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Delilah Eisenbach
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Jeu 25 Mai 2023 - 18:21
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Somewhere in the haze
TW : araignées, addiction, hallucination vener, mention d'alcools et drogues hallucinogènes

Le soleil n’est qu’un brouillard jaune. Ses lueurs sont bien moins fortes que les étincelles dans la tête de Delilah, ces phares fallacieux qu’il serait insultant d’appeler lumières. Décrire la jeune femme comme « perdue » serait un pléonasme, « absente » un euphémisme. Elle dévisage les passants comme s’ils parlaient dans une langue étrangère, fixe les horloges comme si le temps n’étais plus présent mais soudainement subjonctif, quoi que ça veuille dire, et chaque pas lui semble une victoire à la Pyrrhus qui la laisse éternellement insatisfaite et incapable de répondre à la question « où suis-je ? ». En réalité, Delilah est maintenant bien au-delà d’être perdue, et la question d’où elle est et de comment elle y est arrivée est assez secondaire. Le problème principal est : qu’est réel ? Parce qu’elle est presque sûre qu’il n’y a que dans ses rêves que des tortues géantes volent dans le ciel, qu’il n’y a que dans ses cauchemars que des araignées transportent les enfants à l’école.

Elle a manqué de se faire écraser trois fois, à ignorer deux fans de Tempest qui l’avait reconnu et demandé un selfie et même croisé son ancienne prof de maths et pensé qu’il s’agissait de l’impératrice Victoria, improvisant donc une révérence étrange. Les illusions, elle pensait s’y être accoutumé. Le problème, c’était que ça avait eu l’effet inverse. Insatisfaite, elle en cherchait plus et les accompagnait de substances capables de pousser plus loin le départ loin de la réalité. Et, si parfois tout était trop faible pour l’arracher à la banalité effrayante, des fois, comme aujourd’hui, elle se trouvait sans comprendre pourquoi à la Nouvelle-Orléans, plus perdue qu’Ulysse.

Dans cet océan d’incertitude toutefois elle trouve une ancre. Une mélodie, ténue et lointaine, mais qu’elle est certaine, sans trop savoir pourquoi, de la réalité. Suivant les cordes de la guitare solitaire, elle avance prudemment vers un banc où  ne se trouve qu’un jeune homme brun et mélomane. Et son identité ne fait tellement aucun doute aux yeux de la gorgone qu’elle s’assoit à côté de lui, en larmes.

Daniel ? Je le savais, je le savais, putain je le savais : t’es pas mort, maman disait de la merde depuis le début.

Elle osait même pas prendre son frère dans ses bras, elle se contentait de le fixer avec toute sa force, de peur que si elle le quitte des yeux il retourne vers l’Hadès d’où il semblait d’émerger.

T’es devenu si grand. Tu te souviens quand... Elle creusait dans ses souvenirs cherchant un moment particulièrement heureux à partager. Elle ne trouvait rien. L’abîme l’effrayant trop, elle se concentra à nouveau sur la réalité (supposée) de son frère face à elle. Je savais que je pouvais compter sur toi, petit frère.
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Dim 4 Juin 2023 - 23:35

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Orpheus & Delilah


TW : deuil fantôme, déréalisation vue de l'extérieur

La semaine dernière, Xas lui a montré ce film.
Il a dit que c’était le meilleur film de l’univers, au moins ; ça parlait de conquête spatiale, de relativité du temps. Il se sont pelotonnés tous les trois sur le vieux canapé grinçant, un plaid pelucheux sur les jambes. Orpheus a passé son bras autour d’une Cléo recroquevillée dont les cernes seules traduisaient la maladie qui la rongeait. Par moments, durant le film, il lui jetait des regards inquiets, comme s’il craignait à chaque battement de cils qu’elle garde les paupières baissées. De l’autre côté, Xas gardait les yeux rivés sur les sous-titres, la fascination dans les prunelles.
Ce n’était pas le meilleur film de l’univers.
Ce n’était même pas un très bon film. Orpheus l’a trouvé inutilement compliqué, perdu dans ses propres concepts, pour finalement trouver une résolution qui semble sortie d’un chapeau. Pourtant, ça ne l’a pas empêché de pleurer comme une madeleine durant la deuxième moitié du long-métrage, reniflant avec dignité pour pas que Cléo le voie faire. Sans doute qu’elle en menait pas plus large. Ils se sont contentés de se lover un peu plus fort l’un contre l’autre, sans rien dire. De toute façon, c’était le film de Xas.
Ce n’était pas le meilleur film de l’univers, pourtant Orpheus est complètement obsédé par la bande son. Il a envie de l’adapter à la guitare, la ralentir, l’amplifier, il a envie que le monde entier puisse entendre cette musique.


Quand il pense à la relativité du temps, il pense juste à ces mois trop courts qu’il leur reste à vivre tous els trois. Après, ce sera le retour au duo. Il y a une certaine fatalité là-dedans, qu’il doit se résoudre à accepter. Il n’en a aucune envie.
Lui, ce qu’il veut, c’est étirer les moments avec Cléo à l’infini, l’emmener au bord d’un trou noir pour qu’elle meure dans des siècles entiers, pour pas qu’il ait à contempler la vie qui s’éteint dans ses yeux et ce cercueil beaucoup trop petit qu’on foutra dans un trou trop grand. Parfois, il ouvre la porte de sa chambre en plein milieu de la nuit, juste pour s’assurer qu’elle respire.
Et puis, quand ça devient insupportable, il prend sa guitare sur son dos et il sort jouer la bande son d’Interstellar. C’est ce qu’il fait aujourd’hui, assis en tailleur sur un banc avec seulement les regards des passants comme pourboire à ses doigts agiles.

Cette fille vient se poser à côté de lui ; il ne dit rien. Il a l’habitude que les gens s’arrêtent. Il est concentré, tout à sa musique. Le morceau l’habite entièrement, car c’est bien lui l’interstellaire qui fait encore ce lien sublime dans le vacarme de l’espace.
Daniel.
Le prénom a quelque chose d’incongru, si bien qu’il s’arrête de jouer.
La fille pleure, et Orpheus sait pas y faire lorsqu’il voit des inconnues pleurer. Lui qui a toujours voulu protéger les autres, il se retrouve complètement démuni à l’idée qu’il peut pas la prendre dans ses bras, cette fille. Surtout qu’elle le prend assez ostensiblement pour quelqu’un d’autre et que ça, c’est pas un bon signe.
Un élan d’empathie lui saisit la gorge, les tripes, les poumons tout entiers. Quelque chose cloche, chez elle ; ce n’est pas son état normal.
D’un geste délicat, le brun met sa guitare de côté pour se tourner vers sa comparse. Les yeux héberlués de larmes et de souvenirs inexistants, elle semble fouiller un crâne vide de ce qu’elle cherche à y trouver.
« Hey … » il tente.

Petit frère.
Merde. Merde merde merde merde merde.
Le frère de cette fille est mort, et elle croit que c’est lui. Elle s’est peut-être évadée d’un service psychiatrique comme celui qu’il y avait à San Francisco ? Ou alors, elle est droguée ? Peut-être. Il essaie de regarder si ses pupilles sont dilatées, mais elles sont justes noyées de larmes.
Interdit devant le gouffre sans fond de son incompétence devant la situation, il finit par faire ce qu’il fait de mieux. Be kind.
« Hey. » sourit-il en prenant une main de la fille dans les siennes. « Salut, toi. »
Ses doigts serrent doucement la main, et ses pouces viennent y défiler pour masser lentement la pulpe de sa paume. Un massage léger, apaisant. Pas assez pour qu’elle crie au scandale lorsqu’elle reviendra à elle. Suffisamment pour la rassurer, lui dire qu’elle n’est pas seule là-dedans.
« Tu vas quand même pas pleurer pour notre grande occasion, hein ? Allez, raconte moi ce qu’a dit Maman. »
L’esprit d’en face est un vase fragile et, lui, il est très maladroit.
Alors, pour ne pas qu’elle se brise, il pourra être son petit frère.

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Ven 21 Juil 2023 - 11:47
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Somewhere in the haze
TW : addiction, deuil, hallucination vener, mention d'alcools et drogues hallucinogènes



Tu es mort.


Au milieu des illusions, la seule certitude c’est bien l’absence. Daniel est peut-être là, mais il est mort, Delilah le devine. Les mouettes qui passent au dessus de sa tête rient toutes en cœur pour se moquer de son deuil. Chaque vague de cette ennuyeuse eau répète inlassablement que le Styx ne fait pas autant de cadeaux qu’elles. Les passants, probablement faux, ne sont pas aussi réels que les pierres tombales dans lesquelles habitent des centaines de clones d’Elisheva et Elijah, tous habillés de noir et… Tout ceci n’a pas de sens.


Daniel est mort.


Daniel n’a en fait jamais existé, il n’est jamais né, n’a jamais eu de petite carte d’identité, de biberon, de poussette, de dispute dans le bac à sable, de parties d’épervier dans les forêts du Danemark, de casier lugubre dans un collège privé de Boston, de petites copines que sa mère n’approuvait pas au lycée, de cuite infernale à la fac de droit d’Harvard, de passage de niveau glorieux sur Skyrim en plein milieu d’un combat de boss, d’écoutes beaucoup trop bruyantes du dernier album de Royal Blood, de premier taf pathétique qu’il aurait quitté en une semaine, d’embrassades émotives avec sa sœur après un an sans se voir, de conflits avec sa mère parce qu’elle l’a tué.


Tous les héros meurent.


Est-ce surprenant de mourir de la main de sa mère quand Ulysse a été tué par son fils, Agamemnon par sa femme, Abel par son frère et que sur Isaac toujours l’ombre d’Abraham menace de faire de lui un nouvel Iphigénie ? Delilah a déjà du enterrer Han Solo avec son enfance, Ezio Auditore contre son adolescence, Aragorn avec ses espoirs d’amours éternelles et ne lui parlez pas de la mort de Peter Parker dans Infinity War car elle ne s’en est toujours pas remise. Tous la trahissent et meurent alors la meilleure chose à faire est sans doute bien de ne pas leur accorder le moindre regard, pour éviter qu’ils reviennent en enfer. C’est sans doute ça, le thème de l’histoire d’Orphée  ignore ton deuil, tu t’en porteras toujours mieux, tu garderas autrui en vie.


Car, même toi, Orpheus, n’es-tu pas mort ?


Dévoré par un essaim de sirènes menteuses et rousses, à la voix destructrice et charmeuse, emporté dans un abîme où le sommeil est éternel. San Francisco n’est-il donc pas devenu une ville-mausolée où ta mémoire a emporté au loin tous les espoirs de gentillesses, tant tout était jusqu’ici contenu en toi et qu’il n’y a donc plus rien pour les autres. Tu n’es pas seul, ne t’inquiète pas. Ta sœur te suivra bientôt, il est grand temps pour elle et qui peut dire combien de temps votre frère patientera avant de vous rejoindre ? Tes ami.e.s bloqué.e.s dans une Résistance sans espoir seront bientôt tués par Sapphire ou Cordelia (à moins que ce ne soit la même personne?) et vous pourrez tous festoyer dans le Tartare.


Non.


Elle m’a dit que tu étais mort. Mais tu n’es pas mort, toi ? Toi. Elle n’est pas sûre de qui c’est mais au moins ce tu est là. Tu veux bien ne pas être mort, s’il te plaît ? Même si tu ne veux pas être mon frère, tu veux bien vivre ?
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Jeu 31 Aoû 2023 - 23:57

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Orpheus & Delilah


TW : réflexions sur la mort, déréalisation vue de l'extérieur

La fille bat des paupières un certain nombre de fois, visiblement en proie à quelque chose qui lui embrume le cœur entier. Sa lèvre inférieure est vaguement bleuie et elle tremble comme s’il faisait extrêmement froid. L’instinct de protection d’Orpheus lui dicte de passer un bras autour des épaules de la jeune femme, de tenter de la réchauffer pour qu’elle tente de revenir à elle. Quelque chose le retient ; peut-être est-ce les leçons durement apprises d’Artémis qui lui serinait que le consentement, ça doit être éclairé, sinon c’est pas du consentement. Peut-être.
Ou bien peut-être que c’est cet air perdu qu’il reconnaît sur le visage d’en face. Ce même air qui voletait parfois sur ses traits alors qu’il rentrait de soirée. Celui d’une personne qui fuit. Lui, il fuyait l’ennui, il fuyait le morne des soirées sans narcotiques, il fuyait cette version de lui-même qu’il a longtemps pensée indigne d’intérêt avant de s’endormir trop longtemps. Elle, il n’a aucune idée de ce qu’elle fuit, mais y a des écharpes de désespoir tandis qu’elle le fixe en silence, des abysses de jeunesse fêlée qui s’ouvrent devant leurs pieds vides.

Tu n’es pas mort, toi ?

La question le frappe comme un uppercut dans le bide.
Il est mort, Orpheus, en tous cas l’Orpheus qui était né. Il est mort le jour où son genou a touché terre devant le cri de la sirène. Il est mort le jour où il a rouvert les yeux et que dans son esprit malade ne demeurait aucun des faits qui faisaient de lui ce qu’il était. Et il meurt, aujourd’hui encore, à petit feu, à chaque fois qu’il trébuche, à chaque fois que la peine le prend et qu’il se rappelle que, de toute façon, il est destiné à mourir.
Il n'est vivant qu'en attendant d'être mort ; de toute façon tous les héros meurent.
Alors, tandis que la jeune femme se perd dans les suppliques de questions auxquelles il n’a pas la réponse, Orpheus tâche simplement de presser ses deux mains un peu plus à l’étroit entre les siennes. Ramener un tout petit peu de chaleur dans ce corps que le feu a pour l’instant déserté, un tout petit peu de vie en celle qui semble ne penser qu’à la mort.
S’il n’est pas sûr d’être vivant, il peut bien faire semblant pour elle.
« Bien sûr. » qu’il articule douloureusement.
Avec toute la délicatesse dont il est capable, il prend la main de l’inconnue pour la reposer sur sa joue. Les doigts glacés lui tirent un frisson, mais il tient bon et laisse la paume froide parcourir la rugosité de sa barbe de quelques jours. Du regard, il harponne celui de la jeune femme.
« Regarde, je ne peux pas être mort, je suis vivant. » Puis, il porte sa main désormais libre à l’épaule de la blonde. « Et toi aussi, tu es vivante. Tu respires, regarde. »

Un peu gêné malgré tout de cette situation inhabituelle, il finit par désigner son instrument du regard.
« Est-ce-que tu as envie que je te joue une chanson ? »

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Mer 15 Nov 2023 - 11:39
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Somewhere in the haze
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Tu veux savoir un secret ?

Le désespoir est euphorisant. C’est l’hilarité qui se met étrangement à dominer les hallucinations obsédantes et l’énigme de la mort ne devient plus qu’une énorme blague. Les lèvres roses de la Tempest tremblent de rire en s’approchant de l’oreille du guitariste. Mais quand les mots sortent finalement, tout amusement est banni. Il ne reste que le froid.

On n’est jamais vraiment vivant. On ne fait que porter la mort de tous ceux qui nous ont quitté en attendant vainement d’un jour les rejoindre.

Le rire semble aussi vain que tout espoir, la mort seule peut s’esclaffer, victorieuse contre toute vie. Même l’évangile de Delilah, sa foi dans le désir de dévorer tout ce qu’elle peut avant d’être elle-même avalée par la faucheuse immortelle semble une boulimie indigeste. La défaite est totale. Pourtant, quelque chose gène ce constat.

Mais, toi, tu vis.

Les sourcils de Delilah se froncent tandis que l’univers se grise. Au milieu ne se dresse que le brun solaire et sa gentillesse dorée. Comme souvent, elle méprise sa blondeur héritée d’un or fallacieux tandis que lui est vraiment brillant. Elle sourit finalement, tandis que le noir envahit tout.

Ravi de t’avoir rencontré, non-Daniel. Je garde ma chanson pour une autre fois. Tu as l’air sup...

Elle ne sent pas le bois contre sa nuque avant de perdre conscience.
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Dim 26 Nov 2023 - 15:55

somewhere in the haze


Orpheus & Delilah


Tu veux savoir un secret ?
En cet instant, avec ce chuchotement d’enfant qui se cache dans sa voix d’adulte, elle ressemble désespérément à Cléo. Il les revoit, gamins à peine réveillés, bâtir des cabanes en oreillers dans lesquels ils se raconteraient des choses qui leur paraîtraient profondément confidentielles quand, la plupart du temps, elles ne relevaient que d’une certaine culture générale. C’est brutal, comme retour en arrière, comme si l’inconnue l’avait tiré violemment par le col pour le contraindre à se souvenir.
Il hoche la tête, la gorge nouée, soucieux de savoir comment la situation va évoluer, si cette fille va reprendre pied ou si c’est encore peine perdue d’essayer de la ramener.
On ne fait que porter la mort de tous ceux qui nous ont quitté en attendant vainement d’un jour les rejoindre. Elle déclame ça d’une voix blanche, comme si c’était une évidence, sans même réaliser qu’ils sont beaucoup trop jeunes tous deux pour penser de cette manière-là. Encore une fois, le coup est violent et Orpheus ne peut que garder le silence quelques secondes, quelques de trop. Il fouille, dans les arcanes de sa mémoire retrouvée, les personnes qu’il a perdu. Il est quelqu’un de plutôt chanceux : celui qui s’est perdu, c’est lui.
Il n’a jamais eu à vivre avec une absence qui creuse son nid derrière les côtes. Ses parents vont bien, ses adelphes sont encore là, et même si sa meilleure amie a pris l’avion pour Washington avec beaucoup trop peu de valises, elle n’est qu’à quelques secondes en portail. Le deuil, ce n’est pas lui qui l’a vécu, il a préféré l’infliger à tous ceux de son entourage. Il le voit encore dans leur yeux, quand il tourne brusquement la tête et surprend les regards posés sur ses traits avec un voile noir.

Lorsqu’il relève le regard vers elle, la jeune femme a la tête qui tangue et semble sur le point de s’évanouir.
« Hey, reste avec moi. Hey ! »
Trop tard. Son corps se détend brusquement comme celui d’une poupée de chiffon et, en proie à la panique, Orpheus ne peut pas s’empêcher de lui prendre le pouls. Au moins, elle n’est pas morte. Embarrassé, il regarde autour de lui ; les passants vont certainement trouver ça étrange qu’il soit assise à côté d’une jeune femme inconsciente et qu’il tente de lui faire les poches. Il ne sait pas vraiment comment procéder. Pour autant, il ne peut pas la laisser toute seule. Pas dans cet état, pas ici.
Alors il retire son manteau, et tant pis si il se les gèle au beau milieu de l’hiver de la Nouvelle-Orléans. Hors de question de la laisser grelotter. Il range sa guitare, et reste assis près d’elle à veiller sur son visage.

Lorsqu’elle se réveillera, il pourra lui demander finalement comment elle s’appelle, qui elle est. Il la laissera quelques minutes avec son étui à guitare comme caution pour aller lui chercher de l’eau. Grâce aux informations qu’elle lui donnera, il pourra la raccompagner chez elle et peut-être même l’enlacer devant la porte pour qu’elle revienne à ce moment présent où il les ancre à bout de bras.
Peut-être qu’il pleurera un peu, dans ses longs cheveux d’or terni. Mais devant elle, il sourira. Tant pis si il n’est pas Daniel, elle le sait elle aussi maintenant. Il sera juste ce gars, ce gars qui l’a ramenée chez elle une fois où elle a bien cru qu’elle s’en sortirait pas. Ce gars qui n’a rien entrepris, même pas de piller son portefeuille, qui a fait quelques pas maladroits dans son appartement avant de la mettre au lit. Ce gars qui a rassemblé près du lit une bassine et une bouteille d’eau avant de repartir en étant certain que ça ira. Ce gars qui, sur la table de nuit d'une inconnue, au moment où elle s’éveillera pour de bon sans s’auto-détruire, aura laissé une petite note, griffonnée de son écriture d’adolescent dysorthographique.

Si tu as besoin de te souvenir que tu es aussi vivante qu’un autre, appelle moi. Je te dois toujours une chanson.

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