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Borée Villacota
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Résidence : SEATTLE ❁ par nostalgie du bonheur perdu
Profession : MAJOR O-4 dans l'armée américaine ❁ JUSTICIERE la nuit dans les rues, sous le pseudonyme de VIRAGO
Faceclaim : Mary Elizabeth Winstead
Pouvoirs/capacités : ZOUWU métamorphe et empathe ❁ pouvoirs usés par les larcins, GLITCHS quand elle tente de les utiliser ❁ formes favorites : lynx & caméléon
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Sam 23 Déc 2023 - 18:50
sweet talk with a hint of sin
borée & viktoria

I am not afraid anymore, standing in the eye of the storm ; ready to face this, dying to taste this, sick sweet warmth. I am not afraid anymore, I want what you got in store : I'm ready to feed now, get in your seat now. And push me like you never cause I am not afraid anymore.

TW : guerre, mort, sang, meurtre, évocation de violences sur mineur.e.s

2013
C’est un soleil noir de poussière qui crève les nuages de Seattle.
Tu fais jouer entre tes doigts les dogtag qui t’ornent le cou ; nombreux sont ceux qui comptent sur toi. Une barrette or agrafée sur ta poitrine vide avec ton matricule dessus : sous-lieutenant Villacota, un titre obtenu parce que le précédent est mort, et son prédécesseur aussi. Parce que tout le monde est mort.
Sapphire Nightshade n’épargne personne : ni hommes, ni femmes, ni même enfants. Le cœur qui palpite dans sa poitrine reptilienne n’accueille aucun être assez fort pour que ça vaille le coup de cesser. Elle a rempli le ciel de cendres, la ville de gravats délabrés et vos quotidiens en entier de combats que vous avez perdu l’espoir de gagner.
La présidente Clinton vous envoie au front mais, même si elle ne le faisait pas, tu y serais allée quand même. T’arrives pas à te départir de l’impression que, si tu le fais pas, quelqu’un que tu aimes va crever. Ce sera peut-être un de tes camarades d’infortune, qui portent comme toi l’uniforme kaki des serviteurs du pays ; mais, dans tes cauchemars inavoués, t’arrêtes pas d’imaginer Euros, Zephyr, toute cette famille que tu as laissée sans même un regard en arrière.
« On y va. » tu murmures à tes subordonnés.

Une longue colonne d’ombres humaines s’avance jusqu’au point d’infraction, jusqu’à la réserve d’armes à feu occupée par les Fidèles de la sombre dragonne. Une mission simple : entrer, éliminer, récupérer. Si simple que son commandement n’a pas été confié à un lieutenant mais à toi, la fille du fin fond de Detroit avec ses glitchs en bandoulière.
Alors que vous vous approchez de l’endroit, tu perçois un mouvement léger sur ta gauche, une ombre qui n’est pas avec vous mais semble elle-même suivie par d’autres qui n’attendent que son commandement.
« Halte ! » tu fais signe à tes hommes de rester à couvert.
Usant de ta vitesse accrue, tu te propulses en direction de la silhouette -définitivement féminine-, soucieuse de démêler au plus vite si la cohorte d’inconnus est faite d’ennemis ou d’alliés. Te redressant autant que faire se peut, tu poses tes yeux sombres sur la femme qui se trouve à leur tête.
« Madame ? »
Ton interrogation contient toutes tes angoisses, ta peine et ta rage en même temps. Alors que tout est en suspens, tu entends juste une question résonner dans l’air de ton crâne.

Est-ce-que je vais devoir vous tuer ?


2022
C’est une lune glacée par l’effroi qui crève les nuages de Seattle.
Tu tires sur le col de ta veste qui semble vouloir t’étouffer ; tu ne peux compter que sur toi-même. Le masque sombre étalé sur tes yeux d’acier porte ta détermination : justicière Virago, un titre inventé par toi-même puisque tous ceux que tu admirais ont fini par se perdre un jour, et même ceux que tu n’admirais pas. Puisque la justice s’est perdue en route.
L’univers n’épargne personne : ni les femmes ni même les enfants. Le cœur qui vibre entre tes côtes en a assez d’attendre que d’autres viennent venger les crimes à ta place. Alors tu remplis le ciel d’adrénaline, la ville de cauchemars à boomerangs pour les puissants dans leurs cachettes, et ton quotidien en entier de combats que tu mènes sans cesse sans t’ouvrir la chance de les perdre.
Tu l’as promis à Michele mais, même si tu ne l’avais jamais fait, t’aurais sans doute craqué quand même. Ça te pendait au nez : t’as l’impression que, si tu le fais pas, tu finiras par crever comme tant d’autres femmes sous les coups durs de ceux qui les mettent à genoux. Ta femme est morte pour un monde où vous serez en paix ; de la même manière, tu dois vivre pour que son idéal continue à exister.
« Allez, Virago, on y va. » tu grognes entre tes propres crocs.

Une ombre gît au milieu de son salon, le cou tranché par l’arme blanche d’une justice que tu t’es forgée. Ta mission, comme toujours, est simple : entrer, éliminer, partir. Si simple que tu te surprends toi-même à t’attarder sur les lieux, cette fois, dévisager les enfants souriants sur les photos et te demander sur lesquels ce connard a levé la main.
Quand tu t’apprêtes à t’éloigner, tu perçois un mouvement léger sur ta gauche, une ombre qui se fraie un chemin dans l’appartement dont tu viens de tuer le propriétaire.
« Halte ! » tu lances, et la voix de Virago claque dans l’air tremblotant du soir.
En quelques enjambées à peine, tu es tout proche de la silhouette. Tu mets légèrement trop de temps à reconnaître cette posture, ces cheveux blonds et cette allure qui ont hanté par quelques fois les songes de guerre que tu as faits. Elle aura sans doute du mal à te reconnaître, elle aussi ; tant pis.
« Viktoria ?! »
Ta voix a du mal à contenir ta surprise et l’adrénaline de ce meurtre que tu viens seulement de commettre. Alors que t’attends qu’elle comprenne, il n’y a qu’une seule question qui résonne dans l’air de ton crâne.

Est-ce-que je vais devoir te tuer ?


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Viktoria Konstantinova
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Résidence : Washington / Edgewood
Profession : Générale de la garde royale de Nydaros
Faceclaim : Brie Larson
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Ven 12 Jan 2024 - 15:37
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Standing in the eye of the storm
Ce n’est pas vraiment le moment pour se poser des questions. L’adrénaline de la découverte de nouvelles terres, la bouffée d’air quand la royauté avait enfin accepté d’abandonner l’hypocrisie de la neutralité : tout ceci a disparu dans la saleté d’une guerre aussi noire que laide. Les ordres succèdent aux meurtres, les sirènes sous mes ordres tombent avec les espoirs et le rire des dragons retentit une nouvelle fois sur la Surface. Jamais nous n’aurions du leur laisser le temps de se réarmer, de redevenir puissant. Nos mémoire nous ont transmis les crimes qu’ils ont commis il y a des millions d’années : Sapphire n’est que le nouvel avatar de la cruauté infinie d’une race qui se croit destinée au pouvoir.

« Halt ! »

Une silhouette semble, elle, avoir des questions à poser. Deux mots à peine, mais tant d’émotions glissent dedans : mes sourcils se haussent devant tant d’amateurisme. Son arme primitive pointée vers moi m’angoisse moins que la rage qui sommeille derrière sa peur : un dangereux cocktail. Je ne veux pas commencer de querelles avec cette pauvre âme perdue sur un champ de bataille qui n’est visiblement pas le sien mais j’ai un objectif : je n’ai pas le temps pour ses questions.

Stand down, soldier. Powerful beings haunt this place, leave this to us.

Sans un regard de plus, je souffle promptement leurs ordres en langue océanique à mes troupes. Ils ne poseront pas de questions : les démonistes de Sapphire n’auront aucune chance aujourd’hui. Une fois mon épée sortie de son fourreau je remarque que la soldat américaine est toujours là. Je lui souris avec tristesse. Dans la lueur étrange d’un soleil sali par la guerre elle semble presque irréelle, diaphane et pleine de doute. Elle veut sans doute faire le bien, mais je n’ai pas le temps pour qu’elle se mette sur le chemin de Nydaros.

You’re not going to be a problem, will you?


2022


We got to stop meeting like this.

Cette phrase se dirait normalement avec un sourire bien plus affirmé, si la situation ne poussait pas à autant de questions. L’un des rares dignitaires de Nydaros à être resté à la Surface, l’une des dernières personnes que je devais protéger baigne dans son sang devant l’une des rares femmes avec qui j’ai un peu trop partagé. On peut donc bien comprendre que mes lèvres soient alourdies par trop de souvenirs pour sourire à Borée Burrows.

Je n’ai plus la place pour me demander si ses lèvres à elle, derrière son masque, sont heureuses de me voir. La vérité est que, dernièrement, il y a eu bien trop de questions. Scylla, Cicero, la couronne, l’honneur, Llyr, River et tous les fuckboys de la Surface et de l’Océan, l’amour, l’Ordre, Raina et même Silas, la guerre, la paix, Sapphire et la fin du monde, l’art, la pollution et même cette peste d’Amaranta : tout est tellement lourd, pesant et indéchiffrable que je me retrouve malgré moi à faire des phrases bien plus longues que ce à quoi mon esprit logique est habitué. Alors je préfère tout résumer avec une seule question :

You want to tell me what problem you’re bringing me tonight, Major Glitchy ?

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Mer 24 Jan 2024 - 14:16
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TW : guerre, mort, sang, meurtre

2013
Leave this to us.
L’ordre claque et les mots suivants également, dans une langue que tu ne connais pas mais dont l’intention semble claire : cette femme veut vous damer le pion. Et elle le fait avec une classe qui te laisse un instant muette, tandis que le schlintement caractéristique d’une épée qu’on tire du fourreau résonne dans l’air lourd de Seattle.
La main toujours sur le semi-automatique que tu n’as pas tiré de son holdster, t’essaies d’analyser la situation, envoyant doucement vers elle les branches molles de ton empathie. Il n’y a aucune colère, aucune aversion dans ce qu’elle profère : seulement l’envie de faire son devoir, la froideur caractéristique de la haute-gradée qui s’attend à ce que ses ordres soient exécutés. Pourtant, ni elle ni ses soldats n’arborent les couleurs de votre pays, et cette langue dans laquelle elle parle … c’est qui, cette meuf-là, putain ?
Peu habituée à croiser des regards féminins assez solides pour défier le tien, tu te décides finalement à présenter tes deux mains en signe de capitulation. Dans tes yeux, l’autorité gronde, le mécontentement qu’on te rembarre quand t’as une mission à mener.
« I’m second lieutenant Burrows, and I’ve been ordered to take care of this operation. » Une voix blanche, factuelle, sereine. Ça fait un petit moment que ton rang n’est plus qu’une information vide qui ne dit plus rien de qui tu es. « Now, I don’t know who you are or, why you’re here, but we’re obviously on the same side. »
De tes mains toujours vides, tu désignes les décombres autour de vous : il est tout à fait raisonnable de se dire que, si l’un de vos escadrons avait dû s’en prendre à l’autre, ce serait déjà fait – et pas sûr que tes gars auraient gagné. Ceux d’en face sont bien plus lourdement équipés, et tu plisses les yeux pour comprendre. Toi, t’es venue pour récupérer une cargaison d’armes à feux ; eux, ils sont venus pour combattre. Un sixième sens vient hérisser les poils dans ta nuque quand tu réalises tout à coup qu’y a des choses qu’on vous a pas dites.

Te mordant l’intérieur de la joue, tu conclus ton analyse de la situation en défiant la blonde du regard.
« I’m not gonna stand down. So either we try to make this work together, or we just go on with it, with a risk of disrupting eachother’s operation. What do you think, soldier? »


2022

Major Glitchy.
Tu tiques. Rien ne devrait pouvoir lui permettre de t’identifier de la sorte. Ta voix est contrefaite, ton visage est dissimulé, ton costume de justicière sombre n’a rien à voir avec les tenues dans lesquelles vous avez partagé des nuits. Et même ton grade, major, est infiniment plus élevé que celui dans lequel elle t’a connue. Viktoria t’as connue lieutenant, peut-être capitaine, au mieux – les souvenirs sont flous de cette époque.
Elle ne devrait pas pouvoir te reconnaître comme ça. Un instant, tu envisages de nier, de lui dire qu’elle ne sait pas de quoi elle parle, mais ton ‘Viktoria ?’ étranglé risque de peser lourd dans la balance de ses soupçons. Il est un peu tard pour jouer les innocentes et, de toute façon, tu ne vois pas vraiment l’intérêt : ça fait un moment que vous ne vous êtes plus croisées, mais Viktoria Konstantinova fait partie des femmes sur cette terre en qui tu as eu le plus confiance.
Un sourire éclot sur tes lèvres.
« Oooh, I see someone’s done her homerwork. » tu lances, parce qu’elle ne peut pas savoir que tu es major autrement qu’en t’ayant cherchée. Puis, ton regard est froid de nouveau. « I’m Virago, only here to punish the aggressors. » Une voix blanche, mais grave de fierté. Ce titre, tu te l’es choisi pour toi-même et rien ne te fera le lâcher. Du bout du pied, tu poques le cadavre qui refroidit. « Aggressors just like this guy. From your presence here, I take it we’re on opposite sides, this time, huh? »

Fait chier. T’avais prévu beaucoup de choses pour cette soirée, mais pas de combattre une ancienne amante pour un gars qui a eu que ce qu’il méritait. Presque par automatisme, tu commences à inventorier les différentes issues, réfléchir à un plan de repli. Tu peux pas te transformer en abandonnant tes fringues imprégnées de ton ADN, ça laisserait un peu trop de bordel sur une pareille scène de crime.
Ta seule chance, c’est qu’elle veuille bien t’écouter. Alors tu soutiens son regard, une fois de plus, ce regard fier et envoûtant dans lequel tu t’es tant perdue. Elle est belle, Viktoria, et aucune année écoulée n’empêche ton ventre de se serrer à l’idée que vous êtes dans des barques opposées, maintenant.
« Listen, Vicky. I don’t want to hurt you, okay? We can talk about it if you want, but that’s not gonna change a thing. In the end, I’ll need you to let me go. » T’es bien heureuse qu’elle soit sirène et pas zouwu, parce que ton assurance de surface dissimule des remous terribles qui te remuent le corps entier. Dans un dernier sourire, tu lances. « Whatcha think, soldier? »

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Dim 25 Fév 2024 - 19:12
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Standing in the eye of the storm
I am Captain Konstantinova and I don’t think you are up for it.

Pas de mépris dans la phrase, pas de colère ou de moquerie : je n’en ai ni l’énergie ni le loisir. C’est un simple jugement basé sur les différents soldats américains que je vais mourir sur mon chemin, écrasés par des créatures bien trop terrifiantes et surhumaines pour eux, dépassés par une guerre à laquelle ils n’auraient pas dû être mêlés. Et même si j’ai le plus grand mépris pour leur culture consumériste dévastatrice et ce qu’elle fait à mes océans, je ne peux en tout conscience laisser les dragons faire une nouvelle victime de leur tyrannie.

But I see that you’re not the kind of woman to back down from a fight. And I respect that, believe me.

Et je n’ai pas le temps de faire d’elle une ennemie, aussi. Les secondes sont précieuses mais, mettant de côté toute peur, j’enlève mon casque pour qu’elle voit bien que mon visage est bien similaire aussi sien, qu’elle n’a pas tort de croire que je suis de son côté. Je laisse de côté les armes pour que la parole et la diplomatie l’emporte.

We’re better than you at close range combat. We’ll charge inside, kill the defiants and make the cowards flee. You and your team make sure that no one escape to wreak havoc on those that do not possess our ability to fight.  

L’autorité c’est de pouvoir promptement présenter ce qu’il faut faire sans qu’aucune contradiction semble même possible. C’est pas si nouveau que ça, pour moi, mais parler comme ça à une étrangère laisse toutefois un goût étrange dans ma bouche. Le pouvoir est une drogue qui me déplaît d’autant plus qu’elle attire envies et haines.

Do that for me, lieutenant Burrows, and I’ll let you put your star spangled banner all over the place and you’ll never have to see me again.

Le sourire est mince et le temps disponible encore moins, alors je n’attends pas sa réponse avant de remettre mon casque et de partir au front. À elle de décider de quel côté de ma lame elle sera.



2023



I’m Viktoria, here to protect the innocents.

Dire que cette phrase est pleine de mépris serait trop aimable. C’est une rage froide qui m’habite. On n’oublie pas les premières lèvres qu’on a accueillies et il n’y a plus rien de professionnel quand je rajoute : Just in case you forgot, honey. Je prierai presque pour une nouvelle guerre : pour des dragons noirs et terrifiants, pour le froid de Varuna et la haine des armes. Des crânes pour le trône de crânes et peut-être que le mien cessera de résonner de mille questions.Alors même si j’ai le plus grand mépris pour la faiblesse dont je crois faire l’exemple, j’expulse les mots qui me blessent :

You’ve never been a woman to back down from a fight. Why do you want to talk now, stranger ? Did you gave him the possibility to do so ?

C’est elle qui s’est fait une ennemie de moi : je n’ai jamais cherché à la retrouver après que les fracas nous ai déjà séparées. Certains liens ne sont pas fait pour être reconstruits, et je maudits Ahurani d’avoir retissé notre tapisserie simplement pour l’asperger de sang et d’une haine qu’aucune de nous deux n’arrivera a faire fleurir.

In the end there is nothing I need to do. Even if it wasn’t for my powers, I have always been stronger than you in close combat. So what you need to do, however, is explain to me why I’m looking at my ancient professor swimming in his own blood.

Car, oui, l’éléphant au milieu de la pièce sera difficile à éponger. Une agente du gouvernement le plus anti-surnaturel du monde occidental vient de tuer l’un des derniers ambassadeurs de l’Océan auprès de la Surface. Mon rôle est simple à comprendre, il ne sera pas simple à exécuter.

I truly meant it back then. You would never have seen me again. But you chose this.

Toute l’accusation que je ne peux pas porter sur ceux et celles qui me blessent depuis des mois, le couperet tombe sur Borée. Je ne me sentirai pas désolée.
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Dim 19 Mai 2024 - 13:51
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TW : guerre, mort, sang, meurtre, mention de travail du sexe, de violences sexuelles, de slut-shaming

2013

I don't think you're up for it.
La tête hochée, la mâchoire encore serrée d’avoir entendu dans ses mots qu’elle ne te faisait pas confiance. Tu le sais, pourtant, que pour la plupart des citoyens vous n’êtes qu’une bande d’ultra-violents sans cervelle occupés à gesticuler. Seulement, il n’y a pas le même mépris dans les paroles de la capitaine – un simple constat, glaçant et inéluctable.
Elle pense réellement, sincèrement, que tu n’es pas à la hauteur.
L’espace d’un instant, ton esprit caresse l’idée de faire tes preuves, sortir de ce modèle sans fin de soumission qu’on t’a prescrit pour aller montrer à la blonde que, si, certains savent encore bien se battre. Lui prouver que, oui, you’re up for it ; que tout ce qu’elle peut te reprocher, tu te le reproches déjà toute seule quand tu as du mal à dormir. Les feux de Kandahar dansent dans le fond de ta mémoire, quand ‘les ordres’ vous ont jeté tout en bas de l’échelle humaine.
Et puis, tu regardes ton escouade. Tu ne vas pas risquer leurs vies, pas pour montrer à une inconnue que tu es digne de son respect et, peut-être mieux encore, son estime.
« I can do that. »
La main levée, t’indiques à tes gars de faire comme la capitaine a dit : déployer leur formation autour du bâtiment. Une fois la menace éliminée, vous pourrez toujours récupérer la cargaison. Personne n’a à être blessé, personne n’a à rentrer bredouille. Un instant de solidarité et de coopération au milieu des décombres d’un monde qui part chaque jour plus en fumée.
T’élançant à la suite de l’autre groupe, tu trouves une position près de l’issue principale, d’où tu peux épier sans encombre ce qui se passe à l’intérieur. La méthode Konstantinova est froide, mortelle, efficace. Rouleau compresseur aux mille lames, elle ne laisse aucune chance à l’embuscade dans laquelle vous vous seriez empressés de tomber en menant votre propre mission. Au milieu d’eux, la capitaine danse, tranchant sans concession et sans hésitation dans une ronde nettement plus mortelle que la plus franche des armes à feu.

Seulement, de là où elle se tient, le casque fièrement dressé, elle ne voit pas le sorcier d’ombres qui trace ses glyphes kabbalistiques à quelques mètres d’elle. Mais toi, si.
« BEWARE ! » tu cries, mais il est déjà trop tard : un magma d’énergie étrange se tisse dans les mains du sorcier. Étouffant un juron, tu jettes un coup d’œil à la ronde avant de faire l’unique chose qui sauvera la situation : dans un coulissement de portail, tu te retrouves derrière le sorcier et lui tire une balle dans la nuque. L’action a duré une fraction de seconde à peine et, tandis que le corps mat s’effondre, tu croises le regard de la capitaine. L’adrénaline te fait sourire.
« What if I want to see you again? »


2022

Honey.
Ta mâchoire est serrée de voir qu’il ne reste plus entre vous deux la moindre once de confiance. Le nom est doux pourtant sa voix ne contient ici que du sel, frotté sur les plaies d’une histoire depuis trop longtemps enterrée.
Elle pense réellement, sincèrement, que tu n’es pas du bon côté.
Peut-être bien qu’elle a raison, Viktoria, et que dans sa vision du monde tu t’es mise dans le mauvais camp. Mais la vérité, c’est que tu as tracé la ligne là où elle te paraissait juste ; peu importe l’opinion des autres, tu as la droiture dans ton cœur. Tu aimerais ne pas avoir à battre une femme que tu as tant aimée d’autant plus que, comme elle le souligne, tes chances sont minces de l’emporter.
« You’re right, I can’t beat you. » tu admets, la rancœur aux crocs.
You chose this. Oui, peut-être que tu l’as choisi, mais ça ne veut pas dire que la croix en devient moins lourde à porter. Un instant, tu caresses de l’esprit la perspective de lui mentir – simplement retourner la situation et t’en aller. Pourtant, il y a des armes parfois plus tranchantes que le fleuret de tes mensonges : rouleau compresseur aux milles lames, la vérité n’épargne rien. Elle ne te laissera plus une chance de compter sur l’effet de surprise. Ne restera donc que l’espoir de convaincre Vicky de ta cause.
« I didn’t give him a chance to fight me, because he didn’t give a chance to fight to the girls he hurt. » Ta justice est sans doute bancale, mais c’est seulement ainsi, Borée, qu’elle te permet de dormir la nuit. « He’s a rapist, Vicky. I have, like, a dozen testimonies of sex workers he abused – mainly girls, young women whose lives have been broken. Some of them were injured, traumatized, because he made them do things they didn’t want, even when they said no. » Une flambée de colère t’étreint, au seul souvenir du visage couvert de contusions et de larmes que t’as croisé y a quelques jours. « They tried to take it to court, but nothing came through. Because they are sex workers, and because this fucking pig is untouchable. »
Du bout du pied, tu bouges le bras de la victime avec une grimace de dégoût. On leur a dit qu’il était un haut dignitaire de Nydaros, protégé par des forces plus puissantes que celle de la justice américaine. On les a slut-shame, leur a dit que ça faisait partie des risques du métier et que, si elle ne voulait pas de clients violents, elles n’avaient qu’à arrêter de vendre leurs charmes.

Quel bon gros système de merde.

Relevant les yeux vers Viktoria, tu entends tes prunelles se fendre sous le coup de l’émotion, adoptant le regard d’un lynx pendant une fraction de seconde. Avec un sourire plein d’amertume, tu termines ton réquisitoire.
« I don’t need you to understand, Vicky. But I promise, if you let me go, you will never see me again. »
No matter how much I’d like to.

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Viktoria Konstantinova
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Pouvoirs/capacités : Compétences martiales, hypnose, contrôle sensoriel et base de contrôle sonore
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Mer 17 Juil 2024 - 17:26
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Standing in the eye of the storm
2013 – en pleine guerre


J’aimerai que ce soit plus dur. Que planter ma lame dans le cœur de cette occultiste soulève le mien. Que jeter mon trident sur ce vieillard en tenue de dandy alors qu’il tente un rituel d’invocation me prenne plus d’une seconde de réflexion. Que les visages des victimes criminelles de mes lames et de mes troupes me suivent, que cette guerre laisse un impact sur ma psyché. J’aimerai croire que je suis autre chose qu’une lame victorieuse, être une Achille dont la chevelure blonde et l’origine aquatique n’apporte pas la ruine sur Troie. Mais tout ceci est trop facile. Vaincre est trop gravé dans mes gènes et se débarrasser de ceux qui veulent du mal aux innocents ne soulèvent aucune question dans mes principes.

Trop facile pendant trop longtemps, sans doute. Le sorcier d’ombre aurait signé ma mort avec autant de grâce qu’il trace ces glyphes. Si ce n’était pour cette lieutenant Burrows. Je vois seulement dans un miroir le flash du portail avant d’entendre le coup de feu. Je me retourne et enfin, je la vois. Ses cheveux corbeaux, son teint pâle et ses lèvres plus royales qu’elles n’en ont l’air, tout a un parfum bien différent lorsque je me rends compte que je l’ai mal jugée.

Et puis, à nouveau, elle est ridicule.

Les surfaciens n’ont ils aucun sens de la logique ? Nous sommes en pleine bataille, est-ce vraiment le moment de faire des jets de séduction sur son nouveau compagnon de route ? C’est aussi exaspérant qu’adorable et mon sourire est tout sauf méprisant quand je m’approche d’elle pour souffler, juste assez bas pour qu’aucun autre soldat ne nous entende ;

Win that war, soldier. Win, and the sunday after we win, I’ll be waiting for you at sunset on the steps, in front of the library of Congress.

Ridicule, vraiment. Nous reprenons déjà la route vers Seattle quand un de mes soldats me demande pourquoi je souris en regardant les arbres. Je préfère largement être une Juliette risible qu’un Achille tragique.


2013 – quelques jours après la victoire


Ce n’est vraiment pas la pire ville que Scylla a choisi. Bien sûr, il n’y a rien ici de l’antiquité, de la royauté et de la force de Nydaros, mais Washington ne manque pas de charme et d’intelligence. Fièrement américaine mais aussi multiculturelle, monumentale et de petite taille, verte et blanche : elle exalte diplomatie, énergie et sagesse.

Et pense philosophie, urbanisme et géographie me permet de ne pas faire d’introspection. De ne pas réfléchir au fait qu’hier je portais ma nouvelle tenue de générale lors d’une cérémonie officielle, le regard noir et les yeux derrière Scylla, tandis qu’aujourd’hui je porte une robe sélectionnée avec soin par mon amie (j’ai refusé de lui dire ce que j’allais faire, je sais très bien qu’elle a peu de doutes) et mes yeux sont perdus dans le vague et la prière répétée que je ne suis pas complètement stupide. Aux yeux du monde je suis pleinement plongée dans ma lecture de Renée Vivien mais lorsque la brune apparaît dans les miens, il n’y a plus livre ou monde.

Oh you, you, you… came ? I thought that…

Mes mots s’étouffent tandis que je me rends compte que je me suis mis par réflexe au garde à vous. Ridicule, Viktoria, reprends-toi. Mon sourire reprends de l’assurance tandis que je lui tends un poing serré.

Good job, lieutenant. The war is won.

Car c’est bien tout le sujet, non ? La guerre, la victoire, son héroïsme : je suis seulement venue la remercier de m’avoir sauvé la vie, c’est sûr.


19 mai 2022 - La fausse paix


Mes yeux noircissent alors que la haine change de cible. Borée n’est pas une menteuse. Mais accepter que ma vie le soit ? C’est quelque chose de difficile, même lorsque c’est un premier amour qui le demande. Mon regard s’attarde un instant sur les photos sur les murs. Les autres élèves de mon ancien maître. Combien d’elles, sans la protection du nom Kerrias, ont subi le sort décrit par Borée sans que je ne m’en rende compte, sans que je ne cesse de l’admirer ?

I’m not going to ask you if you’re sure. I know you would not have killed if you weren’t.

Je ne pensais être aveugle par rapport à Nydaros. Je pensais que mes critiques acerbes et récurrentes me sauvaient d’un fanatisme envers ma mer natale. Mais après Cicero, Veronika, Llyr et même Scylla, voilà qu’un nouveau nom entachait ma mère patrie.

Mes poings sons plus serrés que jamais, et je me rends compte que les pouvoirs de la brune doivent lui faire sentir une agressivité démesurée provenant de moi. Je recule et tente de faire un vide impossible.

You need to go. Now. My guards won’t stay deaf all night and they won’t have my… Le mot « compréhension » n’arrive pas à s’échapper de mes lèvres tant ma tête est incapable de la moindre réalisation actuellement. You need to go. I’ll find you.

Je sais que Borée n’est pas une menteuse. Elle sait que je tiens mes promesses.


19 octobre 2022 - Le lendemain de l'annonce


Il aura fallu du temps mais je sais qu’elle n’aura pas oublié. Le café que je lui tends en l’attendant en bas de chez elle en ce dimanche grisâtre sera le seul réconfort que j’apporterai.

We won that war. We did everything and they rewarded us and then, and then… and then they lied, they raped and now, now she’s back ? Sapphire fucking Nightshade is back ?

Son meurtre, Sapphire, toutes les merdes qui se sont enchaînées depuis qu’on a cessé de se voir : tout ne peut tenir en une phrase mais peut-être dans un regarde de haine froide que je lui partage. Notre amour s’est éteint avec douceur il y a longtemps, sans regret ni peine. J’ai souri en voyant l’annonce de son mariage et les lueurs blondes dans mon horizon me laissent sans désir de quelque noirceur que ce soit, mais il est ici question de quelque chose de plus fort.

Achille en a marre de tuer sans raison. Juliette ne veut plus qu’on se foute de sa gueule. Ahurani peut bien tisser ce qu’elle veut mais j’ai une épée pour ses fils et je sais à qui m’adresser pour trouver une sœur d’armes qui a connu les mêmes interrogations que moi.

When did you know it was time ? How did you find the courage to stop listening to their orders ?  
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Ven 23 Aoû 2024 - 16:45
sweet talk with a hint of sin
borée & viktoria

I am not afraid anymore, standing in the eye of the storm ; ready to face this, dying to taste this, sick sweet warmth. I am not afraid anymore, I want what you got in store : I'm ready to feed now, get in your seat now. And push me like you never cause I am not afraid anymore.


2013

Les cheveux à peine ébouriffés en sortant d’un enième portail, t’essaies de faire taire tes questions. C’est absurde, de s’être croisées une fois, comme ça, et de se retrouver bien plus tard. T’arrêtes pas de te dire que la capitaine aura oublié, c’est sûr, ou qu’elle aura, entre temps, trouvé quelque chose de mieux à faire.
Néanmoins, l’évidence est là : une tâche bleue satinée et blonde étalée sur les marches de la bibliothèque. Tu souris, immédiatement plus nerveuse de te retrouver undressed face à une combattante sirène. Plongée dans un livre alors que tu t’approches d’un pas déterminé, elle ne finit par lever les yeux qu’une fois que tu es à portée de voix. « Oh you, you, you… came ? I thought that… » Un petit rire s’invite sur tes lèvres, face à ses sourcils qui se lèvent. Vraisemblablement, elle aussi s’attendait à se retrouver seule. Vous auriez pu échanger vos numéros de téléphone, ça aurait certainement été plus rapide.
« Good job, lieutenant. The war is won. »
« Captain, actually. » que tu corriges en cognant tes phalanges contre les siennes, dans une marque absurde de respect que tu laisserais bien au champ de bataille. « I got promoted. » que tu annonces à demi-voix. Non pas que tu n’en sois pas fière, c’est qu’il y aurait plus de mérite à sauter les échelons si vite si tu n’avais pas la conviction que c’est parce que tes supérieurs sont morts. En honneur à la mémoire de ces hommes qui t’ont emmenée là où tu es, tu changes rapidement de sujet. « But please, call me Borée. »
Par rapport au champ de bataille, le rapport semble s’être inversé : là où elle te surplombait par son grade et son assurance, tu as désormais l’impression de te trouver face à une biche prise dans les lumières d’une voiture. Un sourire narquois s’étale malgré toi sur tes traits alors que tu te penches légèrement en avant, les mains nouées derrière le dos.
« Soooooo… what did you have in mind, Konstantinova? »


19 octobre 2022

Le temps est maussade, et ton humeur aussi. Les cernes s’étalent sous tes yeux à mesure que les nuits sans dormir s’accumulent sous ton oreiller – en croisant la silhouette de Vik, tu mets quelques secondes à t’arrêter. Tu savais qu’elle te retrouverait, mais tu ne t’y attendais plus, à force d’avoir l’esprit pollué par tous les cris de Seattle.
Le café en main, elle assène tout haut ce qui te tient éveillée la nuit, balance la lame de ses palabres en travers de toutes tes questions. « Sapphire fucking Nightshade is back ? » Ta mâchoire se crispe, tes yeux se durcissent. Le retour de la dragonne a sonné comme une détonation dans l’opinion publique la veille. Alors que vous avez tout déployé pour que la guerre ne revienne pas, elle semble fleurir sous vos pas comme le vent avant la tempête. Dans un coup d’œil à la ronde, tu presses le bras de Viktoria. « Let’s walk. »

Tu l’entraînes à l’extérieur de l’immeuble, la démarche pressée de ces femmes qui n’ont pas le temps de s’asseoir. Juste à l’angle du paté de maison, il y a un square minuscule que les familles ont délaissé. Désormais fréquenté de nuit par des bandes plus ou moins torchées, il fera le théâtre parfait pour avoir cette conversation.
« When did you know it was time ? How did you find the courage to stop listening to their orders ? » Les vagues qui agitent la soldate semblent atteindre de trop hauts sommets pour qu’elle ne les atteigne seule. Aussi flattée que tu puisses l’être qu’elle t’ait choisie pour en parler, tu restes sur tes gardes – tu sais que parfois, vos camps deviennent des opposés.
Pour autant, le banc qui vous accueille offre une fraîcheur bienvenue. Tu t’adosses au métal usé en poussant un long soupir, le poing crispé sur le gobelet du café qu’elle t’a apporté.
« I’m… not sure. » tu confies, les yeux dans le vague. « It’s less about the moment I stopped listening to them, than about the moment I started listening to myself. I kept fighting because I figured it was right, and fair, to keep going. Until, eventually, I realized, none of them care about right. Or fair. They just care about safe and silent, and… » Un sourire sans joie se peint sur tes traits, les mains nouées sur tes genoux comme dans une prière silencieuse. « … they took someone really dear to me, and I couldn’t bear to stay silent. »
Tu sens la confusion de la blonde, à tes côtés, à travers le cocon de glace qu’elle semble toujours s’imposer. Tu aimerais avoir des vrais mots, une vraie recette, pour s’assurer de se trouver du bon côté de la bataille. Seulement, t’en as jamais trouvé – t’avances au jour le jour, avec ta morale pour boussole, en espérant qu’il fera pas trop chaud quand tu finiras en enfer.
Mais elle ? Elle qui a érigé l’honneur au rang de tiare dont se coiffer ? Tu peux pas t’empêcher de prendre ses doigts dans les tiens et de les presser doucement. « Why are you asking, Vicky? »

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