Ils l'avaient atteint. Le fond de la tombe d'Eden Stonegold, son cercueil. En effet, ils avaient été bien plus rapide en s'y mettant à deux. Dans un silence seulement interrompu par les râles d'efforts qu'Alaska et Caïn émettaient. L'ainé du trio voulait préserver sa cousine de la vision macabre qu'il se devrait d'exposer, autant il savait que ce rôle ci était le sien. Lui qui était responsable de leurs présence en ces lieux, la cause de la brisure de ce lien si cher à leurs cœurs depuis toujours.

"-...Remonte maintenant, Alaska. S'il te plait. "  intima Caïn d'un ton qui se voulait prévenant et bien plus doux que certains tons qu'il avait déjà utiliser envers sa cousine.

Une fois cette dernière sortie du trou de la tombe, Caïn pouvait enfin s'attaquer à l'ouverture de l'imposant réceptacle de bois, ultime lieu de repos de sa première victime...D'un innocent. Cela n'aurait jamais dû être lui, celui sur qui échoua toute la colère, toute la rancœur et toute la frustration de Caïn à l'époque. Mais il avait été sa catharsis, sa révélation envers lui-même. Maintenant Caïn savait qui il était, ainsi que de quoi il était capable.
Le Stonegold donna quelques coups de pelles contre le bois, puis se pencha pour soulever la partie supérieur... Mais il faillit lâcher et laisser se refermer le tout. Pour une raison simple, et pourtant horrible. L'odeur de la putréfaction. Le parfum de la mort.

Ce n'est que l'introduction de cette symphonie macabre, dont tu t'évertues à jouer les notes. Caïn.

Jupiter dans sa tête, Jupiter nullement affecter par le processus de décomposition des corps qui lui était tout bonnement inconnu. Tuer était facile, si on ne se préoccuper aucunement de l'après. Tuer était encore plus simple, lorsque l'on était capable de ne plus laisser une trace derrière soit. Ce corps, ce cadavre. Qui le fixait de ces yeux presque évidés, de sa peau ratatiné en train de se parcheminé tandis que le squelette se faisait de plus en plus saillant sur le reste des graisses du corps. Quand bien même on embaumait désormais les corps pour leurs préservations, le temps ne suivait que sa propre loi. Et ainsi passait-il.
Caïn se perdait dans ces abysses de chairs mortes. Ce n'était pas de cela, qu'il voulait dont on se souvienne. Ce n'était pas ce qu'il voulait que l'on retienne de son histoire...
Toujours, cela avait été les vainqueurs qui avait façonner l'histoire. Maitre de son destin, Caïn était déterminait à réécrire les pages du sien.

"-Nous allons pouvoir commencer. "

Caïn s'extrayait de la tombe puis avisa le contour de la tombe désormais encerclait de divers objets occultes, de runes tracés à la craie ou de symbole fait avec du sel ou d'autres pigments. Son cousin et le nécromancien de l'Ordre le refermèrent derrière lui achevant la consécration.
Le nécromancien alla se positionnait devant la tombe ouverte. Il s'agenouilla et déposa devant lui une urne de terre cuite composés de motifs tellement vieux et anciens qu'on ne pouvait les deviner dans l'obscurité. Le praticien des arts noires entama une litanie dans une langue obscure, mélange de latin et d'autres langues mortes ou peut-être venant de plan inconnu à ce monde.
De sous sa cape obscure, il extrayait un bocal de verre rempli d'un liquide rouge sombre et consistant. Dans lequel il plongea l'index et le majeur, avant de les avancer vers son visage complètement recouvert et dans les plus obscure ténèbres. Une fois cela fait, il vida le restant dans l'urne.
"-Que... La Lune... Eclaire le corps." demanda la voix du sorcier en reprenant plusieurs fois son souffle comme sous l'emprise d'un effort constant vers Erebos en levant sa main comme pour lui indiquait de la conjurer à venir prêter ces forces aux notre.

Alors que le sorcier du trio dorée s'exécuta, la lune s'était parfaitement levée et alignée de façon à ce que sa lumière encercle le lieu du rituel. Le nécromancien tendit son autre main vers Caïn et dans une nappe fumée noire, apparue un athamé. Ce dernier se saisit du poignard rituel, pour le tribut de sang puis à son tour, plaça dans la paume du sorcier un flacon qui recelait un liquide à la fois incolore mais qui, en mouvement ou lorsqu'on le regardait sous un certain angle, laissait comme entrevoir des volutes dorée y apparaissant comme les reflet arc-en-ciel d'une flaque d'essence. Les larmes d'un Phenix.

"-Osiris, Gardien de la Porte, Maitre du Destin. Entends-nous!
Au delà du temps d'avant et d'après, avant le savoir et le néant.
Nous t'invoquons. Réponds à notre appel!
Acceptes ces offrandes. Ecoutes nos prières."

Le nécromancien versa alors l'intégralité du flacon dans le mélange qu'il y avait déjà au sein de l'urne antique. Puis il plongea les deux mains dans le pot. Toutes les bougies s'allumèrent autour de la tombe. Les symboles pulsèrent comme si une onde les traversaient. Une énergie en émergea. Mélange de couleur carmine, rubis, sanguines, avec de légères teintes d'or et de beiges. Cette énergie mystique d'outre tombe s'enroula autour des bras du sorcier noir, grimpa jusqu'à ces épaules puis se scinda en trois rayons pour traverser ces yeux et entrer dans sa gorge.  Emplit de cette énergie, le nécromancien s'écria : "-In sanguine vita est!". Trois fois. A la première, il entailla la paume d'Alaska. Puis à la seconde ce fut celle d'Erebos. Quand à la troisième incantation, il s'entailla lui-même la main à l'aide du l'athamé.

Dès lors, le sorcier de sang nécromant retira ces mains, pleines de rouges, du pot antique et les dirigea vers les trois Stonegold. De leurs plaies respectifs s'échappaient cette force vital rouge matérialisé et visibles qui allèrent se mélanger dans les paumes du nécromancien. Il façonnait une sphère rouge comme le sang et pulsant d'une magie enfreignant les lois de la nature tel qu'elles avaient été établis.

"Osiris, ci-git le père du ciel de minuit.
Laisse-le traverser. Autorise-le à revenir!
Osiris, ouvre la porte, déchire le voile
Accepte notre échange et libère son âme de ton royaume!"

La création du sorcier s'éleva dans les airs puis se tordit, se déforma pendant plusieurs secondes comme si elle cherchait à prendre une certaines formes. De toute la silhouette du sorcier drapait dans ces ténèbres ont ne voyait désormais que ces yeux rougeoyant de sa sorcellerie ainsi que ces mains qui émettaient un halo semblable. La sphère s'étendit comme un élastique dans les airs au dessus de la tombe d'Eden Stonegold. Comme si la forme qu'il avait prise cherchait sciemment à se rompre d'elle-même. Et lorsque la déchirure arriva. Elle provoqua comme un coup de tonnerre mais tellement plus fort, tellement plus violent qu'elle aurait pu s'arrêter de faire battre un cœur net.
Et pourtant, dans le ciel nocturne, dans ce cimetière de famille perdu dans de vastes propriétés privés, une déchirure était apparue qui menait vers le monde des morts et celui des âmes.

Au dessus des Stonegolds, la Lune si blanche et si pure se teintaient de couleurs pourpres...