RAIKTORIA ✺ everything that's mine is a landmine

everything that's mine is a landmine

“It's the last thing you wanted (tell me, which side are you on, dear?)
It's the first thing you do (give me some tips to forget you)
You tell me your problems (have I become one of your problems?)
And I tell you the truth (could it be easy this once?)”

Est-ce que Iago aurait essayé de l’en empêcher, si la porte n’avait pas ainsi claqué?

Raina ajoute cette nouvelle question à la pile, à la liste qui s’allonge de jour en jour en filigrane dans son esprit embrumé. Ce n’est pas si grave de ne pas avoir les réponses, elle se dit. C’est juste difficile d’ignorer que la seule raison pour laquelle elle ne les a pas, c’est que tout a changé et qu’elle ne reconnaît rien. À commencer par son quotidien. Mais est-ce que Iago l’aurait empêchée de partir en mission en retour? Il y a fort à parier que si la Résistance ne leur avait pas coûté leur amour, probablement que le Phare aurait demandé ce sacrifice à son tour. Alors elle essaie de ne pas regretter — de ne pas se demander si elle aurait pu les sauver. Elle sait que les amoureux qui auraient franchi la ligne d’arrivée auraient été trop différents de ceux qui se sont tenus la main sur celle de départ.

Alors amoureuse elle reste, mais c’est seule qu’elle doit courir désormais. Plus seule que jamais, alors qu’elle doit limiter son contact avec la Toile, avec ses sœurs, pour préserver les contours des missions dans lesquelles Caïn l’envoie. Elle ne peut pas prendre de risque, pourtant elle se fait funambule à danser sur un fil ténu et risquer une chute qui lui serait fatale. Mais elle a survécu jusqu’ici — s’il y a bien une chose que Raina sait faire, contre vents et marées, contre toute attente, c’est survivre. « Après toi » elle lance, distraite, à sa partenaire en désignant une légère ouverture dans l’étroite fenêtre qu’un serpent de Raina a déverrouillé de l’intérieur, après un long périple dans les canalisations. Entre cette fine ouverture et les nombreux escaliers que la gorgone devine dans cette bâtisse droite et toute en hauteur, il y a de quoi être reconnaissante de ce nouveau corps. Elles ont dû attendre un long moment, observer, guetter, s’assurer que la demeure soit déserte ; assurément, la fonction de garde de Viktoria a été un atout. C’est de la reconnaissance, le phénix a affirmé. Ils sont si proches du but désormais, les crânes dont l’éclat illumine le Phare appelle le reste de la collection : ils ont juste besoin d’informations.

Leur duo a été soigneusement choisi par Caïn, la guerrière et la colombe — sûrement parce la manière dont Raina se ronge les sangs au lieu d’avouer sa fragilité ne lui a pas échappé. Elle n’est pas prête. Quoi qu’il en dise, elle n’est pas prête. L’ironie ne lui échappe pas, au vu des prières envoyées dans le vent pour que Caïn revienne à la raison – mais le Phare est devenu son cocon. Quelque chose de rassurant, de fermé, d’assez sombre pour s’y cacher, pour panser ses plaies, pour trouver de nouveaux repères. Il doit d’abord y avoir réconciliation, il y a un pont à construire, une corde à tisser, des espoirs à enterrer avant de se montrer en pleine lumière, et de s’offrir à l’avenir. Seulement à ce moment là, la gorgone envisagera d'affronter l’extérieur, le regard des autres et cette nouvelle version d’elle qui est née des cendres de l'anciennes.

CODAGE PAR AMATIS

Two pearls in a field of landmines

Est-ce que Scylla m'aurait rassuré, elle, si je n'avais pas laissé la porte grande ouverte ?

La pile des questions que je ne peux qu'ignorer devient de plus en plus épaisse et angoissante. Je me dirai bien que ce n'est pas si grave de ne pas avoir les réponses si j'avais au moins quelques certitudes. Tout à changé : je ne suis la garde du corps que d'une absence, la générale d'une armée que j'espère échouer. On m'attribuait la froideur, blonde glaciale aux yeux bleus comme la banquise, il faudrait parler maintenant de blizzard tant mes pensées sont cachées derrière un regard dur. Aurait-elle donné du sens à cette mission, ma princesse ? Ou Llyr, ou Veronika ou même Cicero ? J'essaie de ne pas les regretter, ces relations que je n'ai pas su sauver. Je sais qu'elles sont comme moi : ecartelées entre des allégeances qui ne correspondent plus.

Alors gardienne je reste, mais mon bouclier ne couvre plus que de la solitude. L'océan, Washington, la garde : plus personne que je n'ose regarder en face tant tout semble brisé. Les seuls qui sont toujours à mes côtés sont ceux que je méprise : les dragons arrogants, les djinns nihiliste, tous les va-en-guerre que Cain a regroupé dans son phare. Mais je vaincrai quand même, car s'il y a une chose que je sais faire, contre toutes les circonstances, contre mon bon sens, c'est vaincre. La voix de ma complice me ramène au réel. À cette mission sérieuse juste comme il faut, à cette nouvelle tâche imposée et salissant la blancheur de mes convictions. Scylla n'est plus là, il n'y a plus qu'une vraie question : pourquoi est-ce que j'obéis encore ? Pourquoi est-ce que je pénétre aujourd'hui la demeure d'un sorcier spécialisé dans les artefacts draconiques? La réalité est peut-être que je sais mieux obéir que vaincre. Mais le réel n'est qu'un choix alors je me concentre sur ma mission et sur celle avec qui je la réalise aujourd'hui.

Bien joué, merci.

Leur duo à soigneusement été choisi par Cain : l'avocate et la gardienne ; comme si le fait que je serre les dents pour ne pas avouer mes doutes avait fini par atteindre les oreilles du leader. Ce n'est pas sa faute, à l'anglaise, mais je ne suis pas prête. Pas prête à accorder ma confiance à une nouvelle princesse, d'autant plus avec ce que je sais sur les Dragonstone et qui me rappelle trop les errements aristocratiques de Nydaros. Elle n'a pas besoin de savoir ce que j'ai entendu alors pour l'instant ma bouche reste close. Il y a une ironie, bien sûr, à la situation, mais je regarde avec colère les mains qui l'ont créées.

Écoute, ça reste dangereux. Si ce Sebastien s'y connaît en crâne, il aura sans aucun doute beaucoup d'autres sortilèges et autres artefacts de défense. Reste derrière moi le temps qu'on trouve la bibliothèque.

Mon ton est plus sec que je ne le voudrai. La voir comme une soldat à mes ordres me permet de ne pas voir le reflet qu'elle me renvoie bien trop. Il vaut mieux regarder le charme altier aux parfums déchus de la demeure que nous avons pénétré que ceux de Raina dont les échos sont bien trop forts. Mais face à la solitude dans l'ordre, il vaut mieux aussi que je ne sois pas trop désagréable.

Je me demandais juste, maître, j'avais plus l'habitude de te voir dans les réunions du Conseil de la Nuit qu'à rentrer par effraction chez des sorciers. Tu fais souvent ça les samedi soirs ?

Pas sûr d'avoir réussi à être agréable.

Et puis quel genre de sorcier s'appelle Sébastien franchement ? Ils sont pas obligés légalement à avoir un "x" ou un "us" dans leur nom?

Mar 31 Oct 2023 - 12:06

everything that's mine is a landmine

“It's the last thing you wanted (tell me, which side are you on, dear?)
It's the first thing you do (give me some tips to forget you)
You tell me your problems (have I become one of your problems?)
And I tell you the truth (could it be easy this once?)”

Probablement que si Raina avait été fière comme Valkyria, elle aurait senti l’amertume sur sa langue à la mise en garde de Viktoria. Mais voilà tout le problème : Raina n’est pas Valkyria, on lui a assez reproché mais aujourd’hui ça lui semble être un atout, elle est assez consciente de ses limites pour savoir quand céder la place, quand s’effacer et quand défendre ses positions. Après tout, si elle n’est pas guerrière, elle est avocate – ce n’est pas son premier combat. Elle ne manie peut-être ni l’épée ni l’arc et les flèches, mais son esprit est tout aussi aiguisé, et ses mots, tout aussi tranchants. Du moins, elle oserait l’espérer. « Je n’ai plus grand-chose en commun avec la personne que tu croisais au Conseil, générale. » Il y a à la fois une familiarité et une distance dans la manière dont elles utilisent leurs titres, à moitié pour se cacher derrière, à moitié pour montrer qu’on a identifié l’autre, qu’elles ne sont pas tout à fait inconnues. « Et toi, tu couvres souvent tes inquiétudes par des traits d’humour ? » La gorgone n’a pas le loisir de regarder si sa remarque à la dérobée a eu un quelconque impact sur les traits sérieux de Viktoria – elle pourrait mettre sa main à couper qu’elles ont déjà passé ce portrait.

Elle s’arrête une seconde et pose sa main sur l’épaule de sa comparse, lui intimant silencieusement de rester immobile. A nouveau, le geste semble à la fois naturel et une grave surestimation de leur proximité relationnelle, mais elle ne peut pas être sûre qu'elles vont dans la bonne direction. « Soit tu as vu encore plus juste que prévu avec les sortilèges et défenses, soit on n’a aucun sens de l’orientation, soit Sebastienax aime vraiment beaucoup Renoir. » Raina tourne la tête vers Viktoria. Peut-être qu’à toutes les deux dissimuler leurs faiblesses derrière un demi trait d’esprit, elles arriveront à obtenir une vérité tout entière à un moment.

CODAGE PAR AMATIS

Lun 13 Nov 2023 - 19:31

Two pearls in a field of landmines

Devenir autre que soi-même, voilà un événement qui semble aussi terrifiant qu’intéressant. Il est certain que ce n’est pas cette blonde avocate que je m’attendais à voir rejoindre l’Ordre de Caïn. Quelle genre de personne est-elle devenue pour rejoindre cette organisation, la question se place dans mon crâne sans vouloir en sortir, tant je me demande en ce moment quelle genre de personne servent l’humain parricide et, donc, quelle genre de personne je suis.

La question doit trop occuper mon cerveau car je ne vois pas venir son trait d’humour. Je suis encore en train de réfléchir à une répartie aussi précise que la sienne quand elle pose sa main sur mon épaule. Je sursaute malgré moi. Ce serait un euphémisme de dire que je suis rarement touchée depuis que Scylla est partie et que seuls mes soldats et mes pièces d’échecs m’entourent.

Elle n’a pas tort, toutefois, et je me mord la lèvre d’avoir laissé mes questionnements prendre le pas sur ma vigilance. Nous tournons dans un rond qui n’a lui même pas cette forme habituelle. Une chose, toutefois, me gène encore plus.

C’est pas un Renoir.

Si je suis sèche et froide habituellement, l’art ne fait que le renforcer : les enseignements de mon père et mes recherches minutieuses au cours de mes années à la Surface sont une des rares passions que je m’autorise. Toutefois, je cherche à adoucir ma voix pour Raina.

Enfin, pardon, sur l’original il n’y a que cet homme, pas tous les gens derrière. En plus, ils ont clairement des tenues du XXIe siècle, regarde la jolie blonde à droite elle…

Mes mots s’assèchent alors que je saisis l’étendu de mon incompréhension.

Raina… Pourquoi tu es dans ce tableau ?

Au milieu d’autres personnages, la gorgone est clairement reconnaissable par sa hauteur et sa prestance. C’est toutefois avec colère que je la vois. Si je n’aime d’ordinaire pas les ennemis qui n’ont pas une épée claire contre laquelle je peux diriger la mienne, je suis encore plus agacée quand mes adversaires prennent la forme de ce que j’aime le plus : un tableau resplendissant.

Tu connais un peu ces histoires de sorciers, toi ?

J’espère que Raina saura compenser mes ignorances, sinon la colère de Caïn risque d’égaler la mienne, et même moi je dois avouer que ce serait dangereux.

Lun 22 Jan 2024 - 21:24

a landmine

everything that's mine is

IT'S THE LAST THING YOU WANTED (TELL ME, WHICH SIDE ARE YOU ON, DEAR? IT'S THE FIRST THING YOU DO (GIVE ME SOME TIPS TO FORGET YOU), YOU TELL ME YOUR PROBLEMS (HAVE I BECOME ONE OF YOUR PROBLEMS?) AND I TELL YOU THE TRUTH (COULD IT BE EASY THIS ONCE?) It's the last thing you wanted (everything that's mine is a landmine) It's the first thing I'd do (did my love aid and abet you?)
— @viktoria konstantinova

Raina dresse un sourcil, prête à rétorquer qu’elle ne sait peut-être pas manier l’épée ou commander des armées comme Viktoria, mais elle a quand même appris à reconnaître et apprécier les grands tableaux, à analyser la patte de l’artiste pour identifier ses œuvres – c’est peut-être cette seule obsession qui lui a permis de ne pas devenir dingue, adolescente, avant que Iago ne la rejoigne dans les murs blancs et aseptisés de la clinique. Et ça, c’est pour sûr un Renoir. Sauf que… Viktoria a raison, constate-t-elle avec un étonnement mêlé d’embarras, les détails ne correspondent pas. Et une intruse s’y est invitée, mêlée au décor, avec sa coupe courte blonde et ses longs membres d’albâtre. « Bien vu » souffle Raina, estomaquée par le réalisme du tableau, et comprenant trop tard pour réagir qui est la jolie blonde à qui Viktoria fait référence. « Je me débrouille, par la force des choses » La gorgone se râcle la gorge ; bien sûr, elle n’a jamais pratiqué de magie elle-même, et c’est peut-être présomptueux d’affirmer qu’avoir observé Iago pendant toutes ces années lui a donné une quelconque expertise. Le mystère superflu de sa réponse ne lui échappe pas, mais ça lui semblerait trop inapproprié, trop intime, de mentionner sa relation avec Iago, trop fraîchement terminée, et ce serait injuste de le qualifier d’ami, de sorcier parmi ses connaissances. Ils ont trop vécu pour devenir ce genre de mentions en passant, ça a trop compté.

Raina plisse les yeux et s’avance vers le tableau, bien déterminée à sinon résoudre le mystère, au moins avoir une quelconque utilité. « Ce genre de magie n’est pas ma spécialité, mais tous les sortilèges ont une construction commune ; il y a une ancre » Il y a toujours un point de départ à la magie, et quelque chose qui garde le sort en action. Si le sorcier n’est pas là – et elles s’en sont assurées – alors quelque chose d’autre remplit cette fonction. Mais quoi ? « Je ne suis pas sûre de ce qu’on cherche exactement. » Elle précise, quelque peu embarrassée de cette deuxième information extrêmement vague. De longues secondes passent, les yeux de Raina fixés au tableau qui doit bien contenir un élément de réponse, détaillant son propre portrait la reflétant comme dans un miroir. Un miroir.

La gorgone fait volte-face, électrifiée, adrénaline battant à ses tempes. Elles ne sont pas piégées dans une boucle – si elles ne peuvent distinguer les différents couloirs, c’est parce que c’est le même couloir, reflété encore et encore dans le miroir de l’entrée devant lequel elles passent à chaque détour. Un sortilège très fin, très sophistiqué, surtout pour que ça atteigne toute une aile. « Je crois que j’ai compris » déclare Raina, incapable de contenir un sourire. Si ça ne fonctionne pas, elle aura l’air fine. Quelques pas plus loin, face au miroir, son reflet sévère la juge, la met presque au défi de mettre fin au sortilège. Doucement, elle fait glisser son gilet de ses épaules et enroule la laine autour de son poing. Après une inspiration, elle frappe la glace, qui se brise sous ses doigts. Un courant d’air enveloppe ses épaules nues, et elle constate en se retournant vers Viktoria que le bout du couloir les emmène vers une nouvelle porte. Plus qu’à espérer que ce soit enfin la bibliothèque – si toute la maison est piégée de la même manière, elles risquent de ne pas s’en sortir indemnes.

En quelques foulées, Raina rejoint Viktoria pour poursuivre leur trajectoire vers cette nouvelle pièce, son gilet agrémenté de bouts de verre à la main. « Heureusement que tu as remarqué le faux. Plutôt impressionnante, ta culture artistique. Le combat n’est pas ton seul talent, donc. » Difficile de se le formuler avec des mots, mais elle commence à comprendre ce que Caïn a vu dans leur duo.

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Two pearls in a field of landmines

« Fine, keep your secrets then » me brûle les lèvres, mais pas sûre qu’un montre le Seigneur des Anneaux aux héritières de la famille gardienne britannique. Et puis, ai-je vraiment envie d’être la Frodon Konstantinova de Raina la Grise ? En réalité, je suis presque une hobbit, yeux grands ouverts et pointés vers une grande personne qui nous sors de la Moria a la force de sa sagesse. En effet, elle peut bien chercher son ancre ou que sais-je, je n’ai aucune preuve du bien-fondé de son savoir. J’ai passé assez d’heures épuisantes à Nydaros pour savoir que les aristocrates n’aimaient rien tant que de prétendre savoir ce dont elles ignorent tout. Qui me dit que Raina est différente ? Elle n’est pas Scylla : je n’ai pas de réelles raisons de me fier à ses atours de raison et sa blancheur de bonté. Un instant mon cerveau de générale part encore plus loin. Si la gorgone est dans le tableau, qui est prêt de moi ? Alors qu’elle me tourne le dos, je pose la main sur mon épée : qu’est-ce qui se cache réellement dans la statue d’albâtre et d’or, est-elle plus digne de confiance que les couleurs prisonnières de Renoir ?

Le miroir se brise et les doutes volent également en éclats. Le vrai naturel, celui de la fille de Konstantin et non de la générale victorieuse, revient au galop et, pareil à lui, je m’élance vers la britannique. Tout va bien ? Tu ne t’es pas blessée ? Elle n’a rien et une partie de moi se rit de ma niaiserie. Tu n’as plus de princesse à sauver Viktoria : il est temps de chercher d’autres objectifs, de livre par toi même et pas seulement en glissant le visage et le titre de Scylla sur la première venue. Enfin, je veux dire, bien vu. De mes doutes, j’ai un peu honte et de la honte j’en ai un peu marre alors je ne laisse plus apparaître sur mon visage qu’une neutralité qu’il faudra plus qu’un gilet pour briser. Toutefois, sentant le courant d’air créé par le miroir brisé, et me rappelant des histoires sur la santé fragile de Raina, je lui tends ma veste. J’ai grandi dans un coin plus froid qu’ici, j’en aurai moins besoin que toi. Nous rajouterons un très beau gilet en laine sur la liste des victimes de la guerre monomaniaque de Caïn contre le reste du monde.

C’est peut-être la sensation de se rapprocher de notre objectif ou simplement celle de ne plus avoir qu’un débardeur pour me protéger, mais je sors mon épée afin d’ouvrir le chemin à nouveau. La question de la gorgone, elle, m’invite à baisser, pour elle, quelques protections. Le combat c’est ce pour quoi j’ai été forgée. L’art, c’est ton monde qui me l’a donné, et je me suis toujours dit que c’est ce qui pourrait me permettre d’être quelqu’un d’autre, pas celle que ma mère voulait. D’où mon agacement qu’un Renoir menace de nous enfermer pour l’éternité. Pince-sans-rire, je cache que j’ai beaucoup révélé pour une première rencontre. Quelques instants plus tôt je pensais qu’elle pouvait être une ennemie : il s’agirait de se décider Viktoria. Raina reste une énigme.

En parlant d’énigme, il semble que Sebastian en ai encore pour nous dans son sac de sorcier. Une salle remplie de livres semble bien convenir à la description de notre cible. Reste toutefois un problème : aucune classification n’est visible et les livres couvrent l’intégralité des murs. La couverture de chacun est noire et décorée par une reproduction d’un tableaux, formant un ensemble gigantesque, comme un puzzle énorme et mystérieux. Au milieu de la salle, un buste néo-classique nous observe de sa beauté froide et glacée. Je souffle du nez :

Un Pradier après un Renoir ? Encore un Américain qui a plus de budget que de goût ou de cohérence.

Mais encore une fois je ne cache que la réalité du problème : comment allons nous trouver la paille que nous cherchons dans cette immense étable de savoir ?

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