I know you can still dig dig deep deep in the ground

I know you can still dig dig deep deep in the ground

La lueur des braises forme un halo autour de sa tête, comme une couronne aux auspices écarlates. Je ne saurai trop décrire la joie que je ressens à la voir enfin accepter le rubis qui est son dû. Il me semble bien que jamais visage aussi angélique n’a été vu sur cette rive désolée du Styx. Elle sera bien ma nouvelle Perséphone, elle qui est née des glaces, gardienne jalouse du Printemps, baptisée dans les flammes et destinée à régner sur les Enfers. Nous accomplirons de grandes choses, elle et moi, maintenant que les dernières barrières entre elle et la grandeur ne sont plus que cendres. Pourtant, son regard gris et vide reste prostré sur un cadavre au milieu du passé.

Est-ce la jalousie qui m’a poussée à te dire de vouloir la tuer ? Je n’ai jamais eu de sœurs, moi, personne à haïr avec autant de certitude, personne à jalouser des nuits entières et à vouloir effacer de la réalité. Toutes les cultures me parlent de dualité, du couple entre le soleil et sa lune, les vivants de Midgard et les morts de Hel, les mensonges de la nuit et la vérité de la lumière. Je ne vois plus ses nuances car je suis seule, désespérément seule et unique. Il n’y a pas de coucher pour mon soleil, seulement des nuages éphémères, pas de réveil de mes cauchemars, seulement des espoirs illusoires.

Mais l’avantage de mon grand âge est la certitude d’avoir raison. Une étoile ne peut briller si des feux plus éclatants l’entourent. Une pirate ne peut s’élancer sur les flots sans briser corps, cœurs et lois. Elle avait toujours jouée selon les règles, respecté les traditions et attendu son tour. Heureusement qu’elle m’a à ses côtés, pour conserver sa blanche âme et ne pas noircir ses traits par le crime, tout en me laissant faire ce que je fais de mieux, ce que je dois faire pour elle.

Me baissant vers elle, je passe mes doigts dans ses doux cheveux châtains pour y reformer son habituel chignon. La relevant, je la tourne loin des cendres de ceux qui refusaient de lui laisser sa chance et lui chuchote : « Nous pouvons faire ce que tu veux à présent, mon étoile, ma Nova-Blue. »

SIAL

Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir

dig deep deep in the ground

Nova-Blue & Enfys (AU)

TW : adelphicide, dissociation vnr

Il fait nuit.
C’est une sensation étrange. Sous tes prunelles d’un bleu ambré, les flammes dansent mais n’éclairent rien. Les paupières grandes ouvertes, tu fixes uniquement le néant tapi dans le creux de ton crâne. Des syllabes passent, échos déformés de tous ces reproches que tu te formuleras demain ; il semble que toutes les frontières du temps présent soient abolies.
Il fait froid.
Tous ceux qui prétendent que le bleu est une couleur chaude n’ont rien compris. Là où passe la traînée d’azur, il n’y a que des plantes qui flétrissent et des galaxies qui s’éteignent. Rien n’anodin, donc, quand le nom même de ta couleur se retrouve dans le mot cyanure. Tu es un poison, une mort lente, qui rampe à terre comme les serpents qui t’ont été pris bien trop tôt. La chaleur pourlèche ton visage et tes pommettes cramoisies ne parviennent pas à la saisir.
Tes cheveux sont défaits, ils forment un rideau de ténèbres qui te coupe de ton propre temps.

Il fait rouge.
Ce que tu avais dans la main s’en va rouler contre le sol, et le bruit te réveille assez pour apercevoir le bijou accrocher un éclat bleuté. Le goût du métal remplit ta bouche et celui des cendres ton cœur. Amputée de tout ce à quoi tu voulais correspondre, que reste-t-il de toi, Nova ? Qui es-tu, si elle n’est plus là ?
Une autre main rouge et glacée relève ton menton vers le ciel, tes yeux bleus plongent dans ceux, nocturnes, de l’immortelle qui t’a donné les moyens d’être seule au monde. Elle se tient là, à tes côtés, et tes jambes brisées se déplient avant même que tu t’en rendes compte. Toi qui te pensais vide de sens, tu redeviens une poupée russe, dans laquelle la djinn retapisse les mille échos de ta personne.
Ce que tu veux.
Mais qu’est-ce-que tu veux, Nova-Blue ? Qu’est-ce qui anime tes journées, si elle n’est plus là ? Sur qui lever les yeux au ciel ? Ton acte t’apparaît criminel, maintenant, et quand tu sens de lourdes perles s’époumoner contre tes joues tu sais qu’il ne t’appartient pas. Béante, le visage calciné, tu plantes tes yeux dans ceux d’Enfys.
« Ce n’était pas ce que je voulais. » Ton ton est accusateur, rempli du fiel de ces instants où tu n’étais qu’une marionnette. « Qu’est-ce-que tu m’as fait ? »
Tu ne clignes pas des paupières de peur d’y trouver un cauchemar ; pourtant, c’est la réalité qui revêt des airs de tempête. Le goût des cendres remplit ta bouche et celui du métal ton cœur. Tu regardes la Voie Lactée, en quête d’une réponse plus réelle que celle dans les yeux de ta djinn.

Il fait froid.
On ne voit pas les étoiles, ce soir.

codage par Smanffson

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Mais qu’est-ce que tu racontes, ma princesse ?

Avec une douceur brutale, je saisis le menton de l’humaine pour la forcer de me regarder dans les yeux. J’ai vu trop d’étoiles comme elle s’éteindre dans la banquise pathétique du quotidien, trop d’héroïne s’effacer des livres d’histoire simplement parce qu’elles étaient effrayées par l’encre rouge. Je ne laisserai pas cela t’arriver, ma belle Herondale. Ton étoile est l’antidote à ce monde dénué de sens, ton bleu royal l’étendard solitaire des romantiques errants hors de leur temps. Je te sauverai de tout, je te sauverai de toi.

C’est toi qui m’a demandé, c’est toi qui voulais te venger. Elle t’a pris ta vie, tes serpents, ton pouvoir. Je ne fais que te rendre ce qui t’es dû, que t’enlever ce qui est toxique.

Parmi les souvenirs qui glissent dans le cerveau de la brune, lesquels sont authentiques, lesquels sont mes illusions ? Quelle importance ? Qui pourrait prétendre que je n’ai pas raison ? Qui dit que mes illusions ne sont pas des prophéties ? Qui peut se mettre à mon niveau et dire qu’il connaît mieux l’humanité que moi ? Comment pourrais-je laisser le talent brut de déesses comme Nova-Blue en les laissant pourrir par des individus aussi pathétiques que sa sœur rougeâtre ? Ce n’est vraiment pas comme si j’avais un choix.

Tu as le contrôle, Nova. Tu l’as sur moi, sur le monde, sur tout. Je suis juste là pour t’aider mais c’est toi qui règne, qui domine, qui surplombe tout. Ce n’est pas moi qui t’offre ça, je ne fais que te l’assurer. Maintenant, gouverne, mon étoile.

Âge : 31 ANS (28/08/1990)〖 grandie trop vite et sans prévenir

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Nova-Blue & Enfys (AU)

TW : dissociation, manipulation psychologique

Princesse.
Le terme te taillade les tympans comme un cutter sur un tambour. Les princesses, c’est pour les contes de fée. On les désigne par leur titre, leur rang, celui auquel elles accèderont bientôt, après la dernière page achevée. Les princesses, ce sont les filles de roi, les filles de reine, les sœurs de prince, les héritières. Celles qui ont les cheveux tressés et les robes longues dont les dorures frôlent le sol pavé des palais. Celles sur lesquelles on se retourne, qui restent assise ou allongées en attente d’être délivrées, sauvées, aidées. Épousées. Une princesse acquiert-elle de la valeur autrement qu’en trouvant l’amour ?
Tu secoues la tête, lentement, cils baissés comme de lourds rideaux sur le théâtre de tes iris.
Tu n’es pas une princesse.

Dans les arcanes de ta mémoire, quels souvenirs sont de vrais moments, lesquels sont tissés de mensonge ? Enfys parle et tu ne sais plus. Ça ne semble pas détenir d’importance, pourtant les larmes coulent encore. Amoncelées contre ta mâchoire, elles oscillent dangereusement avant de tomber bien plus bas, imprimer des tâches misérables sur le dos de tes mains, sur le tissu de ta chemise, sur le sol à moitié brûlé. Le sel qui peuple tes iris ne parvient pas à nettoyer, tout juste à brûler.
La litanie d’Enfys se blottit quelque part, dans ton crâne, et te démange sans que tu puisses partir l’arracher de tes ongles.
C’est toi qui as demandé. C’est toi qui voulais te venger. Elle t’a pris ta vie. Tes serpents. Ton pouvoir. On ne fait que te rendre ce qui t’est dû. T’enlever ce qui est toxique. Tu as le contrôle. C’est toi qui domines. C’est toi qui règnes. C’est toi qui règnes. C’est toi qui règnes.
Sauf que tu n’es pas une princesse.

Sans même sentir tes muscles bouger, tes mains viennent trouver celles de l’immortelle, encercler ton visage brûlant. Tu ne te rappelles plus d’un temps où elle n’était pas là ; à vrai dire, tu ne te rappelles plus de rien. Il n’y a que sa voix qui répète, qui affirme, ses mots qui se fraient un chemin dans le froid glacé de tes côtes, et la douleur qui s’évapore à mesure que ses phrases s’avancent. Elle a raison.

C’est toi qui as demandé. C’est toi qui voulais te venger.

Peut-être, après tout. Peut-être que ce sont tes lèvres qui ont articulé ces mots, ce désir de détruire enfin une victoire qui t’était destinée. Peut-être que c’est ta bouche, qui a parlé d’elle en ces termes.
Pour t’assurer qu’elle ne le fasse plus, tu la colles sur la joue d’Enfys et tu murmures.
« Merci. »

Elle t’a pris ta vie. Tes serpents. Ton pouvoir.

« Grâce à toi, j’ai tout récupéré. »

On ne fait que te rendre ce qui t’est dû. T’enlever ce qui est toxique.

« Je te serai toujours, toujours redevable pour tout ce que tu m’as donné. »

Tes yeux ne pleurent plus, désormais, mais ils ne voient plus tant non plus. Fixé sur un point, au centre du front de la djinn, ils entendent seulement les mêmes mots s’écouler dans les mêmes gouttières et envahir tout cet espace demeuré libre dans ton crâne.

Tu as le contrôle. C’est toi qui domines.

En trois clignements de paupières, tu regardes tout autour de toi. Le décor est anéanti et l’air de l’univers aussi. Ne demeure qu’une chose sur la terre : la voix d’Enfys, et son sourire, et la manière dont ta main droite vient se poser au-dessus de sa tête. La pression est douce mais inarrêtable, et tu articules sans y penser.
« Maintenant, à genoux. »

C’est toi qui règnes.

Le pouvoir n’est pas fait pour être partagé. Il est fait pour être tenu d’une main ferme, une poigne qui ne le laissera pas filer comme une anguille dans une passoire. Sur le trône qu’Enfys t’a offert, il n’y a pas de place pour deux et, malgré sa voix caressante, tu sens bien le chagrin pointer.

Non, tu es loin d’être une princesse.
Ce que tu possèdes est à toi, tu ne la partageras jamais avec un prince ou même un roi.

Tu n'es pas une princesse, Nova.
Sous le ciel gris, tu es une reine.

codage par Smanffson

Dim 5 Nov 2023 - 18:34

I know you can still dig dig deep deep in the ground

Tw : manipulation psychologique, très peu de consentement, thèmes sexuels

Je ne demande pas grand chose à mes humaines. Je les aide, les soutient, les fais grandir au milieu du monde hostile et je chante les fleurs qui poussent là où je les ai plantées, protégées et chéries. Je ne connais aucune limite, aucune morale, toute fixée sur mob amour infini pour elles. Nova n'est pas la première, elle ne sera pas la dernière, et cela n'enlève rien à son importance, rien à la valeur qu'elle a pour moi. Je ne réclame pas de récompenses ou de contreparties, je me passe même souvent de la gratitude mais j'ai mes limites. Ma liberté est inaliénable.

Alors quand Blue fait son ingrate, quand elle prend la place de sa sœur comme enfant-reine tyrannique, je roule des yeux. Il semble que j'ai trop demandé à la pauvre gorgone déchue. Sa limite à elle doit être proche et elle a besoin plus que jamais de ma douce et aimante main pour la diriger. Une douceur peut paraître violente pour des humains susceptibles mais je sais ce que je fais, je sais comment régner sur les reines.

Multipliant les illusions de Scarlett autour de mon trésor bleu, je leur fait attraper la gorge de l'humaine avec tant de véracité que sa respiration devient difficile. Je suis moins forte qu'elle, par nature et par son entraînement. Ma sorcellerie doit être mon outil, ainsi que des arts martiaux où l'on utilise la force de l'adversaire (nécessaire savoir pour tout djinn si vous voulez mon avis).

Avec une légère prise de judo, je fais disparaître les illusions tandis que le corps de Nova se renverse au sol sous le poids du mien, ses bras bloqués sous son dos. Les cendres du sol viennent rejoindre le sel des larmes sur ses joues et en soulignent d'autant plus le tranchant si menaçant et séduisant. Je plaque mes mains entre ses épaules et son cou, dans une embrassade violente et aimante puis rapproche mes lèvres des siennes jusqu'à ce que je puisse ressentir la chaleur de son souffle saccadé. Mes yeux, eux, poignardent les siens avec passion tandis que je murmure :

Tu veux régner, ma belle ? Soit. Mets le monde entier à genoux. Domine tout, contrôle l'univers et détruit toute laideur. Je serai là, pour toujours, contre toi. Mais ne crois pas que tu puisses me mettre à genoux en première. Je ne suis pas un premier sang, je suis le bouquet final. Quand tu auras absorbé l'infini, étoile magnifique, tu pourras venir me dévorer. Pas avant.

Ven 24 Nov 2023 - 16:28

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Nova-Blue & Enfys (AU)

TW : dissociation, manipulation psychologique

Suffocante sous les assauts illusoires, tu n’es plus maîtresse de toi-même. Sous l’abime de ton crâne fêlé se déversent des milliers de mots que tu n’es pas capable de prononcer. La présence derrière tes yeux s’est éteinte, remplacée par la brûlure toute familière des suggestions de l’immortelle.
Enfys causera ta perte, un jour.
Ce qui n’était qu’une de tes craintes devient désormais une certitude, alors que son poids au-dessus du tien t’effraie autant qu’il te conquiert. Les rêves de grandeur qu’elle t’insuffle n’auront jamais été les tiens. Sa voix est devenue ta boussole sur le chemin de la raison, l’étoile polaire vers laquelle sans arrêt tu vogues sur le flots de l’immensité.
Plus que la violence avec laquelle elle te plaque au sol, c’est le regard glacé d’Enfys qui achève de te couper le souffle. L’air qu’elle expire est un présent qui emplit tes poumons de plomb et de papillons en même temps.

Enfys causera ta perte, un jour.

Il y a tellement de manière dont elle peut décider de le faire. Te tuer, glisser son âme millénaire dans ta maigre carcasse de gymnaste pour exaucer tous les desseins qu’elle le voudra à l’avenir. Te mettre dans le crâne des maux qui rendront ta raison malade jusqu’à ce que, complètement folle, tu ne sois plus bonne qu’à enfermer. Se retirer, tout simplement, d’une vie qu’elle a façonnée pour qu’elle corresponde à ses vœux et te regarder, errante dans le vide, tenter d’y retrouver un sens.
Aucune de ces situations ne te semble foncièrement mauvaise ; seuls comptent ces deux poignards d’argent qui clouent ton regard assiégé.
« Qu’il en soit ainsi. » tu murmures.
Par un dernier effort de grâce, tu apposes le sceau de tes lèvres sur le vertigineux des siennes. Il te semble que les battements de ce cœur qui t’appartenait ont déserté ta volonté, qu’ils ont préféré se nicher dans la poitrine de quelqu’un d’autre. Et ce n’est pas grave. Rien de grave.
Elle n’est pas de celles qu’on soumet, et tu reconnais ton erreur dans les palpitations en toi qui s’éveillent à son simple contact. Vous parcourrez l’humanité jusqu’à ce qu’elle ploie à tes pieds et, alors seulement, ta chevalier sera vassale et ton amour pourra cesser.
Les yeux plus ouverts que jamais, tu regardes ses traits figés avec un sourire entêtant.

Enfys causera ta perte, un jour.

Tu te contenteras d’accepter.

codage par Smanffson

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