Dans tes yeux ~ Stefan

Il a prit un lapin. Bon, c'est pas comme s'il en voulait vraiment à son rendez-vous, il le verra à la caserne demain. Mais il va lui rentrer dedans, au moins pour le principe. Parce qu'Alec, des principes, il en a plein... Surtout... Surtout si ça lui permet de râler.

Alec serait champion du monde de ralage ! Il râle pour tout, il boude pour rien. Parfois c'est iportant, souvent, c'est parce qu'il s'est levé du mauvais pied. Mais ne vous y prenez pas, il est attachant le boudeur. Il a juste l'intelligence émotionnel d'une huître sèche.

Son placard est devenu trop petit pour lui, atrophiant tout ce qui pourrait le rendre heureux, vivant... Amoureux ? Son placard ne le rend pas aigri, Alec l'a toujours été, c'est sa plus grosse et plus puissante carapace. On ne s'attache pas à quelqu'un qui boude.

Quoi qu'on lui a déjà dit qu'il était mignon quand il faisait la gueule.

Et quelques uns ont déjà réussi à voir au travers de son armure. Il l'a déjà regretté... Pour d'autre pas encore, mais il attend. Ca viendra, il en est persuadé. Il s'en prendra une et il retournera dans son placard.

Point barre. Mais c'est pas le sujet.

Là, il s'est prit un lapin et son cocktail aussi sucré que coloré qui hurle « Gay » à qui veut l'entendre ne le rend pas joyeux. A peine pompette.

En général, il aurait fanfaronné en disant qu'il lui en faut bien deux comme ça, il aurait fait « son vrai mec », celui qui tient l'alcool... Et il aurait fini la tête dans les toilettes une demi heure après, une belle gueule de bois aurait accompagné sa matinée et l'aurai rendu encore plus boudeur. Tant pis pour les collègues, les blessés, les personnes qu'il sauvent, eux, n'auraient rien enti. Parce qu'ils sont déjà assez mal comme ça, ils n'ont pas à subir sa mauvaise humeur. Parce qu'Alec, malgré toutes les apparences, il a un grand cœur mou, un coeur en or.

Mais un cœur fragile, un cœur qui s'attache. Un cœur qui est capable d'aimé mais qui se briserait s'il aime trop fort.

Tout les Spring le savent et tous le charrient dessus. Toujours... Et Alec s'énerve tout en ayant un sourire en coin.

Ils attendent tous que le petit dernier amène quelqu'un à dîner un dimanche midi pour un barbecue...Que ce soit un homme ou une femme ou un.e non binaire. Qu'importe, ils sont tous ouverts... Sauf Alec ? Qu'est ce qu'ils ont raté ? Sa grande sœur est mariée à une femme et lui n'assume pas sa sorti de placard.

Incroyable.

Et le voilà qui pense à tout ça en serrant son verre et en grognant dans le vide.

Parfait tableau.

Et c'est même pas son lapin qui l'énerve comme ça.

Ses pensées vont bien trop vite.

Gros nase.

Aujourd’hui, je sors. Je sature des livres de magie et des entraînements. J’ai clairement besoin de me changer les idées et ça tombe à pic : mes potes de fac avaient également une folle envie de boire quelques verres. Il n’en fallait pas plus pour que l’on organise tout cela en quelques messages. Juste le temps de troquer mon costume de boulot pour un jean, des docks, un marcel et une chemise ample - un collier en cuir qui pendait sur mon torse et un bracelet du même genre autour de mon poignet. Comme toujours, j’avais ma chevalière familiale sur mon annulaire droit.

« J’parie que t’es pas cap de toute façon. »

J’avale ma gorgée de bière avant de toiser mon pote à ma gauche. Il est sérieux lui ? Mon regard descend le long de son corps avant de remonter jusqu’à son visage, les sourcils légèrement froncés.

« Et tu paries combien exactement ? Parce que j’ai encore un prêt étudiant à rembourser, donc aligne les billets. »

Si je peux me faire de la thune facile, je n’allais certainement pas m’en priver ! Être vendeur, ça rapporte - lorsque t’es bon - mais je n’allais pas cracher sur de l’argent facile. Il fallait juste que je négocie un peu…

« Cent billets.
- Trois cents.
- N’abuse pas quand même. Cent cinquante.
- Vendu. »

Je souris en coin et termine ma bière cul-sec. Je jette un coup d'œil au mec au bar, qui attend depuis un moment. Seul. Merde… J’suis à la fois triste pour lui et en même temps, c’était l’occasion parfaite. Je glisse une main dans mes cheveux, leur donnant un effet “en arrière” bien qu’une mèche rebelle avait décidé de traverser mon visage. Je m’approche doucement du mec, plus beau d’ailleurs, et m’arrête à quelques pas de lui.

« La place est libre ? »

A peine il tourne la tête vers moi que je fais un mouvement avec mon menton pour désigner le siège à côté de lui. Je pouvais forcer ma chance, mais je pouvais également me montrer gentil, amical et un minimum poli.

« Qu’est-ce que tu bois ? Ça a l’air sympa. »

Avec un peu de chance, il allait me sortir un sex on the beach…

Son alcool a chauffé dans sa paume à force de serrer le verre entre ses doigts. Lamentable. Ses sourcils, toujours froncés, vont finir par rester comme ça. Il n'en a rien rien à foutre. Parce que bon. Il est toujours comme ça.

Mais il mérite pas, ca ne mérite pas un lapin comme ça. Il retient un soupir et se demande s'il n'allait pas se barrer.

Ouais, il a assez attendu.

Il scoll encore quelques minutes avant de se préparer un petit sms un peu incendiaire agrémenté de « T'abuse », « J'espère que ta une putain de bonne excuse », « La prochaine fois, tu payes jusqu'à ce que je sois ivre mort » et dernier : « Et la fois d'après aussi. » 

Voila, c'est parfait.

Il a peut-être déjà trop bu ?

Son verre vient flirter avec ses lèvres alors qu'il a dans l'idée de le siffler d'un trait et aller tituber jusqu'à chez lui, boire un grand verre d'eau et bouder dans son lit jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Mais son verre ne fait que flirter avant de revenir se poser sur le comptoir du bar. Pourquoi on lui parle ?

Son regard strié de rubis s'attarde sur a silhouette élancé de son interlocuteur. Il s'attarde sur son visage, sur son regard profond et ses cheveux... Ses cheveux faussement mal peignés, la boucle que ça fait juste au dessus de son front... Ils ont l'air doux... Ca a l'air agréable de passer ses doigts dedans...

Alec fronce les sourcils sans cesser de le regarder.

Merde.

Sa gay-attitude est moins facilement cachable quand il a bu et se mentir à soi-même devient plus compliqué..

Merde.

Il le trouve beau.

Chier, il le trouve beau.

Et il ne se rend même pas compte qu'il hoche la tête pour l'autorisé à s'asseoir à côté de lui. Pourquoi lui d'ailleurs ? Ou non... Pourquoi là. C'est plus légitime.

Alec à un peu de mal à revenir sur terre, sa voix est chaude aussi. Tain ! On se concentre ! On est pas gay on a dit.

Mais s'il dit son prénom avec une voix pareille ? La nymphe retient un frisson. Il n'a pas ressenti ça depuis tellement longtemps... Il a trop bu ! C'est sûr maintenant !

Mais c'est si agréable.

Est ce qu'il est vraiment venu pour lui ?

-Euh... S...

Bah ça rougi ?

-Sex on the beach...

C'était pas si dur, si ?

-Je t'en offre un ?

Alec et la drague, zéro pointé.

-Quoi que, tu dois attendre quelqu'un pour t'être posé là tout seul.

Il allait pas le déranger.

Non ?

-Mais pourquoi là exactement ?

Oups... Il en demande peut-être trop ?

-Désolé, je deviens curieux quand j'ai bu.

Et bavard.

Il lui tend la main :

-Alec.

Ah tiens, il a défroncé les sourcils...

Oh … Et est ce que ça ne serait pas un léger sourire au coin de ses lèvres ?

Je souris en coin alors qu’il m’autorise enfin à m’installer à côté de lui d’un simple mouvement de tête. C’était un début, mais un début prometteur. Je ne savais pas si c’était l’alcool ou un mélange d’envie, mais son regard était brillant. Je le laissais me parcourir, mon ego flatté d’être dévoré du regard par ce beau gosse. Cette mâchoire était aussi carrée que ses épaules et j’imaginais sans peine les muscles qu’il cachait. Il était tout en muscle, il devait être tout en muscle, et je ne pus me retenir de me pourlécher les lèvres. Ma bouche venait soudainement de s’assécher.

Mon sourire se fit espiègle en entendant le nom du cocktail. C’était parfait. Une parfaite perche tendue que j’allais saisir sans aucune hésitation.

« Je n’ai jamais fait de sexe sur la plage. »

Fier de moi, mes yeux cherchèrent les siens, détaillant son visage. Je notais dans un coin de mon esprit la rougeur sur ses joues. Comment de verre avait-il bu en attendant son rendez-vous ?

« Barman ! La même chose, s’il vous plaît. »

Ma tête se tourna vers l’homme, hochant simplement la tête, avant de revenir sur l’inconnu. Je posais un coup sur le comptoir, de manière presque nonchalante, avant de poursuivre.

« Ça dépend. Et puis, je ne suis pas tout seul, tu es à côté de moi. »

Je haussais les sourcils plusieurs fois, ricanant légèrement. Je doutais que mes potes m’en tiennent rigueur - ce n’était pas comme s’ils en avaient quelque chose à foutre de toute façon, il n’y avait qu’un pari pour eux.
Je saisis sa main, la serrant doucement. Mon sourire se fit plus doux, mais il restait charmeur malgré tout. Je sentais qu’il y avait quelque chose entre nous, ce n’était pas explicable. Était-ce simplement le fait de lui tenir la main ? Ce n’était pas la première fois que je faisais ce simple geste pourtant. Était-ce un être surnaturel ? Je ne réagissais pas aux énergies, mais peut-être qu’avec une bière dans le sang, j’étais plus réceptif ? Je ne m’en rendis pas compte, mais je glissais légèrement de mon tabouret vers lui, mes pieds quasiment sous ses jambes, mon torse incliné vers lui, sa main toujours dans la mienne.

« Stefan. Enchanté, Alec. Tu viens souvent dans ce bar ? »

Je ne lâchais toujours pas sa main, comme si je souhaitais un contact avec lui. Si l’échange devait se rompre, ça viendrait de lui.

« À quoi trinquons-nous ? »

Je saisis mon cocktail, le plaçant entre nous, tendu.

Les idées sont un peu embrouillées quand même, un peu flouté par la vodka de sa boisson. Mais ses sens, lui, ceux qui vivent par le corps. Et le corps, c'est le cœur qui bat pour ce jeune homme, sûrement pas beaucoup plus vieux que lui, pour ce visage fin au sourire charmeur et joueur.

Le corps, c'est aussi le sang dans ses veine qui vient se mettre à bouillir quand son interlocuteur se lèche les lèvres.

Et le corps qui se rebelle quand Alec avale de travers. « Je n'ai jamais fait de sex sur la plage ». Sa boisson explose dans son verre alors qu'il la recrache. Son visage se colore autant que son élément. Est ce qu'il vient vraiment de dire ça ? Pourquoi il a dit ça ?

La même chose ? Pas de sexe sur la plage hein ? Oh bordel, on se reprend Alec ! Il a l'air si détendu à côté de lui alors que le pompier se masse la poitrine pour faire passer sa fausse route et son embarra incroyable.

Et il en rajoute une couche... Oui, Alec est là avec tout le feu de ses veines et le rouge de ses joues. Oh et ces sourcils, il se moque du pauvre gay coincé dans son placard ? Pourquoi ricane t'il ? Et pourquoi la nymphe ne s'en offusque pas ? Qui est t'il face à cet homme envoûtant ?

Il est bourré, le gamin.

-Je suis à côté de toi...

Il détourne le regard et tout empire. Parce que la main de son interlocuteur se referme sur celle qu'il a tendu. Mais qu'est ce qu'il fout ? C'est chaud... Et agréable. Et c'est pas fini.

Parce que Stefan, vu qu'il se nommait Stefan, s'approche avec son sourire doux, son sourire charmant, son sourire qu'Alec n'arrive pas à quitter des yeux. Et il est si poche... Là, glissé entre ses jambes...

Le pompier à un léger mouvement et son genou vient effleurer la cuisse de son interlocuteur. Son corps, toujours lui, se réveille. Il a chaud, son cœur bat la chamade.

-Euh... Non. Juste parce que j'attendais quelqu'un... Fin... Je ne sors pas beaucoup.

Les sorties, c'est la possibilité de sortir un peu de son placard et ça, il ne veut pas. Ca ne doit pas se se voir. Personne ne doit savoir... Une sortie... C'est une glissade facile. Ce sont ses lèvres qui flurtent avec celles de cet homme penché vers lui, qui garde la main de la nymphe dans la sienne.

Pourquoi est ce qu'il en la lâche pas ? Et pourquoi Alec ne la lâche pas non plus ? Ah... Il la serre même un petit peu. Il est téméraire le petit refoulé ! On aime ! Un engourdissement tout doux lui remonte le long du bras. Qu'est ce qu'il a, le petit pompier ?

-Et toi ?

Il ne lâche pas la main de Stefan... C'est agréable... Il n'a pas l'habitude et il n'a pas envie que ça s'arrête. Alors il prend son verre de l'autre main et vient le faire sonner contre celui de son interlocuteur.

-Mon lapin... dont la place est prise par un autre.

Il porte le verre à ses lèvres et en prend une longue gorgé, comme pour noyer un petit peu plus ses pensées.

-Et toi ? A quoi est ce que tu veux trinquer?

Alec plonge son regard aux filaments rouges dans celui de son interlocuteur. Qui est il ?

-Qu'es tu, Stefan ?

Oui après tout...

-Est tu en train de m'ensorceler ?

Est il Zuwou ? Sorcier ? Est ce que s'est pour ça qu'il ne l'a pas lâcher ?

Je détaillais le jeune homme en face de moi, me délectant de ses babillements. Il était gêné et je ne serais pas surpris qu’il se planque dans un placard à double tour. Est-ce que ça allait m’arrêter ? Pas le moins du monde. Et ça n’avait rien à voir avec le pari enfantin que j’avais fait avec mes potes. Alec avait ce petit quelque chose qui m’attirait, au-delà de l’homme canon que je trouvais qu’il était.

« Au risque de me faire passer pour un connard, je suis content que la personne ne se montre pas. Ça me laisse plus de temps avec toi. Tu ne sors pas ? Tu as un emploi du temps si chargé ou tu es plutôt casanier ? »

Lentement, mon corps se tendait vers le sien, se rapprochant sans réellement le toucher - j’avais déjà ses doigts entremêlés aux miens. J’entrais dans sa zone, dans son espace, lui laissant le loisir de me rejeter ou pas. Avec la même vitesse, ma main glissa sur la sienne - juste deux doigts qui vinrent caresser le dos de sa main, parcourant les bosses de ses articulations.

« J’admets que je sors dès que possible. C’est la fin des examens, j’en profite. »

Je lui souris et finalement, j’attrapais mon verre afin que l’on trinque à ce fameux lapin. Je bus quelques gorgées, mon regard ne se détournant pas d’Alec. Je haussais les épaules à sa question. Je pouvais trinquer à ce qu’il voulait, cela n’avait aucune importance.

« A ce fameux lapin, c’est très bien. »

Je lui fis un clin d'œil avant de boire de nouveau une gorgée. Je posais doucement mon verre sur le comptoir, mais mon sourire se figea à sa question. Je ne l’avais pas vu venir. Je fronçais les sourcils, assez curieux, avant de finalement éclater de rire. Il ne pouvait pas tomber plus juste !

« Tu ne t’imagines pas à quel point… »

Ma voix s’était faite un peu plus grave après avoir repris contenance. Je plongeais mes yeux dans les siens - si seulement je pouvais ensorceler ainsi… Mais ça serait moins marrant. Flirter était un jeu grisant, plaisant, une entrée en matière. Et j’étais trop joueur pour sauter cette partie.

« Je suis un sorcier. Comment l’as-tu senti ? »

Mon regard était loin de lui reprocher quoi que ce soit, j’étais réellement curieux de la façon dont il avait mis le doigt dessus.

« J’espère que ça ne te pose pas problème… »

Il ne le perd pas des yeux et un chatouilli lui remonte l'estomac. Un truc nouveau, agréable et … Parfaitement excitant. C'est très étrange. C'est peut-être l'alcool ? Alec ne saurait dire. Mais les doigts de cet inconnu entre les siens le laisse un peu... Con. Un peu chose. Et la dernière chose qu'il veut, c'est que ce toucher s'arrête.

Alec à un petit sourire un peu idiot en entendant les mots de Stephan. Lui aussi, il est plutôt content de s'être prit un lapin. Et puis... Et puis d'un coup, il a quand même chaud aux joues. « Plus de temps avec toi ».

Juste lui. Parce que son interlocuteur l'apprécie. Et s’intéresse à lui. C'est nouveau.

Et c'est encore plus nouveau qu'Alec ne l'ai pas repoussé.

-Plutôt un emploi du temps chargé...

C'est pas forcément vrai, quoi qu'il y a l'entraînement, le maintien en forme, les shift et parfois, un peu, dormir.

-Je suis pompier.

Et voilà qu'il se fait quand même un petit peu mousser.

Mais pourtant, pas longtemps, pas alors que Stephan caresse finalement sa main. Il perd toute conviction alors que son cerveau embrumé par l'alcool se concentre juste dessus. Il manquerait presque la suite de la conversation.

-Examens ? T'es étudiant ou t'as des problèmes de santé ?

Il a remonté les yeux sur lui, un peu inquiet et avec une lourde préférence pour la première option. L'autre serait bien trop triste. Et il n'a pas du tout envie de ça ce soir. Le son du verre de Stephan contre le sien le ramène à la réalité.

-Ah … Oui, à mon lapin.

Son cocktail ondule dans le verre pendant qu'Alec se perd sur le visage de son interlocuteur. Il cherche tout les détails et son inconscient se demande s'il s'en rappellera demain. Mais qu'importe,c 'est un soucis pour futur lui. Alec de maintenant, il en a rien à foutre. Il veut se saouler dans la beauté qui lui fait face et il ne va pas s'en priver, quitte à s'essayer à une drague mauvaise et qu'il ne maîtrise définitivement pas.

Stephan lui fait un clin d'oeil et Alec à l'impression que le Feu s'en est prit à ses joues. Mais pourquoi ?

Le pompier vient cacher sa gêne derrière son verre et une longue gorgé de sa boisson. Il n'imagine pas quoi ? Alec se perd dans tout ça, et dans son verre aussi.

Il l’ensorcelle vraiment ?

Parce que c'est un sorcier ? C'est un sorcier.

-Tu peux vraiment faire ça ?

Il peut faire ça ? Non... Ca serait trop facile. Mais en même temps...

Fait chier.

Ca lui plaît bien.

Il existe pour lui au moins pour une nuit. Le vrai Alec, celui qui passe le nez en dehors du placard, existe pour une nuit.

L'autre Alec se mordra les doigts demain, qu'importe !

-Je savais pas... Je voulais juste faire une blague et te draguer...

Il pince les lèvres.

-C'est un peu foiré.

Si peu.

-Je sais pas draguer.

Que ce soit homme ou femme.

-Je suis très mauvais.

Vraiment mauvais.

-Et je parle beaucoup trop.

Vraiment trop.

Le pompier plonge le regard dans son verre et grimace.

-Je crois que je suis bourré.

Il relève les yeux sur Stephan et lui sourit.

-Ca me pose pas de problème, je suis comme toi.

Une petite pause réflexion.

-Mais pas pareil. Fin. Je suis pas humain quoi. Mais je suis pas un sorcier non plus.

Alec, Alec, Alec....

-Je suis une nymphe. Au masculin.

Il se déteste un peu quand même.