I can't help but smile / Shoshalah

TW : tabagisme et emprise sectaire

Excusez-moi, madame Stonegold ?

Si une biche avait pris forme humaine et se retrouvait au milieu d’une métropole comme Phoenix, elle ressemblerait sans aucun doute à Delilah au milieu du hall du Snake’s Life. Les yeux grands ouverts comme si la lumière l’agressait mais qu’elle voulait la fixer pour toujours, la réceptionniste était même venue jusqu’à elle tant elle était restée longtemps immobile au milieu. Devant les réponses aussi confuses qu’inintelligibles de la blonde, elle s’était contentée d’aller chercher un verre d’eau, au cas-où elle se tape un évanouissement pendant son service.

Delilah, elle, aimerait presque perdre connaissance parce que c’est bien la connaissance mal acquise qui lui pose problème. Elle a bien cherché sur internet et personne lui a dit comment on doit se comporter avec la tante dont on a découvert l’existence en allant fumer sur la terrasse un soir où ses parents avaient décidé d’en parler la fenêtre ouverte ? Comment on fait pour forger des liens sains quand ils apparaissent à 23 ans et qu’on a jamais connu de famille fonctionnelle ?

Elle a presque l’impression de porter un costume, dans sa longue et ample robe blanche mais ses mentors à Elysium lui ont suggéré que sa mère la détestait peut-être parce qu’elle avait laissé la société faire d’elle quelqu’un de trop décadent pour elle. La sœur d’Elisheva partage sans doute ces doutes sur la modernité et n’appréciera pas trop un style alternatif ou ostentatoire. Tant pis : pour l’amour d’une personne qu’elle ne connaît même pas encore, Delilah de surprend à accepter déjà de se supprimer elle même. Alors, quand elle passe dans un couloir, elle s’élance à sa poursuite, criant presque.

Est-ce que… Est-ce que vous connaissez une Elisheva Ashworth ?

La question est clairement étrange et les quelques femmes qui accompagnent la gorgone prennent un air interloqué. La jeune femme se rend compte d’un coup qu’elle est peut-être encore plus sans gêne qu’elle ne le pensait. C’est une Stonegold, l’équivalent surnaturel d’une putain de Kennedy, et elle lui court à près dans les couloirs comme une fan un peu trop dévouée. Ça n’aide pas à lui donner de la confiance dans ses paroles. Elle essaye quand même de glisser une dernière information.

Elle est… Je crois que je suis votre… Je suis sa fille.