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Joran Fitzgerald
Joran Fitzgerald
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Sam 30 Déc 2023 - 18:05
Virago & Joran
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Les rues de Détroit étaient grises. Tel un film argentique périmé échappé d’une autre époque. Infini méli-mélo de papiers, canettes, gens, bruits. Une ambiance à l’affût de tout, à jauger son voisin, à montrer des dents, à croquer les inférieurs. Des teintes blanches et noires jouant à celle ayant la plus belle saturation dans une ville à l’arrêt. Dans ses souvenirs, Détroit était infiniment gris.

Les rues de la Nouvelle-Orléans étaient colorées. C’est ce qui l’avait le plus fasciné en arrivant. Des couleurs vives attirant inévitablement le regard. Une ambiance festive, dans ses ruelles en pavés anciens, hymne de vie débordante de toute part. Une dynamique si différente. Journée, soirée. Le bruit ne semblait pas pouvoir s’arrêter. Joran avait adoré ses couleurs. Jusqu’à ce qu’elle se ternisse.

Les rues de Washington sont blanches. Tel un tableau attendant le verdict de son peintre pour se paraître de ses plus belles nuances. Mais ce soir, le peintre à d’autres préoccupations. Dans l’épicentre de la capitale, Joran déambule rageusement en esquivant des groupes de touristes qui, malgré l’heure tardive, continue d’affluer. Repose toi. Les paroles de Venise tournent en boucle tel un réel avec le volume à fond que Joran n’arriverait pas à faire taire. Les mots se tordent, se déforment, prennent de l’ampleur et la sympathie devient offense. Pourtant, avec les réfugiés et blessés investiguant les Lightstorm Plaza, Joran sait qu’il y a du travail. Mais la sirène s’était contentée d’un sourire. D’un regard balayant ses traits tirés et ses multiples coupures. D’une expression trop calme, trop compréhensive, trop gentille.

Colère et frustration compriment ses cotes. Trop jeune. Trop faible. Pas assez grand pour comprendre des évidences. Pas assez fort. Seulement capable de se faire ensevelir sous les gravats, d’être sauvé, d’être jeté dans un portail. Juste bon à recueillir des bleus et des côtes douloureuses. Il se débat, hurle, tape, tout crocs dehors jusqu’à l’épuisement, d’un acharnement maladif effleurant doucement l’obsession. Repose-toi. Fixer méchamment le plafond en grommelant dans sa nouvelle chambre n’avait rien changé, merci beaucoup Venise. Même pas bon à suivre un simple ordre. Peut-être qu’il aurait pu trouver du réconfort auprès d’Aspen ou de Perséphone. Au moins trouver de quoi s’occuper avec Enfys. Peut-être. Joran n’avait pas osé, pas même essayé. Toujours et encore inquiet qu’au moindre geste de travers, il soit exclut de l’incroyable opportunité que sont les Fitzgerald. Enfys ne voudra plus de lui si elle découvrait qu'il était aussi pathétique. Joran et son insomnie avaient préféré se glisser silencieusement dans ses rues étrangères.

Elle a dit non, t'entend pas ? Tu fais pitié à forcer vieux charo. Les mots claquent avec plus de colère que nécessaire. Un regard injecté de sang affronte deux billes bleues tempétueuses. Joran n'a pas pu rester silencieux devant l'injustice. Elle a peur, il le voit bien à son attitude. Elle est bien trop jeune. Elle a de grands yeux bruns. Comme Aura. Il déglutit en faisait ce que les missions lui ont si bien apprit : attirer l'attention. Lorsque la jeune femme se glisse hors de la ruelle sordide, comme l'aurait fait sa jumelle dans un thumb up victorieux, il peut enfin respirer librement.

Son bras percute une benne à ordure et une vague de douleur pulse jusqu’à sa mauvaise épaule. Joran serre les dents, et avant de pouvoir répliquer, se retrouve épinglé contre un mur. Ses ongles râpent instinctivement l’avant-bras de l’inconnu. Un souffle fétide lui demande de répéter 's'il ose la petite merde' en le secouant telle une poupée de chiffon. Le ton fait peur. Son cœur bat à cent à l'heure contre son cou. Joran le fixe droit dans les yeux et s'exécute. Sa frustration colérique imbibe chaque mot. Ce n'est pas croyable d’expliquer une telle évidence à un adulte. Lui qui vient d’être utile à quelqu’un, enfin, se sent pousser des ailes. Dans les romans d’Aura, le protagoniste aurait gagner son combat après cette réplique. Dans la réalité, un poing s’écrase contre son ventre et trois rires couvrent sa toux.


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Borée Villacota
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Profession : MAJOR O-4 dans l'armée américaine ❁ JUSTICIERE la nuit dans les rues, sous le pseudonyme de VIRAGO
Faceclaim : Mary Elizabeth Winstead
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Dim 31 Déc 2023 - 20:46
strong & vulnerable
virago & joran

Je ne veux plus supplier qu'on me rende mes nuits, mes rues sous les lumières du soleil de minuit. [...] Cette ville me doit des mea culpa à la chaîne. Je compte même plus les fois où on m'a traitée de chienne ; mais c'est une chienne qui a élevé Rome.


Le nez dans le vent, Virago, à écouter les bruits de la ville qui montent comme autant de nausées. Perchée sur un toit à des milliers de kilomètres de ce qui a toujours été chez toi, tu écoutes les sirènes s’élever dans les interstices de chaque rue. Quadrillage aux intersections hurleuses, Washington ferme les paupières, devient aveugle volontaire d’une violence qui grimpe toujours plus.
Un portail t’a crachée au-dessus des passants, à quelques kilomètres à peine de là où Kane fomente son règne à grands à-coups de tyrannie. Malgré toi, tu peux pas t’empêcher de te demander ce qu’Arca penserait du paysage ; les lumières jaunes des réverbères dans l’orange du soir presque achevé, les ombres cubiques de bâtiments dans lesquels vivent des gens comme vous, suppliciés de voir chaque matin leurs rêves s’éteindre à petit feu. Une ville de papier comme tant d’autres, élevée à la sueur des faibles pour que les puissants grattent le ciel.
Tu as des pistes à suivre, ce soir, des histoires à faire bifurquer, des sentences à distribuer et des hommes à exécuter. Debout au bord d’une corniche dans la moiteur d’une nuit caniculaire, tu rassembles ce qu’il te reste pour sauter, partir à leur suite. Le calme avant les multiples détonations, l’instant de silence avant la cacophonie des excuses que les rois malmeneurs de reines se trouveront devant tes boomerangs. Intéressant comme les impies s’inventent toujours une rédemption au moment précis où la mort vient les saluer du bout des ongles. Seulement, lorsque tu les trouves, c’est trop tard.

Les émotions des autres bouillonnent en contrebas comme un marasme indescriptible. Tu t’apprêtes à les ignorer pour rejoindre là où tu allais quand l’une d’entre elles t’harponne les sens. Une détresse intense, l’instinct de survie grave et brutal, la crainte et la terreur mêlées. Un frisson glacé remonte sur tes reins jusqu’à ta nuque, le long de l’échine ; cette émotion, c’est pas la première fois que tu la captes. Elle est acérée, impossible à ignorer : celle d’une femme qui, une fois de plus, se heurte à la constatation qu’elle n’est qu’une brebis égarée au milieu d’une cité de loups.
Sans réfléchir, mère louve dans le pays des chiens, tu concentres ton énergie sur cette stimulation. A priori, à un pâté de maison de là. Alors que tu t’élances vivement, tes pouvoirs refusent de marcher, en proie au plus fourbe des glitchs.
« Putain. » tu jures entre des dents serrées.
S’il arrive malheur à cette fille parce que ta vitesse débloque, tu te le pardonneras jamais. Alors tu cours à perdre haleine, arrive à l’autre bout du toit pour surplomber le théâtre triste d’une adolescente agressée. Trois, qu’ils sont, à tenter de la malmener ; un qui poserait les mains sur elle et deux qui ricanent comme des hyènes qui se sont crues reines de la jungle. D’un regard rapide, tu avises le meilleur moyen de descendre : pas d’échelle, pas d’escalier de secours. Merde.
Une nouvelle émotion s’invite dans le tango en contrebas : une colère, une envie de bien faire, dont tu mets une fraction de seconde à comprendre qu’elles viennent pas de toi. La silhouette d’un jeune homme s’avance, permet à la gamine de fuir et, si t’entends pas ce qui se dit, tu comprends rapidement ce qui se passe. Le gamin vient de lui sauver la vie et, au vu de la vibe des trois charognards, il risque d’en payer le prix.
Un nouveau juron sur les lèvres, tu bascules par-dessus le rebord du toit, te laisse glisser le long d’une gouttière. Dans ton dos, t’entends le bruit de métal quand les coups commencent à pleuvoir. La rage te prend comme un étau. Ta chute s’achève avec souplesse dans les ombres près du petit groupe. La ruelle est large, éclairée ; aucun des passants ne s’arrête en voyant un adolescent aux prises avec trois hommes adultes.
Vous avez échoué, en tant que civilisation, à comprendre que les plus faibles étaient ceux qu’il fallait aider.

L’un de tes boomerangs file dans un sifflement, vient agrafer la main de celui qui tentait de filmer la scène. Hurlement de douleur ; tes canines luisent dans un sourire jubilatoire. Celui qui cognait se retourne à l’appel de son camarade. Tu prends l’air flou sur son visage pour le moment de sortir de l’ombre.
D’une démarche féline, tu t’avances sous les réverbères pour que les trois connards te voient pour ce que tu es réellement : une femme sans nom et sans visage. Encore mieux que ça, un symbole. Le symbole qu’ils peuvent bien tenter d’imposer leur loi de la jungle comme des prédateurs acculés, mais qu’ils se mangeront dans les dents le revers juste de leur violence.
« Salut, les gars. » tu fais d’un ton presque jovial.
Et le coup part sans même que tu le calcules. La jambe dans un arc de cercle, tu te baisses pour faucher les genoux d’un des deux cons qui regardaient. Il s’affale lourdement sur le dos, ses côtes gémissent sur les pavés. D’un nouveau coup de pied, tu l’assommes, savourant le craquement funeste de sa nuque contre ta bottine. Et de un.
Le deuxième pseudo spectateur tient contre lui une main droite toute ensanglantée dont dépasse encore l’argenté d’une forme courbe qui s’y est plantée. Le téléphone a fini à terre, écran brisé, et tu l’écrases d’un coup de talon pour réduire à néant le fruit de toute sa violence symbolique. Quand tu rives ton regard sur lui, il braille « Mais vous êtes complètement malade ! » C’est un ricanement qui franchit tes lèvres alors que tu rétorques d’une voix grave « Oh, mon trésor, t’as pas idée. ». L’uppercut le cueille au plexus, l’envoie valser contre une poubelle et, alors qu’il tend les bras vers toi pour implorer une pitié qu’il n’a eu pour personne ce soir, tu lui décoches deux coups dans le nez qui le foutent par terre, complètement sonné. Et de deux.
Le troisième, sans doute le leader, a décidé de ne pas attendre que tu décides que c’est son tour. De sa mallette en cuir de buffle, il a tiré un petit couteau ; sans doute sa manière de se rassurer en se disant qu’il est l’homme viril qui sait encore un peu chasser. Tu pouffes derrière l’encre noire sur tes traits. « Arrête, mon cœur. Tu vas te blesser. » Ta vitesse zouwu retrouvée, l’énergie pulsée dans les veines, il te faut à peine une fraction de secondes pour attraper son poignet et le briser, envoyer valser le couteau et pointer ta lame sous son cou, une flamme vorace dans les prunelles. « P-pitié. » il articule, mais t’as pas de pitié pour les gars comme lui. T’es là pour que la peur change de camp. Pour que, demain, en rentrant le soir après une journée au travail, ce soit lui qui ait l’œil alerte à tous ceux qui pourraient le suivre. Pour que ses ricanements de vautour se transforment en hurlements de clebs avant de se taire tout à fait. Pour que ses rides deviennent des crevasses dans lesquelles il finisse par tomber, et avec lui ce monde périmé dont il est fervent défenseur. Pour faire bonne mesure, tu lui colles un coup de genou dans les côtes, ou deux, ou mille, jusqu’à ce que sa langue soit plus capable d’articuler des mots bidons bien trop semblables à ceux que tendaient la gamine qu’il voulait violer. Quand c’est le cas, finalement, tu le lâches : sa carcasse glisse jusque sur le sol, et le silence se fait enfin.
Et de trois.

Tout s’est passé très vite ; à peine une trentaine de secondes pour que la menace disparaisse et qu’il ne reste plus que toi et l’agressé dans la ruelle. Ils sont fragiles, tous ces petits garçons qui veulent faire croire qu’ils sont des hommes ; ils font ceux qui sont grands et forts mais couinent dès qu’on touche à leurs corps. Pathétiques. Faibles. Insignifiants.
Heureusement, y a la génération d’après, celle des défenseurs éveillés. Celle qui s’élève contre ce monde et ses injustices consommées, celle qui brûle d’une colère nouvelle par rapport à ce que vous laissez, celle que tu pourrais oublier à force de côtoyer que du laid. Cette même génération d’adultes qui se rappelle à ton souvenir par une quinte de toux dans ton dos.

Le garçon.

Tu devrais déserter, tu le sais. C’est qu’un dommage collatéral avec une ou deux côtes fêlées, un jeune homme qui retiendra ton nom et que ça pourra inspirer lorsqu’il sera en âge de choisir la personne qu’il veut incarner. Tu peux pas l’aider, lui aussi, t’es ni sa mère ni son médecin.
Pourtant, y a un truc qui te retient et, sans même te retourner vers lui, tu engages la conversation. Après tout, sans lui, tu serais arrivée un peu tard pour que la fille puisse s’en tirer. Même si ça se joue à une minute, c’est une minute d’éternité.
« Tu manques de stabilité dans les appuis. Il lui a suffi de te frapper pour t’envoyer valser, alors que sa technique à lui était absolument déplorable. » Tu finis par te tourner vers lui, sans réellement voir son visage à travers tes paupières fendues. Putain de glitchs. « T’es un petit gabarit, comme moi. Alors la force d’encaisser, elle vient jamais de tes bras. Elle vient de tes jambes. Faut que tu sois ancré dans le sol, convaincu que le gars d’en face va pas te déstabiliser. »
D’un soupir, tu passes une main dans les mèches brunes échappées de ta tresse plaquée.
« Sinon, tu vas passer ta vie à te sentir déraciné. »

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Joran Fitzgerald
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Mer 10 Jan 2024 - 12:45
Virago & Joran
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Un filet de bave tâcha le trottoir. Le mur était rêche et froid contre son dos. Une toux sèche secoua son torse tandis que l’air s’infiltrait par à-coups dans ses poumons. Ses cotes grincèrent en disant bonjour à leurs voisines et d’expérience, il se maudira davantage demain et le jour d’après. La douleur se repend tel un venin, vague de mal sur sa peau pâle, tandis que les rires gras résonnaient au-dessus de son crâne. Et puis il y a la colère. Une chaude colère consumant les miettes de douleur. Celle prenant aux tripes, celle se révoltant de la situation, celle hurlant à l’injustice. Celle de tous les jours désireuse de se déchaîner à la première occasion. Sans raison. Sans justification. Une colère pulsant en symbiose avec l’adrénaline, douce amie rassurante. Ce rush dans ses veines le rendait si vivant, aiguisant ses sens, picotant le bout de ses doigts, comprimant ses tempes, accélérant son cœur. Danser aux bords des catastrophes, n’est-ce pas ce que ses pieds faisaient sur les rebords des immeubles, à la recherche de cette sensation tel un junky en manque. Tombera, tombera pas.

Les rires comme des jerricans de fuel contre un incident. Le nez sur ses baskets, Joran cracha un mélange bave-sang et impulsivement, balança un coup-de-poing. Ses phalanges écorchèrent de la peau. Un juron étouffé, multiplié par son audition sensible, résonna délicieusement dans la nuit.

La satisfaction s’éteignit aussi rapidement qu’elle arriva et ne laissa qu’une frustration au goût de bille. Qu’une peur froide et crue tordant ses boyaux. Quelques beaux coups d’un gamin contre un adulte. Puis deux. Sang de dragon de rien du tout. Entrainements inutiles. Joran entraperçut un téléphone et il déglutit difficilement. Pourvut que personne ne tombe dessus. Un coup l’envoya au sol. Ses mains abîmées s’écorchèrent sur le bitume. Joran était une proie sans défense pour eux, petite gazelle dans les pattes de lion, et il pourrait en pleurer de rage. On filme à quel point il n’était rien, un raté, un échec. Des milliers de regards verront son exécution et cette simple pensée lui donne envie de se rouler en boule.

Joran serra les dents et fixa droit dans les yeux le moins-que-rien en face de lui, le menton haut. Aussi haut que possible en étant en bas. Il voudrait balayer ses problèmes de tempête, essaye, mais rien. Depuis Aura, ses vent font n’importe quoi. Ses ongles rentrent dans ses paumes. Joran s’acharne à se hisser chaque jour vers le haut, mais peut-être rampe t-il plus bas à chaque mouvement. Au fond, il le mérite. Il n’est juste pas assez bien. C’est normal de souffrir si on n’est pas assez bien.

Et tout s’arrête.

Une scène surréaliste s’était jouée sous ses yeux ahuris. En dix secondes ? Quinze ? Une poignée de rien pendant laquelle trois hommes avaient été maltraités, gisant désormais inerte sur la chaussée. Piétiné par une inconnue. Des gouttelettes de sang frais tâchaient la rue. Plus de rire. Plus de téléphone. Plus de coup. Seulement un étrange silence. Il cligna lentement des yeux en regardant la mystérieuse silhouette se relevait au milieu de la rue. Zouwu. Joran reconnaîtrait les mouvements d’une rapidité hors du commun entre mille. C’était étrange d’être rassuré par un simple statut. Elle ne devait pas être plus grande que lui. Pas plus épaisse non plus. Il ne pouvait s’empêcher de baver d’admiration des étoiles pleins les yeux. Sa tenue noire ressortait sur les murs, tache d’ombre d’un décor blême. Du couvert de l’ombre d’une poubelle crade, celle ayant mis au tapis trois mecs avec une fascinante facilité était d’une classe abyssale. Trop de facilité. Serait-il le prochain à devoir compter ses dents ? Ses poumons en feu rappellent les bienfaits de l’oxygène et Joran tousse plus qu’il n’inspire.

« Tu manques de stabilité dans les appuis. Il lui a suffi de te frapper pour t’envoyer valser, alors que sa technique à lui était absolument déplorable. »

Un dos lui parle et ses craintes s’envolent. Personne ne donne des conseils de bagarre à sa prochaine victime. Zouwu. Un fait accordant une confiance trop simple, trop facile, trop rapide. D’une main sur le sol, le petit dragon se remet sur ses pattes, en ne vacillant pas et en étant stable sur ses appuis. Aussi stable que possible. Aussi stable qu’un brin de paille dans un ouragan.

« T’es un petit gabarit, comme moi. Alors la force d’encaisser, elle vient jamais de tes bras. Elle vient de tes jambes. Faut que tu sois ancré dans le sol, convaincu que le gars d’en face va pas te déstabiliser. »

Toujours concentré sur les bras. Comme un vrai bonhomme. César n’utilisait que ses bras. Peut-être que s’il était moins maigre, peut-être qu’il n’avait pas eu faim petit, il aurait grandi plus grand et fort. Peut-être que sa force de dragon serait plus utile aujourd’hui. Peut-être. Ses yeux passent de son poing à ses jambes, songeur. Entre les toits, courir était d’une facilité déconcertante. Les courants d’air fouettant son visage. Les bouclettes aux vents. Les toits étaient simples. Jamais il ne s'était questionné sur l'utilisation de ses jambes là-haut. D’un simple regard, elle voit tout ça, la dame.

« Sinon, tu vas passer ta vie à te sentir déraciné. »

D’accord ? Il déglutit en s’avançant, sans comprendre. Quand on passe sa vie malmené par des tempêtes, on apprend à danser avec le vent, pas à lui résister. Joran sait qu’il va se faire balayer. C’est souvent couru d’avance. Ceux en face sont plus forts, plus grands, plus puissants. César. Les entraîneurs. Les Chasseurs. L'hybride du gouvernement. Ils le sont tous. S'il s'acharne  avec rage au sein des tempêtes, c'est moins pour changer les choses que pour faire quelque chose, convaincu que s'il ne le faisait pas chaque jour, il ne se lèverait plus. Les victoires ont bon goût de par leurs raretés. Je ferais… Je ferais gaffe la prochaine fois. Une réponse bégayée aux allures de question en essayant de se donner un air confiant que sa peau, colorée du jaune au violet, gâche. Traîtresse.

Son regard balaye les corps et la réalité s’insinue lentement. C’était incroyable. Un murmure émerveillé. L’adrénaline laisse place à une gentille euphorie. Pas aussi cool que le dernier combat de la Résistance, bien sûr, mais tout de même, assez cool. Surtout pour une petite femme toute seule. Elle a la vibe d'une Mulan des temps modernes. Joran voudrait lui poser des dizaines de questions. Comment on devient aussi fort ? Tu m’apprends des trucs ? Tu fais ça souvent ? Dit moi que tu ne tabasses que ceux qui le mérites et que je ne le mérite pas ?

Le bout de sa basket tape la main du monsieur au téléphone et Joran se penche pour récupérer… c’est quoi ? Un bout de métal ? L’arme s’arrache de la chair dans un filet de sang, de peau et un gémissement. Ça couine donc ça vit. Good enough Leurs morts ne l’aurait pas empêcher pas de dormir, pas plus que d’habitude, mais il est vaguement soulagé d’entendre des respirations hachés. T’es gentil Jo’. Le bout de métal est froid entre ses doigts. Froid. Froid et lisse. Coupant. Froid.

C’était incroyable ! Tu te répètes Joran. Ils sont tous tombés comme des sacs en, quoi, trente secondes- même pas. Tu es trop forte. L'enthousiasme colore son visage d'un sourire. Boomerang. C’est un boomerang entre ses doigts. Cool. Joran le retourne curieusement tandis que ses pas l’amènent en face de la propriétaire. L’arme se retrouve coincée entre eux, encore ensanglantés, geste de  remerciement silencieux. Ses yeux bleus croisent un regard félin, canin, humain. Elle est… Elle est intimidante de près. Tiens. Un peu. Madame. Juste un peu.


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Ven 19 Jan 2024 - 14:37
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Je ne veux plus supplier qu'on me rende mes nuits, mes rues sous les lumières du soleil de minuit. [...] Cette ville me doit des mea culpa à la chaîne. Je compte même plus les fois où on m'a traitée de chienne ; mais c'est une chienne qui a élevé Rome.


Déraciné(e).
Intéressant, ce choix de mots, alors que tu portes le prénom d’un vent. N’es-tu, par essence, Borée, vouée à ne pas avoir de racines ? N’y a-t-il pas, dans ton baptême même, la promesse d’une liberté dont tu t’es fait la détentrice jusqu’à en oublier le reste ? Cerf-volant emporté dans la fougue de sa propre rage, plus rien ne te retient à terre et ne t’empêche de t’envoler, les plumes brûlées par les orages trop acides dans les nuits d'été.
A ce prénom, tu as tenté d’apposer des attaches, des ancres pour former les racines qui te maintiendraient quelque part. Burrows. Villacota. Des lettres martelées sur des états civils, des syllabes jetées dans l’hiver comme des étincelles rassurantes. Des noms que tu as partagés avec ceux qui comptaient pour toi, ceux que jamais tu ne faillirais, ta famille.
Déraciné(e).
Qu’est-ce qu’il te reste de ça aujourd’hui, Borée ?
La grande sœur dont le frère est mort et que les autres ont oublié. L’aînée qui a fui, de tristesse que tout le ciment qu’elle s’était acharnée à être n’ait pas réussi à construire une maison assez solide. La veuve dans sa quête de vengeance, incapable de faire son deuil en gardant les souvenirs heureux. Non, ce n’est plus virago le masque, c’est tout ce qu’il y a en dessous. Ces sourires que tu feins, ces étreintes que tu veux donner pour dissimuler que, au fond, plus rien ni personne ne t’atteint. Il n’y a que ce néant glacé, cette colère dans chacun des pores et cette puissante envie de détruire ce que ces connards ont bâti. Et seul l’anonymat des ombres peut offrir ce genre de vengeance.
Déraciné(e).
Pour ne pas s’effondrer à la moindre tempête, pour ne pas partir à la dérive, tu t’es trouvée un nouveau but ; tant pis s’il te cane à petit feu. Si tu peux changer quelque chose, pour quelqu’un, même pour une seule petite personne, alors ça vaut déjà la peine.
Alors, c’est déjà …

Incroyable ! Le mot jaillit des lèvres du gosse, à plusieurs reprises, et tu peux pas t’empêcher d’esquisser un léger sourire de fierté. Malgré tout, ça te plaît de savoir que Virago fait son petit effet. Et surtout, que ce gamin aura ta trogne gravée sur ses prunelles de mâle dominant lorsque, comme ceux qui l’ont précédé, il voudra montrer qu’il est le plus fort. Avec un peu de chance, ça deviendra un gars bien, pas du genre à user ses poings pour passer son mécontentement ; plutôt du genre à les coller dans la gueule des mecs comme ce soir qui veulent juste montrer qu’ils sont forts.
Tu es trop forte.
Une espèce de fleur douce et tiède forme ses pétales dans ta poitrine. Son admiration a quelque chose de naïf, de brutal, et te revois au même âge les yeux brillants devant ce monde qui demandait qu’à te broyer. Ses traits sont durs, tuméfiés par les coups qu’il a reçus ; l’a sans doute pas eu la vie de rêve, mais dans sa voix de petit garçon tu sens qu’il est vraiment sincère. Ses émotions, son euphorie, tout s’infuse en toi comme une drogue qui te rappelle pourquoi tu fais ça.
« Tu peux le garder, si tu veux. » Tu lances dans un début de sourire. Y a pas tes empreintes, dessus, rien ne le rattachera à toi, et t’en as plein d’autres à l’appart dans un compartiment caché du tiroir de tes sous-vêtements. « Fais juste gaffe à pas trop l’agiter sous le nez des mauvaises personnes. »
Ironique comme, les mauvaises personnes, ça inclurait certainement la major Villacota. Tes deux visages sont des symboles : l’un de l’ordre et l’autre, de la liberté. Tu ne fais que quitter un costume pour un autre, en espérant dans l’intervalle qu’on déchiffrera pas tes traits.
« Et ne m’appelle pas ‘madame’, je suis trop jeune pour ça. » Tu passes une main dans tes cheveux, ramenant quelques mèches essoufflées vers l’arrière, coincées aux oreilles. « Je m’appelle Virago. »
Je suis Virago, que t’as essayé de dire, mais y a des soirs où t’es plus sûre.
Virago n’a pas de prénom, pas de nom de famille, seulement ça : Virago. Elle n’est pas un cerf-volant, elle, elle est une ombre patricide venue faucher les hommes en plein rêve, instiller un climat de peur dans l’hallucination collective qui leur fait croire qu’ils ont gagné.

T’as bien envie de tourner les talons mais l’admiration du gamin te cloue sur place, impossible de s'en détâcher. Y a un truc juste en-dessous, une espèce de soif d’être connu, d’être reconnu, une rage de faire quelque chose d’utile qui te rappelle beaucoup trop la femme que tu es depuis des années. Pas le genre de choses que tu peux ignorer, pas vraiment.
Tu maudis ton empathie éclatée qui fait dévier le plan de ta soirée, aussi sûrement qu’un GPS, dans le sillage de ce garçon.
« C’était courageux, ce que t’as fait. » tu reprends, incapable de trouver les mots pour qu’il arrête de poser sur toi ces yeux déjà remplis d’attentes que tu pourras jamais combler. « Un peu inconscient, aussi, mais courageux. Tu peux être fier de toi. »
Tu te retiens d’ajouter que toi, tu serais fière de lui si tu le connaissais un peu mieux. Tu le connais pas, tu le reverras jamais, t’as juste intérêt à fermer ta gueule de croque-mort avant de l’entraîner avec toi sur le chemin rouge des enfers.
« Par contre, t’es dans un sale état. J’espère que tes parents sont pas trop regardants sur tes activités nocturnes. »

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