespérée quand la famille devenait une simple coïncidence, un ajout à un plan de déménagement bien défini. Pourtant, Lena est intelligente. Certainement qu’elle ne serait pas dupe, qu’elle comprendrait qu’on ne déménage pas un été pour la beauté de la mer et celle des bals estivaux.
Les Riverwood avait été la raison.
Alors, c’était préparé. Mal préparé, plein de nerfs, sur un coup de sang et de rage. Pourtant, le choix de la ville, c’était préparé.

« Tu trouves pas ça bizarre, ce principe de famille gardienne ? Enfin, je sais pas ce qu’ils gardent, moi, mais s’ils sont capables d’éclater la gueule à ce point d’un type comme moi, c’est quand même bizarre, leur comportement. Si tu veux mon avis, c’est pas très rassurant. »

L’affaire n’était pas personnelle, que je lui dirai. Il y a une grande réflexion politique, une remise en cause d’un système trop vieux. On parlerait guerre et problèmes globaux quand mon soucis avec eux se résumaient en quelques phrases : ils ont tué ma mère.
C’était risible, un peu idiot. J’étais un mauvais personnage de film quand j’ouvre les yeux. Lena ne jugerait pas. Au pire, elle trouvera ça un peu ridicule, puis nous passerons à autre chose. L’odeur des stands de street food commençaient déjà à creuser mon estomac trop vide, tandis que mon corps semblait figé, à refuser de trop bouger sous la douleur.

« Je leur fais pas confiance, moi. Ma mère a disparu après la guerre. J’ai compris récemment qu’elle était pas allée se paumer chez un marchand de clopes, comme tous les parents qui se tirent trop tôt, mais qu’elle était morte. » Chaque mot semble étrange et les sonorités sont fausses. « Je sais, c’est un peu con. Enfin, elle a une très jolie tombe, je suis sûr qu’elle aurait été très heureuse d’apprendre qu’elle aurait été enterrée dans un truc joli. »

Parfois j’y pensais, parfois pas réellement. Bathsheba était devenue une raison d’un engagement difficile à assumer, et un souvenir vaguement plausible. Alors, quand je l’évoque, difficile de ne pas paraître détaché. Elle était un élément narratif, une triste histoire, un brouillard de traits faciaux incompatibles et changeants.
Pourtant, c’était faux de dire que je l’aimais plus, ma mère. Peut-être d’ailleurs que je l’aimais encore plus maintenant qu’elle pouvait être qui je voulais.

« Et devine quoi ? » mon ton devient espiègle, comme si je racontais une mauvaise blague. « La dernière personne qu’elle a vu est devenue une Riverwood après. Si c’est pas dingue, ça ? Comme si une famille aussi puissante avait des meurtriers dans ses camps, et le pouvoir de le cacher, ça serait vraiment complètement fou ça. »

Complètement dingue, tandis que je m’enfonce calmement dans mes propres croyances et un complotisme rance. Pourtant, tout me semblait clair, logique, évident. Nous apprenions toujours des choses étranges sur ceux qui avaient le pouvoir de faire de sales choses. Que les gardiens aient autre chose qu’une paix à défendre et davantage une réputation à préserver, c’était limpide.
Puis, dans les films, on soupçonnait toujours les personnes qui avaient vu la victime en dernier. Encore quelque chose que je regardais avec ma mère, ça. Elle devait l’avoir su en avance, quelque part, et m’avoir déposé des indices.

C’était clair, logique, limpide, après tout.  


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