machote (alec I)

machote

⋆ Hey, you little piss baby You think you're so fucking cool? Huh? You think you're so fucking tough? You talk a lotta big game for someone with such a small truck Aw, look at those arms Your arms look so fucking cute, they look like lil' cigarettes I bet I could smoke you, I could roast you

15 avril 2022, Phoenix

TW : Sexisme et slur sexiste/slutshaming, pensées morbides à base de fin du monde

First Class passe pour la cinquième fois de la soirée.
La première fois, c’était pénible. La deuxième fois, c’était grinçant. La troisième fois, c’était chiant. La quatrième fois, c’était insupportable. La cinquième fois, c’était à hurler.
Egalement, c’est la cinquième fois que le barman me ressert.
La première fois, c’était une pinte. Tout comme la deuxième, la troisième, la quatrième et la cinquième.

C’était pas plus original que Jack Harlow, ce soir-là. Depuis une semaine, les évènements autour de Dark Dragon se sont enchaînés. Nous étions ouvertement menacés. Quelque chose de très inquiétant s’était déroulé, et si le fait d’avoir actionné un levier me permettait de dormir sur mes deux oreilles, elle avait été là, matérielle, présente, et atrocement puissante. Dark Dragon pouvait nous tuer à nouveau, nous faire sombrer dans la folie, était au dessus des autres. J’avais beaucoup prié, en réaction. J’espérais qu’Il ne soit pas sourd à nos demandes. Je le savais. Je n’étais pas le seul à Lui en parler. Nous devions être plus qu’une personne sur cette planète à être inquiété par ce qu’il se passait.
Nova-Blue, elle, parlait moins. Elle l’évoquait vaguement, mais elle allait au travail. Elle se levait chaque matin pour prendre le même café, la même routine, la même tartine diététique de pain sans gluten avec rien dessus. Elle avait le même visage impassible. D’habitude, c’était rassurant de ne voir ni davantage de soleil, ni de nuage sur ses traits.
Pour la première fois, j’aurai apprécié être sous un orage avec elle. Mais aujourd’hui, elle avait eu les mêmes expressions. Rien ne semblait la troubler outre mesure. C’était quelque chose que j’admirai. Aujourd’hui, j’étais terrifié. Elle devait savoir quelque chose, pour être si sereine. Certainement qu’il y avait une confédération de surnaturels qui avait orchestré ce bordel. L’apparition de Dark Dragon, c’est la disparition des humains. Buvant ma cinquième pinte, j’ai les coudes sur le bar et la tête dans mon verre. De temps en temps, l’angoisse me tord l’estomac et je pourrai vomir dans ma pinte, là, devant tout le monde.

Je suis franchement seul ce soir. J’aurai pu prendre au moins du vin. Il m’aurait accompagné. La gueule de bois était plus difficile au vin rouge qu’à la Pills bon marché. J’ai envie d’aller pisser, mais les toilettes me semble aux abords d’une île impossible à atteindre sans couler, sans me noyer, tant la barque tangue sous mes pieds quand je me lève. Je suis franchement seul, pas vraiment bien accompagné par ma propre présence. Je suis pas mon meilleur pote, je suis pas vraiment bon pour moi-même.
Et quand je regarde le verre, j’y vois que les traits désespérément lisses de Nova-Blue, désespérément sereins, qui disent au milieu de l’Apocalypse que tout ira bien.

Je pourrai lever les yeux, y voir des étoiles supplémentaires, voir des météorites qui s’approchent de la Terre. Je pourrai être un dinosaure prophète, qu’importe, qu’elle serait sereine face à l’approche de planètes gigantesques.
La planète Dark Dragon va entrer en collision avec la Terre. Et rien ne pourra la freiner. Elle était sereine, résignée.
Mon verre m’emmerde et me menace. Je bois une nouvelle gorgée. Mon téléphone sonne de temps en temps. Je ne le regarde pas. C’est pas grave. Ce soir, ça attendra, au même titre que la fin du monde prochaine, que l’Apocalypse qui arrive et que notre propre disparition humaine.

Quand je lève la tête, je vois un visage familier entrer.
C’est ce type à la dégaine de tabouret de bar, devenu un peu arbre malgré lui à force de squatter les mêmes endroits que moi. Au début, on se foutait sur la gueule. Il était susceptible, avait un bon décroché du droit et je lui devais deux trois prothèses dentaires.
Au fond, je l’aime plutôt bien, parce qu’il est vite en colère et frappe vite, fort, bien. On dirait qu’il a fait l’armée, avec sa gueule bien carrée et son air sérieux. Je crois qu’il s’appelle Alec ; de temps en temps, ses potes comprennent pas donc ils lui disent que ça va, Alec, c’est tranquille, Alec. Avec le temps, j’ai appris à trouver les points où taper pour l’énerver le plus vite possible.
Il avait disparu pendant des mois. J’ai d’abord cru qu’il était mort dans une bagarre, ou qu’il était vraiment militaire et qu’il était mort au front.

Au fond de moi, j’aurai trouvé ça triste.
C’était un bon type, avec une bonne ossature des phalanges.

Alors, ce soir, j’ai envie qu’il batte l’Apocalypse, qu’il me fasse oublier que ma propre fin est propre, que la Terre va exploser, que la planète Dark Dragon je suis le seul à la voir s’approcher inlassablement de la Terre, qu’elle a une trajectoire en queue de poisson et que tout le monde se rassure de la voir s’éloigner pour revenir plus rapidement. Un jour, je vais me réveiller, et elle aura pénétré la surface de la Terre, et je verrai tous ses continents avec une grande clarté.
Ce jour-là, j’espère que j’aurai acquis cette profonde résilience qu’à Nova-Blue, et qu’on fera une jolie cabane pour attendre l’impact de l’explosion.

Alors, quand Alec s’approche pour commander sa bière, je vois qu’il a rien perdu. Il a toujours sa mâchoire carrée, sa tronche en biais, cette façon de chopper sa pinte avec beaucoup d’assurance. Je l’espère excédé, agacé. J’espère qu’il a passé une mauvaise journée, qu’il s’est fait viré, que sa meuf l’ait quitté, peu importe.

Si il avait passé une bonne journée, je serai là pour crever sa soirée.

« Bah alors, petit père, t’en as eu marre de te faire péter la gueule au bout de deux pintes ? Longtemps qu’on a pas vu ta gueule ici, joli coeur, tu m’as presque manqué ! »

Je ricane, bois. Je vise. J’actionne la crosse. Je recharge. Je vise à nouveau. Je vise la tête. Je charge. Je retire la sécurité.
Je vise.
Je vise.
Je tire.

« Alors ça voulait plus se battre ? » J’appuie et touche. Je me penche vers lui et murmure. « Ça a fuit comme une salope ? » Touché en pleine tête.

Il ne sait pas quoi faire de sa soirée. Il est pas très heureux en ce moment. Il y a plein de choses qui ne vont pas dans son sens sans qu'il ne sache ce que c'est. Ca doit être son placard dont la porte est trop lourde à pousser qui l'étouffe. Ca arrive parfois. C'est souvent dans ces moments-là qu'il se bourre la gueule et couche avec un inconnu avant d'avoir honte pendant une petite semaine.

C'est un peu le plan ce soir quand ils passent la porte du bar, son air renfrogné et lui. C'est compliqué, c'est chiant et il a pas de solution. Il faut qu'il se rappelle de se proteger. S'il choppe quelque chose et qu'il est obligé d'expliquer que c'était en couchant avec un homme... Non. Impossible. Il préférerait crever de cette saloperie plutôt de parler.

Les portes sont trop lourdes.

Son regard se balade sur tout ce qu'il trouve avant de revenir au bar où il commande une bonne pinte classique d'une bonne bière classique. Il est ravi de pas bien tenir l'alcool, il partira vite, c'est moins cher. Pratique.

Il n'a même pas le temps de porter l'énorme verre à ses lèvres qu'on l’interrompt. Une voix qu'il connaît bien. Une voix qui est synonyme d'épuisement bienvenue. Une voix qui lui permet de bien dormir parce qu'il se sera bien défoulé.

Putain oui. Sa voix à lui.

Alec tourne la tête pour retrouver celui avec qui il s'est le plus souvent foutu sur la gueule. Plus que ses frères quand il était gamin, plus que tout au monde.

Il connaît même pas son nom et il en rien à foutre parce qu'au fond, tout au fond, ce gars là, c'est devenu une sorte de pote. Le genre étrange mais toujours là quand il y a besoin.

Il aimerait bien perdre un jour, juste pour voir ce que ça fait d'être à la place de son interlocuteur.

Un instant, juste un instant, le pompier l'a regardé de haut en bas, juste une seconde il s'est dit que ça pourrait être lui, le gars qu'il se tapera... S'il est respectif, évidemment. Il est pompier, il connaît, malheureusement toutes les histoires de ces personnes forcées...

Mais ça lui plaît bien comme challenge.

Mais l'autre attaque direct. Même pas le temps de poser son cul.

« Petit père » ? Sérieux ? « Joli coeur » par contre ?

Alec se maîtrise et Alec pose son cul sur le tabouret à côté de l'autre. L'autre qui rit. Putain, il rit.

La nymphe serre les dents.

-Manqué ? Ca fait plaisir, au moins quelqu'un tient à moi.

La suite par contre...

-Ca en a peut-être marre de gagner à chaque fois.

Il fait de son mieux, vraiment. Mais c'est pas son fort. Encore moins quand il se fait insulter.

-Fuit ?!

Il est sérieux ?

-Comme une salope ? Tu trouves que j'ai l'air d'une salope ? Tu te fous déjà de ma gueule ? Putain, j'avais encore espoir d'un truc civilisé.

Il se tourne plus franchement vers l'autre.

-T'en as pas raz le cul de perdre des dents ? Tu voudrais pas autre chose pour une fois ? Parce que si t'as besoin de te faire cogner, t'a juste à envoyer ta belle gueule dans le mur le plus proche.

Il porte la bière à ses lèvres et en prend une bonne rasade.

-Je t'aide quand tu veux.

Injustice.

-J'ai pas fuit !

J'étais à BlackWater, un peu de respect...

@Ambrose Atkins

Ven 22 Sep 2023 - 0:04

machote

⋆ Hey, you little piss baby You think you're so fucking cool? Huh? You think you're so fucking tough? You talk a lotta big game for someone with such a small truck Aw, look at those arms Your arms look so fucking cute, they look like lil' cigarettes I bet I could smoke you, I could roast you

tw : homophobie, incitation à la violence

Ma canine s’est astucieusement coincée dans la rainure du verre. En exerçant une légère pression, une petite douleur atteint ma gencive. Alec est drôle, avec ses drôles d’airs. Il crie la solitude par tous les pores, par tout son sarcasme et tous ses seconds degrés qui n’en sont pas. A la croisée des chemins, je pourrai les comprendre et enterrer notre fausse hache d’une guerre qu’on a décidé de mener.

Ce soir, j’avais envie de jouer à la guerre. Quand elle reviendra, je serai un drôle de soldat, et j’espérais que le son des explosions me rappellerait notre jeu idiot avec le militaire des bars.

« Ma belle gueule ? T’es bien sympa ce soir Alec, dis donc. J’aimerai te dire la même chose. »

Il s’énervera de toutes les insinuations. Je vais tirer sur la corde jusqu’à qu’il craque. Je le comprends, d’une certaine manière. La question ne s’était jamais vraiment frontalement posée. Il y avait eu des peurs, mais jamais des confirmations. Feroz avait été un meilleur ami aux frontières détruites. Toute ma vie, j’avais reposé, sage, ces barrières. Je peux me permettre la proximité, assuré de ma parfaite hétérosexualité. Ce n’était pas réellement possible autrement.
Puis, Dieu s’assurait que d’autres malheurs ne s’ajoute pas à ma liste. Je l’espérais. Face à son silence, l’espoir qu’il entende mes prières me pousse encore à franchir le narthex jusqu’à son autel.

« Mais moi, j’aime pas ta gueule, et je l’ai jamais aimé. »

Ma voix est une vieille corde rouillée. Y résonne un milliard de mensonges et de vérités avalées comme des méduses. La gueule d’Alec, je l’avais jamais réellement regardé. Ce n’était pas vraiment un sujet. Je prends une autre gorgée, tandis qu’un lourd silence pèse dans le bar. Le barman nous regarde, tendu. Il doit savoir. Il soupire discrètement. Il crève d’envie de nous demander d’aller plus loin, dehors, d’éviter de saloper son bar une nouvelle fois. Tant pis. Tant qu’il ne demandait rien, nous allions rester ici. Nous avions des mois à rattraper.

La planète Dark Dragon viendrait bientôt dévorer la Terre. Ce soir, j’avais envie d’embrasser le mur, de l’enchanter et qu’Alec soit le prêtre sur l’autel de notre violence. Il avait peut-être fuit, mais il revenait à juste temps pour accomplir sa drôle de mission. Il restait étonnement calme. Il se rapprochait de moi, tandis que mes lèvres buvaient rapidement la bière. L’alcool fluidifie le sang. Tout serait plus rapide avec une pinte finale.

« Y a un mur juste là-bas, tu tiens ta parole cette fois ? »

Mes doigts glissent sur le comptoir, provocateur. Mon index et mon majeur déambulent à l’aveugle, se croisant comme s’ils marchaient sur une paire d’échasses. Ma main est un bateau ivre, et elle cherche celle d’Alec pour venir l’inciter à rencontrer mon nez cabossé, ma lèvre déjà fendue et ma joue enflée.
J’ai l’air d’une épave, aux cales pleines de houblon et au coeur malade en mer.

« Ou tu comptes fuir encore ? Pour rejoindre ta meuf, ou même ton keum, sûrement d’ailleurs. Il a du s’en passer des choses, en des mois, pour que tu te casses des bars et de la seule chose que tu sais faire. »

Dernière gorgée et mes jambes se tournent sur le tabouret. Je suis face à lui, mon coude sur le comptoir du bar. Mes phalanges viennent soutenir mon menton dans un léger sourire.
Fais chier, mais ça fait plaisir de le revoir.

« Boire et te battre. »

Dim 19 Nov 2023 - 16:42

Il est pas vraiment d'humeur à s'en prendre plein la gueule. C'était pas un compliment bien que ça y ressemblait. C'était pas un compliment mais il n'avait pas besoin de se faire insulter comme ça, en fait. Il n'avait pas envie non plus. Mais qu'est ce qu'il peut faire ? Ah si, il peut grogner. Parce qu'Ambrose l’énerve. Il l’énerve tout le temps et le pompier finit par se demander s'il l'autre ne fait pas exprès !

En fait, si, il en est sûr. Vraiment, sûr. Il se fout de sa gueule et il en rajoute.

Alec, il aime bien son visage, sans être vantard, il se trouve beau, il sait s'apprécier et il n'aime pas beaucoup qu'on lui dise qu'il est pas joli, qu'on aime pas sa tête. On peut ne pas l'aimer lui, mais son visage ? Ca suffit quoi.

Le pompier fronce les sourcils. Parce qu'il entend les mots mais il ne sait pas lire en dehors. Il entend pas les mensonges dans la voix de son ami ? Nan. Ennemi ? Non plus. Bouc émissaire ? Nan, c'est trop fort et c'est mutuel.

Punching-ball.

C'est bien ça.

Même si c'est aussi mutuel.

Mais ça correspond mieux quand même.

Mais c'est encore une fois une réussite pour Ambroise, Alec est énervé. Il n'est pas un lâche,il n'a pas fuit. Il a perdu, c'est tout.

Mais lui, cet enfoiré de première, il continu. Et il appuie où ça fait mal. « ton keum, sûrement d'ailleurs »

Comment il sait ? Comment il peut se permettre ! Personne ne doit savoir ! Personne ne peut lui dire ça ! C'est son sale petit secret et il fait tout pour le cacher. Il le fait bien, à la limite de l'homophobie même. Mais ce salaud, là. Cet enfoiré qui ouvre les trappes qui ne faut pas toucher.

Alec finit son verre d'une longue gorgée, espérant encore réussir à taire le feu qui gronde dans sa poitrine.

Mais lui. Lui, encore, il l’attise, il le fait grandir.

Et Alec, il fonce dedans tête baiser, parce qu'il est sensible à ce genre de provocation. Il ne marche pas, il court. Et il court très vite le nymphe au sang chaud, bouillant.

Alors il attend pas. Il attend plus.

Il est bon qu'à se battre et se biturer ? Bah il va voir.

Il ne sourit pas quand il se lève, Alec. Il n'est pas finaux, il n'a pas de belles réparties.

Mais il a des actions et là, il agit.

Son pied vient s'écraser sur le bas du tabouret d'Ambrose pour le faucher, le renverser littéralement et son utilisateur aussi.

Oh merde, cette adrénaline dans ses veines lui avait manqué... Et ça lui plaît tellement aussi. Hautain, il lève le menton en regardant son punching-ball personnel.

-Bah alors ? T'as trop bu pour te relever, tapette ?

Bravo pour la petite insulte homophobe.

On ne se refait pas.

Il est prêt à se battre, le pompier.

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