The calm after the storm [Erithy]

Tu avais tenu bon Timothy. Et pour cet exploit, tu étais foutrement fier de toi. Malgré le stress engendré par cette situation, tu avais su rester maître de tes émotions. Tu avais passé ta soirée à panser différentes blessures,  de différentes façon pour agir au mieux sur les brulures du surnaturel qui se trouvait devant toi à l'instant T. Tu avais laissé parler ton charme naturel pour rassurer tout ceux qui passaient entre tes mains, certes tu étais humain, mais c'était à tes yeux une qualité bien plus qu'un défaut. Visiblement,  savoir être humain se perdait de plus en plus. Ce monde courrait droit à la catastrophe et tu en étais simple spectateur. T'engager dans la résistance ne suffisait à changer la face du monde Timothy, il restait pourri jusqu'à l'os, et ça te désespérais. Tu avais entreprit de faire un tour des derniers blessés soignés pour t'assurer que tout allait toujours bien de leurs cotés et qu'il ne manquait de rien lorsque tout un coin de l'infirmerie de fortune s'agita. Quelqu'un avait chuté.

Tu traversa alors la pièce aussi vite que tu en étais capable, arguant à qui voulait l'entendre de se reculer, de laisser de l'air à cette personne à terre lorsque tu la reconnu enfin. Elle l'avais aidé ce soir, elle t'avait secondée sans se plaindre, traitant autant de monde que possible dans un temps aussi réduit que possible pour éviter plus de douleurs que nécessaire. Et elle en payer le prix. Quand s'était-elle blessée ? Pourquoi n'avais tu rien vu ? Elle devait avoir perdu beaucoup de sang pour finir dans un tel état. Tu appela à l'aide afin de pouvoir l'installer sur un lit – rendu disponible presque immédiatement – par un surnaturel au grand cœur et découpa avec soin son vêtement couvert de sang pour mieux évaluer les dégâts. Une large plaie saignait encore et encore au niveau de l'une de ses omoplates. « Okay. A première vu c'est assez profond, mais ça reste superficiel...  Que quelqu'un me rapporte du fil de soie et une aiguille stérile. Là bas, dans le premier tiroir. J'vais devoir faire quelques points. » Tu tendais déjà le bras vers une petite déserte à roulette stationnée plus loin pour illustrer ton propos, avant de te tourner pour attraper une paire de gants propres dans l'armoire située juste derrière toi. Tu fouilla également les étagères à la recherche d'une seringue et d'un anesthésiant, priant tout les dieux que tu connaissais de près ou de loin pour que ta patiente n'y sois pas allergique. Mais tu ne souhaitais pas particulièrement qu'elle s'éveille et fasse un mouvement brusque lorsque tu exercerais tes talents de couturier. Aussi concentré que possible dans le brouhaha ambiant tu fis ce que tu savais faire de mieux. Aider et soigner ton prochain.

Cela faisait à peine quelques secondes que tu avais fini de nettoyer et de recoudre la zone que la belle au bois dormant papillonna des yeux, cherchant déjà à se remettre sur pied. Tu l'arrêtas d'une main, poussant légèrement sur son épaule saine pour la contraindre à rester allongée. « On arrête de jouer les héros pour aujourd'hui. Vous avez perdu pas mal de sang et j'ai du faire une dizaine de point de suture. J'ai fais de mon mieux pour que ça ne laisse pas une vilaine cicatrise mais il vas falloir du repos et une petite immobilité du membre le temps que ça cicatrise.. Histoire de pas tirer sur les points. Ca serait dommage qu'ils sautent. Compris ? » Ta voix se voulait ferme et autoritaire Timothy. Tu connaissais cette jeune femme, au moins de vue pour l'avoir repéré de nombreuses fois lors des réunions du groupe. Une résistante, une humaine, comme toi. Elle t'étais déjà sympathique.

Tu t'échignes à donner des conseils, qui tu le sais, ne seront pas respecter. Parce que le monde est en guerre, et que certains n'ont simplement pas le temps de prendre soin d'eux. Tu vois bien qu'elle balaie déjà tes recommandations sur le repos et la douceur en clin d'oeil, tu te retrouves alors à soupirer devant la fougue de ta patiente. « Ok. J'ai compris, mais appellez si jamais la plaie se rouvre. Ok. Vous savez où me trouver. »  que tu lâches avec un clin d'œil que tu veux amical. Après tout cette jeune femme te ressemble surement plus qu'il n'y parait.  Tu ranges alors le matériel que tu as utilisé, jetant les compresses imbibées de bétadine et/ou de sang dans un bac réservé aux déchets médicaux avant de retirer tes mains d'un mouvement fluide, trahissant toute ton expérience dans le domaine médical alors que tu l'entends te demander si tu trouves ça juste. Tu doutes bien que le ça engloble bien plus de choses qu'il ne laisse sous entendre. Elle cherche surement à mieux te connaitre, à mieux comprendre les raisons qui t'ont poussé à rejoindre le combat alors qu'après tout, en tant qu'Humains, vous devirez les craindre, vous sentir plus fragiles, en danger face à ces créatures.

« Evidement, que non putain. Rien n'est juste dans ce foutu conflit. On se retrouve catapulter dans un combat qui n'est même pas vraiment le nôtre. Qu'est ce que j'en ai a foutre que Kurt, mon voisin et mécano du quartier soit un foutu dragon quand je sais qu'il prends sur son temps personnel pour tondre la pelouse de la vieille harpie de Nightingale ? Il est plus humain qu'elle sur bien des aspects ! » que tu lâches rageuse en jetant tes gants avec force dans la poubelle la plus proche avant d'en claquer le couvercle. Ok. sujet sensible. Tu t'emportes facilement depuis quelques temps, tout te révolte, tout t'angoisses et tu as bien du mal à ne pas perdre pieds dans ce monde qui vas vau-l'eau. Les non-dits, les mensonges par omission sont bien trop à supporter ces derniers temps. Tu voudrais simplement que le monde stop, se fixe pour des tas d'années.


« BREF ! Tiens toi tranquille s'il te plait. Je commence à fatiguer à forcer de rafistoler tout le monde à cause la bêtise humaine. Je vais finir par manquer de suture si tout ce bordel ne se calme pas un peu. J'ai l'impression d'avoir vieilli plus en neuf dans de conflit que sur l'entièreté de ma vie.... » Tu soupires alors que tu te laisses tomber sur un petit tabouret à roulette non loin du lit de ta patiente, appréciant ce calme qui vient après la tempête. L'infirmerie se fait soudainement silencieuse, comme si d'un coup, le monde comprenait que toi aussi, tu es au bout du rouleau Timothy...